Problèmes thyroïdiens et traitement de la dépression

adaptation par le Dr Bernard Auriol

du papier de Michel Weissel

Ajouter au traitement de l'hypothyroïdie par T4 (thyroxine) de la T3 (triiodothyronine) pourrait améliorer de façon très nette les fonctions mentales et surtout l'humeur de ces patients souvent déprimés.

Quatre hypothèses suggèrent un effet des hormones thyroïdiennes T3/T4 dans certaines formes de dépression :

  1. la présence d'un excès local relatif de T4 dans le cerveau des patients déprimés est atténué par l'administration de triiodothyronine (T3), par le biais d'une diminution de la thyroxine (T4) dans le sérum,
  2. l'effet d'un manque cérébral de catécholamines lié à la dépression est compensé par l'activation des bêta-récepteurs induite par T3/T4 ,
  3. un hypothyroïdisme cérébral local qui pourrait résulter de la dépression serait contrecarré par T3 et T4.
  4. les hormones thyroïdiennes augmentent la teneur cérébrale en sérotonine. Ceci peut être salutaire dans la dépression, où le manque de sérotonine dans le cerveau est considéré comme important (étiologiquement)


publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

Les hormones thyroïdiebbes ont été employées jusqu'ici de la manière suivante :

  1. T3 en tant que monothérapie dans la dépression ;
  2. T3 ajouté au départ de la thérapie en vue d''accélérer la réponse au traitement classique par des antidépresseur tricycliques.
  3. T3 ajouté aux tricycliques pour augmenter leur efficacité chez les patients résistant.
  4. T4 à haute-dose (250-500 micrograms/jour) pour traiter les patients à "cycle rapide".

La thérapie d'augmentation par utilisation de T3 à faible dose (5-50 mg/die) est la forme la mieux documentée de traitement de la dépression par des hormones thyroïdiennes. Les résultats suggèrent un effet convainquant sur un pourcentage variable des non "répondeurs" aux tricycliques.

Pour les autres formes de traitement nous ne disposons pas d'études en double aveugle qui nous permettraient de conclure.

 

A. Thyroxine (T3) et fonctionnement psychique

Chez les patients hypothyroïdiens, une substitution partielle de triiodothyronine [T3] à une partie de la thyroxine [T4] préalablement prescrite, permet d'améliorer l'humeur (Bunevicius R, et coll., 1999). Il y aurait aussi une amélioration des fonctions cognitives, mais à un plus faible degré (Bunevicius R, et coll., 2000).

Des résultats préliminaires sur un petit groupe de patients présentant la maladie de Basedow et dont on avait supprimé la glande thyroïde, ont confirmé ces résultats (Bunevicius R, et coll., 2002). La substitution de 10 microg de T3 à 50 microg de T4 a donné une diminution statistiquement significative de la concentration de T4 libre mais aucun changement significatif de T3 ou de la concentration en TSH. Les symptômes de l'hypothyroïdie et de l'hyperthyroïdie ont eu tendance à diminuer sur une échelle standard de symptômes après le traitement combiné T3/T4. Avec la combinaison T3/T4, l'état mental s'est amélioré sur certaines des échelles mesurant la dépression.

L'adjonction de tri-iodo-thyronine (T3) a été efficace pour traiter la dépression dans dix cas sur 16 femmes (soit 62.5%) alors qu'aucun des neuf hommes traités n'ont présenté d'effet intéressant. Les femmes "sensibles" à ce traitement avaient des niveaux de TSH plus élevés que les autres (même si ce niveau restait pour toutes dans les limites de la normale) (Agid O., 2003). Chez une patiente traitée pour hypothyroïdie chez qui était survenue une dépression résistante avec obésité liée aux antidépresseurs, j'ai moi-même observé un effet spectaculaire de l'association de T3 à T4.

La maladie de Basedow (en anglais => maladie de Graves) est une maladie auto-immune. C'est une des causes courantes de l'hyperthyroïdie.

