La santé entre le psycho et le social

 

Dr Bernard Auriol

 

La santé située entre l'individu psycho-biologique et son environnement socio-écologique.

Je vais distinguer l'être individuel psycho-biologique et son environnement socio-écologique. J'y suis contraint pour les besoins d'un exposé quelque peu articulé, même si je reste conscient de l'exagération et de la caricature auxquelles je serai de la sorte entraîné : il est bien vrai en effet que l'individu n'existerait pas sans un (son) milieu dont il est rempli de même que le monde extérieur aurait des caractéristiques bien différentes s'il n'était habité, précisément par des sujets.

D'ailleurs qui en parlerait ?

Malgré tout chacun de nous se sent distinct de ce qui l'entoure, souvent même en conflit avec bien des interlocuteurs ou en butte à bien des agressions véhiculées par la communication interpersonnelle, la société ou la nature. Dès lors il n'est pas choquant de décrire la santé avec ses modalités internes d'une part, externes de l'autre.

 

 

 

D'une définition possible de la santé...

 

Force est de remarquer que la santé est tout d'abord appréhendée comme l'état de non maladie. J'ai été frappé de constater combien l'article "santé" dans la plupart des ouvrages et des encyclopédies se répand sur le concept de maladie et laisse peu de place à quelques questions sur ce que serait une approche réellement positive de la Santé. Il s'agit de lutter contre diverses maladies déjà installées, tout au plus de prévenir point par point leur apparition.

 

Nous pourrions la définir a contrario comme un concept positif.

 

En effet, ne peut-on concevoir un modèle dynamique qui nous inciterait à CULTIVER la santé, à augmenter le bien être physique, social, affectif, intellectuel, moral et spirituel ? Projet assez bizarre certes, évoquant le dessous de la casquette de quelque soixante-huitard attardé, oublieux que la ci-devant société d'abondance et de consommation a laissé la place au scandale du chômage généralisé, aux disparités criantes, à la famine immonde rampant du Sud vers le Nord. Et nos politiciens qui se moquent du tiers comme du quart, de palabrer sagement sur des remèdes, que je qualifierai de locaux et purement symptomatiques. Mais ce regard nouveau est peut-être perçu par l'économie actuelle du secteur "SANTE".

 


 

 

Cultiver la Santé ne serait-il pas trop cher alors que la Sécurité Sociale fait la publicité de ses déficits malgré tous les déremboursements, forfaits hospitaliers, vignettes bleues, rétrécissements du 100%, augmentation du ticket modérateur, relèvement des cotisations, etc. ? ... C'est évidemment une question d'analyse de ce fameux déficit d'une part, d'autre part, c'est une question de choix : à titre d'exemple, les dentistes ont longtemps fait obstacle à l'apport de fluor dans l'alimentation pour des raisons dont le savant clair-obscur m'a toujours paru ressortir plus à l'art et à la poésie matinés d'intérêts corporatifs qu'à une argumentation scientifique correctement charpentée.

 

La pauvreté délabrée de la recherche en matière de techniques psychothérapiques ou sociothérapiques prend plus de noirceur encore si on la met en regard des sommes fantastiques englouties par les laboratoires pharmaceutiques sur la piste de quelque nouvelle mouture d'une chimiothérapie miracle.

 

 

... A un engagement sur des valeurs

 

Quand on s'intéresse à la santé sous son aspect négatif (en tant que lutte contre les maladies et leur prévention) ou sous son aspect positif (développer des potentialités, enrichir la physiologie, augmenter les atouts de jeunesse), on est amené à se référer à un système de valeurs, à se donner un axe de référence qui dise ce qu'il est bon de rechercher et ce qu'il convient d'éviter.

