As-tu lavé ton cœur à l’antique fontaine ?
Ne sois pas perdu
dans cette énergie superbe
qui procède du Verbe...
T'est- il arrivé de penser, ne serait- ce qu'une seconde, à la châtaigne fraîche, ravie de son écrin doublé de blanc et qui « naît » à la vie de la châtaigneraie ?
As-tu jeté un oeil ébloui
aux voûtes bleues des cathédrales gothiques ?
Quel est cet étau silencieux,
Quelle est cette reine des temps futurs ?
Peut- être la puissante cohésion
Que l'homme doit se garder de défaire !
Garde- toi de te laisser surprendre par la nuit...
Tu chercheras ta voie
tant que tu n'auras pas adhéré à l'arbre.
Les immenses nuits d'été,
les as- tu regardées ?
Des serpentins d'amour
tombaient sur les amants,..
Essaie de savourer
la douceur d'une nuit platonique
Sais- tu que le gris dort
et que le jaune sonne
que l'orangé claironne
et que le blanc sourit ?
Et ce mauve qui prie ?
Et ce rouge qui crie ?
Ecoutez les belles nuits d'été
dont l'ambiance est « vous ».
Un jardin qui fleurit
c'est un enchantement...
Si tu ne sais pas " voir"
Plus ne viendra jamais
La beauté t'effleurer...
Aime le ciel immense
où gravitent les mondes.
Et le jour
où la forme s’évanouirait ?
Laisse toi chaque jour
rassasier par l’arbre
… et apaiser par lui
L’amour de la beauté
c’est l’amour de Platon
Fais, des arbres,
tes conseillers infaillibles
et tes amis prestigieux.
Vas trouver les arbres
et plonge toi en leur bain fraîchissant…
Enfant,
vas puiser ta force
dans les eaux pures des sources
Eau,
magnifique et splendide héritage.
C’est près des sources que s’opèrent les rencontres ;
je veux dire les grandes rencontres,
celles qui sont essentielles…
N’abandonne pas, pour te creuser des citernes,
les belles sources d’eaux vives…
Eau,
symbole des motivations secrètes, tu contiens le germe des germes, toutes les promesses et peut être toutes les menaces.
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Cheval noir du désir libéré,
cheval érotique,
tu es l’archétype universel
Allez vous abreuver aux sources éternelles,
sources de la vie même et que le Celte aimait.
La beauté des lignes, des sons, des couleurs,
fleurit dans les œuvres de ses amants fous :
peintres, poètes, sculpteurs et musiciens.
Que la beauté te plonge
dans l’eau pure d’un bain de jouvence,
Paradis retrouvé où naît l’adoration.
« Tout est pur pour les purs »
a dit Saint Paul.
Arbre,
mangeur de lumière, c’est toi qui donnes naissance
à l’ambivalente forêt secrète et multiple.
Eau, tu es véhicule de toute vie
car la sève est eau, eau mère, eau matrice
La flamme la plus chaude n’est pas visible et la flamme de l’amour total ne peut se traduire.
La lettre ineffable n’y suffirait pas.
Es tu allé dans cette ville d’Amilcar, dans Barcelone
prier à cœur saignant le grand Christ de Lépante ?
Puisses tu voir un ciel nouveau en terminant ta course :
puisses tu voir une terre nouvelle.
En pays celte, la forêt était sanctuaire.
Le flâneur, est l’être le plus riche du monde
et flâner est une science.
Un poème est une rencontre
prévue depuis toujours.
N’oublie surtout pas de lever la tête
pour voir les étoiles.
Mange la splendide lumière qui remplit l’espace…
Laisse ta chair s’imprégner des souffrances
de l’âme et du mal des êtres…
Le calme du soir descendait goutte à goutte
… et cela était bon.
Donne à l’enfant de la mer et du ciel, de la terre et de l’eau, du feu, des pierres et des fleurs, en un mot tout ce qui abreuve.
Nuits de notre pays, vous êtes des nuits d’harmonies subtiles et de parfums troublants.
La nature ne montre sa vérité qu’à ceux
qui ont déjà découvert leurs sortilèges.
Laisse les enfants te mener dans leur royaume.
La sécheresse du profit n’arrivera peut-être pas
à submerger la générosité du cœur.
Il nous faudra peut-être un jour r éapprendre
à « être » ce que nous sommes.
Certaines de nos nuits aux milliers d’étoiles,
nuits lystiques et sacréesz ont de merveilleux sommets…
Que les grandes forces élémentaires et la sève du printemps qui gonfle la forêt entière soient les pages de ton livre de vie.
Il faut aimer la vérité d’un cœur fougueux.
Mona Lisa, ce qui fait ta jeunesse, ce sont tes lèvres charmeresses qui sont toujours en train de nous reprendre ce sourire que tu étais sur le point de nous donner ou presque.
Une puissante musique monte de la terre
jour après jour.
Toute initiation comporte une part de secret,
de retraite et inaugure une vie nouvelle.
Le centre est un principe,
Dieu est le centre des centres.
Les extases sont des échappées hors du temps.
On ne sort du temps que par la vie intérieure.
Le crépuscule est une image d’espace et de temps,
c’est l’instant suspendu.
Il existe une vérité en habit de fête qui est la vérité
des gens qui aiment et des gens qui s’aiment.
Ai delà de la nuit nous espérons
de nouvelles aurores…
Achevé d’imporimer le 16 Novembre 1973
sur les Presses de l’Imprimerie des éditions Gerbert, Aurillac (Cantal).
6 Février 2007