Au delà du seuil : le concept de « transliminalité »

Michael A. Thalbourne, School of Psychology, University of Adelaide (SA 5005), Australia
(1955-2010)

traduction française du Dr Bernard Auriol

La transliminalité est actuellement définie comme

« une hypersensibilité au matériel psychologique (langage figuré, idéation, affect, percepts) provenant aussi bien

(a)   de l’inconscient, que

(b)  de l'environnement externe ».

L'analyse factorielle a permis de dégager un facteur unique, qui est la base commune de la croyance /expérience paranormale, de l'expérience mystique, de la personnalité créatrice, de l'expérience maniaque, de la pensée magique, de l'absorption, de la propension à s’adonner à l'imaginaire, de l’hyperesthésie, et d’une attitude positive à l’égard de l’interprétation des rêves. Une échelle  de Rasch (Echelle Révisée de Transliminalité) est la mesure la plus sophistiquée de cette variable.

Les travaux princeps de Myers et James sont décrits ici, de même que l’usage du terme « transliminal » au cours du XX°s.

Nous passons ensuite en revue de manière extensive les travaux concernant la transliminalité  et ses corrélats, couvrant des domaines tels que les seuils psychophysiques, la croyance au paranormal et son expérience, certaines variables cliniques, la religiosité non-sectaire et l’expérience mystique, la créativité, la Kundalini, les soins de santé mentale, l’orientation spirituelle, les effets parapsychologiques (en laboratoire et dans la vie), la  personnalité et d'autres variables marquant des différences individuelles.

  Au dessous du seuil de la Conscience (subliminalité)

Selon l’historien de la psychologie Edwin Boring (1963), ce fut Johann Friedrich Herbart (voir aussi Wolman, 1968), et, avant lui Leibniz [1] , qui popularisèrent la notion de seuil en tant qu’appliqué aux phénomènes psychologiques.

Les seuils sensoriels faisaient déjà l’objet de la psychophysique, mais parfois au XIX°s. s’imposa l’idée que notre conscience empirique de tous les jours réside au dessus d’un certain seuil, et que, au dessous de ce seuil cette conscience et ce seuil  constituaient une région globale de l’esprit possédant des caractéristiques propres (cf. Ellenberger, 1970). 

Frederic W. H. Myers, chercheur classique au niveau de la psychologie et de la parapsychologie, a créé le néologisme de « conscience subliminale » (Myers, 1903):

Toute cette activité psychologique, pour moi, est consciente ; tout cela fait partie d’une mémoire existante ou potentielle, en dessous du seuil de notre conscience habituelle. Pour tout ce qui se situe au dessous de ce seuil, le terme subliminal semble le plus approprié. Les mots « inconscient » ou même « subconscient » serait une source directe de malentendus ; et parler de « soi secondaire » peut donner l’impression soit qu’il n’y a pas  plus de soi que deux ou bien que le soi supra-liminaire (ce qui est au dessus du seuil) – le soi empirique, le soi de l’expérience courante – est de quelque façon supérieur aux autres soi possibles (Myers, 1892, p. 305).

William James prend aussi ce  concept et cette étiquette de  “subliminal”, pour faire référence à une région “extra-marginale”, “ultra-marginale”, ou bien “trans-marginale” :

Il me paraît évident que l’avancée la plus importante qui se soit produite en psychologie depuis le début de mes études en cette science fut la découverte, faite en 1886, selon laquelle, au moins dans certains cas, il existe non seulement une conscience du champ ordinaire, avec son centre et ses marges habituelles, mais que s’y ajoute un ensemble de souvenirs, de pensées et de sentiments qui sont extra-marginaux et tout à fait en dehors de la conscience primaire ; ils méritent pourtant d’être classés comme faits conscients d'une certaine manière, en capacité d’indiquer leur présence par des signes indubitables.

J’appelle cela le plus important progrès parce que, en dehors des autres avancées de la psychologie, cette découverte a révélé une particularité totalement insoupçonnée quant à la constitution de la nature humaine (James, 1902/1982, p. 233).

James décrit cette région de manière plus précise : si le mot « subliminal » heurte qui que ce soit d’entre vous, … donnez lui le nom que vous voudrez pourvu qu’il permette de le distinguer du niveau de conscience pleinement éclairé. Appelons ce dernier la Région-A de la personnalité et région-B le reste.

Dès lors, la région-B est évidemment la plus grande partie de chacun de nous car c’est le domaine de tout ce qui est latent et le réservoir de tout ce qui passe sans être enregistré ou observé.

Il recèle par exemple, des choses comme tous nos souvenirs momentanément inactifs et il héberge les sources de nos passions, impulsions, amours, désaffections et préjugés aux motivations obscures.

Nos intuitions, hypothèses, fantasmes, superstitions, persuasions, convictions et en général toutes nos opérations non-rationnelles en viennent.

C’est la source de nos rêves qui,  apparemment peuvent y retourner.

En elle se produisent toutes les expériences mystiques que nous puissions avoir, quelles qu’elles soient, ainsi que nos automatismes, sensoriels ou moteurs ; notre vie sous hypnose ou en état « hypnoïde » si nous sommes sujets à un tel état ; nos illusions, idées fixes et phénomènes hystériques si nous sommes de structure hystérique ;  nos connaissances supra-normales si elles existent et si nous sommes des sujets télépathes.

C’est aussi la source majeure de beaucoup de ce qui nourrit notre religion  (James,1902 / 1982, pp. 483-484).


publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

*

*      *

De même aujourd’hui, des psychologues comme Westen (1998) expliquent qu’une bonne part de notre vie mentale - y compris des pensées, des sentiments et des motivations – est inconsciente.

James (1902/1982, p. 234) a été très influencé par la théorie de la conscience subliminale de Myers qui parle, par exemple, de surgissements dans la conscience ordinaire d’énergies dont l’origine se situe au niveau des parties subliminales de l’esprit.

A la différence de bien d’autres théoriciens,  qui postulent une région subliminale de l’esprit, Myers pensait que le monde situé en dessous du seuil était, en fait, conscient.

De ce point de vue, la psychologie moderne a suivi James et Freud en supposant que la région subliminale est inconsciente, ou, parfois, préconsciente.

La théorie de Myers était ambitieuse et impressionnante mais en dehors du mot « subliminal » on ne s’y réfère plus beaucoup aujourd’hui, même dans le cadre de la recherche en parapsychologie (Cf. pourtant Tyrrell, 1947).

Qui plus est, Myers est peu explicite à propos des possibilités de traverser le seuil, tandis que James (1902/1982, p. 233) écrivait que « les mécanismes élémentaires de notre vie sont vraisemblablement si uniformes que ce qui se manifeste à un degré éminent chez certaines personnes est probablement vrai, à un degré variable, chez les autres ; et pourrait être vrai à un degré extraordinaire chez un petit nombre ».

Ainsi, James (1902/1982, p. 242; 1986, p. 207) a parlé d’une frontière poreuse ou percée et de différences individuelles dans la « fuite » des données situées au-dessous du seuil.

Un pas de plus et il aurait pu utiliser des mots comme « transmarginalité », “ultramarginalité” et/ou “extramarginalité”, ce qui aurait eu priorité sur le terme “transliminalité”.

Tous les psychologues ne sont pas d’accord avec cette caractérisation. Par exemple, Bentall (1990) qui parlait d’un « suintement vers la conscience de matériel normalement préconscient » (p. 86), a affirmé que le problème général d’une telle théorie c’est qu’ « elle suggère un modèle dans lequel la conscience n’est qu’une boite à l’intérieur de laquelle l’information peut circuler ou non ».

Plutôt que de voir la conscience de cette façon, on peut proposer une métaphore plus dynamique, telle que la ressemblance de la conscience avec une rivière qui change dès lors qu’elle coule, et qui reçoit deux affluents : l’un apportant des matériaux venant de l’inconscient, l’autre ce qui vient du monde extérieur. Les matériaux résultant – imagerie, idéation, affects et percepts – sont à même d’entrer en conflit ou aussi bien de fusionner ce qui engendre des états de conscience différents.

Le Concept de Transliminal

Peu d’années après que Myers eut introduit les termes « supraliminal » et « subliminal », F. L. Usher and F. P. Burt (1909) ont publié une expérimentation parapsychologique qu’ils avaient menée à bien.

Dans cette étude, Usher avait essayé de transmettre à Burt, télépathiquement, des dessins d’objets (et aussi des cartes à jouer), sur une distance qui, dans un cas, était celle de Bristol à Londres, et dans un autre cas de Prague à Londres.

Nous nous féliciterions aujourd’hui que cette tentative tende à éliminer l’hyperesthésie (hypersensibilité à une stimulation sensorielle - qui peut être parfois une explication du succès de divination quand émetteur et récepteur sont spatialement proches).

Cependant, sur d’autres bases, nous émettrions aussi une critique: par exemple, les dessins cibles n’étaient pas sélectionnés de manière vraiment aléatoire.

Quoi qu’il en soit, Usher et Burt avaient conclu qu’ils avaient obtenu quelque légère preuve en faveur de la télépathie ; ils continuaient en spéculant sur le mécanisme sous-jacent. Ils suggéraient que l’information rendait visible ce qu’ils ont appelé une « fuite transliminale » allant de la conscience « supraliminale » à travers le seuil jusque vers l’esprit subliminal. Ce dernier était en contact causal avec au moins un autre esprit subliminal (ce qui est évidemment un postulat hautement sujet à controverse) et, en cas de succès, l’information avait dû traverser le seuil de cette autre personne pour atteindre sa conscience en un état normal ou modifié.

Ce processus hypothétique est illustré par le diagramme suivant [2] .

Figure 1

Le modèle de fuite transliminale proposé par Usher et Burt (1909)

Comme ils ne considéraient qu’un seul « émetteur » (agent) et un seul « receveur » (percipient) il n’était pas évident pour eux que la « fuite transliminale » [A=> A1 ; B1 => B] puisse être plus ou moins forte selon les individus.

Sautons à une autre période, dans les années soixante, quand l’éducateur Harold Rugg utilisa le mot « transliminal » pour décrire un état ou un état frontière de l’esprit dont il pensait qu’il pourrait favoriser l’intuition créatrice : l’état transliminal, selon lui, « est ‘ activement magnétique’, attirant des matériaux hors du non-conscient  jusque dans le vestibule de l’esprit conscient. Un pouvoir de traversée du seuil de cette nature m’a suggéré le nom d’esprit transliminal » (Rugg, 1963, p. 40).  Vu ses commentaires, il est à peu près certain que Rugg ne connaissait pas l’invention plus précoce de l’adjectif « transliminal » par Usher et Burt.

Margaret Anderson (1962, p. 282) a employé le mot “transliminal” dans un contexte qui semble montrer qu’elle était au courant du travail de Rugg.

Alors que Rugg parle d’esprit transliminal, Donald MacKinnon (1971) a employé l’expression d’ “ expériences transliminales ”.

Rugg a insisté sur l’attraction des matériaux issus du non-conscient dans le vestibule de l’esprit conscient alors que MacKinnon a noté aussi la réciproque  - l’attraction de matériaux hors de la conscience et le vestibule de la conscience au profit de l’inconscient. Rugg décrit un état alors que MacKinnon dépeint un « processus, une série de mouvements allant de la veille au sommeil et du sommeil à la veille, de l’état d’éveil à celui de transe hypnotique et retour, de l’acte de percevoir à celui d’oublier de se rappeler des évènements, et ainsi de suite » (p.228). De sorte qu’il ne faisait pas autant appel au concept de seuil que Rugg, Usher et Burt. MacKinnon remarquait de plus que « les gens semblent différer grandement quant à la facilité avec laquelle ils peuvent abandonner le contrôle conscient et faire face sans peur ni anxiété aux poussées et imageries s’élevant de couches inconscientes et plus primitives de la personnalité » (p. 227). MacKinnon semble donc avoir été profondément conscient des différences individuelles.

