DISCUSSIONS ET COMMENTAIRES SUR LES

 

SYMPTOMES MIS EN EVIDENCE

 

par P. MESKER et J. HOFHULZEN-HAGEMEIJER

(Commentaires Docteur J. Reynaud)

remise en forme M.Mbaye

Généralités sur l'écriture :

 

MESKER pose le problème de la surface plane qui permet l'écriture.

Il souligne que chez les primitifs, le premier plan d'expression graphique est le plan frontal, la paroi de la grotte, plus tard la tenture, la paroi ou le mur qui nous conduisent vers la feuille de papier quadrangulaire sur laquelle l'enfant doit écrire.

Il souligne que cette surface de papier n'est plus seulement définie par le haut et le bas, mais aussi par la droite et la gauche, un côté représentant le début, l'autre la fin, c’est-à-dire que la feuille se définit par le sens de l'écriture. Le début a le caractère du passé, la fin celui de l'avenir, alors que l'endroit où se trouve la main en train d'écrire est le pré­sent. Ce présent est déterminé dans sa forme par ce qui a précédé et ce qui va suivre.


 

Ecriture primaire – secondaire – tertiaire de l'écriture  :

Il souligne que l'écriture exécutée suppose une forme de mot tertiaire qui se surajoute aux formes de mots primaires et secondaires. Il souligne ici aussi l'aspect sensori-moteur de cette troisième forme dont l'existence repose sur les deux premières. 

Il précise que "la forme de mot tertiaire n'est en fait rien d'autre que le résultat durable par lequel nous reconnaissons l'action de celui qui l'a faite".

« Nous entendons par forme de mot tertiaire uniquement ce qui a été écrit. Le mouvement d'écriture est une structure sensori-motrice qui peut être vue comme la mise en œuvre d'un geste et qui est en même temps écouté comme le mouvement de la parole ».

 « Le mouvement d'écriture porte en lui les caractéristiques du geste et de la parole, en même temps sa forme est un savoir du corps en mouvement dans une structure sensori-motrice bien déterminée ».

 

MESKER fait ainsi jouer de façon significative, le facteur d'identifi­cation kinesthésique dans le problème de la lecture et de l'écriture.

 

En bref :

La forme de mot primaire est donc une forme d'expérience totale.

La forme de mot secondaire est une forme kinétique qui est écoutée et la forme de mot tertiaire est une forme dynamique par laquelle nos structures sensori-motrices sont en quelque sorte mises en mouvement et organisées par le ré­sultat de l'action. Il souligne que la forme de mot secondaire suppose dans l'écoute une identification kinesthésique avec le locuteur comme la compréhension de la forme tertiaire dans la lecture exige une même identification avec celui qui écrit.

MESKER tient à préciser comment ce problème de l'identification kinesthésique se pose dans les situations d’immaturité que sont celles de la mo­tricité de ballant et celles de la motricité symétrique.

 

***

6 et 9

Le mouvement de ballant appliqué à la représentation du chiffre 6 ou du 9 suppose que si ces deux gestes sont faits simultanément par la main D et la main G, ils sont décrits sur le papier de façon totalement inversée et réciproque : la main G trace le 6 de haut en bas, en même temps la main D le 9 de bas en haut, dans un mouvement strictement inversé par chaque main.

Les deux mouvements pour l'enfant sont difficiles en simultanéité mais sont tout à fait identiques quant à l'expérience du mouvement. S'il n'y a pas possibilité à ce stade pour l'enfant de différencier et de repérer le haut et le bas, car il est encore en motricité de ballant. Ces enfants ne peuvent au cours du test faire la différence entre les guirlandes se dirigeant vers le haut et celles vers le bas dans les 4 premières épreuves du test.

 

Ils peuvent même au lieu de garder l'horizontale, dessiner une guirlande parallèle au côté vertical du tableau.

