PROPOS RECUEILLIS AU COURS DU III° CONGRES INTERNATIONAL
D'AUDIO -PSYCHO- PHONOLOGIE (ANVERS 1973)
A LA SUITE D'UN ENTRETIEN AVEC LE PROFESSEUR TOMATIS
Dans son ouvrage
"Éducation et Dyslexie", le Professeur Tomatis a présenté le test
d'écoute comme étant le test le plus important du bilan AudioPsychoPhonologique
et comme del’ant déterminer les possibilités d’écoute du sujet : autoécoute
et écoute de l'autre. Au cours des pages qu'il lui a consacrées dans le chapitre
"Bilan Audio-Psycho-Phonologique", il a défini les différentes épreuves
qui composent ce test. Nous allons donc seulement rappeler rapidement en quoi
elles consistent et comment elles s'effeetuent.
Pour de plus
amples détails, nous vous renvoyons à l'ouvrage du Professeur Tomatis "Education et Dyslexie" Editions ESF Collection "Sciences de l'éducation".
I. PASSATION DU TEST D’ECOUTE
Pour effectuer ce test, nous nous
servons d' un appareil contenant un générateur de fréquences appelé "Hearing
Test", émettant des sons purs s'étalant de 125 à 8000 hertz, d'octave
en octave, en passant par les valeurs 1500 hertz, 3000 et 6000 hertz, et dont
l'intensité, peut varier de 5 en 5 dbs, de 10 à + 100 dbs.
Ce test a pour but de déterminer
4 paramètres
a)
Recherche des seuils
Il s'agit de rechercher d'une part
les seuils d’audibilité minima en conduction aérienne, le son pénétrant dans le conduit
externe de l'oreille par l'intermédiaire d'écouteurs, d'autre part les seuils obtenus par conduction
osseuse à l’aide d'un vibrateur qui
vient exciter la mastoïde. Les résultats sont consignés sur deux grilles
orrespondant à la courbe de l'oreille droite et à celle de I’oreille gauche. Il
est à noter que la place de ces deux
diagrammes est inversée, la courbe droite étant à gauche et la courbe gauche étant
à droite, suivant un processus d'obserl’ation habituellement appliqué en
physiologie.
En abscisses, on porte les fréquences
de 125 à 8000 Hertz, en ordonnées les intensités en décibels qui se lisent
de haut en bas. On obtient ainsi deux courbes aériennes , celle de l'oreille
droite et celle de l'oreille gauche représentées généralement en bleu et deux
courbes osseuses tracées en général
au crayon rouge. Quand il n'intervient pas de couleurs, on indiqué la courbe
aérienne (CA) en trait plein et la courbe osseuse en pointillés.
b) Etude de la spatialisation
Lors de la recherche des seuils,
on note en meme temps le pouvoir de l'oreille de localiser les sons dans l'espace.
Les inversions ou les confusions de sons sont notées au niveau de chaque fréquence
par un petit trait placé au bas de chacune des grilles. Pour recueillir ces
confusions ou inversions latérales de sons, il est demandé au sujet, lors
de la recherche des seuils, de lever la main du côté où il entend le son,
et de lever les deux mains lorsqu'il entend le son des deux côtés ou lorsqu'il
ne peut en déterminer la provenance.
4
c) Etude de la sélectivité
Cette investigation a pour but
de déceler l'ouverture ou la fermeture de la sélectivité auditive. Cette sélectivité
a été définie par le Professeur Tomatis comme étant la « faculté
que possède une oreille de percevoir une variation de fréquences à l'intérieur
d'un spectre sonore, et de situer le sens de cette variation ».
Pour faire passer cette épreuve,
on effectue pour chaque oreille, en conduction aérienne, et à un niveau d'environ 4060 décibels,
un balayage des fréquences en partant généralement des aigus et l'on demande au
sujet d'indiquer si le son perçu est plus aigu, plus grave ou de même hauteur
que le précédent.
Les erreurs sont indiquées, en haut de la grille, au niveau des fréquences mal analysées et le blocage de la sélectivité est indiqué en traits hâchurés à partir de la fréquence la plus grave qui a été marquée d'un trait.
Voici un exemple :
d) Recherche de l'oreille
dominante
La derniêre épreuve du test d'écoute
est réalisée à l'aide de l'audioletéromètre. Elle permet de mesurer, de chiffrer le degré de latéralisation
du sujet. C'est dans son ouvrage "Education et Dyslexie" que le
Professeur Tomatis décrit l'audiolatéromètre et son utilisation (p. 129).
