Latéralisation et Méthode Audio-Psycho-Phonologique

1 - DESCRIPTION DE LA METHODE

La méthode d'audio psycho phonologie fondée par le Dr. A. TOMATIS dont nous avons décrit succinctement les travaux dans le chapitre précédent, est basée sur le principe suivant :

l'audition forcée, alternativement entretenue et répétée arrive à modifier à titre permanent l'audition et la phonation.

Pour utiliser ses découvertes à des fins thérapeutiques le Dr. TOMATIS met au point un appareil (appelé oreille électro­nique) susceptible de modifier la manière d'entendre et de rendre à l'oreille ses potentialités.

1/ - L'APPAREIL A EFFET TOMATIS

Cet appareil est un complexe électronique comportant un amplificateur, des filtres et un jeu de bascules électroniques.

Figure 3 : schéma de principe de l’Oreille Tomatis

On peut constater sur ce schéma que l'émission est amplifiée et passe ensuite à travers l'un ou l'autre des deux systèmes de filtrages (C1 ou C2); les deux canaux C1 ou C2 peuvent être réglés de façon à modifier le spectre sonore de diverses manières (l'un d'entre eux peut, par exemple, livrer passage de façon préférentielle aux fréquences élevées, et l'autre aux fréquences graves). Le passage d'un canal à l'autre se fait grâce à la "bascule électronique" qui ouvre et ferme l’un ou l’autre canal (flip-flop) selon les variations d'intensité du message sonore.

Par ailleurs l'appareil est doté d'un système permet­tant, pour préparer l'oreille droite à devenir directrice, de différencier progressivement par réduction de l'intensité à gauche, le rapport des intensités sonores correspondant aux deux écouteurs.

Quant à l'information sonore proprement dite, elle est constituée par un ensemble de supports magnétiques (bandes, CD, DVD, HDD, etc) enregistrées en laboratoire. Il s'agit essentiellement de musique et de voix humaine plus ou moins filtrées par réduction de l'intensité des fréquences graves (« passe-haut »).


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2/ - LE TEST D'ECOUTE - (T.E)

Il est considéré en audio- psycho- phonologie comme fonda­mental et il constitue l'épreuve la plus importante du bilan permet­tant de déceler les possibilités d'écoute d'un sujet : auto- écoute et écoute de l'autre.

Pour effectuer ce test, nous nous servons d'un appareil contenant un générateur de fréquences émettant des sons purs s'éta­lant de 125 à 8 000 Hertz et dont l'intensité peut varier de 5 en 5 décibels, de - 20 à + 100 décibels [1] (Il s’agit donc d’un modèle d’audiométre dédié).

Le test d’écoute a pour but de déterminer la courbe auditive attentionnelle des seuils. la spatialisation et la sélectivité [2] .

a/ - La recherche des seuils

Il s'agit de rechercher les seuils d'audibilité minima des différentes fréquences de l'échelle habituelle des sons allant de 125 à 8000 hertz. Il ressort de ce balayage fré­quentiel une courbe aérienne lorsque les sons sont injectés par des écouteurs et une courbe osseuse lorsque la mastoïde est excitée sur ces mêmes fréquences par un vibreur.

Ces deux courbes évoluent normalement selon deux tracés parallèles. Dans le cas u'un sujet qui s'auto- contrôle parfaite­ment la courbe est ascendante de 125 hertz à 2000 ou 3000 Hertz, puis légèrement descendante au delà de 3000 hertz.

Les courbes obtenues avec l’appareil proposé par les Centres Tomatis, sont fonction des caractéristiques de cet appareil (en particulier la courbe osseuse est déplacée – par construction – 10 décibels au dessous de la courbe aérienne). D’autre part, avec la méthode de passation utilisée, les courbes traduisent plus l’attention auditive du sujet que son seuil « physique » d’audition.

Trait plein : courbes aériennes

Trait discontinu : courbes osseuses

Abcisses : fréquences en hertz

Ordonnées : intensités en décibels (dBA)²

Figure 4

Selon le Dr. TOMATIS la courbe aérienne (C.A) précise la façon dont le sujet s'ouvre sur le monde extérieur et en parti­culier sur l'autre, sur son interlocuteur.