Symptômes :

  • difficulté à supporter la chaleur,
  • tachycardie
  • nervosité
  • anxiété
  • fatigue
  • perte de poids
  • goitre,
  • gros yeux (exophtalmie)

Traitement standard :

  • médicaments anti-thyroïdiens
  • ß-bloquants
  • lithium
  • iode minéral
  • iode radioactif
  • chirurgie

Six études ont été utilisées pour conduire une méta-analyse sur l'intérêt d'ajouter de la tri-iodo-thyronine à un traitement classique antidépresseur (tricycliques).. . Cinq des six études ont trouvé que cette association de T(3) était significativement plus d'efficace que l'association d'un simple placebo. On observe surtout une plus grande rapidité de l'effet antidépresseur, accélération d'autant plus marquée que l'étude comportait une plus grande proportion de femmes (Altshuler L.L., 2001)

Il serait bon de tester la fonction thyroïdienne des patients déprimés - surtout en cas d'échec du traitement antidépresseur standard - et, en cas d'hypothyroïdie, il peut être bienvenu de leur administrer un traitement associant de la thyroxine et de la tri-iodo-thyronine (Rack SK et coll., 2000).

De Mendonca Lima et coll. (1996) ont trouvé que la T3 (tri-iodo-thyronine) ainsi que la TSH avaient un taux sanguin significativement diminué chez les patients déprimés; ils ont indiqué que la T4 (thyroxine) était, au contraire, légèrement augmentée (quoique de manière non significative) ; nous pourrions voir là une conséquence d'une déviation métabolique de la transformation de T4 en T3. Le fait que ce phénomène soit lié à l'intensité et à la polarité de la dépression suggère qu'on pourrait peut-être le considérer comme un marqueur biologique de cette maladie.

Chez 9 patients déprimés qui recevaient de la T4 pour une maladie thyroïdienne, ils ont ajouté de la T3 et 7 d'entre eux ont manifesté une amélioration de ce fait. Ces résultats sont cohérents avec les études qui montrent l'intérêt d'ajouter de la T3 plutôt que de la T4 en vue de mordancer le traitement antidépresseur classique (Cook R.G., et coll., 1992).

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Recherches publiées au sujet de T3/T4 comme traitement des problèmes dépressifs
(Janv. Mis à jour 2004 ; légères révisions juillet 2004)

On trouve sur Internet beaucoup d'articles sur l'utilisation de T3 comme remède miracle, pour la dépression et la fibromyalgie. Il convient de rester encore prudent en ce domaine, dans la mesure ou nombre de ces travaux concernent des observations cliniques menées parfois sans groupe controle placebo.

[ Mise à jour Janv. 2004 : Les études "cinq et six" sont les plus importantes, et représentent une tentative de répliquer la grande étude qui a vraiment retenu l'attention au sujet de l'association T3/T4 (étude Bunevicius, NEJM 1999).]

  1. Étude 1.
    9 patients, aucun placebo (Cooke RG et coll., 1992)
  2. Étude 2.
    1 patient, aucun placebo -- un "rapport de cas"
  3. Étude 3.
    Support et coll. (2000) a publié une monographie à propos d'une patiente de 50 ans présentant de la dépression et hypothyroïdienne de longue date. En dépit du traitement avec T4 à des doses jusqu'à 0.3 mg/jour, elle a continué à être déprimée, à avoir des symptômes d'hypothyroïdie, avec une concentration de TSH constamment élevée.
    L'addition d'une faible dose de T3 a eu comme conséquence l'amélioration significative de son humeur.
    Le rapport entre l'hypothyroïdie et la dépression est bien connu. Il est possible que la longue histoire dépressive de cette patiente ait pu avoir été une conséquence de son hypothyroïdie qui aurait été insuffisamment traitée ou résistante à la T4.
    T3 est supérieur à T4 en tant que thérapie auxiliaire dans le traitement de la dépression unipolaire.
  4. Étude 4.
    Sur 33 patients : Effets de thyroxine par rapport à la thyroxine plus triiodothyronine chez des patients présentant une forme d'hypothyroïdie. (Bunevicius R, 1999)
  5. Étude 5.
    40 sujets, dont 20 ont été traités par T4 seul tandis que 20 étaient mis sous T3 en remplacement d'une partie de leur T4 (Sawka, M. octobre 2003).
  6. Étude 6.
    46 sujets, 23 dans chaque groupe : T4 plus un placebo, ou T4 plus de la T3 (Clyde et al., Dec 2003).

