Je tenterai ici de caractériser les énergies pulsionnelles et
de déterminer s’il est commode d’en envisager seulement une ou s’il est
plus pertinent d’en considérer deux. Dans l’un et l’autre cas, peut-on
rattacher l’énergie considérée à un sexe plutôt
qu’à l’autre ?
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Ce travail devrait nous amener à considérer
Freud décrit des pulsions sexuelles (l’Amour) et des pulsions d’auto-conservation (la Faim)
Plus tard, il oppose les pulsions de vie (l’Amour) aux pulsions de mort (la Discorde)
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Ajna |
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thanatos ¯ |
sublimation désexualisation |
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Vishudda |
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Anahata |
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Manipura |
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Swadisthana |
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Muladhara |
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éros |
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Sahasrara |
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Freud décide de considérer séparément les facteurs déterminant la libido et ceux qui provoquent l’angoisse. Il a renoncé à voir dans la libido l’élément mâle et dans le refoulement l’élément femelle
Il faisait l’hypothèse de la nature masculine de la Libido en avril
1907 après y avoir renoncé en novembre 1897 ! Il y revient en
janvier 1909 : " le fait que le diable soit masculin étaye l’idée
que la libido est masculine ". Tout ce qui est libido
a un caractère masculin, tout ce qui est refoulement, un caractère
féminin. Mais nous trouvons à cette idée des corrections
: " Les concepts de ‘masculin’ et ‘féminin’ ne valent rien en psychologie
et, (...)peuvent ne représenter que le caractère de l’activité
et de la passivité. " " Il n’est qu’une seule libido au service
de la fonction sexuelle tant mâle que femelle "
" La libido de nos pulsions sexuelles coïnciderait avec l’Eros
des poètes et des philosophes qui maintient la cohésion de tout
ce qui vit. " En quoi elle s’oppose à la pulsion de mort ! Mais Freud
présentait l’image de Vénus comme l’enveloppe illusoire sous laquelle
se dérobe la fatalité de la mort. Ainsi l’objet libidinal
trahit dans son statut d’illusion, la subordination à la pulsion de mort
de la pulsion sexuelle.
" Quand la phase primaire du pur narcissisme est terminée et que les objets d’amour ont commencé à jouer leur rôle, la libido charge trois accumulateurs :
L’originalité de la conception de la libido chez Jacques Lacan tient à l’origine qu’il lui assigne.
De là résulte que, de part et d’autre, la libido se polarise sur un manque. De ce fait se comprend la nature de l’objet, sous les espèces de " l’objet a " – qui est de la nature d’une " chute " en provenance de la chaîne signifiante, sur le fondement de la carence de l’Autre. Le problème est alors de discerner ce qui, de ce manque, peut transparaître à travers l’" objet " libidinal, autrement dit, quelle part prend la pulsion de mort à sa constitution.
Initialement, en effet, et dans la mouvance de la cure cathartique, le processus libidinal est censé se dérouler de façon linéaire, de l’excitation organique à son assomption psychique. À mesure que s’est développée la théorie, et, en définitive, du moment où s’est trouvée prise en considération la relation à l’objet, c’est tout un faisceau de processus hétérogènes que le concept est appelé à désigner. Il faudra donc que soit intégrée sous le commun dénominateur d’une " pulsion " sexuelle la source d’énergie dont les processus " libidinaux " traceront les voies de liquidation.
Freud n’hésite pas à évoquer, dans la section traitant des transformations de la puberté sous le titre de " La Découverte de l’objet ", l’attachement le plus archaïque du nourrisson à sa mère, en tant qu’" objet sexuel ". Il déclare que " ce n’est qu’après avoir dépassé la période de latence que le rapport originel se rétablit. Ce n’est pas sans raison que l’enfant au sein de la mère est devenu le prototype de toute relation amoureuse. Trouver l’objet sexuel n’est en somme que le retrouver ! "
" La conduite des enfants, dès l’âge le plus tendre, indique que leur attachement aux personnes qui les soignent est de la nature de l’objet sexuel [...]. Ils sont angoissés dans l’obscurité, car on n’y voit pas la personne aimée, et cette angoisse ne s’apaise que lorsqu’ils peuvent tenir sa main [...]. L’enfant se comporte dans ce cas comme l’adulte : sa libido se change en angoisse dès le moment qu’elle ne peut atteindre à une satisfaction ; et l’adulte, devenu névrosé par le fait d’une libido non satisfaite, se comportera dans ses angoisses comme un enfant. "
" On pourra avec certitude ", dans le cas général des névrosés, " démontrer que le mécanisme de la maladie consiste en un retour de la libido aux personnes aimées pendant l’enfance ".