Depuis la création du terme de « transliminalité » par Thalbourne (1991, p. 181), l’adjectif “transliminal” a fait retour dans les publications ; citons des chercheurs récents qui l’ont utilisé :    Brod (1997, pp. 289-293), en rapport avec la créativité, Claridge (1997, p. 301; 2001, pp. 100-101) par rapport à la schizotypie et à l’expérience spirituelle; Jackson (2001, p. 166) en tant que synonyme parmi d’autres de « spirituel » et Parker (2000, p.14) pour discuter la recherche parapsychologique. L’emploi du mot « transliminal » est peut-être motivé dans certains cas par le désir de disposer d’un mot à résonance moins pathologique que « schizotypie ».

La Recherche empirique moderne sur la transliminalité

Parfois, dans l’histoire des sciences, une découverte doit tout au hasard. C’est le cas de la transliminalité. Le mot lui-même vient du latin « trans » qui signifie « à travers, au delà de » et de « limen » qui signifie « seuil », mais l’auteur confesse avoir été ignorant lorsqu’il l’a créé de l’usage antérieur qui avait été fait de l’adjectif « transliminal ». Au départ, il s’intéressait aux corrélations entre la croyance au paranormal, l’expérience mystique et la manie : Claridge, Pryor et Watkins (1990) avaient suggéré que leurs dix auteurs psychotiques tendaient à être intéressés aux expériences concernant le paranormal et la mystique et à s’en faire aussi les rapporteurs (p. 217). C’est pourquoi, l’auteur proposa à un échantillon important, six échelles mesurées par questionnaires dont la plupart avaient été conçues spécialement pour cette étude elle-même (Thalbourne & Delin, 1994):

(1)  L’échelle Mouton-Chèvre Australienne visuelle analogique (Thalbourne & Delin, 1993), pour mesurer la croyance et les revendications d’expériences concernant le paranormal (notez que les « mouton » désignent ceux qui y croient, “chèvres” ceux qui n’y croient pas);
(2)  L’échelle d’expérience mystique (Thalbourne, 1991);
(3)  L’échelle de personnalité créative;
(4)  L’échelle d’idéation magique (Eckblad & Chapman, 1983) en tant qu’index de schizotypie (Thalbourne, Delin & Bassett, 1994);
(5)  L’échelle d’expérience dépressive (Thalbourne et al., 1994).

Les inter-corrélations de ces six variables pour le sous-groupe le plus important (étudiants d’université ; N=241) sont présentés Tableau 1.

Tableau 1

Correlation Matrix for Six Variables, Thalbourne and Delin (1994), N = 241

Variable

1.

2.

3.

4.

5.

6.

1. Paranormal belief/experience

.51

.43

.34

.29

.60

2. Mystical experience

 

.48

.50

.40

.45

3. Creative personality

   

.45

.29

.43

4. Manic experience

     

.39

.50

5. Depressive experience

       

.34

6. Magical Ideation (Reduced)

         

Note: For all correlations p < .001, two-tailed

Notons que l’échelle d’idéation magique (Magical Ideation Scale) a été réduite de 30 à 22 items en éliminant ceux qui ont un lien clair au paranormal, de crainte que l’échelle ne se corrèle artificiellement de manière très élevée à l’échelle mesurant la croyance au paranormal.

Notons aussi que les variables d’hypomanie (Dahlstrom, Welsh, & Dahlstrom, 1972) et de dépressivité-manie (Thalbourne et al., 1994) ont été exclues de l’analyse factorielle, en considération du fait qu’elles étaient trop similaires à des variables déjà incluses dans cette analyse.

On peut voir dans le Tableau 1, tout d’abord, que la croyance au paranormal est corrélée positivement et de manière significative aux cinq autres variables. Mais plus encore, toutes les six variables sont corrélées positivement et de manière significative les unes aux autres. Cela suggère que l’analyse en composantes principales pourrait retrouver un facteur unique et c’est de fait ce qu’on peut constater (Valeur propre = 3.17) responsable de  52,8 % de la variance.

C’est ainsi que naquit un enfant du hasard : la transliminalité. A ce moment là on concevait la dynamique par rapport à l’inconscient dans sa relation au supraliminal. Ce qui fait que la première définition de la transliminalité fut « une susceptibilité largement involontaire mais conscientisée à de grands quantités de phénomènes psychologiques de nature idéationnelle et affective, d’origine interne [3]  » (Thalbourne & Delin, 1994, p. 25).

La Mesure de la Transliminalité

Etant donné qu’un facteur unique résulte de l’analyse en composantes principales, le score de ce facteur peut donner une indication quant au degré de transliminalité.

Un projet ultérieur qui agrégeait les données de cinq expérimentations différentes, produisit aussi une solution avec un seul facteur, la seule différence étant que l’Expérience Dépressive  - pour des raisons qui nous échappent encore – ne faisait plus partie de cette solution et fut dès lors abandonnée comme élément de la transliminalité (Thalbourne, Bartemucci, Delin, Fox & Nofi, 1997). 

Dans cette publication de 1997 on utilisa aussi le score de ce facteur comme mesure de la transliminalité. Cette approche a cependant un inconvénient, c’est que les coefficients du score de ce facteur peuvent varier d’un échantillon à l’autre.

Une approche alternative  serait d’employer un petit nombre de variables attachées à la transliminalité, de calculer leur score-z [4] et leur moyenne. (Sanders, Thalbourne, & Delin, 2000; Thalbourne, 1996). 

Mais on a pensé que la voie la plus commode était de créer une échelle-questionnaire couvrant tous les aspects de la transliminalité. Conformément à cette approche, Thalbourne (1998a) a administré un questionnaire comportant 16 variables à un échantillon de plus de 300 étudiants ; ces seize variables étaient d’une part les cinq constituants originaux de la transliminalité et d’autre part, onze variables supplémentaires, en vue d’examiner s’il y avait plus de constituants dans la transliminalité que ce  qu’on avait dégagé jusque là.

Les variables supplémentaires incluaient la personnalité schizotypique, la dissociation, la tendance à halluciner et la religiosité non-sectaire, toutes en dehors du champ de la solution factorielle précédente.

Les variables qui entrèrent étaient l’absorption  (Tellegen & Atkinson, 1974), la tendance à fantasmer (S. A. Myers, 1983), l’hyperesthésie (Thalbourne, 1996), (toutes ces variables ayant été suggérées par les recherches de Thalbourne et al., 1997), et aussi l’item isolé ; « attitude positive à l’égard de l’interprétation des rêves » (Dahlstrom, Welsh & Dahlstrom, 1972: MMPI Item 11), qui avait été suggéré par une analyse factorielle inédite (Thalbourne & Delin, 1995).  Leurs inter-corrélations se trouvent dans le tableau 2.

Tableau 2

Correlation Matrix for Nine Variables, Thalbourne (1998), N = 234

Variable

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

1. Paranormal belief/experience

.56

.37

.28

.54

.60

.45

.32

.33

2. Mystical experience

 

.32

.24

.41

.49

.41

.25

.19**

3. Creative personality

   

.22

.29

.49

.41

.28

.21

4. Manic experience

     

.43

.43

.43

.30

.14*

5. Magical Ideation (Reduced)

       

.56

.62

.47

.35

6. Absorption

         

.69

.43

.29

7. Fantasy-proneness

           

.45

.30

8. Hyperesthesia

             

.29

9. Dream interpretation

               

*: p < .05; **: p < .01; toutes les autres corrélations dans cette matrice sont significatives à un niveau .001 ou mieux.

Par parenthèse, on peut remarquer qu’il y a beaucoup de relations intéressantes à deux variables dans ce tableau ; mentionnons surtout la corrélation entre croyance/expérience par rapport au paranormal et hyperesthésie : c’est à dire que les personnes qui croient au paranormal et en allèguent quelque expérience tendent à être plus sensibles aux stimulations, en provenance du monde externe qui atteignent leur système nerveux, telles que lumière, son ou odeur.

Claridge, et al. (1990, p. 214) ont rapporté une découverte de cette nature dans leurs études de cas. De sorte que cette relation était formellement prédite par Thalbourne et Delin (1994, p. 30) d’autant que la croyance au paranormal est corrélée positivement à l’échelle d’aberration perceptuelle (Perceptual Aberration Scale de Chapman, Chapman & Raulin, 1978), dont certains items concernent l’hyperesthésie (Thalbourne, 1994).  Cette relation fut confirmée par Thalbourne (1996).  Ce qui fait que le présent résultat est une réplication.

Le score du facteur unique était corrélé avec la totalité des 159 items relatifs à ces neuf variables et ce sont les items les mieux corrélés qui ont été retenus pour l’échelle de transliminalité, sous la restriction de ne garder à peu près que 30 items et en faisant de sorte  que le nombre d’items retenus à partir de chaque échelle soit proportionnel à la taille de sa contribution [5] . De la sorte, 29 items furent retenus, randomisés et mis au format de questions vrai/faux.

Il y eut 4 items de l’échelle d’absorption (Absorption Scale), 3 pour chacune des échelles d’idéation magique (Magical Ideation), d’hyperesthésie (Hyperesthesia) et d’expérience mystique (Mystical Experience), 2 pour la tendance à fantasmer (Fantasy Proneness) et une pour l’expérience maniaque (Manic Experience) et l’attitude positive à l’égard de l’interprétation des rêves (Positive Attitude Towards Dream Interpretation). L’indice alpha de Cronbach [6] est alors à .87

Dans ces conditions, cette échelle de transliminalité a été aussitôt soumise au processus de purification « top-down » (Houran, Thalbourne, & Lange, 2003; Lange, Thalbourne, Houran & Storm, 2000): les items de l’échelle furent examinés quant au biais lié à des variables telles que l’âge ou le sexe, on a calculé la conformité à un modèle Rasch [7]   et on a appliqué un test d’unidimensionnalité. Cela a révélé que 12 items étaient biaisés quant au sexe et à l’âge, ce qui ne nous laisse que 17 items pour former de concert une dimension unique, ce qui donne une mesure à intervalle constant (cela distingue cette mesure de celles qu’utilisent la plupart des tests psychologiques, qui, à strictement parler, correspondent seulement à des échelles ordinales).

Tous les 29 items sont administrés pour se donner un contexte, mais il n’y a que 17 items qui font l’objet d’un score, un point pour toute réponse « Vrai », zéro points pour toute réponse “Faux”, ce qui met la somme possible entre 0 et 17. Cette échelle brute est ensuite convertie en score Rasch (Cf. Appendice).

Par commodité, le score moyen de l’Echelle de Transliminalité Révisée (Revised Transliminality Scale) est fixée à 25, avec un écart type de 5. Le coefficient de fiabilité KR-20 [8] pour les 17 items est à 0.85.

Il est curieux de constater que ces 17 items n’incluent aucun des items de créativité ou de croyance au paranormal, cette absence a été attribuée à des façons spécifiques de comprendre certains mots selon l’âge ou le sexe.

