Le Chant des Sirènes :

Effet des Sons sur l'être humain

(Chapitre 5 de "La Clef des Sons")

Dr Bernard Auriol

"cau canta
su mau encanta
"
adage occitan: "celui qui chante, son mal enchante"

Les mythes (Guis, 1980) nous annoncent la couleur : la musique peut créer, détruire, métamorphoser, exorciser. Orphée adoucissait de sa lyre et de son chant les bêtes les plus féroces, commandait, de ses enchantements, aux sources et aux arbres (Ovide). " Chaque fois que l'esprit de Dieu assaillait Saül, David prenait la cithare et il en jouait ; alors Saül se calmait, il allait mieux et le mauvais esprit s'écartait de lui. " (I Samuel, 16, 23). Le Shofar joint aux clameurs, non sans la foi (Heb., 11, 30), écroule les murs de Jéricho (Jos., 6, 20) cependant qu'en d'autres lieux la lyre d'Amphion commande aux pierres de se disposer pour la protection de Thèbes. Moreri (1732) suppose qu'il s'agit là de l'amplification d'un fait historique : il aurait inventé la musique et, par son usage, aurait adouci des coeurs aussi durs que la pierre...

La musique rend l’effort physique moins pénible

Par Benje le mardi, novembre 19 2013, 09:16 -

La musique adoucit les mœurs mais pas que ! Elle diminue aussi la peine ressentie pendant un effort physique intense.

Une nouvelle étude scientifique a analysé la puissance thérapeutique de la musique et révèle que les muscles consomment moins d’énergie quand ils travaillent en musique.
Pour cette étude, les chercheurs de l'université de Gand (Belgique) et de l'Institut Max Planck de Leipzig (Allemagne) ont mesuré l'effort psychologiquement indiqué pendant l'entraînement physique avec ou sans environnement musical. Les bénévoles devaient faire du sport en écoutant de la musique et parfois en la produisant eux-mêmes. Leur consommation d’oxygène a été enregistrée.

Une sensation de moindre effort
«Les données enregistrées montrent que la force déployée n'est pas différente dans les deux situations », constatent les chercheurs, « donc la sensation de moindre effort perçue par les individus n'est pas due à un effort qui serait effectivement moins important». Pour le docteur Fritz, principal auteur de l’étude, interrogé par le quotidien français Le Figaro, « le plus étonnant, c'est la puissance de cet effet! L'intensité perçue de l'effort diminue de moitié dès les 6 premières minutes. »
Les muscles consomment moins d’énergie
«La musique est connue pour être capable de réduire l'effort perçu nécessaire lors d'activités physiques exténuantes», explique les chercheurs germano-belges au Figaro. « Mais jusqu'alors », ajoutent-ils, «on pensait que l'influence de cette modulation était due à l'effet distrayant de la musique, les sportifs étant par exemple moins concentrés sur les sensations corporelles, en partie désagréables, qui accompagnent la réalisation d'exercices épuisants».

Les résultats de l’étude indiquent qu’il y a une consommation d'oxygène diminuée (les muscles dépensent donc moins d'énergie) lorsque les volontaires produisent de la musique en faisant l'effort au lieu de se contenter de l'écouter. «Peut-être parce que les participants sont plus relaxés », explique le docteur Fritz qui suggère aussi que « comme la musique est intégrée à l’effort, elle devient une force motrice. »

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publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

 

Assurancetourix et autres bardes prétendaient, selon le " mode " employé, produire le sommeil, la joie ou la tristesse. C'est avec la cornemuse qu'ils armaient le coeur de leurs soldats. Les Grecs, eux aussi, pouvaient susciter des sentiments funèbres (mode lydien), belliqueux (dorien) ou festifs (phrygien). Platon ne manque pas d'y recourir pour la bonne marche de la République. L'empereur Théodose (379-395) faisait instruire de jeunes enfants dans l'art de la musique pour qu'ils puissent, le moment venu, apaiser ses colères. Pierre Janet s'amuse aux dépens de Soliman II qui renvoya la fanfare offerte par François Ier : il avait constaté qu'elle adoucissait son caractère. Pour le thérapeute français, la musique - et nous le confirmerons sous certaines conditions - rehausse la vitalité et accroît la " tension psychologique " (une sorte d'équivalence sur le plan humain du voltage en électricité). Confucius (vers 500 avant J.-C.) expliquait que " la musique ne se limite pas à sonner les cloches et battre le tambour, elle doit aussi créer un état de bonheur et d'harmonie " (Lin Yutang, 1949).

In the 1950s, James Olds and Peter Milner implanted electrodes into the septal area of the rat and found that the rat chose to press a lever which stimulated it. It continued to prefer this even over stopping to eat or drink. This suggests that the area is the "pleasure center" of the brain. The septal nuclei are not directly connected to the nucleus accumbens, however.

Although the nucleus accumbens has traditionally been studied for its role in addiction, it plays an equal role in processing many rewards such as food and sex. Interestingly, the nucleus accumbens is selectively activated during the perception of pleasant, emotionally arousing pictures and during mental imagery of pleasant, emotional scenes. A 2005 study found that it is involved in the regulation of emotions induced by music, perhaps consequent to its role in mediating dopamine release. The nucleus accumbens plays a role in rhythmic timing and is considered to be of central importance to the limbic-motor interface (Mogensen).

In April 2007, two research teams reported on having inserted electrodes into the nucleus accumbens in order to use deep brain stimulation to treat severe depression.

In addition, in July 2007, researcher Jon-Kar Zubieta published findings that the nucleus accumbens is central to the machinery of the placebo effect. His group has confirmed that specific neural circuits and neurotransmitter systems respond to the expectation of benefit during placebo administration and that these expectations induce measurable physiological changes (En-WP, 2012).

Les musiciens traditionnels hindous adaptent leurs improvisations avec une grande finesse selon les différents états émotionnels qu'ils souhaitent susciter (cf. tableau ci-après).

Les Rasas d'après Avalon, p. 214 et Sridhar, 1983)

Rasa traduction Sentiments
Shringara volupté sexuelle Béatitude spirituelle
Hasya bonne humeur Humour
Karuna compassion Tristesse, solitude
Raudra courroux Colère, fureur
Vira héroïsme Héroïsme, grandeur
Bhayanaka crainte Terreur, frayeur
Bibhatsa dégoût Dégoût
Adbhuta étonnement Joie, surprise
Shanti paix Paix, repos, tranquillité

L'ayatollah Khomeiny a jugé nécessaire de bannir des médias iraniens certaines musiques occidentales qu'il jugeait pervertissantes. L'armée des Etats unis a utilisé la musique rock à fort volume pour déstabiliser et torturer certains prisonniers, par exemple irakiens ...

Le pouvoir évocateur de la musique est bien connu de tous ; " elle crée tout de suite une atmosphère qui est celle de l'oeuvre représentée ". La bande-son des films en accroît très nettement le pouvoir affectif au point qu'une scène ambiguë acquiert telle signification ou telle autre selon l'accompagnement (Francès, 1955). Les musicothérapeutes de toutes obédiences attribuent aux sons un quelconque effet - spécifique - sur l'organisme humain, sans quoi il n'y aurait aucun intérêt à utiliser ce type d'approche. La nature de l'action produite peut fort varier d'un auteur à l'autre : pour celui-ci, les sons se bornent à avoir un effet " placebo " ; pour cet autre, ils déterminent de manière simple des comportements très complexes, au point de pouvoir expliquer le suicide ou la dépression.

Songbirds: Scared to Death
The mere sound of predators increases mortality in songbird populations

by Sarah C. P. Williams on 8 December 2011

When Franklin D. Roosevelt said we have nothing to fear but fear itself, he could have easily been talking about songbirds. A new study shows that the mere sound of predators reduces both the number and survival rate of songbird offspring, regardless of the true threat. The finding could have important implications for managing wildlife, not just for protecting songbirds but for a host of other species.