Nous n'y reviendrons pas ici, nous contentant seulement de signaler que deux
chiffres sont indiqués sur le diagramme, celui de l'oreille gauche (c'estàdire
delui de droite sur la feuille de relevé) variant suivant la latéralisation
auditive. Si celleci se fait en faveur de l'oreille gauche, nous aurons sur
le diagramme, correspondant à cette oreille (c'est
Ainsi, après la passation du
test d’écoute, nous nous trouvons en présence de deux grilles contenant
chacune deux courbes, une bleue et une rouge (ou une courbe en trait plein et
une courbe en pointillé) complétées par l'indication des inversions ou
confusions de sons, par des données sur la sélectivité et en même temps par
deux chiffres qui correspondent à l'épreuve d'audiolatéromètrie.
Voici le dessin d’une grille contenant
l'ensemble de ces indications
Enregistrer correctement ce test
ne suffit pas. Il s’agit ensuite de I'interpréter convenablement, ce qui demande
une longue pratique.
Il INTERPRETATION DU TEST
D'ECOUTE
Cette démarche est difficile à
réaliser. C'est une des parties des théories et des recherches du Professeur
Tomatis à la fois des plus complexes et cependant, tout à fait primordiales
pour la bonne application des techniques utilisées dans le domaine de l’AudioPsychoPhonologie.
Nous allons, par l'alternance de
questions et de réponses, essayer cependant de clarifier et de cerner le problème.
Première Question
Pourriezvous nous définir exaetement
ce que vous entendez par un test d’écoute et nous indiquer quelles différences
fondamentales il peut y avoir entre un test d’écoute et un audiogramme ?
Professeur Tomatis
je pense en effet qu'il existe
une différence importante entre un audiogramme et un test d’écoute. Le matériau
qu’apporte celuici sur divers plans permet de regrouper une quantité considérable
d'éléments qui donnent au clinicien averti une substance précieuse pour
l'établissement du diagnostic.
Ce test se différencie du simple
audiogramme qui mesure en quelque sorte l’audition du sujet. Ce dernier résultat
nous intéresse certes mais il n'est pas l'élément essentiel recherché. En
effet, je répète une fois de plus qu’il convient de bien distinguer l’écoute
de l'audition. Entendre n'implique pas pour autant la présence d'un champ
conscient. Entendre, c’est en quelque sorte subir un son ou un message
L'audiométrie n’est certes pas
à négliger, mais l'esprit avec lequel elle est réalisée peut faire varier
les interprétations suivant l'apport clinique au psychologique qu’elle est
capable de mettre à notre disposition. Cette épreuve reste essentielle en
matière d'investigation portant sur l’audition. Elle est pour l’otologiste
un examen fondamental
Le test d'écoute sait intégrer
ces renseignements dans le cadre d'un processus psychologique qui va permettre
de déceler si le sujet désire ou non se servir des matériaux qu'il a à sa
disposition sur le plan pereceptif. Tout le monde connait ces Ieit-motive
si souvent réitérés : "ils ont des oreilles et ils n'entendent pas
; ils entendent mais ils ne savent pas écouter". Il y a une gradation
qui s'institue entre entendre et écouter et le test permet justement de connaître
l'utilisation que sait faire un sujet de son audition.L’audiogramme donne
une courbe déterminée mais il n’indique pas pour autant si l'individu examiné
sait vraiment se servir de cette courbe pour communiquer avec les autres au
travers de son autocontrôle. En matière de vision, vous avez les mêmes gradations.
Vous pouvez vous trouver devant un oeil parfait, devant la meilleure rétine
du monde ; cela ne vous permettra pas toutefois de déceler si le sujet sait
bien viser au fusil ou s'il sait faire de la peinture. Il existe donc une
dimension de gnosie qui apporte une donnée complémentaire. Ainsi en
Deuxième Question :
Vous considérez donc qu'il y a
unc différence essentielle entre entendre et écouter ?
