PLAINTES ET SEUILS

examens de santé de la sécurité sociale

et audiogramme automatisé

Dr Bernard Auriol et Dr Bernard Doyon

(paru in « Musique, Thérapie, Communication », Revue de Musicothérapie, N°2, Décembre 1987)

Résumé

Une base de données d’examens pratiqués, dans un cadre préventif, par la Sécurité Sociale de Toulouse (France) a permis de commencer à tester l’hypothèse selon laquelle il y aurait une corrélation entre certains déficits de l’écoute et certains troubles somatiques ou psychiques.

Il s’agissait aussi de vérifier l’existence de différences de l’écoute entre hommes et femmes.

Les symptômes de la série dépressive, très fréquents dans le sexe féminin, s'accompagnent d'une chute générale de l'écoute, sur toute l'étendue spectrale. Les troubles du système sympathiques semblent donner chez la femme une détérioration de l’écoute des sons aigus.

Les hommes, pour toutes sortes de symptômes, voient leur écoute des basses fréquences s’altérer...

Hypothèses

• S'il existe, comme nous croyons l'avoir montré, des correspondances entre le choix des images représentant les chakras et les caractéristiques de l'audiogramme en courbe aérienne,
• et si les yogis ont raison de lier ces images aux zones du corps correspondantes,
• on devrait observer des modifications audiométriques dépendantes des symptômes somatiques ou psychiques affectant les sujets testés.

 Afin d'observer si les études méritaient d'être poussées dans ce sens, nous avons effectué avec le Dr Bernard Doyon un screening statistique sur un échantillon du fichier des "bilans de santé" de la sécurité sociale de notre région. 

Ces bilans de santé visent à dépister un trouble éventuel chez tous les assurés sociaux, théoriquement en bonne santé, qui le demandent. Le Check Up pratiqué est loin d'être exhaustif. Il est pourtant relativement étendu puisque y figurent : des examens techniques (dosages sanguins, radiographie, etc...) un questionnaire relevant les plaintes somatiques du sujet, un audiogramme passé en mode automatique.

Malheureusement, cet audiogramme est limité à l'écoute aérienne et le protocole choisi, pour pratique qu'il soit (audiogramme automatique), présente quelques inconvénients vis à vis de notre propre recherche (moindre fidélité et moindre sensibilité).

 

Le questionnaire ne nous offre, lui aussi, que des possibilités limitées...

 Il comporte une centaine de questions concernant les antécédents, les symptômes fonctionnels et l'auto-évaluation de la personne sur son état de santé. De ces cent questions, une quarantaine seulement nous ont paru pertinentes à notre investigation. De plus, nous avons éliminé celles dont le très faible pourcentage de réponses positives ( < 5 %) interdisait toute conclusion statistique. Il nous reste alors 15 questions dont voici la liste:

 

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 Nous avons considéré 628 sujets "tout venant" dont l'âge allait de 20 à 60 ans. L'âge moyen était de 38,3 (+10,5).

On comptait 354 femmes (56 %) dont l'âge moyen était de 38,1 (+10,7) pour 274 hommes (44 %) dont l'âge moyen était de 38,5 (+10,2). La différence d'âge entre hommes et femmes n'est pas significative.

 

Nous avons déjà remarqué l'existence d'une différence audiométrique et au test des chakras, entre hommes et femmes. Nous allons vérifier si leurs réponses divergent, à quelles questions et dans quelle mesure ?

 

 

Les personnes qui demandent un examen de santé sont certainement différentes des autres. Sous l'hypothèse que cette démarche est déjà le signe d'une inquiétude, il vient que les femmes, plus nombreuses (56 % versus 44 %) à l'effectuer, semblent, dans notre culture, plus portées à l'hypochondrie que les hommes.

 

D'autant qu'on doit aussi expliquer pourquoi tant de symptômes donnent un pourcentage supérieur chez les femmes. Comme chaque sujet peut se plaindre de un ou plusieurs symptômes, la raison obvie tient dans une plus grande prolixité féminine : chaque participante se plaint dans un plus grand nombre de rubriques.

