CONSIDERATIONS SUR LE TEST D'ECOUTE

 

PROPOS RECUEILLIS AU COURS DU III° CONGRES INTERNATIONAL
D'AUDIO -PSYCHO- PHONOLOGIE (ANVERS 1973)
A LA SUITE D'UN ENTRETIEN AVEC LE PROFESSEUR TOMATIS

 

 

 

Dans son ouvrage "Éducation et Dyslexie", le Professeur Tomatis a présenté le test d'écoute comme étant le test le plus important du bilan AudioPsychoPhonologique et comme del’ant déterminer les possibilités d’écoute du sujet : autoécoute et écoute de l'autre. Au cours des pages qu'il lui a consacrées dans le chapitre "Bilan Audio-Psycho-Phonologique", il a défini les différentes épreuves qui composent ce test. Nous allons donc seulement rappeler rapidement en quoi elles consistent et comment elles s'effeetuent.

Pour de plus amples détails, nous vous renvoyons à l'ouvrage du Professeur Tomatis  "Education et Dyslexie" Editions ESF  Collection "Sciences de l'éducation".


I.       PASSATION DU TEST D’ECOUTE

 

Pour effectuer ce test, nous nous servons d' un appareil contenant un générateur de fréquences appelé "Hearing Test", émettant des sons purs s'étalant de 125 à 8000 hertz, d'octave en octave, en passant par les valeurs 1500 hertz, 3000 et 6000 hertz, et dont l'intensité, peut varier de 5 en 5 dbs, de 10 à + 100 dbs.

 

Ce test a pour but de déterminer 4 paramètres

 

a)    Recherche des seuils

Il  s'agit de rechercher d'une part les seuils d’audibilité minima en conduction  aérienne, le son pénétrant dans le conduit externe de l'oreille par l'intermédiaire d'écouteurs,  d'autre part les seuils obtenus par conduction  osseuse à l’aide d'un vibrateur qui vient exciter la mastoïde. Les résultats sont consignés sur deux grilles orrespondant à la courbe de l'oreille droite et à celle de I’oreille gauche. Il  est à noter que la place de ces deux diagrammes est inversée, la courbe droite étant à gauche et la courbe gauche étant à droite, suivant un processus d'obserl’ation habituellement appliqué en physiologie.

En abscisses, on porte les fréquences de 125 à 8000 Hertz, en ordonnées les intensités en décibels qui se lisent de haut en bas. On obtient ainsi deux courbes aériennes , celle de l'oreille droite et celle de l'oreille gauche représentées généralement en bleu et deux courbes osseuses tracées en général au crayon rouge. Quand il n'intervient pas de couleurs, on indiqué la courbe aérienne (CA) en trait plein et la courbe osseuse en pointillés.

 

b) Etude de la spatialisation

 

Lors de la recherche des seuils, on note en meme temps le pouvoir de l'oreille de localiser les sons dans l'espace. Les inversions ou les confusions de sons sont notées au niveau de chaque fréquence par un petit trait placé au bas de chacune des grilles. Pour recueillir ces confusions ou inversions latérales de sons, il est demandé au sujet, lors de la recherche des seuils, de lever la main du côté où il entend le son, et de lever les deux mains lorsqu'il entend le son des deux côtés ou lorsqu'il ne peut en déterminer la provenance.


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c) Etude de la sélectivité

 

Cette investigation a pour but de déceler l'ouverture ou la fermeture de la sélectivité auditive. Cette sélectivité a été définie par le Professeur Tomatis comme étant la « faculté que possède une oreille de percevoir une variation de fréquences à l'intérieur d'un spectre sonore, et de situer le sens de cette variation ».

 

Pour faire passer cette épreuve, on effectue pour chaque oreille, en conduction  aérienne, et à un niveau d'environ 4060 décibels, un balayage des fréquences en partant généralement des aigus et l'on demande au sujet d'indiquer si le son perçu est plus aigu, plus grave ou de même hauteur que le précédent.

 

Les erreurs sont indiquées, en haut de la grille, au niveau des fréquences mal analysées et le blocage de la sélectivité est indiqué en traits hâchurés à partir de la fréquence la plus grave qui a été marquée d'un trait.

 

Voici un exemple :

 

 

 

 

d) Recherche de l'oreille dominante

 

La derniêre épreuve du test d'écoute est réalisée à l'aide de l'audioletéromètre. Elle  permet de mesurer, de chiffrer le degré de latéralisation du sujet. C'est dans son ouvrage "Education et Dyslexie" que le Professeur Tomatis décrit l'audiolatéromètre et son utilisation (p. 129). Nous n'y reviendrons pas ici, nous contentant seulement de signaler que deux chiffres sont indiqués sur le diagramme, celui de l'oreille gauche (c'estàdire delui de droite sur la feuille de relevé) variant suivant la latéralisation auditive. Si celleci se fait en faveur de l'oreille gauche, nous aurons sur le diagramme, correspondant à cette oreille (c'est à dire le diagramme de droite) un chiffre allant de 10 à 40. Lorsque ce chiffre est à 50 il n'y a pas de dominance auditive. Lorsqu'il est supérieur à 50 c’est l'oreille droite qui domine. voici deux exemples :

 

 

Ainsi, après la passation du test d’écoute, nous nous trouvons en présence de deux grilles contenant chacune deux courbes, une bleue et une rouge (ou une courbe en trait plein et une courbe en pointillé) complétées par l'indication des inversions ou confusions de sons, par des données sur la sélectivité et en même temps par deux chiffres qui correspondent à l'épreuve d'audiolatéromètrie.