Ecologist Liana Zanette of the University of Western Ontario in London, Canada and her colleagues studied song sparrows (Melospiza melodia) on several of the small Gulf Islands in British Columbia. They surrounded nesting areas with netting and electric fencing to keep out predators and set up speakers broadcasting the sounds of other animals. In some areas, they played the sounds of predators, such as raccoons, hawks, and owls. In others, they played nonpredator sounds, including seals, geese, and hummingbirds. During the 130-day nesting season of the sparrows, the speakers broadcast sound every few minutes 24 hours a day in a 4-day-on-4-day-off cycle.

Female birds exposed to the sounds of predators showed drastic changes in behavior. They built nests in denser and thornier plants, spent more time watching for predators and less time collecting food, and produced fewer eggs—something that has been linked to lower food consumption in the past. Once their eggs hatched, the mothers provided less food to their nestlings—making fewer than eight feedings trips an hour, on average, as opposed to the standard 11, and only straying half the distance from the nest as usual to find food-and fewer babies survived. In all, the birds exposed to predator sounds produced 40% fewer fledglings than birds exposed to nonpredator sounds, the team reports online today in Science.

The finding has implications for species conservation, says ecologist and study co-author Michael Clinchy of the University of Victoria in Canada. For instance, catch-neuter-release programs to control feral cat populations in some cities operate under the assumption that if feral cats are well-fed by caretakers who provide food in city parks, they won't harm wildlife, such as birds. "But our results show that the mere presence of this introduced predator is enough to negatively impact native wildlife," Clinchy says. That's especially concerning because many feral cat programs are located in conservation parks.

The new finding, Clinchy says, could also help clear up a long-standing debate about the effectiveness of reintroducing wolves to Yellowstone National Park—an initiative that began in 1995 in an effort to restore Yellowstone's native flora and fauna. Proponents of the wolf reintroduction say that wolves, which once thrived in Yellowstone but went extinct in the 1920s, control the elk population, in turn allowing native plants and smaller animals to flourish. But critics say the decrease in the elk population since 1995—a 50% decline—can't be due to wolves because they don't kill and consume enough elk per year.

"Our results corroborate evidence that wolves are decreasing elk numbers," Clinchy says. "Not by killing but by scaring them." Frightened elk, he says, are known to behave similarly to the sparrows exposed to predator sounds—they spend time in safer places and consume less food, leading to decreased offspring. But this effect of predators on fear, and hence offspring, had never been quantified before, says Thomas Martin, a University of Montana, Missoula, ecologist who was not involved in the study.

Still, Martin says more work is needed before the results can be applied to animals besides songbirds. "They looked at a single species, and clearly this will differ across species and across habitat types," he says. "This now opens the door to other studies."

 

 

 

Nous ne pouvons souscrire à certaines bizarreries qui nous surprennent, comme cette idée de Cyril Scott selon laquelle les intervalles plus ou moins larges entre les notes correspondraient à différents plans métaphysiques :

La Musique et les Plans de l'être selon Cyril Scott (1960)

Musique indienne 1/4 de ton Corps mental Métaphysique
Musique égyptienne 1/3 de ton Corps émotif Sciences occultes
Musique classique 1/2 ton Corps physique Sciences positives

Le " syndrome des HLM " (dépression, troubles digestifs, difficultés gynécologiques, asthénie, etc.) pose le problème d'une promiscuité déshumanisante dont la nuisance tient, pour l'essentiel, à la communication sonore indue entre les appartements. La vie intime de chacun est connue de tous. Il n'existe plus cet espace personnel, tellement nécessaire à l'équilibre que P. Sivadon (1977) a voulu le recréer, même dans le cadre de l'hôpital. Bien des personnes annoncent leur extrême sensibilité à certains sons, qu'il s'agisse de bruits particuliers ou d'un ensemble de bruits, tous issus du même voisin, à connotation fréquemment sexuelle (évocation de la " scène primitive "), parfois inaudibles ou non enregistrables par l'expert acousticien (Josserand, comm. pers. ; Auriol, 1989). Certaines pathologies semblent prédisposer à cette hyperacousie (autisme, paranoïa, etc.) qui peut se manifester neuro-physiologiquement au niveau de potentiels évoqués auditifs et des oto-émissions acoustiques, d'amplitude augmentée.

A l'inverse, l'absence de stimulation auditive, spécialement les surdités les plus radicales, diminuent le goût, et même le besoin, de communication. Les " interactions " entre enfants sourds sont de l'ordre de 3 minutes en moyenne, contre 8 minutes pour les autres. Cet appauvrissement aurait des conséquences très importantes selon Schmitt (1981) qui déclare : " Chez le jeune sourd à démutiser, on trouvera neuf fois sur dix une sexualité agressante, essentiellement gestique, très suggestive pour le partenaire, et paraissant obscène à l'observateur non averti. "

Il prétend même administrer la réciproque en ceci que 60 % des exhibitionnistes (108 sur 182) et une proportion comparable de prostituées (21 sur 31) ont une nette hypoacousie bilatérale (40 dB), alors que 45 à 55 % (82 exhibitionnistes et 17 prostituées) souffrent de troubles de l'élocution (bégaiement ou chuintage).

Il est plus classique (Vacola, 1983) de remarquer chez celui qui n'entend pas (que ce soit congénital ou acquis) une incidence plus grande de certains symptomes : retard psychomoteur, lenteur, retrait, dépression, morosité, méfiance, habitus coléreux, impulsif et violent ; Cf. le portrait du père fouetteur sourd dans "Un bon petit diable" de la Comtesse de Ségur (il s'oppose à l'aveugle et souriante Juliette).

Coopération inter-sensorielle : entendre pour mieux voir !

Des travaux menés par les équipes de Pascal Barone et d'Yves Trotter du Centre de recherche Cerveau et Cognition (CNRS/Université Toulouse 3), ont permis de montrer que l'aire sensorielle visuelle primaire, la première aire cérébrale visuelle à recevoir l'information venue de la rétine, peut être influencée par le son. L'ensemble de ces travaux a des implications directes dans la compréhension des mécanismes neuronaux qui participent à la réorganisation fonctionnelle du système nerveux central lorsque l'on perd une fonction sensorielle comme la vue ou l'ouïe par exemple. Cette étude a été publiée dans la revue en ligne BMC Neuroscience le 12 août 2008.

Quand le cerveau reçoit une information, son traitement est alors hiérarchisé. Les stimuli sensoriels sont traités au travers de canaux indépendants, des récepteurs périphériques jusqu'aux aires sensorielles primaires, avant d'être distribués ultérieurement vers des aires fonctionnellement plus spécialisées. Jusqu'à présent, les phénomènes d'intégration impliquant plusieurs sens paraissaient être une caractéristique que seules possédaient les aires fonctionnelles hautement spécialisées. L'étude de Pascal Barone et ses collaborateurs a consisté à rechercher des phénomènes d'interactions multi sensorielles dès les stades précoces du traitement cortical de l'information. C'est-à-dire au niveau des aires sensorielles primaires.

Les chercheurs ont étudié les réactions comportementales et neuronales de singes à des stimuli visuels, auditifs puis aux deux simultanément. Du point de vue comportemental, le singe dirige plus vite son regard sur une cible visuelle si celle-ci est accompagnée d'un son. Au niveau neuronal, la stimulation "visuo-auditive" induit une diminution d'environ 5-10% des temps de réponse des neurones de l'aire sensorielle visuelle primaire. Ces résultats démontrent clairement que des neurones d'une aire sensorielle primaire du cortex peuvent intégrer des informations venant d'une autre modalité sensorielle. L'aire visuelle n'est donc pas hermétique aux informations provenant du système auditif probablement grâce aux connexions dites "hétéromodales" qui unissent ces deux systèmes.

Ces travaux ont également des implications directes dans la compréhension des mécanismes neuronaux qui participent aux réorganisations inter-modalitaires du cerveau lorsque l'on perd une fonction sensorielle. Il est maintenant clairement admis que la perte d'une sensorialité, la vision ou l'audition, a pour effet de développer des compétences accrues dans les modalités sensorielles préservées. Ces phénomènes de compensation inter-modalitaire trouvent leur origine dans le fait que l'aire corticale privée de sa fonction initiale va être utilisée par une autre modalité sensorielle et va ainsi acquérir de nouvelles fonctions. Cette étude réalisée par Pascal Barone et ses collaborateurs permet ainsi de mieux comprendre la potentialité des aires visuelles du sujet aveugle à traiter d'autres informations sensorielles, telles que les sons.