Il y a eu une période intermédiaire pendant laquelle l’échelle originelle à 29 items était employée dans certaines études  alors que l’Echelle de Transliminalité Révisée (Revised Transliminality Scale ou RTS) était utilisée dans d’autres recherches. Cette dernière a été employée dans la plupart de nos travaux depuis 2001 et reste aujourd’hui celle que nous préférons.

Afin d’éviter toute confusion dans ce qui suit, on doit remarquer qu’en raison du parcours qui nous a amenés à la construction de l’Echelle de Transliminalité Révisée (Revised Transliminality Scale ou RTS), il y a de fait quatre façons différentes de mesurer la transliminalté :

(1)  par le score du facteur en ACP
(2)  par la moyenne du score-z de quelques mesures pertinentes quant à la transliminalité
(3)  par l’échelle de Transliminalité à 29 items (29-item Transliminality Scale)
(4)  et par l’Echelle de Transliminalité Révisée (Revised Transliminality Scale ou RTS).

Nous admettrons dans la suite de ce texte que si  l’Echelle de Transliminalité Révisée (Revised Transliminality Scale ou RTS) est préférable aux trois autres, ces quatre mesures sont, pour l’essentiel, interchangeables.

Pour autant que nous ayons des données, ce postulat s’avère parfaitement crédible :

Recherches Empiriques

Etudes sur le seuil

Il y a eu deux études qui ont examiné l’Echelle Révisée de Transliminalité (Revised Transliminality Scale, RTS) par rapport aux seuils psychophysiques. La premier de ces études est celle de Crawley, French et Yesson (2002). On a fait passer un test de perception subliminale pour une tâche informatisée de perception extra-sensorielle (ESP) consistant à deviner des cartes.

On a prévu que les individus fortement transliminaux obtiendraient de plus hauts scores que ceux dont les niveaux de transliminalité étaient faibles ; ceci quand des amorçages ou indices subliminaux seraient donnés pouvant mettre sur la piste d’un choix correct de la carte ; et qu’il en irait autrement, quand aucune piste ne serait donnée. Cette prévision a été confirmée. De plus, on a constaté une corrélation positive entre le degré de transliminalité et l'exactitude de la détection, r (98) = .25, p = .011, ce qui suggère que des niveaux plus élevés de transliminalité sont associés à une plus grande sensibilité en terme de stimulation visuelle. [10]

La deuxième étude a été effectuée par Houran, Hughes, Thalbourne et Delin (2006). Le point crucial de l'expérience était la détermination des seuils « vibrotactiles » chez des participants à haut degré et à bas degré de transliminalité. Résultat :  les individus avec des scores élevés sur l'Echelle Révisée de Transliminalité ont eu des seuils  inférieurs (sensibilité plus grande)que les participants avec des scores inférieurs sur cette échelle (RTS).

Par ailleurs, il y avait quatre conditions du point de vue auditif :

-          intensité (forte versus faible)
-          complexité (grande versus petite).

La présence d'un stimulus qui mobilise une part de l'attention augmente le temps et les seuils du groupe à haut transliminalité plus que ceux du groupe à faible transliminalité.

Croyance au paranormal

Une des corrélations les plus fortes avec l’Echelle Révisée de Transliminalité (RTS) est la croyance au paranormal ou la revendication d’expériences de ce type.

Ceci pourrait sembler étonnant étant donné que les quatre items de croyance au paranormal ont été exclus à l’issue de la purification top-down que nous avions réalisée. Cependant, il convient de noter que les restes, parties constitutives de la transliminalité, tendent à se corréler avec la croyance au paranormal : c'est vrai de l’expérience mystique (Thalbourne, 1998-1999b), de l’absorption (Thalbourne et autres, 1997, étude V), de la prédisposition à imaginer (Thalbourne et autres, 1997, étude II), de l’hyperesthésie (Thalbourne, 1996 ; Thalbourne et autres, 1997, étude V), et de l’expérience maniaque (Thalbourne, 2004).

Thalbourne et Houran (2003) ont tiré d'un certain nombre d'études des arguments pour dire que la transliminalité est un index de la croyance paranormale : la transliminalité, dans une série d'investigations, s'est corrélée sensiblement avec la croyance paranormale et par rapport à différents aspects de la croyance.

Par exemple, Thalbourne et Houran (2000) et Thalbourne (2001), ont employé des tests divers de croyance paranormale (par exemple, l’échelle australienne Mouton-Chèvre [Thalbourne & Delin, 1993], les 8 sous-échelles de l'Inventaire d'Expérience Mentale [ Kumar & Pekala, 1992], 3 sous-échelles de l'Inventaire d'Expérience Anormales (Kumar, Pekala, & Gallagher, 1994) d’entre lesquelles Cooper et Thalbourne (2005) ont employé la sous-échelle d'expériences anormales/ paranormales, et les 2 sous-échelles (appelées « philosophie New-Age » et « Croyances au Paranormal Traditionnel ") extraites de l’Echelle de Croyance Paranormale Révisée après Epuration top-down de Tobacyk (Lange, Irwin, & Houran, 2000 ; Houran & Lange, 2001). Les corrélations entre un certain nombre de ces variables et le RTS sont données dans le tableau 3.

 

Tableau 3

Variable

r(123)

Australian Sheep-Goat Scale

.54

Anomalous Experience Inventory Experience subscale

.65

Anomalous Experience Inventory Belief subscale

.58

Anomalous Experience Inventory Ability subscale

.61

New Age Philosophy

.47

Traditional Paranormal Beliefs

.37

Note: All correlations in this Tableau are significant at p < .001

Correlations Between the Revised Transliminality Scale
and Scalar Measures of the Sheep-Goat Variable, Thalbourne (2001), N = 125

 

Bien que ces corrélations tendent à être inférieures à ceux obtenues en utilisant l’Echelle non purifiée de 29 items, on peut dire néanmoins qu'elles sont toutes au moins moyennes et pour certaines très élevées. Il y a quelques données concernant un item isolé au sujet de la croyance au paranormal qui, comme les instruments scalaires énumérés ci-dessus, se corrèlent également avec la transliminalité (Cf tableau 4).

Tableau 4
 

Variable

1994 st

1994 md

1994 sc

1999

1.

Have you ever experienced vivid, picture-like visions of deceased persons?

.29***

.15

.17

.07

2.

Have you ever experienced vivid, picture-like visions of the future?

.44***

.47***

.59***

.39***

3.

Have you ever felt that you were able to heal others by special powers?

.41***

.45***

.53***

.33***

4.

Have you ever had an experience which corresponded in detail to something happening to someone else, perhaps at a great distance geographically, and about which you could have no normal knowledge?

.45***

.47***

.25

.40***

5.

Belief that one is psychic

.63***

.52***

.51**

.59***

Note:   “st” = students ; “md” = people with manic-depression
“sc” = people with schizophrenia


**: p < .01;
***: p < .001

Correlations Between Transliminality (Factor Score)
and Single-Item Paranormal Experience Variables,
Thalbourne & Delin (1994) and Thalbourne & Fox (1999)

La transliminalité semble être liée aux expériences rapportées concernant les visions du futur, la capacité de guérir en utilisant un don parapsychologique, la télépathie à distance, et l'affirmation générale selon laquelle on est un sujet parapsychologique.

En fait, des différences dans le niveau du transliminalité ont été invoquées pour expliquer des niveaux sensiblement plus élevés quant à la croyance au paranormal apparaissant dans deux groupes cliniques bien distincts (personnes cyclothymiques ou souffrant de schizophrénie) en comparaison de personnes en bonne santé (Thalbourne, 1998b).

Un autre aspect de la croyance au paranormal est la question de la vie après la mort. Quand on pose cette question simplement en termes de « croyez-vous à la vie après la mort ?  », la corrélation avec la transliminalité s'est avérée être r (240) = .32, p < .001. Cependant, un point de vue alternatif est de diviser les participants selon leur type de croyance concernant la survie après la mort (quand cette croyance existe). Thalbourne (1998-1999a) a examiné les niveaux de transliminalité chez ceux qui refusent la possibilité d’une survie après la mort, les agnostiques, et quatre catégories de croyants. (Cf.  Tableau 5).

Tableau 5

Afterlife belief

M

SD

Reincarnationistes

20.9

6.0

Eclectiques

17.2

4.3

Autres croyants

14.1

5.8

Immortalistes

13.6

5.4

Agnostiques

12.6

4.6

Extinctionistes

10.9

4.6

Moyennes et Ecarts-Types pour l'Echelle de Transliminalité à 29-items
en ce qui concerne différents types de croyants en une après-vie ,
Ordre de Magnitude de la Moyenne (de 0 à 29), Thalbourne (1998-1999b)

Variables cliniques

Il y a une quantité considérable d’arguments expérimentaux qui appuient l’idée que la transliminalité est lié à un certain nombre d'indicateurs cliniquement intéressants.

Tout d'abord, il s'avère qu’une transliminalité élevée peut être un état peu recherché. Transliminalité est corrélé avec les items suivant :

(1)  « j'ai un besoin de changer mon état de conscience » ;
(2)  « je pense parfois que je suis fou » (tous les deux, du & de Thalbourne ; Houran, 2000) ;
(3)  « parfois le monde m'accable et je suis contraint de me mettre en retrait pour me retrouver»
(4)  « j'ai du mal à m’endormir au moins deux nuits par semaine » ;
(5)  « je suis souvent assailli par des souvenirs désagréables » ;
(6)  « j'ai souvent des périodes tellement agitées que je ne peux rester tranquille que pour une très une brève durée »
(7)  « j'ai parfois des pensées suicidaires » (Thalbourne, 2001 ; Thalbourne &  ; Houran, 2005).

 La transliminalité est également corrélée avec quatre autres items qu’on trouvera dans le tableau 6.

 

 

Tableau 6
   

1994 st

1994 md

1994 sc

1999

 

Variable

N = 228

N = 76

N = 32

N = 106

1.

Have you ever heard a voice that was talking to you in a meaningful way and which was not simply your own internal voice?

.42***

.38***

.35*

.41***

2.

Have you ever felt that people were trying to kill you?

.29***

.31**

.33

.28**

3.

Have you ever experienced hallucinations while in the waking state?

.33***

.42***

.13

.24*

4.

Have you ever gone through a time when smells seemed stronger and more overwhelming than usual?

.39***

.37***

.29

.32***

Note: “st” = students ; “md” = people with manic-depression ; “sc” = people with schizophrenia


*: p < .05; **: p < .01; ***: p < .001
Corrélations entre l'Echelle Révisée de Transliminalité et des Variables psychiatriques par items isolés, Thalbourne & Delin (1994) et Thalbourne & Fox (1999)

Comme on peut le voir, les scores de transliminalité les plus élevés sont le propre des réincarnationistes et les scores les plus faibles appartiennent aux extinctionistes (c.-à-d., les non-survivalistes). Les réincarnationistes ont eu des scores de transliminalité sensiblement plus élevés que toutes les autres catégories, excepté leurs cousins, les éclectiques, qui mélangent la croyance des reincarnationistes  et des immortalistes. Les éclectiques avaient eux-mêmes des scores sensiblement plus élevés que les agnostiques et les extinctionistes.

La quantité de variance expliquée par la catégorisation concernant la croyance de la vie après la mort était modérée (29%).

