Les états de conscience modifiée (1)

ou Etats modifiés de Conscience (E.M.C., A.S.C.)

Dr Bernard Auriol

We are such stuff

As dreams are made of, and our little life

Is rounded with a sleep[1]

(Shakespeare)

 

 

La conscience constitue le « lieu » des relations du sujet à son monde. Cette conscience n’est pas immuable, on lui connaît divers « états », notamment l’état éveillé et l’état endormi. Les physiologistes divisent ce dernier en « sommeil lent » et « sommeil paradoxal ».

Les méthodes de relaxation permettent de décrire un « quatrième état[2] », une conscience particulière à laquelle Caycedo donne une valeur particulière. Cet état comporte la paix, la sérénité, « l'absorption », voire la « présence », l’ineffabilité, etc. Sur le plan métabolique, il s’agit d’un repos qui peut devenir plus profond que le sommeil profond. Cet état de super-repos vigile est appelé « quatrième état » par certains des neuro­physiologistes qui s'y sont intéressés, d'autres, surtout dans l'univers linguistique anglo-saxon l'appellent "état hypnagogique". Le terme de "quatrième état" est dérivé du fait qu’on connaissait jusque là seulement trois états de la conscience normale : la veille, le sommeil et le rêve. Mais il existe un quatrième état est décrit dans toutes les cultures. La connaissance de cet état est généralement liée à une construction théologique ou philosophique propre à chaque culture qui en fait la description.

Les états de la conscience peuvent se définir au moyen de critères phénoménologiques, d’auto observation subjective, physiologiques et psychologiques. Ils produisent aussi un certain nombre de conséquences observables de l’extérieur, que ce soit au laboratoire ou dans la vie. Récapitulons ici quelques données historiques à ce sujet.

Préhistoire des états de Conscience

Platon

préconisait déjà, comme de tradition ancienne, une purification de l’âme qui consistait "à se recueillir, à se ramasser en partant de tous les points du corps, à vivre, autant que possible, isolée, comme déliée du corps". Avec beaucoup d'à propos, il rapprochait ce déliement de celui de la mort et y voyait comme une préparation, une sorte d'entraînement à l'affronter en se mettant "dans les conditions qui rapprochent le plus possible du fait d'être mort"...
 

Cette idée est bien proche de celle des yogis lorsqu'ils dénomment l'état de relaxation « shavasana », c'est à dire « posture du mort ». Il s'agit bien d'être parfaitement flexible dans la main du relaxologue, obéissant à ses mouvements « perinde ac cadaver ».

 


Turyia et le Vedanta

Le Vedanta indien distingue, comme nous, trois états de conscience standard :

  1. veille,
  2. sommeil profond,
  3. rêve.


Il s’y ajoute un quatrième état qui consiste à vivre simultanément l'état de sommeil profond tout en persistant dans la conscience (Turyia) : il s'agit donc d'un état d'éveil coexistant avec un repos complet du corps et de l'esprit. Les indiens attribuent à cet état de nous mettre en contact avec l'Absolu qui n'est autre pour eux que le Réel. Cet état est appelé Samadhi (qu'on traduit à la suite de Mircea Eliade par « enstase »).

Ishihiro

Au cours de la méditation assise Zazen, le bouddhiste japonais cherche à s'établir dans un juste équilibre entre la contention (trop rigide) et la mollesse (trop laxiste), entre l'excitation et la somnolence. Les transformations variées de la conscience et du vécu corporel sont observées sans lutter contre eux ni s'y complaire, qu'il s'agisse d'impressions angoissantes, douloureuses ou d'événements gratifiants, voire merveilleux ! Il s'agit d'une pensée sans pensée, d'une sorte de l'au delà dans l'ici bas, séparée de la vie et de la mort, à la charnière entre deux morts, d'un esprit vide ouvert sur le non être...

