L’ENQUÊTE AUPRÈS DES EMPLOYEURS :

L’accès à l’emploi pour les travailleurs handicapés par la maladie psychique soumis à conditions

 

Une démarche initiale fortement modifiée

Projet initial : contenus et méthodes

La méthodologie initiale présentée dans le projet d’étude proposait la constitution d’un panel d’entreprises sur la base d’un corpus de 200 établissements, de taille et de secteurs d’activité différents, employant ou ayant employé une personne handicapée par la maladie psychique, construit en partenariat avec les acteurs et partenaires intervenant auprès du public et/ou des entreprises concernées (membres de Comité de Pilotage notamment).

 

Cette enquête devait s’appuyer sur l’élaboration d’un questionnaire dont le contenu s’articulait autour des thèmes suivants :

-   identification de l’entreprise (secteur d’activité, production ou prestations réalisées, type d’établissement, nombre de salariés, …) ;

-   conditions d’embauche ou de maintien de la personne handicapée (connaissance de sa qualité de travailleur handicapé, modalités de recrutement, conditions de maintien…) ;

-   données relatives à la personne handicapée (sexe, âge, niveau de qualification, parcours professionnel, caractéristiques de la maladie) ;

-   poste occupé et conditions de travail (nature de l’emploi, tâches accomplies, aménagement du temps, environnement social et matériel, adaptation du poste de travail, mise en place d’un tutorat….) ;

-   incidences de la maladie dans la situation de travail en termes de production, de gestion du temps, et dans les relations avec la hiérarchie et les collègues ;

-   gestion de la situation : maintien ou non dans l’entreprise, pour quelles raisons, à quelles conditions humaines ou organisationnelles… ;

-   freins et leviers à l’emploi d’une personne handicapée ;

-   propositions de solutions.

 

Après validation du questionnaire auprès de 4 ou 5 entreprises représentatives du panel constitué, analyse des résultats et réajustement du contenu si nécessaire, ce questionnaire réaménagé devait être envoyé à une personne clairement identifiée au sein de chaque entreprise sélectionnée, accompagné d’un courrier présentant le contexte et les objectifs de l’enquête. Un délai de réponse de 15 jours était prévu, avec relance téléphonique à l’issue de ce délai auprès des entreprises n’ayant pas répondu, et nouveau délai de réponse de 15 jours.

 

L’étape suivante d’analyse intermédiaire portait sur l’exploitation des questionnaires et l’analyse des résultats avec :

-   la rédaction d’une première synthèse permettant de caractériser différentes situations de réussite ou d’échec dans la relation « travailleur handicapé/entreprise » et d’identifier les questions à approfondir afin de mieux cerner les facteurs d’aide, ou au contraire les obstacles, à l’insertion du travailleur handicapé dans l’établissement ;

-   l’élaboration d’un échantillon d’une vingtaine de structures représentatives des différentes situations nécessitant des points d’approfondissement et devant faire l’objet d’une enquête approfondie par entretien (entretiens individuels auprès des responsables des structures) ;

-   la construction de la grille d’entretien.

Cette partie devant faire l’objet d’une synthèse globale, croisée avec les résultats de l’enquête auprès des personnes menée par Travail Différent, et portant sur l’exploitation des données recueillies.

Mise en œuvre de la démarche initiale et difficultés rencontrees

 

La constitution du panel d’entreprises devait s’appuyer sur plusieurs fichiers :

-   le fichier de la DDTEFP relatif aux entreprises qui contribuent à l’embauche de travailleurs handicapés

 

-   le fichier d’entreprises dont dispose l’association Travail Différent pour positionner des stagiaires dans le cadre des dispositifs DAP et SIFE.

 

Mais ces fichiers se sont avérés extrêmement limités dans leur usage en matière de repérage d’entreprises embauchant ou ayant embauché des travailleurs handicapés par la maladie psychique.