Voici le dessin d’une grille contenant l'ensemble de ces indications

 

 

Enregistrer correctement ce test ne suffit pas. Il s’agit ensuite de I'interpréter convenablement, ce qui demande une longue pratique.


Il INTERPRETATION DU TEST D'ECOUTE

 

Cette démarche est difficile à réaliser. C'est une des parties des théories et des recherches du Professeur Tomatis à la fois des plus complexes et cependant, tout à fait primordiales pour la bonne application des techniques utilisées dans le domaine de l’AudioPsychoPhonologie.

 

Nous allons, par l'alternance de questions et de réponses, essayer cependant de clarifier et de cerner le  problème.

 

Première Question

 

Pourriezvous nous définir exaetement ce que vous entendez par un test d’écoute et nous indiquer quelles différences fondamentales il peut y avoir entre un test d’écoute et un audiogramme ?

 

Professeur Tomatis

 

je pense en effet qu'il existe une différence importante entre un audiogramme et un test d’écoute. Le matériau qu’apporte celuici sur divers plans permet de regrouper une quantité considérable d'éléments qui donnent au clinicien averti une substance précieuse pour l'établissement du diagnostic.

 

Ce test se différencie du simple audiogramme qui mesure en quelque sorte l’audition du sujet. Ce dernier résultat nous intéresse certes mais il n'est pas l'élément essentiel recherché. En effet, je répète une fois de plus qu’il convient de bien distinguer l’écoute de l'audition. Entendre n'implique pas pour autant la présence d'un champ conscient. Entendre, c’est en quelque sorte subir un son ou un message qui nous est adressé. Ecouter, c'est désirer appréhender ce son ou ce message . Il s'agit là de deux postures diffférentes.

L'audiométrie n’est certes pas à négliger, mais l'esprit avec lequel elle est réalisée peut faire varier les interprétations suivant l'apport clinique au psychologique qu’elle est capable de mettre à notre disposition. Cette épreuve reste essentielle en matière d'investigation portant sur l’audition. Elle est pour l’otologiste un examen fondamental à partir duquel se dessinent les données étiologiques d'un trouble de la fonetion auditive. D'elle dépend, en outre, le pronostic qui va orienter le mode de thérapie médicale ou chirurgicale, ou bien encore prothétique, voire rééducative. On pourra donc, à partir de ces données, appliquer les règles de soins destinés à rétablir une fonction endommagée.

Le test d'écoute sait intégrer ces renseignements dans le cadre d'un processus psychologique qui va permettre de déceler si le sujet désire ou non se servir des matériaux qu'il a à sa disposition sur le plan pereceptif. Tout le monde connait ces Ieit-motive si souvent réitérés : "ils ont des oreilles et ils n'entendent pas ; ils entendent mais ils ne savent pas écouter". Il y a une gradation qui s'institue entre entendre et écouter et le test permet justement de connaître l'utilisation que sait faire un sujet de son audition.L’audiogramme donne une courbe déterminée mais il n’indique pas pour autant si l'individu examiné sait vraiment se servir de cette courbe pour communiquer avec les autres au travers de son autocontrôle. En matière de vision, vous avez les mêmes gradations. Vous pouvez vous trouver devant un oeil parfait, devant la meilleure rétine du monde ; cela ne vous permettra pas toutefois de déceler si le sujet sait bien viser au fusil ou s'il sait faire de la peinture. Il existe donc une dimension de gnosie qui apporte une donnée complémentaire. Ainsi en Audio-Psycho-Phonologie on constate qu'une mauvaise, courbe peut être très bien utilisée et apporter au sujet des possibilités d'écoute dont sont dépourvus beaucoup de bien entendants. J'ai vu des gens qui, si l’on se base sur leur audiogramme , sont considéeés comme sourds et qui arrivent à écouter en fixant leur attention. Il y a donc une dimension d'attention, d’adhésion qui s'institue dans I'écoute,  prise de conscience qui s’imbrique à l'audition elle-même. Le test d'écoute se situe donc à un niveau plus êIevé que celui de l’audiogramme lui-même. Il est avant tout un test psychologique, alors que l’audiogramme demeure une épreuve d'ordre physiologique, voire anatomique.

 

Deuxième Question :

 

Vous considérez donc qu'il y a unc différence essentielle entre entendre et écouter ?

