UTILISATION DU QUESTIONNAIRE DE GEX

Chez des schizophrènes hospitalisés

(Colloque Psychiatrie et Caractérologie, orgaisé par l’Association Méditerranéenne de Psychiatrie et l’Association Internationale de Caractérologie ; Monaco, 18-20 Avril, 1969)

Bernard AURIOL, Françoise BOURSIN, Louis DOAT, Solange MAGRE, Jean OULES (résumé)

 

Nous avons choisi le test de GEX pour étudier la caractérologie de 65 psychotiques d'un hôpital différent du nôtre et sans renseignements cliniques précis (en dehors de. l'étiquette "schizophrénie" appliquée par différents Médecins aux sujets en question), pour approcher l'idée que se font ces sujets de leur propre caractère...

Nous avons demandé à ces sujets de répondre par "Vrai", "Faux" ou "je ne sais pas" aux 54 questions de cette épreuve.

La population étudiée comportait 37 hommes et 23 femmes dont l'âge moyen était 44 ans, dont le niveau scolaire ne dépassait dans aucun cas celui du baccalauréat et dont le Quotient Intellectuel n'indiquait la débilité que 4 fois alors qu'il variait de 20 à 120 pour l'ensemble des sujets...

L'ensemble des traits d'auto-observation réunis, donnent ce qu'on pourrait appeler un portrait "robot" (en se référant aux procédés de reconstitution photographique de la police judiciaire) portrait robot par lui-même d'un schizophrène théorique d'Hôpital Psychiatrique.

Ce portrait ne tient pas compte bien entendu de toutes les questions et aboutit à considérer des schizophrènes comme non émotifs, actifs et secondaires alors que le dépouillement des grilles complètes met en évidence des dominances plus conformes à ce que pouvait faire prévoir l'observation de leur comportement. La note moyenne pour chacun des types considérés permet d'établir leur hiérarchisation pour l'ensemble des sujets en allant du type sentimental (5.15) et flegmatique (4.93) jusqu'aux types nerveux (3.21) colérique (4.01) et sanguin (4.23) en passant par les types apathiques (4.46) et passionné (4.47). Comme on le voit, ces notes moyennes répartissent les types de part et d'autre de la moyenne pour l'ensemble des types qui est 4.39, les types primaires ayant une note inférieure à cette moyenne et les types secondaires une note supérieure. Le type amorphe que nous n'avons pas cité obtient une note moyenne, relativement élevée de 4.70 qu'on peut attribuer soit à l'athymhormie, soit aux drogues psychotropes, soit enfin à l'enlisement asilaire.

Remarquons que la note maximum revient au type sentimental ce qui nous permet d'apporter un argument à l'hypothèse de Le Senne faisant coïncider ce type avec la schizoïdie quant à la compréhension maximum de ce concept alors que son extension la plus large ferait référence à la secondarité en général. Le flegmatique est situé en deuxième position et cela semble lié à une systématisation de la vie mentale qui serait favorisée par le cadre hospitalier...

Ayant constaté au cours du dépouillement que certains sujets manifestaient une tendance systématique à répondre toujours de la même façon, nous avons établi le % des réponses "vrai" pour l'ensemble de la population et pour l'ensemble des questions (43,93 %). Procédant de même pour la réponse "faux" (43,78 %) et pour la réponse "point d'interrogation" (14, 12%) nous pouvons exclure que cette tendance soit systématique pour l'ensemble. Cependant, pour réduire cette cause d'erreur dans chaque cas individuel et afin de permettre la comparaison des sujets entre eux nous avons corrigé chacune des notes en prenant comme note Zéro la note moyenne des huit types caractérologiques. Nous pouvons alors vérifier si chaque type a plutôt tendance à présenter une côte négative ou positive, c'est-à-dire si le nombre des questions répondues vraies pour ce type, est inférieur ou supérieur au nombre des questions pour l'ensemble des autres types.


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Nous nous sommes aperçus que le groupe schizophrène étudié présente une majorité significative en faveur d'une note positive aux types « Sentimental » en premier lieu, « Flegmatique » ensuite et une majorité significative en faveur d'une note négative aux types « Nerveux » en premier lieu et « Colérique » ensuite.

Nous avons bien entendu étudié comment se répartissait le type dominant. Nous trouvons 21 flegmatiques contre 4 nerveux, 20 sentimentaux contre 7 sanguins, 14 apathiques contre 7 colériques, mais seulement 11 passionnés contre 13 amorphes...

Le nombre sensiblement équivalent de passionnés et d'amorphes d'un côté, de flegmatiques et de sentimentaux d'un autre tend à prouver qu'il existe une sorte d'équivalence entre Secondarité et Non-Emotivité Non-Activité dans cette population„.

L'existence des différents types caractérologiques mis en évidence par l'auto-observation n'a peut être qu'un rapport parfois éloigné avec les comportements observés chez les schizophrènes français hospitalisés ; nos résultats confirment l'idée que ces malades se défendent du monde et de certaines parties de leur personnalité ressenties comme menaçantes, souvent par une expression superficielle ou purement descriptive, souvent aussi par la fuite dans la rêverie (le sentimental), la froideur (le flegmatique) ou l'indifférence (l'amorphe).

 

 

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MAJ 28 Octobre 2013