 

-   Le fichier de la DDTEFP, de portée très générale, nous renseigne sur les travailleurs handicapés embauchés au sein des entreprises soumises à la Loi de 1987 en Haute-Garonne (nombre, sexe, âge, catégorie COTOREP, type de contrat, ancienneté de l’embauche…), et sur le profil des entreprises employeuses (secteur d’activité, effectifs, localisation géographique …). Il ne nous dit rien sur la nature du handicap des personnes. Son utilisation dans le cadre de cette mission reste donc d’ordre général, en tant que données de cadrage sur l’emploi de travailleurs handicapés en Haute-Garonne.

 

-   Le fichier de l’association Travail Différent  portait sur les entreprises ayant accueilli des stagiaires TH MP depuis le 1er janvier 2001, soit 64 entreprises. L’idée initiale étant d’envoyer des questionnaires uniquement aux entreprises connaissant le type de handicap de leurs stagiaires, le panel a été ramené à 25 entreprises. Nous n’avions par contre aucune certitude sur l’embauche effective des personnes à l’issue du stage, puisque ce dernier n’engage absolument pas l’entreprise dans ce sens. Sur les 25 questionnaires envoyés, seuls 4 nous ont été retournés, dont 3 en réponse à des personnes relevant d’un handicap physique ou moteur, et 1 non précisé.

Au regard du peu d’efficacité des questionnaires, il a été décidé de faire évoluer la méthode d’enquête.

 

 

Réajustement de la méthode

 

L’enquête par questionnaire ne nous ayant pas permis d’obtenir les résultats escomptés, nous avons choisi de nous orienter vers une méthode plus qualitative, basée sur des entretiens, et ciblant des entreprises dont nous étions sures qu’elles avaient embauché des TH MP.

 

La constitution de l'échantillon s’est fait en mobilisant plusieurs sources.

 

-   Le fichier de l'association Travail Différent : les entreprises n’ayant pas répondu au questionnaire ont été appelées et une collectivité locale ainsi qu’une clinique ont accepté de nous rencontrer afin d’aborder avec elle la question du maintien de personnes handicapées ou rencontrant des difficultés d’ordre psychique.

 

-   Des personnes rencontrées par l’équipe de Travail Différent et qui ont accepté que nous rentrions en contact avec leur employeur : ce qui a permis de rencontrer trois employeurs pour évoquer avec eux la situation particulière de ces personnes.

 

-   Le Réseau CAP EMPLOI : sollicitation des chargés d’insertion pour repérer les entreprises ayant employé un TH MP ces 5 dernières années. Les coordonnées de 5 entreprises vers lesquelles des personnes TH MP avaient été orientées et pour lesquelles l’entreprise était censée connaître la nature du handicap, nous ont été transmises. Sur les 5, 1 était un organisme de formation et non un employeur potentiel, 2 nous ont répondu ne pas avoir de personnes relevant d’une RQTH et 2 ont été rencontrées, dont 1 seulement savait que les personnes relevaient d’un handicap psychique. L’autre semblait ignorer qu’un ou une de ses employé(e)s relevait de ce type de handicap ; l’entretien a tourné autour de la problématique de l’insertion des malentendants (contact régulier avec l’URAPEDA qui leur transmet des candidatures et assure le suivi et l’accompagnement des personnes).

 

-   Les chargées de mission du PLIE d’agglomération : parmi les publics suivis, il s’avère que plusieurs personnes ont été orientées vers un atelier protégé situé à Colomiers. Nous avons donc rencontré le responsable des ressources humaines de cet établissement.

 

-   Des acteurs locaux chargés de l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés, tels que les établissements d’insertion dans l’emploi (EI, GEIQ, AI, ETTI…).

 

-   Des Agences d’Intérim ayant noué un partenariat privilégié avec les membres du PDITH (ADECCO, ADIA), à la fois pour alimenter le fichier des entreprises à rencontrer, et en tant qu'intermédiaires entre les employeurs et le public TH MP.

 

-   Deux médecins du travail, l’une appartenant à un service interentreprises, la deuxième au service de médecine interne de 2 grandes entreprises publiques (domaine de la recherche et de la communication).

 

-   Deux représentants de l’Association Régionale des Directeurs et Cadres du Personnel (ARDCP).

