Effet des stimulations sonores chez le Prématuré
Christine Mosser,
Thèse pour le Doctorat es-Sciences, Paris XII, 1986
L’utilisation
des sons musicaux et des chants individuels ou de groupe pour soigner les
malades et calmer les bébés n’a pas d’âge. Il semble que les émissions vocales
étaient déjà utilisées comme moyen d’intercéder auprès des dieux au cours de la
préhistoire et l’antiquité est riche en écrits concernant l’utilisation de la
musique en médecine.
Les événements entourant la naissance ont peu attiré les anthropologues, (jusque récemment presque tous des hommes, auxquels les femmes ne parlaient guère). Les études consacrées à la grossesse et à la naissance dans les cultures dites "primitives", ou anciennes sont beaucoup plus rares que celles concernant la médecine.
|
Il
n’est donc pas étonnant que, abordant un travail sur l’effet de la musique,
plus spécialement sur les prématurés, nous nous trouvions encore plus démunis
pour trouver des bases à cette recherche.
En effet dans notre culture, les musicothérapeutes n’ont pas encore bien défini les critères musicaux pouvant avoir un effet physiologique déterminé, le mécanisme d’action des sons étant loin d’être clairement établi.
D’autre
civilisations (Chine, Inde en particulier) ont au contraire décrit avec rigueur
et détails le mode d’action des émissions sonores. Mais les explications
données dans les textes sacrés de ces cultures, ne sont pas de nature à être
traduites en terme de physiologie moderne dans notre forme de pensée.
C’est
pourquoi bien que le travail que nous allons exposer ici n’utilise que des
méthodes de mesures physiologiques quantifiables, certaines hypothèses de
travail, en particulier celles concernant la notion de musique "agréable''
pour un bébé ne peuvent éviter d’être d’ordre psychologique, subjectives et
émotionnelles.
N’ayant pas de critères précis sur ce qui pourrait être agréable à un nouveau‑né, deux types de stimuli ont été choisis dans le cadre d’une étude préliminaire:
-
des sonorités considérées comme agréables par les adultes, dont des chants
composés spécialement pour les bébés (berceuses).
-
des sonorités rappelant l’environnement intra‑utérin.
Nous
avons ensuite cherché à mettre en évidence
‑
l’effet des stimuli sonores ainsi choisis, et à définir
‑
lesquels parmi ceux‑ci sont les plus susceptibles de calmer les
prématurés
- et s’il existe un nombre optimal
d’émissions sonores quotidiennes.
Ces
résultats nous ont conduite à utiliser, dans une étude ultérieure, les stimuli
les plus efficaces, comme signaux spécifiques et répétitifs permettant de
rythmer la journée du prématuré par des périodes de sécurité et de calme.
Bien entendu, faire entendre un morceau de musique à un enfant hospitalisé ne peut se substituer à la présence de la mère ou même à celle du personnel hospitalier! La musique ne remplacera ni la voix de la mère, ni son odeur, ni même ses caresses, encore moins la prise dans les bras (phénomène complexe au cours duquel sont stimulés simultanément la majorité des sens) accompagnée ou non de chants ou de paroles douces.
Cependant,
si la stimulation sonore ne peut remplacer la présence humaine, elle permet
néanmoins d’apporter au sujet un lien avec le monde extérieur.
Le
prématuré est selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé, un
enfant de moins de 37 semaines de vie intra‑utérine. Les plus jeunes
prématurés (appelés grands prématurés) ont environ 26 semaines, âge à partir
duquel l’enfant est viable et peut, à l’aide de soins intensifs, continuer à se
développer ex‑utero. On qualifie donc de prématuré, un enfant né
entre la 26ème et la 37ème semaine, le fœtus étant quel que soit son âge,
l’enfant in utero.
Alors que le fœtus poursuit ses cycles de maturation dans le milieu maternel, le prématuré, lui, subit, par la naissance, une "rupture de continuité" "prématurée" qui le force à continuer son développement dans un milieu aérien pour lequel il n’est pas mûr. Les nouvelles modalités de stimulation auxquelles il doit s’adapter, provoquent avant la date normale, un changement de l’organisation et du fonctionnement des organes sensoriels; mais cette adaptation n’est pas toujours harmonieuse et peut s’accompagner par la suite, de dysfonctionnements plus ou moins importants.
En
effet, le fœtus vit en symbiose avec sa mère et reçoit des stimulations in
utero. Ces stimuli lui parviennent directement ou/et; à travers les
réactions maternelles. Souvent les deux effets se conjuguent. La présence
maternelle est constante et elle rythme inévitablement la vie de son enfant. Le
fœtus est aussi capable de s’auto‑réguler par l’intermédiaire de sa mère,
qui, souvent inconsciemment, répond à son appel: par exemple s’il y a trop de
bruit, le fœtus s’agite jusqu’à ce que la mère importunée, s’éloigne de la
source sonore.
Il
est en état
‑ de dépendance
par rapport à la physiologie maternelle au travers du placenta
‑
d’indépendance relative par rapport au milieu extérieur.
A la naissance il y a inversion des dépendances: 1’enfant est indépendant de 1’utérus maternel et dépendant du milieu extérieur.
Il
doit donc mettre en place des fonctions vitales et les réguler, alors que son
développement ne le rend pas toujours apte à le faire.
Quittant
1’univers utérin, le prématuré se trouve dans un milieu aérien, horizontal et
immobile, ou malgré 1’espace disponible, ses mouvements sont laborieux et
souvent restreints. Les nombreuses interventions extérieures (soins divers)
rompent fréquemment ses rythmes de veille‑sommeil.
Ce
milieu extérieur est plus contrasté et varie plus rapidement que le milieu
intra‑utérin. Ces
différences
apparaissent à tous les plans et notamment au plan sensoriel où les stimuli
olfacto‑gustatifs et tactiles sont d’un tout autre ordre de grandeur, et
où des stimuli visuels autres que ceux de variations d’intensité lumineuse
apparaissent. Sur le plan psychologique et affectif, il y a un bouleversement du
fait de la séparation d’avec la mère, et des contacts, plus ou moins nombreux,
(parfois rendus difficiles par 1’environnement hospitalier) avec les parents et
souvent désagréables avec les autres adultes.
Pour faciliter 1’adaptation du prématuré au milieu extra‑utérin,
il semble utile de déterminer les stimulations intra‑utérines
essentielles et d’essayer de lui apporter différentes formes de stimulations
adaptées à son âge gestationnel (AG) et compensant celles qui n’existent plus.
Le
prématuré est dans une situation paradoxale, étant, par rapport au fœtus,
sensoriellement hyperstimulé dans certains domaines ( visuel en particulier) et
hypostimulé dans d’autres (peut être tactile, vestibulaire et gustatif).De plus
il a une motricité tout à fait différente de celle qui existe in utero.
Il est en situation de développer davantage certaines
capacités alors que d’autres restent en sommeil par rapport à celles du fœtus.
C’est pourquoi il nous a semblé important de tenter de rééquilibrer le fonctionnement relatif des systèmes sensoriels afin d’obtenir que leur développement soit proche (sans être forcément identique) de celui qui se serait effectué in utero.
L’importance d’une chronologie dans le développement des systèmes sensoriels n’a été prise en compte que très récemment et une meilleure connaissance du développement du fœtus permettrait de mieux appréhender 1’état dans lequel se trouve le prématuré au début de sa vie postnatale.
L’activité motrice du fœtus au deuxième semestre était connue depuis fort longtemps et la "sagesse populaire" lui attribuait également, une capacité d’audition, de gustation et d’émotivité. Les techniques modernes d’enregistrement et de traitement des variables physiologiques ont permis de confirmer ces idées.
Il a été démontré au cours des 20 dernières années un effet des stimulations précoces de longue durée sur le développement anatomique, sur la perception et sur 1’appprentissage chez de nombreuses espèces animales et chez 1’humain (DENENBERG 1967, GOTTLIEB 1976, GREENOUGH 1976 entre autres).
De même 1’effet restrictif d’un manque de stimuli au moment du développement de systèmes sensoriels a été largement développé HUBEL et WIESEL 1963, WIESEL et HUBEL 1963 RIESEN 1961 GREENOUGH 1988 etc ....
Quant à 1’effet de stimulations trop puissantes ou distordues, il demande encore à être étudié.
Plus
récemment une intéressante hypothèse a été émise par TURKEWITZ et KENNY
1982,1985 à savoir que la stimulation trop précoce d’un système sensoriel
pourrait amener des déficits ou des désordres du fonctionnement et du
développement des autres organes sensoriels en cours de maturation.
Cette hypothèse est basée sur le fait que chez tous les mammifères, le développement des divers organes sensoriels suit un calendrier fixe au cours de 1’ontogénèse commençant par le cutané, puis les vestibulaire, chimique, auditif et visuel. TURKEWITZ et KENNY pensaient principalement au sujet humain prématuré, suggérant qu’un fonctionnement précoce du système visuel, qui normalement devrait être en attente pourrait perturber le développement du système auditif.
Il semble que ce soit le système auditif qui ait fait 1’objet des études les plus nombreuses.
L’oreille
interne est en place dès le 3ème mois; la cochlée est anatomiquement
fonctionnelle vers 19‑22 semaines et sa maturation se poursuit jusque
vers la 30ème semaine. Cependant des réponses cardiaques du fœtus à des stimuli
sonores ont été enregistrées à partir de la 25ème semaine, (ce qui n’exclue pas
un fonctionnement plus précoce qui n’aurait pas encore été mis en évidence)
laissant supposer que la maturation complète des structures nerveuses n’est pas
indispensable, au fonctionnement du système auditif.
Les
principales stimulations qui parviennent au prématuré sont essentiellement
visuelles, sonores et tactiles; mais celles qui existent sont d’une tout autre
nature que celles qu’il peut avoir in utero.
‑
Les stimulations visuelles sont importantes mais relativement peu variées:
1’éclairage reste à peu près constant; 1’enfant demeure dans la même pièce; le
personnel soignant, très mouvant, porte le même uniforme ....
‑
Les stimulations acoustiques sont de deux types:
* des bruits réguliers
(comme ceux des isolettes) ou imprévisibles (alarmes, entre‑choc de
flacons de verre, pose d’objets sur 1’isolette)
* des voix diverses et pour la plupart "anonymes" car elles ne sont pas associées à une relation personnalisée. En effet l’enfant peut difficilement voir du fait de sa position dans 1’isolette et de la limitation de son champs visuel ou même toucher la personne qu’il entend.
‑ La plupart des stimulations somesthésiques ont lieu au moment des soins ou des examens médicaux, rendant ce contact tactile ambigu: ces événements qui ont pour but de faciliter la vie du prématuré peuvent provoquer un désagrément passager. Les prématurés sont quelquefois caressés, mais cela a souvent lieu au moment des soins (aspiration trachéale, change de couche, toilette) qui ne semblent pas toujours être considérés comme agréable par le bébé.
Contrairement
à 1’enfant né à terme et en bonne santé, le prématuré se retrouve donc seul,
isolé de 1’environnement sensoriel normal (dans une isolette) et sa mère
absente ne peut assurer une continuité entre la vie utérine qu’elle rythmait et
cette nouvelle vie aérienne.
La
très grande majorité des interactions entre lui et le monde extérieur sont soit
indifférentes (changes, alimentation continue) soit déplaisantes (aspiration,
examens; médicaux, et soins divers, réveil pour les soins) alors que 1’enfant
dans son environnement naturel bénéficie d’interactions pour la plupart de type
agréable et personnalisé.
Ces
situations sont rares pour le prématuré: les gestes personnalisés ont lieu pour
la plupart à l’occasion des soins qui sont dispensés non pas au moment du
réveil mais à intervalles fixes, même s’ils interrompent un sommeil calme
quelquefois difficilement atteint.
Lorsque
1’on chante des berceuses pour calmer et endormir un enfant, on s’adresse
directement à lui. Gestes et chants sont émis au moments les plus propices,
lorsque le nouveau‑né fait connaître ses besoins par des pleurs ou tout
autre signe d’éveil.