 

Source : Benje, dimanche 17 août 2008: Nouvelles Scientifiques :
Nouvelle d'origine sur Techno-Science.net Source: CNRS

 

Cependant, bien peu d'études scientifiquement acceptables ont permis de préciser ces quelques points, et plus spécialement l'effet des différentes musiques selon leur structure et leur composition harmonique. Encore doit-on être prudent dans la mise en place des expériences et leur interprétation. Par exemple Pons (1978) a montré que l'imagination est plus riche lorsque le sujet respire une odeur désagréable que lorsqu'il entend un bruit blanc. Le biais consiste ici en la nature du bruit, dépourvu de valeur informationnelle ou émotionnelle. Il eût fallu utiliser un bruit mieux typé ou une odeur qui le soit moins (odeur " blanche " ?) pour en tirer des conclusions plus générales que celles auxquelles, avec bon sens, il se limite, à savoir que la richesse des associations de mots est augmentée par une perturbation affective.

L'audition d'un morceau de musique peut diminuer considérablement les sécrétions gastriques (Demling, 1970). Mais cet effet dépend des goûts particuliers de l'auditeur : ils sont extrêmes chez les amateurs de pop music, notables pour ceux qui aiment Bach, et disparaissent chez le non-mélomane. Les rêves se laissent fortement inspirer (Faure) par la signification d'un morceau de musique entendu lors de l'endormissement : tantôt des situations oniriques d'angoisse, tantôt d'euphorie, selon la nature de l'enregistrement utilisé. Si la musique est injectée, même à faible niveau, pendant le sommeil lui-même, l'électro-encéphalogramme ne permet plus de discerner les phases normales de " sommeil paradoxal ". On a parlé à ce sujet de perturbation grave puisqu'il y aurait diminution ou suppression des rêves (Anonyme 1, 1969).

Verdeau-Paillès (1976, 1985a) s'émerveille des effets immédiats des séances de musicothérapie : " Devant l'importance du matériel (dessins, peintures) recueilli, nous sommes restés confondus. Qu'ils soient pris en groupe ou en séances individuelles, ces malades ne se comportent pas de la même façon et ne tiennent pas les mêmes discours que lors de nos prises en charge classiques... Ce que nous ne pouvons nier, c'est que la musique leur donne la possibilité de sortir de leur inertie, de leurs pensées dissociées et confuses, de leurs idées délirantes, pour s'identifier à elle, se fondre en elle. "

Les effets de la musique évoqués par l'humaniste (Duhamel, 1934) ou idéalisés par les thérapeutes font parfois l'objet d'un scepticisme catégorique. On en trouvera un concentré dans l'article de Vieu, Jarrige et Moron (1982) qui rappellent l'entêtement de tous les siècles à vouloir faire de la musique un " principe actif ". Pour eux il n'y aurait rien à retenir de ces fariboles, si ce n'est la bonne volonté touchante et le charisme éventuel de certains médecins. Tout au plus, comme le dit de sa place Esquirol, la musique pourrait-elle nuire ! (Mais ils ont le bon goût ignacien, refusant le péché, de rester bienveillants au pécheur).

L'amplitude

L'amplitude d'une fourniture sonore, quelle que soit sa nature, peut avoir des conséquences propres. Par exemple une faible amplitude peut demeurer subliminaire (au-dessous du seuil : elle n'est alors pas entendue consciemment). Une trop forte amplitude, au contraire, fatigue et va jusqu'à détruire les cellules réceptrices de la cochlée !

L'intelligibilité de la voix tient en partie à son amplitude et c'est ce qui explique le phénomène des cantines scolaires : une salle très réverbérante amène chaque enfant à hausser le volume de sa voix pour se faire entendre de ses interlocuteurs. Ce faisant, le bruit global augmente et les autres enfants sont obligés, à leur tour, de parler plus fort pour se faire entendre. Cette désastreuse compétition est supprimée en modifiant le plafond et les murs du local pour atténuer la réverbération.

Le volume du son dans le cas des cantines, des classes ou des cours de récréation a un effet excitant sur le système nerveux dans son ensemble, les cris engendrent les cris et suscitent l'énervement, le manque de concentration, l'irritabilité. Bien des enseignants tentent d'en tenir compte en parlant plus doucement quand les élèves se font inattentifs.

Le volume fort d'une musique bien charpentée peut, à l'inverse, engendrer une stimulation plutôt bénéfique de l'ensemble des fonctions cérébrales.

Une transposition intersensorielle de cette observation est peut-être vraie : dans un restaurant dont on atténue rapidement l'intensité lumineuse, on est surpris de constater immédiatement une baisse impressionnante du volume sonore ; comme si tous les convives entraient soudain dans un lieu sacré dont on doit respecter le silence "feutré" (Observation faite au restaurant "Le Canon de Tolbiac", Paris, en 2007).

 

Les " messages subliminaux "

Il s'agit de messages visuels ou sonores administrés à l'insu de ceux à qui on les adresse, de façon à ce qu'ils n'aient pas le moyen de s'en rendre conscients (Denis-Lempereur, 1988). Par exemple des images brèves perdues dans le flux visuel et répétées suffisamment, ou des paroles dites très doucement au sein d'un océan tonitruant ou encore un enregistrement verbal passé à l'envers, susurré à une oreille pendant qu'on éblouit l'autre d'un contenu tout différent, neutre ou intéressant, etc. Ces " messages " peuvent-ils agir comme tels ou se borneront-ils à être du bruit, perdu dans le chaos multiforme des sensations inutilisables et réjectées par le réseau perceptif ? S'ils parviennent avec leur signification, ce ne peut être qu'à la partie non consciente de nous-même. Quel sera leur statut ? Devons-nous leur accorder une place dans le champ de l'inconscient freudien ou leur réserver un autre lieu, subconscient, à la Pierre Janet ?

Il semble difficile de rejeter toute pénétration psychique à de tels agissements. Leur effet insidieux est d'autant plus fascinant, magique ou machiavélique selon le point de vue. L'interdiction de telles embûches dans la publicité et la propagande me semble justifiée et leur usage thérapeutique devrait faire l'objet d'évaluations sérieuses qui, pour l'instant, sont très insuffisantes. L'hypnose discrète de Milton Erickson (1944) et la programmation neuro-linguistique (PNL) de Bandler et Grinder (1975) sont des utilisations acceptables, sous certaines conditions, de ce dessous de table.

L'insu du dire peut jouer à deux niveaux : non seulement de qui entend sans pouvoir écouter, mais aussi de qui parle sans le savoir. Les systémistes ont montré que la contradiction d'un tel message, implicite, avec la parole officielle de la famille, pouvait avoir de redoutables effets, notamment celui de précipiter dans la folie qui n'y serait pas trop réfractaire. Plus près de nous, Françoise Dolto a démontré combien les précautions et leurs secrets pouvaient s'avérer délétères.

Plutôt que susurrer, un autre et vieux moyen de se faire écouter, est de " hausser le ton ". Lorsqu'on n'est pas suivi, on parle plus fort, on crie, on hurle, on s'égosille ! A quoi l'autre, même s'il ne veut rien entendre, réplique n'être pas sourd. Les publicitaires - comme les assureurs, ils se trompent rarement, vu les sommes risquées - croient utile de forcer quelque peu l'oreille : ils poussent l'amplitude aux limites permises par le système de télédiffusion, de sorte qu'on se trouve en permanence aux limites de la saturation pendant les " spots ". Les mesures réalisées par le Laboratoire national d'essais, montraient, en 1983 à Paris, un niveau moyen des spots publicitaires, sur certaines chaînes, supérieur de 3 à 7 dB A au reste des émissions. Que donneraient les mesures aujourd'hui que la privatisation et la survenue de nouveaux protagonistes exacerbent la concurrence ? D'autre part, " le récepteur de TV privilégie la partie centrale du spectre sonore correspondant à la voix " qu'on accentue encore au mixage (Bourrillon, 1983).

