Manuel de détermination de quelques asymétries comportementales motrices, visuelles et auditives

Louis BASSOU

Thèse pour le doctorat de troisième cycle en Psychologie

UNIVERSITE DE TOULOUSE - LE MIRAIL (UER DES SCIENCES DU COMPORTEMENT ET DE L'EDUCATION)

avec la collaboration technique de Henri URGELL, acousticien

Sous la direction de J.CURIE et J.CAMBON

Toulouse, Novembre 1983

La mise au point technique des tests auditifs a été réalisée par H. URGELL, acousticien., Centre de correction auditive, U.D.S.M., 3 rue de Metz, 3100 TOULOUSE, L'appareil de détermination des asymétries auditives a été réalisé par N. Chauveau, Centre de Technologie biomédicale de Toulouse, INSERM SC 13, Hôtel Dieu, 31052 TOULOUSE

SOMMAIRE

Asymétries motrices …………………………………………………………………………..p7

Asymétries visuelles

Œil directeur …………………………………………………………………………………...p15

Convergence …………………………………………………………………………………..p 20

Stéréoscopie …………………………………………………………………………………...p 23

Prévalence sensorielle ………………………………………………………………………… p26

Asymétrie auditives

Discrimination sensorielle …………………………………………………………………… p 32

Discrimination séquentielle ………………………………………………………………….. p 35

Annexe

- Fiche de résultats

- Biographie

 


publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

 

Nous distinguons :

· une latéralité extériorisée traduisant la relation du sujet au monde soit par action ou réaction, soit par recherche de communication ou d’information – e.g : nous utilisons la main droite pour écrire, le pied droit pour frapper un ballon et l’œil droit pour viser,

· d’une latéralité intériorisée traduisant la relation d’intériorisation par le sujet des données extérieures du monde environnant dans un but de connaissance ou d’action intellectuelle – e.g : utilisation préférentielle d’une voie sensorielle : oreille droite ® hémisphère gauche ou hémichamp visuel droit ® hémisphère gauche pour les données verbales – ou d’une voie motrice prévalence d’une main effectuant simultanément la même tâche que l’autre main.

· Les tests de latéralité classiques permettent de déterminer la latéralité extériorisée.

Consulter pour cela, entre autres, Auzias ( 1975), Oldfield ( 1971) ; Zazzo ( 1958 ).

· Les tests d’asymétries comportementales perceptives et motrices mettent en évidence les voies sensorielles et motrices privilégiées lors de l’intériorisation des données.

Les asymétries comportementales concernent les deux organes symétriques simultanément mais sans compétition d’une voie par rapport à l’autre ( sauf pour le test manuel).

Elles sont considérées :

- comme des indicateurs de fait de spécialisation hémisphérique ;

- comme pouvant varier, chez certains sujets, selon le moment particulier et la tâche proposée, d’ou passation avant et après tout test cognitif avec lequel  elles sont mises en relation ;

- comme indiquant une direction d’asymétrie et non un degré d’asymétrie et a fortiori un niveau de performance ;

- comme devant être adaptées au test cognitif avec lequel elles sont mises en relation ( asymétrie auditive essentiellement).

 Elles doivent être de courte durée : au-delà de quelques secondes s’installes des stratégies complémentaires ou de compensation, ou de détour, ……Recommencer le test à quelques heures ou jours d’intervalle plutôt que de persister dans une détermination qui s’avère laborieuse.

Elles déterminent avant tout des comportements individuels, même si elles peuvent servir  à différencier des groupes.

Elles exigent du sujet action volontaire et attention sélective.

Les tests proposés ne sont pas étalonnés. Nous notons dans chaque cas  les fréquences constatées dans notre échantillon. Ces fréquences n’ont de valeur que comparative.

L’ordre de passation peut-être le suivant :

-     Test visuel

- œil directeur,
- œil prévalent
- convergence,
- stéréoscopie,

- prévalence sensorielle.

-        Test manuel

- Conditions de vision,
- yeux bandés.
-      Test auditif
- discrimination sensorielle,
- discrimination séquentielle.

 

 

ASYMETRIES MOTRICES

La motricité peut se développer dans l'espace ''phénoménal'' accomplissement d'une tâche familière avec anticipation ''habituelle'', ou dans l'espace objectif : mouvement abstrait à composer, avec anti­cipation à créer de toute pièce et « intentionnalité motrice », program­me correspondant à une représentation interne du but et des moyens de l'atteindre.

Bien que la séparation entre les deux types de mouvements ne soit pas aussi nette, nous pouvons, en faisant cette distinction, marquer la différence entre des tests qui établiront la prévalence motrice latérale à partir de gestes assez familiers.(Zazzo, 1958 ; Auzias, 1975) ou à partir de la perception qu'a le sujet de sa propre latéralité (questionnaire d'Oldfield, 1971) et des tests qui permettront une approche de l'asymétrie comportementale motrice traduisant un fait de spécialisation hémisphérique.

On déterminera dans un premier temps la latéralité d'usage (utilisation préférentielle d'une main).

L'asymétrie comportementale est appréciée ensuite en imposant au sujet des mouvements asymétriques et simultanés des deux mains : mouvements de rotation exigeant, selon les cas, l'intervention d'une représentation imagée ou audio- articulatoire et des feed- backs visuels et/ou proprioceptifs.

 

L'asymétrie comportementale motrice pourra se traduire :

a) par un démarrage plus rapide d'une main par rapport à l'autre - le temps de réaction noté sera un indice supplémentaire d'activation privilégiée de cette main ;

b) par une plus grande rapidité d'une main, par rapport à l’autre, à effectuer une rotation.

 

1. Pour tenter de découvrir le rôle de la vision (accompagnée d'une verbalisation implicite parfois, de l'absence de vision rempla­cée par une verbalisation implicite et/ou une perception kines­thésique et/ou proprioceptive ;
2. Pour tenter d'approcher le comportement asymétrique de démar­rage de l'action ;
3. Pour tenter de déterminer le rôle du sens de rotation dans la performance dynamique et cinématique du mouvement ; il est demandé au sujet d'effectuer le test avec ou sans appui visuel (yeux bandés), en rotation de sens direct ou indirect.