 

Exemple simple : si une découverte scientifique permettait de rajeunir en se baignant dans le sang d'individus fraîchement sacrifiés, serait-ce augmenter sa bonne santé que de mettre en oeuvre ce procédé ? Ou bien dira-t-on que ce serait là une folie, détériorant notre santé dans ce qu'elle a de plus précieux ? (je rappelle que cet exemple n'est pas seulement issu de la filmographie et de la littérature: quelques futurologues ont évoqué la possibilité pour quelques hommes puissants de faire engendrer, à partir d'une de leurs cellules, un être humain cloné, ayant donc une configuration immunologique identique à eux mêmes, de façon à l'avoir en réserve et à le sacrifier le cas échéant pour se faire greffer son cœur, ses poumons, son foie ou n'importe quel autre organe détérioré ou vieilli chez le personnage d'origine en question...

 

Autre exemple : si la réussite de quelqu'un, son épanouissement physique, sexuel, intellectuel ou moral, se paye de la famine, la déchéance, l'analphabétisme, etc. de quelqu’autre, est-on ramené à l'exemple précédent ou s'agit-il de l'inévitable, condition humaine sur cette planète ?

 

Nous voici ramenés à définir une éthique dont les fondements ne peuvent sans doute être tirés de la simple démarche scientifique et renvoient à un humanisme, qu'il soit athée, agnostique ou religieux.

 

Chacun ayant pris ses options, les ayant explicitées, les choses n'en seront pas pour autant terminées. Si le Dieu du catholicisme (et d'autres données pourraient s'extraire des autres religions ou philosophies) interdit la masturbation et donc la Fécondation in Vitro (le bébé éprouvette), fut-ce entre conjoints, c'est bien au nom de la Vie et de la Santé Morale et Spirituelle d'un couple livré - dira-t-on ailleurs - à la misère affective faute de progéniture.

 

On notera que la masturbation autrefois accusée de tous les maux acquiert aujourd'hui quelques points positifs ! Voir par exemple (où il s'agit, malgré le titre, plus d'éjaculation que de masturbation !) =>

The miracle of masturbation (texte paru in "The World's No.1 Science & Technology News Service")

Une recherche indique que, plus les hommes éjaculent souvent entre 20 et 50 ans et moins ils ont de risque de développer un cancer de la prostate. L'effet protecteur maximum concerne les hommes entre 20 et 30 ans : ceux qui ont éjaculé en cette période plus de cinq fois par semaine auraient trois fois moins de chances de développer plus tard dans la vie un cancer dangereux de la prostate. L'explication proposée se base sur une possible évacuation de substances potentiellement cancérogènes lors de l'éjaculation.

It's official - masturbation is good for you. New research indicates that the more often men ejaculate between the ages of 20 and 50, the less likely they are to develop prostate cancer. The greatest protective effect comes in a man's twenties - those who ejaculated more than five times a week were a third less likely to develop aggressive prostate cancer later in life. One possible explanation for the effect is that frequent ejaculation flushes carcinogens from the prostate gland... MORE

 


Le Suicidé est pécheur et ne pourra être enterré chrétiennement, mais le sacrifice que fait à sa foi le martyre mettra son image sur tous les autels. La contraception est sulfureuse mais la guerre peut être juste. Ou Sainte : à d'autres époques ou sous d'autres climats.

 

Les systèmes de pensée tordent l'usage du concept de Santé à leur logique . Mais on ne peut pour autant tomber dans une morale biologiste, fondée sur la valorisation absolue de la vie qui ne satisfait seulement que quelques uns d'entre nous. La crainte de l'euthanasie hitlérienne et de l'eugénisme nazi nous mène à prolonger sans fin la vie de moribonds souffrant atrocement ou totalement inconscients. On achève bien les chevaux pourtant, et sur le champ de bataille, c'est la plus élémentaire pitié qui conduit le camarade à exécuter le camarade. Le suicide est-il condamnable ou pourrait-il rester un légitime recours, non seulement lorsque l'orgueil rejoint la vanité d'être un grand homme, comme André Malraux ou Romain Gary, mais tout aussi bien pour le citoyen lambda qui ne peut se faire à la moiteur tiède de ne pas oser le désir responsable ? On décrit, dans les manuels de psychiatrie, à côté du suicide maladif du déprimé le choix impressionnant du philosophe, du bonze ou du samouraï... Lequel resterait le geste d'un homme sain quoique refusant d'être sauf.