Toute ceci confirme de nombreux travaux antérieurs qui ont établi que les femmes sont plus souvent et longtemps malades que les hommes alors que ces derniers meurent plus tôt. On a dit que les premières transforment leur désavantage de morbidité en un avantage de mortalité, grâce à un comportement qui favorise un diagnostic précoce et une meilleure adhésion aux prescriptions médicales (Verbrugge, 1975).

 

 

On a aussi une confirmation des travaux classiques indiquant la prévalence des hommes dans le cadre des toxicomanies et des troubles sociopathiques, celle des femmes dans les névroses et les dépressions (Lemkau, 1974).

 

Une étude américaine de 2007 confirme nos résultats de 1980-1987 ! ==> Le stress est sexué Hommes et femmes ne sont pas égaux face aux maladies. Les hommes sont plus souvent victimes d'infections, de maladies cardiovasculaires et de dépendance aux drogues ou à l'alcool. Les femmes souffrent davantage de maladies chroniques, de dépression et d'anxiété. Les hormones, les gènes et l'environnement joueraient un rôle. Jiongjiong Wang et ses collègues, de l'Université de Pennsylvanie, à Philadelphie, et de l'Université Rockefeller, à New York, ont montré que le stress interviendrait aussi, car le stress des hommes n'est pas le même que celui des femmes. Ces biologistes ont observé par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle comment le cerveau de 16 femmes et celui de 16 hommes s'activent en réaction à un stress psychologique (les participants devaient réaliser une tâche de calcul mental dans des conditions stressantes). Chez les hommes, le cortex préfrontal droit - qui régule des émotions négatives - s'active davantage, tandis que le cortex orbitofrontal gauche - qui aurait un rôle inhibiteur - est moins stimulé; ces réactions sont dues à la libération de l'hormone du stress, le cortisol. En revanche, chez les femmes, c'est le système limbique du cerveau - le cerveau émotionnel - qui s'active, et ce, indépendamment de la concentration en cortisol. En outre, la réaction du cerveau persistait plus longtemps pour les femmes après l'expérience. Ainsi, les réactions cérébrales au stress des femmes et des hommes sont différentes, mais pour quelles raisons ? Au cours de l'évolution, les hommes auraient réagi face à des situations psychologiquement stressantes en les affrontant ou en fuyant, d'où les modifications de l'activité cérébrale enregistrées. Au contraire, les femmes auraient contrôlé leur stress de façon émotionnelle en s'occupant de leurs enfants au sein de groupes sociaux. Quoi qu'il en soit, le stress émotionnel des femmes expliquerait pourquoi elles sont plus souvent dépressives et anxieuses que les hommes. B. S. - L. d'après Social Cognitive and Affective Neuroscience, vol 2, pp. 227-239, 2007 résumé in Pour la Science, 363, novembre 2007

Journal La Croix, jeudi 21 février 2008 « Les hommes consomment plus d’alcool, les femmes plus de psychotropes » La Croix indique que « l’Insee publie une vaste enquête sur les différences hommes-femmes, […] dans des domaines aussi divers que la santé, l’emploi, les salaires ou l’éducation ». Le journal se penche sur le volet santé de l’enquête, notant que « l’organisme présente un éclairage particulier et riche d’enseignements de la consommation des substances psychoactives, alcool, tabac, cannabis et psychotropes, en s’appuyant sur le baromètre santé 2005 de l’Inpes ». La Croix cite ainsi cette étude de l’Insee, qui remarque que « l’usage régulier de substances psychoactives est davantage un comportement masculin. Seule exception à cette règle, la consommation de médicaments psychotropes, majoritairement féminine ». Le quotidien précise que « l’âge, le milieu social et l’exercice d’une activité professionnelle ont également une forte influence » sur les comportements. Le journal observe ainsi que « si les hommes sont de plus grands buveurs, l’écart avec les femmes se réduit avec l’âge. De même, pratique jeune et masculine, l’usage du cannabis s’effondre avec l’âge ». La Croix ajoute que « chez les hommes, plus on monte dans l’échelle sociale, moins on consomme de substance psychoactives. […] Les femmes font le chemin inverse : l’usage de ces produits augmente avec la position sociale ». Le quotidien cite Stéphane Legleye, de l’Observatoire des drogues et des toxicomanies, qui note : « On peut supposer que plus les femmes montent dans l’échelle sociale, plus elles ont les moyens de transgresser les stéréotypes et de masculiniser leur consommation ». (Etude consultable sur le site de l’Insee). information transmise par le Dr Gérard Guasch (Mars 2008)