C’est
pourquoi nous avons pensé pallier le manque de contact agréable du prématuré
avec 1’extérieur en donnant à intervalle régulier (après chaque soin par
exemple), une stimulation sonore qui pourrait le calmer et lui amener un
confort supplémentaire.
Ce
travail ne concerne qu’un des canaux sensoriels: 1’audition. Nous n’envisageons
ici que les effets éventuels des stimulations acoustiques sur 1’état
physiologique de 1’enfant. Quoiqu’il soit évident que les perturbations d’ordre
psychologique et/ou émotionnel de la prématurité ne puissent pas être ignorées,
ces éléments ne sont pas pris en compte dans cette étude et nous les laisserons
donc dans 1’ombre.
Nous
avons utilisé des mesures de signes physiologiques pour éviter 1’intervention
du subjectif dans l’observation. Nous utiliserons les termes "agréable,
bien‑être" pour des situations qui permettent un retour (ou un
maintien) des variables physiologiques et comportementales vers un niveau
basal, proche de celui observé chez un sujet sain. Les termes opposés
désigneront donc des situations qui tendent à éloigner les variables
physiologique de leur niveau basal normal.
Il est important de connaître 1’état de développement des différents systèmes sensoriels à chacun des stades de la prématurité afin de pouvoir envisager de stimuler le nouveau‑né de manière adéquate.
Elles
dépendent du développement des organes sensoriels périphériques et du système
nerveux central, et de leurs connections.
Les capacités perceptives du prématuré sont‑elles réelles? Peut‑il percevoir les stimuli sensoriels qui 1’entourent? les intégrer et les utiliser? Qu’en fait‑il?
*étude anatomique:
Le
développement anatomique des récepteurs cutanés, qu’ils soient libres ou
encapsulés, commence très tôt:
- dès la 7ème semaine, dans la région péri‑buccale;
- vers la 11ème semaine, on les trouve sur tout le visage,
la paume des mains et la plante des pieds;
*étude fonctionnelle:
HOOKER (1969) enregistre des réponses à des stimulations tactiles sur des fœtus de différents âgés gestationnels (à partir de la fin de la 7ème semaine), avortés spontanément et maintenus dans un bain chaud.
CAUNA
et MANNAN (1961), constatant que le fœtus répond à des stimulations tactiles
(vers la 7ème semaine) avant même que les terminaisons nerveuses n’aient
atteint la membrane basale (11 à 30 sem) , supposent que les plexus nerveux
fonctionnent comme des récepteurs avant que les organes spécifiques ne prennent
la relève.
A la 14ème semaine la majeure partie du corps répond à une stimulation tactile par une réponse motrice, alors que les voies nerveuses, dont le développement est également très précoce (6ème sem), n’achèvent leur organisation qu’au cours de la 30ème sem.
Le développement anatomique du Système de positionnement
dans 1’espace et de 1’équilibration débute en même temps que celui du système
somesthésique.
‑ Le vestibule
se différencie à 6 semaines et sa maturation se poursuit jusque vers la 14ème
semaine.
‑ Les voies
nerveuses apparaissent à partir de la 6ème semaine: le nerf vestibulaire
atteint les crêtes ampullaires et les macules à la 9ème semaine et stimule leur
développement.
Les
neurones des noyaux vestibulaires seraient fonctionnels vers la 21ème semaine.
(rappelons cependant que 1’organisation des réflexes posturaux dépend aussi de
la maturation du système visuel).
HOOKER
(1969) situe 1’apparition des réponses vestibulaires à 25 semaines.
Les
bourgeons gustatifs analyseurs des 4 saveurs (amer, sucré, salé, acide)
apparaissent dès la 12ème semaine. Leur nombre augmente jusqu’à la naissance et
leur disposition se modifie au cours de la gestation (MISTRETTA 1972):
initialement dans toute la bouche, ils ne demeurent que sur le palais antérieur
et les piliers du voile du palais, au moment de la naissance.
Des injections intra‑amniotiques de saccharine (De SNOO, 1937) et d’une substance amère (lipiodol) provoquent, la première une augmentation de la déglutition et la seconde une diminution de la déglutition laissant supposer que le fœtus perçoit la saveur de ces substances, ce qui n’implique pas la prise de conscience.
Les
premiers récepteurs olfactifs différenciés apparaissent dès la 11ème
semaine. Leur nombre décroît à partir du 6ème mois de gestation.
SCHAAL pense que d’autres structures que les cellules du
bulbe olfactif pourraient être sensibles aux molécules odorantes. En
particulier 1’organe voméronasal structure olfactive secondaire régresse à la
naissance.
Cette hypothèse est
confirmée par les études de PEDERSEN et col (1983) faites sur le rat: Avant la
naissance 1’activité électrique est plus intense dans les structures olfactives
secondaires (organe voméronasal) que dans les structures primaires, et ce
phénomène s’inverse à la naissance.
-
L’oreille interne, dont les principales structures sont: l’organe de Corti
(premier analyseur des stimulations sonores) et la cochlée, est anatomiquement
fonctionnelle vers 19 semaines et sa maturation se poursuit jusqu’à la 30ème
semaine (PUJOL et UZIEL 1986).
‑ L’oreille
externe et l’oreille moyenne sont matures à 31 semaines mais il semble que
1’audition puisse fonctionner avec une très faible participation de ces deux
structures, le son pouvant être transmis par le milieu liquide et osseux
directement à la cochlée in utero .(elles servent ex‑utero de
capteur et d’amplificateur des vibrations sonores, évitant la perte d’énergie
(de 35dB SPL) qui a lieu lorsqu’une vibration passe d’un milieu aérien (oreille
externe) à un milieu aqueux (oreille interne)).
‑ Les voies
nerveuses afférentes et efférentes achèvent leur mise en place au 8ème mois de
gestation.
STARR
et col (1977) recueillent les premiers potentiels évoqués du tronc auditif vers
22 semaines et ROBERTS et col (1982) ceux du thalamus à 32 semaines.
Les premières réactions cardiaques fœtales aux stimulations
sonores externes ont été enregistrées à 26 semaines (WEDENBERG 1965).
Le
développement du système visuel est un exemple de 1’interaction complexe entre
le Système nerveux central et le futur organe.
‑ La différenciation des vésicules optiques débute entre la 4ème et la 5ème semaine.
- A 20 semaines les cellules photoréceptrices sont nombreuses et ,leur développement amorcé, se poursuivra jusqu’à la naissance et au delà pour les cellules de la macula.
Le fœtus ouvre et ferme les paupières dès la 25ème semaine
et des mouvements oculaires de type clignement sont repérables à la 18ème
semaine.
A 7 mois d’âge
gestationnel (postconception), le bébé est capable de voir (VURPILLOT, 1972) .
Les
capacités visuelles du nouveau‑né à la naissance sont réelles mais
limitées: 1’acuité visuelle est 30 a 60 fois moins bonne que chez 1’adulte,
1’accomodation paraît réduite à une distance de vision de 18 à 20 centimètres
(VURPILLOT). TURKEWITZ (1982) souligne que l’enfant voit mais seulement les
objets rapprochés (environ 30 cm).
Cette hyposensibilité le met à l’abri d’une surstimulation dommageable pour 1’organisation des fonctions cérébrales. Cette hypothèse est appuyée par les résultats récents obtenus par GOTTLIEB, 1989 que nous présenterons plus loin. Ces capacités visuelles s’accroissent rapidement avec 1’âge et vers 2 mois la vision du nourrisson est proche de celle de 1’adulte.
A
la naissance le prématuré a les capacités sensorielles d’un fœtus du même âge.
Nous pouvons constater au travers du chapitre précédent que ces capacités sont
déjà bien développées à partir de 25 semaines, âge auquel 1’enfant devient
viable.
La maturation des systèmes n’étant pas complètement achevée, les seuils d’excitation et la latence des réponses sont plus élevés que chez le nouveau‑né à terme.
Quel
que soit son âge le prématuré est sensible au toucher: il réagit différemment à
une caresse qui provoque un apaisement et à la piqûre au talon qui induit des
pleurs.
Selon
PENDLETON et PAINE (1961), les prématurés de 31 semaines répondent à des
stimulations rotatoires par un nystagmus.
Des
nouveau‑nés de moins de 12 heures répondent par des expressions faciales
de plaisir à certaines odeurs qu’ils n’ont pas encore eu 1’occasion de
rencontrer et expriment par contre de l'aversion pour des odeurs d’œufs
pourris.
Un prématuré de 34 semaines accepte le sucré et rejette les
autres saveurs STIRNIMAN, 1936.
Des réponses (cardiaques ou motrices ...) à un stimulus sonore sont observables dès la naissance de 1’enfant. Cependant la maturation du système auditif n’étant pas achevée avant 35 semaine, certains auteurs émettent 1’hypothèse que le développement de l’audition pourrait être entravé par une stimulation trop précoce du système visuel (TURKEVITZ et KENNY, 1982 1985 GOTTLIEB, 1989).
VURPILLOT affirme qu’un prématuré de 7 mois voit. Chez le prématuré, un certain nombre de caractéristiques de la vision (acuité visuelle, réponse au niveau de complexité du stimulus par exemple), dépendent de 1’âge à partir de la conception; pour d’autres critères au contraire (par exemple pour tout ce qui est en rapport avec la perception de 1’espace) c’est le temps écoulé depuis la naissance qui importe.
Connaissant les capacités de 1’enfant à capter les stimulations, on peut se demander quelles sont celles que lui procure 1’environnement dans lequel il vit.
La comparaison entre les milieux respectifs de développement du fœtus et du prématuré devrait permettre de mieux comprendre les différences dans leur évolution.
(DIFFERENCE
ENTRE STIMULATIONS DU MILIEU FOETAL ET DU MILIEU HOSPITALIER AERIEN).
Si
les possibilités de réception sensorielles existent déjà, qu’en fait le fœtus?
les organes sensoriels sont‑ils stimulés in utero?
Chez le fœtus in utero, il est difficile de séparer les
stimulations tactiles des stimulations vestibulaires.
En
effet, le fœtus a de très nombreux contacts soit avec les parois de 1’utérus,
soit entre différentes parties de son corps qui sont occasionnés par les
déplacements maternels (rythmés par le nycthémère) ou par ses propres
mouvements et qui entraînent une modification par rapport à la direction de la
pesanteur.
L’olfaction, opérationnelle chez 1’homme en milieu aérien, pourrait très bien fonctionner en milieu liquidien puisque les molécules odorantes doivent se mélanger au mucus (aqueux) pour atteindre les cellules olfactives (Le MAGNEN 1968).
Cette hypothèse est renforcée par les études sur la tortue montrant que les réponses électophysologiques à des odeurs sont identiques en milieu liquide ou aérien.
Le
fœtus baignant dans le liquide amniotique, en déglutit quotidiennement une
grande quantité; ses récepteurs gustatifs et olfactifs peuvent ainsi être
sollicités aisément.
Il
n’est pas exclus que les composants aromatiques des aliments ingérés par la
mère passent dans le liquide amniotique.
Elles sont variées et de 2 types: celles d’origine endogène qui composent un bruit de fond et les autres d’origine extérieure, plus aléatoires qui émergent de ce fond sonore.
Bruits cardiaques maternels et vasculaires, borborygmes
intestinaux.
L’intensité de ces bruits de fond évaluée à 72 dB SPL par BENCH (1968), à 95 dB SPL, par WALKER (1971) lors des premières mesures intra‑utérine au cours d’accouchements est estimée actuellement à 28 dB par QUERLEU et col (1985) grâce à un matériel plus performant et une technique affinée.
L’intensité acoustique la plus forte (<70 dB) se
rencontre dans les basses fréquences; elle baisse graduellement lorsqu’on
s’élève en fréquence et devient négligeable au‑dessus de 1000Hz.