Professeur Tomatis
Oui, je pense qu'il nécessaire
est de savoir discerner ces deux fonctions essentiellement distinctes bien
qu'évoIuant apparemment sur des terrains identiques. S'il est vrai que l'une
et l’autre de ces deux facultés couvrent un même territoire, il n'en est pas
moins vrai qu'elles divergent dans leur mode d'action, en fonction des motivations
sous-jacentes. Entendre est le résultat d'une perception répondant à
Voir et vouloir voir sont deux
mécanismes totalement différents, le second utilisant le premier. Vouloir
voir, c'est viser. Il en est de même pour entendre et écouter. L’écoute résulte
du vouloir entendre et est l’équivalent de la visée. L,écoute est à l’oreille
ce que la vision est à l'œil. Cette, distinction doit être constamment présente
Troisième Question
Vous avez parlé dans plusieurs
de vos publications d’une courbe idéale qui semberait être celle vers laquelle
toule oreille devrait tendre pour bien écouter. Cette courbe a l'allure suivante :
On y remarque une courbe
ascendante entre 500 et 2000 hz qui correspond à une pente d’environ 6 à 18
db/octave, puis un dôme entre 2000 et 4000 Hz5 et ensute une légère descente.
Cette courbe, nous la trouvons,
d'ailleurs dams votre livre "L’Oreille et le Langage " lorsque vous parlez
de l’oreille musicale. Peut-être, pourriez-vous nous dire à quoi correspond cette
courbe sur le plan physiologique ?
Professeur Tomatis
Sur le plan de la physique pure,
elle indique les réponses de l'oreille lorsqu,celle-ci fonctionne bien. Elle
répond en fait à la courbe de Wegel dite "courbe en citron", inversée.
Effectivement la
Un premier seuil s'obtient, en
partie basse, suivant un minimum qui
Ces seuils commencent dans les
graves 'également à 50-60 dBs rejoignant la première courbe, puis ils atteignent
120 à 130 dBs entre 2000 et 3000 Hz pour chuter ensuite dans les aigus en
rejoignant également la première courbe.
La ligne médiane qui se situe aux
environs de 50-60 dBs, qui est linéaire représente une zone dite "Zone
de Munsen. Elle répond à la dynamique de l’oreille, c’est à dire à sa zone
"optimale" de fonctionnement sans distortion. Dans toutes les autres
zones, comme on peut le voir, l’oreille agit comme un filtre dont les pentes
sont
Il existe donc une sorte de
courbe physiologique idéale qu'il y a lieu de rechercher. Mais ne croyez pas
que, lorsque vous l'aurez acquise, il vous sera donné d’atteindre le champ conscient.
Toutefois, il est sûr que si vous n'avez pas cette oreille exceptionnelle, vous
risquez de ne pas être musicien, de ne pouvoir reproduire des sons de qualité. Si
un violoniste n'a pas cette oreille, il ne pourra pas jouer. Autrement dit,
c'est indispensable, pour celui qui doit atteindre un certain plan, mais ça
n'est pas suffisant.
Je pense donc qu’il s’agit d’une
courbe de réponse physico-acoustique dont la
Il va ainsi se trouver enfermé
dans un huis clos dont il ne pourra plus sortir. Sur le plan du test d’écoute,
on remarque alors des distorsions des manques par rapport à la courbe idéle qui
se trouve sous-jacente dans tout individu. Il s'agit donc de redresser ces
distorsions, de supprimer ces manques, par des techniques appropriées,
destinées à libérer l’être emprisonné dans ses
chaînes de non-écoute.
L'acquisition de cette courbe
idéale correspond correspond à l’harmonisation du jeu de deux muscles de
l’oreille moyenne permettant de régler en permanence la pression interne de la
vésicule labyrinthique en faisant intervenir les phénomènes de moindre
impédance. On appelle impédance en électro-acoustique ou en mécanique le
processus de résistance minimum.
Définition de
l’impédance : L'impédance acoustique caractérise la résistance qu'un milieu oppose à sa mise en mouvement lorsqu'il est traversé par une onde acoustique. Elle est définie comme le rapport de la pression acoustique sur la vitesse de déplacement locale dans un milieu, et est généralement notée Z.. Elle dépend de la température. L'impédance caractéristique d'un milieu (solide, liquide ou gazeux) est définie comme le rapport de la pression acoustique sur la vitesse de déplacement en milieu ouvert (c’est-à-dire en l'absence d'ondes réfléchies). L'impédance
caractéristique est une propriété du matériau considéré égale, dans le cas
d'un espace illimité, au produit de la masse volumique du matériau ρ
par la vitesse du son c dans ce même matériau : Z = ρ
. c
Lorsqu'une onde acoustique rencontre l'interface séparant deux milieux d'impédances acoustiques différents, une partie de l'onde est transmise dans l'autre milieu tandis qu'une autre partie se réfléchit sur l'interface. On cherchera à estimer les quantités d'énergie acoustique transmises et réfléchies.