 

Allons-nous, avec Freud, considérer que la religion est une névrose collective - les théologiens qui la distinguent de la foi lui donneront d'ailleurs raison - et toute psychanalyse réussie devra-t-elle conduire à l'abandon de la pratique du croyant ? Peut-on construire un monastère "psychanalysant", à la Cuernavaca qui serait de saine mystique et de vraie foi. Mais que faire alors de la condamnation Romaine ?

 

Lacan dans son effort vers une éthique de la psychanalyse tend à valoriser le Désir qui fonde le sujet - aboutirait-il à la mort comme nous le montre Antigone au détriment de cette juste mesure d'une adaptation réussie que prônent les psychanalystes américains et dont Créon nous fournit le prototype un peu écœurant. Ainsi ressurgit la petite querelle des graphologues français prônant « l'Harmonie » face aux Allemands qui chantent les vertus du « Formnivau » : ces deux critères assurant son spécialiste que le scripteur est à comprendre en termes positifs de saine rationalité ou de saine vitalité.

 

S'il s'agit - au plus simple - de sauver sa peau, et le plus longtemps possible, devrons-nous danser avec Louis XV (dans l'espoir que la guillotine sera pour nos enfants), ou mesurer le grondement naissant des masses du Sud et radicalement transformer l'économie et la politique pour que cessent nos pauvres privilèges défendus par l'indécente accumulation des armes, bêtes et inutiles, sauf à créer la pauvreté, le chômage et produire la mort, ce qui reste leur inaliénable vocation.

 

 

Une position personnelle

 

Définir la santé, puisqu'elle implique qu'on se fasse une idée de l'homme ou du vivant et de ce qui serait le bien (voire le mieux) pour lui, me renvoie à une prise de position nécessairement éthique, philosophique, axiologique. La santé déborde donc de toutes parts la Science, même si cette dernière n'est pas sans mot dire. Cette définition - je comptais d'ailleurs me risquer à en proposer une - sera donc très subjective, je le reconnais, bourrée de ma propre subjectivité. Mais j'espère qu'elle pourra constituer un tremplin pour notre discussion.

La santé est un concept relatif aux données préalables, aux circonstances du moment et à la dynamique, somme toute mystérieuse, du sujet. Pour l'être humain, elle comporte un optimum de développement des différents organes et cellules et de leurs inter-relations en vue d'une vie relationnelle tendant à épanouir l'environnement proche et lointain tout en s'épanouissant soi-même.

 

Quelques moyens

Il est nécessaire, pour y voir clair, de déterminer ce qui revient à notre héritage biologique, avec ses faiblesses (maladies génétiques, prédispositions, fragilité) et ses forces (capacités diverses physiques, intellectuelles, affectives, etc). On pourra citer par exemple les études génétiques s'intéressant tout simplement à la longévité des individus. Certains vivront plus longtemps (s'ils ne ruinent pas leur capital de départ en buvant trop d'alcool, fumant trop de tabac, s'exposant à diverses nuisances chimiques, physiques, psycho-sociologiques, etc).

La clé du bien vieillir dans les gènes ?

Un bon génome et une saine hygiène de vie! Voilà, si l'on en croît des auteurs américains, la recette -qui n'a rien d'inattendu d'ailleurs- pour faire un heureux nonagénaire ! Doté en tous cas, de toutes ses facultés cognitives et intellectuelles.