Les études semblent converger pour pointer en tout cela l'importance des conditions socio-économiques au détriment de la femme : "les inégalités de statut social débouchent sur l'impuissance juridique et économique, l'état de dépendance par rapport aux autres, donc sur une sous-évaluation de soi chronique, de médiocres aspirations et, au bout du compte, la dépression clinique." (Weissman et Klerman, 1976).

 

En fait, la différence subsiste lorsqu'on compare des sujets des deux sexes présentant une dépression de gravité équivalente:

Effets de la dépression selon le sexe (M. Zetin et coll., 1984)
Hommes	Femmes
auto dépréciation	sommeil irrégulier, entrecoupé d'éveils
faiblesse du pouvoir de concentration	pleurs faciles
Perte d’emploi	repli social
suicide « réussi »	agitation
	anxiété somatique
	manifestations digestives
	symptômes génitaux
	constipation
	tachycardie
	demande de soins

 

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Le fait qu'on soit, pour les deux oreilles, pour toutes les fréquences et pour les deux sexes, en dessous du seuil "normal", n'implique pas que nos sujets soient plus ou moins sourds; il s'agit là, très probablement, du manque de familiarité avec l'appareillage, de temps de réactions un peu émoussés, etc., tous facteurs qui ne devraient pas nuire à des comparaisons entre sous groupes.

 

La courbe gauche est décalée de + 3 dB en moyenne pour l'homme et de seulement la moitié (+ 1,6 dB) pour la femme. Cette augmentation dans le décalage est liée à une moins bonne performance des femmes à droite, alors que les deux sexes ont un déficit moyen identique à l'oreille gauche.

 

 

Les différences entre hommes et femmes ne peuvent être expliquées par les causes d'erreur que nous venons de signaler puisque le décalage ne va pas dans le même sens lorsqu'il s'agit des graves et lorsqu'il s'agit des aigus : les femmes entendent moins bien les graves et mieux les aigus que les hommes. Ce fait vient en confirmation de ce que nous disions à propos des chakras et prolonge le travail de J. F. Corso (1963), déjà cité. A ceci près que l'âge moyen de la population ici considérée est de loin inférieur à l'âge des sujets testés par cet auteur, qui, rappelons le, ne trouve de différence inter-sexe qu'entre 50 et 65 ans...

 

Ainsi s'accrédite l'idée que les distorsions globales des seuils audiométriques, présentes dans un sexe par rapport à l'autre, ne dépendent pas de la simple détérioration histologique de l'appareil auditif et des voies qui le desservent, mais sont aussi déterminées par un fonctionnement perturbé du système d'écoute, comprenant notamment certains déterminants psychophysiologiques... Ces déterminants seraient, éventuellement et en partie, d'origine sociologique comme le suggèrent les travaux déjà bien connus sur les divergences psychosomatiques inter-sexuelles (cf. plus haut).

 

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N°	question	Fréquences (en KHz)							pente
		.5	1	2	3	4	6	/M
47	Fumeur	2	1	1	2	1	1	/2	=
48	Médicaments en général	1	=	2	=	=	2	/1	=
49	Remède pour les nerfs	=	=	1	1	=	2	/=	1
51	Constipation	3	3	4	8	8	=	/4	=
66	Manque d'air	2*	2	1	2	1	=	/2	=
60	Evanouissements	=	1	1	1	-2	-2	/=	-1
59	Nerveux	1	=	=	2*	1	1	/1	=
61	Insomnies	2*	1	2	3*	1	3	/2*	=
62	Fatigué matin	2	1	1	=	-2	=	/=	-1
69	Palpitations	1	1	1	=	=	-3*	/=	-1*
58	Mauvaise santé	=	=	-1	=	-1	1	/=	=
65	Pointe au cœur	1	1	1	1	-2	-1	/=	-1
83	Gastralgies	1	1	2	4*	2	1	/2*	=
16	Ta > 16	1	1	1	1	=	=	/1	=
146	Problèmes sexuels	1	1	3*	4*	2	1	/2	=
* indique que la valeur marquée est significative d’un point de vue statistique

