Les abcès postopératoires (APO)
sont, en termes de durée de séjour et de coût, un fléau qu’il faut prévenir
absolument ; leur survenue est corrélée principalement à l’obésité et à la
durée de l’intervention. L’équipe chirurgicale a aussi sa part de
responsabilité, mais les études se sont surtout focalisées sur la désinfection
du champ opératoire, le matériel non-tissé, le lavage des mains, le changement
de gants, etc. L’accroissement du nombre de personnes au bloc et le non-respect
des règles d’asepsie jouent aussi un rôle, mais les auteurs suisses se sont
intéressés à celui du…bruit parasite.
Pendant 8 mois de 2008, ils ont
mesuré à l’aide d’un sonomètre fixé sur le scialytique, l’intensité des
décibels (dB) émis par seconde, au cours de 35 interventions majeures
abdominales, programmées et menées par laparotomie. On a considéré que le bruit
de base atteignait 20 dB, et que le niveau pivot était de 25 dB (à titre de
comparaison, le bruit d’une rue animée est de 70 dB) ; quelques questions
complémentaires ont été examinées (les conversations portaient-elles sur
l’opération ou étaient-elles privées, les anesthésistes discutaient-ils, la
position du patient a-t-elle été modifiée, y avait-il plus de 10 personnes dans
la salle ?).
Sur les 35 interventions, 6 APO (17
%), dont 4 superficiels ont été observés dans les 30 j postopératoires.
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De plus, des pics de sonorité
dépassant de 4dB au moins le niveau moyen ont été trouvés 2 fois plus souvent
au cours des interventions ayant concerné les malades secondairement infectés
que pour les autres.
Une association semble donc exister
entre le bruit au bloc et la survenue d’infections postopératoires ; quel qu’en
soit le mécanisme (défaut de concentration ou tensions dans l’environnement),
il importe de réduire cette nuisance sonore et de considérer le calme comme
l’un des paramètres de la bonne conduite en salle d’intervention…Le « théâtre »
opératoire doit être (presque) muet.
Référence unique : Kurmann A et coll. : Adverse effect of noise in the operating theatre on surgical-site infection. Brit J Surg., 2011; 98: 1021-1025.
Cet article est issu de JIM.fr du 7.9.2011
MAJ 7 septembre 2011