LES ILLUSIONS AUDITIVES

Ces illusions proviennent d'un divorce entre la réalité physique des stimuli et leur perception.

Diana DEUTSH, à l'Université de Californie a produit en mettant à contribution les performances de l'ordinateur, d'étranges illusions auditives qui amènent à reposer le problème du traitement de l'information auditive dans le système nerveux central.

Une des illusions trouvées par D. DEUTSCH, l’illu­sion d'octave, est la suivante :

-          On présente à un sujet au moyen d'écouteurs, un son de 800 Hz (qui correspond au sol 5) à l'oreille droite et un de 400 Hz (qui correspond au sol 4) à l'oreille gauche.

-          Il y a ensuite inversion : le son grave est présenté à droite et le son aigu est présenté à gauche.

-          Il y a à nouveau inversion et ainsi de suite.

-          Chaque son dure 250 millisecondes; il n'y a aucun silen­ce entre les sons et la séquence totale dure 1,5 seconde.

En général les sujets entendent le son aigu unique­ment à l'oreille droite et le son grave uniquement à l'oreille gauche. De plus ces deux sons ne sont jamais perçus au même mo­ment mais successivement dans une oreille puis dans l'autre, ce qui signifie qu'un son, sur les deux présentés, est ignoré (figure 1).

figure 1 : l’illusion d’octave

Dans cette illusion, toute la suite des sons présentés à l'oreille gauche est ignorée, Le sujet perçoit pourtant des sons graves à gauche: ce sont ceux qu'on lui présente réellement à l'oreille droite.
Les aigus présentés à droite sont bien perçus à droite.

Dans cette illusion toute la suite des sons présentés à l'oreille gauche est ignorée. Le sujet perçoit pourtant des sons graves à gauche : mais ce sont des graves qu'on lui présente réelle­ment à l'oreille droite !


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Une autre illusion, de même nature mais plus com­plexe, est celle que CH. CAVE appelle l'illusion des demi- games.

ce qui est physiquement présent

., À 3 4 s c

ce qui est perçu

ce qui est physiquement présenté

2

~'  Z

i

i ~  i  t

10

ce qui est perçu

figure 2 : l’illusion des demi-gammes

L'oreille droite perçoit les demi- gammes hautes; l'oreille gauche les demi- gammes graves. Dans chacune de ces perceptions une note sur deux a été physiquement présentée du côté opposé.

On fait écouter par écouteurs, simultanément aux deux oreilles, deux gammes, l'une ascendante, l'autre descendante :

-          on présente à l'oreille droite le do de la gamme ascendante et simultanément à l'oreille gauche le do aigu de la gamme descendante.

-          Ensuite le Ré à l'oreille gauche et le Si à l'oreille droite et ainsi de suite...

On a ainsi une gamme ascendante changeant d’oreille à chaque note et en même temps une gamme descendante faisant de même, la gamme utilisée est une gamme de do majeur.

La plupart des sujets entendent à l’oreille droite une mélodie aigue composée d’une demi gamme descendante (do, si, la, sol) puis ascendante  (sol, la, si, do).

A l'oreille gauche, une mélodie grave composée d'une demi gamme ascendante (do, ré,

mi, fa), puis descendante (fa, mi, ré, do). Ici aucun son n'est négligé mais leur perception ne coïncide pas avec la réalité physique de leur présentation. (figure 2).

Le principal paradoxe commun à ces deux illusions est que les sujets font objectivement « une erreur » dans la localisation des sons.

Un explication de ces phénomène& est basés sur l'exis­tence possible de deux mécanismes fonctionnels différents : l'un ayant une fonction discriminative de la hauteur du son, l'autre

servant à la localisation spatiale de la source sonore. Cela per­met à Diana DEUTSH de proposer l'explication suivante de la loca­lisation paradoxale dans l'illusion d'octaves. Elle suppose que la

discrimination de la hauteur du son est réalisée par une seule oreille, mais que le cerveau localise la provenance du son du côté où est présenté le son aigu.

Cette interprétation est hypothétique et ne convient pas pour l'illusion des demi gammes. Dans cette illusion aucune note n'est négligée par les sujets, alors que dans l'illusion d'oc­tave la moitié seulement ses stimuli est perçue.

Il est vraisemblable que les mécanismes sous- jacents soient différents pour ces deux illusions et ils n'ont pas été encore clairement expliqués.

Une autre propriété de ces illusions es- t qu'elles révèlent une différence perceptive entre droitiers et gauchers. Alors que la majorité des droitiers ont une perception nettement latéralisée (pour eux le son aigu est à droite), les gauchers se répartissent en deux groupes à peu près égaux en nombre : les uns ont la même perception que les droitiers, les autres ont la perception inverse.

Ce fait confirme l'ambivalence hémisphérique bien connue des gauchers.

On peut utiliser cela comme test :

-          le sujet droitier de la main perçoit le son aigu à droite, il est droitier homogène (oreille, main)

-          ou  gaucher non homogène (c’est à dire droitier de l’oreille, gaucher de la main).

-          le sujet perçoit le son aigu à gauche, il est gaucher homogène (oreille, main)

Ceci serait à confronter statistiquement au Test des Variations Latérales de Leipp :

-          on fait entendre au sujet, à ses deux oreilles alternativement, un son pur de même fréquence. Il doit indiquer s’il perçoit deux sons identiques ou bien si l’un des deux est plus aigu que l’autre et de quel côté.

-          on peut constater que beaucoup de sujets, même éduqués musicalement, perçoivent une fréquence plus aigüe d’un côté que de l’autre et une autre fréquence du côté inverse.

-          les sujets qui entendent les sons à droite comme plus aigüs se comportent-ils différemment (au test précédent) de ceux qui entendent les sons à gauche plus aigüs ?

 

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21 Février 2007