Chakras et Audiogramme

Le Corps de l'écoute

(Chapitre 12 de "La Clef des Sons")

Dr Bernard Auriol

L'espace dans lequel évolue le sujet par son regard et ses gestes semble universellement structuré en forme de corps humain : avec un haut et un bas, une droite et une gauche, un avant et un arrière dont les significations rejoignent celles que l'Inde attribue à la tête et aux pieds, aux côtés droit et gauche, etc. (fig. 30). D'autres cultures que l'indo-aryenne ont élaboré un schéma de l'homme comportant des significations très voisines malgré la distance culturelle : par exemple, la Kabbale hébraïque nous offre dans les dix séphiroths - dont certains disposés par paire sur un même niveau - sept étages allant aussi de la tête aux pieds et dont on remarque l'étroite parenté avec la somatotopie tantrique (fig. 31). La mystique chrétienne d'Orient (saint Jean Climaque) ou d'Occident (sainte Thérèse d'Avila) décrit également des échelles, des degrés, des demeures. Que ces étages se rapportent à l'organisme psycho-biologique est attesté, au moins de manière allusive, comme lorsque la sainte carmélite écrit : " Cet ouragan de suavité vient d'une autre région que celle où le démon exerce son empire. "


Sans tenter une description détaillée de ces centres (cf. les ouvrages, classiques en la matière, d'Arthur Avalon, 1950, et Maryse Choisy, 1963), on peut dire qu'ils constituent un système hiérarchisé complexe en rapport avec les stades supposés de l'évolution spirituelle et intègrent une topologie anatomique dans laquelle le haut est valorisé par rapport au bas (qui lui est plus ou moins subordonné d'une fachakra on tout à fait comparable aux modèles de Jackson, Janet, Ey, etc.) et un point de vue ontogénétique dans lequel le début est en bas et l'objectif final en haut. Ce type d'approche prête le flanc aux critiques des structuralistes qui, mutatis mutandis, pourront cependant y retrouver leur bien.

Les chakras sont des " roues " représentées par des " lotus " reliés entre eux par des canaux " subtils ", les " nadis ". Nous assimilerons ces centres à la " tranche de corps " respective qu'ils régissent, réduisant notre inves
tigation (sommaire) à ce que nous pouvons en saisir d'un point de vue phénoménal et dans un cadre scientifique, et évoquerons quelques convergences avec l'approche psychanalytique, tellement précises et surprenantes qu'il faut poser la question de la découverte freudienne des stades psychogénétiques ! On sait (Bakan, 1964) combien Freud dut être profondément marqué par la tradition hassidique et, à travers elle, par la Kaballe de Louria dont le système des séphiroths est assez proche de celui des chakras. Quant à Lacan (1963), on pourrait croire qu'il s'émerveilla comme nous de la topique tantrique dont il énonce fidèlement les " étages objectaux " et qui lui a peut-être permis d'affûter la pulsion scopique et d'en appeler à la pulsion invocante.




Fig. 30. Correspondance entre chakras, fréquences sonores et pulsions.

Fig. 31. Séphiroths et chakras.

 

1. Le Sahasrara concerne l'Unité transcendante, l'Absolu, et n'a pas de traduction phénoménale immédiate. De ce fait, pour rester dans la perspective annoncée, je n'en dirai rien, sinon qu'on le symbolise par un lotus à mille pétales situé au-dessus du sommet du crâne.

2. Le Muladhara. La Kabbale l'appelle " Malkout ", le royaume. Il se situe à la base du corps et recèle la " kundalini ", symbolisation de toutes sortes d'énergies latentes, notamment libidinales. L'enracinement, le besoin de sécurité, les élans fusionnels, l'attachement aux lieux, à l'habitat, sont des traits de personnalité bien reliés à ce centre " de base ". L'organe d'action est représenté par les pieds (qui portent le corps) et l'ensemble neuro-musculaire responsable de l'équilibration. L'organe de perception sera l'odorat. Au niveau psychanalytique, il s'agit des premières relations du nourrisson à sa mère qu'il reconnaît à l'odeur. Il se fait porter, manipuler, soigner par elle (" holding " et " nursing ").