 

 

 

 

 

 

 Les lignes se différencient nettement les unes des autres, ce qui permet de les ordonner selon la plus ou moins grande incidence des signes de "significativité" statistique pour chacune d'elle. On classe de cette façon les questions en fonction de l'importance globale du déficit audiométrique qui les accompagne. On devrait, de ce fait, obtenir une classification très semblable en utilisant les moyennes de l'ensemble des seuils pour chaque question !

 

 En tête, vient la déclaration de mauvaise santé, puis, la prise de médicaments qui peuvent avoir été prescrits pour toutes sortes de motifs, mais plus spécialement pour différents troubles nerveux, pour la constipation, etc. Le fait que cette rubrique donne une forte différence statistique pour toutes les fréquences de l'audiogramme, chez les femmes, et aucune différence statistique chez les hommes, doit probablement être mis en rapport avec la nature des troubles traités, dans l'un et l'autre cas: 34% de troubles nerveux ou constipation sur les 39% de femmes déclarant une chimiothérapie, contre 10% chez les 23% d'hommes soignés:

Age **	Qu.58 : Vous considérez-vous comme une personne en bonne santé ?
			Fréquences (KHz)						/M	pente
			.5	1	2	3	4	6
	OD	H	=	=	-1	=	-1	1	/=	=
	OG	H	=	-1	=	=	=	3*	/=	1
	OD	F	4***	4***	3**	2*	1	4**	/3***	= (et 1***)
	OG	F	3***	3***	3**	2*	3**	3*	/3***	=
* indique que la valeur marquée est significative d’un point de vue statistique

 Le fait que l'indice d'irrégularité de la courbe (et) soit significativement plus élevé dans ce dernier cas, indique peut être un lien entre cette variabilité et "l'hypochondrie", ou bien entre cette variabilité et la présence de troubles réels de la santé.

 

 Les pertes auditives, présentes à toutes les fréquences chez les femmes, semblent porter plus nettement sur les extrêmes que sur les médiums. Les hommes ne présentent d'affaiblissement auditif significatif qu'à 6 KHz.

 

 

 

Ici, toutes les fréquences sont touchées quant aux femmes... L'audiogramme des hommes semble beaucoup mieux "résister"; on peut se demander si la nature des drogues absorbées n'en est pas la cause ! En effet, nous savons que les femmes prennent surtout des anxiolytiques ou/et des laxatifs, les hommes en consommant beaucoup moins ! Les tranquillisants, on le sait, ainsi que bien d'autres psychotropes ralentissent les réflexes de sorte que les gestes nécessaires à l'obtention de l'audiogramme "automatique" par l'appareil de Von Békésy pourraient avoir été influencés... Retenir cette explication devrait cependant entraîner une plus grande variabilité des réponses chez un même sujet, ce qui n'apparaît pas (différence sur le paramètre "et" non significative).

 

Le fait de prendre des médicaments pour les nerfs (et aussi l'insomnie) touche les deux extrêmes et les deux oreilles chez la femme, et même toutes les fréquences: seul le 4 KHz faisant exception (non significatif).

 

On observe une perte globale, affectant tout le spectre, chez l'homme aussi bien que la femme... (sauf peut être à 6 KHz?)

On observe une perte globale, affectant tout le spectre, mais uniquement dans le sexe féminin !

 

L'insomnie se traduit dans la courbe par une moins bonne performance touchant toutes les fréquences, en épargnant quelque peu le 4 kHz: ce résultat vient en confirmation de la question 49 (ci-dessus) qui englobait l'insomnie et un "état nerveux" comme motif de la chimiothérapie.