 

 

Au total, nous avons pu rencontré 7 établissements, situés sur Toulouse et ses environs proches. Dans chacun, nous avons eu un entretien avec les personnes en charge des Ressources Humains et/ou du suivi spécifique des travailleurs handicapés.

 

 

Établissement hospitalier privé (400 salariés)

Directeur des ressources humaines

Établissement hospitalier public (450 salariés)

Directeur des ressources humaines

Cinéma associatif (5 salariés)

Responsable

Fonderie de métaux non ferreux et alliages (48 salariés)

Responsable Qualité et Sécurité

Entreprise de nettoyage industriel (6 salariés)

Gérante

Entreprise de nettoyage professionnel (430 salariés)

Responsable Qualité et Formation

Collectivité territoriale (8 900 agents permanents, 19 000 en intégrant les non permanents)

Responsable ressources humaines

Psychologue du travail

 

 

 

Analyse des données

1)    Handicap et emploi : quelques chiffres sur le département de la Haute-Garonne

 

Les premières victimes de discrimination à l’embauche sont les personnes handicapées. Une étude récente[1] montrait qu’à CV équivalent, une personne handicapée – ne précisant pas la nature de son handicap – recevait à peine 2% de réponses positives, soit 15 fois moins que le candidat référent, pour un poste de commercial. 

 

En outre, une autre étude du CREDOC (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie) parue en mai 2004[2], relevait les difficultés particulières rencontrées par certaines déficiences sur le marché de l’emploi. C’est le cas des troubles de la parole ou du langage, des troubles psychiques et des handicaps qui induisent une perte des acquis intellectuels. « Les déficiences d’ordre psychique ou comportemental, note les auteurs, suscitent au sein de la population une crainte, voire un rejet et renvoient à des représentations stigmatisantes du handicap. Cet imaginaire, souvent présent chez l’employeur lors de sa décision d’embauche, explique sa réticence face à ce type de handicap qu’il ne connaît pas et qui lui paraît imprévisible et incontrôlable. Il s’interroge aussi sur l’incidence d’une telle embauche sur les relations de travail dans une équipe ».

 

Ils constataient également que ces personnes sont très souvent orientées par la COTOREP vers des CAT ou des ateliers protégés. Parallèlement, d’après une étude de la DREES (1998), ¼ des demandes d’AAH seraient motivées par des troubles psychiques et les décisions majoritairement suivies par la COTOREP.

 

Qu’en est-il, dans ce contexte national, de l’insertion des travailleurs handicapés en Haute-Garonne ?

Nous reprenons ici :

 

-        les données disponibles sur le site du PDITH et qui concernent les DEFM au 30 juin 2005 (Données ANPE) ; les données fournies par le réseau Cap’emploi ; par le CNASEA et par l’AGEFIPH.

 

-        les données issues du fichier des établissements présumés assujettis à la DOETH (Déclaration Obligatoire d’emploi de Travailleurs handicapés), ayant fait l’objet d’une convention de collaboration entre le Cabinet In situ consultants et la DDTEFP de la Haute-Garonne. 

 

 

1.1    L’emploi des personnes handicapées en Haute-Garonne Au 30 Juin  

2005 (reprise des données disponibles sur le site du PDTITH 31)

 

Au 30 juin 2005, le département de la Haute-Garonne comptait 4 698 demandeurs d’emploi Travailleurs Handicapés[3] immédiatement disponibles, soit un volume en progression de +2,% en un an (+1,3% pour l’ensemble des publics, et +3,7% pour les TH dans la région), soit 95 inscrits supplémentaires.

 

 

 DEFM TH : effectifs 30/06/05

   Evolution  2004 – 2005*

Hte-Garonne

TH

Hte-Garonne

TOT DEFM

Région

TH

Région

TOT DEFM

CATEGORIE 1

2 875

-1,2%

95

47 209

-1,6%

-744

7 158

-1,6%

-113

91 315

-2,2%

-2044

CATEGORIE 2

1 493

+3,1%

-34

11 427

+2,2%

+247

4 635

+7,3%

+317

25 857

+5,1%

+1260

CATEGORIES 1 à 3

4 698

+2,0%

+45

65 835

+1,3%

+859

12 877

+3,7%

+463

13 4224

+2,1%

+2708

 