Il est bien évident qu'ils confondent régulièrement 6 et 9, d et p, b et g, toutes ces traces étant équivalentes pour eux.

 

Le mouvement équivalent en motricité symétrique des deux mains serait celui qui consisterait à faire le chiffre 6, la main D le traçant en écriture D et la main G en écriture de miroir. Ces deux traces chez l'enfant en phase de sy­métrie sont vécues comme tout à fait identiques.

Ces enfants au stade de motricité symétrique intervertissent b et d, ils ne peuvent distinguer un chiffre ou une lettre de leur image en miroir, c'est­-à-dire que le début et la fin, la G et la D ne peuvent être distingués dans la trace laissée.

 

MESKER en outre fait remarquer justement que si dans ces cas d'immatu­rité motrice l'on veut faire travailler simultanément les deux mains en mouvements symétriques sur la surface plane par rapport à un point médian, une guirlande par en haut par exemple, le regard convergent doit forcément suivre l'une des deux traces, selon la prédisposition du sujet. Les mouvements de cette main sont suivis par le regard, les champs pariétaux de cette main sont organisés de plus en plus en collaboration avec les champs corticaux occipitaux, par contre les mêmes champs correspondant à l'autre main ne bénéficient que de la vision de la trace regardée.

Une stimulation bilatérale et symétrique devient possible, si les deux moitiés du plan horizontal d'écriture, sont rabattues sur un plan sagittal, placé entre les yeux de l'enfant.

Ce qui constitue l'idée centrale et la justification de la disposition particulière du tableau : il devient ainsi possible de faire appel à la fonction du corps calleux, non seulement pour le fonctionnement en image de miroir des champs corticaux pariétaux, mais aussi des champs occipitaux et des champs de la vision.

A ce propos, MESKER précise que lorsqu'il s’agit d'un enfant présentant un strabisme, c’est-à-dire  un enfant présentant une différence très importante de vision entre les deux yeux, il est nécessaire qu'il fasse les exercices les yeux fermés.

 

Pour figurer la difficulté que peut avoir l'enfant vis-à-vis du plan sagittal que propose le tableau à l'écriture bilatérale, MESKER propose l'expérience suivante :

Si sur une surface plate, l'on trace simultanément avec les deux mains des cercles dans le sens des aiguilles d'une montre, l'on est là dans un mouvement de ballant, puisque les deux mains tournent dans le même sens.

Si l'on indique les sens de rotation des cercles par une flèche et qu'en­suite l'on plie en deux la feuille de papier le long de la ligne médiane tracée en­tre les deux cercles, l'on constate que les deux cercles tournent en sens inverse.

Cela indique clairement que des enfants fonctionnant encore sur le mode de la motricité de ballant, ont tendance dans cette épreuve à tourner les deux cer­cles en sens inverse, c’est-à-dire  qu'ils ne peuvent réaliser le tracé des deux cercles simultanément si on leur propose l'épreuve au tableau sagittal.

Cela indique que ces exercices dans le plan sagittal font tous appel à la fonction du corps calleux.

La conséquence de cela est que dans tous les cas où la fonction du corps calleux ne s'est pas ou insuffisamment développée, le synchronisme du mouvement des deux mains sera perturbé ainsi dans le cas de restes de motricité de ballant, une main décrira bien une boucle mais l'autre ne pourra le faire et le mouvement conti­nuera ainsi de façon alternative et non simultanée, une main restant toujours inac­tive pendant que l'autre trace la boucle seule.

 

Il peut se produire également qu'une seule main d'un côté trace la bou­cle et de l'autre reste inactive.

Il faut insister ici sur ce point : le fait de suivre d'une façon con­vergente, les mouvements d'une main avec le regard, entraîne une information identique dans les deux hémisphères cérébraux, grâce à quoi a lieu une organisation symétrique des champs corticaux occipitaux.

Par ailleurs dans la période qui précède la latéralisation, se développe une différence dans l'habileté des mains.