(modifié d’après Wikipedia,
9 février 2009) |
Il y a donc lieu de trouver tout
au long du cheminement du son à travers l’oreille, des lieux d’impédance minimum
permettant d’obtenir une réponse idéale.
L'oreille humaine est donc
faite, adaptée, modelée, pour entendre et pour écouter. Les distorsions qui
s’installent, les blocages qui s'instituent, les défaillances qui apparaissent
ne sont là que pour freiner la motivation pour empêcher l’échange, pour
perturber le dialogue, pour troubler la communication. Ceux qui n’ont pas senti,
goûté la vraie écoute ne peuvent pas se rendre
compte de ce qu’ils perdent en gardant
leurs distorsions. Il est si facile d’entendre, de communiquer lorsqu'on a une oreille harmonieusememt ouverte au monde extérieur alors qu'il est si difficile d’entrer en relation avec son environnement lorsqu'il faut sur le plan cortical, redresser en permanence des distorsions qui vous compliquent l’existence.
Quatrième question
Si l'on écoute de cette
façon idéale qui correspond. à une
certaine tension des muscles du marteau et de I’étrier, on obtient, selon vos
écrits, un amortissement des graves et une perception fine des aigus. Quel est
doric le rôle du tympen dans ces processus d'écoute
Professeur Tomatis
Le tympan se met dans un certain
état de tension pour jouer le rôle d’un diapason qui fait vibrer toute Ia boite
cranienne par l'intermédiaire du sulcus tympani. C'est toute la bftie cranienne
qui vibre et qui transmet le son à la vésicuIe labyrinthique et non à la chaîne
ossiculaire que l'on a l'habitude de considérer comme le véhicule du son. La
chaîne ossiculaire est un ensemble qui joue le r^ôle d'adapteur, de régulateur
et non de transmetteur.
La conduction du son par l’air puis par l'os doit donc être étudiée d’une façon
compIémentaire afin que l'on puisse déterminer par la suite la posture d'écoute
du sujet.
Cinquième question
Quelle différence y a-t-il donc
entre la courbe aérienne et Ia courbe osseuse ?
Professeur Tomatis
Vous faites bien de me poser
cette question qui est très importante, je vous répondrai tout de suite que la
courbe aérienne permet de préciser la façon dont le sujet écoute le monde
extérieur et en particulier l’autre, son interlocuteur, celui qui lui parle. La
courbe osseuse donne des renseignements sur la façon dont le sujet écoute sa
vie intérieure, son univers végétatif, sa conscience. C'est la courbe de l’autoécoute,
de l’auto-contrôle, de l'écoute intérieure.
En fait, il ne devrait y avoir
qu'une seule courbe correspondant à la jonction des deux écoutes :. I'écoute
extérieure et l’écoute intérieure . Il n’y a en réalité qu'une vraie courbe
idéale, On a volontairement décalé les étalonnages des deux courbes (aérienne
et osseuse) pour pouvoir distinguer les différentes réponses et interpréter
les distorsions. Lorsque l’écoute est parfaite, les courbes aérienne et
osseuse se confondent mais pour
l'analyse des résuItats, on a déterminé des courbes parallèles, la courbe aérienne devant être au dessus de la courbe
osseuse comme l’ndique le schérna suivant :
Il est bien évident que ce résultat
est rarement acquis. On constate le plus souvent des distorsions entre les
deux courbes et ces écarts sont très intéressants à observer. je regrette vraiment que, parmi Ies spécialistes
de l'audition, beaucoup d'entre eux ne font pas
cas de ces différences qui apportent cependant des éléments très précieux
pour l’établissement du diagnostic. Lorsqu'il y a distorsion entre les deux
écoutes lorsqu'il y a donc problème à l'intérieur de l'être lui-même,
on constate des écarts irréguliers entre la conduction aérienne et la conduction
osseuse qui indiquent que le sujet entend de l'extérieur d'une façon differente
que pour sa vie interieure. Il y a
décalage, il y a dilemme. On peut se trouver
Sixième Question :
QueIle est donc l'attitude à
prendre devant un test d'écoute sur le plan de l’interprétation ? QueIles sont
les considérations que l’on peut retenir de l’étude du diagramme de l’oreille
droite et de cclui de l'oreille gauche ?
