5. Conceptions physio-anatomiques du Dr. TOMATIS.

 

Pars 1

Chap 2 anat

5 – tomatis

 

Pour TOMATIS, il existe une donnée anatomique essentielle sur laquelle il s'appuie pour affirmer la latéralité auditive. Rappelons succinctement quelques observations personnelles du Dr. TOMATIS.

 

L'oreille a trois fonctions

- Elle amène au cerveau un potentiel électrique de charge qui lui permet de fonctionner.
- Elle détermine la verticalité de l'être.
- Elle permet le langage.

 



Cette troisième fonction pouvant d'ailleurs se décompo­ser schématiquement en trois actes :

 

• Sensoriels pur : entendre

• L'écoute impliquant une volonté sous jacente

• L'intégration ou traitement de l'information.

 

Pour assurer ces trois fonctions, l'oreille dispose de deux systèmes :

‑ le système de l'équilibration

- le système auditif.

 

Différents nerfs ou voies nerveuses interviennent.

 

Le nerf auditif qui est un nerf sensoriel, formé de deux parties : le nerf cochléaire et le nerf vestibulaire. Le nerf cochléaire, dont le ganglion d'origine est le ganglion de corti, recueille dans l'oreille interne les impressions auditi­ves et les transmet aux centres supérieurs.

 

Le nerf vestibulaire reçoit et conduit les impressions destinées au maintien de l'équilibre. Son ganglion d'origine est le ganglion de Scarpa et il se termine dans les noyaux de la zone vestibulaire du plancher du quatrième ventricule. Parmi les fibres qui naissent des noyaux de terminaison du nerf ves­tibulaire, certaines descendent dans la partie antérieure du cordon antérieur de la moelle où elles entrent dans la consti­tution du faisceau vestibulo ‑ spinal qui a un rôle dans la stati­que, l'équilibration et la posture.

 

Le nerf cochléaire est intéressant à étudier sur le plan phylogénétique : chez les animaux inférieurs, l'oreille sert surtout à tonifier. Elle fonctionne par une dynamo qui recharge le cerveau en potentiel électrique (Stanley JONES a calculé que nous avons besoin pour être actifs de recevoir 3 milliards d'informations/seconde pendant 4 heures et demi par jour et que, si nous supprimons les fonctions de l'oreille, nous perdons 60 à 90% des effets stimulateurs).

 

Pour TOMATIS, lorsque l'on stimule l'oreille, on joue par les différentes voies nerveuses aussi bien au niveau du cortex que l'on charge que sur la posture que l'on peut modi­fier. Ainsi, chaque fois que nous changeons de cortex en cap­tant les sons aigus par l'oreille, nous influençons le système vestibulo‑spinal qui joue un rôle dans la verticalité ce qui expliquerait l'amélioration du schéma corporel qu’enclenche cette rééducation.

 

Etudions maintenant le rôle du nerf pneumogastrique. Celui‑ci joue un rôle dans l'innervation de la membrane du tympan par le rameau anastomotique de la fosse jugulaire éga­lement appelé rameau auriculaire du pneumogastrique qui s'ac­corde sur une partie de son trajet à l'extrémité inférieure du facial intra pétreux (rameau du conduit auditif externe). De plus, il commande sur son trajet le pharynx, le larynx dont il assure une partie de l'innervation motrice et la branche du pneumogastrique responsable de la motricité du larynx est le récurrent qui a une particularité :

 

En effet, les trajets des récurrents droits et gauches ne sont pas identiques. En effet, le trajet du récurrent gauche est plus long que celui du récurrent droit (le récurrent droit se rendant directement au larynx alors que le récurrent gauche descend d'abord dans le thorax, fosse sous la crosse de l'aor­te puis remonte au larynx.

 

Le nerf pneumogastrique règle les mécanismes de l'oreil­le en fonction des humeurs. Ainsi selon le cas, l'oreille se montrera ouverte ou fermée à la communication. Ce nerf étant asymétrique quant à l'implantation de ses rameaux plus longs à gauche qu'à droite, les fibres gauches vont au niveau du larynx moteur induire un retard suffisant puisque s'installe une latéralité auditive, cette dernière apparaissant en fait par la projection extérieure des territoires asymétriques in­nervés et contrôlés par le vague.

 

En effet, lorsqu'un sujet écoute de l'oreille gauche, c'est à dire en utilisant les circuits longs, on note au cours du contrôle audio-phonatoire que l'articulation est moins préci­se, que le timbre de la voix s'éteint, que le discours est moins aisé. (Ces résultats du Dr. TOMATIS sont obtenus à partir de l'étude sur des musiciens). D'où la possibilité, en rétablis­sant l'écoute par l'oreille droite d'une part, et en condition­nant l'oreille par l'audition forcée et répétée de sons jusque là non entendus ou autrement entendus, on peut aboutir à une modification définitive de l'audition et de la phonation.

 

Il semble que le siège et le support de ce conditionnement soit le muscle de l'étrier et l'installation musculaire et li­gamentaire à laquelle cet organe est lié. Ceux ‑ ci sous l'in­fluence combinée de l'intensité et de la hauteur des sons ac­quièrent des modalités de fonctionnement dont l'étendue définit le conditionnement obtenu. Cette modification des mouvements de l'étrier est transmise ensuite par l'intermédiaire de l'organe de corti au cerveau.

 

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©Yamina Guelouet