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On observe que le peloton de tête (items que nous venons de considérer) regroupe plusieurs des indices classiques de la dépression (la constipation, les insomnies, ou la fatigue du matin) auxquels on doit ajouter la plupart des cas où est revendiquée une "mauvaise santé".

 

 Nous remarquons surtout que l'aveu des différents signes du syndrome dépressif classique s'accompagne d'une augmentation générale de tous les seuils ou presque chez les femmes et, de manière moins probante, chez les hommes (peut être en raison de la sur-représentation féminine à différents niveaux : nombre de femmes testées, proportion de dépressions plus importante chez la femme en général).

La moyenne qui est un indice global de la hauteur de la courbe est augmentée, alors que la pente (qui témoigne du caractère visuel ascendant ou descendant de cette courbe) ne varie pas, contrairement à ce que nous faisait attendre la conjecture de Tomatis qui prévoit une perte limitée aux aigus pour les états dépressifs.

 

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On trouve ensuite des troubles fonctionnels de localisations diverses:

 

L'Hypertension artérielle s'accompagne d'une augmentation des seuils, spécialement sur les aigus ("pente positive » de manière significative), et surtout les aigus de l'oreille droite (pour les femmes) ; ceci rapproche donc leur courbe de celle des hommes dont nous avons vu qu'ils entendent moins les hautes fréquences. Par contre, ces derniers, lorsqu'ils sont hypertendus, ont une pente peu différente des normotendus; il y a peut être une tendance symétrique à celle des femmes avec des seuils un peu élevés dans les graves à gauche, ce qui rapprocherait leur courbe de celle des femmes!

 

Les gastralgies s'associent à des troubles touchant toutes les fréquences sauf 6 KHz. La différence est surtout marquée à 1 et 2 KHz, comme le laissait prévoir la projection du schéma corporel sur la cochlée proposée par Tomatis.

L'OG semble plus touchée que l'OD. La significativité est inférieure chez les femmes (mais leur courbe se montre beaucoup plus irrégulière (paramètre "et").

 

Le tabagisme s'accompagne de seuils, à droite, paradoxalement meilleurs en moyenne, mais surtout sur les aigus (4 et 6 KHZ) avec une pente négative, pour la femme. Chez le fumeur homme, au contraire, on observe, sur l'oreille gauche, une détérioration globale, prédominant à 1 ou 2 kHz, et par ailleurs une courbe inhomogène... Ces différences pourraient s'expliquer par la signification très différente que revêt l'intoxication nicotinique dans les deux sexes : revendication virile pour la femme, revendication d'un pouvoir, d'une autorité... Chez l'homme il s'agit bien souvent d'une habitude refuge...

Ceci pour rendre compte de l'amélioration de la courbe chez la femme, contre sa détérioration chez l'homme. Spectralement les variations vont dans le même sens pour les deux sexes : curieusement vers un basculement "gynotrope" (ó tendance à la diminution de pente).

 Les "malaises" semblent toucher les fréquences 1 ou 2 kHz dans les deux sexes, et 6 kHz chez la femme chez qui on remarque une moindre homogénéité de la courbe à droite.

 

Les troubles sexuels se marquent chez l'homme par des seuils plus élevés, surtout à 2 ou 3 kHz, alors qu'on n'observe rien de particulier chez la femme. Ces fréquences pourraient être liées à l' "Ombre" de C.G. Jung, et aux problèmes de culpabilisation par refoulement de tendances féminines, passives... (cf. "chakras").

 Lorsque le sujet est qualifié de "nerveux" par l'entourage il présente souvent une détérioration des seuils pour l'oreille gauche dans les deux sexes, et une élévation de certains seuils: .5, 1 ou 3 kHz.

 

 La plainte concernant les "palpitations" s'accompagne peut-être d'une amélioration à 6 kHz avec pente négative (« gynotrope ») à droite, pour les hommes et d’une détérioration à 4 kHz, à gauche, pour les femmes…

De même l’impression de manquer d’air, forme localisée de l’angoisse névrotique, donne des modifications dissemblables chez l’homme et la femme : les graves (.5 kHz) sont détériorés chez l'homme (au niveau des deux oreilles), la fréquence 3 kHz est améliorée chez la femme qui présente une courbe irrégulière (à gauche) !