 

Professeur Tomatis

 

Oui, je pense qu'il nécessaire est de savoir discerner ces deux fonctions essentiellement distinctes bien qu'évoIuant apparemment sur des terrains identiques. S'il est vrai que l'une et l’autre de ces deux facultés couvrent un même territoire, il n'en est pas moins vrai qu'elles divergent dans leur mode d'action, en fonction des motivations sous-jacentes. Entendre est le résultat d'une perception répondant à une stimulation venant de I'extérieur. Ecouter se base certes sur une stimulation prenant sa source à I'extérieur mais devant êre intérieurement, intentionnellement recherchée. Les notions de capteur, de choix, de filtre, vont alors apparaître. L’élément  conscient devient ainsi le facteur essentiel sur lequel repose toute la différence entre ces deux activités qui évoluent en parallèle et dont l'une d'elle, l' écoute se situe sur un plan supérieur puisque’elle fait appel à une caractéristique spécifique de l’homme dans son cheminement humain.


Voir et vouloir voir sont deux mécanismes totalement différents, le second utilisant le premier. Vouloir voir, c'est viser. Il en est de même pour entendre et écouter. L’écoute résulte du vouloir entendre et est l’équivalent de la visée. L,écoute est à l’oreille ce que la vision est à l'œil. Cette, distinction doit être constamment présente dans l'esprit de l’Audio-Psycho-Phonologue. C'est à lui de savoir, au travers des résultats que lui offre l’audiologie pure, sauvegarder les données psychologiques qui vont lui permettre d'établir son diagnostic et d'orienter son mode d'action.

 

Troisième Question

 

Vous avez parlé dans plusieurs de vos publications d’une courbe idéale qui semberait être celle vers laquelle toule oreille devrait tendre pour bien écouter. Cette courbe a l'allure suivante :

 

On y remarque une courbe ascendante entre 500 et 2000 hz qui correspond à une pente d’environ 6 à 18 db/octave, puis un dôme entre 2000 et 4000 Hz5 et ensute une légère descente. Cette courbe,  nous la trouvons, d'ailleurs dams votre livre "L’Oreille et le Langage " lorsque vous parlez de l’oreille musicale. Peut-être, pourriez-vous nous dire à quoi correspond cette courbe sur le plan physiologique ?

 

Professeur Tomatis

 

Sur le plan de la physique pure, elle indique les réponses de l'oreille lorsqu,celle-ci fonctionne bien. Elle répond en fait à la courbe de Wegel dite "courbe en citron", inversée. Effectivement la courbe de Wegel est la courbe de réponse obtenue lorsque sont posées en abscisses les fréquences, et en ordonnées ascendantes Ies intensités.

Un premier seuil s'obtient, en partie basse, suivant un minimum qui commence dans les fréquences graves à environ 40-50 dBs, avoisine ensuite la courbe des abscisses entre 2000 et 3000 Hz et redevient ascendante à 40 / 50 dBs dans les aigus entre 8 000 et 10 000 Hz. Cette courbe se complète et prend l'allure de citron selon l'expression  qu'on lui confére lorsqu’on envoie des sons d`intensité croissante et qu'on obtient alors une courbe des seuils maxima qui se déterminent là où l'oreille commence à souffrir, d'où le nom de "seuil de la douleur".

 

Ces seuils commencent dans les graves 'également à 50-60 dBs rejoignant la première courbe, puis ils atteignent 120 à 130 dBs entre 2000 et 3000 Hz pour chuter ensuite dans les aigus en rejoignant également la première courbe.

La ligne médiane qui se situe aux environs de 50-60 dBs, qui est linéaire représente une zone dite "Zone de Munsen. Elle répond à la dynamique de l’oreille, c’est à dire à sa zone "optimale" de fonctionnement sans distortion. Dans toutes les autres zones, comme on peut le voir, l’oreille agit comme un filtre dont les pentes sont variables en fonction de l’intensité, avec un lieu de rotation situé entre 1000 et 2000 Hz. Pour pallier ces distorsions toujours difficiles à intégrer dans la lecture des schémas les Américains ont standardisé les audiogrammes du type de ceux que nous utilisons tous en inversant l’image de Wegel et en redressant les minima pour obtenir une ligne droite. Ces normes gardent néanmoins une zone préférentielle entre 1000 et 2000 Hz (C'est la bosse que nous connaissons bien) malgré les compensations de 30 à 40 dBs accordées sur la courbe, dans les graves et les aigus.


Il existe donc une sorte de courbe physiologique idéale qu'il y a lieu de rechercher. Mais ne croyez pas que, lorsque vous l'aurez acquise, il vous sera donné d’atteindre le champ conscient. Toutefois, il est sûr que si vous n'avez pas cette oreille exceptionnelle, vous risquez de ne pas être musicien, de ne pouvoir reproduire des sons de qualité. Si un violoniste n'a pas cette oreille, il ne pourra pas jouer. Autrement dit, c'est indispensable, pour celui qui doit atteindre un certain plan, mais ça n'est pas suffisant.

