Les nombreuses définitions du stress (plus de 300) se déclinent sous bien des termes, mais ont ce point commun de toutes désigner la même chose. Lorsque l’on se penche sur un dictionnaire, on peut trouver : « Ensemble de perturbations biologiques et psychiques provoquées par une agression quelconque sur un organisme » (6), ou encore : « Le stress peut être défini globalement comme une perturbation de l’équilibre, une interruption de l’enchaînement des habitudes qui force l’individu à tenter de retrouver son équilibre antérieur ou d’en atteindre un nouveau. » (19) Une autre définition nous amène à le percevoir comme : « Une réaction pathologique de l’être humain aux pressions de nature psychologiques, sociale ou professionnelle ou à des contraintes liées à l’environnement » (3). Ou encore : « Le stress est considéré comme un stimulus de l’environnement auquel la personne est exposée, ainsi qu’une transaction qui excède les ressources de la personne nécessitant des efforts d’adaptations. » (7)
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De nombreux médecins et cliniciens, notamment Hans Selye (1907 – 1982), père de la physiologie du stress, ont tenté d’expliquer cette « maladie » que l’on pourrait qualifier de mal-type de notre époque.
En 1974 il écrivait : « Contrairement à une croyance largement répandue, le stress n’est pas seulement une tension nerveuse ou le résultat d’une lésion. Et, surtout, le stress n’est pas forcément quelque chose qu’il faille éviter. Il est lié à l’expression de nos innombrables impulsions naturelles. Le stress se manifeste aussi longtemps qu’une partie quelconque de notre organisme est sollicitée. En vérité, l’absence totale de stress correspond à la mort. »
Pour ce dernier, le stress est « une réponse non spécifique de l’organisme devant toute demande qui lui est faite ou une réponse d’adaptation a des demandes très disparates appelées facteurs de stress ou stressors. »
En 1972, le Symposium international sur la société, le stress et la maladie, tenu à Stockholm sous les auspices de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’université d’Uppsala à finalement adopté cette définition : « Le stress est la réaction non spécifique de l’organisme à toutes sollicitations qui s’exerce sur lui. »
Il faut avouer que cette dernière définition n’est qu’un bref raccourci de celle émise par H. Selye destinée sans doute à mieux être comprise de tous.
Cependant, tous rejoignent sa définition lorsque l’on dénomme le stress de « Syndrome général d’adaptation ».
- 1° la phase d’alarme
- 2° la phase d’adaptation qui, si le stress se prolonge, est suivie de
- 3° la phase d’épuisement
Voici un modèle du GAS de Selye (21) :
Stimulus Augmentation Abaissement de la (s’il se
Nocif des réponses résistance physique, prolonge)
caractéristiques effet d’usure sur
du GAS les organes physiques
(augmentation
d’hormones
adrénocorticales, etc…) Maladie
(maladie
d’adaptation
dépendant des
faiblesses de
divers organes)
La phase d’alarme ou d’alerte, souvent de courte durée, prépare l’organisme à fuir ou à se défendre contre l’agression par toute une série de changements physiologiques.
Elle se caractérise par une tachycardie, une tension dans les muscles ainsi qu’une augmentation de la pression artérielle, une dilatation des pupilles et des bronches, sécrétion d’hormones et de neurotransmetteurs, pâleur, sudation…etc.
Si le stress persiste, c’est la phase d’adaptation ou de résistance accompagnée d’une disparition de la plupart des symptômes cités ci-dessus et d’une adaptation au facteur agressant qui prend le relais. Cette phase peut être aussi qualifiée de « niveau optimal de stress » qui correspond à la dose de stress biologiquement nécessaire à chaque individu pour fonctionner harmonieusement(21). Cette phase a tout de même ses limites et si le stress se prolonge, elle sera remplacée par…
La phase d’épuisement qui se manifeste par une déficience de la plupart des défenses de l’organisme. Et c’est ainsi que l’on peut voir apparaître des symptômes et troubles tels que : insomnie, céphalées, constipation, nausées vomissements, aménorrhée, maladies allergiques, maladies cardiovasculaires, …
Toutefois, à la fin de sa vie, Selye affirmait : « Le stress n’existe pas, ce n’est pas l’agression en elle-même qui est nuisible, mais plutôt la réaction de l’organisme à celle-ci. » Dans cette optique, prenons un exemple :
Je me trouve à un feu rouge et je veux traverser. Le feu est vert pour moi, je m’y engage donc. Tout à coup, de loin, surgit une voiture à toute allure. Je pressens que le conducteur me verra trop tard et n’aura pas le temps de freiner. Au lieu de rebrousser chemin, je cours de l’autre côté du passage…
Ceci fait la transition avec une autre de ses théories introduisant les termes d’eustress et de dystress. Le premier, le « bon stress », nous rend plus productif, tandis que le second, le « mauvais stress », nous désorganise.
L’un comme l’autre font partie de notre quotidien, il importe donc de savoir gérer notre stress afin de s’épanouir et d’éviter au maximum les dangers que représente le dystress afin de rechercher d’avantage la sécurité que nous procure l’eustress. Cela revient en fait à appliquer une autre formule selon laquelle l’organisme tente d’éviter au maximum le déplaisir pour tendre toujours plus vers le plaisir.
suite => Symptômes et Mécanisme du Stress
dernière mise à jour le 15 Juillet 2001