 Les "pointes au cœur" vont avec une amélioration des seuils à 4 kHz.

 

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 Les troubles fonctionnels sont bien moins générateurs de différences audiométriques que les signes dépressifs, mais ceci tient peut être au fait que nous ne disposons que de la courbe aérienne: Tomatis a suggéré que les troubles somatiques localisés se manifesteraient au niveau des seuils de la conduction osseuse.

 

 Les troubles de la courbe semblent par ailleurs localisés à certaines fréquences ou groupes de fréquences. Les hommes et les femmes présentant des points de distorsion souvent différents.

 

 Si on tente de synthétiser nos observations à ce sujet, nous suggérons que les troubles du système sympathiques (palpitations, lipothymies, hypertension) donnent chez la femme une détérioration des aigus et chez l'homme une atteinte des graves. Chacun rapprochant ainsi sa courbe de celle de l'autre sexe...

 

Les hommes détériorent leurs basses fréquences même pour les autres symptômes...

Les symptômes de la série dépressive, très fréquents dans le sexe féminin, s'accompagnent d'une chute générale de l'écoute, sur toute l'étendue spectrale.

 

 Il pourrait bien se faire qu'une étude plus extensive nous amène à dire que la dépression aussi bien que la tendance à somatiser vont avec une moins bonne performance à toutes les fréquences, aussi bien chez l'homme que chez la femme, mais avec une plus grande tendance à l'irrégularité de courbe chez le psychosomatique, hypochondriaque ou/et hystérique, une plus forte détérioration globale chez la dépressive...

 

 L'hypothèse d'un homonculus cochléo fréquentiel n'en est pas pour autant éliminée au vu de deux arguments : localisation des gastralgies à 1 ou 2 KHz, des troubles sexuels de l'homme à 2 ou 3 KHz, etc. et aussi possibilité de concevoir une localisation par croisement des courbes aérienne et osseuse comme nous verrons plus tard.

 

 Il est apparu que les troubles de l'écoute pouvaient toucher préférentiellement l'oreille droite ou gauche, en fonction du trouble considéré et du sexe du sujet.

 

 Il est remarquable, à mon avis, que nous ayons pu déceler quelques distorsions systématiques, alors même qu'il s'agissait d'un auto questionnaire extrêmement imprécis et disparate. D'où l'intérêt de poursuivre ce travail sur un plus grand nombre de cas et avec l'aide d'instruments statistiques propres à démontrer des interrelations caractéristiques (analyse des correspondances par exemple).

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Nous adressons nos reemerciements à l'ADIMEP (Hotel Dieu - Toulouse) et tout spécialement au Dr Pierre Fernet, directeur de l'informatique hospitalière pour le Centre hospitalier universitaire de Toulouse, qui nous a aidés dans l'obtention et le traitement statistique des données utilisées dans le présent travail.

BIBLIOGRAPHIE

1. P.V. Lemkau, Epidemiologic contributions to psychiatric classification, La Pouse Memorial Lecture, American Public Health Association - 1974 (cité par Sullerot)
2. E. Sullerot, Le Fait Féminin, Qu'est-ce qu'une femme ?, Fayard - 1978
3. L.M. Verbrugge, Sex Differences in Illness and Death in the United States, The John Hopkins University Center for Metropolitan Planning and Research, Baltimore - 1975 (cité par Sullerot)
4. M.M. Weissman and G.L. Klerman, Sex difference and the epidemiology of depression, Arch. Gen. Psychiat. - 1977 (cité in par Sullerot )
5. M. Zetin, Sex differences in patients with major depression, G.J. Skalansky et M. Cramer, Journal of Clinical Psychiatry 45 (6), pp. 257-259 - 1984
6. Cf. aussi Différences des sexes dans la manipulation mentale d'objets tridimensionnels