3. Le svadhisthana (ou svadisthana ou svadistana). La Kabbale l'appelle " Iesod ", le " fondement ". Il se situe un peu plus haut et correspond aux désirs orientés vers un objet externe (alimentation), à l'envie d'absorber, de mordre, à la peur d'être englouti, à la soif physique et spirituelle, à l'hyperactivité non canalisée, à la pure spontanéité, etc. L'organe d'action est la main (grasping), avec le goût comme voie perceptive. Il est en rapport avec le stade oral de Freud, l'étage oral de Lacan.

4. Le Manipura. Pour la Kabbale, il y a ici deux séphiroths : Hod (" honneur ") et Nizah (" victoire "). Il gère la région connue comme " plexus solaire ", c'est-à-dire la zone lombaire, l'estomac, le foie, le pancréas, la rate. Au point de vue psychologique, il s'agit de la manifestation de soi par rapport à l'environnement intégré comme tel : marquer son territoire, affirmer sa propriété, produire, créer, se produire, se donner en spectacle. C'est la conquête, la domination, l'affirmation compétitive, la colère, la peur, la stupéfaction ou l'orgueil, le voyeurisme ou l'exhibitionnisme. La troisième demeure du château intérieur comporte la tentation de se faire admirer, de mal supporter le mépris d'autrui, d'être susceptible. L'organe de perception est la vue et l'organe d'action l'anus. C'est dire la profondeur de l'expérience yogique : plusieurs siècles avant Freud, l'analité était ici reconnue, décrite et mise en relation avec la pulsion scopique dont le concept est dû à Lacan.

5. L'Anahata. Pour la Kabbale, nous trouvons ici la " beauté " (Tiphereth). Ce chakra est au niveau du thorax. Sur le plan affectif, nous trouvons l'espérance, l'anxiété, le remords, l'excitation, le courage, le tact. L'organe de perception est le toucher, l'action étant dévolue au phallus, quel que soit le sexe : nouvel exemple de la prodigieuse sagacité des yogis, capables d'entrevoir ainsi ce qui deviendra, avec Freud, le " stade phallique ". Lieu d'affirmation de soi, de l'identité propre du moi, structuration ±dipienne, problème de la castration, etc. Nous avons ici l'étage phallique de Lacan.

6. Le Vishuda. La Kabbale décrit ici deux séphiroths : Pechad (la " crainte ") et Chesed (la " miséricorde "). Il se rapporte au cou, à la partie inférieure du visage et descend jusqu'aux épaules. Lié à l'affection, la tristesse, le respect, la dévotion, le contentement, la résignation, les mutations (métanoïa), les choix dans le style de vie, le rapport à l'existence, etc. L'organe de perception est l'ouïe, l'organe d'action le larynx et tout ce qui contribue à la phonation. Nous nous trouvons face à la pulsion invocante de Lacan.

7. L'Ajna. Pour les kabbalistes, nous trouvons ici l'intelligence (Binah) et la sagesse (Chochmah). Localisé dans la région du " troisième ±il ", il est le lieu de la relation au guru et, par extension, à toutes formes d'autorité. Il réunit les instances interdictrices et d'idéalisation (surmoi, idéal du moi). Pulsion épistémophilique.

Pour alléger ce qui est étranger aux sons, je me contenterai de présenter quelques corrélations : certaines sont données par la tradition confortée par la statistique, d'autres sont seulement fondées sur la déduction ou l'analogie. La colonne intitulée " point de vue topique " est directement inspirée de Baudouin (1950). La colonne " point de vue génétique " correspond à une découverte personnelle (Auriol, 1977b) : je m'appuie sur les organes de perception et d'action attribués à chacun des chakras par la tradition pour les appliquer aux " stades " freudiens (mutatis mutandis : aux étages pulsionnels lacaniens). On pourra dégager de ces correspondances quelques hypothèses pour la compréhension psychodynamique des processus de somatisation " vraie ", c'est-à-dire dont le mécanisme ne peut se ramener à une manipulation des organes comme signifiants. Dans ce cadre, la somatisation sur tel ou tel organe n'est ni le fait du hasard ou de quelque prédisposition factuelle (" épine irritative " congénitale ou historique), ni une fachakra on de s'exprimer liée à la signification relationnelle de l'organe, mais plutôt le résultat d'un déséquilibre énergétique entre différents " lieux " de la personnalité soumis à des sur ou sous-investissements, à la manière de la médecine chinoise.

