Mouvements du pavillon de l’oreille

extrait de :

De la Physionomie et des mouvements d’expression (circa 1885, Paris, Hetzel)

Pierre Gratiolet

Nous distinguerons naturellement les animaux qui ont une oreille externe figurée en pavillon mobile, d'avec ceux qui sont privés de cet organe, ou chez lesquels il est presque absolument immobile.

A. Animaux dont l'oreille externe est mobile.

Si l'animal écoute un son qui résonne en avant, les pavillons se dressent et portent de ce côté leur ouverture. Si les sons résonnent derrière l'animal, les deux pavillons se dirigent en arrière. Si l'animal cherche à distinguer un bruit ou à reconnaître sa direction, tandis qu'une des oreilles se porte en avant, l'autre se tourne en arrière, et chaque oreille se portant alternativement dans des directions opposées, elles explorent ainsi l'horizon.

Les mouvements dont nous venons de parler se dessinent de plus en plus quand l'audition est difficile. Les oreilles sont non seulement dressées mais tendues dans la direction d'où vient le bruit.

 

 

Si le bruit éveille des vibrations douloureuses, les deux oreilles se couchent et se replient en quelque sorte vers le cou. Dans ce cas, la transmission des sons jusqu'à l'oreille est rendue moins facile.

Certaines causes qui portent obstacle à la netteté de la perception des sons, peuvent tenir à certains états anormaux de l'oreille, tels qu'une oblitération de la trompe d'Eustache par des mucosités attachées à son orifice interne, ou bien l'obstruction du conduit externe par une cause quelconque. De ces deux causes d'embarras résultent deux mouvements très­ habituels à l'homme.

-          L'un consiste à se préparer à mieux entendre en toussant et en se raclant à plusieurs reprises le gosier.

-          L'autre mouvement a pour but de dégager les orifices externes de l'oreille , soit en secouant la tête pour écarter les cheveux, soit en les rangeant avec la main, soit enfin en allant plus profondément chercher l'obstacle à l'aide d'un doigt introduit dans le conduit auditif externe. Remarquons que ce mouvement qui n'appartient qu'à l'homme a, si j'ose le dire ainsi, plus de profondeur que les autres. Il témoigne d'une gêne très grande apportée à l'audition.

B. Animaux dont l'oreille externe est immobile.

Les animaux qui n'ont point d'oreille externe mobile et ceux qui n'ont qu'un pavillon rudimentaire ne peuvent diriger leurs oreilles elles‑mêmes vers le lieu d'où viennent le bruit ou le son. Dans ce cas, c'est la surface externe du crâne et de la face qui fait office de pavillon. Et dans l'impossibilité où l'animal se trouve de rapprocher à la fois du même point les deux côtés de la tête, il n'écoute que d'une seule oreille à la fois, mais il les emploie alternativement l'une et l'autre, soit pour prévenir la fatigue d'une seule, oreille, soit pour les faire participer toutes les deux à de douces impressions. Ce mouvement est bien marqué chez l'homme et chez certains animaux que la musique charme, tels que beaucoup d'oiseaux et de sauriens et peut‑être même quelques ophidiens.

Dans quelques genres où l'influence de l'homme a créé des races distinctes, l'oreille subit des modifications très étendues. C'est ainsi que, tandis que les chiens à demi­ sauvages ont l’oreille droite et pleine de mouvement, les chiens que la civilisation a modifiés ont au contraire l'oreille flasque ,et pendante. Ils ne peuvent la dresser, mais tout au plus la soulever en érigeant sa base. Aussi essaient-ils de compenser cette imperfection en écoutant de côté, ce qui arrive souvent aux chiens les plus intelligents. Tout le monde a pu faire ces remarques, qui, pour être vulgaires, n'en sont pas moins d'importance.

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22 Avril 2004