B/ - LES RECHERCHES COMPARATIVES

La question d'une préférence latérale chez l'animal est à l'étude et de nombreux chercheurs ont essayé de mettre en évidence une telle préférence, mais nous ne tenons que d'assez vagues renseignements sur la droiterie ou la gaucherie des mam­mifères.

Les chasseurs ont observé que le chien d'arrêt ne lève pas indifféremment la patte gauche ou la patte droite : déjà une différence s'esquisse dans la conduite de l'animal. Il en va de même pour le rat. TSAI et MAURER rencon­trent chez 85 % des animaux étudiés, une latéralité préféren­tielle droite dans la préhension de la nourriture.

La même constatation existe également pour le chat et le singe : COLLE en 1935, ETTLINGER et MOFFET en 1964 et WARREN en 1958 "reconnaissent chez les singes l'existence de préférences latérales relativement fortes, modérément stables sur les périodes de plusieurs mois et plutôt résistantes aux modifications par l'entraînement". (HECAEN)

D’aprés ces résultats, on peut penser que droiterie et gaucherie ne sont pas le résultat de l'éducation mais répon­dent à une évolution biologique. Cependant ces préférences laté­rales de l'animal ne paraissent pas pouvoir être considérées comme homologues à la préférence manuelle chez l'homme en raison des différences de structure tant physiologique que psychologique. " Au contraire si un facteur héréditaire ne semble pouvoir être nié chez l'homme dans l'apparition de la latéralisation manuelle, les influences sociales jouent un rôle considérable. En outre à l'inverse de ce qui est vu chez l'animal, la préférence manuelle s'établit progressivement chez l'enfant avec des phases d'ambi­latéralité intercurrentes". (HECAEN)

Aucune conclusion ne peut être tirée de ces recherches sur l'animal. Elles fondent seulement l'existence d'une dominance chez certaines espèces, mais elles ne fournis­sent pas de preuve irréfutable de l'origine innée ou acquise de la latéralité chez l'animal.

21 Février 2007