Un indice possible à comprendre les scores élevés des réincarnationistes pourrait être qu'ils tendent également à avoir la note la plus élevée de tous les groupes quant à la croyance au paranormal (et la revendication d’expériences de cette nature) (Thalbourne, 1998-1999a). Il en va de même, concernant l’échelle de dualisme à 27-items de Stanovich (1989) (Cf. Thalbourne, 1996), indiquant que ces sujets établissent une distinction très pointue entre le corps et la psychè.

La transliminalité est corrélée avec tous les items du tableau 6 (cf. plus haut) de façon faible ou modérée (la taille de l’échantillon du groupe des personnes atteintes de schizophrénie étant probablement trop petite pour passer le seuil de significativité statistique, étant donné des tailles d'effet modestes).

La transliminalité en diverses occasions a pu être corrélée avec des échelles cliniques, et le résultat se trouve dans le tableau 7. Notez que dans deux études sur deux, l’échelle de mensonge n'est pas corrélée de manière significative avec la transliminalité, ce qui suppose que la réponse de désirabilité sociale ne semble pas engendrer de contamination.

 

Tableau 7

Study

Variable

Outcome

Thalbourne et al., 1997 (Study I)

Schizotypal personality

r(51) = .65, p < .001, HTs higher

Thalbourne (1998a)

Schizotypal personality

r(240) = .63, p < .001, HTs higher

Thalbourne et al., 1997 (Study I)

Psychoticism (EPQ-R)

r(51) = .37, p < .01, HTs higher

Thalbourne (1998a)

Psychoticism (EPQ-R)

r(80) = .45, p < .001, HTs higher

Thalbourne et al., 1997 (Study I)

Neuroticism (EPQ-R)

r(51) = .33, p = .015, HTs higher

Thalbourne (1998a)

Neuroticism (EPQ-R)

r(80) = -.05, nonsignificant

Thalbourne et al., 1997 (Study II)

Repression-sensitization

r(97) = .18, nonsignificant

Thalbourne (1998a)

Dissociation (QED)

r(240) = .58, p < .001, HTs higher

Thalbourne (1998a)

Dissociation (DES)

r(240) = .47, p < .001, HTs higher

Thalbourne (1998a)

Hallucination (LSHS)

r(240) = .58, p < .001, HTs higher

Thalbourne, Houran & Crawley (2003)

Childhood trauma

r(104) = .39, p < .001, HTs higher

Cooper & Thalbourne (2005)

Childhood trauma

r(52) = .13, nonsignificant

Houran & Thalbourne (2003)

Aberrations in memory

r(48) = .59, p < .001, HTs higher

HTs: Persons high in transliminality
Corrélations entre Transliminalité et Echelles Cliniques

 

La transliminalité est également liée à de divers diagnostics psychiatriques, même si les corrélations en sont plutôt minimes. Par exemple, il y a une différence significative entre le score moyen du facteur de transliminalité chez les étudiants, les personnes cyclothymiques et les schizophrènes (ces deux groupes cliniques ayant ds scores les plus élevés : Thalbourne & elin, 1994, P. 28, éta-carré = .04).

Dans une étude inédite - dont on trouvera un compte rendu plus détaillé ci-dessous dans la section concernant les professionnels de santé mentale - on a pu constater que les bipolaires ont un score de transliminalité sensiblement plus élevé que la moyenne de la population.

La transliminalité est également liée au fait d’être sujet à des attaques de panique (voir la section sur Kundalini ci-dessous). Dans un petit échantillon de 37 maniaco-dépressifs [Thalbourne et Delin (1994)], on a découvert des corrélations significatives entre la transliminalité et

-          le nombre de médicaments appropriés administrés à des maniaco-dépressifs (r = .38, p = .026, test bilatéral),
-          le nombre d'hospitalisations psychiatriques (r = .40, p = .020)
-          la durée des périodes hors de l’hopital (r = -.51, p = .004 ; on voit qu’il s’agit d’une corrélation négative).

Il serait d'un très grand intérêt d'étudier si les schizophrènes ou d'autres malades en dehors de la cyclothymie ont de même des scores élevés de transliminalité, et c'est un projet de recherche possible à l'avenir.

Notons qu’on a aussi demandé aux participants à cette étude s'ils avaient consulté un psychiatre ; pour les étudiants cet item ne permet pas de dégager une corrélation significative avec le degré de transliminalité [r (226) = .11, p = n.s. (les comparaisons par rapport aux bipolaires ou aux schizophrènes n’ont pas pu être valablement effectuées, parce que pratiquement tous ces sujets avaient consulté un psychiatre. D'une manière semblable, la question « avez vous jamais été hospitalisé pour un état psychiatrique ? » a produit trop peu de réponses affirmatives dans le groupe d'étudiants et seulement trop peu de réponses négatives dans les groupes cliniques pour que les comparaisons puissent être significatives.)

Une étude par questionnaire dans un contexte clinique a été publiée par Houran, Kumar, Thalbourne et Lavertue (2000) : 314 étudiants ont répondus, parmi d'autres échelles, l'Index de Whiteley (Whiteley Index : Pilowsky, 1967 : mesure des tendances hypocondriaques) ; le Questionnaire des Cognitions relatives au Corps et à la Santé (Cognitions About Body and Health Questionnaire : Rief, Hiller & Margraf, 1998, mesurant, entre autres, l'Intolérance de Plaintes Corporelles et les Habitudes relatives à la Santé [11] ), et la Revue des Symptômes de Somatisation (SOMS, Screening for Somatization Symptoms : Rief, Hiller & Heuser, 1997).

Des corrélations significatives mais de faible ampleur ont été trouvées entre toutes ces mesures et l’Echelle Révisée de Transliminalité (Revised Transliminalité Scale), suggérant une tendance à se concentrer sur les états somatiques internes, par opposition aux sujets à faible transliminalité qui ne sont pas autant focalisée de cette façon.

Notons que l’Echelle d'Expérience Dépressive, quoique ne faisant plus  partie de la transliminalité, se corrèle pourtant, de systématiquement avec la transliminalité, le r de Pearson allant de .23 à .50 dans les cinq études entreprises par Thalbourne et alii (1997) (voir également le Thalbourne, 1998a, tableau 5).

En conclusion, parmi les applications possibles de la transliminalité se trouve l'interprétation clinique du score d'un individu sur l'Echelle Révisée de Transliminalité (Revised Transliminalité Scale). On ne sait pas encore si ce score pourrait faciliter le diagnostic. De fait la question des applications reste d’une manière générale en terra incognita.

Religiosité non sectaire et  Expérience Mystique

Dans le tout premier rapport au sujet de la transliminalité, la transliminalité (comme score d’un facteur) s'est avéré liée à un certain nombre d’items indépendants ou de variables scalaires concernant un thème spirituel ou religieux. La dénomination des items concernés est donnée au tableau 8.

Tableau 8
   

1994 st

1994 md

1994 sc

1999

2001

2005

 

Variable

N = 228

N = 76

N = 32

N = 105

N = 125

N = 200

1.

Have you ever had the experience in which life appeared to be a play, or like a dream in the mind of the Creator?

.47***

.52***

.45**

.54***

.46***

.45†

2.

Have you ever felt that you had received a communication from the Divinity?

.37***

.39***

.75***

.53***

   

3.

Have you ever felt that, in some symbolic sense, you have gone through the process of being martyred, of dying, and of being spiritually reborn?

.38***

.41***

.37*

.41***

   

Note: “st” = students ; “md” = manic-depressives ; “sc” = schizophrenics


*: p < .05; **: p < .01; ***: p < .001; †: beta coefficient, p < XXX
Corrélations entre l'Echelle Révisée de Transliminalité
et des variables simples Religiosité/Mystique ,
Thalbourne & Delin (1994), Thalbourne & Fox (1999)

1 - La relation avec le premier item s'est avérée significative au commencement [Thalbourne et Delin (1994)] dans trois sous-groupes, et a été trois fois répliquée (Thalbourne & Fox, 1999 ; Thalbourne, 2001 ; Thalbourne et Houran, 2005).

2 - Le deuxième item a une relation particulièrement forte pour les schizophrènes, et une recherche iltérieure pourrait étudier cette relation plus étroitement, par exemple pour savoir si la communication supposée venant de la divinité avait une tonalité positive ou négative. Rogers et Paloutzian (à paraitre) suggèrent que de telles communications tendent à être positives, et de fait utiles pour la société.

3 - Le troisième item correspond à une tentative initiale de mesurer certains aspects de l'expérience Jungienne de l’archétype « central » ou « du Messianique » (Grof & Grof, 1985 ; Perry, 1974), et le Tableau montre clairement que plus le sujet fait état de cette expérience et plus son degré de transliminalité est élevé.

Dans une étude complémentaire à celle de Thalbourne et Delin (1994), dont la publication avait été retardée pendant quelques années (Thalbourne & Delin, 1999), la transliminalité (en tant que score de facteur) est modérément mais significativement corrélée (cf. Thalbourne, 1998a)

-          avec l’Echelle non-sectaire de Religiosité de Haraldsson (1981)
-          avec le fait de s’être impliqué, au moment de l’étude, dans une démarche religieuse
-          avec le fait d’avoir eu une expérience vivide ou spirituelle (cf. Thalbourne, 1998a),
-          et avec deux mesures d'une expérience mystique, à savoir, 1975) l’Echelle M de Hood et une méthode dans laquelle des passages de la littérature mystique ont été évalués par les participants quant à leur similitude avec leur propre expérience [les deux mesures sont très fortement liées entre elles et avec l’Echelle d’Expérience Mystique (Mystical Experience Scale) employée à l'origine].

En outre, quand la place de l’ échelle d'expérience mystique a été prise alternativement par chacune de ces deux nouvelles mesures d'expérience mystique, l'analyse en composantes principales a continué à dégager un facteur unique.

Il y avait une suggestion que l’échelle de religiosité et la fréquence de l'interprétation des rêves donnait de la même manière du poids à ce facteur unique, mais ce que ces items avaient en commun était d’un poids peu élevé, et une analyse postérieure (Thalbourne, 1998a) n'a pas sélectionné l’un ou l’autre de ces deux derniers items pour les inclure dans le facteur sous-jacent.

On a montré que les scores moyens du facteur de transliminalité étaient négatifs pour les athées et (à un moindre degré) pour les agnostiques, alors que les théistes chrétiens avaient une moyen faible mais positive, et les théistes non chrétiens avaient le score de transliminalité le plus élevé des quatre groupes. Les différences étaient hautement significatives, et l’eta-carré = .19 était de valeur moyenne.

En conclusion, dans deux études (Thalbourne, 1998a ; Thalbourne & Delin, 1999), on a calculé la corrélation entre la transliminalité et l’étude des religions orientales ou de la Theosophie et avec l’étude de la Bible: pour la variable « religion orientale », la corrélation était positive, modérée et significative dans les deux études, tandis que pour l’étude de la Bible, elle était non significative dans les deux études. Ces résultats et les précédents concernant le théisme suggèrent que la transliminalité se corrèle avec un type non traditionnel de religiosité.

Clairement, la religiosité et l'expérience mystique sont liées à la transliminalité, à bien des égards.

Personnalité créative et créativité

Il y a eu plusieurs tentatives de rapporter la transliminalité à la personnalité créative ou à la créativité elle-même.