L'appareil peut être utilisé différemment selon les objectifs visés :

- par exemple, les 2 disques seront placés verticalement au lieu de rester horizontaux ;

- la durée de test sera supérieure à 15 secondes ;

- les mouvements simultanés seront symétriques ;
- la performance unimanuelle sera déterminée à partir de mouvements successifs et alternés des mains ;

- dans les mouvements simultanés asymétriques, les changements de sens d'une main seront enregistrés ;

 - etc……

Le test permet

- soit la définition de groupes dans l'échantillon droitiers, gauchers, ambidextres
- soit l'étude clinique d'un sujet singulier - en ce cas le test peut se prolonger en modifiant les modalités de passation ;
- soit une mise en relation des résultats avec ceux obtenus à partir des tests d'asymétries perceptives.

LATERALITE MANUELLE

A. BUT

Le but n'étant pas de rechercher de manière précise et quanti­fiée une latéralité d'usage ou graphique mais de vérifier quelle est la main utilisée le plus souvent dans ces deux cas, il sera procédé à une détermination rapide des 2 latéralités.

B. MODALITES

- Latéralité d’usage (1)

- gommer une croix dessinée au crayon => main utilisée
- brosser le vêtement :  => main utilisée           
- visser un écrou sur la vis  => main qui soutient, main qui agit
- mimer l'allumage d'une allumette  => main qui soutient, main qui agit             

S'il y a incertitude quant à la main utilisé, continuer par quelques items supplémentaires (vider un compte- gouttes ; transvaser l'eau d'un tube dans l'autre, etc ... cf. Auzias

- latéralité graphique (1)

- écriture : « Avec quelle main écris- tu ? » « Ecris ton non, sur la feuille ». 

                 « As- tu toujours écrit avec cette main ? »

Noter le cas échéant :

- la position de la main par rapport à la table (demi- supination ; intermédiaire ; pronation)
- le changement de main et à quelle époque de la vie du sujet.

- dessin : « dessine un arbre. N’importe lequel. »

Noter la main utilisée et sa position particulière le cas échéant.

C. NOTATION :

Utilisation de la main droite ou de la main gauche .L'ambidextrie éventuelle ne peut être décelée dans des conditions aussi sommaires.

items choisis parmi ceux proposés par N. AUZIAS :enfants droitiers, enfants gauchers : une épreuve de latéralité usuelle, Delachaux et Niestlé , 1975.

ASYMETRIES MOTRICES

A. BUT

Déterminer la prévalence fonctionnelle d’une main par rapport à l'autre, les deux mains exécutant simultanément la même tâche, sous conditions spécifiques : rotation dans le sens direct (sens de rotation des aiguilles d'une montre) ou indirect, avec ou sans l'aide de la vision.

B. MATERIEL

Le sujet doit faire tourner un disque de la main droite et un autre de la main gauche dans le plan horizontal (ou vertical). (1)

Au départ les repères d et i des disques sont placés par l'ex­périmentateur face à un repère fixe du socle : d pour le sens direct, i pour le sens indirect, ceci pour faciliter le démarrage, ramener la main vers soi étant plus facile que l'éloigner.

L'appareil est branché sur un système électronique (modèle BC II) qui donne le signal de départ :

- soit par allumage d'une lampe située face au sujet,
- soit par signal sonore lorsque le sujet travaille les yeux bandés.

Le signal de départ déclenche un chronoscope qui s’arrête dès le démarrage du ler disque : nous avons le temps de réaction du sujet soit au top visuel, soit au top sonore.

Le démarrage du ler disque allume une lampe au- dessus du compte-­tours correspondant à ce disque: nous savons quelle est la main qui a démarré en premier.

Le mouvement de rotation de chaque disque est enregistré en dixièmes de tour. Un mécanisme empêche le comptage du mouvement inverse à celui demandé : e,g si les 2 disques doivent tourner simultanément en sens direct, tout mouvement de sens indirect n'est pas enregistré.

Les deux compte- tours s'arrêtent automatiquement 15 secondes après le signal de départ pour éviter tout enregistrement inopportun dû au manque de réaction du sujet face à la consigne d'arrêt, à la force centrifuge des disques lancés et lâchés d'un seul cour, par exemple.

Schéma simplifié du dispositif  mécanique de rotation :

Diamètre des disques : 150 mm ;des boutons d'entraînement 15 mm.
Distance entre les centres des 2 disques : 190 mm.
Les plaques A et B supportant les disques peuvent se relever pour un fonctionnement vertical, le cas échéant. Le dispositif est relié au système électronique ( modèle BC II) qui assure toutes les mesures et fonctions de détermination.

cette idée de dispositif nous a été fournie par J. Cohen et J. Slack, Recherches sur la latéralité manuelle., Journal de Psychologie Normale et Pathologique, 1976, 2, 189- 208

 

 

C. MODALITES

Le sujet se place debout devant l’appareil posé sur une table. Veiller à ce que la table ne soit ni trop basse (bras, avant- bras en extension, disques tenus du bout des doigts), ni trop haute (bras avant- bras horizontaux). La position idéale est bras, avant- bras légèrement fléchis et à 45° environ de l'axe du corps au moment du démarrage.

Commencer par le test n° l , plus facile puisque la vision favorise la compréhension de la consigne pour la majorité des sujets.

Test- 1 : démarrage au signal visuel

ler essai :            les 2 disques tournent simultanément  dans le sens direct.

2° essai :             les 2 disques tournent simultanément dans le sens indirect.

Consigne : « Tu feras tourner ces deux disques, en même temps, dans le même sens, vers la droite ou la gauche, de ce côté- ci » , celui-ci avec ta main droite, celui- là avec ta main gauche. Tu ne dis rien et tu essaies d'aller le plus vite possible. Voyons, essaies pour voir si tu as compris".

Si la consigne n’est pas comprise (vérification sur 2- 3 tours max ) aider le sujet à déplacer ses deux mains correctement dans le sens désiré.