Tableau des résultats publié dans Télé 7 jours (1983)

Date Canal Différence en dB A du niveau sonore moyen

de la pub par rapport aux autres émissions

Moy. lignes
25/1 A2 +4 +5 +4 +6 +3 +4.4
26/1 A2 +5 +4 +4 +4 +7 +4.8
27/1 FR3 +3 +3 +3 +2 +3 +2.8
28/1 FR3 +2 -1 -1 +1 +2 +0.6
31/1 FR3 +3 +1 +1 +3 +3 +2.2
01/2 TF1 +3 = +1 +6 +3 +2.6
03/2 TF1 +2 +3 -1 +2 +3 +1.8
07/2 TF1 = = = +2 -1 +0.2
etc.
Moy.Col.   +2.75 +1.88 +1.38 +3.25

+2.88

+2.43

 

Les médias, par exemple la radio, peut utiliser cet effet explicitement dans le cas de la publicité. Il se pourrait qu'ils utilisent ces moyens pour accentuer un message qu'il leur semble bon de promouvoir : tel acteur ou écrivain ayant trouvé grâce au près du réalisateur sera diffusé avec des sons plus intelligemment amplifiés que tel interview dont la teneur serait contraire aux souhaits de ce même réalisateur. Plutôt que d'être clairement diffusé, il sera légèrement brouillé ou très assourdi ... Ainsi le temps d'antenne est-il normalement attribué sans que l'information considérée puisse nuire ...

Des statistiques ont montré que l'exposition permanente au bruit rend les gens plus querelleurs et favorise les scènes de ménage ! Pour les nouvelles générations qui disposent de toutes sortes d'instruments (laser, K7, FM, TV, etc.), la musique " dessine un chemin. C'est une vie qu'on se donne " (Moitel, 1985) et, tant qu'à faire, poussons le potard à fond (quand on aime, on ne compte pas) jusqu'à la défonce mais pas toujours la surdité, contrairement à ce qui adviendrait à l'usine pour un bruit comparable en décibels (Josserand, comm. au Groupe des sons, 1988). Tomatis déjà (1973) déclarait que le " grand chanteur d'opéra développe environ 150 dB dans son crâne lorsqu'il est en pleine action ", mais il a appris à se défendre de sa propre production, évitant ainsi la surdité !

Effets rythmiques

Comme bien des auteurs l'ont souligné, les rythmes paisibles sont ceux qui se rapprochent de celui du coeur qui rythma la vie du foetus. Les rythmes plus lents (Saint-Saens) peuvent stimuler dans le sens vagotonique, les rythmes plus rapides (Brahms) dans le sens sympathicotonique. Les cinéastes ont largement exploité ces effets, annonçant la tournure que prend l'action à travers un changement soudain ou progressif du tempo musical et visuel.


Le foetus qui commence à entendre perçoit d'abord des sons graves (bruits intestinaux de la mère), spécialement des rythmes (coeur de la mère, bruit de ses pas). Il perçoit aussi les sons extérieurs graves (non musicaux ou/et musicaux). Dans le même temps, il perçoit des modifications de situation dans l'espace (labyrinthes). Ces modifications sont, pour nombre d'entre elles, rythmées par les mouvements de la mère (notamment les battements cardiaques et vasculaires, la respiration, la parole, la marche).


Il existe de la sorte une association de fait entre rythmes et fréquences graves.

Ce n'est que plus tard dans la vie utérine et après la naissance que lui parviendront les aigus.

Il y a sans doute d'autres raisons, d'ordre neuro-physiologique, liées à la structure anatomique du système nerveux, aux connexions entre populations de neurones, à l'intervention du cervelet (monté en dérivation par rapport à beaucoup de circuits à vocation motrice et/ou psychique) qui établissent une connexion fonctionnelle entre des circuits "réverbérants" et des activités humaines rythmées.

Les activités rythmées sont nombreuses et partout présentes dans l'organisme alors qu'elles semblent constituer une sorte d'exception dans le fonctionnement du système nerveux => en effet, en règle générale, un stimulus répétitif fait l'objet d'une "habituation", c'est à dire que ses effets s'amortissent et il semble "oublié", passé à la trappe !

Dans le cas des activités rythmées, l'activité est au contraire entretenue ! Le coeur par exemple : le noeud sinusal stimule l'oreillette et donne une impulsion au circuit ventriculaire. Lequel, ayant excité le muscle ventriculaire "informe" ce noeud sinusal pour qu'il procède à une nouvelle excitation auriculaire - et ce, toute la vie durant !


Il en va de même, en transposant ce qui doit l'être, pour la respiration, la marche ou la course, l'activité sexuelle, etc.

Les activités rythmées sont ainsi liées aus sons graves, aux activités biologiques répétitives, aux nécessités premières et fondamentales de la vie animale et humaine.

Les plantes sont aussi le siège de rythmes, mais leur périodicité est bien plus faible (les saisons par exemple). Elles sont de ce fait peu liées aux phénomènes acoustiques; plutôt aux rythmes de température, d'éclairement et peut être de gravité (effets du cycle lunaire ?).

Les activités rythmiques passives (in utero, puis bercement du bébé) ) ou actives (apprentissage de la marche, auto balancement, mouvements anti-anxiété de l'enfant ou de l'adulte => balancer sa jambe, danse, etc) ont un effet apaisant, sans doute lié à des traces primitives "apprises" durant les tout premiers moments de la vie, dans l'atmosphère sans lutte ni conflit d'avant la naissance.

Ces activités se prètent à une première mise en jeu de notre caractère psycho-sociale : il est relativement simple pour deux être vivants d'adopter un rythme commun dans leurs mouvements et même leur respiration...

L'utilisation des rythmes, en tant qu'ils s'opposent aux phénomènes d'habituation, permet, en les auto-entretenant d'en faire le véhicule de sensations oubliées, révolues, celles de la vie utérine. On peut les favoriser par les mouvements dérivés de la marche (par exemple la balançoire ou le manège de la fête foraine, la valse, le tournoiement des derviches, etc).

Le lien "historique" entre les mouvements répétitifs et les sons graves rythmés, évoqué plus haut, fait de la batterie et de tous les instruments percussifs générateurs de bruits répétitifs, les candidats tout trouvés pour synchroniser, amplifier, auto-entretenir les rythmes à deux ou à beaucoup. Le support du groupe, les phénomènes d'identification réciproque et d'imitation, les émotions ainsi communautarisées mettent en place, amplifient, harmonisent et récompensent la mise en commun des émotions : les émotions tristes donnent des rythmes moins vifs, les émotions gaies peuvent engendrer des danses endiablées ...

 

Effets mélodiques

La permanence d'une ligne mélodique de base ou le fait que la ligne mélodique soit contenue dans un ensemble construit et culturellement reconnu favorise la détente et le repos ... Certaines cadences (résolution d'une tension musicale) favorisent à l'évidence la relaxation (Jost, 1983) ; jusqu'à nous mener au bord du sommeil (ou, parfois hélas, dans l'ennui).

Vagotonie Sympathicotonie
Pouls lent, palpitations Pouls rapide
Gastralgies, colites Hyperthermie
Sueurs, larmes, nausées Hyposécrétion (larmes)
Myosis Mydriase
Pâleur Rougeur de la peau
Embonpoint, boulimie Maigreur, anorexie
Alcalose sanguine Acidose sanguine
Sommeil Eveil
Détente, plaisir Excitation, désir
Inhibition, auto-nuisance Agitation, violence
Découragement, culpabilité Impulsivité, anxiété
Tempo lent Tempo rapide
Ralentissement Accélération
Rythme plus ou moins flou Rythme très marqué
Diminuendo Crescendo
Séries de notes descendantes Séries ou arpèges ascendants
Cadence parfaite Cadence rompue
(Dominante ---> Tonique) (a- ou dys-tonalité)

 


Quelques notes de musique pour les cœurs malades…

Source : Cochrane Systematic Review, 14 avril 2009, relayé par le Blog de Benje

« Nous savons tous que la musique provoque de fortes émotions », explique le Pr Joke Bradt de l'Université de Philadelphie, aux Etats-Unis.