Premièrement, deux items de l’Echelle de Personnalité Créative (Creative Personality Scale) ont été inclus dans l’Echelle de Transliminalité à 29 items (29-item Transliminalité Scale), mais, comme nous l’avons déjà noté, ces deux items ont été rejetés dans le processus subséquent de purification top-down (Lange et al., 2000). Thalbourne et al. (1997) a inclus une étude (iv) rapportant la transliminalité aux mesures de la créativité verbale de Torrance (1966/1974) (fluidité, flexibilité, originalité [12] ).  Bien que la personnalité créatrice soit positivement corrélée, de manière significative avec l'originalité, c'était juste un cas sur un grand nombre d'analyses et on devrait traiter ce résultat avec prudence. En conclusion, l’Echelle de Personnalité Créatrive est corrélée de manière significative avec l’Echelle de Transliminalité dans sa globalité si deux items de recouvrement [13] sont enlevés (Thalbourne, 2000a).

On a également administré l’Echelle d'Art Révisée de Barron-Welsh (Revised Barron-Welsh Art Scale : Welsh & Barron, 1963), qui mesure la préférence pour la complexité des formes – dont il est dit qu’elle est une mesure de la créativité - mais les résultats n’ont pas été significatifs. Shelley Carson (communication personnelle) a récemment rapporté une corrélation non publiée de r (50) = .48, p = .0003 entre le RTS et le Questionnaire d'Accomplissement Créatif (Creative Achievement Questionnaire conçu par Carson, Peterson & Higgins, 2003). Davantage de recherche est nécessaire pour établir si la personnalité créative est un constituant de la transliminalité ou simplement y est corrélée.

Kundalini

Le mot Kundalini  est un terme Sanskrit qu’on traduire de plusieurs façons, mais le plus souvent par « force de vie » et parfois, simplement, comme « l’énergie » employé souvent comme une construction théorique pour expliquer un syndrome de divers phénomènes psychophysiologiques et autres, qui sont décrits comme des sensations vécues comme évoquant l’énergie, démarrant habituellement [mais pas nécessairement] à la base de la colonne vertébrale, et progressant ensuite rapidement comme un surgissement subit, puissant, vers le haut à travers tout le corps et jusqu’au sommet du crâne (la couronne de la tête) ; on dit que cette expérience mène à des états plus élevés et plus souhaitables de conscience, tels que la conscience mystique, avec la manifestation de phénomènes paranormaux. (Thalbourne, 2003, pp. 61-62)

Dans l'étude de Thalbourne et Fox, menée en 1993 mais non publiée jusqu'en 1999, ces phénomènes ont été mesurés en utilisant l’ Echelle de Kundalini à 32 items, qui, avec des variables relevant de la transliminalité, a été administrée à 62 personnes qui avaient éprouvé des attaques de panique et à 53 de leurs soignants, dont on assumait qu’ils étaient des personnes en bonne santé.

Le postulat de base était que les attaques de panique étaient liés à un mauvais état de la « Kundalini », et en effet les scores de l’échelle de Kundalini étaient reliés, à un très grand degré, à l'expérience des attaques de panique (eta-carrées = .51), et aussi modérément reliés à la transliminalité (mesurée par le score de facteur), r (112) = .45, p< .001.

En même temps, le score moyen de transliminalité pour le groupe « attaques de panique » étaient marginalement plus élevé que la moyenne pour le groupe « normal » (Thalbourne & Fox, 1999), et il y avait une corrélation significative entre la transliminalité et la fréquence des attaques de panique, r (111) = .19, p = .046, bilatéral (Thalbourne et al., 1997, étude V).

L’Echelle de Kundalini a été alors corrélé avec chacun des cinq constituants de la transliminalité, et des corrélations positives ont été trouvées avec ces cinq, de manière significative pour quatre. Une Analyse en Composante Principale avec les cinq constituants de base a mis en évidence un composant simple (valeur propre = 2.63, expliquant 52.6% de la variance), répliquant donc la conclusion de base. Cependant, une analyse semblable comprenant l’échelle de Kundalini a également produit un facteur simple (valeur propre = 2.91, expliquant 48.5% de la variance). Il aurait des plus intéressant d'inclure la échelle de Kundalini dans l'analyse factorielle d’un grand échantillon décrite par Thalbourne (1998a), mais malheureusement cette possibilité a été négligée alors.

Professionnels soignants de santé mentale

Une occasion s'est récemment présentée pour administrer l’Echelle Révisée de Transliminalité à trois groupes différents : (1) stagiaires psychiatriques ; (2) personnes étudiant pour une maîtrise en psychologie clinique et (3) personnes souffrant d’un état bipolaire.

Bien que ces groupes aient été très petits, on a observé une signification statistique très importante, qui a suggéré que les tailles d'effet (en particulier, les différences entre groupe) étaient grandes. Des statistiques pour ces groupes sont données dans le tableau 9.

Tableau 9

Group

N

M

SD

t

p

Stagiaires en Psychiatrie

7

18.67

3.92

4.27

.005

Etudiants en Master Clinique

11

22.05

3.83

2.56

.029

Cyclothymiques

11

28.94

3.85

3.39

.007

Statistique Descriptive et t-test sur échantillon unique pour trois grouprs sur l'Echelle Révisée de Transliminalité (Range 13.7-37.3)

Le tableau 9 prouve que les stagiaires psychiatriques ont eu de manière significative un score moyen de RTS au-dessous de la moyenne de la populationqui était de 25, ce qui a aussi été le cas des étudiants en Master clinique. En revanche, les bipolaires ont eu un score sensiblement au-dessus de 25. L'analyse de groupes de la covariance randomisée (la covariable étant l'âge, qui a différé entre les trois groupes) a produit des différences significatives entre les trois moyennes, F (2, 25) = 10.09, p = .001, eta-carré partiel= .45. Les tests post hoc ont montré que les stagiaires et les étudiants n’étaient pas différents entre eux et que ces deux groupes étaient de manière significative au-dessous de la moyenne des personnes bipolaires, p < .001 dans chacune des deux comparaisons. Si nous nous autorisons à supposer que de plus grands échantillons donneraient essentiellement les mêmes résultats, cela porte à penser que les personnes à forte transliminalité sont souvent entre les mains de thérapeutes qui tendent à avoir une transliminalité faible.

Les premiers sont susceptibles de faire état d’expériences paranormales, mystiques et religieuses, tandis que les soignants tendront à n'éprouver aucun de ces phénomènes.

On peut donc se demander - puisque thérapeute et patients ont, dans un certain sens, une personnalité différente - si le thérapeute peut avoir une vraie empathie à l’égard de ceux qui le consultent ?

L'auteur a observé personnellement que les thérapeutes traditionnels tendent à nier le véracité du paranormal, des expériences paranormales, mystiques ou religieuses (après tout, ils ne les ont généralement pas eues eux-mêmes), et ce qui est, plus ils tendent à les pathologiser. Peut être que la formation professionnelle devrait inclure un segment qui mènerait à une attitude plus équilibrée, plus précise, et raisonnable quant à ce type d’expériences, qui sont en fait très communes dans la population et sont donc peu susceptibles d'être des signes fiables de pathologie [14] .


publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

 

L’orientation [15] de l’esprit

Nous avons déjà mentionné la découverte répliquée d’une relation entre transliminalité et conviction que le monde est un rêve dans l'esprit du créateur [16] . Ceci a suggéré à l'auteur que les personnes avec un haut degré de transliminalalité soient davantage orientées vers l'esprit, puisque leur état mental tend à être rempli d’un contenu d'une nature peut-être surprenante.

On pouvait donc prévoir que les personnes à degré élevé de transliminalité seraient, plus facilement que d’autres, volontaires pour une expérimentation psychologique, et aussi plus en attente d’un feedback au sujet de résultats concernant leur propre personnalité. Ces deux prévisions ont été significativement confirmées :

-          la facilité à participer a été confirmée par Thalbourne et Delin (1994), Thalbourne (2001), Thalbourne, Keogh & Witt, (2005).
-          et le désir d’un feedback a aussi été confirmé par Thalbourne (1998a) et par Thalbourne (2001), bien qu'on doive dire que les corrélations étaient faibles.

Étant donné qu’une haute transliminalité semble être un état à éviter, il est assez peu étonnant que les personnes à fort degré de transliminalité aient une plus grande probabilité qu’on leur ait prescrit un médicament pour trouble psychologique (Thalbourne, 2001 ; Thalbourne & Houran, 2005). De même, on ne devrait pas s’étonner que de telles personnes rapportent également une utilisation légèrement plus grande des drogues illicites, telles que l'héroïne et la cocaïne, et des drogues en général (Thalbourne, 2001 ; Thalbourne & Houran, 2005). Il est intéressant de constater que les prescripteurs des médicaments tendaient eux aussi à employer les drogues illicites, r (123) = .34, p <.001 (Thalbourne, 2001), et r (198) = .26, p < .001 (Thalbourne & Houran, 2005), peut-être parce que de telles personnes sont attirées par le fait que l'état mental peut être modifié en employant diverses substances, qu’elles soient licites ou non.

Nous pouvons également examiner la vie par rapport au rêve. Dans une première étude (Thalbourne, 1996), on avait une corrélation de .46 entre la transliminalité (score z moyen) et une Echelle de Souvenir des Rêves à 3 items (3-item Dream Recall Scale). Ceci a été répliqué, quoique à un niveau plus bas, par Thalbourne et Delin (1999, tableau 1), en utilisant un score de facteur pour la transliminalité.

La recherche postérieure utilisant l’Echelle de Rêves de Spadafora et Hunt (1990) a dégagé des corrélations positives mais assez faibles entre la transliminalité (mesurée par le RTS) et divers types de rêve, y compris le rêve lucide (Lange et al., 2000, Tableau 6).

Il est également à noter la corrélation entre pratique de l’interprétation des rêves et transliminalité (e.g., Thalbourne & Delin, 1999, tableau 1). De plus, l'item du MMPI « une personne devrait essayer de comprendre ses rêves et se laisser guider par eux ou tenir compte de leurs avertissements » est corrélée avec les cinq constituants originaux de la transliminalité (Thalbourne & Delin, 1995) et avec les quatre constituants additionnels (Thalbourne, 1998a : voir le Tableau 2 ci-dessus).

Il serait sans doute fructueux de mener d’autres recherches concernant les relations entre rêve et transliminalité.

Effets parapsychologiques en laboratoire

Selon le chercheur parapsychologique Louisa  Rhine (1975)

Depuis que le psi [= réalisation parapsychologique] a été identifié comme provenant de niveaux mentaux inconscients, il a semblé probable que la plus grande barrière à sa libre opération est la difficulté de convertir la connaissance inconsciente en forme consciente. … Quand la personne est éveillée, l'information ESP de l’inconscient semble être oblitérée par la difficulté de franchir le seuil de la conscience (P. 97).

Ainsi, les personnes fortement transliminales devraient avoir plus de facilité à manifester l’ESP. Thalbourne (1996) a effectué une étude dans laquelle on a mesuré la transliminalité des participants par leur score-z, puis on les a invités à deviner, sur dix ensembles de quatre alternatives, laquelle de ces alternatives serait choisie pour eux par un programme informatique quasi-aléatoire quelques semaines plus tard. Aucun résultat significatif n'a été obtenu.