14
Professeur Tomatis
Il est évident que cette analyse
ne peut se faire globalement, instantanément presque, qu'à la suite d’une
grande pratique. Il en est du test
d'écoute comme de tous les autres tests. Son interprétation exige un long,
patient, minutieux apprentissage pour que se profile au delà de l’amoncellement
des renseignements recueillis, la vision globale de ce que cette épreuve est
à même d'apporter. En fait, avec le temps, le testeur expérimenté doit pouvoir
d'un seul coup d'oeil capter la totalité des plans successifs qui se dessinent
sous Ie schéma des courbes
Devant un test d'écoute, il y a
donc lieu de considrer plusieurs paramètres et d'étudier leurs rapports entre
eux. Nous allons commencer par en prendre quelques uns dont nous approfondirons
l'analyse par des exemples précis. Nous sommes ainsi en présence de diverses
données que je me permets de vous rappeler :
-
courbe aérienne (CA)
-
courbe ojseuse (CO)
-
rapport entre CA et CO pour
chaque oreille
-
rapport entre CA et CO d’une
oreille â l'autre.
Afin d'aller plus à fond dans ce
travail d’interprétation, nous aborderons de nouveaux éléments d'analyse qui
porteront d'une part sur la signification du diagramme de l'oreille gauche
(celui qui est à droite sur nos schémas) et du diagamme de l'oreille droite (à
gauche sur les schémas) et d'autre part, sur la tripartition de chacun des diagrammes
en fonction des fréquences.
1°) Signification des diagrammes
droite et gauche
-
Tout ce qui a rapport à
l'oreille gauche correspond à l’affectivité, l’accrochage au passé, à la mère.
La gauche c'est la mère, vous le savez déjà depuis longtemps.
-
Tout ce qui a rapport à
l'oreille droite correspond à la dynamique, au devenir, au père. La droite,
c'est le père ; là non plus je ne vous apprends rien.
2°) Mise en évidence de différentes
zones à l’intérieur de chaque diagramme.
Il y a lieu de diviser chaque diagramme
en trois zones, que nous allons étudier successivement de 125 à 8000 Hz. Ces
bandes sonores se répartissent de Ia façon suivante :
1)
de 125 à 1000 Hz
2)
de 1000 à 2000 Hz
3)
de 2000 à 8000 Hz
Elles correspondent à différents
facteurs que je vous schématise ici.
1)
la zone qui va de 125 à 1000 hz
est celle qui se rapporte a l’élément corporel et plus spécialement a la viscéralisation de l'être, à son ego, à
son inconscient.
2)
la zone qui va de 1000 à 2000 hz
est essentiellement celle du langage, de la communication avec l’autre.
3)
la zone suivante qui va de 2000
à 8000 hz, c'est à dire celle qui se situe dans la zone des aigus, harmoniques élevés,
est celle correspondant à la spiritualité à l'intuition, à l'idéaI du sujet, à
ses aspirations.
Nous récapitulons donc ici par
un schéma :
Il faudra toujours, lors de vos
interpréta&tions, tenir compte de cette répartition au niveau des deux oreilles
et dans un rapport de l'une à l’autre puisque la signification des analyses de
l'oreille gauche sera différente de celle de l'oreille droite, sur le plan
symbolique. Ainsi la zone située à droite sur le diagramme de l'oreille droite
(spiritualité) devra être considéré d’une certaine façon par rapport à la zone
située à droite sur le diagramme de l’oreille gauche (qui correspond toutefois également
à la zone de la spiritualité). Pour que vous puissiez comprendre mieux ce que
je suis en train de vous expliquer, nous allons nous appuyer sur queIques exemples :
1°) si vous vous trouvez en face
de deux courbes comme celles ci :
avec des pointes à gauche et pas
à droite, vous pouvez déjà en conclure que le sujet vit une dynamique qui
ne suit pas son affectivité,
Vous ccnstaterez une pointe à
1500 hz à l'oreille droite alors qu'il ne se passe rien à l’oreille gauche
Par contre si j'ai une pointe à
1500 hz sur l’OG et sur l’OD, je sais qu'il s'agit d'un état asthmatique (ou
tout au moins un terrain allergique) sur un blocage affectif. Il y a un
problème avec la mère. Ne pouvant pas s'attaquer à celle-ci, le sujet va
traumatiser chez lui ce qu'il a intégré comme étant la mère ; ici, l’arbre respiratoire. Il peut faire un
asthme pulmonaire (suffocation) ou laryngé (toux sèche, surtout la nuit) ou
nasal (rhume des foins, rhinite, etc.).