"Bien, maintenant tu vas démarrer dès que la petite lampe, ici, s’allumera. Tu peux regarder les disques tourner, je te dirai lorsque tu devras t’arrêter. »

« Tu es prêt ? » = signal préparatoire (S.P)

Le sujet prend les boutons les boutons d’entraînement des 2 disques entre ses doigts et attend le signal de départ visuel donné 4 secondes après S.P.                                                                 

Après 15 secondes, les compte- tours étant arrêtés automatiquement, le sujet est informé que l'essai est terminé, qu'il peut lâcher les boutons et détendre ses muscles tout en restant devant l’appareil.

Test 2 :

Consigne : "Maintenant tu vas faire tourner les disques, le plus vite possible, comme tout à l’heure mais les yeux bandés. Tu démarreras dès que tu entendras ce petit signal sonore''.

Faire entendre le signal au sujet pour éviter tout effet de surprise éventuel ou toute confusion avec des bruits environnants.

Un bandeau en tissu noir est placé devant les yeux du sujet qui, au préalable, a saisi entre ses doigts les deux boutons d'entraî­nement des disques.

La procédure qui suit est la même que pour le test n° 1. Les tests 1 et 2 pourront être passés plusieurs fois avec modifi­cation de l’ordre des essais intra- tests.

 

D. COMPORTEMENTS OBSERVABLES

- rotation continue, régulière d'une main ;

- rotation continue, régulière des 2 mains ;

- arrêt de la rotation d'une main s'accompagnant parfois ;

     - d'une rotation en sens inverse de celle demandée.

L’expérimentateur aide alors la main (ou les mains) du sujet à reprendre la bonne rotation sans interrompre l’essai.

Noter la difficulté.

           - crispations des doigts ou du bras ; soubresauts ;

           - perte du contrôle du bouton d’entraînement ;

           - corps légèrement penché d’un côté suivant le sens de rotation ;

           - regard porté sur le disque droit, ou gauche, ou sur la partie centrale du dispositif ou hors dispositif dans le test n°1 ;

           - verbalisations externes parfois telles que « c’est difficile » et plus fréquemment « je sens que je vais plus vite avec cette main » (exclusivement main droite dans notre échantillon).

 

E. NOTATION:

Pour chaque condition expérimentale ( tests 1 et 2) nous notons :

-       le nombre de tours, au 1/10, pendant 15 secondes, pour main droite et main gauche ;

-       la main qui a démarré en 1er ;

-       le temps de réaction du sujet = temps écoulé entre le signal de départ ( visuel ou sonore ) et le premier démarrage d’un des 2 disques.

-       connaissant le nombre de tours effectués pendant 15 secondes, nous pouvons calculer le temps moyen nécessaire à chaque main pour réaliser un tour de disque. En déduire la prévalence d'une main ou l'ambidextrie.

 

F. FREQUENCES RELEVEES : Si nous retenons (dans notre échantillon de 10 et 11- 8 ans)

- les niveaux de performances :

Le nombre de Tours oscille, selon les sujets, entre 20 et 40 pour la main droite (droitiers d’usage) ; entre 30 et 35 pour la main gauche (gauchers d'usage) avec dans ce groupe deux sujets ayant un maximum de 20 tours.

- les écarts de performances entre les deux mains :

Ils varient de 0 à 8 tours en moyenne chez les droitiers, de 0 à 3 tours seulement chez les gauchers d’usage avec parfois dans ce groupe apparition chez certains d’une dominance droite, peu marquée ( max 4 tours) mais constatée sur tous les essais.

 

G. EXEMPLE :

Sujet 1. – 10 ans – droitier d’usage et graphique.

 

Nombres de tours

Temps de réaction

démarrage

m.g

m.d

Test n°1

- sens direct

27,9

32,0

.86

G

Signal visuel

         
 

- sens indirect

28,8

32,80

.92

G

Test n°2

- sens direct

29,3

29,3

1-14

D

Signal sonore

         

(yeux bandés)

- sens indirect

28,7

30,2

1-26

D

Dans les conditions du test, ce sujet est droitier, la vision favorisant la dominance droite. Les temps de réaction plus faibles dans le test n°1 tendent à confirmer cette constatation.

Mais cette dominance droite n’est pas nettement marquée ( 4 tours de plus pour la main droite au test n°1) et même tendrait à disparaître sans le secours de la vision.

Si nous nous intéressons au temps moyen nécessaire à chaque main pour réaliser un tour de disque, nous avons pour ce sujet n°1.

m.G.

m.D.

0.54 s

0.47 s

0.52 s

0.46 s

0.51 s

0.51 s

0.52 s

0.50 s

 

ASYMETRIES VISUELLES

Conscients du danger que représente une schématisation excessive lorsqu'on sait combien sont imbriqués les phénomènes, nous avons vou­lu marquer tout de même, une séparation nette entre ce que nous con­sidérons, dans l'acte visuel, comme dépendant de la composante mo­trice et comme dépendant de la composante perceptive.

· Les tests proposés sont différenciés en fonction de cette distinction.

· Les conditions de passation se veulent proches de celles rencontrées dans toute tâche cognitive : vision de près, binoculaire, en champ fovéal (ou  périfovéal).

· La vision binoculaire convergente est privilégiée pour deux raisons :

- la « dominance » oculaire est très tardive, la fovéa directrice étant la dernière à se mettre en place ;

- avec la convergence se développe le faisceau direct des fibres nerveuses alors qu'elles étaient originel­lement croisées.

· Tous les tests sont passés avec acuité visuelle corrigée éventuellement.

· Aucun test oculaire ne fait intervenir directement une main.

Les tests déterminent :

- une prévalence motrice : œil directeur (œil de visée) ;

- une asymétrie comportementale visuelle : œil prévalent en convergence.

Hypothèse d'un effet d’attention sélective hémisphérique : lors d'une tâche visuelle la fovéa de l’œil prévalent se règle en fonction de « l’attente hémisphérique" étant entendu qu'il s'agit d’une attente d'information dans le but, avant tout, d'un traitement, d’une "intériorisation" et non dans le but d'une extériorisation réflexe sous forme de réaction musculaire ;

-    un niveau de stéréoscopie (vision du relief) :

    détermination de la qualité du processus de binocularisation ;

-   une prévalence sensorielle : voie visuelle la plus apte à transmettre et à apprécier rapidement un influx lumineux­

ŒIL DIRECTEUR

A. BUT

Déterminer :

- l’œil directeur, en vision de près, sans intervention visuo- motrice manuelle, les deux yeux ouverts ;

- l’importance de l’écart de déviation visuelle pour l’œil non directeur.