"Pour ce qui concerne 1’impact de ce bruit sur le
fœtus, on peut imaginer que, continu et affecté de caractéristiques rythmiques
fortes, en général régulières, il ne soit pas "perçu" de façon
continue mais seulement dans ses fluctuations particulières, accélérations et
décélérations cardiaques maternelles par exemple, ou modulation par 1’émergence
des bruits d’origine externe" (LECANUET et col, 1989).
Les bruits extérieurs subissent une atténuation et une déformation en fonction de leurs composantes spectrales.
L’atténuation augmente avec 1’élévation en fréquence mais les valeurs avancées varient suivant les auteurs (BENCH,1968 JOHANSON et col,1983 WALKER et col,1971). Les résultats de BUSNEL (mesures intra‑vaginales 1979) et de 1’équipe de QUERLEU (mesures intra‑utérines 1985) sont voisins: atténuation très faible pour les basses fréquences 2dB à 25OHz (QUERLEU et col, 1985) et de 20dB à 1000Hz.
"A partir de
1000Hz les analyses spectrales sont, pour des raisons techniques, peu fiables,
mais il est peu probable que cette atténuation s’élève à plus de 40dB pour les
fréquences audibles" (LECANUET et col 1989).
La musique émerge mieux du bruit de fond que les voix (BUSNEL, 1979).
La voix maternelle émerge de 24dB (du fait de sa transmission tissulaire et osseuse) alors que les autres voix masculines ou féminines, émises au même niveau externe, n’émergent que de 8 à 12dB (QUERLEU et col 1985).
Cependant la voix
maternelle est déformée par les interfaces de tous les tissus qu’elle traverse.
"Les
bruits extérieurs, en particulier les voix, parviennent in utero, masquées dans
les graves par le bruit de fond intra-utérin et atténuées, surtout dans les
aigus, par le franchissement des tissus abdominaux maternels. Cependant leur
émergence, spécialement celle de la voix maternelle est importante et certaines
caractéristiques de la parole, essentiellement prosodiques, sont
conservées" (LECANUET et col, 1989).
Les
stimulations visuelles in utero restent très limitées du fait de 1’épaisseur
des tissus maternels qui entourent le fœtus.
Cependant
beaucoup de femmes enceintes signalent une augmentation des mouvements du fœtus
lors de 1’exposition de 1’abdomen à une source lumineuse importante. Ces
témoignages sont confirmés par POLISHUK et al (1975) utilisant une intensité de
250W. Les travaux de SMYTH (1965) vont dans le même sens: en effet il observe
une accélération du rythme cardiaque fœtal lorsque 1’abdomen maternel est placé
près d’une lampe de 100W.
Si
ce fœtus de 5 mois manifeste sa douleur, c’est qu’il perçoit la piqûre du
prélèvement, le bip assourdissant des moniteurs, la lumière aveuglante de la
photothérapie, la chaleur désagréable de l’électrode à p02 transcutanée, la
main brutale de 1’examinateur mal averti, le vertige angoissant du changement
de position, le vide pénible de 1’aspiration trachéale ... On pourrait
malheureusement allonger dramatiquement cette liste de perceptions
iatrogéniques (RELIER, 1983).
Le milieu dans lequel se développe le prématuré est‑il semblable à celui du fœtus? fournit‑il le même type de stimulations que le milieu utérin?
Le
milieu hospitalier est aménagé, tout d’abord, pour assurer la survie, fût‑ce
au détriment d’un certain bien‑être, qui n’est souvent pas envisagé pour
la simple raison qu’il n’est pas défini.
Comme le fœtus, le prématuré poursuit son développement dans un endroit clos mais toujours beaucoup plus grand que la poche utérine. Les contacts avec les parois sont donc le plus souvent inexistants puisqu’ils nécessitent pour 1’enfant la possibilité de se mouvoir à la recherche du contact, ce qui est en général impossible. De plus, le positionnement logique pour un bébé en isolette est d’être confortablement installé au milieu du matelas, ce qui fait que aux rares occasions où le bébé réussit un contact avec une des parois, il est promptement remis au milieu.
Comme
dans 1’utérus la température ambiante y est toujours constante afin d’éviter
les déperditions caloriques chez 1’enfant.
L’incubateur stérilisé est fréquemment nettoyé avec de 1’alcool, ce qui fournit à 1’enfant une expérience olfactive régulière.
Son
goût est peu sollicité car fréquemment il est alimenté par sonde gastrique.
Cependant dès qu’il est capable de téter, il peut boire du lait au biberon. La
succion est parfois stimulée par une tétine.
Le
prématuré passe la majorité du temps allongé sur le ventre ou sur le dos. Les
changements de position sont réduits en durée et en qualité: ils sont
occasionnés pratiquement toujours par les mêmes gestes au moment des soins.
Le prématuré, comme le fœtus, est soumis en permanence à un bruit de fond, d’intensité plus élevée que celle des bruits intra‑utérins qui sont estimés à ce jour de 1’ordre de 30 à 40 dB. Les isolettes, suivant leur type et leur date de mise en service, ont un bruit de fond de 65 à 80 dB, situé dans les fréquences basses (60 à 250 Hz): celui de la ventilation de l’appareil.
De
ce fond sonore émergent de manière aléatoire, comme pour le fœtus,
* des bruits (alarmes,
entrechoc de flacons de verre, grincements de chariots, sonnerie, et surtout
pose d’objet sur l’isolette, fermetures de ses portes .....).
*
et des voix diverses.
Le fœtus et le prématuré vivent dans des ambiances lumineuses peu variées mais 1’une à base d’obscurité et l’autre de lumière plus ou moins constante.
Le
rythme nycthéméral à base de déplacements et d’activités qu’apporte normalement
la mère n’existe pas en milieu hospitalier, où la seule différence jour/nuit
est une réduction de la luminosité, du niveau sonore et de la présence du
personnel autour de l’isolette.
Le
jeune prématuré comme le fœtus est nourri en permanence mais le premier est
dérangé dans ses rythmes par des soins prodigués à heure fixe qui ne tiennent
pas compte des phases de sommeil et de veille. De plus ces soins induisent des
changements de positions obligatoires alors que le fœtus peut se mouvoir à
volonté afin de choisir son confort musculaire.
Il
va sans dire que les contacts mère‑enfant sont très différents (mais pas
forcément meilleurs) ! Il est difficile de les décrire et surtout de les
chiffrer quand 1’enfant est in utero; c’est donc un facteur qui ne sera
pas pris en compte ici.
La
comparaison du milieu stimulant le fœtus au milieu stimulant le prématuré,
conduit à se poser plusieurs questions:
- L’environnement
extra-utérin représente‑t‑il un environnement dans lequel les
stimulations sont bonnes ou nocives ?
‑ Les enfants en
incubateurs ont‑ils besoin de stimulations sensorielles supplémentaires
et si oui, celles‑ci doivent elles être qualitativement différentes ou
simplement plus fréquentes?
Plusieurs auteurs ont mené des études
afin de savoir:
‑ si
1’environnement des Unités de soins intensifs est déficient ou non en certains
stimuli.
‑ si cet
environnement est approprié ou s’il est nocif pour le développement sensoriel
et affectif du nouveau‑né.
On
a donc examiné le milieu hospitalier en vue de répondre à ces questions.
LAWSON et al, 1977
étudiant 1’environnement "normal" dans une unité de soins intensifs
conclut que le champs de stimulation est très étendu et que l’on ne peut pas
dire que le prématuré est sous‑stimulé sensoriellement.
‑ Le contact
tactile est de 20% du temps d’observation.
‑ L’éclairement
est suffisant pour y voir
‑ Les sons sont
audibles et essentiellement situés dans les basses fréquence.
Cependant il ressort de 1’étude que la nature des stimulations n’offre pas un environnement adéquat pour le développement de 1’enfant. En effet il n’y a pas ou peu de différenciation entre le jour et la nuit, facteur qui pourrait être essentiel pour le développement et la croissance. De plus il est difficile pour un enfant de faire une association entre un son particulier et une expérience visuelle ou tactile qui s’y rattache; par exemple les voix qu’il entend ne sont pas le plus souvent celles de 1’infirmière qui s’occupe de lui. De telles dissociations et disjonction des entrées de stimuli limitent les chances d’intégrer des stimuli multimodaux d’une personne ou d’un objet.
NEWMAN, 1981 étudiant plus spécialement les stimuli auditifs et tactiles conclut:
‑ les unités de
soins intensifs génèrent un niveau sonore élevé; la plupart de ces bruits sont
de nature dérangeante, alors que les voix humaines sont souvent masquées.
‑1’environnement
tactile consiste essentiellement en interactions provoquant des douleurs.
Les
stimulations sonores et somesthésiques sont plutôt de caractère nociceptif et
de plus il y a une séparation entre les modalités sensorielles.
LINN,
1985 fait ressortir que 1’enfant apparaît comme n'ayant que peu de contrôle sur
son entourage qui ne réagit pas à ses signaux. Ceci est potentiellement grave
car la possibilité d’influencer les événements de son environnement est d’une
grande importance pour le développement du nouveau‑né à terme
(FINKELSTEIN et al, 1977).
Cependant
CONNI, 1985 ne voit pas de différence entre les mouvements spontanés du
prématuré et ceux du fœtus. L’environnement ne porterait donc pas préjudice au
système moteur.
Ces observations montrent que c’est la qualité des stimuli qui est généralement mal adaptée bien que la quantité ne fasse pas défaut.
Il faut noter cependant que toutes les études sur le prématuré ont conduit à une évolution sensible dans 1’attention portée à ces enfants: il est possible actuellement de voir masser et parfois même "pouponner" un prématuré.
LAWSON
et TURKEWITZ (1985), ont montré que dans deux unités de soins intensifs
(variant tant par leur architecture que par le niveau d’éclairage et la
rythmicité, et par le rythme des autres événements (soins divers entraînant des
stimulations auditives ou tactiles)), les prématurés ont des états moyens d’agitation
et de calme différents. Ils concluent que les stimulations nécessaires et
optimales pourraient être fonction non seulement de chaque enfant, comme
beaucoup d’autres auteurs le suggèrent, mais aussi ch chaque unité de soins.
Nombreux sont les auteurs qui pensent qu’en dehors et au delà de leur immaturité physiologique amenant des pathologies spécifiques certaines, les problèmes biologiques et psychologiques des prématurés peuvent être imputés partiellement aux stimulations inappropriées d’une part de 1’environnement utérin et par la suite, après la naissance à celui du milieu hospitalier.
Deux
points de vues essentiels influencent la logique et le sens des interventions
néonatales:
Le premier conçoit le prématuré comme un fœtus qui doit accidentellement vivre dans un milieu extra‑utérin. Les programmes d’intervention chercheront alors à simuler 1’environnement intra‑utérin
La deuxième s’appuie sur le fait qu’avec la naissance s’opèrent des transformations physiologiques rapprochant le fonctionnement des systèmes nerveux et sensoriels de celui du nouveau‑né à terme. Les programmes d’intervention chercheront alors à simuler 1’environnement du nouveau‑né à terme.
En fait le prématuré est évidemment un cas particulier qui n’est comparable ni au fœtus vu son changement d’environnement, ni au nouveau‑né vu son immaturité.
Le
fait de donner au bébé une tétine à sucer pendant le gavage ou 5 min après
1’alimentation (MEASAL et al, 1979), facilite la stimulation de la succion et
la prise du biberon le moment venu, augmente le gain de poids et écourte la
durée d’hospitalisation (FIELD et al, 1982 1984).
Si
cette prise de tétine a lieu pendant les soins et en particulier au moment de
la prise de sang (piqûres du talon)1’enfant est moins agité, pleure moins, et
ses rythmes cardiaque et respiratoire s’accélèrent moins durant 1’intervention.