2°) je prends un autre exemple.
Si je suis en présence des diagrammes suivants :
que vaisje en conclure ? Je constate
mie pointe à 250 hz à droite et àgauche. Il sagit donc d'un troubIe au niveau
du colon chez un sujet qui vit somatiquernont (OD) une colite d’origine affective
(OG).
Si cette pointe à 250 hz apparaît
uniquement sur le diagramme de
Cela signifie qu'il y a une colite sous-jacente d'origine affective (vuInérabilité
au niveau du colon) qui n'est pas pour l’instant manifestée puisque la pointe
n'est pas présente sur le diagramme de l'OD , mais qui risque de surgir d'un
moment à l'autre.
Si, par contre cette pointe à
250 hz se fait sentir uniquement sur le diagramme de l'OD
cela signifie simplement que le
sujet a mal mangé la veille, qu'il a mal au ventre. Il ne vit pas cette
perturbation sur le plan affectif. Ce n'est pas unc réaction profonde.
3') En troisième exemple, nous
prenons une courbe avec une pointe à 500 Hz. Je sais alors que le sujet a un
problème au niveau de son intestin grêle. Je peux interpréter ces courbes de le
même façon que précédemment suivant que
la pointe se manifeste sur les deux diagrammes
à ia fois, ou seulement sur celui de l’OG ou sur celui de l’OD.
Il est intéressant de noter
qu'il y a donc une différence de réactions sur les diagrammes suivant qu'il s’agit
du gros intestin ou de l'intestin griêle. Il existe même une différence notable
sur le plan vocal en fonction de ces perturbations. Lorsqu’on est est bien exercé,
on peut savoir, rien qu'en entendant la voix d’un sujet, s'il souffre de son
colon ou de son intestin grêle. Cela est normal puisqu'il s'agit de bandes
passantes différentes, sur le plan audiovocal. Il m'est arrivé de faire, avec
des confrères gastro-entéroIogues, des expériences sur la voix de leurs patients
enregistrée sur une bande magnétique.
A l'écoute de celleci, j'ai pu dire à quel niveau le sujet souffrait sur le plan
digestif et ceci sans presqu'aucun pourcentage d'erreur. J'ai pensé alors,
qu'en modifiant la voix du sujet, on pourrait certainement améliorer son état
digestif, cela est une autre affaire sur laquelle je ne m’étendrai pas
aujourd'hui,
Je continue de vous donner des
exemples,
4)
si maintenant vous avez une
pointe à 1000 Hz, vous vous trouvez en présence d'un trouble qui touche
l'estomac. De la même façon vous allez étudier les diagrammes de l’OG et de l'OD
afin de voir s'il s'agit d'un trouble aigu (OD) ou d'une histoire chronique (OD
+ OG) d'ordre affectif ou d'une vuInérabilité (OG) qui risque de se manifester
à la moindre défaillance de l’organisme.
Nous avons donc pu faire un tour
d'horizon, concernant la zone dite "viscérale", la zone du corps, la
zone de l'ego. Lorsque vous avez des pointes dans cette zone cela ne veut pas
dire qu'il s'agit d'un être viscéral mais cela signifie qu'il ne sait pas se
débarrasser de son univers organique, des bruits de ses viscères, des messages
que son ego interprète comme étant un signal. Il entend parfois sa déglutition
ou son coeur ou sa respiration ; il vit ainsi tout un univers d'angoisse
qui l'oblige à rester
trop préoccupé par Iui-même. Pourquoi
son coeur ne s'arrêterait-il pas subitement, pourquoi sa respiration n'est elle
plus la même, pourquoi son intestin fait il un tel bruit ? Sa vie organique
prend une telle importance que le dialogue avec l’autre passe au second plan.