 

-                  Par rapport à la fin du premier semestre 2005, le nombre d’inscrits TH positionnés en catégorie 1 enregistre une baisse de –1,2% (-1,6% pour l’ensemble des DEFM du département et pour les TH dans la région), soit 34 inscrits en moins. Toutefois, ce recul ne profite qu’aux hommes : -3,5% contre +2,8% pour les femmes. De son côté, le chômage de longue durée est orienté à la hausse pour les TH : +6,8%. Au total, il affecte maintenant 42,3% des TH de la catégorie contre 39,1% il y a un an.

-                  Le chômage des TH de catégorie 2 progresse toujours, mais à un rythme moins soutenu qu’auparavant : +3,2% (+7,3% entre juin 2003 et juin 2004). Cette hausse n’a affectée que les femmes : 5,6% contre –1,3% pour les hommes. Comme dans la catégorie 1, le chômage de longue durée des TH est orienté à la hausse (+13,1%), en particulier pour les femmes (+19,5%).

-   Quant à la catégorie 3 (demande d’un emploi à durée déterminée ou saisonnier)  qui compte  330 TH à la fin du premier semestre 2005, elle s’est renforcée de +33,6% (83 inscrits en plus).

 

Pour les tableaux détaillés sur DEFM homme/femmes, voir site du PDITH.

 

DEFINITION DES CATEGORIES DE DEMANDEURS D’EMPLOI

 

Catégorie 1

Personne  immédiatement disponible à la recherche d’un emploi à temps plein et à durée indéterminée.

Catégorie 2

Personne immédiatement disponible à la recherche d’un emploi à temps partiel et à durée indéterminée.

Catégorie 3

Personne immédiatement disponible à la recherche d’un emploi à durée déterminée ou saisonnier.

Catégorie 6

Personne non immédiatement disponible (c’est à dire ayant travaillé au moins 78 heures dans le mois) à la recherche d’un emploi à temps plein et à durée indéterminée.

 

1.2    Les entrées dans les dispositifs d’insertion et de formation de droit commun

Les contrats aidés

Contrats Emploi Solidarité

 

Contrats Emploi Consolidé

 

Janvier-Juin

2004

Janvier-Juin

2005

 

Janvier-Juin

2004

Janvier-Juin

2005

TH

389

376

TH

142

104

Tout public

3160

2945

Tout public

1120

773

% TH

12,3

12,8

% TH

12,7

14,2

Source: CNASEA, conventions initiales et avenants

Source: CNASEA, conventions initiales et avenants

 

Contrats Initiative Emploi

 

Janvier-Juin

2004

Janvier-Juin

2005

TH

192

NR

Tout public

1193

NR

% TH

16,1

NR

Source: ANPE

 

 

 

 

Les stages de formation

STAGES REMUNERES

DU CONSEIL REGIONAL

Programme qualification Pré-qualification

 

STAGES REMUNERES

 DU CONSEIL REGIONAL

Programme préparation à l’emploi

 

Janvier-Juin

2004

Janvier-Juin

2005

 

Janvier-Juin

2004

Janvier-Juin

2005

TH

77

86

TH

70

78

Tout public

993

1005

Tout public

972

1433

% TH

7,8

8,6

% TH

7,2

5,4

Source: CNASEA

Source: CNASEA

 

1.3     Les personnes accompagnées par Cap emploi

 

Résultats au premier semestre

Hte-Garonne

2004

Hte-Garonne

2005

Evol

04-05

Région

2005

Evol

04-05

Nombre de contrats signés

516

400

-22,5%

1557

-4,4%

Nombre de personnes concernées

460

312

-32,2%

1362

-9,5%

Nombre de contrats hors CES et CDD < à 3 mois

340

257

-24,4%

1089

-9,0%

Nombre de contrats durables

CDI + CDD > 12 mois

206

154

-25,2%

716

-15,5%

% Contrats à Durée Indéterminée

33,3

31,5

//

35,6

//

% Contrats Aidés

26,2

22,8

//

37,1

//

 

1.4    Les contrats primés par l’AGEFIPH

 

Les contrats primés par l’Agefiph sont des contrats de travail de plus de 12 mois, hors Contrats Emploi Solidarité.