Elle permet au prématuré un meilleur développement général
puisque ses effet positifs se traduisent sur des plans très variés:
‑ à court terme,
les sujets ainsi stimulés sont plus actifs et plus alertes (SOLKOFF et al, 1969
et 1975 POWELL, 1974 KRAMER et al, 1976)
‑ à long terme,
il se produit un meilleur développement neurologique et/ou social, moins de
troubles du développement (SOLKOFF et al, 1969 POWELL, 1974), et un meilleur
score de BAYLEY à 4 et 6 mois (KRAMER et al, 1976).
‑ certains
auteurs observent un gain de poids (SOLKOFF et al, 1969), d’autres non (KRAMER
et al, 1975 et 1976 SOLKOFF et al, 1975 JAY et al, 1982)
‑ KATTWINNKELL,
1975 observe moins d’apnées mais ces résultats ne sont pas confirmés par JAY
(1982).
‑ Enfin SOLKOFF
et al, 1975 montre en plus une adaptation plus rapide aux sons et à la lumière.
Ceci est important parce qu’il laisse entrevoir que hypostimuler ou hyperstimuler un sens a un impact sur les autres sens. Nous reparlerons de ce phénomène d’intersensorialité dans un chapitre ultérieur.
Si la majorité des auteurs n’observe que des effets bénéfiques pour les enfants, POWELL, 1974 rapporte, sans être spécifique, que la réaction des très petits enfants indique que les stimulations semblent nocives pour l’organisation neurocomportementale.
Pour étudier leurs effets, on place les enfants sur un matelas d’eau oscillant ou non, ou encore dans un hamac.
Le bénéfice apporté par ce type de stimulation
est essentiellement une diminution des apnées ( KORNER et al, 1975 1978 TUCK et
al, 1982). Mais JONES, 1981 comparant les matelas oscillant ou non, observe
moins d’apnées quand le matelas d’eau n’est pas oscillant. Par contre KORNER,
1981 trouve quelquefois des augmentations du nombre des apnées.
D’autres
effets ont été rapportés tels:
-
augmentation du gain de poids et du score comportemental de GRAHAM‑ROSENBLITH
( NEAL, 1969).
‑
Un meilleur développement dans l’organisation motrice (BURNS et coll. 1983
BARNARD et BEE 1983),
‑
une diminution de 1’irritabilité et une augmentation de 1’éveil
-
une meilleure orientation (NEAL, 1969).
‑
L’étude de CORDERO et al, 1986 sur 1’effet des stimulations Vestibulaires
indiquerait une maturation plus rapide des enfants stimulés; en effet elle
montre chez les traités une proportion de sommeil calme (forme plus mature de
sommeil) supérieure et une proportion de sommeil agité (forme primitive) plus
faible, alors que la quantité totale de (sommeil calme + sommeil agité) reste
constante.
Les
recherches sur ces stimuli qui sont à la base de notre travail sont décrits en
détail dans le chapitre V "STIMULATIONS SONORES". Nous donnerons ici
les conclusions générales.
Des
études variées sur l’audition du fœtus humain montrent que celle‑ci est
fonctionnelle in utero, le foutes s’adaptant, s'habituant à 1’application
répétée de stimuli sonores (BENCH, 1967 SMYTH, 1967 GRANNIER DEFERRE et col,
1985 .... ).
L’étude
d’ANDO et HATTORI, 1971 à 1977, sur les nouveau‑nés nés aux abords d’un
grand aéroport, suggère que le bruit intensif de l’environnement pendant la vie
fœtale peut affecter plus tard la sensibilité du nouveau‑né aux bruits
(voir chapitre IV).
Les
travaux sur les effets d’une exposition précoce aux stimulations sonores, menés
par les différents auteurs, aboutissent aux conclusions suivantes:
* meilleur score
comportemental de GRAHAM‑ROSENBLITH
*
meilleure audition à 36 sem
*
augmentation du tonus musculaire
*
augmentation de la maturation sur le plan moteur et tactile.
*
une diminution du rythme cardiaque (KATZ, 1971, lorsque les enfants ont été
stimulés par la voix de leur mère dès le
5ème jour suivant la naissance jusqu’à 36 semaines)
*
une sensibilité accrue aux stimuli sonores (SEGALL 1971)
*
une sortie plus précoce de 1’hôpital
*
une meilleure performance sur 1’échelle de BAYLEY à 9 mois (MALLOY 1979)
*
Un gain de poids (CHAPMAN 1978)
CHAPMAN (1979) trouve que les berceuses sont
encore plus efficaces que la voix maternelle.
Elles
s’adressent à plusieurs sens à la fois.
Les
résultats obtenus sont divers:
-
accélération du gain de poids
(RICE,
1977 WHITE et al, 1976 HASSELMEYER, 1964 KRAMER et al,1976 NAQVI et al, 1980) alors que d’autres
n’observent pas de changement de poids (LEIB et al,1980 BURNS et al,1983
WILLIAMS et al,1986)
dans
quelques cas une augmentation de la prise alimentaire (KRAMER et al, 1976 RAUSCH, 1981 RICE, 1977)
-
Les enfants sont plus calmes ( KRAMER et al, 1976) et plus actifs pour KRAMER
et al,1978 et FIELD et col,1986 alors que pour BARNARD et al,1983 1’activité
pendant les premiers 8 jours du programme de stimulation baisse.
-
le pourcentage de sommeil actif est plus faible
(BURNS
et al, 1983)
-
la durée de séjour en milieu hospitalier plus courte
(NAQVI
et al, 1980 FIELD et al, 1986)
-
et surtout le score de BAYLEY est plus élevé
(RICE,
1977 LEIB et al, 1980 BARNARD et BEE 1983)
Rappelons
que TURKEWITZ et KENNY (1982, 1985) ont émis, comme nous 1’avons cité page 11,
1’hypothèse que la stimulation trop précoce d’un système sensoriel (la vision)
pourrait amener des déficits ou des désordres du fonctionnement ou du
développement d’un autre organe sensoriel encore en cours de maturation.
GOTTLIEB 1989 a essayé de vérifier cette hypothèse sur un modèle animal: le canard, dont l’audition est fonctionnelle peu avant 1’éclosion et précède l’installation plus tardive des capacités visuelles. Dans les conditions d’élevage normales, 1’embryon n’a pas d’expérience visuelle avant 1’éclosion mais a une expérience acoustique au travers de la coquille. Cependant il est possible de 1’exposer à des stimuli visuels en ouvrant l’œuf à l’emplacement de la tête 2 jours avant 1’éclosion (le canard étant à cette date capable de respirer et de survivre).
4
lots d’animaux sont formés:
‑ groupe 1:
coquilles intactes (obscurité) + son après 1’éclosion
- groupe 2: coquilles
ouvertes (lumière) + son après 1’éclosion
-
groupe 3: coquilles ouvertes + obscurité + son avant 1’éclosion
-
groupe 4: coquilles ouvertes + lumière + son avant 1’éclosion
Seul
le 4ème groupe ayant été stimulé à la fois visuellement et acoustiquement avant
la naissance ne reconnaît pas les sons entendus avant 1’éclosion.
* Ceci donne à penser qu’il n’est pas possible pour l’animal au cours du développement des systèmes sensoriels d’intégrer des stimulations simultanées.
* D’autre part, le fait que les stimulations auditives émises après1’éclosion chez des canetons ayant eu une stimulation visuelle précoce ( groupe 2) sont mémorisées, indique que la stimulation visuelle ne provoque pas de détérioration.
De plus si le canard dont la tête est sortie de 1’oeuf est soumis à des stimulations lumineuses alternatives, et que les stimulations auditives sont émises alternativement pendant les périodes de lumière et d’obscurité, seuls les sons entendus pendant les périodes d’obscurité sont mémorisés.
L’inhibition
de 1’apprentissage ne se produit donc que lorsque les 2 stimulations sont
concomitantes, et qu’il y a compétition entre elles. On peut en conclure que la
stimulation simultanée de 2 systèmes sensoriels dépasse les capacités
d’intégration du jeune animal en cours de maturation, mais ne détériore pas le
développement des systèmes sensoriels.
Les programmes sont d’autant plus efficaces qu’ils sont rapidement mis en place:
Les programmes
d’intervention ont des effets plus profonds s’ils sont mis en œuvre aux stades
précoces (KANDEL, 1985 13ERRY et al, 1986 GREENOUGH, 1987). Par exemple, on
mentionne des prises de poids quand les stimulations ont lieu avant la 1ère
semaine de vie ex utero, alors que si les programmes débutent après cette 1ère
semaine la prise de poids n’est plus observée.
On peut supposer que les stimulations reçues par le fœtus in
utero auraient pour conséquence de le préparer à la vie ex utero en développant
sa sensibilité et en 1’habituant à l’environnement extérieur. Elles contribuent
donc à le familiariser avec le monde extérieur dans lequel il vivra après
naissance.
On
sait maintenant que le développement des systèmes sensoriels s’effectue selon
deux processus: 1’un endogène, qui suit le programme génétique, 1’autre
influencé par les stimulations , principalement au cours de phases sensibles.
Quoique la plasticité des systèmes sensoriels fœtaux soit d’importance primordiale,
elle n’est pas dans le sujet de cette thèse, et n’est donc abordée ici que pour
mémoire, d’autant qu’il n’est pas encore prouvé qu’une telle plasticité existe
encore a l’âge où naissent les prématurés viables.
Depuis une dizaine d’années, de nombreux auteurs ont cherché à démontrer qu’il existait bien un apprentissage prénatal. Ceci principalement dans deux modalités, 1’audition d’une part et le goût et l’olfaction d’autre part. La majorité des expériences ont été effectuées sur 1’animal chez qui un apprentissage précoce avait déjà été démontré avec les phénomènes d’empreinte décrits par LORENZ.
Ce
type de recherche a pris une grande expansion en particulier chez les oiseaux.
Les poussins, par exemple, ne seront significativement attirés après 1’éclosion,
que par le stimulus sonore auquel ils ont été soumis pendant la vie
embryonnaire.
Chez les mammifères, par contre, ce champ de recherche est beaucoup plus restreint et concerne principalement le domaine acoustique.
Les expériences de VINCE sur le cobaye (1979), et sur l’agneau (1984) montrent que les réactions de frayeur provoquées par un signal sonore particulier peuvent être supprimées ou fortement diminuées chez le cobaye et l’agneau nouveau‑nés, si ce signal a été émis plusieurs fois pendant la gestation.
Des phénomènes qui sembleraient s’apparenter à ce type d’habituation prénatale, ont été rapportés par ANDO et HATTORI (1971, 1973, 1977) sur 1’humain. En étudiant le sommeil de nouveau‑nés issus d’une population riveraine de 1’aéroport d’Osaka, ils ont mis en évidence que le comportement des enfants varie selon la date d’emménagement de la mère au voisinage de 1’aéroport.
‑ lorsque celles‑ci
ont emménagé après le 5ème mois de grossesse 47,5% des enfants se réveillent et
pleurent au passage des avions et 12,5% seulement continuent de dormir.
‑ alors que
quand les mères ont emménagé avant le 5ème mois de grossesse, les rapports
s’inversent: 52% dorment profondément alors que 10% se réveillent fréquemment
au passage des avions.
Ces
auteurs ont pu démontré que 1’adaptation observée, d’origine prénatale, était
spécifique de la structure acoustique temporelle des bruits d’avions, car
1’émission d’une séquence musicale (extrait de Beethoven) d’intensité et de
fréquence similaires, réveille de manière égale les enfants des 2 groupes
considérés plus haut.
ANDO
et HATTORI ont aussi trouvé une corrélation positive entre le nombre de nouveau‑nés
de moins de 2,5Kg et le niveau sonore auquel la mère était soumise pendant la
grossesse, surtout lorsque celui ci était supérieur à 85dB et de longue durée;
dans ce cas, le taux d’hormone lactogène placentaire dans le plasma maternel
est significativement inférieur à
partir de la 36ème semaine de gestation, à celui de mères vivant dans un
environnement non bruyant.
