Les Nexus de la stria vascularis et l’audition

Dr Bernard Auriol

Une ischémie passagère de 15 minutes ^[1] imposée à la stria vascularis entraîne un désordre fonctionnel réversible en quelques jours.  Le potentiel endocochléaire diminue de 17 mV ce qui peut être attribué  au dysfonctionnement de la pompe Na+/K+ ou des jonctions de communication (gap junctions) ^[2] liées à la connexine 26.

On sait par ailleurs que la détérioration génétique de cette connexine engendre une surdité :

Les connexines ou protéines de jonction communicante [3] , constituent une famille de protéines  transmembranaires. Chaque jonction  communicante (ou « nexus ») est formée de deux demi canaux ou « connexons » eux même construits grâce à six molécules de connexine. Chacune de ces six unités est un polypeptide unique qui traverse quatre fois la membrane cytoplasmique.

Il existe une grande variété de connexines dans l’organisme des vertébrés; elles se combinent pour constituer des jonctions communicantes homomériques ou non. Il en résulte des possibilités variées de propriétés fonctionnelles telles que la sélectivité de dimension, la sélectivité de charge ou de voltage, le tri de signal en termes de durée ou d’amplitude, etc.

Ces jonctions communicantes sont essentielles pour beaucoup de processus physiologiques, telles que la dépolarisation coordonnée du muscle cardiaque ou un développement embryonnaire correct. Les cellules connectées par des jonctions communicantes échangent rapidement leurs ions et molécules de petite dimension, sans laisser passer les plus grandes. Ce couplage permet aux cellules électriquement actives de coordonner leurs activités.

Le fait que la détérioration par ischémie ou par mutation de la connexine 26 engendre une surdité, laisse à penser que la transmission électrique, qui est 10 fois plus rapide que la synapse chimique, est nécessaire au bon fonctionnement de la stria vascularis, et à la transduction du signal sonore vers les cellules ciliées externes.

Dans la rétine, les niveaux de lumière ambiante influencent le couplage attribué aux jonctions communicantes et permet l'adaptation du système au niveau lumineux global. ^[12] Il est possible qu'un mécanisme analogue concerne le fonctionnement de certains éléments appartenant à la stria vascularis; un tel mécanisme pourrait permettre une limitation très rapide de voltages excessifs avant qu'ils ne parviennent aux CCE.

(d’après WikiPédia,  modifié par Bernard Auriol )

Les connexines sont assemblés en groupes de six pour former des demi-canaux ou « connexons » des cellules A et B ; deux demi-canaux se combinent pour former une jonction communicante (nexus) qui fonctionne comme un sphincter (ouvert vs fermé) et comme un rivet (en haut et à droite de la figure). Les connexines sont des protéines transmembranaires à  quatre-passages avec des terminaisons amine et acide, une boucle cytoplasmique (CL) et deux boucles extracellulaires, (E1) et (E2) (en bas et à droite de la figure).

Retour à la page "Psycho-physiologie de l'écoute"

Lundi 27 Avril 2009