 

B. MATERIEL

     Dans le plan fronto- parallèle et à 10 cm environ des yeux du sujet une plaque rectangulaire ( en mm = 400x100) en plexiglas transparent munie d’un index vertical ( trait noir de 1 mm) peut être déplacée en translation droite-gauche le long d’une règle graduée, en mm,(non visible par le sujet), de part et d’autre d’un zéro correspondant à l’axe de symétrie de l’appareil et à l’axe visuel du sujet regardant droit devant, la tête légèrement immobilisée entre un mentonnière et deux serre-tête latéraux.

Dans un plan parallèle à la plaque et à 40 cm du sujet une bande horizontale blanche, sans reflets, est graduée tous les 15 mm, avec des chiffres ( 1 ; 2 ; 3…) et de lettres ( A ;B ;C….) respectivement à droite et à gauche à partir d’un zéro correspondant à l’axe de symétrie de l’appareil. Chaque intervalle soutient un angle visuel horizontal d’environ 2 °15.

 

C. MODALITES

- éclairage ambiant normal

- le sujet est assis face à l’appareil réglé pour que le plan visuel horizontal coïncide avec la bande horizontale graduée ;

- la tête est légèrement immobilisée.

Test n°1

«  Tu ne bouges plus la  tête. Tu gardes les deux yeux ouverts ».

Le vérifier.

«  Avec tes deux mains tu déplaces le transparent qui est devant tes yeux pour que la ligne noire (l’index) soit face au zéro que tu vois sur la plaque du fond ».

Aider si nécessaire le sujet à placer ses mains aux extrémités de la plaque.

Le sujet déplace l'index.

Noter l’œil. directeur :

-         droit si le déplacement est fait vers la droite,

-         gauche, vers la gauche.

. la distance d1, en mm, du déplacement du repère par rapport au zéro de l'appareil (lecture faite au niveau de la partie inférieure du transparent).

Test n° 2

« Tu ne bouges toujours pas la tête, tu poses tes mains sur tes jambes".

L’examinateur place un cache opaque ( carton semi-rigide) devant l’œil non directeur.

« Est- ce que la ligne noire (index) est face au zéro ? »

L’affirmation confirme :

- l’œil directeur, puisque non déplacement ;

- l'immobilisation de la tête.

''Tu ne bouges toujours pas''.

Le cache est déplacé devant l’autre l’œil ( donc l’œil directeur).

"La ligne noire (index) est- elle face au zéro ? « Non ».

« Tu vas me dire devant quelle graduation tu la vois ».

Le sujet doit citer une lettre si son œil directeur est gauche, un chiffre si l’œil directeur est droit.

Noter la distance d 2 , en mm = nombre d'intervalles x 15 correspondant à l'écart de déviation obtenu sur l’œil non directeur.

 

D. COMPORTEMENTS OBSERVABLES

- avec le cache devant œil directeur, certains sujets regardant droit devant ne voient plus l’index, en particulier si la déviation est très importante. Répéter alors la consigne de ne pas bouger la tête et apporter une aide en précisant que la ligne noire ( index ) se trouve de tel côté (des lettres pour œil    gauche directeur, des chiffres pour œil droit).­

- une diplopie empêche la réalisation du test par certains su­jets présentant une exophorie se traduisant ici par un manque de con­vergence. Ils voient un double index et ont tendance à reculer la tête pour n’en voir plus qu’un. Ne pas insister.

- Noter la diplopie,

Déterminer l’œil directeur par la méthode du sighting- test : le sujet, les 2 yeux ouverts tient à bout de bras un carton percé, en son centre, d'un trou. Il approche le carton de ses yeux pour voir au travers du trou. Noter l’œil vers lequel le trou s'est approché.

 

E. NOTATION

· Noter :

- l’œil directeur en vision de près ;

- les distances d 1 et d 2 donnant un ordre de grandeur de la déviation sur œil non directeur (d 2 > d1)

· Evaluer un angle visuel de déviation pour les deux yeux (relatif à l’appareil et aux conditions de l’expérimentation, donc de simple valeur indicative).

Voir dans l'exemple un modèle de calcul.

 

F. FREQUENCES RELEVEES

- Pas de variabilité intra- individuelle au plan détermination de l’œil directeur : un sujet à œil droit directeur est déterminé comme droitier dans toutes les passations - de même pour l’œil gau­che directeur. Le test est donc fiable.

Nous avons trouvé 25 % de droitiers manuels à œil gauche directeur dans notre population.

- Par contre des variations apparaissent concernant l'angle visuel de déviation selon le moment de passation du test, le type de tâche accomplie auparavant (avant ou après une tâche demandant une plus for­te attention visuelle par exemple).

Dans l'ensemble, nous avons un angle visuel de déviation variant de 86° à 88° environ pour l’œil directeur, de 70° à 80° environ pour l’œil non directeur, avec dans ce cas des différences interindividuelles parfois importantes.

- Nous pouvons trouver des sujets ( 2 ( sur 155) appartenant au groupe 10 ans - œil gauche convergent) qui présentent un alignement binoculaire différent de l'alignement monoculaire obtenu en pla­çant le cache devant l’œil directeur : l'angle visuel de déviation de l’œil non directeur est anormalement plus grand chez eux que celui de l’œil directeur.

Par exemple : Sujet à œil droit directeur, à bonne vision stéréoscopique.

angle visuel de déviation œil non directeur D = 79°8

angle visuel de déviation œil non directeur G = 83°1

Il y a donc eu repositionnement de l’œil gauche quand le cache a été placé devant l’œil droit.

Nous émettons l’hypothèse que ce sujet ( comme le 2° d’ailleurs ) en est encore au stade de la préparation à la binocularisation, celle- ci n’étant pas encore fixée de manière franche et stable. Dès qu’elle le sera, si le problème n’est que d’ordre fonctionnel et non pathologique comme cela paraît être le cas ici, les alignements visuels conserveront leur direction en passant de la binocularisation à la monocularisation.

