Femmes enceintes, dormez plutôt sur le côté gauche !

Dr Roseline Péluchon
Publié le 21/06/2011

Pour la première fois, une étude explore la relation possible entre la position maternelle pendant le sommeil et le risque de naissance d’un enfant mort-né. Différents travaux ont déjà démontré que la position de la mère en fin de grossesse peut avoir un impact sur son débit cardiaque et sur la saturation en oxygène du fœtus. Du fait de la position anatomique de la veine cave inférieure et de l’aorte, l’augmentation de volume de l’utérus peut en effet exercer une pression sur ces vaisseaux, inhibant le retour veineux et diminuant le flux sanguin dans l’utérus. Cela serait particulièrement vrai en décubitus ventral ou en position latérale droite.


Une équipe de Nouvelle-Zélande a donc eu l’idée de rechercher si certaines positions de la femme enceinte pendant son sommeil étaient associées à un risque accru de naissance d’un enfant mort-né.

D’autres particularités ont été examinées, comme l’existence de ronflements ou la pratique de siestes. Il s’agit d’une étude cas-contrôles, de type prospectif, incluant 155 patientes ayant donné naissance à un enfant mort-né après plus de 28 semaines de grossesse qui seront comparées à 310 femmes dont la grossesse s’est déroulée sans problème. La prévalence totale de naissance d’enfants mort-nés dans cette étude est de 3,09 pour 1000 naissances.

Toute autre position que couchée sur le côté gauche au cours de la nuit précédant la naissance est associée à une augmentation du risque. C’est le cas notamment pour la position couchée sur le dos (OR ajusté 2,54 ; 95% CI 1,04 à 6,18) ou sur le côté droit (OR 1,74 ; 0,98 à 3,01). Clairement, le risque absolu de mettre au monde un enfant mort-né est de 1,96/1000 pour une femme enceinte dormant sur le côté gauche, alors qu’il est de 3,93/1000 si elle dort dans une autre position. Les femmes qui ont l’habitude de dormir dans la journée dans le mois précédant l’accouchement sont aussi plus à risque que celles qui ne le font jamais (OR 2,04 ; 1,26 à 3,27), tout comme celles qui ne se sont pas levées pendant la nuit précédant la naissance pour aller aux toilettes ou qui l’ont fait seulement 1 fois (OR 2,28 ; 1,26 à 3,27). Par contre, l’existence de ronflements ne paraît avoir aucune incidence.

Les naissances d’enfants mort-nés restent un problème préoccupant, leur incidence est largement supérieure à celle des morts subites du nourrisson et ne baisse plus depuis une vingtaine d’années dans les pays « industrialisés ». Cette étude identifie un facteur de risque qui pourrait être facilement modifiable. Les auteurs précisent toutefois que ces résultats devront être confirmés par d’autres travaux avant d’être utilisés pour des campagnes de prévention.


Dr Roseline Péluchon
in "Quotidienne du JIM newsletter@jim.fr "

Stacey T. et coll. : Association between maternal sleep practices and risk of late stillbirth: a case-control study, BMJ 2011;342:d3403


http://www.bmj.com/content/342/bmj.d3403.full.pdf

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23 Juin 2011