 

Je pense donc qu’il s’agit d’une courbe de réponse physico-acoustique dont la présence est nécessaire pour l’élaboration des processus d'écoute. Pourquoi n’existe-t-elle pas chez tous les individus ? En fait les enfants en venant au monde l’ont en potentialité. Mais les drames de la vie, les chiquenaudes affectives, les interdits parentaux, sociaux et parfois les misères physiologiques font que I'enfant se ferme au monde de l’écoute, à l’univers de la communication. Dans son désir de ne plus écouter, il introduit des distorsions, des fadings il allonge les circuits de réponse pour pouvoir s’éloigner de ceux qui le font souffrir, de ceux qu'il ne veut pas rencontrer. Mais il reste prisonnier de ses ficelles, de ses "trucs" qui lui ont permis à un moment donné de se défendre contre les agressions du monde extérieur.

Il va ainsi se trouver enfermé dans un huis clos dont il ne pourra plus sortir. Sur le plan du test d’écoute, on remarque alors des distorsions des manques par rapport à la courbe idéle qui se trouve sous-jacente dans tout individu. Il s'agit donc de redresser ces distorsions, de supprimer ces manques, par des techniques appropriées, destinées à libérer l’être emprisonné dans ses  chaînes de non-écoute.

 

L'acquisition de cette courbe idéale correspond correspond à l’harmonisation du jeu de deux muscles de l’oreille moyenne permettant de régler en permanence la pression interne de la vésicule labyrinthique en faisant intervenir les phénomènes de moindre impédance. On appelle impédance en électro-acoustique ou en mécanique le processus de résistance minimum.

 


 

Définition de l’impédance :

 

L'impédance acoustique caractérise la résistance qu'un milieu oppose à sa mise en mouvement lorsqu'il est traversé par une onde acoustique. Elle est définie comme le rapport de la pression acoustique sur la vitesse de déplacement locale dans un milieu, et est généralement notée Z.. Elle dépend de la température.

 

L'impédance caractéristique d'un milieu (solide, liquide ou gazeux) est définie comme le rapport de la pression acoustique sur la vitesse de déplacement en milieu ouvert (c’est-à-dire en l'absence d'ondes réfléchies).

L'impédance caractéristique est une propriété du matériau considéré égale, dans le cas d'un espace illimité, au produit de la masse volumique du matériau ρ par la vitesse du son c dans ce même matériau :

Z = ρ . c


[Unités : ρ étant exprimé en kg/m3, c en m/s, Z est exprimé en Pa.s/m.]

Lorsqu'une onde acoustique rencontre l'interface séparant deux milieux d'impédances acoustiques différents, une partie de l'onde est transmise dans l'autre milieu tandis qu'une autre partie se réfléchit sur l'interface. On cherchera à estimer les quantités d'énergie acoustique transmises et réfléchies.


Les ondes incidentes ( f1 ) sont transmises pour une part au second milieu ( f2 )
et pour une autre part, elles  sont réfléchies à l’interface entre le premier et le deuxième milieu jaune ( g1 )

 

(modifié d’après Wikipedia, 9 février 2009)

 

Il y a donc lieu de trouver tout au long du cheminement du son à travers l’oreille, des lieux d’impédance minimum permettant d’obtenir une réponse idéale. Or il se trouve que tout l’appareil auditif depuis le conduit externe jusqu’à la vésicule interne, répond à cette courbe idéale. C'est là une merveille de  la nature, une de plus !

 

L'oreille humaine est donc faite, adaptée, modelée, pour entendre et pour écouter. Les distorsions qui s’installent, les blocages qui s'instituent, les défaillances qui apparaissent ne sont là que pour freiner la motivation pour empêcher l’échange, pour perturber le dialogue, pour troubler la communication. Ceux qui n’ont pas senti, goûté  la vraie écoute ne peuvent pas se rendre compte de ce qu’ils perdent en gardant

leurs distorsions. Il est si facile d’entendre, de communiquer lorsqu'on a une oreille harmonieusememt ouverte au monde extérieur alors qu'il est si difficile d’entrer en relation avec son environnement lorsqu'il faut sur le plan cortical, redresser en permanence des distorsions qui vous compliquent l’existence.


Quatrième question

 

Si l'on écoute de cette façon  idéale qui correspond. à une certaine tension des muscles du marteau et de I’étrier, on obtient, selon vos écrits, un amortissement des graves et une perception fine des aigus. Quel est doric le rôle du tympen dans ces processus d'écoute

 

Professeur Tomatis

 

Le tympan se met dans un certain état de tension pour jouer le rôle d’un diapason qui fait vibrer toute Ia boite cranienne par l'intermédiaire du sulcus tympani. C'est toute la bftie cranienne qui vibre et qui transmet le son à la vésicuIe labyrinthique et non à la chaîne ossiculaire que l'on a l'habitude de considérer comme le véhicule du son. La chaîne ossiculaire est un ensemble qui joue le r^ôle d'adapteur, de régulateur et non de transmetteur.

 

La conduction du son par l’air  puis par l'os doit donc être étudiée d’une façon compIémentaire afin que l'on puisse déterminer par la suite la posture d'écoute du sujet.