Théorie du développement de la pulsion
Sources de la pulsion
Quant aux sources, elles sont organiques, qu’il s’agisse des pulsions partielles ou de la pulsion génitale qui se les intégrera :
" Quand nous distinguons l’énergie de la libido
de toute autre énergie psychique (...) écrit Freud, nous supposons
que les processus sexuels de l’organisme se distinguent des fonctions de nutrition
par un chimisme particulier. L’analyse des perversions et des psychonévroses
nous a fait connaître que cette excitation sexuelle ne provient pas seulement
des parties dites génitales, mais de tous les (...) organes. Nous
nous formons ainsi la notion d’une libido qu’on pourrait fixer quantitativement,
(...) dont la production, l’augmentation et la diminution, la répartition
et les déplacements devront nous fournir les possibilités d’explications
des phénomènes psychosexuels qui tombent sous l’observation.
"
But de la pulsion
Quant au but, les pulsions partielles tendront à la satisfaction locale
dont est susceptible chaque zone érogène, tandis que la pulsion
génitale se mettra au service de la fonction de reproduction en assumant
les excitations organiques émanant de la " zone
" génitale. " Elle devient, écrit
Freud, pour ainsi dire altruiste. " À
cet altruisme, la libido est l’exigence de donner un objet. Mais quelle est
l’intensité de cette exigence, de cet appétit ou "
faim " sexuelle ?
Le sexe de la libido à la lumière de la castration
" Jadis, la nature humaine n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui ; elle était bien différente. L’humanité se divisait en premier lieu en trois genres et non en deux, comme présentement. Avec les sexes mâle et femelle, il en était un troisième qui participait des deux. Ce genre s’appelait alors ‘androgyne’. Le corps de chacun de ces androgynes était d’apparence arrondie. Ils avaient en cercle le dos et les côtes ; ils possédaient quatre mains, des jambes en nombre égal aux mains, deux visages parfaitement semblables, opposés l’un à l’autre sur une tête unique, quatre oreilles, deux organes générateurs, etc. Il avançait en faisant la roue avec tous ses membres. Originairement, le mâle était un rejeton du soleil ; la femelle de la terre ; de la lune enfin, celui qui participe de l’un et l’autre ensemble, attendu que la lune aussi participe des deux autres astres ensemble. Ils s’attaquèrent aux dieux par orgueil. Zeus décide de les fendre en deux pour calmer leur impudence.
- ‘Mais s’ils continuent encore, je les couperai à nouveau en deux, de façon à les faire déambuler sur une seule jambe, à cloche pied’La notion platonicienne de l’Eros repose sur le mythe de l’unité de l’androgyne sphérique primordial. Jacques Lacan le reprend sous la forme très concrète de l’œuf. Considérons cet œuf dans le ventre vivipare : " Chaque fois que s’en rompent les membranes, c’est une partie de l’œuf qui est blessée [...]. À la section du cordon, ce que perd le nouveau-né, ce n’est pas [...] sa mère, mais son complément anatomique. Ce que les sages-femmes appellent le délivre. " Eh bien ! Imaginons qu’à chaque fois que se rompent les membranes, par la même issue un fantôme s’envole : à casser l’œuf ", poursuit Lacan, " se fait l’Homme, mais aussi l’Hommelette ".Cette division étant faite, chaque moitié désirait s’unir à son autre moitié. Lorsqu’elles se rencontraient, elles s’enlaçaient de leurs bras et s’étreignaient si fort que, dans le désir de se refondre, elles se laissaient ainsi mourir de faim et d’inertie, car elles ne voulaient rien l’une sans l’autre entreprendre. " Nous savons que le trône offert par Héphaïstos à la déesse Héra l’en fera prisonnière !