Il s'agit d'ailleurs le plus souvent de personnes qui ne savent pas écouter ce
qu'on leur dit, qui parlent d'elles mêmes en permanence, de leurs maux, de
leurs bobos. Vous voyez donc que ces indications sont intéressantes. Elles
permettent de connaitre l’état psycho-somatique du sujet et d'être informé de
l'univers sonore intérieur dans lequel il vit.
On peut bien entendu analyser de
la même façon la zone suivante qui est celle du langage et qui se situe entre
1000 et 2000 Hz. Vous devez examiner ce qui se passe dans cette région à droite
et à gauche, chercher s'il y a scotome ou si, au contraire, il existe des
pointes qui peuvent exprimer une agressivité plus ou moins contenue, plus ou
moins exprimée, suivant que la pointe est située sur l’OG seulement ou sur les
deux oreilles.
Ceci est un élément important sur
le plan du pronostic. Vous allez pouvoir en effet signaler à la mère que, au cours
de l'éducation audio-vocale à laquelle va être soumis son enfant, celui-ci va
avoir telle ou telle réaction. S'il y a par exemple sur l'OG , une pointe à
1,500 hz, je vais pouvoir lui dire que la réaction va être du type respiratoire.
L'enfant va se mettre à suffoquer ou il donnera l'impression de respirer mal ;
parfois même, c'est une crise d'asthme, (nasale ou pulmonaire) qui se déclenche.
Si la pointe est à 250 hz sur l’OG,
vous pouvez signaler à la mère que son fils souffre du ventre. Vous la verrez
très surprise de cette affirmation mais, en cours de séance, vous I'entendrez
dire que son enfant a la diarrhée ou est constipé depuis quelques jours.
Lorsque je vois une pointe à 250 hz, je ne peux pas dire, quel est le trouble
digestif, mais je puis être sûr qu'il y a un problème à ce niveau. Je sais que,
pour cet enfant , son ventre lui parle ; c'est le fameux dialogue interne, et
c'est là qu'il y aura réaction au cours du traitement sur le plan somatique.
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Un autre phénomène intéressant
permet de voir si cette agressivité est exprimée ou non : c'est
l'ouverture ou la fermeture de la sélectivité.
Lorsque vous avez sur le diagramme
des pointes énormes d'agressivité, mais que vous vous trouvez en face d'une sélectivité
fermée, vons pouvez en déduire que tout cela couve ; mais l'univers environnant
est tellement dominant que l’enfant est comprimé, il ne peut rien dire ; il est
toujours doux comme un mouton. Lorsque
j'annonce à la mère ou à la famille que l'enfant est aggressil, on me répond :
"ce n'est pas possible, c'est l'enfant le plus doux qu'on puisse rencontrer",
Si la mère est très puissante, on constate en cours d'éducation que l'organisation
intérieure s'arrange peu à peu, que les courbes se modifient mais on remarque
qu'il ne se passe rien puisque le rideau ne s'est pas ouvert. Par contre, l’acressivitié
se manifeste lorsque la sélectivité
s'ouvre avant que tout soit réglé ; on note alors des réactions vives à l'égard
de la mère car c'est toujours elle que l'enfint vise en premier, en la rendant
responsable de tous ses maux. Il faudra donc qu'il règle par la suite ses
problèmes avec elle avant d'aborder d’autres dialogues et, en particulier,
celui qu'il doit entamer avec son père.
Si vous êtes, par exemple, en
présence d'un test d'écoute dont la sélectivité est fermée des deux côtés, vous
savez immédiatement que le sujet n'a pas de contaet avec sa mère et que, de ce
fait le père n'est pas rencontré. Vous devez donc mettre immédiatement le
patient en sons filtrés à partir de la voix materneffle jusqu'à ce que s'ouvre
la sélectivité, Vous voyez ainsi le rideau s'ouvrir sur l'oreille gauche (celle
de limage, celle de l’image maternelle : schéma de droite) et vous vous
apprêtez à découvrir le dialogue avec le père. Mais il faut vous dire cependant
que, tant que vous n'avez pas ouvert la séIectivité de l'oreille droite (schéma
de gauche), tant que vous avez encore des blocages dans les aigus, le problème
de la mère n'est
pas tout à fait résolu. En résumé
nous pouvons dire que l’image maternelle quant à la séIectivité est répartie d’une
part sur l'ensemble des fréquences du diagramme de l'oreille gauche et d'autre
part dans la zone des aigus du schéma de l’oreille droite (qui est cependant
celui de l'image paternelle).