Dire cela est évidemment une fachakra on de prétendre que la " somatisation " est une affaire de tous les instants et de tous les individus : chacun est le siège d'une certaine distribution économique dont l'équilibre, chez un être vivant ne peut être assuré que de manière dynamique ; il n'est donc jamais parfaitement atteint et jamais définitivement stable. Héraclite (Diels et Krantz, 12, 1954) disait : " Toujours les mêmes, d'autres et d'autres eaux toujours surviennent. " Je suis conscient d'être le même alors que rien de stable ne me constitue...

La musicothérapie traditionnelle de l'Inde prétend agir spécifiquement sur chacun des étages en utilisant un type particulier de raga (cf. tableau ci-après).

Chakra
Note
Inde
Chine
Raga

1

Sahasrara
NISHADAM
(si)
arc-en-ciel ...
?

7

Ajna
DHAIVATAM
(la)
jaune
noir
?

6

Vishudda
PANCHAMAN
(sol)
noir
rouge
BHAIRAV

5

Anahata
MADHYAMAM
(fa)
jasmin
...
HINDOL

4

Manipura
GANDHARAM
(mi)
doré
bleue
DEEPAK

3

Swadisthana
RISHABAM
(ré)
jaune-vert
blanche
MEGH

2

Muladhara
SHADJAM
(do)
rouge
jaune
SHREE
Mise en relation des chakras, des notes (svara), des couleurs et des ragas (Bharata, 1959).

 

Test d'Écoute et classement des images des chakras

Peut-on poser un diagnostic " d'étage corporel " en audio-psycho-phonologie ? Je m'étais posé cette question dans quelques travaux antérieurs, faisant part de mon embarras devant les assertions non concordantes de Tomatis (1974b) et d'Aucher (1977), laquelle se fait fort de poser un diagnostic en écoutant la réverbération des vocalises qu'elle émet dans le dos du sujet (" cliché des sons ") afin de faire correspondre chacune des notes chantées à l'une des vertèbres qui " répondrait " spécifiquement. Le caractère défectueux de cette réponse lui permettrait alors, en invoquant une correspondance entre chaque vertèbre et différents organes, de déclarer : " c'est le foie ", " c'est le c±ur ", etc.

Notre capacité à localiser la provenance d'un son selon l'axe vertical (venant d'en haut ou venant à ras de sol) est en grande partie basée sur le fait que les circonvolutions du pavillon de l'oreille ont une forme telle que les composantes de haute fréquence d'une source située en hauteur sont mieux transmises que celles d'une source
située à hauteur de l'oreille.

J'ai dit ailleurs (Auriol, 1984c) le caractère excessif du " cliché des sons " dans son aspect minutieux (vertèbre par vertèbre), tout en lui concédant une éventuelle concordance entre son échelle sonore et les trois groupes de cavités résonantielles situés dans la tête, le thorax et l'abdomen. Ce point de vue rapprocherait donc les vues de Marie-Louise Aucher de celles que nous avons évoquées à propos du chant : lorsque l'artiste lyrique descend dans les graves, les vibrations corporelles se manifestent plutôt vers le thorax, et lorsqu'il monte dans les aigus, c'est le crâne qui répond. Ceci a reçu u un début de vérification expérimentale avec les travaux de Nicole Scotto di Carlo (1989).

Le point de vue de Tomatis (1974b) est bien différent. Il s'agit pour lui de repérer les correspondances perceptives, cochléaires (si elles existent) de certains troubles corporels : il affirme que l'audiogramme reflète certains troubles somatiques. Les maladies du haut du corps se marqueraient par une perturbation des seuils dans les fréquences aiguës, alors que les manifestations somatiques basses toucheraient les graves. Cette hypothèse, projetant l'image d'un petit bonhomme sur la cochlée, perd de son invraisemblance si on admet que toutes les données de l'organisme sont collectées par le système nerveux et centralisées par le cerveau qui, à son tour, répond à ces informations par un ensemble extrêmement complexe de régulations. Audisio (1978) écrit très justement : " Il est certain que les centres névraxiques filtrent l'information, comme il est certain que la plupart des sens ne sont excitables que s'ils sont mis en condition ; mais, justement, cette mise en condition dépasse la sensation et renvoie au contexte général d'activité. Le contrôle de la constitution de l'information passe toujours par une réponse. "