Une méta-analyse de 23 études confirme les bienfaits de la musicothérapie sur le niveau de stress et d'anxiété en cas de maladie cardiovasculaire.

« Toutes les études menées sur des patients coronariens, particulièrement sujets au stress dû à leur affection, démontrent ce bénéfice ». Baisse du rythme cardiaque et de la tension artérielle, amélioration générale de l'état psychologique… Autant de résultats que l'auteur n'a pas observés chez les autres patients.

 

Effets harmoniques

David Feldman distingue les musiques à effet convergent qui amélioreraient la voix (et l'écoute des voix) et les musiques à effet divergent stimulant l'écoute des sons très graves ou très aigus.

Effets de la distribution spectrale dominante

Médiums

Certaines expressions musicales privilégiant la zone des médiums pourraient avoir quelque rôle dans l'expression ou l'évolution d'un caractère ; c'est ainsi que tel musicien de mes amis prétend que ses collègues flûtistes ont tendance à se sentir persécutés et montrent un " sale caractère ". Les agents de l'E.D.F. qui utilisent à longueur de journée certains générateurs de fréquences (800 à 1 000 Hz) déclarent que c'est plus épuisant qu'une journée dans les embouteillages ou près d'un marteau piqueur ! Jusqu'au désir de briser l'appareil, jusqu'aux migraines et aux troubles gastriques. Celui qui manie l'appareil et déclenche les salves sonores paraît bien sûr moins éprouvé que ses collègues, témoins passifs. Il s'agit ici de sons répétitifs, souvent de forte intensité, dont le caractère de fréquence pure, sinusoïdale semble, même pour les faibles niveaux, comporter, de par leur structure très peu naturelle, un aspect agressif et nuisible, surtout lorsqu'ils sont très directifs et administrés à une seule oreille. On sait par ailleurs (Woods, 1970) que les vibrations infrasoniques sinusoïdales sont ressenties plus péniblement que celles dont la forme d'onde est plus complexe. La musique d'ambiance et les choeurs, qui privilégient la zone des médiums par rapport aux musiques syncopées ou symphoniques à grande dynamique, entraînent, chez 95 % des jeunes mamans, une stimulation de la sécrétion lactée telle que leur production de lait s'accroît de 50 à 150 % (Ikouya Oka, 1970) !

Tableau de Feldman (1983)

Domaine effet convergent effet divergent
Rythme binaire ou ternaire et constant pendant le morceau ni binaire ni ternaire ou variable
Mélodie contenue dans les fréquences de la voix parlée fréquences plus basses ou plus hautes
Harmonie tonale semi-tonale ou atonale
Dynamique les changements de volume sont rares, progressifs et modérés ils sont brusques, fréquents et importants
Timbres > 50 % de la masse orchestrale < 50 %
bois et cuivres < 3 % > 3 %
Percussion  timbales autres percussions
Effets écoute et production verbales écoute hors du champ verbal

La musique fonctionnelle planifiée est " une application industrielle des pouvoirs du son tels que les moyens modernes d'enregistrement, de traitement et de diffusion permettent de les utiliser " (Chion, 1978). Il s'agit de cette musique conçue de telle sorte qu'on " l'entend sans l'écouter " (Wokoun, 1969) et qui permet d'administrer une stimulation propre à combattre les déperditions de rendement quand la fatigue croît le long de la journée. On reconnaît des résultats spécialement positifs dans les unités de travail manuel et mécanique, surtout dans les ateliers féminins, lorsqu'une tâche inintéressante demande pourtant une attention soutenue. Cette musique facilite l'attente dans les lieux publics, favorise et oriente les achats dans les magasins où tout semble devenu possible (hélas, le paradis terrestre finit à la caisse). Muzak est la firme la plus connue pour la commercialisation de tels enregistrements qui ont plus de cent millions d'auditeurs quotidiens dans plus de 25 pays. Cela s'entend dans les bureaux, les usines, les restaurants, les cliniques, les écoles, les élevages de poulets, etc.

Les caractéristiques de la musique fonctionnelle planifiée sont les suivantes : faible niveau de diffusion, aplatissement sévère des zones graves et aiguës du son, flux lisse et coulant, réduit à une bande étroite dans le médium. Distillé en " aérosol ", il est omniprésent, quoique très discret. Ce type de musique aplatie, non informationnelle quoique limitée à la région du spectre utilisé pour la parole, a une vertu de conformisation sociale maximum. Elle se range parmi les musiques " convergentes " de Feldman.

Graves

Il en va tout autrement de ce vaste ensemble qu'on a voulu réunir sous le vocable de M.P.R. (ou musique " pop/rock ") : on utilise alors de très forts niveaux en aplatissant les médiums au profit des extrêmes aigus, mais surtout graves. Les haut-parleurs " sont érigés comme des totems ", agressivement visibles, les corps humains sont secoués de vibrations, les conversations impossibles : on ne peut que boire ou danser. Dans l'ambiance disco, on ne peut - au dire des témoins de Jéhovah (Anonyme 3, 1979) - que " se laisser aller au mouvement primitif sans penser, exprimer sa sexualité dans un état orgiaque d'exaltation extatique ". Le grondement des souterrains, la tempête des décibels, les festivals tonitruants induisent la fusionalité des individus amassés les uns contre les autres, confortent les plus jeunes dans leur sentiment d'appartenir à un nouveau monde, les éclatent et les défoncent : les valeurs d'autorité disparaissent, les mornes indices de la quotidienneté s'éclipsent, la révolte, le vitalisme instinctif, la turgescence sexuelle, la liberté de l'eau jaillissent, festoient. Mais ils rendent - mieux que d'autres plaisirs - sourd. Au point que le nombre de réformes, pour défaut d'audition, augmente (1989) de manière très inquiétante dans notre pays. Au-delà des impressions festives survient la gueule de bois et le besoin d'en rajouter, une certaine pente vers la dé-responsabilisation. Le son peut alors devenir une drogue parmi d'autres (Antoine, 1988).

L'écoute excessive de musique pop et rock avec textes chantés, à fort volume, avec ou sans casque, peut-elle engendrer sur certains individus des états psychiatriques chroniques, tels que névroses ou psychoses?

Tout d'abord, l'écoute de musiques, à très fort volume, n'est pas plus conseillé que l'écoute d'un moteur d'avion. Cependant, une étude menée à Toulouse (Pr Josserand) a montré que si l'écoutant est un de ceux qui joue la musique, il n'y a pas forcément détérioration de l'audition. L'écoute purement passive pourrait, par contre, être dommageable. Autrement dit, cela est moins nuisible si on danse sur le rythme entendu.

Ce type de "défonce" traduit sans doute un problème affectif plus qu'il ne l'engendre. Cependant, l'usage de musiques centrées sur les graves peut stimuler certaines zones psychiques plus que d'autres et renforcer par là un comportement moins socialisé; surtout s'il y a usage concomitant de toxiques tels l'alcool, le tabac, l'herbe, etc.

On connaît un usage religieux de ce type de sonorité : " Dans la pratique du Vajrayana, le son joue un très grand rôle. Le tonnerre des trompes de cinq mètres des lamas, l'usage liturgique de tambours, gongs et cymbales, les psalmodies d'une voix profonde et la récitation sonore des mantras ont tous la puissance de produire des effets psychiques précieux et d'un ordre différent des effets de la musique au sens ordinaire " (Blofeld, 1976, p. 85).