 

Cinquième question

 

Quelle différence y a-t-il donc entre la courbe aérienne et Ia courbe osseuse ?

 

Professeur Tomatis

 

Vous faites bien de me poser cette question qui est très importante, je vous répondrai tout de suite que la courbe aérienne permet de préciser la façon dont le sujet écoute le monde extérieur et en particulier l’autre, son interlocuteur, celui qui lui parle. La courbe osseuse donne des renseignements sur la façon dont le sujet écoute sa vie intérieure, son univers végétatif, sa conscience. C'est la courbe de l’autoécoute, de l’auto-contrôle, de l'écoute intérieure.

 

En fait, il ne devrait y avoir qu'une seule courbe correspondant à la jonction des deux écoutes :. I'écoute extérieure et l’écoute intérieure . Il n’y a en réalité qu'une vraie courbe idéale, On a volontairement décalé les étalonnages des deux courbes (aérienne et osseuse) pour pouvoir distinguer les différentes réponses et interpréter les distorsions. Lorsque l’écoute est parfaite, les courbes aérienne et osseuse se confondent mais pour l'analyse des résuItats, on a déterminé des courbes parallèles, la courbe  aérienne devant être au dessus de la courbe osseuse comme l’ndique le schérna suivant :

 

 

Il est bien évident que ce résultat est rarement acquis. On constate le plus souvent des distorsions entre les deux courbes et ces écarts sont très intéressants à observer.  je regrette vraiment que, parmi Ies spécialistes de l'audition, beaucoup d'entre eux ne font pas  cas de ces différences qui apportent cependant des éléments très précieux pour l’établissement du diagnostic. Lorsqu'il y a distorsion entre les deux écoutes lorsqu'il y a donc problème à l'intérieur de l'être lui-même, on constate des écarts irréguliers entre la conduction aérienne et la conduction osseuse qui indiquent que le sujet entend de l'extérieur d'une façon differente que pour sa vie interieure.  Il y a décalage, il y a dilemme. On peut se trouver devant une très bonne courbe de l’ écoute  extérieure (conduction aérienne), et avoir en auto-écoute (conduction osseuse) des distorsions importantes ; vice-versa les perturbations peuvent se dessiner au niveau de la conduction aérienne tandis que la conduction osseuse indique une écoute intérieure de grande qualité. Il est donc important d'étudier la position relative d'une courbe par rapport à l’autre,  les écarts air-os (CA/CO) traduisant en ce cas des compensations.

 

Sixième Question :

 

QueIle est donc l'attitude à prendre devant un test d'écoute sur le plan de l’interprétation ? QueIles sont les considérations que l’on peut retenir de l’étude du diagramme de l’oreille droite et de cclui de l'oreille gauche ?


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Professeur Tomatis

 

Il est évident que cette analyse ne peut se faire globalement, instantanément presque, qu'à la suite d’une grande pratique. Il  en est du test d'écoute comme de tous les autres tests. Son interprétation exige un long, patient, minutieux apprentissage pour que se profile au delà de l’amoncellement des renseignements recueillis, la vision globale de ce que cette épreuve est à même d'apporter. En fait, avec le temps, le testeur expérimenté doit pouvoir d'un seul coup d'oeil capter la totalité des plans successifs qui se dessinent sous Ie schéma des courbes obtenues afin qu'une synthèse permette d’établir les conclusions nécessaires. Mais n’est-ce pas là le propre de tous les tests que l'on utilise en psychologie ?

 

Devant un test d'écoute, il y a donc lieu de considrer plusieurs paramètres et d'étudier leurs rapports entre eux. Nous allons commencer par en prendre quelques uns dont nous approfondirons l'analyse par des exemples précis. Nous sommes ainsi en présence de diverses données que je me permets de vous rappeler :

 

-        courbe aérienne (CA) 

-        courbe ojseuse (CO) 

-        rapport entre CA et CO pour chaque oreille

-        rapport entre CA et CO d’une oreille â l'autre.

 

Afin d'aller plus à fond dans ce travail d’interprétation, nous aborderons de nouveaux éléments d'analyse qui porteront d'une part sur la signification du diagramme de l'oreille gauche (celui qui est à droite sur nos schémas) et du diagamme de l'oreille droite (à gauche sur les schémas) et d'autre part, sur la tripartition de chacun des diagrammes en fonction des fréquences.

 

1°) Signification des diagrammes droite et gauche

 

-        Tout ce qui a rapport à l'oreille gauche correspond à l’affectivité, l’accrochage au passé, à la mère. La gauche c'est la mère, vous le savez déjà depuis longtemps.

-        Tout ce qui a rapport à l'oreille droite correspond à la dynamique, au devenir, au père. La droite, c'est le père ; là non plus je ne vous apprends rien.

 

2°) Mise en évidence de différentes zones à l’intérieur de chaque diagramme.

 

Il y a lieu de diviser chaque diagramme en trois zones, que nous allons étudier successivement de 125 à 8000 Hz. Ces bandes sonores se répartissent de Ia façon suivante :

 

 

1)    de 125 à 1000 Hz

2)    de 1000 à 2000 Hz

3)    de 2000 à 8000 Hz

 

 

Elles correspondent à différents facteurs que je vous schématise ici.