A partir d'un travail réalisé auprès de 100 personnes de 90 ans et plus, George Zubenko et ses collègues de Pittsburgh, ont identifié 9 gènes susceptibles d'influencer la capacité de chacun à bien vieillir. "C'est la première étude qui relie des facteurs génétiques à la longévité cognitive" précise-t-il.

L'auteur confirme par ailleurs, les "effets dévastateurs du tabagisme et de la consommation excessive d'alcool". A ses yeux, "l'identification de facteurs génétiques et comportementaux pourrait à l'avenir nous aider à mieux comprendre les clés du 'bien vieillir'".

Sources: American Association for Geriatric Psychiatry, août 2006 (répercuté par Yahoo)

 

 

On sait que l'espérance de vie est accrue en raison de l'amélioration quantitative et qualitative de l'alimentation, du développement de l'hygiène, de la prévention et aussi de l'attention portée aux enfants et aux femmes en couche, plus que par une véritable amélioration de la thérapeutique proposée aux individus malades.

La répression excessive dans les dictatures favorise l'obsessionnalisation, l'hystérisation, la paranoïa, les somatisations, l'alcoolisme des individus. Elle est, elle même, l'indice d'une mauvaise santé collective qui conduit l'ensemble des individus, comme frappés de paralysie frontale, à se démettre de leur responsabilité et à s'en remettre à un pouvoir fort.

Les excès du libéralisme économique et de l'esprit de compétition créent un stress permanent des vainqueurs, victimes désignées des maladies du "type A" : HTA, Angor, Infarctus. Quant aux vaincus, ils croulent sous les frustrations, se traînent dans les dépressions, asthénies, pancréatites, diabètes, cirrhoses, lumbagos et autres ulcères.

 

Le découpage opéré par la science a fait son succès, qui n'est qu'à moitié pour la médecine, d'où les efforts vers une médecine holistique, multifocale. Dans ce courant se glissent les "médecines douces" : homéopathie, acupuncture, sonothérapie...

 

Une culture de l'harmonie globale est possible par les méthodes de relaxation qui donnent accès à un quatrième état de conscience, aussi indispensable que le sommeil, le rêve ou la veille. Ces méthodes ont trouvé leur berceau et leur milieu de culture dans les religions car elles ouvrent à un "sentiment océanique" dont il est outrecuidant et imbécile de se priver, surtout avec des arguments de cuistre. Cf travaux de Pr Benson (USA), Pr Ikémi (Japon), Pr Paty (Bordeaux), Etevenon (Paris), etc.

Les anciennes traditions orientales, évaluées par les instruments modernes peuvent beaucoup apporter pour une meilleure connaissance du corps-esprit, de son traitement et surtout de sa réalisation.

 

La psychanalyse se récuse généralement comme science et se donne un statut épistémologique particulier, elle doit faire de grandes avancées pour répondre aux espoirs qu'elle a fait légitimement naître, malgré quelque apparence de scolastification elle est encore bien vivante et n'est qu'une ébauche de ce que j'en attends. Elle constitue une aventure aux conséquences souvent très positives mais difficiles à jauger et fondamentalement imprévisibles.

 

La lutte pour une économie plus juste (commerce équitable au niveau individuel ou associatif, organisation équitable à promouvoir en ce qui concerne l'OMC, prise en compte de l'intérêt mieux compris des nations riches, par exemple par taxation mondiale universelle des mouvements de capitaux (taxe Tobin), des transports en avion ou des carburants), le développement concerté des énergies renouvelables (protocole de Kyoto) font partie, non d'un idéal pour se faire plaisir, mais expriment plutôt des nécessités vitales pour l'humanité, au même titre que la limitation des armements ou la suppression des armes nucléaires.

 

Parallélisme entre augmentation du CO² atmosphérique et réchauffement planétaire (ppmv => parts par million, en volumes)

 

Une synthèse à venir du courant holistique, de la culture du quatrième état de conscience et de la lucidité que nous a enseigné Freud, combinée à une prise en compte planétaire des problèmes économiques, politiques et culturels dessine pour moi une Utopie invigorante et pas totalement hors de portée.