 

Résultats au premier semestre

2004

2005

Evolution

2004-2005

Haute-Garonne

238

208

-12,6%

Midi-Pyrénées

742

645

-13,1%

1.5     Les données de la DDTEFP (fichier DOETH)

 

Les tableaux et graphiques qui suivent sont le produit de l’analyse des données transmises par la DDTEFP de la Haute-Garonne à in situ consultants, suite à une convention de collaboration signée en mai 2005. La convention portait sur la transmission de données annuelles issues de l’exploitation de la DOETH aux niveaux régional et départemental. Les informations portent sur les années 2001, 2002 et 2003. Compte tenu de la masse d’informations que représentent de tels fichiers, seuls quelques indicateurs ont été retenus, pouvant représenter un intérêt pour cette mission[4]. Ces informations constituent avant tout des données indicatives, car elles ne permettent pas d’identifier spécifiquement la population des travailleurs handicapés par la maladie psychique. Elles nous permettent néanmoins de mieux connaître le profil des entreprises qui embauchent des travailleurs handicapés sur le département.

 

En 2001, 1 593 entreprises étaient répertoriées dans le fichier DOETH, et 1 676[5] en 2003, soit +0,5% en 3 ans.

Pour les mêmes périodes, on dénombrait 2 995 travailleurs handicapés puis 3 680, soit 22,8% de plus entre 2001 et 2003.

Sur les 2 995 TH en 2001, 2 014, soit 67,2%, relevaient de la COTOREP, et 2 451 sur 3 680, soit 66,6% en 2003.

 

Trois entreprises sur quatre sont situées sur l’agglomération toulousaine

Localisation des entreprises du fichier DOETH

Les travailleurs handicapés, majoritairement en CDI

La très grande majorité des Travailleurs Handicapés embauchés dans le cadre de la DOETH le sont en CDI, même si la part de CDD a légèrement augmenté entre 2001 et 2003.

Certains secteurs d’activité proposent une part de CDI plus faible aux TH, c’est le cas notamment du secteur des services collectifs, sociaux et personnels qui ne compte que 73,1% de CDI en 2003, et celui des activités financières (86,3%), contre 98,1% dans l’administration publique.

 

Les RQTH de catégorie B représentent plus de 6 TH sur 10 dans l’emploi en 2003

Répartition des RQTH par catégories en 2003

En 2003, 66% des TH des entreprises contributives ont une RQTH de la catégorie B[6] (cette même catégorie représente 54% de l’ensemble des reconnaissances), au détriment notamment des catégories C[7] qui ne sont que 18% dans l’emploi, alors qu’elles représentent plus du quart (27%) des RQTH et,  plus surprenant, des RQTH de catégorie A[8] qui sont 16% dans l’emploi contre 19% au sein de la population ayant une RQTH.

 

La fonction et l’administration publique jouent là encore un rôle très fort dans l’emploi des travailleurs handicapés, y compris de catégorie C, qui représentent  respectivement 34 et 38% de leurs effectifs RQTH en 2003. À l’inverse, c’est dans le secteur des transports et de la communication que leur part est la plus faible (9%), suivis de la construction, du commerce et de la réparation automobile (11%).

 

Répartition des catégories selon les secteurs d’activité (2003)

Une population handicapée en milieu professionnel qui « vieillit », surtout dans le public

 

La proportion de moins de 25 ans est faible parmi la population des travailleurs handicapés des entreprises étudiées. Elle se maintient à 2% en 2001 et en 2003, alors que les moins d e25 ans représentent 7% de la population active du département (TEMP 2003, INSEE).

 

Evolution de l’âge des travailleurs handicapés entre 2001 et 2003

A l’inverse, les plus de 50 ans représentent plus d’1 TH sur 3, alors que pour l’ensemble des actifs, cette classe d’âge ne représente que 1 salarié sur 5.