 

1)    la zone qui va de 125 à 1000 hz est celle qui se rapporte a l’élément corporel et plus spécialement  a la viscéralisation de l'être, à son ego, à son inconscient.

2)    la zone qui va de 1000 à 2000 hz est essentiellement celle du langage, de la communication avec l’autre.

3)    la zone suivante qui va de 2000 à 8000 hz, c'est à dire celle qui se situe dans la zone des aigus, harmoniques élevés, est celle correspondant à la spiritualité à l'intuition, à l'idéaI du sujet, à ses aspirations.

 

 

Nous récapitulons donc ici par un schéma :

 

Il faudra toujours, lors de vos interpréta&tions, tenir compte de cette répartition au niveau des deux oreilles et dans un rapport de l'une à l’autre puisque la signification des analyses de l'oreille gauche sera différente de celle de l'oreille droite, sur le plan symbolique. Ainsi la zone située à droite sur le diagramme de l'oreille droite (spiritualité) devra être considéré d’une certaine façon par rapport à la zone située à droite sur le diagramme de l’oreille gauche (qui correspond toutefois également à la zone de la spiritualité). Pour que vous puissiez comprendre mieux ce que je suis en train de vous expliquer, nous allons nous appuyer sur queIques exemples :

 

1°) si vous vous trouvez en face de deux courbes comme celles ci :

 

 

avec des pointes à gauche et pas à droite, vous pouvez déjà en conclure que le sujet vit une dynamique qui ne suit pas son affectivité, Il vit presque hors de lui, hors de moi profond. Cela peut arriver clans certaines circonstances. Supposez qu'un sujet soit entré dans une pièce où il y avait des gaz suffoquants et qu'il ait une crise d'asthme subitement, à cause de cette intoxication passagère. Vous pourrez alors constater une modification de sa voix et, si vous lui, faites passer un test d'écoute, une aItération de ses courbes de la façon suivante :

 

 

Vous ccnstaterez une pointe à 1500 hz à l'oreille droite alors qu'il ne se passe rien à l’oreille gauche

 

Par contre si j'ai une pointe à 1500 hz sur l’OG et sur l’OD, je sais qu'il s'agit d'un état asthmatique (ou tout au moins un terrain allergique) sur un blocage affectif. Il y a un problème avec la mère. Ne pouvant pas s'attaquer à celle-ci, le sujet va traumatiser chez lui ce qu'il a intégré comme étant la mère ;  ici, l’arbre respiratoire. Il peut faire un asthme pulmonaire (suffocation) ou laryngé (toux sèche, surtout la nuit) ou nasal (rhume des foins, rhinite, etc.).

 

2°) je prends un autre exemple. Si je suis en présence des diagrammes suivants :

 

que vaisje en conclure ? Je constate mie pointe à 250 hz à droite et àgauche. Il sagit donc d'un troubIe au niveau du colon chez un sujet qui vit somatiquernont (OD) une colite d’origine affective (OG).

 

 

Si cette pointe à 250 hz apparaît uniquement sur le diagramme de l’OG et pas sur le diagramme de l’OD

 


Cela signifie qu'il y a une colite sous-jacente d'origine affective (vuInérabilité au niveau du colon) qui n'est pas pour l’instant manifestée puisque la pointe n'est pas présente sur le diagramme de l'OD , mais qui risque de surgir d'un moment  à l'autre.

 

Si, par contre cette pointe à 250 hz se fait sentir uniquement sur le diagramme de l'OD

 

 

cela signifie simplement que le sujet a mal mangé la veille, qu'il a mal au ventre. Il ne vit pas cette perturbation sur le plan affectif. Ce n'est pas unc réaction  profonde.

 

3') En troisième exemple, nous prenons une courbe avec une pointe à 500 Hz. Je sais alors que le sujet a un problème au niveau de son intestin grêle. Je peux interpréter ces courbes de le  même façon que précédemment suivant que la pointe se manifeste sur les deux  diagrammes à ia fois, ou seulement sur celui de l’OG ou sur celui de l’OD.

 

Il est intéressant de noter qu'il y a donc une différence de réactions sur les diagrammes suivant qu'il s’agit du gros intestin ou de l'intestin griêle. Il existe même une différence notable sur le plan vocal en fonction de ces perturbations. Lorsqu’on est est bien exercé, on peut savoir, rien qu'en entendant la voix d’un sujet, s'il souffre de son colon ou de son intestin grêle. Cela est normal puisqu'il s'agit de bandes passantes différentes, sur le plan audiovocal. Il m'est arrivé de faire, avec des confrères gastro-entéroIogues, des expériences sur la voix de leurs patients

enregistrée sur une bande magnétique. A l'écoute de celleci, j'ai pu dire à quel niveau le sujet souffrait sur le plan digestif et ceci sans presqu'aucun pourcentage d'erreur. J'ai pensé alors, qu'en modifiant la voix du sujet, on pourrait certainement améliorer son état digestif, cela est une autre affaire sur laquelle je ne m’étendrai pas aujourd'hui,

Je continue de vous donner des exemples,


 

4)    si maintenant vous avez une pointe à 1000 Hz, vous vous trouvez en présence d'un trouble qui touche l'estomac. De la même façon vous allez étudier les diagrammes de l’OG et de l'OD afin de voir s'il s'agit d'un trouble aigu (OD) ou d'une histoire chronique (OD + OG) d'ordre affectif ou d'une vuInérabilité (OG) qui risque de se manifester à la moindre défaillance de l’organisme.