Storm et Thalbourne (1998-1999) ont entrepris une expérience utilisant le I Ching l’antique méthode chinoise de divination. Trois pièces de monnaie sont jetées six fois pour sélectionner l’une des 64 monographies du livre. Les participants ont eu à répondre à l’Echelle de Transliminalité et au questionnaire 16PF de Cattell (Russell & Karol, 1994). Puis on proposait deux brefs descripteurs pour chacune des 64 monographies. Les participants devaient choisir 16 des 64 paires de descripteurs (P = .25), un dont ils pensaient qu’il correspondrait au tirage résultant du jet des pièces de monnaie. Si l'un des 16 était correspondait au tirage au sort, on considérait que c’était un succès ; sinon c’était un coup manqué. On a obtenu une corrélation significative entre le degré de transliminalité et la quantité de succès, r (91) = .26, p = .012. Le participant hautement transliminal a semblé avoir un avantage pour obtenir de bons résultats. Cependant, trois études suivantes ont produit des corrélations non significatives, bien que les résultats agrégés des trois études aient conservé une signification statistique (voir le tableau 10).

Tableau 10

Etude

N

r

p (1-t)

N(cum)

r(cum)

p(cum)

Storm & Thalbourne (1998-1999)

93

.26

.012

93

.26

.012

Storm & Thalbourne (2001)

107

-.00

n/a

200

.13

.038

Storm (2002)

43

-.09

n/a

243

.11

.038

Thalbourne & Storm (in press)

200

-.09

n/a

443

.00

.476

  n/a: not applicable, since results are not in predicted direction.  
Corrélations (et Corrélations Cumulatives) entre l'Echelle Révisée de Transliminalité et les Scores Parapsychologiques dans quatre études

Parker (2000) a décrit l'utilisation d'un premier prototype (forme A) de l’Echelle de Transliminalité pour prédire le score dans l’environnement dit de « ganzfeld » (homogénéisation sensorielle) (voir Bem & Honorton, 1994). Cependant, tous les résultats dans cette étude étaient nuls, même lorsque Parker a exploré la voie peu orthodoxe de diviser les items de l’échelle en sous-échelles « positive » et « négative ».

Sanders, Thalbourne et Delin (2000) ont entrepris une expérience de telepathie dans laquelle la tâche de l’émetteur était de transmettre à un « récepteur » éloigné un des quatre états émotifs ou leur nom (excitation, sérénité, colère, ou crainte). La transliminalité était mesurée sous forme d’un score-z moyen composé de la croyance et/ou d'expérience alléguée de phénomène paranormaux, d'absorption, et propension à imaginer, qui s’inter-corrélaient les uns avec les autres à des niveaux extrêmement élevés. Parmi un grand nombre de résultats significatifs, le niveau de transliminalité des émetteurs s’est révélé corrélé significativement avec le score qu'ils ont obtenus fr manière conjointe avec le récepteur sur le test ESP à 30-essais, r (85) = .35, p<.001, bilatéral.

Roe (2003) a continué la recherche précédente qui était basée sur l'hypothèse que les manipulations qui encouragent la génération de faux souvenirs (confusions entre réalité et imagination) pourraient fournir un outil prometteur pour obtenir un effet parapsychologique. Roe a employé l’Echelle de Transliminalité de 29 items et sa propre version de l’Echelle Australienne Mouton-Chèvre (Thalbourne & Delin, 1993), mais les scores sur ces deux échelles n’étaient pas sensiblement liés au nombre de faux souvenirs (qui ont été produits en grand nombre, mais pas plus fortement par les croyants au paranormal ou par les participants à transliminalité élevée), ni à un index de réalisation parapsychique.

L'expérience probablement la plus récente dans ce secteur a été rapportée par Del Prete et Tressoldi (en cours d'impression). Ils ont choisi 12 participants à partir du fait qu’ils avaient des scores supérieurs à la moyenne sur l'échelle d'absorption ou sur l'Echelle de Transliminalité. Sur 10 essais, les participants furent mis dans un état hypnagogique [éveil paradoxal] par hypnose, et sur 10 autres essais ils ont été encouragés à se mettre par eux-mêmes en état relaxé, l’ordre de ces deux conditions étant contre-balancé. La tâche était de choisir correctement laquelle de quatre images émotionnellement  neutres était affichée dans une autre pièce, et on a repris cette tâche à 20 reprises. Le score – nombre d'images devinées avec exactitude – est  corrélé lors de l'état hypnagogique r (10) = .71, p<.01 (mais pas pour la relaxation). Ce résultat est d’autant plus impressionnant que la gamme des scores sur l'échelle de Transliminalité était tronquée.

Effets parapsychologiques sur le terrain

Il y a eu quelques études où le centre de focalisation des phénomènes anormaux était une personne unique sur qui on pratiquait mesures diverses, y compris le transliminalité. Houran et Thalbourne (2001b) ont étudié « Mme Smith », qui a rapporté « une longue histoire de perception d’apparitions, s'étendant du céleste au démoniaque » (P. 242). Néanmoins, son score sur l'Echelle Révisée de Transliminalité (à savoir, 25.70) est très proche de la moyenne de 25. Les auteurs ont argué du fait que la transliminalité peut se manifester non simplement comme un trait, mais également comme un état qui peut être induit par le contexte situationnel, et qui est augmenté par certains états d'éveil, auxquels pourraient correspondre les seuls moments où les « portes » neurologiques qui règlent les relations entre conscient et inconscient seraient « fluide » ou bien où le matériel inconscient serait de force suffisante pour forcer ces « passages » normalement rigides.

D'une façon assez semblable, Terhune (2004) a étudié le cas d'un femme rapportant une présence ressentie dans deux pièces de sa maison. Une recherche en aveugle a indiqué que les champs magnétiques ambiants locaux mesurés dans les deux salles présentaient des valeurs maximales et d’une variabilité sensiblement plus grande que dans les autres pièces de la maison, bien que cela fut dû à des causes normales. Bien qu’il ait dû reconnaître qu'elle n'avait précédemment eu aucune expérience anormale/paranormale, Terhune a également mesuré sa transliminalité, mais le score de cette femme était de 23.1 – très près de la moyenne qui est de 25.

Wiseman, Watt, Greening, Stevens et O'Keeffe (2002) ont employé des questionnaires pour étudier des personnes à qui on faisait visiter un cadre naturel réputé hanté, à savoir, Hampton Court Palace. Les chercheurs ont trouvé, ce qui n’est pas trop étonnant, que les croyants aux fantômes expliquaient y avoir perçu des phénomènes de type « fantôme » plus que les autres sujets. Les auteurs se sont référés à la transliminalité (P. 401) comme explication possible pour cet effet, puisque les croyants pourraient être plus sensibles à ces facteurs environnementaux particuliers que ne le seraient les opposants à cette croyance.

Houran, Wiseman, et Thalbourne (2002) ont entrepris une étude semblable “South Bridge Vaults”  à Edimbourg, Ecosse. La transliminalité s'est corrélée de manière significative avec le nombre total de différentes modalités d'une expérience rapportée de hantise des participants, et avec leur nombre total d'expériences unitaires de hantise. Houran (2002) a essayé de répliquer ces résultats dans un manoir dans l’Illinois qui était réputé hanté, mais ses résultats furent non significatifs, peut-être en raison d’un échantillon trop petit (N = 20).

Personnalité et Variables psychologiques diverses

Toutes les études sur le I Ching étudie du tableau 10 ont été combinées pour cette revue, et la transliminalité a été corrélée avec les 16 facteurs primaires [17] et cinq facteurs globaux [18] du 16PF de Cattell (Russell & Karol, 1994). Les neuf corrélations significatives sont énumérées dans le tableau 11

Tableau 11

16PF factor

r (441)

p

Factor M (Imagination - Distraction)

.31

< .001

Factor TM (Dureté - Intransigeance)

-.30

< .001

Factor Q1 (ouverture au changement)

.28

< .001

Factor IN (indépendance)

.23

< .001

Factor L (vigilance)

.17

< .001

Factor SC (auto-controle)

-.17

< .001

Factor G (Conscience et Respect des conventions)

-.14

.003

Factor E (dominance)

.11

.023

Factor I (sensibilité)

.11

.024

Significant Correlations Between the Revised Transliminalité Scale
and Nine 16PF factors, in Order of Magnitude, Four Studies Combined (N = 443)

Le tableau 11 montre que les participants à haut degré de transliminalité semblent davantage :

-          être orientés vers des processus mentaux et des idées internes, imaginatifs, distraits (facteur M : à comparer avec la section 9, Orientation de l’Esprit),
-          être peu intransigeants et plutôt accommodants, réceptifs, ouverts, intuitifs (facteur TM),
-          avoir plaisir à faire des expériences nouvelles, ouverts au changement, tolérants devant la nouveauté, innovateurs (facteur Q1),
-          être activement et avec force auto-déterminés dans leur pensée et leur action (facteur IN),
-          être vigilants au sujet des motifs des autres personnes et de leurs intentions, suspicieux, méfiants (facteur L),
-          avoir tendance à s’emporter et à se montrer impulsifs (facteur SC),
-          avoir tendance à prendre des libertés avec les conventions et à se montrer non conformistes (facteur G),
-          se montrer dominants, énergiques, compétitifs, affirmatifs, autoritaires (facteur E),
-          à être sensibles, sentimentaux, intéressées par les valeurs esthétiques (facteur I).

Cependant, on doit préciser que toutes ces corrélations excepté le facteur M sont de faible taille. En fait un grand nombre de variables psychologiques ont été corrélées avec la transliminalité. Elles sont énumérées chronologiquement dans le tableau 12.

Tableau 12

Etude

Variable

Corrélation

Signification

Thalbourne et al., 1997 (Study III)

Intelligence (Raven’s)

r(58) = .02

ns

Thalbourne (1999)

vivacité de l’imagerie visuelle

r(48) = .11

ns

Thalbourne & Houran (2000)

tolérance de l’ambiguïté

r(98) = -.02

ns

Thalbourne (2001)

déterminisme

r(123) = .14

ns

Thalbourne & Cochrane (2002)

recherche de sensations

r(81) = .23, p = .04

HTs higher

Thalbourne & Houran (2005)

bonheur, joie

r(198) = .02

ns

Cooper & Thalbourne (2005)

intérêt pour le Shamanisme

r(52) = .50, p < .001

HTs higher

Cooper & Thalbourne (2005)

variables liées à l’hypnose

r(52) = .67, p < .001

HTs higher

Houran, Navik & Zerrusen (2005)

culte de la célébrité

r(145) = .27

HTs higher

HT: persons high in transliminality

Correlations Between Transliminalité (Various Measures)
and Miscellaneous Variables in Chronological Order

Nous pouvons voir à partir du Tableau 12 que les personnes à transliminalité élevée peuvent tendre à être significativement plus extraverties (cependant une réplication n’a pas été significative), plus à la recherche d’expériences sensorielles, plus engagées dans la croyance shamanique et son expérience ; ils ont tendance à montrer plus de comportements liés à l’ hypnotisabilité, et sont plus portés à valoriser la célébrité. Les personnes à haute et les personnes à basse transliminalité ne diffèrent pas par rapport à l'intelligence, à l'éclat du langage figuré visuel, à la tolérance de l'ambiguïté, à la croyance dans le déterminisme, ou au bonheur.

Possibilité d’une Superbe-variable ?

Au cours des tests pour déterminer les rapports entre transliminalité et d'autres variables, on a parfois constaté une corrélation si élevée entre deux variables que cela évoquait la possibilité que ces deux variables mesurent en fait la même chose.