 

Le débat

 

Il a été très fourni et très riche ; mais je ne peux restituer que des exemples d'interventions.

 

Les usagers

On a insisté sur la prise en charge par les usagers de leur propre santé qui auraient trop tendance à se confier aveuglément à la médecine, prenant à cet égard moins de précautions que pour les réparations de leur automobile.

 

 

L’enseignement

 

L'enseignement de la médecine apparaît comme très cloisonné en spécialités, encore aujourd’hui. Dans les écoles d'infirmière une vision beaucoup plus globalisante aurait heureusement tendance à s'instaurer.

 

 

La réalisation de soi

 

La culture de soi et de sa propre santé ne devrait pas se limiter à celle du cerveau -auquel cas l'organisme deviendrait une sorte d'esclave de la cérébralité, quitte à ce qu'il se révolte un jour ou l'autre... Il faudrait développer L’HARMONIE concernant tous les éléments, toutes les parties qu'on institue en s'observant en tant que « corps", "esprit", "estomac", etc. On remarque, pour y parvenir, l'intérêt de techniques telles que "relaxation", "méditation", "hatha-yoga", "gymnastique douce", etc.

 

 

Bénéfice collectif ?

 

Est-ce que le fait de s'épanouir et de s'harmoniser dans son contexte et selon son désir le plus profond pourrait entraîner quelque bénéfice pour la collectivité ?

Le conférencier appuie cette idée: de tels individus, même clairsemés, pourraient être une sorte de lubrifiant dans le système social et pas seulement un lubrifiant, ils pourraient en transformer l'esprit, générer de la santé collective... Pour lui l'action sur soi et l'action sur l'institution ne sont pas antagonistes mais jouent en contrepoint...

 

 

Existe-t-il des sociétés malades ?

 

La notre, spécialement, est-elle dans ce cas ? Plusieurs orateurs l'affirment et vont jusqu'à expliquer la bonne santé de leur propre culture à d'autres intervenants (étrangers)... D'autres rétorquent la citation de certaines pratiques d'allure quelque peu barbare ou peu acceptable (circoncision des hommes, excision des femmes, etc ... ). Une participante insiste sur l'erreur qu'il y aurait à généraliser abusivement à toute l'Afrique ces coutumes. Remarquons aussi que les psychanalystes ont rarement critiqué la circoncision à laquelle les juifs, musulmans et animistes attribuent souvent, à côté de sa signification religieuse, des vertus hygiéniques. Ci-dessous un encadré qui semble leur donner raison, au moins quant au VIH et donc au Sida.

 

La circoncision, limiterait les contaminations VIH de la femme à l'homme

La circoncision pourrait freiner l'épidémie de sida, et "les partenaires des Nations unies s'efforcent de coordonner leurs conseils et leur assistance aux pays pour les aider à améliorer la sécurité de la circoncision telle qu'elle se pratique actuellement", a indiqué le Dr Kevin De Cock, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

En 2005, une équipe financée par l'agence française de recherche sur le sida (ANRS) et menée sur 3.000 hommes dans le township d'Orange Farm (Afrique du Sud) a montré que la circoncision masculine réduisait de 60% la transmission du VIH de la femme vers l'homme. Selon des modélisations mathématiques, la circoncision pourrait ainsi éviter 6 millions de nouvelles infections et 3 millions de morts liés au VIH dans les 20 prochaines années,

Cette meilleure protection résulterait d'une réduction considérable, grâce à la circoncision, de la surface de peau comportant de nombreuses cellules immunitaires (cellules dentritiques) très sensibles au VIH.

En tout état de cause, indiquent les experts, la circoncision ne pourra jamais être qu'un outil de prévention parmi d'autres. La meilleure protection contre le virus du sida reste l'utilisation du préservatif masculin.

 

 

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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21 Juillet 2007