 

Nous avons donc pu faire un tour d'horizon, concernant la zone dite "viscérale", la zone du corps, la zone de l'ego. Lorsque vous avez des pointes dans cette zone cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un être viscéral mais cela signifie qu'il ne sait pas se débarrasser de son univers organique, des bruits de ses viscères, des messages que son ego interprète comme étant un signal. Il entend parfois sa déglutition ou son coeur ou sa respiration ; il vit ainsi tout un univers d'angoisse qui l'oblige à rester

trop préoccupé par Iui-même. Pourquoi son coeur ne s'arrêterait-il pas subitement, pourquoi sa respiration n'est elle plus la même, pourquoi son intestin fait il un tel bruit ? Sa vie organique prend une telle importance que le dialogue avec l’autre passe au second plan. Il s'agit d'ailleurs le plus souvent de personnes qui ne savent pas écouter ce qu'on leur dit, qui parlent d'elles mêmes en permanence, de leurs maux, de leurs bobos. Vous voyez donc que ces indications sont intéressantes. Elles permettent de connaitre l’état psycho-somatique du sujet et d'être informé de l'univers sonore intérieur dans lequel il vit.

 

On peut bien entendu analyser de la même façon la zone suivante qui est celle du langage et qui se situe entre 1000 et 2000 Hz. Vous devez examiner ce qui se passe dans cette région à droite et à gauche, chercher s'il y a scotome ou si, au contraire, il existe des pointes qui peuvent exprimer une agressivité plus ou moins contenue, plus ou moins exprimée, suivant que la pointe est située sur l’OG seulement ou sur les deux oreilles.

 

Ceci est un élément important sur le plan du pronostic. Vous allez pouvoir en effet signaler à la mère que, au cours de l'éducation audio-vocale à laquelle va être soumis son enfant, celui-ci va avoir telle ou telle réaction. S'il y a par exemple sur l'OG , une pointe à 1,500 hz, je vais pouvoir lui dire que la réaction va être du type respiratoire. L'enfant va se mettre à suffoquer ou il donnera l'impression de respirer mal ; parfois même, c'est une crise d'asthme, (nasale ou pulmonaire) qui se déclenche.

 

Si la pointe est à 250 hz sur l’OG, vous pouvez signaler à la mère que son fils souffre du ventre. Vous la verrez très surprise de cette affirmation mais, en cours de séance, vous I'entendrez dire que son enfant a la diarrhée ou est constipé depuis quelques jours. Lorsque je vois une pointe à 250 hz, je ne peux pas dire, quel est le trouble digestif, mais je puis être sûr qu'il y a un problème à ce niveau. Je sais que, pour cet enfant , son ventre lui parle ; c'est le fameux dialogue interne, et c'est là qu'il y aura réaction au cours du traitement sur le plan somatique.


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Un autre phénomène intéressant permet de voir si cette agressivité est exprimée ou non : c'est l'ouverture ou la fermeture de la sélectivité.

Lorsque vous avez sur le diagramme des pointes énormes d'agressivité, mais que vous vous trouvez en face d'une sélectivité fermée, vons pouvez en déduire que tout cela couve ; mais l'univers environnant est tellement dominant que l’enfant est comprimé, il ne peut rien dire ; il est toujours doux comme un mouton.  Lorsque j'annonce à la mère ou à la famille que l'enfant est aggressil, on me répond : "ce n'est pas possible, c'est l'enfant le plus doux qu'on puisse rencontrer", Si la mère est très puissante, on constate en cours d'éducation que l'organisation intérieure s'arrange peu à peu, que les courbes se modifient mais on remarque qu'il ne se passe rien puisque le rideau ne s'est pas ouvert. Par contre, l’acressivitié se manifeste lorsque la  sélectivité s'ouvre avant que tout soit réglé ; on note alors des réactions vives à l'égard de la mère car c'est toujours elle que l'enfint vise en premier, en la rendant responsable de tous ses maux. Il faudra donc qu'il règle par la suite ses problèmes avec elle avant d'aborder d’autres dialogues et, en particulier, celui qu'il doit entamer avec son père.