Les états d'Oraison et d'Extase dans les monothéismes

l’extase et le ravissement mystique

mystiques chrétiens

Sainte Thérèse d'Avila nous décrit l'état « d'oraison surnaturelle » : c'est un recueillement intérieur qui se fait sentir à l'âme, et durant lequel elle semble vouloir se séparer de l'agitation des sens extérieurs; parfois même, elle les entraîne après elle. Elle sent le besoin de fermer les yeux du corps, de ne rien entendre, de ne rien voir, de vaquer uniquement à ce qui l'occupe alors toute entière : « s'entretenir seule à seul avec Dieu »... Il convient, « sans nulle violence, sans bruit, qu'elle tâche d'empêcher l'entendement de discourir, sans essayer de le suspendre, non plus que l'imagination ». L'âme peut ainsi s'enfoncer dans une quiétude suave et plus ou moins « fruitive ». Cette jouissance[3] ne va pas sans divagations sporadiques de l'entendement et de l'imagination qu'il convient de laisser aller sans y attacher d'importance. Dans l'union pleine, il y a suspension totale de toutes les puissances : volonté, intelligence, imagination. La durée de ce ravissement est généralement bref, et le parait plus encore qu'il ne l'est réellement...

mystiques juifs

Le hassidisme dans sa recherche de la perfection se sert des moyens classiques de la mystique, notamment l’ascèse[4] et la méditation. Isaac Luria (1534-1572) donne une importance déterminante à la méditation pour permettre à l’homme d’accéder à sa lumière. La méditation de la Cabale l’ouvre à l’én-sof, l’être sans limite, impossible à nommer et à connaître (« qui ? »). Pour nous il peut revêtir l’aspect du néant (« ayin »).

mystiques musulmans

Le « fana’ [5] » (« mourir, cesser d’exister »), le complet abandon de soi et la réalisation de Dieu est une des étapes de la mystique soufie pour obtenir l’union à Dieu. Le fana peut être atteint par une méditation constante et par la contemplation des attributs de Dieu, couplés avec la condamnation des attributs humains. Quand le soufi réussit à se purifier entièrement du monde terrestre et à se perdre dans l’amour de Dieu, on dit qu’il a annihilé sa volonté individuelle et qu’il est mort à sa propre existence pour ne vivre qu’en Dieu et avec Dieu.

Beaucoup de soufis soutiennent que le fana, à lui seul, est un état négatif, car même si se débarrasser des désirs terrestres, reconnaître et condamner les imperfections humaines sont choses nécessaires pour tout dévot, de telles vertus sont insuffisantes pour ceux qui embrassent la voie soufi. Pourtant par le « fana du fana » (« anéantissement de l’anéantissement »), le soufi parvient à annihiler les attributs humains et perd toute conscience de son existence terrestre ; il est alors revivifié par la grâce de Dieu et le secret des attributs divins lui est révélé. Ensuite il pourra atteindre l’état plus sublime de « baqa’ » (subsistance) et se trouvera ainsi prêt à la vision directe de Dieu[6].

Le témoignage des soufis – mises à part les références théologiques – ne semble pas différent dans son vécu de ce que nous disent les mystiques juifs, chrétiens, hindouistes et bouddhistes.

Nota Bene

A côté des états de conscience promus par les démarches spirituelles des croyants, il y a peut être place pour la rencontre de soi dans le silence d'une méditation sans référence croyante. Ce qu'on peut appeler des Etats Mystiques Laïques dont une des promotrices fut par exemple Genevève Lanfranchi ou les protagonistes du Village de la Paix...

Les quatre Etats de Conscience

le sommeil trivial[7]

 

L’apparition impérieuse du sommeil a pu être comparée à un instinct[8]. On le considère comme un moyen de se défendre contre l’épuisement des fonctions organiques et psychiques.

Il est décrit comme une « petite mort », une sorte de parenthèse, qu’elle soit vécue comme salutaire ou qualifiée de ‘temps perdu’ ! Que le sommeil soit proche parent de la mort est attesté par la mythologie aussi bien que l’étymologie[9]. Selon la pensée occidentale, il exclurait toute conscience explicite de soi …

 

Cependant, le dormeur peut s’éveiller lors de l’apparition de sons signifiants : les larmes du bébé réveillent immédiatement sa maman pourtant impavide au bruit des avions, et l’arrêt des émissions réveillent le téléspectateur qu’elles avaient endormi ! La persistance de ces possibilités au cours du sommeil le différencie du coma ou de la narcose chimique et attestent d’une conscience partielle que le yoga permettrait parfois de renforcer sous la forme d’un « sommeil conscient » !