 

Pour Sintzel et coll. (2004)

En réponse à l'augmentation des désordres dépressifs résistants malgré des traitements améliorés, de nombreuses études ont été entreprises ces trente dernières années pour évaluer l'état thyroïdien de patients déprimés résistantà un traitements bien conduit par les antidépresseurs tricycliques. Des anomalies "minimales" de la fonction thyroïdienne ont été démontrées ainsi que des désordres thyroïdiens d'origine centrale qui peuvent échapper aux dosages plasmatiques. Concernant ce statut thyroïdien, qualifié de prémorbide, on a émis l'hypothèse d'un hypothyroïdisme subclinique.

On distingue quatre catégories

  1. sujets dont les niveaux d'hormones T3 et T4 sont diminués,
  2. sujets qui présentent des anomalies de la concentration en TSH
  3. sujets dont la réponse TSH est accrue lors de la stimulation par la TRH,
  4. sujets qui ont des taux significatifs d'anticorps antimicrosomal et antithyroglobuline.

Bien que, il y ait des discussions quant à l'existence ou pas de ces anomalies, nous concentrerons notre attention sur une métaanalyse incluant six études cliniques.

On observe dans une population avec dépression résistante que 52% des patients présentent un hypothyroïdisme subclinique, alors qu'il n'y en a que 8 à 17% dans les dépressions simples et 5% dans la population globale.

De même, les niveaux d'anticorps antithyroïdiens (hypothyroïdisme de groupe IV) étaient sensiblement plus élevés chez les patients déprimés (9% à 20% contre 7.5% dans la population globale).

Pendant bien des années, on a présumé un hypothyroïdisme central sur la base d'un mécanisme inefficace du transfert T3-T4 et d'une biodisponibilité de TRH hypothalamique abaissée . Ces dernières années, de nouvelles données ont émergé sur le rôle de la transthyrétine, une protéine cérébrale transporteur de T4, dont la concentration dans le CSF a été trouvée sensiblement inférieure chez les patients déprimés par rapport à un groupe contrôle, les niveaux les plus bas étant observés chez les sujets les plus sévèrement déprimés.

Ce niveau diminué de transthyrétine aurait pour conséquence un abaissement de la biodisponibilité centrale de T4 - de là, en raison d'une insuffisance du desiodation T4-T3, un déficit en T3. Un niveau bas de transthyrétine associé ou pas à l'hypothyroïdisme subclinique pourrait être un facteur de vulnérabilité dépressive et aussi de résistance au traitement tricyclique.

Réciproquement, l'hypothyroïdisme subclinique peut être prédictif d'une bonne réponse à une stratégie de potentialisation. Les mécanismes pharmacologiques impliqués dans ce phénomène de potentialisation sont bien connus : ils consistent en interaction entre la dépression, les récepteurs adrénergiques et la biodisponibility d'hormones thyroïde. Le niveau diminué de nopépinéphrine observé dans les patients dépressifs est associé, en cas de biodisponibilité accrue d'hormones thyroïdiennes, avec une sensibilité plus élevée des récepteurs adrénergiques (surtout bétaadrénergiques). Ceci semble soutendre le processus de rétablissement.

Selon quelques auteurs, le système serotoninergic pourrait être impliqué dans la potentialisation des tricycliques par les hormones thyroïdiennes. Nous savons que chez les animaux avec hypothyroïdisme, la synthèse de sérotonine est diminuée et l'administration du T3 augmente alors les niveaux cérébraux de sérotonine et de son catabolite le 5HIA.