 

Si vous êtes, par exemple, en présence d'un test d'écoute dont la sélectivité est fermée des deux côtés, vous savez immédiatement que le sujet n'a pas de contaet avec sa mère et que, de ce fait le père n'est pas rencontré. Vous devez donc mettre immédiatement le patient en sons filtrés à partir de la voix materneffle jusqu'à ce que s'ouvre la sélectivité, Vous voyez ainsi le rideau s'ouvrir sur l'oreille gauche (celle de limage, celle de l’image maternelle : schéma de droite) et vous vous apprêtez à découvrir le dialogue avec le père. Mais il faut vous dire cependant que, tant que vous n'avez pas ouvert la séIectivité de l'oreille droite (schéma de gauche), tant que vous avez encore des blocages dans les aigus, le problème de la mère n'est

pas tout à fait résolu. En résumé nous pouvons dire que l’image maternelle quant à la séIectivité est répartie d’une part sur l'ensemble des fréquences du diagramme de l'oreille gauche et d'autre part dans la zone des aigus du schéma de l’oreille droite (qui est cependant celui de l'image paternelle).

 

Prenons quelques exemples

 


 

Le schéma c) indique que l'oreille gauche s'est ouverte sur le plan de la sélectivité mais que l'oreille droite reste encore bloquée à partir de 4000 hz. Dans ce cas, nous pouvons dire que le problème maternel n'est pas tout à fait réglé et que de ce fait la rencontre, le dialogue avec le père, ne sont pas encore possibles. Lorsque je précise que la relation maternelle n'est pas normalisée, cela ne veut pas dire que la mère est rejetée ou que l'enfant est en lutte avec elle ; il faut simplement conclure que le sujet est toujours dans un univers souterrain intra-utérin, qu'il n'a pas liquidé ses passages et que son présent est encore fortement imprégné de son passé. On rencontre ces réactions d'attachement maternel représentées par des résistances au niveau de l'ouverture de la sélectivité chez certains enfants comme les débiles qai restent très appendus à leur mère et qui sont tellement dépendants d'elle qu'ils ne veulent pas abandonner leur état antérieur.



Huitième Question

Pourriez-vous nous expliquer pourquoi lorsque, au cours de l’étude de la sélectivité, un sujet fait une erreur par exemple entre 500 et 1000 Hz, on dit que la sélectivité est bloquée complétement à partir de cette valeur ?

 

Professeur Tomatis

 

Effectivement, lorsqu'il y a des déficiences d'analyse dans une zone située dans les graves, il y a de fortes chances pour que la puissance sélective des aigus soit inexistante. Je peux vous affirmer ceci par expérience mais il m'est encore difficile de vous dire pourquoi.. Ce qui est certain, c'est que le sujet ne peut utiliser les bandes situées au dessus de la zone non sélective, Celle ci est une sorte de barrière qui cantonne le sujet dans la zone des graves. On peut d'ailleurs remarquer que sa voix est aggravée, qu'elle manque d'harmoniques élevés.

 

Autrement dit, qu'il y ait blocape total de la sélectivit~ ou qu'il y ige entre 500 et 1000 fiz par exemple, le résultat seulement un bloc, et de même. Il n'y aura pas de possibilités d'analyse sélective dans les zones situées audessus des fréquences bloquées. Il est certain que, sur le plan rééucatif , il sera plus facile et plus rapide d'obtenir une ouverture lorsqu'il y aura seulement une fermeture partielle. Dès que la barrière sera enlevée entre 500 et 1000 hz pour reprendre le même exemple, toutes les autres zones s'allumeront alors très vite et le sujet pourra bénéficier de toute sa vitalité sousjacente qui se trouvait alors à l’état de sommeil. Tandis que lorsque la séIectivité est bloquée sur l'ensemble des fréquenccs, Ie travail est plus long. Il faut défricher peu à peu les zones incultes et leur donner vie.

 

Il en est de la sélectivité comme de certains scotomes situés dans la zone des graves. Ceux-ci constituent une deuxième barrière qui empêche l'individu d'aller audelà de la zone "scotomisée". Le sujet n'utilisera pas la plage sonore correspondant aux aigus. Il parlera toujours grave ;  S'il chante il aura des difficu!tés à "monter" comme on dit dans le métier. Là, vous pourrez intervenir rapidement car, dès que le scotome sera comblé , toutes les possibilités sous jacentes jailliront en une gerbe éclatante et vous verrez la voix s'allumer d’une façon étonnante.

 

Ce phénomène est plus facilement décelable pour la voix chantée que pour la voix parlée. Lorsque vous avez un scotome de 15 décibels à 500 hz , le sujet peut avoir deux voix lorsqu'il chante. Il peut s'exprimer parfailement dans les graves puis, à un moment donné, il saute par-dessus le scotome et se retrouve dans un autre registre. Il m'est arrivé de voir entrer dans mon cabinet des cantatrices venues me consulter parce que subitement elles croyaient donner un sol, et c'était le contre-mi qui sortait.

 

Cela était dû à un scotome. Je les ai mises sous Oreille Electronique et dès que j'ai pu leur redonner un contrôle  de qualité (en supprimant le scotome), elles ont pu recommencer à chanter sans se trouver devant de tels phénomènes aussi surprenants que désagréables.

 

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Mars, 28, 2009