Ainsi, la transliminalité est corrélée positivement et significativement (Houran, Thalbourne & Hartmann, 2003 : r [266] = .66 ; Houran, Navik & Zerrusen, 2005 : r [145] = .52) [19]  

-          à la mesure de la minceur de frontière de Hartmann [20] (1991);
-          à la mesure de labilité du lobe temporal(Thalbourne, Crawley & Houran, 2003 : r [133] = .70) [21]   de Persinger (1984)  ;
-          et à l’Echelle d'Expériences Exceptionnelles de l'Inventaire d'Oxford-Liverpool des Sentiments et des Expériences (Mason, Claridge & Jackson, 1995 ; Claridge, 1997 ; Mason, Claridge & Williams, 1997), r [202] = .78 (Thalbourne, Keogh & Witt, 2005).

L'auteur a entrepris une étude dans laquelle on mesurera, dans un même groupe de participants, la transliminalité, la minceur de la frontière, la labilité du lobe temporal, et les expériences exceptionnelles (schizotypiques). On prévoit de soumettre les données obtenues à une analyse factorielle afin d'étudier s'il y a un facteur unique (une « super-variable ») qui serait à la base de ces quatre mesures.

Discussion

Un mécanisme physiologique de la Transliminalité

Un indice quant aux mécanismes neuronaux impliqués dans la transliminalité fut la constatation qu'elle est corrélée avec la synesthésie, que Marks (2000, P. 121) a décrite comme la situation dans laquelle « un stimulus inducteur produit, en même temps, deux sortes de réponse sensorielle : l'expérience sensorielle primaire qui est normalement associée à ce stimulus et, de manière anormale, une expérience secondaire dans une autre modalité sensorielle » comme par exemple, voir une couleur en réponse à un bruit.

Abraham conclut (2000), « La synesthésie… reflète probablement la connectivité intensifiée entre des régions cérébrales limitrophes » (P. 1018). Dans deux échantillons, les corrélations transliminalité/synesthésie étaient de rho (113) = .47 et .57, tous deux significatifs (Thalbourne, Houran, Alias & Brugger, 2001), la synesthésie étant mesurée sur une échelle de 7 items dérivée de l’Echelle d'Absorption par Tellegen (Tellegen & Atkinson, 1974).

Thalbourne et al. (2001) suggèrent que, dans un état de transliminalité élevée, la suppression active (ou le contrôle sélectif du passage de la frontière) dans le cerveau puisse être faible ou erratique, et ils attribuent ce contrôle appauvri du passage de la frontière à un degré beaucoup plus grand « d'interconnexion fonctionnelle » ou « de fluidité cognitive » dans le cerveau de ces personnes (voir également Houran & Thalbourne, 2001a, 2001b) : le contrôle des points de passage qui fonctionnent normalement pour régler les échanges conscient / inconscient peuvent être ouverts à un degré exceptionnellement élevé et excessivement permissif. Houran (2003, P. 80) en conclut que la transliminalité pourrait être considérée mieux comme un phénomène cognitif qui unifie l'expérience par le biais d’une interaction facilitée dans les boucles corticales frontales, les structures temporales-limbiques et les secteurs sensoriels primaires ou secondaires et/ou les cortex d'association sensorielles.

À la recherche d’une définition idéale

L'auteur a donné plus haut la définition originale de la transliminalité, qui s'est concentrée sur des transactions entre le subliminal et le supraliminaire. Cependant, dès 1996 Thalbourne, et particulièrement la série d’études de Thalbourne et al. (1997), a suggéré que « le matériel traversant le seuil » pourrait venir parfois aussi du monde extérieur (par exemple, par l'intermédiaire d’une hyperesthésie). En conséquence, la définition de la transliminalité a dû s’étendre à la « susceptibilité à, et à la conscience de,  grands volumes d’images, d’idéations et d’affects - ces phénomènes étant produits par des sources subliminales, supraliminaires et/ou externes » (P. 327).

Néanmoins, au moins trois commentateurs (à savoir, Claridge, 2001 ; Hood, 2005 et Wulff, 2000) ont cité cette étude mais ont ignoré le côté qui concerne une éventuelle entrée externe et n’ont décrit la transliminalité que sous son aspect subliminal. L'auteur saisit cette occasion pour corriger leurs descriptions [22] . Un document qui rapporte correctement cet aspect « bi-liminal » de la transliminalité a été récemment publié par Jawer (2006, P. 27), à partir de son intérêt explicite pour la sensibilité aux stimuli environnementaux.

En 2000, on a tenté de simplifier la définition, comme suit : la transliminalité est « une tendance hypothétique en fonction de laquelle du matériel psychologique franchit les seuils dans [23] ou hors de la conscience » (Thalbourne & Houran, 2000, P. 861).

Cependant, ni la source ni le type de matériel psychologique n'ont du tout été spécifiés, et l'auteur offre donc comme définition actuellement la plus appropriée :

« La transliminalité réside en une hypersensibilité au matériel psychologique provenant aussi bien (a) de l’inconscient, que (b) de l'environnement externe. Ce matériel peut se composer de langage figuré, d'idéation, d'affect ou de percepts. »

Le futur de la Transliminalité

La quantité de recherches sur la transliminalité augmente chaque année, et ce sujet devient populaire pour des projets d'étudiant (e.g. Miller, 2005, qui a signalé qu'une expérience spirituelle est positivement corrélée avec la transliminalité). La recherche prend des directions originales et intéressantes. Par exemple, il y a des résultats récents qui montrent que la transliminalité se corrèle avec la sensibilité à la souffrance. Si ceci était confirmé, ce serait alors que les personnes à forte transliminalité sont plus sensibles sur trois fronts de stimulation sensorielle  à la fois: les stimulations prenant leur source dans l’inconscient,  les stimulations sensorielles ordinaires et les stimulations douloureuses. Ceci suggérerait que la transliminalité est une propriété du fonctionnement du système nerveux dans sa globalité. Cela pourrait peut-être également expliquer pourquoi la transliminalité est liée aux maux de tête (migraine et à céphalées ; Thalbourne, 1996 ; Thalbourne, 1998a ; Thalbourne & Houran, 2005 ; voir également Claridge et al., 1990, P. 214).

On a suggéré que les chercheurs devraient examiner les façons de gérer la transliminalité. Comme nous l’avons vu, les personnes à transliminalité élevée peuvent y faire face en se retirant en eux-mêmes, à l’écart de la stimulation. De fait, on sait que les personnes à transliminalité élevée tendent à avoir appris la méditation, r (133) = .28 (Thalbourne et al., 2003, Tableau 3).

D'autres peuvent faire face en employant des médicaments licites, et les mêmes, ou d'autres personnes, peuvent faire face en utilisant une substance illicite quelle qu’elle soit, afin d’induire un état de conscience davantage à leur goût.

Une autre variable qui est susceptible de s’avérer fructueuse est ce qu’on a appelé une inhibition latente [24] . L'inhibition latente (LI) est « la capacité d'examiner avec une vigilance consciente des stimuli précédemment éprouvés comme non pertinents » (Carson, Peterson & Higgins, 2003, P. 499).

Une inhibition latente (LI) affaiblie a été souvent étudiée par rapport à la schizophrénie et aux personnes normales qui sont « enclines  à la psychose » (Baruch, Hemsley & Gray, 1988 ; Lubow, Ingberg-Sachs, Zalstein-Orda & Gewirtz, 1992). Les expérimentations typiques mesurent le degré d'inhibition des contenus conscients chez les participants, et ceci est examiné par rapport aux mesures du psychoticisme (voir par exemple, Bullen, Hemsley & Dixon, 1987). Les chercheurs dans ce secteur proposent qu'il puisse y avoir du dysfonctionnement à l'interface des processus préconscient / conscient, ayant pour résultat des intrusions et des discontinuités dans l’expérience consciente (Frith, 1979).

Un tel phénomène pourrait se produire en raison d’insuffisances dans les mécanismes de contrôle inhibiteur (« gating »). L'auteur propose que l'effet d’inhibition latente (LI) puisse être dû à la cessation de la capacité d'un stimulus à être remarqué dans la conscience en raison de sa sur-présentation, et qu’il s’agit d’une manifestation de matériel psychologique franchissant le seuil hors de la conscience. En effet, la suggestion de l'auteur actuel est que l'inhibition latente et la transliminalité peuvent être différents aspects du même phénomène. Déjà nous savons qu’elles ont plusieurs corrélations en commun, telles que la créativité et l’ouverture à l’expérience (pour la dernière variable, voir Thalbourne, 2000c ; Peterson & Carson, 2000 ; Peterson, Smith, & Carson, 2002). Les deux programmes de recherche ont été effectués sans communication entre eux, et sont dus à une simple convergence.

L’auteur attend avec intérêt le jour où l’inhibition latente (LI) et la transliminalité seront mesurées sur le même échantillon. Ils compte que confluent alors ces deux traditions de recherches, chacune éclairant l'autre.

Conclusion

L'importance du concept moderne de transliminalité réside dans le fait qu’il est d’un ordre hiérarchique très élevé - Braud, 2005, P. 42, l’appelle « une construction en parapluie » - et qu’il surplombe une grande quantité de variables que, auparavant, le psychologue ne pouvaient pas lier de manière convaincante ni reconnaître leur base commune.

Un exemple typique que nous avons discuté était le rapport positif significatif entre croyance paranormale et hyperesthésie. Le processus « de traversée des seuils », dans ou hors de la conscience, semble avoir de larges applications possibles, par rapport à un grand nombre de phénomènes psychologiques, qui peuvent être ainsi décrits plus parcimonieusement [25] comme étant la conséquence d'un esprit à transliminalité élevée.

Autobiographie de Michael Thalbourne (né en 1955, décédé en 2010)

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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11 Mai 2010

 

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Appendice


publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

 

The Revised Transliminalité Scale (Form B)

1.

Les horoscopes tombent justes trop souvent pour que ce soit par simple coïncidence.

V

F

2.*

Parfois j’accomplis certains petits rituels pour me protéger des influences négatives

V

F

3.*

J’ai fait l’expérience d’un état modifié de conscience dans lequel je me sentais devenir cosmiquement illuminé.

V

 F

4.*

En ce moment, je suis très bon pour faire semblant et imaginer

V

F

5.*

J’ai senti que j’ai reçu une sagesse spéciale, qui doit être diffusée au reste de l’humanité

V

F

6.

Je me suis parfois comporté d’une façon beaucoup plus impulsive ou désinhibée qu’il n’est habituel pour moi

V

F

7.

Je suis fasciné par les idées nouvelles, qu’elles aient ou non une valeur pratique.

V

F

8.*

Il m’est arrivé de percevoir une présence malfaisante proche de moi, sans que je puisse la voir.

V

F

9.*

Mes pensées sont parfois venues à si grande vitesse que je ne pouvais pas toutes les écrire assez vite.

V

F

10.

Si je ne pouvais plus faire semblant, je ne serais plus ce que je suis, je ne serais plus la même personne.

V

F

11.

Quelquefois, je fais l’expérience des choses comme si elles étaient doublement réelles.

V

F

12.*

Il m’est quelquefois possible d’être totalement immergé dans la nature ou dans l’art et de sentir comme si tout mon état de conscience était, en quelque sorte, temporairement modifié.

V

F

13.*

Souvent j'ai un jour où la lumière intérieure semble si lumineuse qu'elle fait souffrir mes yeux.

V

F

14.

Je suis convaincu que j’ai eu au moins une expérience de télépathie entre moi-même et une autre personne.

V

F

15.

Je suis convaincu que je suis médium.

V

F

16.*

J’ai fait l’expérience d’un état de conscience modifié qui a totalement transformé (de manière positive) la façon de me voir moi-même.