En outre, les sérotoninergiques ont tendance à diminuer l'activité des béta-récepteurs adrénergiques et le T3 pourrait corriger cette tendance,

Sur la base de nombreuses études effectuées sur la potentialisation des tricycliques, nous suggérons des modalités pratiques de traitement - qui jusqu'à ce jour n'a pas donné lieu à une pratique quotidienne en raison du manque d'un consensus clair basé sur des données statistiquement fiables : après que quatre à six semaines de traitement tricyclique ou serotoninergique inefficace à dose suffisante (vérifié dosages plasmatiques), on recommande de lancer un traitement T3 à une posology efficace (25 à 50 microgrammes par jour), dose qui sera atteinte en 2 ou 3 jours, excepté en cas d'effets secondaires (rares et transitoires tels que transpiration, secousses musculaires, tachycardie, énervement, inquiétude). Si le traitement n'est pas rapidement efficace, il doit être arrêté s'il n'y a aucune amélioration au bout de 3 semaines. Jusqu'à ce jour, il n'y a aucun consensus au sujet de la durée optimale d'un traitement T3.

 

Pour  Saint-Clair Bahls et Gisah Amaral de Carvalho (2004), le rôle de la glande thyroïde dans la dépression primaire est peu clair. Bien qu'évidemment les patients présentant des défauts fondamentaux subtils dans la fonction thyroïde puissent être plus enclins à développer la maladie dépressive, l'anomalie spécifique dans la fonction thyroïde associée aux désordres dépressifs reste mal compris.

Dans cette revue, ces auteurs décrivent les résultats principaux au sujet de la dépression et de la fonction thyroïdienne, avec une attention particulière sur le rapport entre la fonction thyroïdienne et les monoamines cérébrales. Les recherches bibliographiques ont été effectuées sur Medline

Les anomalies documentées de l'axe hypothalamo-pituito-thyroïdien (HPT) pour quelques patients déprimés sont :

La relation de ces anomalies de fonction HPT, des monoamines principales et des sous-types diagnostiques des patients présentant une dépression est complexe et ne soutient pas directement un rapport linéaire.

Après beaucoup d'années de recherche, le rapport précis entre l'axe HPT et la dépression demeure obscur, et le mécanisme sous-tendant les anomalies thyroïde chez les patients dépressifs demeure indéterminé. Ainsi, d'autres recherches sont nécessaires pour comprendre le rôle de l'axe HPT dans la pathogénie et le traitement des désordres dépressifs.

Rôle du Sélénium quant aux sécrétions thyroïdiennes

* On sait que le sélénium est requis pour la production thyroïdienne de l'hormone T3. Cet oligo élément est diminué dans le plasma à la suite de traumatismes physiques sévères (Berger, 1996); il semble qu'on ait pu empêcher la diminution de la TSH par un apport de sélénium; ce dernier jouerait également un rôle concernant le rapport T4/T3 au niveau périphérique.

NB Les abstracts suivant seront ultérieurement traduits en français...

Relations between the selenium status and the low T3 syndrome after major trauma.

Berger MM, Lemarchand-Béraud T, Cavadini C, Chioléro R., Anaesthesiology and Surgical Intensive Care Unit, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, Lausanne, Switzerland (Intensive Care Med. 1996 Jun;22(6):575-81).

OBJECTIVE: Thyroxine (T4) is deiodinated to triiodothyronine (T3) by the hepatic type I iodothyronine deiodinase, a selenoprotein that is sensitive to selenium (Se) deficiency. After severe injury, T4 deiodination is decreased, leading to the low T3 syndrome. Injury increases free radical production, which inactivates the iodothyronine deiodinase. The aims were to study the Se status after major trauma and to investigate its relation to the low T3 syndrome. DESIGN: Preliminary prospective descriptive study. SETTING: Intensive care unit at a university teaching hospital.

PATIENTS AND METHODS: 11 patients aged 41 +/- 4 years (mean +/- SEM), with severe multiple injuries (Injury Severity Score 29 +/- 2 points). A balance study was performed from day 1 to day 7. Serum and urine samples were collected from the time of admission until day 7, then on days 10, 15, 20, 25 and 30. Non-parametric tests and Pearson's correlation coefficients were used for analysis.

RESULTS: Cumulated Se losses were 0.88 +/- 0.1 mumol/24h. Serum Se was decreased from admission to day 7. T3, free T3, and the T3/T4 ratio were low until day 5, being lowest on day 2; T4 and thyroid stimulating hormone were normal. Serum Se was correlated with T3 (r = 0.55, p = 0.0001), and with free T3 (r = 0.35).

