Université Toulouse le Mirail

U.F.R. de Psychologie

Évaluation et développement
de tests pronostiques pour une thérapie psycho-acoustique

Eric Raufaste

 

CONCLUSION

 

1.                synthèse

L’ensemble des données de cette étude constitue un tout relativement cohérent permettant d’affirmer plusieurs résultats importants d’un point de vue pratique :

Différences enfants - adultes

La comparaison des résultats entre les enfants et les adultes montre que sous bien des aspects ces deux sous-populations se comportent différemment : les gains espérés sont différents et ne suivent pas les mêmes lois.

Une conséquence de ces résultats est qu’il n’est probablement pas utile de poursuivre la cure plus d’une centaine de séances chez l’enfant, au moins chez ceux venus pour améliorer leur performance d’écoute, puisque les gains sont réalisés rapidement et décroissent ensuite. Chez l’adulte en revanche, la cure peut être apparemment poursuivie avec bénéfice beaucoup plus longtemps.

Intérêt des tests préliminaires

Dans l’ensemble les tests établis préalablement à l’application de la cure produisent des données significatives et exploitables. Néanmoins certains tests devraient être améliorés, faute de quoi leur interprétation reste sujette à caution. C’est notamment le cas du test de sélectivité. Dans sa forme actuelle, au bout de quelques essais on peut prévoir aussi bien la première note que la seconde. La courbe obtenue (Figure 9, page 11) ne peut recevoir d’autre interprétation qu’un simple effet d’apprentissage. La solution idéale consiste à générer aléatoirement les deux stimuli. Ainsi le sujet ne pourrait s’attendre à aucune des deux notes et le test refléterait alors la réelle capacité de discrimination des sujets

Mise en évidence du rôle des facteurs psychologiques

La cure d’oreille électronique produit des effets au niveau psychophysique, dans le sens où les mesures de seuils de détection réalisés par le test d’écoute montrent une amélioration (voir page 19). Néanmoins, des facteurs d’ordre psychologique sont très probablement impliqués dans l’amélioration globalement constatée. En effet, l’amplitude des gains que procure l’oreille électronique sont globalement prédictibles par des équations de régressions à partir des réponses au test classique du MMPI (voir page 20), donc en fonction de traits de personnalité, mais aussi à partir d’autres tests psychologiques (comme le test de Lüscher).

Un nouveau test psychologique

L’échelle Au que nous avons mise au point semble prédire de façon assez correcte les gains réalisés par la méthode (voir page 24). Elle présente en outre l’avantage d’être considérablement moins lourde à mettre en œuvre que le test du MMPI (50 questions au lieu de 550).

Cela étant il convient de rester conscient de ses limites :

_ Cette échelle a été constituée à partir des paramètres d’une population d’adulte. Elle n’est probablement d’aucune utilité concernant la population des enfants.

_ cette échelle a été constituée sur la base de moins de 400 sujets. Sa généralité devrait donc être testée sur un population beaucoup plus étendue.

_ L’effet assez marqué de tests généraux assez éloignés de tendances psychologique, comme la latéralité, incite à la prudence et à ne pas perdre de vue la complexité intrinsèque d’une fonction de haut niveau comme l’audition.

2.                prospective

Il va de soi que ce travail n’est cependant que préliminaire. Il conviendrait maintenant de développer des tests beaucoup plus poussés sur les points suivants :

_ Quelle est la nature des relations entre l’échelle Au et les autres échelles du MMPI d’une part, et entre l’échelle Au et les autres tests psychologiques d’autre part.

_ Des tests complémentaires seraient maintenant nécessaires pour déterminer si présentée en dehors du contexte que constituent les autres questions, cette échelle conserverait ses propriétés.

_ Puisque des facteurs psychologiques sont très probablement à l’œuvre dans la détermination des seuils d’audition, probablement par l’intermédiaire d’une action sur la détermination des critères de décision  dans les tâches de détection, il conviendrait d’explorer plus avant la nature précise des facteurs psychologiques impliqués. Deux voies au moins sont possibles pour démarrer ce travail. d’une part une approche phénoménologique fondée sur l’analyse du vécu des sujets en relation avec le contenu des questions de l’échelle. D’autre part des analyses statistiques de corrélations entre l’échelle Au et différents tests d’analyse de la structuration de la personnalité, à commencer par les autres échelles du MMPI puisque l’on sait que ce test peut servir à évaluer des changements suite à une thérapie (voir par exemple Mollard, Cottraux, & Defayolle, 1984).

Compte tenu des différentes remarques précédentes, nous suggérons la mise en place d’un recueil systématique du test MMPI en phase de pré-test d’une part, et un second test, par exemple après deux ou trois séries de 30 séances. Une autre partie des sujets devrait recevoir le MMPI complet tandis qu’une autre recevrait seulement les questions de l’échelle Au, afin de vérifier que présentée seule elle conserve ses propriétés.

Une autre suggestion serait de mettre en rapport la nature des tests et la série de séances dont on bénéficié les sujets. Par exemple après une série de séances portant sur la voix maternelle filtrée, il pourrait être intéressant de tester préférentiellement les aspects psychologiques en rapport avec l’image maternelle (test de Lüscher par exemple).

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(Updated on Thursday, 17 May, 2001)