Nous pouvons aussi chercher à vérifier l'hypothèse d'une correspondance entre certaines attitudes psychologiques et l'allure de la courbe audiométrique. La préférence pour une image plutôt qu'une autre exprime une certaine distribution des investissements chez le sujet. Nous avons proposé un test qui consiste à classer par ordre de sympathie décroissante les peintures indiennes symbolisant les chakras (Auriol, 1977b ; El Bèze, 1979 ; Auriol et Bassano, 1987). C'est un protocole analogue à celui qu'emploient Szondi (1952) ou Lüscher (1971). Je dois insister sur le fait que le sujet n'était pas informé de la signification (pour les yogis) de chacune de ces images. Hormis les rares patients munis d'une culture indianisante plus ou moins poussée (tels ceux qui ont lu des ouvrages de yoga), la plupart d'entre eux découvrait ces images. Afin d'utiliser commodément l'analyse des correspondances (Benzécri, 1973), nous avons classé les réponses ainsi :

Ce " test " a été proposé à 121 sujets, âgés de 15 à 65 ans, des deux sexes. Ils étaient tous demandeurs de thérapie et ont été retenus sur une population plus large parce qu'ils présentaient une diminution de sensibilité d'au moins 10 dB dans l'une au moins des fréquences testées (125 Hz, 250 Hz, 4 000 Hz, 6 000 Hz ou 8 000 Hz) en conduction aérienne, à l'oreille droite. Le protocole utilisé pour mesurer les seuils était celui que préconise Tomatis pour administrer le " test d'écoute ".

Nous avons découvert une correspondance entre le fait de mal entendre dans les aigus, d'être plus âgé, de sexe masculin, et de préférer les chakras II et III. Il existe le même type de lien entre le fait de préférer les chakras VI et VII, de mal entendre les graves, d'être une femme, d'être jeune. Ce résultat ne permet pas de conclure avec certitude à un lien direct entre l'attitude psychologique qui amène à préférer certaines images et la " position d'écoute " qui produirait un déficit dans telle bande spectrale plutôt que dans telle autre puisque le choix de chakra pourrait être lié à des données psychologiques dues au sexe, alors que la physiologie propre à chacun des sexes produirait par ailleurs les différences audiométriques constatées.

Deux arguments nous éloignent de ce point de vue :

  1. - la physiologie auditive ne mentionne de différence audiométrique entre les sexes qu'au-delà de 40 ans et une deuxième étude a permis d'éliminer une influence quelconque de l'âge sur nos données ;
  2. - le fait que les corrélations soient considérablement renforcées lorsqu'on ne retient que les sujets présentant une demande psychothérapique tend à privilégier le facteur psychologique au détriment du facteur biologique.

Les mêmes tendances statistiques demeurent si on ne conserve que les hommes ou que les femmes de notre échantillon. Des études touchant une plus large population sont en cours et vont dans le même sens (Auriol, 1990a).

L'emploi de ces correspondances en clinique doit être extrêmement prudent car nous les avons établies sur une population bien précise (demandeurs de thérapie présentant un déficit notable à deux fréquences consécutives dans les graves ou les aigus). Par ailleurs nous avions écarté les sujets " non cohérents ", c'est-à-dire ceux qui donnaient un choix contradictoire entre les deux chakras du haut ou du bas, respectivement.

Il est remarquable que la plupart des sujets élisent en premier le " chakra du milieu " (V) et rejettent simultanément le VII et, à un moindre degré, le III (voir les histogrammes dans El Bèze, 1979). Dans la population examinée ici, nous pouvons décrire trois types de choix : le choix " moyen ", le plus fréquent, place en tête les " chakras médians " et relègue les chakras extrêmes. Un autre type de choix serait de faire l'inverse. On peut également placer les chakras extrêmes aux extrémités et les chakras médians au centre, avec deux possibilités symétriques.