 

G. EXEMPLE

Exemple de détermination des angles visuels de déviation :

OO représente l’axe de symétrie de l’appareil.
Sujet à œil droit directeur plaçant l’index à 13 mm du zéro de l’appareil et voyant l’index en 10 lorsque l’œil directeur droit est fermé.
Angles visuels de déviation :

  • -         sur œil directeur droit :  dir.
  • -         sur œil gauche :

tg dir =                   dir = 87°5               tg =  =                 = 65,5 °

Ce sujet est à œil droit directeur, très nettement par rapport à l’œil gauche.

 

 

 

CONVERGENCE OCULAIRE

Test de convergence

Amplitude de triangulation

A.     BUT

Déterminer :

-         quel est l’œil prévalent en convergence,
-         quelle est la position du punctum proximum de convergence ( P.P.C) et la qualité de la reprise de l’alignement binoculaire après sa rupture.

B.     MATERIEL

· une source lumineuse ponctuelle mobile ( stylo – lampe)
· une règle graduée dont une extrémité est placée sur le dos du nez du sujet, entre les deux yeux.

C.     MODALITES

· Eclairage ambiant normal
· Verres correcteurs conservés
· Partir d’une distance supérieure à la « distance d’Harmon » (longueur de l’avant bras de la jonction pouce-index à la pointe du coude.)
· Approcher la lumière et observer la convergence des deux yeux en repérant les reflets cornéens.
-         ne pas diriger directement le faisceau lumineux sur les yeux ( risques d’irritation :picotements….) mais présenter la lumière passant par le diffuseur translucide.
· Remarquer à quelle distance l’un deux yeux ( ou les deux ) perd la fixation ( point de bris ) puis celle ou les deux yeux reprenne la fixation ( point de recouvrement ) lorsque la lumière s’éloigne.

IMPORTANT

- Procéder à plusieurs essais.

· Pour toute tentative de mise en relation avec une tâche cognitive faire une détermination avant puis après la tâche.

D.     CONSIGNE

«  Un point lumineux va s’approcher de tes yeux.

Tu ne risque rien. Tu vas suivre cette lumière avec tes deux yeux le plus que tu pourras. Tu vas sûrement loucher, mais c’est tout à fait normal ».

E.      COMPORTEMENTS OBSERVABLES

Bris :

-         d’un œil,

-         alternant :de l’un ou de l’autre,

-         des 2 ( évasement )

-         pas de bris.

Recouvrement :

-         de l’œil qui a brisé,

-         des 2,

-         pas de recouvrement.

distance : (racine du nez au point de bris )

-         mesurable ou non ( pas de bris),

-         recouvrement à la même distance que le bris,

-         recouvrement plus loin que le bris.

F.NOTATION

Noter :

-         l’œil prévalent en convergence :œil qui continue à fixer après bris du premier ;

-         l’ambiocularité si les deux yeux arrivent à converger ensemble sans point de bris ;

-         la distance sans point de bris ;

-         la distance du point de recouvrement ;

-         éventuellement la présence, au départ, d’un léger strabisme ou, pendant la passation de petits mouvements oscillatoires et saccadés des globes oculaires ( nystagmus).

G. NORMES

-         bris à environ 5 cm de la racine du nez ( 3 cm parfois chez des jeunes sujets) ;

-         recouvrement de 8 cm ;

-         pour les droitiers, l’œil gauche perd sa fixation en deçà du P.P.C.

-         constaté sur deux populations différentes d’enfants de 10 ans et 11-6 ans (droitiers d’usage) :

-         même proportion d’œil droit convergent et d’ambiocularité.

                                                                                                     

Exemples 

 

VISION STEREOSCOPIQUE

Mouche stéréoscopique

Point de Wirt

A.     BUT

Sans interposition d’appareils, de lentilles ou de prismes

· Vérifier et apprécier la vision binoculaire ;

· Evaluer le sens stéréoscopique en vision périphérique et de prés ( test de la Mouche) ;

· Evaluer l’acuité stéréoscopique en vision centrale de prés ( point de Wirt).

B. MATERIEL

· Photo polarisée d’une mouche formée de deux pellicules superposées décalées et polarisées l’une à 45°, l’autre à 135°, l’une étant vue par l’œil droit, l’autre par l’œil gauche grâce aux lunettes avec filtres polarisés correspondants. C’est la fusion des deux images qui donne une impression de relief. S’il y a vision monoculaire une seule image est perçue, d’ou absence de relief.

·Photo polarisée d’un point parmi un ensemble de 4 points et dans une série de 9 figures - Test de Wirt- même principe de polarité que ci- dessus.

C. MODALITES

-         éclairage ambiant normal ;

-         placer les filtres polarisants devant les yeux du sujet qui garde ses verres correcteurs le cas échéant ;

-         présenter le carte, verticalement, à 40 cm environ du sujet.

D. CONSIGNES

Test de la Mouche : Tu vois cette mouche

« Tu vas attraper ses ailes avec tes doigts ».

Test de Wirt :

Regarde les quatre points du dessin n°1

« Tu vas me dire quel est le point qui te paraît soulevé par rapport aux autres. »

On procède de même pour les 8 ensembles de points suivants ou bien l’on arrête l’examen lorsque le sujet fait deux erreurs consécutives ou déclare voir tous les points sur le même plan.

E. COMPORTEMENTS OBSERVABLES

Test de la Mouche :

-         mouche soulevée : pouce et index opposés essaient de saisir les ailes sans toucher à la carte ;

-         mouche à plat : la mouche apparaît sans relief comme une photographie ordinaire :les doigts touchent le papier ;

-         mouche apparaissant dédoublée :assez rare ( diplopie) ;

-         une réaction instinctivement répulsive ne laisserait aucun doute quant à la possibilité d’interpréter un effet stéréoscopique ( nous ne l’avons pas rencontrée chez nos sujet de 10 et 11-6 ans).

Test de Wirt :

-         les quatre points d’un ensemble étant disposés aux points cardinaux, le sujet peut manifester quelque difficulté à verbaliser la position du point en plan avant ( par exemple : »c’est celui de droite qui me paraît soulevé »).Lui demander alors de désigner du doigt le point concerné.