Très différent est le cauchemar[10] qui constitue une forme pathologique de sommeil dans laquelle le sujet vit une expérience hallucinatoire intense, fait preuve d’un certain degré de somnambulisme et dort très profondément, eut-il les yeux grands ouverts !

Au cours du sommeil, les diverses fonctions et régulations du corps sont conservées. Par contre, en dehors des signaux d’alerte qui gardent une voie d’accès, les perceptions et les actions sur l’environnement sont supprimées ; il n’est probablement pas possible d’apprendre en dormant[11].

Le comportement de sommeil d’un animal se reconnaît aisément grâce à sa posture. Un certain tonus musculaire persiste au cours du sommeil (chez le chat, par exemple, au niveau des muscles de la nuque).

 

D'après Jouvet, “Le sommeil lent se manifeste par une activité corticale synchronisée sous forme de fuseaux (16 c/s) et/ou d'ondes lentes de haut voltage (“delta” : 2 or 3 c/s)”.

 

L’endormissement se caractérise par l’immobilité musculaire et une modification de l’activité électrique cérébrale avec apparition de « fuseaux » d’ondes à 16 cycles par seconde (c/s), suivis d’ondes delta, ondes lentes de haut voltage à 2 ou 3 c/s. Plus les ondes sont lentes et plus il est difficile d’éveiller le dormeur[12] ! C’est à cause de ce rythme lent que l’on donne parfois le nom de sommeil lent  au sommeil proprement dit (ou sommeil trivial). Les fuseaux de sommeil  sont produits dans un noyau du thalamus[13] dont l’activité rythmique empêche les activités rapides thalamo-corticales, nécessaires aux activités mentales qu’on observe pendant l’éveil ou le rêve. Lorsque ce mécanisme est déréglé, on parle d’insomnie.

 

L’organe qui souffre le plus de la privation de sommeil lent est le cortex préfrontal ; on en déduit que la fonction essentielle du sommeil est de le régénérer. C’est à cette région cérébrale que nous devons l’adaptabilité, la flexibilité de l’imagination et de la réflexion[14], l’attention, la concentration, la planification des actes…

 

Dormir pour repousser la dépression
Source : JAMA, 7 avril 2008

Veillez bien surtout, à ce que vos petits dorment suffisamment. A en croire les résultats d'une étude menée à Londres, le manque de sommeil provoquerait en effet à terme, des symptômes dépressifs, de l'anxiété et des comportements agressifs.

Le Pr Alice M. Gregory et son équipe, de l'Université de Londres, ont demandé à des parents d'évaluer la qualité du sommeil de leurs enfants. Ces derniers au nombre de 2 076, étaient âgés de 4 à 16 ans au début de l'étude. Bien des années plus tard, lorsqu'ils ont eu 18 puis 32 ans, les participants ont été invités à faire une sorte de bilan émotionnel.

Le résultat laisse à penser. « Les troubles du sommeil chez les enfants représentent un véritable facteur de risque de difficultés émotionnelles à l'adolescence puis à l'âge adulte ». En revanche les plus gros dormeurs – pas plus que les enfants sujets aux cauchemars - ne présentaient pas ce type de troubles. Comme quoi mieux vaut sans doute un bon gros cauchemar que l'on évacue, plutôt que des insomnies à répétition…

 

 

l’éveil provoque sa propre inhibition de la façon suivante :

Il existe une relation quantitative entre la durée de l’éveil et l’intensité des ondes lentes du sommeil : plus l’animal est resté éveillé longtemps, plus les ondes lentes se ralentissent et s’amplifient lorsqu’il s’endort !

pendant l’éveil, certains neurones, situés très haut dans le système, présentent des décharges régulières à peu près toutes les secondes, comme une horloge. Ils semblent mesurer la durée de l’éveil.

