Yamina Guelouet, PhD, MD, Psychiatre
Pars 1
Chap 3
C H A P I T R E III
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L'audition ou l’ouïe est la fonction sensorielle qui permet d'entendre le son. Les vibrations sonores se transmettent de l'air ambiant où elle sont captées, au cerveau où elles sont intégrées. L'appareil auditif est capable d'opérer l'analyse d'un son complexe. Cette analyse commencée dans l'oreille interne se poursuit dans les centres nerveux. Cette propriété analytique de l’ouïe l'oppose à la vision incapable d'isoler dans une couleur composée les couleurs simples composantes.
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L'oreille externe :appareil de réception
Le pavillon intervient dans
l'orientation auditive. Le conduit auditif externe conduit les sons au tympan
comme un tuyau sonore. Il présente une résonance pour une fréquence de 4000 Hz.
L'oreille
moyenne :appareil
de transmission
Le tympan vibre et met en mouvement la chaîne des osselets : mouvement du marteau qui se transmet à l'enclume qui en basculant enfonce l'étrier dans la fenêtre ovale. L'ensemble tympan ‑ osselets constitue un adaptateur d'impédance mécanique, permettant de transmettre l'énergie sonore presque intégralement à l'oreille interne.
Deux muscles relient les osselets à la paroi de l'oreille moyenne. Ils ont un rôle de protection : en effet, lorsque des sons intenses parviennent à l'oreille ils sont le siège d'une contraction réflexe qui en rigidifiant le tympan osselet augmente la résistance de ce système et réduit la transmission des pressions acoustiques vers l'oreille interne, empêchant la destruction des organes sensibles.
L'oreille interne : appareil de perception
Lorsque des vibrations sonores sont
transmises par l'étrier, il se produit dans l'oreille interne des mouvements
mécaniques qui grâce à l'organe de corti sont transformés en signal électrique.
L'analyse du signal est opérée au travers des différentes sections du limaçon.
Ainsi analysé, le signal est convoyé le long des voies nerveuses par des influx
nerveux successifs représentant l'intensité du passage, et par répartition dans
les fibres correspondantes aux zones de fréquence intéressées du limaçon. Le
codage aboutit aux régions les plus élevées de l'encéphale sous une
symbolisation où l'image du signal et sa correspondance électrique n'ont plus
cours. Dans l'intervalle d'un quart de seconde, les influx se répartissent sur
des zones différentes comme un tableau d'affichage, et cette carte va être
interprétée par rapport à des cartes semblables déjà emmagasinées par le
cerveau. Il y a donc un phénomène de mémorisation suivi d'un phénomène de corrélation qui constitue l'intégration
du cerveau en matière d'audition. Ces données rendent compte du travail
analytique de l'oreille et du rôle
intégratif du cerveau. Ils mettent aussi en garde contre cet anthropomorphisme
qui consisterait à considérer que les sons perçus aboutissent aux aires
cérébrales avec les mêmes paramètres que ceux des signaux acoustiques.
Avant de quitter ce chapitre il serait
intéressant, de comparer la conception classique de l'audition basée essentiellement
sur la transformation de phénomènes mécaniques par l'intermédiaire de la
chaîne des osselets en phénomènes électriques à celle du Dr. TOMATIS qui met
l'accent sur la vibration acoustique. Cette vibration est transmise à 1
'oreille moyenne à travers la membrane tympanique. Au moyen du cadre tympanique
ossifié (le sulcus tympani) la vibration se transmet à toute la boite
crânienne puis au labyrinthe osseux. Ce dernier transmet les impulsions à
l'appareil labyrinthique membraneux par l'intermédiaire de la coque osseuse
qui enserre cet organe et notamment de la lame spirale à laquelle est appendu
l'ensemble membraneux. Il n'y a pas de conduction liquidienne, mais les
mouvements liquidiens observés ne sont que la conséquence de l'activité de
l'appareil membraneux lui ‑ même activé par les phénomènes vibratoires
dus à la conduction osseuse. Cette conception parait intéressante dans la
mesure où elle prend en compte le phénomène vibratoire, dans son aspect
physique initial non seulement perçu par l'oreille, mais par tout le corps qui
vibre, qui constitue un tout vibrant dans l'espace. La méthode de rééducation
verbo‑tonale met en évidence le rôle du corps comme élément capital dans
l'audition de la parole.
Complexité physiologique et complexité
anatomique : (il y a cinq étapes de relais des messages sonores de complexité
croissante avec 25 000 neurones au ganglion de corti , 90 000 aux noyaux
cochléaires du mésencéphale, plus de 10 millions dans le cortex auditif ),
propriétés analytiques remarquables que ne possède pas la vision, font de
l'audition le dispositif le plus sensible et le plus élaboré dans le traitement
de l'information reçue. L'audition humaine et celle des animaux supérieurs est
apte à puiser dans un signal sonore des formes, à établir des relations entre
chaque partie (reconnaissance d'une mélodie après transposition, identification
des mots prononcés de façon différente) démontrant par là que l'information
sensorielle se fait selon des modalités très élaborées, faisant intervenir, le
passé, le contexte, l'inconscient du sujet. L'aptitude humaine à la
restauration phonémique illustre bien les aptitudes remarquables de l'audition. Jusque là, et malgré les formidables
progrès de la science et les efforts
entrepris dans ce sens, il n'a pas été possible de mettre au point un système
artificiel capable d'identifier correctement un vocabulaire parlé d'une
centaine de mots.