CONCLUSION: Se status is altered after trauma, with decreased Se serum levels upon admission to the ICU but with no major Se losses. Se is probably redistributed to the tissues. The correlation between Se and T3, along with the parallel decrease in T4 deiodination, indicates that reduced deiodination might be related to the transient decrease in serum Se.

PMID: 8814474 [PubMed - indexed for MEDLINE]

Schilling JU, Zimmermann T, Albrecht S, Zwipp H, Saeger HD, Klinik für Viszeral-, Thorax- und Gefässchirurgie, Universitätsklinikums, TU Dresden, Med Klin (Munich). Low T3 syndrome in multiple trauma patients--a phenomenon or important pathogenetic factor? 1999 Oct 15;94 Suppl 3:66-9, [Article in German]

BACKGROUND: Many nonthyroidal illnesses, such as major trauma, severe burn injury, sepsis or immune deficiency are associated with a reduced T3 concentration without increased serum TSH secretion. The pathopysiologic meaning of this phenomenon was controversely discussed since its investigation 20 years ago. The identification of the Type I 5-iodthyronine-deiodinase as a selenoenzyme brought many new aspects into this discussion.

PATIENTS AND METHODS: To investigate the correlation of T3 blood levels and the selenium concentrations in consideration of the severity of the nonthyroidal illness 20 patients with major trauma where included in this study. In all these patients frequently T3, T4, fT3, fT4, TSH, Se (whole blood), Se (plasma) and Glasgow-Coma-Scale (GCS), APACHE II and MOF-Score where measured until the 28th day of illness.

RESULTS: Five patients (20%) died during the study until the 8th day of measurement. Survivors and nonsurvivors initial showed a low T3 and fT3 level in serum. While the T3 serum concentrations of nonsurvivors remained on a low level the thyronine concentrations of survivors distinctly increased. The measured thyroid hormone concentrations were significantly correlated with MOF-score, APACHE II and inversely with GCS. There was no significant correlation between low T3/fT3 blood levels and low selenium concentrations in all observed patients.

CONCLUSION: The selenium deficiency in all patients with major trauma seems to be not the single cause of the low T3 syndrome. The distinctly suppression of TSH could be caused by the action of various cytokines such as IL-6 and TNF-alpha. Further investigations should improve the effectivity of substitution of selenium and/or thyroid hormones in the therapy of patients with severe nonthyroidal illness.

PMID: 10554534

Berger MM, Reymond MJ, Shenkin A, Rey F, Wardle C, Cayeux C, Schindler C, Chioléro RL, Soins Intensifs de Chirurgie, CHUV, Lausanne, Switzerland, Influence of selenium supplements on the post-traumatic alterations of the thyroid axis: a placebo-controlled trial, Intensive Care Med. 2001 Jan;27(1):91-100, and Intensive Care Med. 2001 Jan;27(1):16-8.

OBJECTIVE: To investigate whether early selenium (Se) supplementation can modify the post-traumatic alterations of thyroid hormone metabolism, since the first week after trauma is characterised by low plasma Se and negative Se balances. DESIGN: Prospective, placebo-controlled randomised supplementation trial.

SETTING: Surgical ICU in a tertiary university hospital. PATIENTS: Thirty-one critically ill trauma patients aged 42 +/- 16 years (mean +/- SD), with severe multiple injury (Injury Severity Score 30 +/- 7).

INTERVENTION: Supplementation during the first 5 days after injury with either Se or placebo. The selenium group was further randomised to receive daily 500 microg Se, with or without 150 mg alpha-tocopherol (AT) and 13 mg zinc supplements. The placebo group received the vehicle. Circulating Se, AT, zinc, and thyroid hormones were determined on D0 (= day 0, admission), D1, D2, D5, D10, and D20. RESULTS: Plasma Se, low on D0, normalised from D1 in the selenium group; total T4 and T3 increased more and faster after D2 (P = 0.04 and 0.08), reverse T3 rising less between D0 and D2 (P = 0.05).

CONCLUSIONS: Selenium supplements increased the circulating Se levels. Supplementation was associated with modest changes in thyroid hormones, with an earlier normalisation of T4 and reverse T3 plasma levels. The addition of AT and zinc did not produce any additional change.

