I - RAPPEL HISTORIQUE

On ne peut aborder le sujet de la latéralité auditive sans l'inclure dans le problème de la latéralité corporelle en général.

Aborder l'étude de la latéralité, du moins au point de vue neurophysiologique, pose d'abord la question de l'existence d'une telle dominance sur le plan neurologique et plus spécialement au niveau hémisphérique.

Le problème de la spécialisation fonction­nelle de chacun des hémisphères est né des travaux sur l'aphasie.

En 1836 Marc DAX dans un mémoire passé inaperçu (que son fils ne présenta à Paris qu'en 1863 et qui ne fut publié qu'en 1865), soutenait que l'aphasie était en rapport avec des lésions de l'hémisphère gauche; la notion de dominance cérébrale n'a été établie véritablement que prés de 30 ans plus tard.

En 1861 BROCA localisait le centre du langage articulé au niveau de la partie postérieure de la 3éme circonvolution fron­tale. Ce n'est que 4 ans après qu'il affirmait la prévalence de l'hémisphère gauche pour cette fonction. Cette proposition fut rapi­dement confirmée par les observations de BASTIAN, H. JACKSON, WERNICKE.

Les exceptions apportées à cette règle furent interpré­tées sur la base de la gaucherie manuelle. BROCA mettait en relation la latéralisation gauche de la faculté du langage articulé avec la prévalence manuelle droite, mais il admettait (1865) que chez les gauchers manuels l'hémisphère droit était alors dominant.

Il ne s'agit toutefois en cela que du langage articulé car, pour BROCA, la fonction du langage en général appar­tenait aux deux hémisphères. Un argument en faveur de cette théorie: les malades atteints de lésions frontales gauches, s'ils ne pou­vaient plus articuler de manière cohérente, continuaient à compren­dre parfaitement ce qu'on leur disait.

Cependant en 1874 WERNICKE montrait que la lésion d'une zone plus postérieure de l'hémisphère: gauche perturbait la compréhension du langage parlé; puis DEJERINE en 1892 établit qu'une lésion tout à fait postérieure de ce même hémisphère interdisait la compréhension du langage écrit. Cet auteur propose alors au début de notre siècle, de décrire à la surface de l'hémisphère gauche une aire du langage réunissant les trois zones sus- nommées.

Avant 1865, la préférence manuelle n'est pas mentionnée dans la littérature. Nous devons à JACKSON la première observation d'un gaucher atteint de lésion de l'hémisphère droit avec aphasie. Toutefois, il ne savait probablement pas que c'était le premier cas, car il semblait avoir accepté la théorie de BROCA selon laquelle l'aphasie devait accompagner une atteinte de l'hémisphère droit chez les gauchers.

On considérait donc que la prévalence de l'hémisphère gauche pour le langage impliquait sa dominance pour la motricité gestuelle. Cette proposition était soutenue par LIEPMANN dont l'étude de l'apraxie, dés 1900, mit en évidence l'importance de l'hémisphère gauche (LIEPMANN montra que certaines lésions de l'hémisphère gauche déterminaient des troubles de la motricité ne concernant que des gestes expressifs ou descriptifs utilisés dans la communication : ataxie idéo- motrice).

Dans le domaine perceptif, certaines lésions de l'hémisphère gauche entraînent des troubles de la perception visuelle.

On reconnaît ainsi une fonction exclusive à l'un des hémisphères - dit dominant- - - en raison des centres spécialisés qu'il possède.


publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

A cette exclusivité hémisphérique on tend, depuis les 30 dernières années, à substituer la notion de spécificité hémis­phérique partielle ou de spécialisation fonctionnelle. Les travaux de J.M. NIELSEN, ceux de R. BRAÎN, PAT ERSON et ZANGWILL et surtout ceux de J. de AJURIAGUERRA et H. HECAEN y contribuèrent grandement.

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21 Février 2007