SALK en 1960 avait émis 1’hypothèse que des sons faisant partie de 1’environnement fœtal naturel posséderaient un pouvoir apaisant sur les nouveau‑nés. Il fait entendre des bruits cardiaques d’adulte à des nouveau‑nés dans une pouponnière et observe une diminution des pleurs, une augmentation du sommeil et du gain de poids.
Au
Japon et aux Etats‑Unis diverses expériences de diffusion
d’enregistrements de bruits intra‑utérins dans les nurseries ont été
effectuées avec comme résultats: un plus grand calme, moins de pleurs et des
périodes de sommeil plus longues.
D’autres auteurs, reprenant ces expériences, ont donné des résultats contradictoires, la moitié d’entre eux observant un apaisement des pleurs, un endormissement plus rapide et une prise de poids accélérée, 1’autre moitié n’observant aucun effet significatif .
Chez le nouveau‑né on peut observer en plus de
réponses comportementales directes (orientation de la tête ou du regard, arrêt
des pleurs) des réactions conditionnées qui sont également utilisées comme
tests de discrimination où de mémorisation.
La capacité de succion des nouveau‑nés a par exemple permis à DeCASPER et coll. 1983 ( * ), de montrer qu’un nouveau‑né de 2 jours modifie la durée des pauses de succion pour déclencher l'émission de bruits cardiaques. Ils en concluent que ce bruit intra‑utérin possède une valeur renforçante.
( * ) Ce test est appelé test de succion non
nutritive puisque le sujet suce une tétine ne donnant pas de lait
mais reliée à un compteur de succion.
L’environnement utérin est constitué comme nous
1’avons vu auparavant, d’un bruit de fond (d’origine endogène) duquel émergent
les bruits extérieurs et notamment la voix maternelle et celles de son
entourage immédiat.
Plusieurs
équipes ont cherché à voir 1’effet des voix sur le fœtus et sur le nouveau‑né,
en particulier avec cette technique de succion non nutritive.
Différentes études ont été conduites, comparant la voix maternelle à d’autres voix féminines, ou masculines, celles‑ci étant filtrées dans les aigus (pour imiter les conditions utérines) ou non.
Le
nouveau‑né de 1 à 3 jours préfère la voix maternelle à une autre voix
féminine. Il ne montre pas de préférence entre la voix filtrée et celle non
filtrée de sa mère, mais préfère une voix féminine inconnue non filtrée à celle
filtrée. Entre 2 voix féminines filtrées, il préfère la voix maternelle à une
voix inconnue (SPENCE et De CASPER, 1986).
Ceci implique donc qu’il reconnaît la voix maternelle filtrée ou non comme étant une même voix.
Alors que DeCASPER et PRESCOTT, 1984 n’observent pas de préférence pour la voix paternelle par rapport à une autre voix masculine, FEIJ00 (1981) rapporte 1’effet apaisant de la voix paternelle quelques minutes après la naissance, lorsqu’elle a été fréquemment et régulièrement émise durant les dernières semaines de la grossesse au dessus du ventre maternel (c’est-à-dire à forte intensité) car l’oreille du fœtus est peu sensible aux basses fréquences.
PANNETON
et DeCASPER (1984) rapportent que le nouveau‑né préfère bruit cardiaque à
la voix masculine.
Les
nouveau‑nés sont capables non seulement de reconnaître des voix mais
aussi des séquences beaucoup plus complexes: ils préfèrent à une nouvelle
histoire, une histoire lue régulièrement pendant les dernières semaines de la
grossesse, même lorsque celle‑ci est récitée par une autre voix féminine
que celle de mère (DeCASPER et SPENCE, 1986).
Le
fœtus réagit aux stimulations sonores; cependant une même stimulation répétée 3
à 4 fois provoque une diminution importante de la réactivité cardiaque et
motrice. Cette baisse dépend de 1’état de vigilance puisqu’elle est plus rapide
pendant les épisodes de faible variabilité cardiaque que pendant les périodes
de grande variabilité.
Le fœtus s’habitue donc à la répétition d’une stimulation sonore.
Le fœtus est donc capable de mémorisation puisque nouveau‑né, il manifeste son choix pour des stimuli auxquels il a été familiarisé in utero. Ainsi 1’expérience auditive prénatale peut moduler le comportement du nouveau‑né.
La voix maternelle semble constituer pour 1’enfant une continuité perceptive, une sorte de trait d’union entre le milieu pré ‑ et postnatal.
« La
mise en évidence de cette continuité et des capacités de mémorisation fœtale
conduit à porter un regard nouveau sur la symbiose biologique mère‑foetus,
pour en envisager les aspects psychophysiologiques et même psychoaffectifs qui
peuvent avoir un retentissement profond sur le nouveau‑né. ....On peut
estimer que l’expérience acoustique prénatale contribue à affiner les
perceptions auditives du fœtus et à l’orienter vers le traitement des
informations du milieu sonore qui sont plus particulièrement pertinentes après
la naissance, les stimuli du langage ». (BUSNEL et coll., 1986)
Certaines
études ont été faites dans le but de mieux connaître les capacités du
nouveau-né, d’autres pour étudier sa réceptivité , d’autres enfin , dans le but
de suppléer à l’environnement hospitalier. Les résultats observés montrent que
les stimulations ont souvent des impacts sur
* le développement comportemental
(accéléré)
*
la durée de séjour en milieu hospitalier (écourtée)
*
le gain de poids (accéléré) le calme (augmenté) au niveau du sommeil et du
comportement.
Les
stimulations acoustiques utilisées par les différents auteurs sont très
variées. Les références les plus anciennes sur
les stimulations sonores testées sont des fréquences pures ou complexes
(bruit de gong, coup sur un objet métallique), des voix humaines et des bruits
intra‑utérins:
OEHLER, rapporte que les paroles émises par une femme, à voix basse , douce, apaisante ("soothing voice") calment les prématurés agités de moins de 1500g et âgés de 30 à 34 semaines (AG).
* la voix provoque une
augmentation des mouvements oculaires, moins de mouvements globaux et très peu
de comportement d’évitement
*associé ou non à la
voix, le toucher amène une augmentation des mouvements du corps.
Le groupe des enfants malades peut être différencié d’un groupe sain lorsqu’il est stimulé par la voix, le toucher, ou les 2 simultanément.
** Les enfants bien
portants ont plus de sourires, une activité main-bouche accrue par rapport aux
enfants légèrement ou gravement malades.
**
Les enfants malades ont un comportement d’évitement 2 fois plus important que les enfants sains lorsqu’on leur
parle ou qu’on les touche.
L’effet de 1’âge n’est
visible que sur le groupe des enfants malades qui sourient et ont un
comportement "main à la bouche" qui augmente avec l’âge. Ce groupe,
de plus ne montre pas de changements significatifs du rythme cardiaque pendant
les stimuli.
Ceci confirmerait les conclusions de GORSKI (1983) et BLACKBURN (1983), à savoir que 1’enfant immature ne peut accepter qu’une faible quantité de stimulations et que celle‑ci doit rester unimodale.
Plusieurs
auteurs rapportent que 1’émission répétée de mots, de syllabes ou de voyelles
synthétiques provoquent des décélérations du rythme cardiaque et des réponses
d’orientation chez le nouveau‑né (GRAHAM et coll., 1983).
MUROOKA,
1976 compare sur les nouveau‑nés, 1’effet calmant de 1’enregistrement
intra‑amniotique avec celui de 5 autres bruits. Les stimulations les plus
efficaces sont celles ayant à la fois des fréquences basses, une composante
plus aiguë et une variation pulsative des niveaux.
BURNS,
1983 applique en continu, 2 heures par jour pendant 4 semaines, les
enregistrements intra‑utérins du disque de MUROOKA.
Mais
BUSNEL (1983) pense qu'on ne peut présumer des conséquences qu’il y a à
utiliser fréquemment chez un nouveau‑né, qui par définition, est sorti de
1’ambiance utérine, une stimulation qui peut induire un état régressif, dont
les effets psychologiques ne peuvent être appréciés à ce jour".
V.3 Les battements
cardiaques
SCHMIDT,
1980 fait entendre à des prématurés des battements cardiaques (de 79‑80
dB avec une fréquence de 63 à 1000 Hz) dont les effets apaisants, plus
importants pendant le sommeil agité, agissent sur:
* le rythme cardiaque:
la ligne de base diminue pendant 1’émission sonore; elle reste néanmoins
supérieure de 30 batt/min à celle du nouveau‑né à terme.
* les mouvements: la
motilité spontanée est diminuée
* le sommeil: la 1ère
phase du sommeil agité est raccourcie et devient comparable à celle des nouveau‑nés
à terme.
Ces auteurs suggèrent
même que le bruit de fond des isolettes bien que monotone, affecte le sommeil
des prématurés de la même manière que les bruits cardiaques.
MANZKE
et DAMMIG, 1982 observent un effet à court terme qui débute et cesse avec la
stimulation: diminution des cris et ralentissement du rythme cardiaque.
TULLOCK et coll., 1964 et BRACKBILL, 1971 et 1973 utilisant des enregistrements de battements cardiaques (de 85 dB, de fréquence basses inférieure à 500Hz) jugent 1’effet apaisant mais ni plus ni moins que d’autres stimulations sonores utilisées dans d’autres études.
DETTERMAN,
1978: La diffusion continue d’un signal cardiaque pendant 17 ou 34 heures est
globalement inefficace pour apaiser les bébés.
V.4 Les autres stimuli
V.4* a Les bruit blancs.
WOLFF, 1967 note que le sommeil agité est transformé en sommeil calme par un bruit blanc de 85dB.
SCHMIDT,
1975 rapporte aussi qu’un bruit blanc de 85dB augmente la durée de sommeil
calme; il ajoute en outre, que à 75 dB ce son augmente seulement la durée du
ler sommeil calme et que à 70 dB il n’a pas d’effet visible sur les différentes
phases de sommeil.
Selon KOPP, 1970 1’effet du bruit blanc sur le nouveau‑né varie avec 1’âge: jusqu’à 2 mois seulement, il apaise les pleurs, et augmenterait la motilité à partir de 3 mois.
V.4*
b Les fréquences pures.
OGAWA
et WENDENBERG provoquent chez des fœtus de 5 mois 1/2 des accélérations
cardiaques après stimulations tonales, OGAWA utilisant un DIAPASON à 128Hz
1024Hz et 8192Hz, alors que WENDENBERG emploie des stimulations de 3000Hz à
ll0dB. Le diapason est a posé sur le ventre maternel; il n’est donc pas certain
que ces stimulations soient purement auditives; elles pourraient aussi être
somesthésiques.
V.4* b Les sons complexes et les musiques
JOHANSSON
et SALMIVALLI, (1983) ont trouvé que parmi les 42 sons calibrés qu’ils ont
testés (émis à 45dB A) , les stimuli les plus aptes à provoquer des réflexes
d’orientation (dénotant un intérêt, une attention au stimulus), chez des
enfants âgés de 6 à 21 mois sont la voix humaine, les chants d’oiseaux et les
cloches.
Parmi les voix humaines, les pleurs d’enfants sont les plus efficaces.
Un
enfant répond mieux à des sons complexes qu’à des fréquences pures ou
rapidement modulées (« warble tories »)
Les divers sons
familiers sont généralement les meilleurs stimuli auditifs.
D’après
HUTT et al, 1968, les stimuli les plus efficaces sont des stimuli complexes
appartenant à la gamme de fréquences de la voix humaine.
CHAPMAN (1979) trouve que les berceuses sont encore plus
efficaces que la voix maternelle.
MALLOY GAIL BERKSON (1975) trouve que les prématurés non
stimulés auditivement (groupe témoin) ne diffèrent pas significativement sur le
plan des développements mental et moteur à la sortie de l’hôpital et à 9 mois,
de ceux stimulés avec la voix maternelle ou avec la musique; au contraire le
score du groupe témoin est meilleur bien que non significativement, que celui
des enfants stimulés par la musique, lui‑même meilleur que celui du
groupe stimulé par la voix maternelle. A la fin de son travail, elle remet
d’ailleurs en cause les tests choisis ‑ tests de BAYLEY(*) et de
ROSENBLITH(*) ‑ qui ne permettraient pas de rendre compte du progrès dans
le développement social et moteur.