-         lorsque la difficulté grandit, le sujet penche la tête ou la déplace latéralement à la recherche du relief. Il hésite avant de répondre.

F. NOTATION

Test de la mouche :

-         mouche soulevée :vision binoculaire

-         mouche à plat :vision monoculaire

Noter, si on le désire, la distance de soulèvement, sa rapidité.

Test de Wirt : se référer au tableau fourni avec le matériel.

L’acuité stéréoscopique, à 40 cm, pourra varier de 800 secondes d’arc pour le test n°1 à 40secondes d’arc pour le test n°9.

G.     NORMES

- le sujet pince les ailes de la mouche à une distance de 3 à 5 cm de la carte.

- l’ensemble des 9 tests du Wirt est bien perçu par la majorité des jeunes enfants bien qu’à partir du test n°7 l’épreuve devienne difficile.

H.     EXEMPLE

Sujet 1 :

-         pince les ailes à 3 cm de la carte ® bonne vision binoculaire en vision périphérique et de prés,

-         perçoit 8 points en plan avant sur 9 ® bonne acuité stéréoscopique en vision centrale de prés, donc bonne vision binoculaire d’ensemble.

Sujet 2 :

-         place ses doigts sur la carte pour attraper les ailes de la mouche,

-         ne perçoit qu’un point en plan avant sur 9.

Nous pouvons suspecter chez ce sujet 2 une suppression oculaire : un seul œil semble utilisé.

                                                                             PREVALENCE  SENSORIELLE

A. BUT

Déterminer l’œil prévalent au plan sensoriel, ou pour être plus précis, l'ensemble capteur (cellules rétiniennes) –intégrateur-­analyseur le plus apte à recevoir et traiter 1’information la plus élémentaire : la lumière. Cet ensemble constituerait le canal privilégié par lequel l'informa­tion lumineuse circulerait le plus rapidement et avec le moins de déformations.

B.     MATERIEL

Le système utilisé permet la mise en place d'une biocularité :les deux yeux voient en même temps mais sans possibilité de fusion. On peut alors facilement mettre en évidence l’œil le plus sensible au stimulus.

Pour cela, un ensemble de 2 filtres polarisés - à polarisation inverse­- est vu à l'aide de lunettes à verres polarisés le verre droit étant de même polarisation que le filtre haut de l'appareil, le verre gauche

de même polarisation que le filtre bas.

Les filtres sont disposés l'un sous l'autre pour éliminer un éventuel rôle de l’œil directeur (ou de l’œil prévalent en convergence ?) dans la recherche de l'information et, qui pourrait se traduire par un

déplacement latéral droit ou gauche de la tête perturbant ainsi la vision simultanée des 2 filtres par les deux yeux.

Une lettre 0 (caractère Letraset - 8mm) est disposée au centre des deux filtres : elles fixent l'attention du sujet sur les plages lumi­neuses,

C.     MODALITES

Poser l'appareil sur une table en évitant les ombres portées ou un éclairage direct trop violent.

CONSIGNE : ''Tu vas mettre ces lunettes. C'est comme des lunettes de soleil. Je vais allumer l'appareil. Tu me diras lequel des deux carrés - en haut ou en bas - te paraît le plus éclairé. Tu réponds le plus vite possible''.

     Le sujet, muni de ses lunettes, se place à 40 cm environ, face à l'appareil.

L'expérimentateur allume la lampe et pose la question :

                                      « en haut ou en bas ? »

Au bout de 2 secondes la lampe est éteinte, que le sujet ait répondu ou non. Passé ce délai, la fusion risque d'avoir lieu et la discrimi­nation n’est plus possible.

Demander que le choix soit fait pour une des plages mais sans insister.

Il faut éviter, autant que possible, que le choix forcé n’incite le sujet, hésitant ou sans prévalence oculaire, à donner une réponse au hasard.

Surveiller la distance de vision :40 cm environ.

Replacer le sujet à la distance voulue s'il y a eu déplacement après un essai.

L’expérience est recommencée une deuxième fois, à quelques secondes d'intervalle (2 essais doivent suffire). S'il y a indécision, un ou deux essais supplémentaires peuvent être tentés.

D. COMPORTEMENTS OBSERVABLES

- un choix net, rapide, pour une plage lumineuse correspondant à l’œil droit ou gauche.

- une hésitation avec détermination dès le deuxième essai.

- une alternance des réponses sur les 3 ou 4 essais.

- une impossibilité à détecter une différence d'éclairement.

- un lent et léger mouvement de va et vient de la tête (d’un fil­tre vers l'autre) chez certains sujets. (un déplacement horizontal droit ou gauche est assez rare et s'il survient est de faible amplitu­de).

-         une difficulté à verbaliser la position : faire désigner du doigt la plage qui parait la plus éclairée.

E. NOTATION

Noter pour chaque essai :

-         la prévalence (si elle existe) droite (la plage du haut parait plus claire) ou gauche (la plage du bas parait plus claire).

-         l'absence de choix.

     Après les deux (ou éventuellement quatre) essais ne retenir comme œil prévalent au plan sensoriel que l’œil pour lequel la réponse a été rapide, franche, sans ambiguïté.

Sinon noter : -  soit l'alternance dans le choix

-       soit l'absence de choix, et éventuellement les hésitations, mouvements de tête, modifications de posture.

F. FREQUENCES RELEVEES

Près de 80 % de prévalence droite dans l'échantillon.

 

Appareil de détermination de la sensibilité rétinienne :

les filtres des deux plages lumineuses sont de polarisation inverse comme est inversée la polarisation des verres des lunettes que doit porter le sujet de telle sorte que filtre haut et verre droit d’une part et filtre bas et verre gauche d'autre part ont même polarisation.
Le sujet à œil droit prévalent au plan sensoriel verra la plage lu­mineuse du haut plus éclairée.
C'est la plage du bas qui paraîtra plus claire au sujet à œil gauche prévalent.
L’appareil est vu de côté en A, de face en B.
Les cotes sont données en mm.