 

Une conséquence de ces deux faits est que si par exemple nous présentons à D du tableau sur la surface horizontale de celui-ci une guirlande en direction centrifuge, qui est montrée à l'enfant et suivie du doigt, cette guirlande sera con­sidérée, si l'enfant est plus habile de sa main G grâce à son organisation particulière des champs corticaux, comme un mouvement de la main G non pas en miroir mais en écriture droite.

L'enfant aura tendance à exécuter le mouvement en centripète sur le ta­bleau, sa main D suivant dans la même direction.

Il est en effet un fait incontestable, tout à fait objectivé par le dispositif sagittal d'écriture à deux mains : c'est que la direction centrifuge est vécue comme une direction de la main droite alors que la direction centripète est vécue comme celle de la main G.

 

Ce point résulte de l'organisation symétrique des champs corticaux. Ce phénomène est plus prononcé en ce qui concerne les mouvements d'écriture. Ainsi dans l'exécution du test, l'habileté de la main avec laquelle on a l'habitude d'écrire, apparaîtra clairement.

 

Cette habileté dans la direction privilégiée, centrifuge pour la main D et centripète pour la main G se traduira par une économie de mouvement, une diminution des excursions de la main et également une petite avance de cette main sur l'autre.

 

 

 

SEMEIOLOGIE DE LA LATERALITE A TRAVERS L'EPREUVE DU TEST

 

La motricité de ballant

 

L'on objective les phénomènes suivants :

 

1.       Pas de synchronisme ou synchronisme insuffisant entre les deux mains : une main décrit correctement la guirlande alors que l'autre ne le fait pas (S -) ou presque pas ou partiellement (S ±)

 

2.       Pas de possibilité pour l'enfant de distinguer entre une boucle vers le haut et une boucle vers le bas de la guirlande. Les boucles vers le haut et le bas sont interverties.

 

3.       La guirlande est souvent dessinée en direction verticale plutôt qu'horizontale.

 

4.       La vitesse, la diminution et la fermeté des tracés sont en général égales à droite et à gauche. Si ces caractéristiques du trait apparaissaient comme latéralisées, il s'agit d'une position de régression par rapport à l'âge normal.

 

5.       On constate que l'enfant échoue totalement après la quatrième épreuve.

 

 

 

 La symétrie

 

Par rapport au stade de ballant, le synchronisme est ici acquis.

1.       La vitesse, la diminution et la fermeté sont égales pour les deux mains au parfois alternantes. L'enfant au stade de symétrie hésitera souvent pour choisir avec quelle main il va réaliser un projet ou exécuter un ordre.

C’est-à-dire  que dès la première épreuve du test 1 de la 1ère série (voir page X), à savoir la guirlande avec les boucles vers le haut, il pourra la faire normalement s'il fait le choix avec sa main droite.

Si par contre il fait le choix de la main gauche, celle-ci dans la bou­cle vers le haut tournant dans le sens anti-horaire, dans le sens G -D sur le plan horizontal, il débutera à deux mains sur le tableau vertical par une boucle vers le bas, la main droite suivra avec une boucle vers le bas dans le sens horaire.

 Il faut ici prendre en considération le fait des sens de rotation comme nous l'avons déjà évoqué : une boucle vers le bas est pour la main G en sens anti­-horaire, une boucle vers le haut en sens horaire, en direction centrifuge alors que tout cela est l'inverse pour la main droite.

 Au test 9 l'enfant n'échoue pas car ici les mouvements se font à une seule main.

 

MESKER note que si l'on envisage le test dans son ensemble, les tests 1 et 2 de la deuxième série ont la même portée que le l et 3 dans la première série, alors que les tests 3 à 6 de cette série rappellent les tests 5 à 8 dans la première série, où peut être mise en évidence l'opposition des deux mains comme nous l'avons vu.

Les tests 3 à 6 dans la deuxième série objectivent en effet l'opposition dans la façon de tourner les « o » et les « a » qui doivent l'être sur le mode de l'écriture an­glaise.