La répartition par classe d’âge des travailleurs handicapés est extrêmement hétérogène d’un secteur d’activité à l’autre. Alors que les plus de 50 ans ne représentent que 19% des effectifs TH de l’Hôtellerie et restauration, ils pèsent 48% dans l’administration publique et 45% dans la construction. A l’inverse, les jeunes sont absents de ces deux secteurs.

 

Ces données laissent à penser que l’on se trouve plus souvent face à des situations de maintien dans l’emploi que d’embauche volontaire de travailleurs handicapés. Elles sont à croiser avec les données sur l’ancienneté dans l’entreprise.  Celles dont nous disposons nous permettent de connaître le nombre de personnes embauchées depuis 1 an ou moins, mais pas l’ancienneté de celles embauchées depuis plus longtemps. On constate toutefois que près de 9 travailleurs handicapés sur 10 sont dans l’entreprise depuis plus de 1 an en 2003, soit 4 points de plus qu’en 2001.

 

Ancienneté de l’embauche des TH

En 2003, ce sont surtout les secteurs liés aux services collectifs, sociaux et personnels qui comptent le plus de TH embauchés depuis moins d’un an (29%) et  celui de l’Immobilier et la location de services aux entreprises (26%). A l’inverse, celui de la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau n’en compte que 4%, suivi des transports et communication (8%) et de l’administration publique (9%).

 

Les travailleurs handicapés représentent en moyenne 1% des effectifs des entreprises étudiées

L’administration publique, la santé et l’action sociale, l’éducation et la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau étant les secteurs au sein desquels cette population est la plus représentée (respectivement 1,6% pour le premier et 1,5% pour les trois autres).

A l’inverse, c’est au sein des secteurs du commerce, des activités financières, de l’immobilier, de l’hôtellerie et de la restauration, et de l’agriculture que les travailleurs handicapés atteignent à peine 0,3 et  0,2% des effectifs.

 

En masse, c’est au sein de l’industrie qu’ils sont les plus nombreux (1/4 de la population TH), puis du commerce et réparation automobile (15%), de la santé et de l’action sociale (14%) et de l’immobilier (14%). Les services collectifs, sociaux et personnels, ainsi que l’éducation et l’Hôtellerie et la restauration sont pourvoyeuses de peu d’emplois pour cette catégorie de salariés (respectivement 1% pour la première et 2% pour les suivantes). [voir tableaux en annexes]

 

2)   L’intégration des travailleurs handicapés par la maladie

psychique en milieu ordinaire

 

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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15 Juin 2002

 



[1] Cf. enquête « Testing sur CV » réalisée en mai 2004 par le réseau de travail temporaire Adia et l’Observatoire des discriminations.

[2] Sortir du chômage quand on est handicapé, CREDOC, Consommation et Modes de Vie N°175, mai 2004.

[3] Il s’agit ici des personnes handicapées au sens de la loi de 1987, c’est à dire celles reconnues travailleurs handicapés par la COTOREP (dont les personnes en instance de reconnaissance pour les statistiques de l’ANPE), les titulaires d’une rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle avec un taux d’incapacité permanente et partielle supérieur à 10%, les titulaires d’une pension d’invalidité avec un taux d’incapacité supérieur à 60%, les mutilés de guerre et assimilés (c’est-à-dire les veuves et orphelins de guerre sous certaines conditions).

[4] Dans le fichier mis à notre disposition par la DDTEFP, ces différents indicateurs ne sont pas renseignés de manière homogène. Les ratios que nous avons calculés ne sont donc pas tous effectués sur le même nombre de bénéficiaires. Cependant, les écarts étant au maximum de 3%, nous avons estimé qu’ils pouvaient être considérés comme valables.

[5] Soit environ 3% de l’ensemble des établissements du département la même année (TEMP, INSEE, 2003). 

[6] Cat. B : Handicap professionnel modéré et durable entraînant une limitation permanente de l’adaptation professionnelle.

[7] Cat. C : Handicap grave et définitif nécessitant un aménagement de poste de travail.

[8] Cat. A : Handicap professionnel léger ou temporaire qui permet d’escompter une adaptation satisfaisante au travail dans un délai maximum de 2 ans.