 

ASYMETRIES AUDITIVES

Premier test. Avec quelle oreille le sujet vise- t- il le son ?

Le sujet est debout devant une table sur laquelle se trouve une montre à mécanisme horloger. On lui demande de se pencher pour écouter et entendre le ''tic- tac'' de la montre qu'il ne peut prendre entre ses mains.

On note l'oreille qui s'est approchée de la montre, la distance d’approche.

Le test renseigne autant sur la visée que sur la qualité de l'acuité auditive : on détecte ainsi (bien que sommairement) les sujets présentant des problèmes d’acuité auditive.

Test d’asymétries comportementales auditives

Les tests proposent deux niveaux de détermination :

- l'un de direction : test de discrimination sensorielle

Il détermine, par la mesure du seuil de discrimination le pouvoir séparateur des deux voies auditives, et, par comparaison, celle des deux qui est la plus efficiente.

Nous émettons l'hypothèse que cette voie préférentiel1e est celle qui est le plus couramment uti1isée par le sujet sous condition d'attention sélective ;

- l'autre beaucoup plus central : test discrimination séquentielle.

La structure sonore proposée peut être appréhendée de manière, soit globale, soit analytique.

Une voie auditive paraît privilégiée.

Nous émettons l’hypothèse que cette voie auditive privilégiée met en relation la structure sonore avec l’hémisphère cérébral le plus apte à assurer le traitement de l’information        .

Les tests

- utilisent un matériel neutre : clics sonores dont on fait varier les aspects temporels de succession

- donnent accès à l'information aux deux oreilles , l'une des deux étant privilégiée par accès direct.

DISCRIMINATION SENSORIELLE

A.     BUT

Déterminer un seuil de discrimination sensorielle au niveau des deux capteurs, l’information directement apportée à l’un pouvant être entendue par l’autre.

La comparaison des deux seuils nous permet de définir soit une prévalence fonctionnelle de discrimination sensorielle pour un capteur, soit une ambiauricularité.

B.     MATERIEL

L’appareil réalisé à cette fin ( modèle INSERM S.C13) délivre des « particules sonores » = clics dont le temps de présentation n’excède pas quelques dizaines de microsecondes.

L’information est délivrée soit sur une oreille, soit sur l’autre.

Ces clics sont séparés entre eux par un intervalle de temps qui peut s’accroître d’une valeur initialement choisie lors de la présentation de chaque bouffée, l’intervalle entre chaque bouffée étant fixé à deux secondes dans notre expérimentation.

Les valeurs d’incrémentation sont de 1 ;2 ;10 ;15 ou 20 millisecondes.

Le nombre de clics disponibles est2 ;3 ;4 ou 5. Il semble qu’au delà de cette valeur, la discrimination pose problème :temps de latence importants, réponses données au hasard.

La somme des incrémentations est affichée de manière continue.

Cette somme totale, à l’arrêt du test, nous donne le seuil de discrimination du capteur considéré.

Par exemple, la présentation de 15 bouffées de clics ont été nécessaires pour que le sujet arrive à la discrimination. Le seuil correspondra à 15 fois la valeur e l’incrèmentation.

Une touche « pause » permet de stopper momentanément le test pour apporter un complément éventuel d’informations, sans que la somme des incrémentations soit modifiée ou perdue.

Une touche ( + ) et une touche ( - ) permettent d’augmenter ou de diminuer l’incrémentation en ajoutant ou retranchant les temps entre chaque clic.

C.        MODALITES

Choisir 2 millisecondes comme valeur D’incrémentation et 2 comme nombre de clics.

Le sujet reçoit l’information par l’intermédiaire d’un casque à écouteurs « ouverts ».L’information arrive directement à une oreille mais peut être entendue par l’autre.

Il tient  une presselle dans la main de son choix.

L’appui sur le bouton arrête l’incrémentation et l’affichage.

Consigne :

« Tu vas entendre un bruit = un clic, puis un autre, puis un autre. Au début il te paraîtront identique. Mais petit à petit, ils vont changer. Dès que tu percevras une différence, que le son paraît s’allonger, tu appuies sur le bouton. Il faut faire vite mais ce qui compte, c’est d’être sûr D’avoir trouvé la différence ».

Procéder à 4mesures :deux sur chaque oreille.

Le choix du capteur de départ est tiré au hasard ;l’ordre de passation étant fonction de ce capteur de départ. Par exemple oreille droite, puis gauche, puis droite, puis gauche. Même alternance si le test démarre sur l’oreille gauche.

D.     COMPORTEMENTS OBSERVABLES

-         Très grande concentration ; pas de fixation visuelle définie ( regard dans le vague).

-         Certains sujets sont lents à discriminer le changement.

( plusieurs secondes) :appuyer sur la touche (+) pour augmenter l’incrémentation. Noter cette lenteur et sur quelle oreille, s’il y a latéralisation.

-      Pour l’ensemble des sujets, le seuil de discrimination est plus bas dans les deux dernières mesures.

E. NOTATION

Pour chaque capteur faire la somme des deux valeurs obtenues sur les deux essais.

Comparer les valeurs obtenues sur oreille droite et sur oreille gauche. Si les deux valeurs diffèrent de plus de 4 millisecondes :

[ 2 ms (temps d'incrémentation) x 2 (essais)] , l'oreille à seuil le plus bas est considérée comme prévalente fonctionnellement au plan de la discrimination sensorielle.

Sinon, noter l’ambiauricularité.

Le test pourrait paraître subjectif, les réponses données au hasard :le sujet privilégiant la rapidité de réponse au détriment de la pré­cision par exemple.

S’il y a prévalence fonctionnelle d'un capteur, elle doit apparaître sur les deux mesures.

Sinon noter la fluctuation de réponse.

F. FREQUENCES RELEVEES

Dans les deux échantillons, nous avons noté une répartition en 3 groupes d'égale importance :

- l'un à discrimination sensorielle plus rapide à droite,

- l'autre à gauche,

- le troisième groupe comprenant les sujets pour lesquels une latéralisation très nette n'apparaissait pas.