V IV VI II III VII
schéma " moyen "
VII II III VI IV V
schéma " extrémiste "
II III IV V VI VII
schéma " bas "
VII VI V IV III II
schéma " haut "

 

Notre prudence d'utilisation sur le plan clinique individuel s'accommode d'une très grande confiance théorique dans les correspondances dégagées. Non seulement par l'appui que nous fournit la statistique, mais aussi en raison d'un faisceau d'arguments convergents qui incitent à refuser d'attribuer les relations décrites plus haut à de simples associations habitudinaires. Je pense que, si de tels conditionnements se mettent en place, ils le font sur la base de liens structuraux, anthropologiquement et même zoologiquement définis par le capital génétique et le style d'organisation des vertébrés en tant que tels.

Bandes de Fréquences de Leipp
Chakras
Instruments
Leipp 2

chakra II

Voix (chant, théâtre)
Leipp 3
chakra III
Cor, basson
Leipp 4
chakra IV
Trompette
Leipp 5
chakra V
Hautbois
Leipp 6
chakra VI
Accordéon
Leipp 7
chakra VII
Accordéon

 

S'il existe un lien entre les seuils d'écoute et les régions du corps, comme nous venons de le suggérer, on devrait découvrir des liens statistiques entre les maladies psychosomatiques et quelques perturbations de l'audiogramme. Afin de savoir si les études méritaient d'être poussées dans ce sens, nous avons effectué, avec Bernard Doyon, un screening statistique sur un échantillon (354 femmes et 274 hommes) du fichier des " bilans de santé " de la Sécurité sociale de notre région, fichier qui n'a pu être utilisé que de manière restreinte (une partie du questionnaire). L'audiogramme qu'il comporte est de type Von Bekesy automatique (ce qui tend à lisser les courbes) et ne donne pas d'information sur l'écoute osseuse. Par ailleurs, seules quelques fréquences furent transcrites dans le fichier. De quoi se plaignent les personnes de notre échantillon ?

On a ici une confirmation des travaux classiques indiquant la prévalence des hommes dans le cadre des toxicomanies et des troubles sociopathiques, celle des femmes dans les névroses et les dépressions (Lemkau, 1974). Les études récentes semblent converger pour pointer en tout cela l'importance des conditions socio-économiques au détriment de la femme : " Les inégalités de statut social débouchent sur l'impuissance juridique et économique, l'état de dépendance par rapport aux autres, donc sur une sous-évaluation de soi chronique, de médiocres aspirations et, au bout du compte, la dépression clinique. " (Weissman et Klerman, 1978).

 :

La différence subsiste quand on compare des sujets des deux sexes avec une dépression de gravité équivalente:
les femmes présentent plus fréquemment un sommeil irrégulier entrecoupé d'éveils, des pleurs faciles, un repli social, une agitation, une anxiété somatique,
des manifestations digestives, des symptômes génitaux, une constipation et/ou une tachycardie.
Pour les hommes, il s'agit plutôt d'auto-dépréciation et de faiblesse du pouvoir de concentration.
Les femmes demandent plus facilement des soins, les hommes perdent leur emploi et se suicident plus efficacement (Zetin et coll., 1984).

 

La courbe audiométrique gauche est décalée par rapport à la droite de + 3 dB en moyenne pour l'homme et de seulement la moitié (+ 1,6 dB) pour la femme. Cette augmentation dans le décalage est liée à une moins bonne performance des femmes à droite, alors que les deux sexes ont un déficit moyen identique à l'oreille gauche. Les seuils sont plus élevés à gauche chez les deux sexes et pour toutes les fréquences. Ce signe devrait s'étudier en référence à une population tout-venant et pourrait témoigner d'un effort pour maintenir l'adaptation sociale (écoute du langage par l'oreille droite) malgré une fragilité psychologique notable (cf. chap. 6).