Changeons, en effet, le nom d’omelette pour celui de " lamelle ", dont l’étymologie témoigne qu’il en est l’origine. L’image de la lamelle et le mythe qui l’introduit " paraissent assez propres, dit Lacan, à figurer autant qu’à mettre en place ce que nous appelons la libido ". La libido en effet, précise-t-il, est " cette lamelle qui glisse l’être de l’organisme à sa véritable limite, qui va plus loin que celle du corps ". Plus généralement, sur ce modèle qu’est le mythe, on pourra dire que la lamelle " représente cette part du vivant qui se perd à ce qu’il se reproduise par les voies du sexe ". C’est de cela, " que sont les représentants, les équivalents, toutes les formes que l’on peut énumérer de l’objet a. Les objets a n’en sont que les représentants, les figures. Le sein – comme équivoque, comme élément caractéristique de l’organisation mammifère, le placenta par exemple – représente bien cette part de lui-même que l’individu perd à la naissance, et qui peut servir à synthétiser le plus profond objet perdu ". Tomatis, dans la foulée, fera du cordon ombilical la première icône du phallus.
S’agit-il maintenant de donner de cette lamelle une représentation théorique, on remarquera d’abord que, prélevée sur cette expression géométrique d’une suffisance à soi qu’est la sphère, elle est de la nature d’une surface ; comme telle, elle a un bord : " La lamelle a un bord, indique Lacan ; elle vient s’insérer sur la zone érogène, c’est-à-dire sur l’un des orifices du corps, en tant que ces orifices, toute notre expérience le montre, sont liés à l’ouverture - fermeture de la béance de l’inconscient. "
" L’important, déclarait-il, est de saisir comment l’organisme vient
à se prendre dans la dialectique du sujet. Cet organe de l’incorporel
dans l’être sexué, c’est cela de l’organisme que le sujet vient
à placer au temps où s’opère sa séparation. C’est
par lui que de sa mort, réellement, il peut faire l’objet du désir
de l’Autre. Moyennant quoi viendront à cette place l’objet qu’il perd
par nature, l’excrément ou encore les supports qu’il trouve au désir
de l’Autre : son regard, sa voix. C’est à tourner ces objets pour en
eux reprendre, en lui restaurer sa perte originelle, que s’emploie cette
activité qu’en lui nous dénommons pulsion. Il n’est pas
d’autre voie où se manifeste dans le sujet l’incidence de la sexualité
".
Le Phallus
Il s’agit de désir, désir dont le meilleur symbole est le phallus ; même si c’est au clitoris que va le terme libido ! En effet Libido vient du latin, " libet, lubet " (il plaît), du sanskrit " lubh, à l’allemand lieben ou à l’anglais love. Ludwig August Kraus rappelle que le clitoris est appelé " Sedes libidinis " c’est à dire " siège de la libido ". La libido est ainsi présentée comme l’apanage de la sexualité féminine. Cela mis à part, la racine étymologique du terme ne décide pas de son sexe. La libido, lorsqu’elle désigne le rut (de rugire, rugir) ou son équivalent humain, s’appliquera sans discrimination à la " chaleur " sexuelle du mâle et de la femelle. Au terme du chapitre des Nouvelles Conférences sur la psychanalyse consacré en 1932 à la " féminité ", Freud s’était interrogé sur le sexe de la libido ; et il concluait qu’elle était de nature masculine : " Nous avons donné à la force pulsionnelle de la vie sexuelle, écrivait-il, le nom de libido. La vie sexuelle est dominée par la polarité virilité-féminité ; rien de plus naturel que d’étudier la situation de la libido par rapport à cette opposition. Nous ne serions pas surpris qu’à toute sexualité correspondît une libido particulière ". Cette position sera celle de Mélanie Klein et Ernest Jones. Contrairement à la suite du texte freudien déclarant : " En vérité, cependant, tel n’est pas le cas. Il n’est qu’une seule libido, laquelle se trouve au service de la fonction sexuelle tant mâle que femelle. Si, en nous fondant sur les rapprochements conventionnels faits entre la virilité et l’activité, nous la qualifions de virile, nous nous garderons d’oublier qu’elle représente également des tendances à buts passifs ". Klein et Jones ont contesté cette sexuation de la libido jugée phallocratique. Pour eux les femmes ont un désir spécifique et, naturellement, de nature féminine !
