L'amusie a été cliniquement décrite depuis longtemps (Quensel, Foerster). On a décrit depuis 1962 (Brenda Milner) le rôle respectif des lobes temporaux droits et gauches : la reconnaissance musicale est défectueuse surtout lorsqu'il y a lésion du lobe temporal droit. Barbizet indique qu'on observe alors une altération de la reconnaissance tonale et /ou mélodique; la puissance, le ton, les durées, la mémorisation tonale et la direction du son sont perturbés. Le sujet ne peut reconnaître un air connu ou apprendre un air nouveau !
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Dr. Brenda Milner's research focuses on cognitive function in the frontal and temporal lobes of humans. With the help of a post-doctoral fellow, Dr. Denise Klein, Dr. Milner is using positron emission tomography and functional magnetic resonance imaging to identify the brain regions involved in language processing in both unilingual and bilingual volunteer control subjects as well as in patients with brain lesions that are in close proximity to areas critical for language. In another series of PET studies, she has sought with graduate students Joelle Crane and Ingrid Johnsrude to delineate further the role of the right hippocampal region in memory for the spatial location of objects. (Recent Publications)
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Par contre les destructions affectant le lobe temporal gauche nuisent à la nomination d'un air, au déchiffrage de la partition.
L'examen de ce trouble, lorsqu'il est acquis, ne peut se faire sans prendre
en considération le degré antécédent d'éducation
musicale et la culture d'appartenance du point de vue musical. Dans les cas
d'amusie acquise, le sujet peut perdre la capacité de chanter, devenir
incapable de tenir une note, jouer d'un instrument, mémoriser une mélodie,
percevoir une dissonance, reproduire un rythme simple.
- Pour un sujet peu éduqué, on vérifiera ses difficultés relativement à des prestations simples (répéter ou fredonner de mémoire un chant connu de tous).
- Pour un sujet très cultivé, Wertheim et Botez ont proposé d'étudier d'une part la composante perceptive et mnésique (mélodie, harmonie, rythme), d'autre part les capacités reproductives (chant, sifflement et utilisation de l'instrument le mieux connu du sujet).
Ombredane a proposé de diviser ces surdités musicales en trois catégories :
Dans certains cas, les effets émotionnels d'un morceau peuvent pourtant être conservés.
On connaît aussi des cas d' " aphasie sans amusie ".
Par exemple le compositeur Shébaline, à l'âge de 57 ans,
fut atteint d'une hémorragie cérébrale brutale qui survient
dans la partie gauche de son cerveau. Cet accident vasculaire le rendit aphasique
de telle sorte qu'il ne pouvait plus communiquer verbalement. Il ne comprenait
plus la moindre question; il ne pouvait plus s'exprimer de façon compréhensible.
Il continua pourtant à faire travailler ses élèves, écouter
et corriger leurs compositions; il composa encore lui même 14 chorales,
2 sonates, 2 quartets, 11 chansons et 1 symphonie. Sa musique conserva les qualités
d'avant son aphasie.
"Selon Isabelle Peretz, spécialiste de neuropsychologie cognitive
à l'université de Montréal, ce trouble n'est pas exceptionnel.
Entre 1 et 4 % de la population en serait victime. Certains, peu nombreux, ne
tolèrent pas la musique, qu'ils fuient, car elle
provoque chez eux des maux de tête ou des nausées. Les autres la
vivent comme une langue étrangère qu'ils ne comprennent pas. Pour
eux, Mozart, c'est du chinois. Isabelle Pertetz a étudié 11 cas
d'amusie parmi des universitaires. Constatant qu'il n'existait chez eux aucun
autre dysfonctionnement cérébral, la chercheuse s'emploie à
identifier le substrat neuronal de ce trouble qui affecte seulement le cerveau
musical ." (L'Express du 21 Juin 2001).
30 Octobre 2005