Cependant,
les sujets stimulés par la musique et la voix maternelle ont une prise de poids
accrue et une durée d’hospitalisation écourtée par rapport aux sujets témoins.
(
* ) Score BAYLEY (1969): pour le développement mental et moteur.
(
* ) GRAHAM‑ROSENBLITH: développement comportemental.
CONCLUSION
Au
cours de cette étude, nous avons observé un ou plusieurs jours 104 sujets d’un
âge corrigé (âge gestationnel + âge légal ) de 36 +/‑ 3 semaines pour
étudier 1’effet des stimulations sonores structurées sur les prématurés.
Les résultats obtenus sur les paramètres comportementaux et sur les paramètres physiologiques font apparaître que les prématurés réagissent aux stimulations sonores. Les études les plus détaillées ont été menées sur la fréquence cardiaque qui s’est avérée, au cours d’études préliminaires être un des critères les plus objectivables du calme induit chez les prématurés.
Les analyses globales effectuées sur la Fréquence Cardiaque (tous stimuli, tous rangs de stimulation et tous âges confondus) montrent que 80% des stimulations sonores s’avèrent efficaces par réduction de la FC: il y a apaisement; 70% sont déjà apaisés PENDANT les 10 mn d’émission et 10% dans les 10 mn APRES l'émission. Lorsqu’il y a apaisement PENDANT, celui‑ci se poursuit dans 85% de ces cas, sans amplification ni diminution au ours des 10 minutes suivantes.
Environ
63% des sujets testés montrent dès la première stimulation une diminution de
leur FC initiale PENDANT 1’émission alors que, chez les témoins, seuls 25% présentent une décélération.
Les témoins sont testés dans des conditions
semblables ‑ même fourchette de FC initiale (146 à 170
battements par minute), mêmes moments par rapport aux soins, mais sans l’observateur.
Au cours des 10 minutes suivant 1’arrêt de la première émission sonore (période APRES ou assimilée à cette période pour les témoins), 1’apaisement se poursuit et s’amplifie même chez 31,7% des sujets stimulés; la diminution moyenne de la FC des sujets traités est de 5 bpm. Chez les témoins on n’observe pas de variation significative par rapport à la FC initiale.
L’effet de la première stimulation du premier jour de test
se prolonge: une heure après le premier stimulus, la FC est plus faible (de
5bpm) qu’avant 1’émission.
Lors de stimulations successives, on observe un effet cumulatif des stimulations. Lorsque que l’on émet 4 stimulations séparées d’environ une heure, le pourcentage d’enfants apaisés
- soit PENDANT
1’émission soit au cours des 10 minutes suivantes va croissant, passant de 78%
d’enfants calmés avec la première stimulation (S1) à 95% avec la quatrième
(S4). Le pourcentage d’enfants déjà apaisés PENDANT 1’émission passe de 63% de
sujets calmés à la première ( Sl ), à 90,5% à la quatrième (S4). Mais cette
augmentation n’est pas tout à fait linéaire, la deuxième stimulation (S2) ayant
le score le moins élevé (70% d’enfants apaisés: 59% PENDANT + 11% APRES ).
La fréquence cardiaque des sujets est relativement faible avant la deuxième stimulation car, comme nous 1’avons vu, 1’effet de la première stimulation dure encore une heure après son émission. Or nous avons montré que la diminution de FC provoquée par une stimulation est d’autant plus importante que la valeur initiale de la FC (AVANT 1’émission) est élevée. Il n’est donc pas surprenant que l’on n’observe pas de grandes variations de FC , avec la deuxième stimulation.
N’en
concluons pas que les stimulations de rang 2 sont les moins efficaces! En effet
1’observation des phases de calme montre que S2 détient le plus fort taux
d’induction de calme (50% des sujets ont des tracés cardiaque et respiratoire
réguliers dès l’émission sonore, 9% supplémentaires au cours des 10 minutes
suivant l’arrêt de 1’émission).
A la lère stimulation, on observe donc un
apaisement de la majorité des sujets:78% des sujets ont une diminution de leur
FC conduisant même d’entre eux (soit 37% de l’effectif à une phase de calme. Lorsque l’on émet la 2 ème
stimulation, la majorité des sujets sont dans un état d’apaisement permettant
1’apparition de phase de calme chez 59% des sujets lors de la 2ème émission
sonore.
La
3ème stimulation semble la moins efficace: d’une part elle induit peu de calme (32%) par rapport aux stimulations des
autres rangs, d’autre part le nombre de sujets dont la FC diminue et
l’importance de cette baisse sont les plus faibles.
C’est
avec la 4ème stimulation que l'on observe 1’effet maximum: 90,5% des sujets montrent une diminution de FC, ( d’au moins 10 bpm
pour 35% d’entre eux) conduisant la
moitié d’entre eux à une phase de calme (soit 43% de 1’effectif total).
Si le rang de la stimulation est un élément important pour
déterminer 1’effet d’une émission sonore, la nature même du stimulus joue aussi
un rôle sur le pourcentage d’enfants apaisés, l'importance du calme, le moment
où cet effet se fait sentir et sa durée.
Nous
rappelons les raisons ayant présidé au choix des stimuli utilisés. Sur les cinq
grands types de structures sonores testés deux (MUS1, océan et MUS2, pulses,
la deuxième étant beaucoup plus rythmée) pourraient suggérer le fond sonore
utérin, deux autres (berceuses et chants grégoriens MUS3 et MUS4 sont des
œuvres vocales à vocation apaisante, le cinquième (MUS 5, chants antiques traditionnels) mêlant musique et chant. MUS4 et MUS5 sont 2 types particulièrement riches en harmoniques.
Tous ces stimuli se révèlent efficaces (de 76 % à 87 %) mais
montrent quelques différences.
Néanmoins, les stimuli suggérant le fond sonore utérin (types "océan" et "Pulses") ne se sont pas révélées être les plus efficaces. De plus nous n’avons pas trouvé de relation entre l’efficacité des stimuli et leur rythme ou leur largeur spectrale.
Les 2 musiques les plus efficaces sont les chants indo‑européens
traditionnels (MUS5 et les chants grégoriens (MUS4 ), stimuli les plus riches
en harmoniques. Ce sont des musiques qui agissent dès le début de 1’émission
sonore et qui induisent une forte proportion de SC: plus de la moitié des
sujets font une phase de calme (respectivement 53% et 65%). Ces 2 stimuli ont
le plus grand taux de diminution de la FC(respectivement 87% et 81%); de plus
les baisses de FC sont alors d’au moins 10 bpm. Ces 2 musiques ont montré un
effet plus spécifique sur la respiration: tendance à une augmentation
de1’amplitude et à une diminution de la fréquence respiratoire.
Les musiques type océan (MUS1), sont caractérisées par un spectre fréquentiel très large; la dynamique du stimulus est peu marquée quoiqu’on puisse repérer le rythme du ressac. Néanmoins c’est le stimulus qui se rapproche le plus des 2 premiers (chants grégoriens et chants indo‑européens traditionnels) au niveau des
performances:
79% des sujets ont une FC plus basse, le plus souvent de plus de 10bpm, (72%
dès l’émission) et 42% des enfants entrent en phase de Calme.
Les pulses (MUS2), ont un pic fréquentiel et un rythme très marqué de 72 pulsations par minutes (rythme d’un cœur d’adulte). Si elles permettent la baisse de FC de 72% des sujets (61,5% PENDANT), elles n’induisent de phases de calme que chez un tiers des sujets.
Les
berceuses (MUS3) qui ont pratiquement la même rythmicité et une largeur spectrale comparable à celle des
chants grégoriens ( MUS4), sont le stimulus le moins efficace sur les
prématurés testés: elles provoquent un
nombre plus réduit de baisse de FC (69%) et de surcroît, d’importance plus
faible (le plus souvent inférieure à 10 bpm). Elles induisent, en outre, moins
de phase calme que MUS4 (41%). L’effet de
MUS3 semble plus long à se faire sentir: le pourcentage d’enfant apaisé est
plus fort APRES l’émission
que PENDANT contrairement aux autres structures sonores.
Cependant,
les observations préliminaires ont montré que le « vécu intra‑utérin »
d’un enfant peut modifier la réponse de celui‑ci face au stimulus sonore:
dans les quelques cas où nous avons pu noté que des musiques avaient été
écoutées régulièrement par les parents pendant la grossesse, celles‑ci se
sont avérées, sauf cas exceptionnel, les plus efficaces pour calmer leur
enfant, que l’on considère le pourcentage de stimulations apaisantes ou
1’importance de l’apaisement. Inversement, l’enregistrement de Bruits
Cardiaques de femme adulte a fait pleurer un enfant dont la mère a été molestée
pendant la grossesse, alors que ce stimulus est généralement apaisant.
Les stimulations sonores pourraient agir
sur d’autres paramètres physiologiques; d’après nos observations ne portant
toutefois que sur une dizaine de cas, les stimulations contribueraient à
améliorer la pression en oxygène transcutanée (TcP02) et permettraient aux
enfants de mieux accepter l’appareillage et respirer plus en phase avec lui.
Chez les sujets sans grands problèmes respiratoires, les
stimulations sonores ont permis une stabilisation de la fréquence et de
1’amplitude respiratoire dans 58% des cas.
Les
observations comportementales ont complété et étayé les analyses
physiologiques. Elles ont porté sur les signes objectifs corporels de détente ou
d’excitation chez les sujets: pleurs, mouvements oculaires, grimaces, activité
motrice ...
Parmi
les sujets qui pleurent, 90% sont calmés par les émissions sonores. L’arrêt des pleurs a lieu 2 à 3 minutes après le
début de 1’émission, latence qui incombe probablement au temps mis par le sujet
à distinguer la stimulation voilée par ses propres cris.
L’observation des mouvements oculaires et des signes de détente corporelle chez les enfants stimulés par la musique des parents indique que souvent au début des 2 à 3 premières stimulations, les sujets ouvrent 1es yeux et les mouvements corporels sont moins nombreux témoignant d’une attention plus soutenue, suivie d’une phase de SC; la durée d’ouverture des yeux diminue avec le rang de la stimulation et 1’entrée en Phase Sommeil Calme est de plus en plus rapide.
Enfin nous avons pu montrer que plus un sujet est agité, plus il est susceptible d’être calmé. Du moins, 1’effet des stimulations est plus visible sur les sujets qui sont les plus agités: un enfant qui pleure pourra être calmé par les stimulations, alors que chez un enfant déjà calme, le bénéfice sera forcément plus faible, selon nos critères.
La
majorité des stimulations sonores utilisées a un effet apaisant sur la plupart
des prématurés qui les reçoivent. Néanmoins, il en est toujours un certain
pourcentage (10 à 20% selon le critère étudié) chez qui on ne peut pas observer
d’effet. Les raisons en sont probablement multiples: sujet partiellement calme
avant la stimulation, ou au contraire trop agité, déjà gêné par des problèmes
pathologiques.
Les
observations que nous avons pu faire laissent penser que les sujets les plus
jeunes sont les plus sensibles aux bénéfices que peuvent apporter les
stimulations sonores. Ce sont en effet les sujets les plus malades; ce sont eux
aussi dont la durée de séjour hospitalière est la plus longue du fait même de
leur jeune âge (maturation incomplète) et de la pathologie qui y est souvent
associée. Les problèmes liés à la séparation précoce mère‑enfant ( cf.
SPITZ ) pourraient ainsi être diminués.
Ce travail a permis de mettre en évidence les difficultés de
travailler sur les prématurés, enfants très fragiles, dont 1’état de santé
varie très rapidement soit vers une amélioration soit une détérioration.
Il
a aussi fait apparaître les difficultés de travailler en milieu hospitalier,
dans les conditions "normales" du sujet qui varient constamment et de
maintenir un protocole rigoureux.