Dans diverses cultures, les dieux ithyphalliques, symbolisés par un pénis en érection, font référence à la fécondité de la nature et, pourrait-on dire avant la lettre, à la pulsion de vie : ils sont invoqués pour se protéger contre la maladie et repousser la mort. Ils sont associés à toutes sortes de rites orgiaques qui ont motivé leur condamnation par les trois monothéismes ! Le Phallus d’Osiris est l’objet que sa sœur Isis ne pourra jamais retrouver et qui sera à la source de son désir et de sa quête ! La légende égyptienne le désigne ainsi comme signifiant le désir dans son universalité et non dans sa liaison (contingente) à l’image d’un autre.
Appartenant au corps de l’homme, il est perdu, distinct du Sujet, et ne peut lui être identifié ! " Il est signifiant de la perte même que le sujet subit par le morcellement du signifiant. " Lacan est ainsi fondé à faire du Phallus le signifiant même du désir, en l’écrivant avec une majuscule et en le catégorisant selon les registres de l’Imaginaire (" Phallus de la mère ") et du Symbolique (Phallus du Père). Le désir est la métonymie du manque à être et le phallus représente la métonymie du désir. La libido n’est autre que l’énergie psychique du Désir ! Tentative impossible d’Etre le Phallus ou de l’Avoir ! Nous verrons que le yoga en connaît au moins trois ! (Phallus de la base, du cœur et de la tête) ... A ceci près qu’on l’insère dans un triangle pointe en bas qui l’abouche à l’ouverture qu’il a pour fonction d’obturer.
Voir l'intéressant texte de Litza Guttieres-Green :
Le Masculin
et le Féminin chez Freud, Winnicott et les autres
Dans le refoulement : " le souvenir dégage la même puanteur qu’un objet actuel. De même que nous détournons avec dégoût notre organe sensoriel (tête et nez) des objets puants, de même le préconscient et notre compréhension consciente se détournent du souvenir. C’est là ce qu’on nomme refoulement. " Les représentations refoulées font pression pour faire retour dans l’univers conscient et le maintien du processus dépense une grande quantité d’énergie. La première fixation responsable de toutes les " attractions refoulantes " est appelée refoulement originaire et s’explique par l’effraction du pare excitation, à savoir l’éblouissement perceptif probablement contemporain de la naissance ou des premiers jours de la vie qui mettent le nouveau-né en présence d’excitations sur dimensionnées, notamment au niveau externe (lumière, sons), au niveau interne (faim, soif, douleur) et à la jonction de ces deux niveaux (respiration)... Il s’agit d’excitations non gérables...
Le pare-excitation a pour Freud une signification physiologique. " Il situe les organes sensoriels sous le pare-excitation global ". On trouve dans les recherches contemporaines relatives aux oto-émissions-acoustiques du nouveau-né une éclatante confirmation du bien fondé d’une telle approche.
Freud devine aussi qu’il existe des fluctuations cycliques du système perception-conscience ce que les recherches les plus récentes sur l’attention spontanée ou volontaire confirment pleinement (" inexcitabilité périodique ") !
Le refoulement originaire et le refoulement en général ont partie liée avec le ça même si le Surmoi intervient dialectiquement. L’énergie du refoulement attire les représentations vers les zones de fixation qui sont, en dernière analyse, responsables de ce processus. Elle a un caractère " passif ", " primitif ", " originaire " et se rattache symboliquement à la Terre Mère. Ce mécanisme fait appel au principe de Constance.
Si ce mécanisme a quelque rapport avec la réalité, nous devrions être en mesure d’en déceler les effets non seulement chez l’être humain, mais plus généralement chez tout mammifère : c’est dire que nous devrions être en mesure de créer chez le chien ou le chat une pathologie névrotique en favorisant une " fixation " à un stade très précoce de son développement.