Certains techniciens de l'E.D.F. sont affrontés à un pupitre de manoeuvres avec signaux d'urgence en fréquence cadencée de 500 à 600 Hz, associés à des avertisseurs lumineux. L'alarme dure tant que la manoeuvre voulue n'a pas été effectuée ; un tel processus se répète souvent par temps d'orage, pour des travaux ou lors d'une grève. Selon ces agents, ce système est moralement épuisant, d'autant que le niveau sonore est plus élevé : ils souffrent alors de migraines et d'énervement ; les plus calmes deviennent agressifs (Claustres, comm. pers.).

On peut en retenir, d'une manière générale, que les sons graves ont des effets de fatigue et peuvent engendrer des maux de tête. Comme les casques passifs ne peuvent protéger que des aigus, on a proposé des systèmes de protection contre les sons graves utilisant la synthèse d'anti-bruit.

Il est depuis longtemps connu (Darwin, 1794) que certains sons très intenses peuvent entraîner des troubles de l'équilibre, des crises vertigineuses, des déplacements du champ visuel, etc. Il s'agit d'une stimulation, à la fois des canaux semi-circulaires et du saccule, dont les capacités auditives sont bien connues. Ces effets sont maximum pour une intensité (douloureuse) de 125 dB SPL, à des fréquences de 800 à 1 000 Hz, avec des émissions d'une bouffée toutes les secondes (Toupet, 1981).

Feijoo (1978) a découvert que certaines structures sonores limitées aux basses fréquences et à des rythmes lents pouvaient avoir un effet de relaxation, de relâchement musculaire et mental, si bien que le patient devient plus facilement suggestible, et ceci sans l'induction verbale habituellement utilisée en sophrologie et dans l'hypnose.

Les généraux le savent bien : le rythme du tambour fait marcher au-delà de la fatigue le soldat hébété (cf. Cyrano de Bergerac, dans le chapitre 10). Les graves dominent et tendent à mobiliser tout le corps, mais sans recharger les batteries du contrôle conscient !

Feijoo retrouve, de manière beaucoup plus scientifique, certaines remarques des anciens magnétiseurs qui prétendaient mettre leur sujet en transe par l'emploi d'un gong frappé soudainement dans son dos ou par la façon modérée, mais plus ou moins caverneuse, de prononcer telle ou telle formule (ce qui fut repris et adapté par Caycedo sous le nom de Terpnos Logos).

Feijoo utilise son charisme personnel pour faire glisser de l'état d'hypovigilance et de suggestibilité ainsi obtenu à un état d'analgésie (plutôt que d'anesthésie) très spectaculaire. On le voit, dans un de ses films, extraire une dent incluse sans l'appui d'aucun médicament et sans que son client manifeste beaucoup d'incommodité (malgré une intervention longue et sanglante). Insister sur sa capacité personnelle d'hypnotiseur ne signifie pas que sa technique soit hors de portée : il a pu former de nombreux utilisateurs en odontologie et obstétrique (Baudin, 1981). Il pense agir sur la composante " émotionnelle " de la douleur et qualifie son procédé d'audio-analgésie. Deux mécanismes - au moins - pourraient être invoqués dans l'explication du phénomène :

1. effet de refoulement de la composante douloureuse, refoulement attribué à la relation transférentielle massive que favoriseraient les sons administrés ;

2. effet de stimulation enképhalinergique lié à ce même processus de suggestion dans le transfert.

 

Comme les "sons Feijoo" nous le faisaient pressentir, (Cf Clef des Sons p.116) le tempo d'une musique peut faire varier la sensibilité douloureuse..

J'étais, dans le texte ci-dessus, sans doute trop critique quand j'attribuais l'effet analgésique de ces sons au seul facteur d'une plus grande suggestibilité induite par ces sons. Le travail de Ramona Kenntner-Mabialaa semble indiquer, qu'au moins chez les femmes, il existe un effet spécifique du tempo sur la sensibilité douloureuse :

"The present study investigated affective and physiological responses to changes of tempo and mode in classical music and their effects on heat pain perception. Thirty-eight healthy non-musicians (17 female) listened to sequences of 24 music stimuli which were variations of 4 pieces of classical music. Tempo (46, 60, and 95 beats/min) and mode (major and minor) were manipulated digitally, all other musical elements were held constant. Participants rated valence, arousal, happiness and sadness of the musical stimuli as well as the intensity and the unpleasantness of heat pain stimuli which were applied during music listening. Heart rate, respiratory rate and end-tidal PCO2 were recorded.

Pain ratings were highest for the fastest tempo. Also, participants’ arousal ratings, their respiratory rate and heart rate were accelerated by the fastest tempo. The modulation of pain perception by the tempo of music seems to be mediated by the listener's arousal".

Ramona Kenntner-Mabiala, Susanne Gorges, Georg W. Alpers, Andreas C. Lehmann and Paul Pauli,
Musically induced arousal affects pain perception in females but not in males: A psychophysiological examination,
Biological Psychology, Volume 75, Issue 1 , April 2007, Pages 19-23

 

Mais, remarque Feijoo, " dans ces états d'hypovigilance, je me suis rendu compte qu'il y avait une distorsion dans les rapports patient-praticien. Nous travaillons dans une zone qui est très érogène et..., que ce soit un homme ou une femme, il y a des problèmes qui sont levés, qui ne se manifestent pas, qui ne se verbalisent pas forcément, mais qui créent une situation qui peut être gênante. En tout cas, à partir du moment où j'en ai eu conscience, en posant, par fiches anonymes, des questions... je me suis tenu sur mes gardes. " Il n'utilisera plus ce procédé, si ce n'est chez les patients incapables de supporter sans danger l'anesthésie chimique et chez les femmes enceintes pour permettre un accouchement véritablement sans douleur ni médicaments et pour déclencher le travail.

L'évaluation, selon l'échelle du Centre de musicothérapie de Paris, par les sujets eux-mêmes, de l'impact psychologique des sons Feijoo, énonce surtout l'apaisement, la relaxation, la sérénité. On peut se demander pourtant si les sons graves se limitent, comme le veut leur créateur, à abaisser le niveau de vigilance et à favoriser la suggestion (Renner, 1983) ou s'ils ajoutent à ces deux premières conséquences une dynamisation des régions pulsionnelles de l'organisme. Le premier argument d'impact " sexogène " remarqué par Feijoo lui-même sera confirmé par le lien statistique entre les différentes régions psychosomatiques et l'échelle des fréquences. Selon la Gitalamkara (un des plus anciens écrits de l'Inde sur la musique) comme pour Aucher ou Tomatis, les aigus correspondent à la partie supérieure du corps et les graves à la région inférieure (cf. chap. 12).

Sous réserve d'expériences plus rigoureuses, j'admettrai que les sons très graves (zones spectrales 1 et 2 de Leipp : F1 et F2 ci-dessous) sont plutôt liés au besoin de sécurité et d'assise (chakra de base) qu'à une explosion instinctuelle, laquelle dépendrait plus de la zone spectrale 3 (F3) de Leipp.

 

Les Bandes fréquentielles de Leipp

 

F1

F2

F3

F4

F5

F6

F7

F8

de

50

200

400

800

1200

1800

3K

5K

à

200

400

800

1200

1800

3K

5K

15k

(les nombres indiquent en Herz, les limites de chacune des bandes)

Le fait est que les sons graves, plus que les autres, semblent capables de conduire les sujets réceptifs à l'état de transe : la conscience se modifie, il y a disparition du contrôle conscient volontaire au profit d'expressions de la personnalité beaucoup plus proches de l'inconscient. Ces états, que Janet appelait " subconscients ", laissent apparaître des émotions, souvenirs, mouvements et aptitudes parfois surprenants.

La presse s'est faite l'écho de recherches menées à l'Albert Einstein College aux USA (Anonyme 2, 1969) qui tendent à montrer l'utilité de stimulations sonores aux environs de 600 Hz (80 dB, zone 3 de Leipp) pour traiter certaines stérilités par anovulation.

