1 – C - Propriétés du langage.

 

In « Contribution à l’étude de la latéralité auditive

Dr Yamina Guelouet, PhD, MD, Psychiatre

UPS Toulouse 84 – N°30

C H A P I T R E  I

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE SON »

1 – A - Propriétés physiques des sons en général

1 – B - Propriétés physiques des sons complexes.

 

 

 

Le langage(cf. Mélodie Thérapie du langage. A.M. Ferrand VIDAL).

 

     La langue parlée est avant tout une "mélodie", une "musique" de sons ou phonèmes sur laquelle s'intriquent des mots dont le sens colle avec la mélodie. On peut définir le langage oral comme une combinatoire de deux structures :

- une structure "mélodique" S 1, chronologiquement la pre­mière acquise.

- une structure signifiante S 2 (le mot dans une séquence parlée).

 

 

S2

S1

 
 

 

 

 

 

 


S2

S1

 

 

 

 

 

Langage normal

 

Langage perturbé

 

 

Si S2 est quasi inexistante (c’est le cas de l'autisme, audi-mutité, certains états psychotiques) ou perturbée (comme dans le cas des aphasies),par le biais de la structure pré­existante S1,la structure S2, peut être acquise ou retrouvée.

 

 



 

Cette certitude est née de :

 

- de l'observation faite par des linguistes et des psycho­logues sur des enfants "normaux" en période pré-linguistique.

 

- de la constatation par des neurologues en France et à l'étranger que certains aphasiques, même dans les cas sévères, n'avaient aucun problème d'émission verbale si on les faisait chanter. "Dans l'aphasie, au point de vue linguistique, il y a perte totale ou partielle des réalisations vocaliques de la chaîne parlée sans qu'il y ait destruction du schème mélodique du dis­cours" (cf. Henry HECAEN et René ANGELERGUES dans pathologie du langage, Larousse 1965).

 

Etude de la prosodie de la langue.

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La prosodie est l'étude des traits phoniques d'une langue. Elle consiste à utiliser les tons, les accents, les pauses et l'intonation ou schème mélodique.

.L'accent d'intensité : Il est aussi appelé accent dynamique ou accent expiratoire.

 

C'est la mise en relief d'une unité (phonème ou suite de phonèmes) par un renforcement de l'énergie expiratoire ou inten­sité.

 

.La durée d'un son est son extension dans le temps

 

La durée d'un phonème dépend de la vitesse, du débit de la longueur du groupe prononcée, de ses qualités phonétiques propres.

 

Les règles qui lient la durée d'un phonème à ses qualités phonétiques sont à peu près les mêmes dans toutes les langues : plus une voyelle est fermée, plus elle est brève.

 

La durée d'une voyelle est en relation avec l'accent. La syllabe plus l longue que les syllabes voisines est entendue à la syllabe accentuée.

 

La durée est également liée au timbre.

 

. Les tons.

 

On appelle tons, l'utilisation qui est faite dans certai­nes langues d'oppositions de hauteur comme unités distinc­tives. Les tons sont utilisés comme     traits de différenciation il existe des tons au point le plus haut, le plus bas, au point moyen, et des tons qui utilisent toute la courbe mélofique :

ton montant, ton descendant, tons montants, tons descendants.

 

. L'intonation.

 

     C'est une variation de hauteur, non liée à une unité dis­tinctive comme les phonèmes. Elle peut être attachée à des unités appartenant à un autre niveau

     ex. l'intonation montante dans "Viens‑tu" devient perti­nente dans "tu viens" ?

 

. Les accents.

 

C'est une manifestations d'intensité, de hauteur et de durée. Sa fonction de base est une fonction culminative.

 

Malgré les fonctions différentes qu'il peut remplir, il porte obligatoirement sur une unité non significative, complexe ou simple.

 

C'est en s'appuyant sur ces caractéristiques que s'est fondée la mélodie‑thérapie.

 


Le point de vue linguistique.

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Une langue est constituée par un ensemble de signes.

 

 

Le signe linguistique comprend :

un signifiant qui nécessite un signifié.

 

On peut en donner cette représentation :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Signe =

Substance du Signifié   

 Forme du signifié

Signifiant

 

 

Signe =

Sémantique (Sé)   

 Syntaxe (Sy)

Signifiant

 

 

Saussure définit le signe linguistique comme une entité à deux faces.


 

 

 

 

 

Ellipse: « Arbre » 
arbor
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Ellipse: Concept 
Image acoustique

 

 

 

 

 

 

 

 

 


arbor

 
 

 

 

 

 

 

Caractéristique de la sémantique.

 

La substance du signifié d'un signe ( = Sé ) est ­constituée par un ensemble de traits distinctifs de signification.

 

Au niveau du signe minimal ou morphème, l'ensemble est appelé le sémème et chaque trait est un sème

 

Sémème = sème 1,…………………… , Sème n

 

Il existe des sèmes de différentes nature.

 

Sèmes spécifiques = sémanthème

Sèmes génériques = classème

Sèmes connotatifs = virtuème

 

caractéristiques de la syntaxe.

 

La forme (Sy) du signifié est intégrante vis à vis de la substance : elle la saisit. Une substance n'a de statut linguis­tique que si elle est mise en forme à travers des classes. Cel­les‑ci d'unités minimales de forme le lexème et le grammène qui constituent les deux catégorèmes.

 

Caractéristique du signifiant.