PMID: 11280679


Olivieri O, Girelli D, Stanzial AM, Rossi L, Bassi A, Corrocher R., Institute of Medical Pathology, University of Verona, Italy, Selenium, zinc, and thyroid hormones in healthy subjects: low T3/T4 ratio in the elderly is related to impaired selenium status.Biol Trace Elem Res. 1996 Jan;51(1):31-41.

Iodothyronine 5' deiodinase, which is mainly responsible for peripheral T3 production, has recently been demonstrated to be a selenium (Se)-containing enzyme. The structure of nuclear thyroid hormone receptors contains Zinc (Zn) ions, crucial for the functional properties of the protein. In the elderly, reduced peripheral conversion of T4 to T3 with a lower T3/T4 ratio and overt hypothyroidism are frequently observed. We measured serum Se and RBC GSH-Px (as indices of Se status), circulating and RBC Zinc (as indices of Zn status), thyroid hormones and TSH in 109 healthy euthyroid subjects (52 women, 57 men), carefully selected to avoid abnormally low thyroid hormone levels induced by acute or chronic diseases or calorie restriction. The subjects were subdivided into three age groups. To avoid under- or malnutrition conditions, dietary records were obtained for a sample of 24 subjects, randomly selected and representative of the whole population for age and sex. Low T3/T4 ratios and reduced Se and RBC GSH-Px activity were observed only in the older group. A highly significant linear correlation between the T3/T4 ratio and indices of Se status was observed in the older group of subjects (r = 0.54; p < 0.002, for Se; r = 0.50; p < 0.002, for RBC GSH-Px). Indices of Zn status did not correlate with thyroid hormones, but RBC Zn was decreased in older as compared with younger subjects. We concluded that reduced peripheral T4 conversion is related to impaired Se status in the elderly.

PMID: 8834378

Olivieri O, Girelli D, Azzini M, Stanzial AM, Russo C, Ferroni M, Corrocher R., Institute of Medical Pathology, University of Verona, Italy, Low selenium status in the elderly influences thyroid hormones, Clin Sci (Lond). 1995 Dec;89(6):637-42.

1. Iodothyronine 5'-deiodinase, which is mainly responsible for peripheral triiodothyronine (T3) production, has recently been demonstrated to be a selenium-containing enzyme. In the elderly, reduced peripheral conversion of thyroxine (T4) to T3 and overt hypothyroidism are frequently observed.

2. We measured serum selenium and erythrocyte glutathione peroxidase (as indices of selenium status), thyroid hormones and thyroid-stimulating hormone in 109 healthy euthyroid subjects (52 women, 57 men), carefully selected to exclude abnormally low thyroid hormone levels induced by acute or chronic diseases or calorie restriction. The subjects were subdivided into three age groups. To avoid conditions of under-nutrition or malnutrition, dietary records were obtained for a sample of 24 subjects, randomly selected and representative of the whole population for age and sex.

3. In order to properly assess the influence of selenium status on iodothyronine 5'-deiodinase type I activity, a double-blind placebo-controlled trial was also carried out on 36 elderly subjects, resident at a privately owned nursing home.

4. In the free-living population, a progressive reduction of the T3/T4 ratio (due to increased T4 levels) and of selenium and erythrocyte glutathione peroxidase activity was observed with advancing age. A highly significant linear correlation between T4, T3/T4 and selenium was observed in the population as a whole (for T4, R = -0.312, P < 0.002; for T3/T4 ratio, R = 0.32, P < 0.01) and in older subjects (for T4, R = -0.40, P < 0.05; for T3/T4 ratio, R = 0.54, P < 0.002).

5. The main result of the double-blind placebo-controlled trial was a significant improvement of selenium indices and a decrease in the T4 level in selenium-treated subjects; serum selenium, erythrocyte glutathione peroxidase activity and thyroid hormones did not change in placebo-treated subjects.

6. We concluded that selenium status influences thyroid hormones in the elderly, mainly modulating T4 levels.

PMID: 8549083

 

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11 Juin 2007

 

 

Références

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