Prenons quelques exemples
Le schéma c) indique que l'oreille
gauche s'est ouverte sur le plan de la sélectivité mais que l'oreille droite
reste encore bloquée à partir de 4000 hz. Dans ce cas, nous pouvons dire que
le problème maternel n'est pas tout à fait réglé et que de ce fait la rencontre,
le dialogue avec le père, ne sont pas encore possibles. Lorsque je précise
que la relation maternelle n'est pas normalisée, cela ne veut pas dire que
la mère est rejetée ou que l'enfant est en lutte avec elle ; il faut simplement
conclure que le sujet est toujours dans un univers souterrain intra-utérin,
qu'il n'a pas liquidé ses passages et que son présent est encore fortement
imprégné de son passé. On rencontre ces réactions d'attachement maternel représentées
par des résistances au niveau de l'ouverture de la sélectivité chez certains
enfants comme les débiles qai restent très appendus à leur mère et qui sont
tellement dépendants d'elle qu'ils ne veulent pas abandonner leur état antérieur.
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Huitième Question
Pourriez-vous nous expliquer pourquoi
lorsque, au cours de l’étude de la sélectivité, un sujet fait une erreur par
exemple entre 500 et 1000 Hz, on dit que la sélectivité est bloquée complétement
à partir de cette valeur ?
Professeur Tomatis
Effectivement, lorsqu'il y a des
déficiences d'analyse dans une zone située dans les graves, il y a de fortes
chances pour que la puissance sélective des aigus soit inexistante. Je peux
vous affirmer ceci par expérience mais il m'est encore difficile de vous dire
pourquoi.. Ce qui est certain, c'est que le sujet ne peut utiliser les bandes
situées au dessus de la zone non sélective, Celle ci est une sorte de barrière
qui cantonne le sujet dans la zone des graves. On peut d'ailleurs remarquer que
sa voix est aggravée, qu'elle manque d'harmoniques élevés.
Autrement dit, qu'il y ait blocape
total de la sélectivit~ ou qu'il y ige entre 500 et 1000 fiz par exemple, le
résultat seulement un bloc, et de même. Il n'y aura pas de possibilités
d'analyse sélective dans les zones situées audessus des fréquences bloquées. Il
est certain que, sur le plan rééucatif , il sera plus facile et plus rapide
d'obtenir une ouverture lorsqu'il y aura seulement une fermeture partielle. Dès
que la barrière sera enlevée entre 500 et 1000 hz pour reprendre le même
exemple, toutes les autres zones s'allumeront alors très vite et le sujet
pourra bénéficier de toute sa vitalité sousjacente qui se trouvait alors à l’état
de sommeil. Tandis que lorsque la séIectivité est bloquée sur l'ensemble des
fréquenccs, Ie travail est plus long. Il faut défricher peu à peu les zones
incultes et leur donner vie.
Il en est de la sélectivité
comme de certains scotomes situés dans la zone des graves. Ceux-ci constituent
une deuxième barrière qui empêche l'individu d'aller audelà de la zone "scotomisée".
Le sujet n'utilisera pas la plage sonore correspondant aux aigus. Il parlera
toujours grave ; S'il chante il aura
des difficu!tés à "monter" comme on dit dans le métier. Là, vous
pourrez intervenir rapidement car, dès que le scotome sera comblé , toutes
les possibilités sous jacentes jailliront en une gerbe éclatante et vous verrez
la voix s'allumer d’une façon étonnante.
Ce phénomène est plus facilement
décelable pour la voix chantée que pour la voix parlée. Lorsque vous avez un
scotome de 15 décibels à 500 hz , le sujet peut avoir deux voix lorsqu'il
chante. Il peut s'exprimer parfailement dans les graves puis, à un moment
donné, il saute par-dessus le scotome et se retrouve dans un autre registre. Il
m'est arrivé de voir entrer dans mon cabinet des cantatrices venues me
consulter parce que subitement elles croyaient donner un sol, et c'était le
contre-mi qui sortait.
Cela était dû à un scotome. Je
les ai mises sous Oreille Electronique et dès que j'ai pu leur redonner un
contrôle de qualité (en supprimant le
scotome), elles ont pu recommencer à chanter sans se trouver devant de tels phénomènes
aussi surprenants que désagréables.