Il ne s’agit pas d’envisager la tension, issue d’une énergie non liquidée, mais des vicissitudes d’organisations stratifiées. Freud écrit " Je pars de l’hypothèse que notre mécanisme psychique s’est établi par un processus de stratification : les matériaux présents sous forme de traces mnémoniques se trouvent de temps en temps remaniés suivant les circonstances nouvelles. Ce qu’il y a d’essentiellement neuf dans ma théorie, c’est l’idée que la mémoire est présente non pas une seule mais plusieurs fois et qu’elle se compose de diverses sortes de signes. "
On distinguera cinq registres, correspondant :
D’un côté, sur le versant organique, les sources de l’excitation se stratifient génétiquement dans leur inhérence à des " zones " corporelles ;
de l’autre côté, du " contact " de ces sources diversifiées avec la diversité génétiquement ordonnée des couches de signes surgissent des types spécifiques d’organisations psychiques libidinales.
Le refoulement s’appuie sur deux hypothèses auxiliaires :
l’abandon de " zones " anciennes
Il s’agit de l’abandon d’anciennes zones sexuelles [...] les régions anale, buccale et pharyngienne. Cet abandon se fait de deux manières :
leur aspect et leur représentation ne doivent plus provoquer l’excitation ;
les sensations internes qui en émanent ne fournissent plus d’apport à la libido, comme le feraient les organes sexuels eux-mêmes [...].
l’action différée.
La décharge sexuelle (genre de sécrétion que l’on doit ressentir exactement comme un état intérieur de la libido) ne se produit pas seulement
par des stimuli périphériques des organes sexuels ;
par une excitation interne provenant de ces organes ;
mais aussi à partir des représentations (donc de traces mnésiques), c’est-à-dire par la voie de l’après-coup (action différée).
De cette action différée dérivera le refoulement : en effet, poursuit Freud, " il peut normalement y avoir une action différée non névrotique, et c’est d’elle que peut émaner la compulsion. Une semblable action différée, cependant, agit en connexion avec les souvenirs d’excitation venant de zones sexuelles abandonnées ; or il n’en résulte aucune décharge libidinale, mais bien une décharge de déplaisir, une sensation interne analogue au dégoût ressenti dans le cas d’un objet ". Ce dégoût qui nous détourne d’un objet à l’odeur nauséabonde.
Le refoulement est plutôt une attraction du refoulé originaire sur les contenus qui seront refoulés qu’une éjection par le moi de contenus dont il ne voudrait pas. Ce mécanisme du refoulement en tant qu’ " attraction " par le refoulé est ce qui a pu faire dire à Freud que le refoulement serait de nature féminine.
Plus tard Freud reformule, les acquis antérieurs de sa conceptualisation
de la libido. Il constate que les incidents de l’enfance qui n’intéressent
que les organes génitaux, ne produisent pas de névrose chez l’homme
mais seulement une masturbation compulsionnelle. Ces mêmes incidents peuvent
aboutir au refoulement et à la névrose, s’ils ont également
affecté les deux autres zones sexuelles – la libido se trouvant
alors éveillée par une action différée. Un incident
se rapportant, par exemple, à l’anus ou à la bouche engendrera
uktérieurement une forme de dégoût . C'est qu'une certaine
quantité de libido, « empêchée de se muer en acte
ou de se traduire psychiquement, se verra contrainte à s’engager
dans une voie régressive (comme il arrive dans les rêves)
». « J’ai donc décidé, conclut Freud, de
considérer séparément les facteurs déterminant la
libido et ceux qui provoquent l’angoisse. J’ai également
renoncé à voir dans la libido l’élément mâle
et dans le refoulement l’élément femelle.»
Ce qui est en jeu dans l’opposition de Freud à Jung, c’est la position accordée à l’objet dans la définition de la libido.
La libido jungienne s’assimile à l’énergie d’une existence
singulière s’accomplissant dans le monde, à l’exclusion de
toute visée d’objet. C’est pourquoi elle est désexualisée.
(non développé)
(non développé)
Il y a alternance de ces deux courants.