Comparaison des sexes quant à la fréquence de différentes plaintes
Femmes > hommes
Femmes = hommes
Hommes > femmes
Manque d'air Tension artérielle > 16 Fumeur
  Evanouissements Se dit en mauvaise santé Toux chronique  
  Jugée nerveuse Pointes au c±ur Ulcère  
  Remèdes en général Gastralgies  
  ---> pour les nerfs Problèmes sexuels (chimiothérapie pour Palpitations nerfs, constipation)  
   ---> constipation d'autres raisons que  
 

Insomnies

 

Fatiguée le matin

   
  DEPRESSION ou SOMATISATIONS ALCOOL + TABAC  
  ANGOISSE (III-, VII+) du chakra V III+, IV+, VII-  

 

Compétence auditive de l'Échantillon
(pertes moyennes en décibels avec indication de l'écart type)

H
F
Différence H/F
D
G
D
G
D
G
Hertz
   
       
500
19± 8
23± 8
<
24± 8
26±8
++++
++++
1 000
15± 7
18± 8
<
20± 8
22±8
++++
++++
2 000
9 ± 8
10± 8
<
12± 8
13±8
++++
+++
3 000
12± 9
15±10
>
11± 8
13±9
ns
++
4 000
15±11
18±11
>
12± 8
14±9
+++
++++
6 000
25±11
28±11
>
22±11
23±1
++
++++
H = homme ; F = femme ; D = droite ; G = gauche ; ns = non significatif

 

Les femmes entendent moins bien les graves et mieux les aigus que les hommes, ce qui confirme ce que nous disions à propos des chakras et prolonge le travail de Corso (1963), déjà cité, à ceci près que l'âge de la population ici considérée (38 ans en moyenne) est de loin inférieur à celui des sujets qu'il a testés : il ne trouve de différence inter-sexe qu'à partir de 50 ans. Ainsi s'accrédite l'idée que les distorsions globales des seuils audiométriques présentes chez un sexe par rapport à l'autre ne dépendent pas de la simple détérioration histologique de l'appareil auditif et des voies qui le desservent, mais sont aussi déterminées par un fonctionnement perturbé du système d'écoute, lié à des causes individuelles mais aussi sociologiques. Les troubles fonctionnels sont bien moins générateurs (ou effets) de différences audiométriques que les signes dépressifs, mais ceci tient peut-être au fait que nous ne disposons que de la courbe aérienne : Tomatis a suggéré que les troubles somatiques localisés se manifesteraient au niveau des seuils de la conduction osseuse. Nous remarquons surtout que l'aveu des différents signes du syndrome dépressif classique (" mauvaise santé ", " fatigue du matin ", " insomnie ", " constipation ") s'accompagne d'une augmentation générale de tous les seuils ou presque chez les femmes, et, de manière moins probante, chez les hommes. Il convient peut-être d'attribuer ce résultat à la prise généralisée chez elles de benzodiazépines, par opposition avec les hommes plus friands d'alcool et de tabac. Il semble exister un lien entre l'irrégularité de la courbe et " l'hypocondrie " ou la présence de troubles fonctionnels (angoisse, tendance à " se trouver mal ", hystérie).

Chakras et Caractère

Les chakras permettent ils de construire une Typologie, au sens des tempéraments hippocratiques ou des recherches de Sheldon, Kretschmer, etc ?

Probablement oui.

Notons dés à présent que l'attribution à chaque chakra d'un organe de perception et d'un organe d'action nous a poussés à établir une correspondance entre chakras et stades libidinaux freudiens ou zones pulsionnelles lacaniennes. Alain Delrieu explique dans son Index thématique freudien :

"La notion de caractère est assez floue, puisqu'elle peut renvoyer à l'inné (héréditaire et/ou constitutionnel), et/ou à l'acquis ( expériences, apprentissages, identifications moïques et surmoïques), donnant naissance à l'ensemble des traits, normaux et/ou pathologiques, qui donnent son style à un individu. Si l'on se situe dans le cadre de la sexuation et de ses aléas, plutôt que de caractère, on parlera de type libidinal. (...)

Par ailleurs, la théorie des stades soutient que tout individu passe des étapes obligées, à durée déterminée, étapes qui se caractérisent par leur type d'investissement et d'objet libidinaux, stades âuxquels l'individu se fixe éventuellement ou le plus souvent régresse en cas de pathologie, mais qui de toute façon, une fois traversés, laissent des traces chez tous. " (p.110)

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1 Juin 2009