Josserand (1985) a noté l'altération qualitative de l'audition qui se produit au moment de l'endormissement, entre ce chien et loup du demi-sommeil, alors que les bruits perdent leur signification informationnelle individuelle pour céder la préséance à la perception globale de l'ambiance, du fonds commun sonore : " On n'entend plus le sens, mais seulement la réverbération de la pièce. " Les médiums s'effacent alors devant les graves et les aigus. On observerait ainsi quatre degrés successifs de l'endormissement : veille, abolition de l'activité musculaire orientée vers un but, diminution ou suppression de l'activité musculaire pour le maintien de la posture, abolition de la perception précise des formes, et enfin sommeil avec disparition du fonds perceptuel lui-même.

Jean Feijoo (comm. personnelle du 25 Mai 2007) s'appuie sur la possibilité que nous avons d'utiliser la voie neuro-physiologique non spécifique, celle qui met en jeu le système limbique et plus généralement les structures cérébrales sous corticales, utilisées notamment dans un contexte émotionnel. Il observe que ces voies sont disponibles aussi pour acheminer très rapidement certaines informations, notamment pour libérer le geste de formes particulières de stress post traumatique ou pour permettre l'intégration de certaines capacités visuo-motrices, par exemple dans les championnats de tir à l'arc. Une de ses élèves aurait mis en évidence une amélioration de la mémorisation de mots qui atteindrait plus de 40 %, quand on fait un test sous relaxation (respiratoire ou sonore) comparé au même test sans intervention particulière !

 

Aigus

La mélodiethérapie (Ferrand-Vidal, 1982) enseigne que l'opposition grave-aigu permet de réintégrer, sur la montée, les termes syntaxiques négligés sans cela par l'agrammatique (dont les lésions cérébrales ont altéré les capacités grammaticales). La catégorisation grave/aigu apparaît donc comme une structure d'éveil et d'accentuation. Les mères et certaines orthophonistes (Maurette, 1989) le savent bien qui utilisent ces montées pour exciter l'enfant au parler : ce qu'il entend ! Les cuivres, tant prisés des fanfares militaires, conduisent à l'exaltation, signifient le triomphe, évoquent l'héroïsme. Pourquoi ? C'est qu'ils ornent leurs finales d'une variation du timbre correspondant à une gerbe puissante d'harmoniques de plus en plus riches en aigus. On verra que l'oreille électronique et l'akousmatix agissent d'une manière analogue, mais avec plus de continuité et moins d'éclat grandiloquent. Certains employés de l'E.D.F. ont noté l'effet curieux des fréquences de 4 000 à 5 000 Hz. Leur action se discerne mal pendant le temps d'exposition lui-même. Par contre, au décours de celle-ci, le sujet se sent assommé ou persiste à entendre, jusqu'en son lit, le son lancinant qu'il a subi toute la journée.

Un médecin de l'Isère rapporte (Roucayrol, 1964) que des ouvriers, utilisant, pour agrapher des feuilles d'aluminium, un générateur à magnéto-striction piloté par un oscillateur à 20 kHz dont ils entendaient le sifflement, se plaignaient d'inappétence, d'impuissance, de nervosité. Il est probable que l'appareil incriminé était mal réglé et la fréquence plus faible puisque bien peu de personnes se montrent capables d'entendre au-delà de 15 à 18 kHz. Néanmoins, nous sommes dans la zone des sons très aigus : les effets observés peuvent contribuer à préciser quel est leur type d'action sur l'organisme.

Tomatis déclare : " L'oreille n'a pas été uniquement faite pour écouter ; c'est un organe de charge en potentiel électrique du cerveau. " La musique aura le rôle d'éveiller le cortex, plus que toutes les autres stimulations. " Cependant il faut savoir qu'on ne peut pas utiliser toutes les musiques pour obtenir ce phénomène d'éveil. Il faut pouvoir passer dans la zone de charge du cortex, c'est-à-dire dans la zone des aigus qui correspond, sur la membrane de Corti, à la plus grande densité de cellules ciliées. "

Certaines musiques, " densifiées " dans les aigus ou filtrées en passe-haut ont cliniquement un rôle responsabilisant et dynamisant. De sorte que, généralement, le sujet fatigué se ragaillardit, la personne déprimée retrouve son entrain, l'introverti commence à communiquer, l'énervé à se maîtriser. On note une augmentation de l'envie d'agir et des initiatives, de l'envie de s'exprimer de toutes les façons possibles, de conscientiser et de réaliser certains désirs jusque-là maintenus à l'état velléitaire. Chez le sujet instable moteur, toujours en mouvement, caractériel, un apaisement se dessine : tel patient arrête de battre sa femme, tel enfant " hyperkinétique ", s'assagit.

Cependant, là encore s'observent parfois des effets de stimulation non recherchés : excitation anxieuse, sentiment d'être " sous pression ", réactivation bizarre d'une affection ancienne (lombalgie, hypertension artérielle, otite séreuse, eczéma du conduit, sécrétion exagérée de cérumen, parfois localisée à l'oreille la plus sollicitée, infiltration parotidienne et péri-auriculaire sans affection intercurrente décelable, infiltration du pavillon avec constitution d'une inflammation purement fonctionnelle, apparition de kyste rétro-auriculaire, dysphonie, etc.). Et si surgit la possibilité d'exprimer une agressivité jusque-là réprimée ou refoulée, l'entourage regimbe : " Ça lui fait plus de mal que de bien : il devient irritable. " On observe, sous l'effet des sons filtrés à 8 000 Hz en passe-haut, une disparition, plus ou moins rapide mais constante, des cauchemars, ainsi qu'une diminution de la durée de sommeil chez certains déprimés hypersomniaques.

Ces remarques pourraient laisser dans l'ombre le fait qu'il est fort différent d'entendre un sifflement très aigu ou une oeuvre symphonique de Debussy ou de Mozart filtrée en passe-haut. Tomatis a proclamé que la musique filtrée, pour atteindre son optimum d'efficacité, devait provenir de certains compositeurs (plus spécialement, dans le cas courant, de W. A. Mozart). Il en donnait une raison psychodynamique : cette musique faisait du bien parce que son compositeur était passé, presque directement, du ventre maternel au clavier du piano. Possible. Reste à trouver en quoi cette musique diffère des autres, par exemple de celle de Vivaldi ou de Beethoven.

Guy Maneveau (1975) observe que beaucoup de créateurs font comme si do / mi / sol était l'accord parfait, alors que, dans la nature, on a plutôt do / do / sol / do / mi etc. Il a proposé l'explication suivante : la construction harmonique serait, chez Mozart, plus fidèle, globalement, à la distribution naturelle des résonances.

Infrasons

Les vibrations actives sur notre organisme ne se limitent pas aux sons : les organes vestibulaires (utricule, saccule, canaux semi-circulaires) sont sensibles à de très basses fréquences qui peuvent provoquer certains effets d'ordre psychologique : mal des transports (0 à 2 Hz) avec son cortège de troubles digestifs ; lorsque le corps tout entier se trouve pris dans des secousses légèrement plus rapides (4 à 10 Hz), on peut observer (pilotes d'hélicoptères, de tanks, etc.) des phénomènes mécaniques et physiologiques redoutables : dorsolombalgies, déplacements vertébraux, surventilation, baisse d'acuité visuelle, etc. (Delahaye, 1968 ; Woods, 1970). La tête, dans son ensemble, entre en résonance entre 10 et 20 Hz. Entre 25 et 40 Hz, puis entre 60 et 90 Hz, c'est l'oeil qui se prend à souffrir (Benitte, 1965). Au-dessus de 20 Hz, bien des machines industrielles (riveteuse, perceuse à percussion, marteau-piqueur, etc.) induisent des mouvements de cisaillement et dupliquent leur effet sonore par conduction aérienne, bien connu de l'observateur, d'un deuxième, par conduction osseuse, qui n'est sensible qu'à l'utilisateur direct !

