Simple Question sur la planète

Bernard Auriol

Mégamicro revient de loin sur notre Terre. Il voit qu'elle porte tant de monde et se dit que tous ces gens doivent avoir bien de l'ouvrage pour répondre à tous les besoins des uns et des autres. Mais on lui répond que si la plupart manquent de tout, beaucoup se rendent malade par leurs excès et qu'un nombre infini est contraint, on ne sait par quel miracle, à l'oisiveté.

Il apprend que Marx ayant fait son temps, reste le "chacun pour soi" libéral, qui détruit la jungle à force d'en promouvoir la loi. Mégamicro découvre qu'on a concentré en haut du globe les compétences techniques et la satisfaction. Et pour que le Nord s'éclate bien il découvre un incroyable gaspillage des ressources fondamentales de la planète : terre, eau, énergie, air et espace (à quoi il croit devoir ajouter un impalpable déficit de conscience).

Devant tant d'absurdité, Mégamicro ébahi s'enquiert: "pourquoi tant de misère parmi vous ? Votre globe est-il chiche ? manquez vous de biens ?".

Bien au contraire, lui répond-on, notre problème c'est la surproduction!

La surproduction, ce sont les vaches grasses du citadin mais la plaie de l'agriculteur: il travaille beaucoup et sera peu payé. Décourageant ! Et Mégamicro de se demander avec tous deux pourquoi il y a trop (ici) quand il n'y a pas assez (là-bas).


PROPOSITIONS NAÏVES DE MEGAMICRO

 

Comme il vient de loin, Mégamicro ne fait pas dans le détail : il imagine de considérer ce monde comme un seul ensemble et de faire pour le Nord et le Sud ce que les allemands ont fait de l'Ouest et de l'Est. Il veut qu'on crée une Monnaie Unique Mondiale [1] symbole des échanges à venir, gagée sur les résultats futurs de l'activité qu'elle permettrait. 

On l'avertit que son truc n'est pas bon : on ne prête qu'aux riches mais c'est aux pauvres dans leur ensemble que Mégamicro veut faire crédit pour enrichir la planète, maîtriser sa pollution et sa population.

ADAPTER LES MOYENS A LA FIN

Il se dit "vous avez énormément de besoins et une quantité industrielle de moyens. Mais, c'est pourtant visible!, ils ne s'emboîtent pas correctement. Il s'agit donc plus d'adapter la production, de la réorienter que de réviser seulement l'instrument des échanges. Cette réorientation ne pourrait-elle, cependant, être guidée, épaulée, soutenue par une politique monétaire d'ensemble ?"

Réorienter la production pourrait se faire dès maintenant par des moyens politiques simples. Il pense à la diminution massive des fabrications nocives ou virtuellement nocives [2] : par exemple la production massive de drogues [3] . Ou d'armes ! "Puisqu'il est question d'un Nouvel Ordre Mondial, ne soyez pas timides !", dit-il, "Négociez le bannissement de ce type de production. qui sera limitée à ce qui est nécessaire pour imposer ce bannissement..."

Mégamicro ne tergiverse pas davantage pour assener la dernière des impopularités: il envisage une sorte d'impôt mondial que paierait toute industrie stratégique, à un fonds commun destiné à favoriser l'alphabétisation et la formation technique ainsi que l'industrialisation du Tiers Monde et la maîtrise de la pollution...

Il suggère aussi que la contribution demandée aux adhérents de l'ONU se calcule au prorata de l'utilisation des ressources planétaires : il s'agirait d'un impôt mondial sur le revenu qui affecterait tout habitant de la planète quelle que soit la politique fiscale de son pays...

PETITE PLANETE

Pour Mégamicro, tout ce qui va dans le sens d'un abaissement progressif, local ou général des frontières économiques, parait souhaitable : zones monétaires aussi vastes que possible, diminution des obstacles douaniers à la circulation des biens, encouragement à l'expatriation des surplus cérébraux (c'est à dire coopération pédagogique, scientifique, technique)...

"Employez vous chacun au mieux de vos capacités : utilisez votre compétence grande ou moyenne pour améliorer celle de celui qui en sait moins long que vous". Beaucoup de chômeurs occidentaux pourraient trouver un emploi à condition de leur payer un surcroît de salaire en gratification de leur expatriation pour transmettre leur savoir ou leur savoir-faire. Il pense aussi à développer un Service National Civil qui remplacerait pour une part raisonnable le Service Militaire. Ceci tendrait à produire une évolution des mentalités des uns et des autres : d'une part dans le sens d'une meilleure connaissance réciproque, d'autre part dans le sens d'une osmose des valeurs.

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

© Copyright Bernard AURIOL (email : )

22 Juin 1992 - revu le 1 Juillet 2001

[1] "MUM"
[2] La finalité de la production est la satisfaction des besoins et des désir. Cette finalité la voue, bien entendu, à l'échec. Par essence le désir se tourne vers les étoiles et aucun appareil de production, fut-il idéal ne saurait nous donner la lune. On peut espérer pourtant atteindre une part de cette finalité, à savoir une satisfaction minimale de besoins "fondamentaux" : nourriture, habillement, logement, éducation, santé...
[3] Qu'elles soient conviviales, médicales ou illégales...