La courbe osseuse (C.O.) donnerait des renseignements sur la façon dont le sujet écoute sa vie intérieure, son univers végétatif. C'est la courbe de l'auto- écoute, de l'écoute inté­rieure.

L'analyse du rapport CA/CO pour chaque oreille révèlerait les attitudes conflictuelles, les ambivalences des comportements sociaux et extérieurs face aux réactions profondes intérieures.

TOMATIS différencie aussi par leur signification les dia­grammes droit et gauche :

-          L'oreille gauche (et l'hémisphère droit) évoquent l'affecti­vité, l'accrochage au passé, l'attachement à la mère.

-          L'oreille droite (liée à l'hémisphère gauche), débouche sur la dynamique active, l'ouverture sur le devenir, l'acces­sion au père et à la socialisation.

Le rapport entre la courbe d'une oreille par rapport l'au­tre donne des indications sur la dynamique du sujet.

b/ - Etude de la spatialisation

Lors de la recherche des seuils, on note en même temps l'aptitude de l'oreille à localiser les sons dans l'espace. Pour deux oreilles égales, on peut avoir des erreurs en conduc­tion aérienne et/ou en conduction osseuse sur l'une ou l'autre oreille. Il faut admettre une inhibition pathologique sur une oreille ou l'autre. Les inversions ou les confusions de sons sont notées pour chaque fréquence.

Pour recueillir ces erreurs de spatialisation, il est demandé au sujet de lever la main du côté où il entend le son, et de lever les deux mains lorsqu'il entend le son des deux côtés ou lorsqu'il ne sait pas le situer.

Cette épreuve est un indice de l'élaboration de la fonction d'écoute et de l'ébauchage d'une latéralité.

c/ - Etude de la Sélectivité.

La sélectivité auditive a été définie par TOMATIS comme étant la faculté que possède une oreille de percevoir une variation de fréquences à l'intérieur d'un spectre sonore et de situer le sens de cette variation.

Il faut rappeler à ce propos les travaux de et G. LHERMITTE et coll,sur "L'Etude des troubles perceptifs audi­tifs dans les lésions temporales bilatérales" (1971) - Les auteurs rapportent trois observations d'agnosie auditive, dont deux anatomo- cliniques. Dans les trois cas, les patients étaient incapables de discriminer la langage oral, la musique, les bruits non verbaux. Contrastant avec ce trouble de discrimination des sons complexes, la discrimination des sons purs d'intensité et de fréquence différentes était conservée. Les résultats confron­tés avec les données de la littérature et de l'expérimentation animale conduisent les auteurs à souligner le rôle des corps genouillés internes (CGI) dans la discrimination des fréquences et des intensités.

Dans notre test en faisant pour chaque oreille, en conduction aérienne, à une intensité de 40 à 50 décibels, un balayage des fréquences en partant généralement des aigus, on demande au sujet d'indiquer si le son perqu est plus aigu, plus grave ou de même hauteur que le précédent. Les erreurs sont indiquées sur les diagrammes par des barrures tracées en diagonale [3] .

L'étude de la sélectivité révèlerait le degré de maturité du désir d’écouter. Elle permettrait d'analyser les problèmes inhérents au passé et symboliquement rattachés à la mère.

Le blocage de la sélectivité est indiqué en traits hachurés.

Les erreurs de spatialisation (inversions ou confusions de sons)

sont notées au niveau de chaque fréquence par un petit trait placé au bas de chacune des grilles.

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21 Février 2007



[1] dBA

[2] Ce terme a été discuté et il peut être plus juste de parler de “capacité d’analyse tonale”.

[3] TOMATIS propose de barrer ainsi tout ce qui est à droite de la zone la moins aigüe comportant une erreur, avec l’idée que les « bonnes réponses » situées dans la zone plus aigüe que l’erreur avaient été obtenues de façon plus ou moins aléatoire car la différenciation des fréquences serait d’autant plus aisée que les sons considérés seraient graves.