Ceci entraîne (par médiation de la sérotonine) la mise en jeu d’un système qui va inhiber le réseau exécutif de l’éveil et libérer le système du thalamus que nous venons de voir.

Il existe également un autre système responsable de l’endormissement. Situé dans le bulbe au niveau du noyau du faisceau solitaire, il reçoit les signaux de fatigue en provenance du milieu intérieur (système parasympathique) ; parmi ces signes on fera une place particulière à l'irritation des yeux qui deviennent rouge, au baïllement, à la diminution du tonus musculaire qui aboutit à "piquer du nez", etc.

 

l’éveil trivial 

Au cours de l’éveil, le cerveau perçoit les informations du milieu extérieur ou intérieur. Il les décode, les évalue, les intègre et les compare aux informations reçues auparavant. Ainsi pourra-t-il y répondre de façon optimale. Que l’éveil soit proche parent de la vie et de la vigueur est attesté par l’étymologie :  « uigëre » en latin signifie être bien vivant, vigoureux, éveillé, l’œil en alerte.

Certaines maladies peuvent donner le change, de telle sorte que le moi soit absent de ses actes qui ont pourtant toute l’allure de la vigilance : on cite le cas d’un individu qui conduisit sa voiture sur des centaines de kilomètres, prit une chambre d’hôtel et s’y réveilla totalement perplexe ! Son enregistrement électroencéphalographique témoigna qu’il lui arrivait en effet d’agir, les yeux ouverts et de manière assez adaptée dans un véritable état de sommeil.

Dans d’autres états pathologiques, il s’agit plutôt de « transe », de « possession » ou de « personnalité multiple ». La personne montre plusieurs façons d’être, plusieurs identités, parfois extrêmement contrastées, alors qu’elle est dans tous les cas consciente de son moi – fut-il provisoire ou coexistent avec une autre version de soi – et dans un état cérébral d’éveil ! On est sans doute là dans une des formes possibles d’éveil paradoxal.

Du point de vue des ondes électriques cérébrales l’état d’éveil trivial se traduit par une activité électrique rapide (de l’ordre de 40 hertz) et de bas voltage[15].

« On a démontré que les systèmes d’éveil étaient disposés en réseaux, c’est-à-dire que l’excitation pharmacologique de l’un est suivie par l’activation de tous. Il existe cependant, à certains « nœuds » de ces réseaux, des endroits stratégiques dont l’inactivation peut inhiber tout le réseau.

Le réseau exécutif de l’éveil comprend différentes structures[16] excitatrices du cortex. Elles utilisent différents médiateurs chimiques, tels que l’histamine[17], le glutamate[18], la sérotonine, la noradrénaline, le Gaba et l’acétylcholine. On sait le rôle excitateur de l’amphétamine qui donne lieu à toxicomanie (ecstasy). Contrairement aux amphétamines, un produit assez récent,  le modafinil,  n’entraînerait ni tolérance (qui oblige à augmenter les doses), ni dépendance.  L’éveil peut-être également modulé par des facteurs de type hormonal ( par ex le « corticotrophin releasing factor[19] »  et le système central à arginine vaso-pressine). Les stimulations venant du corps lui même et du monde extérieur contribuent à la mise sous tension de ces systèmes et favorisent ainsi l’état d’éveil.

Certaines stimulations de rythme lent, de caractère répétitif et d’intensité faible peuvent agir en sens inverse.

le sommeil paradoxal (rêve)

Les philosophes insistent depuis toujours sur le vécu de réalité que le rêveur éprouve. Les émotions, elles aussi, sont profondes et vives, parfois plus que ne le sont celles de l’état éveillé ! Descartes[20], pour illustrer la difficulté de décider si le sentiment de réalité suffit à distinguer le réel du rêve, cite le cas d’un esclave « qui jouissait dans le sommeil d’une liberté imaginaire » mais bientôt « il commence à soupçonner que sa liberté n’est qu’un songe, craint de se réveiller et conspire avec ces illusions agréables pour en être plus longtemps abusé[21] ». A quoi fait écho Pascal « si un artisan était sûr de rêver toutes les nuits, douze heures durant, qu’il est roi, je crois qu’il serait presque aussi heureux qu’un roi qui rêverait toutes les nuits, douze heures durant, qu’il serait artisan ».