V

F

17.

Je suis convaincu que j’ai eu une prémonition concernant le futur qui s’est révélée exacte et qui (je le crois) n’était pas une simple coïncidence.

V

F

18.*

Je pense connaître réellement ce que les gens veulent dire quand ils parlent d’expériences mystiques.

V

F

19.*

J’ai voyagé à travers les époques quand des odeurs semblaient plus fortes et plus extrêmes que d’habitude.

V

F

20.*

Je peux clairement sentir encore dans mon imagination des choses telles que : le sentiment d'une brise douce, d'un sable chaud sous les pieds nus, de la douceur de la fourrure, de l'herbe fraîche, de la chaleur du soleil ou de l'odeur de l'herbe fraîchement coupée.

V

F

21.*

On devrait essayer de comprendre ses rêves et se laisser guider par eux ou prendre en compte les avertissements qu’ils nous donnent

V

F

22.*

Tout en écoutant ma musique préférée, en plus de me sentir calme, détendu, heureux, etc., j'ai souvent un sentiment d'unité avec la musique, ou d'être dans un endroit ou un moment différent, ou de me rappeler avec vivacité le passé.

V

F

23.

Parfois je ressens d’une certaine façon la présence de quelqu'un qui n'est pas physiquement là.

V

F

24.

Je suis convaincu qu'il est possible d'obtenir des informations sur les pensées, les sentiments ou les circonstances d'une autre personne, d'une manière qui ne dépend pas d’une prévision rationnelle ou des canaux sensoriels normaux.

V

F

25.*

Pendant plusieurs jours à la suite j'ai eu une conscience si intensifiée de ce que je voyais ou entendais  que je ne pouvais pas arrêter ces sensations.

V

F

26.*

J’ai parfois un sentiment de gain ou de perte d'énergie quand certaines personnes me regardent ou me touchent.

V

F

27.

Maintenant que je suis grand, je crois encore, en quelque façon, en des êtres tels que les elfes, les sorcières, les lutins, les fées, etc.

V

F

28.

Quelquefois les gens pensent que je suis un peu étrange en raison de l’originalité de mes idées.

V

F

29.*

En écoutant la musique d'orgue ou toute autre musique puissante, je me sens parfois comme soulevé en l'air.

V

F

Pour noter : Pour les items avec un astérisque, donner un point pour la réponse « V », zero points pour « F »  et additionner les 17 notes.  Convertissez cette somme brute  (nombre d’items d’approbation) en notes Rasch pour l’Echelle Révisée de Transliminalité (M = 25, SD = 5) suivant la table de conversion suivante :

table de conversion en notes Rasch

Nb. d’items

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

Rasch

13.7

15.9

18.3

19.9

21.1

22.1

23.1

24.0

24.9

25.7

26.6

27.5

28.5

29.6

30.9

32.5

35.0

37.3

 

Remerciements :

Je souhaite exprimer ma reconnaissance à mes collègues Walter F. Daniel, Jr., pour son aide bibliographique et Lance Storm comme John Maltby pour leurs commentaires au cours de la préparation de ce manuscrit. psym-tha@complex.psych.adelaide.edu.au, telephone: +61-88303-5230, Fax: +61-883-033-770

Key words: William James, Frederic Myers, transliminality, the Revised transliminality Scale



[1] Cf. Leibniz et le bruit de la mer : Par Blaise Bachofen

Lorsque nous entendons le bruit de la mer, nous entendons en réalité un « assem­blage » (Cf. Nouveaux essais sur l'entende­ment humain).  Cet « assemblage » est l'en­semble des innombrables petits bruits que font toutes les vagues déferlant sur le sable, chacun de ces petits bruits résultant du bruit de toutes les gouttes d'eau s'entrechoquant dans chaque vague. Voilà pourquoi ce qui semblait simple se révèle compliqué. Écoutant la mer, nous n'entendons ­pas le bruit de chaque vague, encore moins le bruit de chaque goutte d'eau. S'il y avait une vague de plus ou de moins, nous n'en aurions pas conscience. Pourtant, le bruit de la mer n'est fait que de ces bruits que nous n'entendons pas : si chacun de ces bruits se réduisait effectivement à rien, nous n'entendrions rien, car une somme de riens a pour résultat un autre rien. Cet exemple de petites perceptions, ou perceptions insensibles, illustre la différence entre ce que nous percevons et ce que nous avons conscience de percevoir. Le bruit de la mer, ce murmure ou ce fracas qui semble nous parler d'une seule voix, est qualitativement différent de la multitude des infimes clapotis qui le composent. […] Toutes nos représentations conscientes relèvent de la même logique, d'un processus inconscient de sélection et de globalisation qui fabrique du simple avec du complexe.

[2] I wish to thank Nancy L. Zingrone for re-drawing this diagram.

[3] a susceptibility to large volumes of phenomena of an ideational and affective kind

[4] score-z ou standard score : In statistics, the standard score, also called the z-score or normal score, is a dimensionless quantity derived by subtracting the population mean from an individual raw score and then dividing the difference by the population standard deviation. This conversion process is called standardizing or normalizing. z-score, standard score, standard deviate, standardized deviate = valeur centrée réduite

[5] « communality ». = je n’ai pas su déterminer avec certitude la signification technique de ce terme. Je serai reconnaissant au lecteur qui voudra m’éclairer.

[6] indice alpha de Cronbach : Indice statistique variant entre 0 et 1 qui permet d'évaluer l' homogénéité (la consistance ou cohérence interne ) d'un instrument d'évaluation ou de mesure composé par un ensemble d'items qui, tous, devraient contribuer à appréhender une même entité (ou dimension) "sous-jacente" […] Cet indice traduit un degré d'homogénéité (une consistance interne) d'autant plus élevé(e) que sa valeur est proche de 1. Dans la pratique, on considère généralement que l'homogénéité de l'instrument est satisfaisante lorsque la valeur du coefficient est au moins égale à 0.80. Le coefficient alpha (a) se calcule en appliquant l'une des formules suivantes, avec N = nombre total d'items qui composent l'instrument,  => variance de l'instrument dans son ensemble,  => variance de l'item générique i

 ou  avec  => variance moyenne et  => moyenne de toutes les covariances entre les composants. Cf. http://en.wikipedia.org/wiki/Cronbach's_alpha.

[7] http://en.wikipedia.org/wiki/Rasch_model

[8]   Kuder-Richardson Formula 20. Cf. http://en.wikipedia.org/wiki/KR-20

[9] Pour avoir accès à ces traductions, contacter l’auteur.

[10] Crawley et al. suggested that such subliminal perception may be taken for psychic information, in that the former registers below the level of consciousness and may then manifest in consciousness “as if from nowhere”.  See Wilson (2006, p. 38).

[11] Intolerance of Bodily Complaints and Health Habits

[12] fluency, flexibility, originality. 

[13] deux items représentés dans deux ensembles qui sont en intersection ; ils contribuent deux fois à l’analyse ce qui introduisait un biais.

[14] The pertinence of the variable of transliminality has even been raised in philosophy: “How much misunderstanding in our own philosophical debates comes from our differing acuities to those ‘voices of fire’ in our texts, in our world and in our souls. . .?” (George, 2005, p. 303)

[15] orientedness

[16] C’est l’hypothèse pourtant cartésienne du « malin génie » : « Je supposerai donc qu'il y a, non point un vrai Dieu, qui est la souveraine source de vérité, mais un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant qui a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l'air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les choses extérieures que nous voyons, ne sont que des illusions et tromperies, dont il se sert pour surprendre ma crédulité. Je me considérerai moi-même comme n'ayant point de mains, point d'yeux, point de chair, point de sang, comme n'ayant aucun sens, mais croyant faussement avoir toutes ces choses. Je demeurerai obstinément attaché à cette pensée ; et si, par ce moyen, il n'est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d'aucune vérité, à tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement ». (Descartes, Première méditation)

[17] A : cordialité chaleur ; B : raisonnement ; C : stabilité émotionnelle ; E : dominance ; F : vivacité ; G : conscience et respect des conventions ; H : assurance en société ; I : sensibilité ; L : vigilance ; M : imagination distraction ; N : intériorisation ; O : inquiétude appréhension ; Q1 : ouverture au changement ; Q2 : autonomie à l'égard du groupe ; Q3 : perfectionnisme ; Q4 : tension.

[18]

Facteurs globaux

Notes basses

Notes élevées

EX. (Extraversion)

Introverti, Inhibé en société

Extraverti, Participatif

AX. (Anxiété)

Faible anxiété, Imperturbable

Forte anxiété, Emotif

TM. (Intransigeance)

Réceptif, ouverture d'esprit, Intuitif

Intransigeant, Résolu, Intolérant

IN. (Indépendance)

Accommodant, Agréable

Indépendant, Persuasif,

SC. (Contrôle de Soi)

Impulsif, S'emporte facilement

Contrôlé, Pondéré

[19] It should be pointed out that the Boundary Questionnaire can yield not only a total score (“Sumbound”) but also scores on 12 component scales, and, for example, Sherwood and Milner (2004-2005) correlated just three of these subscales with transliminality (significantly in each case). In the Houran et al. (2003) study, no subscale correlation with transliminality was as high as it was for Sumbound, and the present review considers only the Sumbound measure.

[20] On relativisera l’apport de Hartmann en se référant à l’article dont voici un résumé : Les variations dans le rappel onirique : synthèse et intégration des connaissances

Variations in dream recall: a synthesis and integration of findings

D. Beaulieu-Prévost and A. Zadra (20 mars 2006) [Département de psychologie, université de Montréal, CP 6128, succ. centre-ville, H3C 3J7, Montréal, Québec, Canada]

Cette recension a pour objectif de dégager les principaux facteurs influençant la fréquence de rappel onirique en mettant l'accent sur les plus récents développements et les contributions les plus importantes sur le sujet. En résumé, la capacité de production d'expériences oniriques dépendrait du développement des habiletés visuospatiales tandis que la capacité de se rappeler ses rêves au réveil dépendrait principalement des prédispositions motivationnelles et des facteurs affectant l'accessibilité de l'expérience onirique. Quant aux différents traits traditionnellement associés au rappel onirique (ex. absorption, frontières psychiques, imagerie mentale, créativité), ils ne représenteraient qu'un biais d'estimation. Finalement, l'effet du caractère marquant de l'expérience onirique sur le rappel reste incertain.

The purpose of this review is to identify the main factors influencing dream recall frequency by focussing on the most recent developments and important contributions to the field. In summary, the capacity to produce dream experiences appears to depend on visuospatial skills while the capacity to recall dreams depends primarily on motivational factors as well as on variables affecting the accessibility of the dream experience. With respect to the various traits traditionally associated with dream recall (e.g. absorption, psychological boundaries, mental imagery, creativity), they likely reflect an estimation bias. Finally, the role of the dream experience's saliency on its recall remains uncertain.

[21] As in the case of the Boundary Questionnaire, the Personal Philosophy Inventory is frequently broken done into a large number of subscales.  However, in this review, only the main score is of interest, namely, “All signs involving temporal lobe factors”.

[22] Part of the problem may be, as Hood (2005) points out that “Much of Thalbourne’s work has been published in journals of parapsychology that are often ignored by mainstream psychologists” (p. 359).

[23] into

[24] Latent inhibition (LI)

[25] parcimonieusement au sens ou Occam nous invite à l’économie des moyens explicatifs par élimination des complications encombrantes et inutiles.