Ces
difficultés ont pu être réduites et les résultats positifs donnés ci‑dessus
n’ont pu être obtenus, que par une intégration et une implication de 1’équipe
médicale chargée de s’occuper des
prématurés
ANDO
Y & HATTORI H
Effects of intense noise during fetal life upon
postnatal adaptability
( statistical
study of the reactions of babies to aircraft noise ).
Journal of the acoustical society of America, 1971, 47:
1128‑1138
ANDO Y & HATTORI H
Statistical studies on the effects of intense noise
during human fetal life
J. Sound Vib., 1973, 27 :101‑110
ANDO Y & HATTORI H
Effects of
intense noise on sleep of babies.
Journal of the acoustical society of America, 1977, 62:
199‑204
AUZIAS
M
Implication
de l'observateur
in:
Psychopathologie du bébé
Levobici S, Veil‑Halpern F ; PUF 1989, 27:
249‑269
BARNARD K E
The effect of stimulation on the sleep behavior of the
premature infant,
Communicating
Nursing Research 1973, 6 :12‑14.
BARNARD K E
The effect of
stimulation on the sleep behavior of the premature infant.
Communicating Nursing Research 1974, 6: 12‑33
BARNARD K E, BEE H L
The Impact of Temporally Patterned Stimulation on the
Development of
Preterm Infants.
Child Development 1983, 54: 1156‑1167
BENCH J R
Sound transmission to the human fetus through the
maternal abdomen wall
J.Gen.
Psychol,1968,113: 1172‑1174
BENCH J R, MITTLER P J
Change of heart tate in response to auditory
stimulation in the human fetus.
Bulletin of the
British Psychology Society 1967, 20: 149.
BERGES J,
LEZINE I, HARRISON A, & BOISSELIER F
Le syndrome de
l'ancien prématuré.
Revue
de Neuropsychiatrie infantile 1969,17 :719-779.
BERRY M, SPECTOR R
Regeneration and
plasticity
In: The nerve
cell, BERRY M, SPECTOR R, Developmental Medecine and Child
Neurologiy,
Supplement 51, 1986 28/1 :12 ‑15
BLACKBURN
Fostering behavioral development of High Risk Infants
J.
Obstet. Gynecol. Neonatalnurs.
1983 ( suppl ) : 765‑865
H BLOCH, D MELLIER, F BRION.
Etudier
et Combattre les effets de la prématurité, Revue critique des méthodes et
hypothèses.
Cahiers
de Psychologie Cognitive 1984
BRACKBILL Y.
Cumulative effects of continuous stimulation on
arousal level in infants.
Child development 1971, 42: 17‑26
BRACKBILL Y
Continuous stimulation reduces arousal level :stability
of the effect over
Child development 1973, 44: 43‑46
BURNS K A, DEDDISH R B, BURNS W J & HATCHER R P
Use of oscillating waterbeds and rhythmic sounds for
premature infant stimulation.
Developmental Psychology 1983, Vol 19, 5 :
746‑751
BUSNEL M C
Mesures
intra‑vaginales du niveau sonore et des distorsions acoustiques des
bruits maternels.
Electrodiagnostic
Thérapie, 1979, 16: 142
BUSNEL
M C, GRANIER‑DEFERRE C
Aspects
de l'audition fœtale
in:
Progrès en Néonatalogie; 13° Journées nationales de néonatalogie 1983,
3 :154‑162.
Minkowski
A & Relier J P, Karger Bâle 1983
BUSNEL
M C, GRANIER‑DEFERRE C & LECANUET J‑P
L’audition
fœtale
Rééducation
Orthophonique Vol 24, Fev 1986, 145 :11‑19
BUSNEL M C, LECANUET J‑P, GRÀNIER‑DEFERRE
C à DE CASPER A J
Perceptions et acquisitions auditives prénatales
16°Journées Nationales de Médecine Périnatales
1986.
BUSNEL M C, LECANUET J‑P, GRANIER‑DEFERRE
C & LEHMANN A
La sensorialité fœtales.
CAUNA, MANNAN
Organisation and development of the preterminal nerve
pattern in the palmer digital tissues of man.
J.
Comp Neurol. 1961, 117:
309‑328
CHAPMAN J S
Influence of varied stimuli on development of motor
patterns in the premature infant
in: Newborn behavioral organanization; Nursing
Research and Implications,
Anderson G, Raff B, Allan R Liss New‑York 1979
COLLINGWOOD J,
ALBERMAN E
Separation on
Birth and the Mother‑child Relationship
Develop.Med.
Child Neurol. 1979 21: 608‑ 618
CORDERO L, CLARK D L, SCOTT L.
Effects of vestibular stimulation on sleep states in
premature infants.
American journal of perinatalogy, 1986, 3, 4 :319‑324.
CUKIER F. BETHMANN 0, De MORIETTE G, RELIER J‑P,
MINKOWSKI A
Le devenir de l'enfant
prématuré.
Rev. Neurepsych,
Infant. 1978, 26 :426
CURZI‑DASCALOVA
L, LEBRUN F & KORN G
Respiratory Frequency According to Sleep States
and Age in Normal Premature Infants: a Comparision with Fullterm Infants
Pediatr. Res.
1983 17: 152‑156
DE CASPER A J & PRESCOTT P A
Human newborn’s perception of male
voices :preference discrimination and reinforcing value.
Develop.
psychobiol 1984, 17: 481‑491
DE
CASPER A J, SIGAFOSS A D.
The intra uterine heartbeat : a potent reinforcer
for newborns.
Inf. Behav. Dev, 1983, 6 :19‑25
DENENBERG V H
Stimulation in infancy, emotional reactivity and
exploratory behavior.
In: Glass D,H. (Ed) Biology and behavior:
Neurophysiology and Emotion
New‑York Russel Foundation. 1967.
DE SNOO K
Das trinkende Kind im Uterus
Mschr Geburt Gynäk. 1937, 105 :88
DETTERMAN D K
The effect of heart beat sound on neonatal crying.
Inf. Behav. Dev. 1973, 1: 36‑48.
DREYFUS‑BRISAC
C.
The electroencephalogram of the premature and fullterm
newborn, normal and
abnormal, development of waking and sleeping patternd
in: Kellarway P, Patterdon I ( eds ): Neurologic and electroencephalographic
Studies in Infancy. New‑York, Grune & Straton; 1964: 186‑207
DREYFUS‑BRISAC C, MONOD N,
Sleep of premature and fullterm neonates ‑ a
polygraphic study
Proc. R. Soc. Med. 1965, 58 :6-7
FEIJOO J.
Le
foetus, Pierre et le Loup,
In: E Herbinet, M C Busnel. L'aube
des sens.
Cahiers du nouveau‑né.
N°5 Paris. Stock. 1981: 192‑209.
FIELD T .
Suplemental
stimulation of preterm neonates.
Early Human
Development 1980, 4/3: 301‑314
FIELD T, IGNATOFF E, STINGER E
Non‑nutritive sucking during tube‑feeding:
effect on preterm neonates in an ICU.
Pediatrics 1982: 381‑384
FIELD T M, GOLDSON E
Pacifying effects of non‑nutritive sucking on
term and preterm neonates during heelsticks.
Pediatrics 1984, 74: 1012‑1015
FIELD T M,
SCHANBERG S M, SCAFIDI F, BAUER C R, VEGA‑LAHR N, GARCIA J, NYSTROM J,
KUHN C M
Effects of
tactile kinesthesic stimulation on preterm neonates.
Pediatrics 1986, 77:
654‑658.
FINKELSTEIN N N, RANEY C T.
Learning to control the environment in infancy.
Child development 1977,48: 806‑819
GERBER S E, LIMA
C G et COPRIVIZIA K L
Auditory Arousal
in Preterm Infants
International
Symposium on Impedance Audiometry and Pediatric Audiology suppl 17: 88‑93
Gunnar Liden ed (Sweden)
GORSKI P A
Premature infant behavioral and physiological
responses to caregiving interventions in the intensive care nursery
in: CALL J ( ed ) Frontiers of Infant Psychiatry
New‑York, Basis Books 1933
GOTTLIEB G
Development of species identification in ducklings. I.
Nature of perceptual deficit caused by embryonic auditory deprivation.
J.
Comp. Physiol. Psychol. 1975,89:
387‑399
GOTTLIEB G
Development of species identification in ducklings. III.
Naturational rectification of perceptual deficit caused by embryonic auditory
deprivation.
J.
Comp. Physiol. Psychol. 1975.89:
889‑912
GOTTLIEB G.
The roles of experience in the development of behavior
and the nervous system .
In: GOTTLIEB G. ( ed ) Neural and behavioral
specificity.
New‑York , Academic 1976
GOTTLIEB G.
Developmental Intersensory Interference:
Premature Visual Experience Suppresses Auditory
Learning in Ducklings
Infant Behavior and Development 1989, 12:1‑12
GRAHAM F K, ANTHONY
B J and ZIEGLER B L
The orienting
response and developmental processes in: The orienting response, SIDDLE D( ed )
J WILLY 1983
GRANIER‑DEFERRE C, LECANUET J‑P
COHEN R, QUERLEU D, BUSNELM C , SUREAU C
Le fœtus entend
Les dossiers de l'obstétrique 1984: 107
GRANIER‑DEFERRE
C, LECANUET J‑P, COHEN R, BUSNEL M C
Feasability of
prenatal hearing test.
Acta Oto‑laryngol.
( Stockh. ), suppl. 1985, 421: 93‑101
GREENOUGH W T,
BLACK J E, WALLACE Chr S
Experience and
brain development
Child Development
1987, 58: 539‑559
GREENOUGH W T
Enduring brain effects of differential experience and
training
In: ROSENZWEIG M R & BENETT E L ( Eds) Neural
Mechanisms of learning and memory.
Cambridge, MA MIT Press 1976
HASSELMEYER E.G.
Handling and premature infant behavior.
Doctoral Dissertation, Abstract 24: 2874.
New‑York University New‑York 1964
HASSELMEYER E.G.
The premature neonate’s response to handling.
American Nurses Association 1964, 1: 15‑24.
HOOKER D
The prenatal origin of behavior
Hafner New‑York, 1969
HUBEL D H & WIESEL
T N
The period of susceptibility to the physiological
effects of unilateral eye closure in kittens.
Journal of Neurophysiology. 1963, 26 : 944‑1002
HUTT S J, HUUT C, LENARD H G, & al.
Auditory responsivity in the human neonate.
Nature. 1968, 218 :888‑890
JAY S S
Effects of gentle human touch on mechanically
ventilated very short gestation infants.
Maternal Child Nursing Journal 1982, 4: 190‑256.
JOHANSON R K & SALMIVALLI A
Arousing effect of sounds for testing infants hearing
ability.
Audiology 1983, 22: 417‑420
JONES D A
Controlled trial of a regularly cycled
oscillating waterbed and a non-oscillating waterbed.
Archives of Disease in Childhood, 1981, 56: 889‑891.
KANDEL E.R.
Environmental determinants of brain architecture and of
behavior: early experience and learning.
In: Principles of Neural Science E.R. Kandel
and J,H. Schwartz ( Eds ),Edward Arnold, London, 1985.
KATTWINKEL J,
NEARMAN H S, FANAROFF A A, KATONA M H, KLAUS M
Apnea of
prematurity.
Journal of
Pediatrics 1975, 86: 588‑592.
KATZ V.
Auditory stimulation and developmental behavior of the
premature infant
Nursing research 1971, 20: 196‑201
KENNEL J H , MARSHALL H K
Early Mother‑infant Contact
Bulletin of the Menninger Clinic, 1979, 43 :
69-79
KORNER A F, KRAEMER
H C, HAFFNER M F, COSPER L M
Effects of
waterbed flotation on premature infants: a pilot study.
Pediatrics 1975, 56:
361‑367.