Manipulation acoustique subliminale

Chez les sujets humains, des résonances sensorielles peuvent être excitées par des impulsions acoustiques atmosphériques subliminales accordées sur une fréquence "de résonance". La "résonance sensorielle" de 1/2 hertz affecterait le système nerveux autonome et pourrait causer une relaxation, de la somnolence, ou une excitation sexuelle, selon la fréquence acoustique précise utilisée (proche de 1/2 hertz) . Les effets des de "résonances" proches de 2.5 hertz inclueraient le ralentissement de certains processus, de la somnolence, et une désorientation corticale. Pour que ces effets se produisent, l'intensité acoustique doit se situer dans une certaine gamme profondément subliminale. L'appareil approprié se compose d'une source portative à piles donnant un rayonnement acoustique infra-audible faible.

Subliminal acoustic manipulation

In human subjects, sensory resonances can be excited by subliminal atmospheric acoustic pulses that are tuned to the resonance frequency.

The 1/2 Hz sensory resonance affects the autonomic nervous system and may cause relaxation, drowsiness, or sexual excitement, depending on the precise acoustic frequency near 1/2 Hz used. The effects of the 2.5 Hz resonance include slowing of certain cortical processes, sleepiness, and disorientation. For these effects to occur, the acoustic intensity must lie in a certain deeply subliminal range. Suitable apparatus consists of a portable battery-powered source of weak subaudio acoustic radiation.

 

Il y a, au niveau de la peau et des aponévroses, deux catégories de récepteurs : les uns sensibles aux environs de 30 Hz, les autres de 250 Hz. Bien entendu, le sourd le plus profond, et peut-être mieux que l'entendant, sait percevoir et utiliser ce type d'information vibratoire. Une vibration (de 150 Hz par ex.) appliquée à un tendon entraîne la contraction réflexe du muscle correspondant et la détente du muscle antagoniste. Ce qui a, jusqu'ici, moins tenté les adeptes du dopage que les stéroïdes ou les courants électriques (Berthoz, 1971).

Mieux qu'un fantôme pour frissonner de peur, un infrason !

Les sons à très basse fréquence, inaudibles pour l'oreille humaine, peuvent néanmoins provoquer certaines réactions ou sentiments étranges comme des frissons, de la peur, de l'anxiété ou une grande tristesse, révèlent lundi des scientifiques britanniques. Leur expérience, menée sous contrôle, accrédite l'idée répandue qu'il existe un lien entre les infrasons et l'apparition de sensations curieuses. Le Dr Richard Lord, chercheur en acoustique au Laboratoire National de Physique, et le professeur Richard Wiseman, psychologue à l'université du Hertfordshire, ont testé les effets des infrasons sur 750 personnes lors d'un concert à Londres.

Ils ont introduit des sons à basse fréquence dans certains des quatre morceaux de musique contemporaine proposés et ont demandé à l'auditoire de décrire ses réactions. Environ 22% du public, qui ignorait quels morceaux contenaient des infrasons, ont fait état de réactions inhabituelles - tristesse, frissons, peur... - lorsque la musique distillait également de sons à basse fréquence. "Ces résultats montrent qu'un son à très basse fréquence peut entraîner des réactions inhabituelles chez les gens même s'ils ne peuvent pas consciemment le détecter", a assuré Wiseman, qui présentaient les résultats de l'étude lors d'une conférence scientifique de la British Association."Normalement, vous ne pouvez pas entendre (les infrasons)", a expliqué Lord, ajoutant que les infrasons sont également générés par des phénomènes naturels. "Certains chercheurs ont suggéré que ce niveau de son peut être relevé dans certaines maisons dites hantées et ainsi provoquer des sensations curieuses couramment attribuées à la présence d'un fantôme - nos découvertes confirment cette thèse", a précisé Wiseman. Les infrasons sont également produits par les orages, les vents et certains types de tremblements de terre. Certains animaux comme les éléphants s'en servent pour communiquer ou repousser leurs ennemis.

(Manchester, Reuters, 8 9 2003 )

 

Ultrasons

Ils sont mal supportés par les rongeurs et peuvent servir à la dératisation d'un entrepôt (McCormick, 1977).

Malgré leur caractère inaudible, ils semblent bien déranger le foetus qu'on examine par échographie.

Une étude plus précise de leur effet biologique devrait être menée au moment où l'on envisage de leur donner la place des détergents chimiques dans les machines à laver... Pour limiter leur nocivité (et par extrapolation de ce que nous avons dans le domaine sonore et infra-sonore), il serait probablement préférable d'employer des ondes wobulées (nous avons défini ce terme dans le chapitre 3) plutôt que sinusoïdales pures, notamment dans l'examen du foetus.

The Neurophone® a été inventé en 1958 par Patrick Flanagan alors qu'il n'avait que 14 ans.

Ce serait, dit-on, un instrument de grande précision qui transposerait et modulerait les sons standards dans la bande des ultra-sons (Brevet : United States patents, #3,393,279 and #3,647,970).

En 1991, Martin Lenhardt de l'Université de Virginie (Science, Vol. 253, 5, 1991, 82) a découvert que les êtres humains pourraient détecter les ultrasons s'ils sont au niveau de la peau, les os et les liquides corporels

Lenhardt aurait montré que le saccule normalement utilisé pour assurer notre équilibre, permettrait aussi d'entendre les ultrasons.

Le saccule contient des récepteurs (macula), et un otolithe, c'est à dire une masse gélatineuse contenant de très petites particules comme du sable , constituées de carbonate de calcium (otocone). Quand la tête se penche, la macula le signale au nerf vestibulo-cochléaire et par lui au système nerveux central de sorte qu'un juste équilibre peut être rétabli. La macula envoie ses informations en diverses régions du cerveau. Certaines de ces terminaisons nerveuses se rendent dans les zones auditives.

D'après le Dr Flanagan, le Neurophone® émettrait des ultrasons de 40 KHz (40.000 cycles par seconde). L'emploi de cet appareil, selon son inventeur, permettrait de mieux harmoniser le fonctionnement d'un hémisphère par rapport à l'autre Il va de soi que ceci reste encore à démontrer.

 

Mosquito

Le Mosquito a été inventé le 4 mai 2006 et il se vend un peu partout dans le monde malgré la règlementation concernant la diffusion d'ultrasons. C'est un appareil de Compound Security Systems qui émet une fréquence audio destinée a faire fuir les adolescents. La societe Compound Security a dévelopé ce systeme afin d'empécher les jeunes de roder autour des boutiques anglaises. L'unité envoie un ultra son a très haute fréquence testée par le National Physical Laboratory, (dont on a un rapport par le Health and Safety Executive). La plupart des gens agés de plus de 25 ans ne sont pas capable d'entendre ce bruit étrange. Cependant ceux qui ont encore une bonne oreille peuvent l'entendre (pour tenter de l'entendre, cliquez ici)

Ce type de son est dangereux pour l'oreille si l'on est exposé trop longtemps (plus d'une heure par jour). En effet la norme mondiale HSE 343/2001 limite le volume en décibels en dessous de 75db ou plus (jusque 90 dB dans certains cas). Quand le Mosquito est fixé a une hauteur de 3 mètres, il émet pour un auditeur sur le trottoir un son audible de 83 db. Il le fait non de façon continue mais par salves pour éviter de détruire leur oreille ! On le place généralement à plus de 3 mètres de haut dans l'espoir d'éviter que les jeunes ne le vandalisent.

Ce boitier à ultra-sons est vendu en Angleterre, avec l'idée que cela ferait fuir les adolescents (?).

d'après BBC (Mars 2008)


Silence

L'effet des sons peut être d'oblitérer le silence dont quelques plages sont tout à fait nécessaires à une hygiène minimale (Auriol, 1987a). De les avoir anéanties conduit à s'en donner le luxe, quand on peut y accéder ; sous forme d'isolement sensoriel, méditation et retraites. Le Silence prépare et habite la parole. Il en est la conclusion !

Une parole avant de se couvrir de mots, doit séjourner en mammifère douloureux au fond d'un ventre; elle en acquiert le droit d'avoir un sens, d'avoir un son, d'avoir un sang.

Alain Bosquet

 

Ce chapitre a été repris dans la revue "effervesciences", 26, Avril 2003, pp. 4-10
pour continuer : Chapitre 6, Genèse de la latéralité et ses échecs
de La Clef des Sons

 

 

 

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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06 novembre 2014