 

En résumé la phase de symétrie se caractérise par :

Zone de Texte:  1) Un bon synchronisme

2) La vitesse, la diminution et la fermeté sont égales partout.

3) La conception dynamique des formes est bonne.

4) Les mains présentent toujours le phénomène de l'opposition.

Les tests dans la première série de 5 à 8 ne peuvent être effectués correctement.

5) Lors du test 9 dans la première série l'enfant a du mal à choisir entre main D et main G.

6) Le résultat unimanuel au test 9 de la série 1 est toujours bon.

7) l'opposition des mains se manifeste dans les tests 3 -4 -5 et 6 de la série 2 :

    les « lo » et les « la » sont tournés incorrectement en général dans les 2 directions.

 

 

 

La latéralisation

 

Il faut distinguer ici la latéralisation débutante de la latéralisation avancée. Pour considérer une latéralisation comme normale, il faut qu'une symétrie parfaite soit obtenue.

 Si la vitesse et la diminution sont latéralisées alors que la fermeté ne l'est pas, on sera alors dans le cas d'une latéralisation artificielle. Dans les tests de la série 1, la vitesse peut être latéralisée plus forte­ment ou moins fortement que dans le ler test. Une différence plus forte montre une direction plus accentuée de la main D. Moins de différenciation marquerait une direc­tion plus accentuée de la main G.

En effet, dans ce 3ème test la direction centripète est pour la main D , celle où elle est la moins adroite, moyennant quoi son orientation se manifeste davantage dans cette direction. C'est l'inverse pour la main G.

Pour ce qui concerne les tests de 5 à 8, le test 5 sera toujours réussi chez un sujet latéralisé à D bien qu'il puisse y avoir une légère opposition.

 

Si l'enfant a fait de la boucle vers le haut du test 1, une boucle vers le bas, l'examinateur doit dessiner la boucle vers le bas du test 2, sur le plan horizontal du tableau à droite, au-dessous de la guirlande vers le haut déjà dessinée en disant : «maintenant tu dois tourner ces boucles-là ou peut-être l'as-tu déjà fait ? ».

Un enfant symétrique verra toujours s'il a fait la boucle d'une façon erronée puisqu'il connaît la différence entre le haut et le bas. Un enfant symétri­que exécutera ce 2ème ordre normalement. Le même phénomène peut apparaître dans les tests 3 et 4.

 

L'origine de ces phénomènes est dans le fait que chez l'enfant symétri­que le sens de la trajectoire de l'écrit n'est pas encore défini, c’est-à-dire  qu'il peut aller indifféremment de G à D ou bien de D à G. Ce n'est par conséquent que le sens de rotation, sens horaire ou anti-horaire, qui détermine la forme de la trace laissée sur la surface.

 

L'enfant en phase de symétrie va avoir des problèmes à effectuer les épreuves 5 à 8, ici en effet , il s'agit de tracer des boucles en sens horaire et anti-horaire.

 

Par exemple la boucle vers le haut qui tourne dans le sens anti­-horaire sur le plan horizontal, si elle est vécue à travers la main gauche, sera tracée vers le bas sur le tableau. Mais la boucle vers le bas qu'il faut enchaîner aussitôt, deviendra une boucle vers le haut. Ce serait l'inverse si les choses étaient vécues à partir de la main D. Tout cela en direction centrifuge bien entendu.

 

La figure ci-contre illustre bien le phénomène.

  

Un enfant gaucher décrirait de cette façon, c’est-à-dire  que sa main gauche suivie par sa main droite, tentée en permanence par le sens horaire, va progresser à l'envers du sens de progression proposé c’est-à-dire centrifuge.

 

Coté D du tableau de test, sens centrifuge.

A-point d’opposition venant de sa main G.

B-perturbation venant de la main G finalement vaincue par la D.