KORNER A F, GUILLEMINAULT C, VAN DEN HOED J, BALDWIN R
B
Réduction of sleep apnea and bradycardia in preterm
infants on oscillating waterbeds.
Pediatrics 1978, 61: 528‑532.
KORNER A F
What we don't know about waterbeds and apneic preterm
infants
Pediatrics 1981, 68: 306‑307
KRANER M,
CHAMORRO I,GREEN D & KNUDTSON F
Extra tactile
stimulation of the premature infant.
Nursing Research
1975, 24: 324‑334.
KRAMER L I & PIERPONT M E
Rocking waterbeds and auditory stimuli to enhance
growth of preterm infants.
Preliminary report J. Pediatric 1976, 88: 297‑299.
LAWSON K R, DAUM
C, TURKEWITZ G
Environmental
charcteristics of neonatal intensive care unit.
Child Development
1977, 48: 1633‑1639.
LAWSON K R,
TURKEVITZ G, PLATT M & McCARTON C
Infant State in
Relation to its Environmental Context.
Infant Behavior
and Development 1985, 8 269‑281.
LECANUET J P, GRANIER‑DEFERE
C, BUSNEL M C
Sensorialité
fœtale. Ontogenèse des systèmes sensoriels, conséquences de leur fonctionnement
fœtal,
in: Médecine
périnatale 1989 :201‑225
RELIER J P, LAUGIER J SALLE B L ( ed ) Flammarion.
LEIB S A,
BENFIELD G, GUIDUBALDI J
Effects of early
intervention and stimulation of preterm infant
Pediatrics, 1980,66, 83‑89.
LE MAGNEN S & TALLON S
Préférence alimentaire du jeune rat, induite par
l'allaitement maternel
C.R. Acad. Sa.
1968, 2: 387‑390
LINN P.L,
HOROWITZ F.D, FOX H.A.
Stimulation in
the NICU : is more necessarly better?
Clinics in
Perinatology 1985, 12/2: 407‑422.
MALLOY G.Berkson
The Relationship between Maternal and Musical Auditory
Stimulation and the Developmental Behavior of Preterm Infants.
1) New‑York University Ph D 1975
2) In: Newborn behavioral organisation: Nursing
Research and Implications G. Anderson, B. Raff ( Eds ), Alan R. Liss, New‑York
1979
MANZKE H, & DAMMIG H.
Der Säugling schläft bei achtzig Dezibel.
Musiktherapie 1982, 13; 33‑50
MEASAL C.P, ANDERSON G.C.
Non‑nutritive sucking during feedings: effect on
clinical course in premature infants .
Journal of obstetry. Gynecology and Neonatal Nursing
1979, 8: 265‑272
MISTRETTA C M & BRADLEY R M
Taste and swallowing in utero; a discussion of fœtal
sensory function Brit.
Med. Bull. 1975, 31 : 80‑84
MURUOKA H, KOIE Y & SUDA D
Analyse
des sons intra‑utérins et de leurs effets tranquillisants sur le nouveau‑né.
S.
Gynécol. Obstet. Biol. Repr. 1976,
5: 367‑376
NAQVI M, HYATT K
Neonatal stimulation program reduces hospital time and
cost.
Pediatric Research 1980, 14 : 436
NEAL M.V.
The relationship between a regiment of vestibular
stimulation and developmental behavior of the small premature infant
In: 5th Nursing Research Conference, American Nurses
Association,
New‑Orleans, 1969, March 3‑5.
NEAL M.V.
Vestibular stimulation and developmental behavior of
the small premature infant .
Nurs. Res Rep, 3, 2‑5
NEWMAN L.F
Social and sensory environment of low birthweight
infants in a special care nursery.
The Journal of Nervous and Mental Disease 1981,
169,7 :448-455.
OEHLER J M & ECKERMAN C 0.
Regulatory effects of human speech and touch in
premature infants prior to term age.
OEHLER J M
Examining the Issue of Tactile Stimulation for Preterm
Infants
Neonatal Network. The Journal of neonatal nursing
december 1985
PANNETON R & DE CASPER A J
Newborns prefer
intrauterin heartbeatsounds to male voices
4 th, Int, Conf.
Inf. Studies, New‑York, 1984
PARMELEE A
Sensory stimulation in the nursery: How much and when?
Develop, & Behavioral Pediatrics Oct 1985 6:
5
PEDERSEN P E, STEWARD V B, GREER C A
Evidence for olfactory function in utero
Science 1983, 221 : 478‑481
PENDLETON M E & PAINE R S
Vestibular nystagmus in newborn infants
Neurology, 1961, 1l: 450‑458
POLISHUK W Z, LAUFER N, SADOVSKY E.
Fetal response to external light stimulus.
Harefuah. 1975, 89: 395.
POWELL L F
The effect of extra stimulation and maternal
involvement on the development of low birth weight infants and on maternal
behavior.
Child Development 1974, 45: 106‑113.
PUJOL R & UZIEL A
Auditory development: peripheral aspects
in: TIMIRAS P, MEISANI E, Handbook of human biologic
development
Boca
Raton ( Florida ) CRCPreis 1986
QUERLEU D, RENARD X, VERSYP F
Vie sensorielle du foetus
in: TOURNAIRE M, LEVY G, L'environnement de la
naissance.
Paris, VIGOT,
1985: 15‑41
RAUSCH P B
Effects of tactile and kinesthetic stimulation on
preterm infants.
Journal of Obstetry, Gynecology and Neonatal Nursery
1981, 10 :34-37
RELIER
J P
Pourquoi
une table ronde sur l’ontogénésie de la Sensorialité fœtale
Progrès
en Néonatalogie 1983: 143‑144
REZNIKOFF
I.
La
chant grégorien et les traditions du chant sacré
Congrès
de musique grégorienne Strasbourg 1975
REZNIKOFF I, DAUVOIS M
La dimension sonore des grottes ornées.
Extrait du C.S.R.M. n°8, 1988, 85: 238‑246
RICE R.D
Neurophysiological development in premature infants
folowing stimulation.
Developmental Psychology 1977, 13: 69‑76.
ROBERTS J L, DAVIS H, PHOM G L,REICHERT T J,
SURTEVANTE E,
MARSHALL R E
Auditory brain stem responses in preterm neonates:
Maturation and
follow up
J, Pediatry, 1982, 101 :257‑263
SAINT ANNE DARGASSIES
Le développement
neurologique du nouveau‑né à terme et prématuré
Masson 1979
SALK L,
The effects of the normal heartbeat sound on the
bebavior of the new‑born infant ‑ implication for mental health.
WORLD MENTAL HEALTH 1960, 12/4 : 1‑3.
SCHMIDT K.
The Effect of Continuous Stimulation on the Behavioral
Sleep of Infants.
Verril‑Palmer
Quarterly 1975 21: 2
SCHMIDT K., ROSE S.A. et BRIDGER W.H.
Effect of Heartbeat Sound on the Cardiac and
Behavioral Responsivness to Tactile Stimulation in Sleeping Preterm Infants
Devopmental Psychology 1980, 3: 175‑184.
SEGALL M E
Relationship between auditory stimulation and
heartrate response of the premature infant.
In: American Nurses Association, Nursing Research
Conference,
Kansas City 1971: 119‑129
SEGALL M E
Cardiac responsivity to auditory stimulation in
premature infants.
Nursing Research 1972, 21; 15‑19
SMITH C, STEINSCHNEIDER A
Differential Effects of Prenatal Rythmic Stimulation
on Neonatal Arousal State
Child Dev. 1975, 46 :574‑578
SMYTH C N
Experimental methods for testing the integrity of the
fetus and neonate
J.
Obstet. Gynaec. Bu. Comm 1965, 72:
920
SMYTH C N, BENCH R J
Fetal respons to audiogenic stimulation as an
indication of neurological function.
In: Digest of the seventh International Conference on
Medical and Biological Engineering Stockholm
1967: 137‑138.
SOLKOFF N, YAFFE
S, WEINTRAUB D & BLASE B
Effects of
hanling on the subsequent development of premature infants
Developmental
Psychology 1969, 1 : 765‑768
SOLKOFF N, MATUSZACK D
Tactile stimulation and behavioral development among
low birthweight infants.
Child Psychiatry and Human Development 1975, 6: 33‑37.
SPENCE
M J, DE CASPER A J.
Prenatal Expérience with Low‑Frequency Maternal‑Voice
Sounds Influences the Newborns'Perception of Maternal Voice
Infant Behavior and Development 1986, 10: 133‑142,
STARR A, ANLIE R N, MARTIN W H & SANDERS S
Development of auditory function in newborn infants
revealed by auditory brainstem potentials
Pediatrics, 1977, 60; 831‑839
STIRNEMAN F.
Le goût et l'odorat du nouveau‑né.
Rev. fr. Ped 1936
12: 453‑485.
TUCK S.J, MONIN
P, DUDIVIER C, MAY T, VERT P.
Effect of a
rocking bed on apnea of prematurity.
Archives of
Disease of Childhood. 1982, 57, 475‑476.
TULLOCK J D,
BROWN R S, JACOBS H L, PRUGH D G & GREENE W A.
Normal heart beat
sound and the behavior of newborn infants.
Psychosomatic
Medecine 1964 26: 661‑669
TURKEWITZ G. et
KENNY P A
Limitation on
Input as a Basis for Neural Organisation and Perceptual Development: A
Preliminary Theroretical Statement Developmental Psychology 15 (4) 357‑368
(1982)
TURKEWITZ G & KENNY P A
The role of developmental limitation of sensory input
on sensory perceptual organisation
J. of Developmental and Behavioral Pediatrics 1985, 6 :302‑306
VAN GEIJN H P, JONGSMA H W, ESKES T K, PRECHTL
H F.
Heart rate as an
indication of the behavioral state. Studies in the newborn infant and prospects
for fetal heart rate monitoring.
Am. J. Obstet. Gynecol,
1980, 136: 1061‑1066
VINCE M A.
Postnatal consequence of prenatal sound stimulation in
the guinca pig.
Anim. Behav.1979 27: 908-9l8
VINCE M A, WARD I M
The responsivness of the newly born clun‑forest
lamb
Behaviour, 1984, 89: 117‑127.
VISSER C H A, GOODMAN J D S, LEVINE D H, DAWES G S
Diurnal and other cyclic variation in human fetal
heart rate near term.
Americ. J. Obstetric Gynecol. march 1982 142 :
535‑544
VURPILLOT
E
Les
perceptions du nourrisson PUF 1972
VURPILLOT
E
Les
capacités visuelles du nouveau‑né 146‑152
Progrès
en Néonatalogie
XIII°
Journées nationales de néonatalogie 1983, 3: 146‑152
MINKOWSKI A & RELIER J P , ed KARGER Bâle
WALKER D J,
GRIMWADE A, WOOD C
Intra‑uterine
noise as component of the fetal environment.
American Journal
of Obstetry and Gynecology 1971, 109: 91‑95.
VEDENBERG E
Prenatal test of hearing.
Acta Oto‑Laryngologica, Supplt 1965, 206 :27‑32.
WIESEL
T N & HUBEL D H
Effects of visual deprivation on morphology and
physiology of cells in the cat's lateral zeniculate body.
Journal of Neurophysiology 1963, 26 :978‑998.
WHITE J, LABARBA R
Effects of tactile and kinesthetic stimulation on
neonatal development in the premature infant.
Developmental Psychology 1976, 9: 569‑577.
WILLIANS P D, WILLIAMS A R, DIAL M N
Children at risk: perinatal events, developmental
delays and the effects of a developmental stimulation program.
International Journal of Nursing Studies 1986, 10:34‑37.
WOLFF P H,
MATSUMIYA Y, ABROMS I F, VAN VELZER C & LOMBROSO
The Effect of
White Noise on the Somatosensory Evoked Response in Sleeping Newborn Infants.
l967.
WOLFF P H
The natural history of crying and other vocalization
in early infancy.
In: B M Foss. Determinants of infant behavior. (
Vol 4 ) London 1969.