Claude Auriol
né le 16 janvier 1933,
Claude est parti ! (est décédé le 5 Janvier 1992).
Secret, timide, poursuivant une pensée
qui pour mal se faire entendre n'en révélait pas moins une fine sensibilité,
apte à ressentir les moindres attentions
comme à souffrir sans mot les petits irrespects, ces légers manquements
qu'un être intériorisé ne peut que réverbérer longuement
en souffrances muettes,
Claude est parti.
Il s'en est allé comme il vécut sa vie,
sans grands discours, sans fracas, sans déranger personne,
comme la lumière d'un cierge épuisé.
Lumière dont il fit son profit.
Lumière du savoir,
dans le domaine de l'histoire surtout,
lumière de la culture religieuse, littéraire, musicale.
Il savait tant de choses ! ... que nous n'entendions pas toujours ...
Lumière nostalgique des lieux de transmission :
élèves et professeurs du Lycée Montalembert (Rue des 36 Ponts, Toulouse)
dont il aimait tant se souvenir.
Lumière éternelle dont il connaissait le prix.
C'est elle qu'il évoque lorsque,
quelques heures avant de quitter ce monde,
rassemblant les forces précaires
qui lui laissent seulement le répit de prononcer une ou deux phrases,
il évoque l'évangile de Jean,
celui de la Lumière et de l'Amour.
Amour dont il n'était pas avare.
De l'aveu de Chantal (Chantal Pitard, son épouse), il était "le plus gentil des maris"
et ne devrions nous pas le saluer tout autant
comme le plus gentil des fils, des frères, des hommes ?
Il eut, par exemple,
l'occasion de faire travailler un jeune algérien,
qui de nombreuses années plus tard,
ne manquait pas de faire tous les efforts nécessaires pour le rencontrer, s'il lui arrivait de traverser Toulouse...
A l'époque du dédain pour la vie,
il montrait une tendre sollicitude aux enfants,
manifestait ses qualités de coeur
dans sa compassion pour les souffrants,
son goût de la justice
et son sens moral.
Son amour de la vie ne s'est-il pas exprimé aussi
auprès des animaux qu'il affectionnait ?
Non seulement ceux, compagnons adulés du foyer,
qui orchestraient l'arrivée du visiteur,
mais aussi les volailles
qu'il ne pouvait se résoudre à traiter comme un simple outil de rapport...
Il y avait là quelque penchant personnel sans doute,
mais peut-être aussi
la marque d'une famille spirituelle, celle du Saint d'Assise
auquel se référait déjà Marcellin Auriol, son grand père,
lorsqu'il souhaitait le chant du "Magnificat" pour son enterrement.
Ce que Claude
voulait aussi nous faire entendre
au cours de cette cérémonie d'adieu :
" Mon âme exalte le Seigneur
et mon esprit s'est rempli de joie à cause de Dieu, mon Sauveur,
parcequ'il a porté son regard sur mon humilité."(...)
"il a élevé les petits;
les affamés, il les a comblés de biens...".
Tu semblais prendre peu de place.
Mais peut-on mesurer le vide que tu vas laisser ?
Non seulement auprès de Chantal que tu as tant aimée,
auprès de ta mère qui ne peut comprendre la succession précipitée des coups qu'elle subit,
mais aussi auprès de tous tes proches, parents et amis,
dont aucun ne pourra ignorer ton absence
et qui tous
se prévalent de ton amitié et de ta foi pour demander ton intercession.