 Ces deux figures montrent le même phénomène :à chaque changement de sens de rotation il apparaît une incertitude et une interruption du mouvement de progression, parce que l'enfant éprouve alternativement le sens de rotation comme fonction de la main G puis de la main D, d'où l'apparition du symptôme nommé opposition des deux mains.

 Les tests 6,7 et 8 peuvent encore échouer partiellement ou totalement.

Chez un sujet en voie de latéralisation à G, les tests 6 et 8 offriront le plus de chance de réussite en fonction du degré d'évaluation.

 

Les tests de 1 à 4 de la série 2 montrent le même résultat que les 4 premiers tests de la série 1.

Les sens de rotation doivent être corrects en direction centrifuge pour le droitier et en centripète pour le gaucher.

 

Stade de latéralisation débutante

 

Dans les deux séries de tests et pour les 4 premiers tests, la vitesse et la diminution sont très prononcées du côté en train de se latéraliser du fait que la potentialité de mouvement de cette main a encore un caractère inexpérimenté et rigide.

La fermeté est toujours égale. Le synchronisme est bon.

Le phénomène appelé ''différence'' est, chez le gaucher, plus petit dans les tests 3 et 4 que dans les tests 1 et 2 et plus grande chez le droitier.

Le test 5 série 1, réussira chez le droitier, quoique avec une légère opposi­tion, un gaucher la plupart du temps ne réussira pas.

 Dans le test 6 le droitier réussira quelquefois de même que le gaucher, les deux avec une légère opposition.

 Dans le test 7 le droitier ne réussit pas, le gaucher quelquefois.

 Dans le test 8 le gaucher réussit alors que la plupart du temps le droitier échoue.

 Le choix unimanuel a lieu sans hésitation.

En ce qui concerne les sens de rotation : dans le test 3 de la série 2, le droitier tournera correctement, alors que dans le test 4 il peut encore tourner incorrectement. Chez le gaucher c'est l'inverse.

 

 

Stade de latéralisation évoluée

 

Sur la série 1, dans les 4 premiers tests, on voit à peine une latéralisation de "vitesse" et "diminution".

Dans les tests 3 et 4 de la série 1, on ne voit pratiquement pas de différence par rapport aux tests 1 et 2.

Les tests 5 et 8 de la série 1 sont tous réussis, parfois avec un reste d'opposition.

Les tests 1 et 2 de la série 2 ne décèlent pas de latéralisation de la vitesse et de la diminution.

Lors des tests 3 et 4 de la série 2, on note souvent une latéralisation de la vitesse et parfois de la diminution alors que les sens de rotation sont corrects.

    Dans les tests 5 et 6 de la série 2, la vitesse est toujours latéralisée et aussi la diminution, les sens de rotation sont corrects.

L'écriture de mots est correcte dans les deux directions.

 

 

La dominance

 

" L'essentiel de la dominance est que la trace du mouvement de la main per­met de reconnaître, grâce au regard convergent qui suit cette trace, non seulement la structure sensorimotrice du mouvement de la main, mais en même temps la structure sensorimotrice de la parole écoutée".

Autre fait important souligné par MESKER : la trace est déjà présente vir­tuellement avant que l'on commence à écrire et se dirige toujours de gauche à droite dans notre système. Lorsqu'un droitier veut écrire de la main G de D à G, il doit utiliser la même trace virtuelle, ce qui veut dire que la structure sensorimotrice du mouvement du regard guidera les mouvements de la main G.

Il en est de même inversement, pour un gaucher qui veut écrire de la main D.

La série 1 du test ainsi que les 4 premiers tests de la série 2, fixent l'histoire du développement jusqu'à cette dominance.

 Ce n'est qu'au 5ème test de la série 2 (écrire lala) que commence l'in­jonction d'écrire un mouvement correspondant à un son de le parole.