DISCRIMINATION SEQUENTIELLE

A.     BUT

Pour chaque système auditif (origine oreille droite ou gauche) déterminer un seuil différentiel séquentiel, c'est- à- dire le pouvoir séparateur d'une information (plusieurs clics consécutifs) apportée directement à une oreille mais pouvant être entendue par l'autre.

La comparaison des deux seuils nous permet de définir soit la pré­valence fonctionnelle de discrimination séquentielle d’un système auditif, soit une ambiauricularité.

B.      MATERIEL

Le même que pour le test de discrimination sensorielle.

Après une dizaine d'expérimentations sur une autre population de même âge, le pas d'incrémentation entre ''clics'', dans chaque bouffée de clics, a été fixé à 15 millisecondes.

Des temps trop lents augmentent le temps de passation sans apporter d'amélioration aux résultats, les temps plus rapides ne paraissent pas discriminants.

C. MODALITES

Le sujet coiffe le casque à écouteurs ''ouverts''.

CONSIGNE : '' Tu vas entendre une bouffée de clics, puis une autre, puis une autre. Une bouffée, c'est plusieurs clics ensemble qui arrivent en même temps. Au début, ils sont très rapprochés les uns des autres, on ne peut pas les compter. Puis, petit à petit, ils vont se séparer. Dés que tu peux et que tu es sûr de toi, tu me dis combien de clics tu as entendu dans chaque bouffée. Il peut y en avoir ou 2 ou 3 ou 4 ou 5. Tu ne dois parler que pour donner la réponse. Nous allons faire plusieurs essais."

C’est l'expérimentateur qui commande l'arrêt dès que le sujet donne la réponse exacte.

Si cette réponse paraît donnée au hasard (rapidité, précipitation, etc.,) appuyer sur la touche ''pause'' (l’affichage de l'incrémentation s'arrête mais ne disparaît pas), changer le nombre de clics et prendre (n- 1).

Le sujet redonne une bonne réponse, noter la valeur affichée.

La réponse est fausse, continuer le test en appuyant sur la tou­che (+) : l'incrémentation reprend sur la base affichée. Il sera procédé à deux essais sur chaque oreille : avec 3 et 4 clics. Parfois avec 5 clics si le sujet parait répondre trop rapidement. Le choix du nombre de clics de la première épreuve est tiré au hasard. Pour le choix du capteur de départ et l'ordre de passation, voir la procédure du test de discrimination sensorielle.

D.     COMPORTEMENTS OBSERVABLES

- grande concentration – Pas de fixation visuelle bien définie.

- certains sujets semblent saisir d'un bloc la discontinuité interne et semblent donner la bonne réponse par intuition du nombre. Ils ne sont pas obligatoirement les plus rapides. Ce sont ceux pour lesquels une vérification doit parfois être faite par changement du nombre de clics.

- d'autres, apparemment, utilisent la verbalisation interne et comptent le nombre de clics (ou tentent de le faire).

- l'introduction du mot ''bouffée'' a été rendue nécessaire pour faire comprendre au sujet que le "comptage'' devait se faire à l'in­térieur d'une bouffée ; certains sujets dans la pré- expérience comp­tant les "bouffées au lieu des clics.

E. NOTATION

Noter pour chaque essai la somme affichée des incrémentations.

Nous disposons donc pour chaque oreille de deux valeurs correspon­dant à la reconnaissance de 3 et 4 clics (une 3° valeur peut être recueillie si on utilise 5 clics).

Faire la somme des 2(ou 3) valeurs.

Comparer les valeurs obtenues à partir de l'oreille droite et de l'o­reille gauche.

Si les valeurs diffèrent de plus de 30 ms [15 ms ( incrémentation )x 2 (essais)] le système auditif correspondant au seuil le plus bas est considéré comme prévalent fonctionnellement au plan de la

discrimina­tion séquentielle.

Sinon noter l’ambiauricularité.

F. FREQUENCES RELEVEES

Dans l'ensemble, les mêmes fréquences que pour la discrimination sen­sorielle chez les garçons ; avec un plus grand nombre de sujets à pré­valence droite chez les filles (différence non significative statisti­quement).

ANNEXE

Fiche de renseignements

Visuel :

- verres correcteurs ( ou lentilles) :- depuis quand ?

- strabisme éventuel, fatigue oculaire

Auditif :

- problèmes d’audition

Manuel :

- antécédents familiaux de latéralisation ( gaucherie)

Feuille de présentation des résultats

Asymétries visuelles

direction

convergence

stéréo

Préval-sens.

       

Asymétries motrices

 

Main gauche

Main droite

 S.D.

   

           V

   

S.I.

   

S.D.

   

            ý

   

S.I.

   

Vv.sý  vision normale et yeux bandés.

S.D v.s S.I sens de rotation direct ou indirect.

ASYMETRIES AUDITIVES

 

Discrimination séquentielle

sensorielle

clics

or.G

or.D

or.G

or.D

3

       

4

       

5

       

Préva1ence

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

tests de latéralité

- Auzias M.              Enfants gauchers, enfants droitiers

Une épreuve de latéralité usuelle

Paris, Delachaux et Niestlé, 1975

- Oldfield R.C.         The assessment and analysis of handedness :

                                 the edinburgh inventory

                                 Neuropsychologia, 1971, 9, 97- 117

- Zazzo R.                 Manuel pour l'examen psychologique de l’enfant.

                                 Tome 1.

                                 Paris, Delachaux et Niestlé, 1958

Ouvrages sur la latéralité

- Dimont S.J. et Beaumont J.G.

Hemisphere function in the human brain

Londres, Elek sciences, 1974

- Harnad S.D. et al.

Lateralisation in the nervous system

Academic Press, 1977.

- Hecaen H.               La dominance cérébrale. Une anthologie

Paris, Mouton, 1978.

                                 (intéressant recueil d'articles)

- Hecaen H.et - Ajuriaguerra J. de.

Les gauchers

prévalence manuelle et dominance cérébrale

Paris, P.U.F., 1963

- Kinsbourne M.

Asymetrical function. of the brain

Ed. Cambridge, University Press,1978.

- Luria A.R.

Les fonctions corticales supérieures de l’homme.

Paris, P.U.F.,1978.

- Springer S.P et Deutsch G.

Left brain, right brain

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2 Août 2006