 

On entend par signifiant (Sa) l'ensemble des moyens d'ex­pression d'une langue. Ces moyens sont audibles ou visibles. Ils sont combinables. Le support de la communication audible est l'ensemble des phonèmes auquel peut s'ajouter l'ensemble des prosodèmes. L'expression étant linéaire, on a recours  à des tactèmes.

 

Le support de la communication visible est l'ensemble des graphèmes auquel peut s'ajouter l'ensemble des mimèmes on a également recours à des tactèmes. Le tout pouvant se schémati­ser de la façon suivante :

 

 

Traits de signifiant

 

 

 

 

 

audibles

 

 

visibles

Phonémiques (PH)

 

Graphiques (GR)

Prosodiques (PR)

 

Mimiques (MI)

 

Organisation tactique (TA)

 

 

 

Ainsi défini, le signe linguistique nous met en présence de signifiants (Sa) qui fonctionnent d'une certaine façon (Sy) recouvrant ainsi des significations (Sé).

 

Dans l'acte de langage, l'émetteur fait un travail onoma­siologique allant d'une intention de signification (Sé) à des solutions de substance (Sy) exprimés par certains signifiants (Sa).

 

 

 

Signifié

signifiant

Emetteur

Structures sémantiques

Structures syntaxiques

Récepteur

 

 

 

 

Le récepteur fait un travail sémasiologique (recherche des significations à partir des formes et des signifiants).

 

En définitive, le mot dans le sens de lexème, résulte de la combinaison d'une forme donnée avec un sens donné.

 

Le signifiant est synonyme d'image acoustique et ne devient signifiante que si elle est associée à une représenta­tion déterminée, c'est à dire un signifié.

 

Image acoustique + représentation, signification

 

Si l'on prend l'exemple du mot table en Français, il évoque la représentation d'un meuble. Mais pour un étranger à la langue il n'évoquera rien. Donc, il faut ajouter, à la forme (signifiant) et au contenu (signifié) un troisième élé­ment extralinguistique :la réalité même.

 

L'image acoustique "table" évoque seulement une repré­sentation schématique de la chose. Il n'y a donc pas de rela­tion directe entre le signifiant et la réalité d'où la ligne en pointillé du schéma ci‑dessous.

 

 

 

 

 

Signifié

Concept

 

 

(objet mental)

 

 

 

Sens

 

 

 

 

 

 

 

 

Signifiant

_ _ _ _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _

Réalité

Image acoustique

 

 

 

Chose

 

 

 

 

Si on introduit le terme de référé, on introduit une relation entre le signifié et la chose (être ou objet) qui est la référence. Les "mots" réfèrent plus qu'ils ne les signifient ou les nomment.

 

Î

Nous pouvons représenter ainsi la conception traditionnel­le des relations entre ces trois éléments

 

 

 

Signifié

Concept

 

 

(objet mental)

 

 

Sens

 

 

 

 

Mot

 

 

 

 

 

Forme

_ _ _ _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _

Référé

 

 

 

 

 

 

 

La ligne en pointillée, entre la forme et le référé signifie que leur relation est indirecte. La forme est unie à son référé par l'intermédiaire de la signification conceptuelle  (sens) associée à l'une et à l'autre, mais indépendamment. Le mot résulte ainsi de la combinaison d'une forme donnée avec un sens donné.

 

Le stimulus est le monde de référence (réel ou imaginai­re). Le sujet doit faire une saisie mentale pour sélectionner un certain nombre d'éléments de la perception : tout ce qui est imaginé ou perçu n'est pas dit, c'est le "non‑dit" de Jacques LACAN. Nous avons ainsi le phénomène fondamental de la conceptualisation ou réduction sélective de la référence, d'après le schéma de Jacques LACAN

 

 

   a = objet

S(/A) = impossibilité

 

 

Imaginaire

(Concept)

 

 

 

S(/A)

 

Sens

 

 

Vrai

 

 

 

 

 

 

Réalité

Symbolique

_ _ _ _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _

Réel

 

 

Semblant a

 

 

 

 

a => objet

S(/A) => impossibilité

 

La fonction du signifiant est pour Jacques LACAN le fon­dement de la dimension du symbolique.

 

Le symbolique se dirigeant vers le réel nous démontre la vraie nature de l'objet a.

 

« L'imaginaire » tend vers le « symbolique », le « symbolique » vers le « réel », le « réel » vers l'imaginaire ».

 

L'« imaginaire » est conceptuel et le "symbolique" est du domaine de la signifiance. L'être humain est plus un effet de signifiant qu'il n'en serait la cause. Le langage reproduit la réalité.

 

On voit par cette analyse du langage, que pour rétablir la communication, lorsque celle-ci est perturbée, qu'il s'agis­se de troubles légers ou de gros troubles du langage, il faut agir sur la reconstitution du symbole, cette reconstitution étant le fait de la psychanalyse. Retrouver donc la structure

signifiante S2 et d'une manière concomitante, agir par l'intermédiaire de S1 ou structure mélodique. Il s'agit ainsi de retrouver le mot en tant qu'image acoustique et représentation, porteur de signification.

 

Dans le cadre de nos préoccupations, l'image acoustique nous renvoie à la perception phonémique à la base de la struc­turation du langage et de l'écoute, et par là même, au problè­me de latéralité au centre de nos préoccupations dans ce tra­vail, la latéralité comme principe organisateur dans l'utili­sation efficace des symétries fonctionnelles du corps dans l'es­pace dimensionnel et acoustique et de l'intégration mentale de cet espace.

 

C'est dans la rééducation du langage chez les aphasiques que tous ces principes trouvent leur application.

 

 

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©Yamina Guelouet