Il est établi que dans les tests de la série 1 et dans les 4 premiers tests de la série 2, la vitesse et la diminution seront à peu près symétriques. Une différence se manifestera justement aux tests 5 et 6 de la série 2 qui corres­pondent à l'exécution graphique de sons tirés de la parole.

Cette différence apparaîtra plus clairement chez des sujets qui continuent à utiliser leurs possibilités d'organisation symétrique.

 MESKER décrit aussi en quelque sorte ici un stade de dominance imparfaite : pour ceux dont c'est le cas dans le test 5 et 6, la vitesse et la diminution seraient latéralisées du côté dominant.

 Dans les tests 7 et 8 de la série 2, c’est-à-dire  dans l'écriture d'un mot ils présenteraient une grande différence d'habileté dans les sens de rotation avec des erreurs de sens, pour les droitiers en direction centripète et les gauchers en direction centrifuge.

Ce problème de la perfection ou de l'imperfection de la dominance nous parait être une question tout à fait centrale qui sera reprise ultérieurement.

 

 

Latéralisation artificielle

 

La caractéristique de ce stade selon MESKER est d'abord que la latéralisa­tion a un aspect exagéré, trop prononcé et d'autre part que les mouvements de miroir symétrique, sont inhibés du côté non latéralisé.

 Cela s'exprime par :

·         Le fait que la vitesse, la diminution et la fermeté sont latéralisées invariablement du même côté dans les 4 premiers tests de la série 1 et de la série 2. Parfois ce trait particulier n’apparaît que sur la série 2, parfois seulement sur les tests 5 -6 -7 ou 8.

·         Un échec sans opposition dans les tests 5 à 8 de la série 1.

·         Des réussites uniquement dans la direction d'écriture au test 9 de la série 1 : en centrifuge avec la main D et en centripète de la main G.

 

Dans les cas plus légers, le sujet peut réussir à la fois avec la main D en direction centrifuge et avec la main G en direction centripète.MESKER fait remarquer ici que dans ces cas de latéralisation artificielle, le sens de rotation de la main latéralisée n'est pas perturbé par le sens de rotation de l'autre main puisque celle-ci est inhibée.

 

Dans les tests de 5 à 8, série 1, où la partie inférieure de la guirlan­de est l'image de miroir de la partie supérieure, ces sujets ont des difficultés : ils choisissent des mouvements d'écriture qui ressemblent vaguement à la figure pro­posée, en général le dessin rappelle une lettre de l'alphabet qui a une vague analogie avec la trace à reproduire.

 

Dans les tests 3 et 4 de la série 2, les sens de rotation sont incorrects aussi bien en direction centrifuge que centripète chez un enfant symétrique.

 

                                    Test 1 =>                                                                                                                                                      

 

                                    Test 2 =>       

  

 

Dans le cas d'un enfant présentant une latéralisation artificielle, s'il est droitier, en direction centrifuge, des deux mains, il produira une guirlande correcte, par contre en direction centripète, il aura tendance à continuer à effec­tuer de la main D le schème de mouvement centrifuge appris.

 

<= Test 3                                                                              

 

 

                 <=Test 4                                                                             

 

 

On a un résultat analogue pour les tests 5 et 6 de la série 2.

 

 

Test 5 =>

                                       

Test 6=>                          

 

 

On aurait, bien entendu, l'inverse chez les gauchers.

 

 

 

 

 

Latéralisation artificielle

 

La vitesse, la diminution et surtout la fermeté sont latéralisées du même côté aux quatre premiers tests série 1 et série 2.  

Dans les tests 5 et 8 de la série 1 il y a échec sans opposition. Dans le test 9 de la série 2, il y a réussite seulement dans le sens de la main latéralisée : en centrifuge pour la main D en centripète pour la main G.

 

Dans les tests 3 à 6 de la série 2 il y a systématiquement réussite, c’est-à-dire  sens de rotation correct dans le sens centrifuge pour la main D et centripète pour la main G et échec, c’est-à-dire  sens de rotation incorrect dans les directions inverses.

 

 

 

 

 

 

 

La Dyslatéralisation.

 

Elle se distingue de la latéralisation artificielle.

 La latéralisation artificielle est caractérisée par le fait que la période symétrique a été interrompue à un mauvais moment ou a même été sauté; mais le fait central est que cette latéralisation artificielle correspond à la prédisposition qui l'a précédée.

 MESKER entend par dyslatéralisation une latéralisation trop précoce ou non mais qui est en opposition avec la prédisposition existante. Quand il parle de prédisposition il s'agit de la tendance à se servir d'une main plutôt que de l'autre. La cause de la dyslatéralisation peut être, comme dans la latéralisation artificielle, une contrainte venant du milieu, familial en particulier, un tabou-méfiance d'origine psychologique envers une moitié du corps, une fixation d'une main à des sensations de plaisir proprioceptif.

 

Ici l'enfant essaie d'amener à la latéralisation le côté qui n'était pas orienté vers cela et il n'y réussit pas ou presque pas. Le test de psychodominance donne un mélange de symptômes de ballant, de restes de symétrie parfois de latéralisation artificielle.

 

"De-generatio dextris sine sinistris".

 

MESKER entend ici une latéralisation qui se développe normalement et perturbée ou interrompue parce qu'apparaissent des troubles fonctionnels cérébraux au niveau de l'hémisphère cérébral qui tendait à devenir dominant. Il s'agit en général de troubles post-encéphalitiques ou post-traumatiques. Ce syndrome est peu fréquent. Pour MESKER le danger est que l'épisode pathologique soit interprété par les parents et les pédagogues comme expliquant en soi les difficultés d'apprentissa­ges qui surviennent après. Or ici la main qui ne se trouvait pas en latéralisation se trouve sollici­tée avec perte du synchronisme puisque l'autre main n'est plus en mesure d'assurer sa fonction, ce qui équivaut à un état de ballant.

 Il nous paraît devoir être ajoutés aux commentaires de MESKER les points suivants :

La passation du test de psychodominance met incontestablement en évidence des stades de développement qui jusqu'ici n'étaient pas objectivés de façon aussi claire.

Ces stades décrivant une évolution "normale" c’est-à-dire  non troublée seraient des moments de passage obligés pour l'enfant vis-à-vis de la maîtrise de la trace écrite, stades fonction de son âge et de son niveau de développement psycho­sensorimoteur.

Cette évolution passerait par le stade de ballant, le stade de symétrie le stade de latéralisation et le stade de dominance.

 

Les états de latéralisation artificielle, de dyslatéralisation de dégéné­ratio dextris sine sinistris, apparaissent très nettement comme des déviations du développement harmonieux qui aboutissent à des impasses.

 

Il y aurait ainsi à prendre en considération à travers la pratique du test :

 

1.       Un développement idéal, harmonieux comprenant un passage par les différen­tes étapes évolutives retrouvées chez l'enfant qui réussit à disposer du mieux pos­sible des potentialités offertes par les agencements neuro-physiologiques, de son système neuro-sensorimoteur.

 

Il y aurait à considérer le temps de cette évolution qui peut bien entendu varier et à notre avis est étroitement en rapport avec la forme et l'opportunité des stimulations psycho-sensorimotrices telles qu'elles sont proposées par le milieu édu­catif , c’est-à-dire  les parents et l'école et sans doute les potentialités génétiques de chacun. La parole interactionnelle joue ici de façon déterminante.

 

  1. Enfin pour les déviations de l'évolution normale qui aboutissent à des difficultés importantes vis-à-vis de la trace écrite, l'expérience rééducative menée à travers l'utilisation du tableau sagittal montre qu'il s'agit de troubles fonc­tionnels auxquels en général il est plus ou moins facile de remédier, en tenant compte bien entendu des déficits organiques éventuels.

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20 Janvier 2005