Pour se dégager de l’illusion, nous prétendons utiliser un contrôle réciproque des sens : « pince-moi, je crois que je rêve ! ». Il est clair qu’un tel procédé n’a aucune efficacité, pas plus que l’accord de l’esprit avec celui de mes semblables : si je rêve d’eux ils me parlent et m’approuvent ou me combattent à s’y méprendre ! Par ailleurs, l’absurdité du rêve n’est perçue du rêveur que lorsqu’il ne rêve plus !

Pour Schopenhauer[22], « la vie et les rêves sont les feuillets d’un livre unique ; la lecture suivie de ces pages est ce qu’on nomme la vie réelle ; mais quand le temps accoutumé de la lecture (le jour) est passé et qu’est venue l’heure du repos, nous continuons à feuilleter négligemment le livre, l’ouvrant au hasard à tel ou tel endroit et tombant tantôt sur une page déjà lue, tantôt sur une que nous ne connaissons pas ; mais c’est toujours dans le même livre que nous lisons. » « Ainsi donc, les rêves isolés se distinguent de la vie réelle en ce qu’ils n’entrent pas dans la continuité de l’expérience (…) et c’est le réveil qui met en lumière cette différence ».

« L’assimilation du sommeil paradoxal à l’activité onirique est due aux travaux de l’école de Chicago[23]. Le réveil de sujets au cours du sommeil paradoxal entraîne des souvenirs de rêve très précis dans plus de 80 p. 100 des cas, tandis que des sujets qui sont réveillés en dehors du sommeil paradoxal se souviennent rarement d’avoir rêvé. »

 

Il est reconnaissable à quelques signes cardinaux :

Respiration irrégulière.
Mouvements rapides des yeux sous les paupières closes.
Relâchement musculaire.
Excitation sexuelle.

Alors même qu’on observe une activité électrique rapide, similaire à celle de l’éveil, le sommeil paradoxal est un sommeil très profond, tellement qu’il est plus difficile d’éveiller le dormeur que pendant le stade le plus profond du sommeil « lent ». C’est cette bizarrerie qui a conduit à dénommer « paradoxal » cet état !

Si, pourtant, on réveille le sujet, il peut raconter un rêve.

Pour la suite de cette page, cliquez ici => : l’éveil paradoxal

(voir une comparaison synthétique entre les quatre états,ici).

 

Bibliographie

  1. Nous avons fait de larges emprunts à divers articles de l’Encyclopædia Universalis (éd.1995)
  2. Ainsi qu’à la Britannica (version CD-Rom - 1997 et version Web - 2000)
  3. Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, Éditions Garnier et Frères, Paris, 1960
  4. Hennevin-Dubois E., Comment dormir vient aux bébés, La Recherche, HS N°3, Avril 2000, pp.14-17.
  5. Horne Jim, Why We S – The Functions of Sleep in Humans and other Mammals, Oxford University Press, 1988.
  6. Horne Jim, Variations sur la fonction du sommeil, La Recherche, HS N°3, Avril 2000, pp.8-11.
  7. Tobler Irène, Le sommeil a-t-il besoin du système nerveux central ?, La Recherche, HS N°3, Avril 2000, pp.12-13.


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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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18 Avril 2008


[1] « Nous sommes faits de l’étoffe dont sont tissés les songes, et notre vie si courte a pour frontière un sommeil »

[2] Durand de Bousingen a tendance, comme Benson, à considérer que les états autogènes  profonds peuvent rejoindre certains des états obtenus par la Méditation Transcendantale (comm. pers.. janv. 1978). Beaucoup d'auteurs, comme le remarque en le déplorant Y. Ikémi lors du colloque de Tsukuba. préfèrent parler d' « états altérés de la conscience »  ou A.S.C. (Altered States of Consciousness ). Ce terme (proposé par Charles Tart) a l’avantage et l’inconvénient de regrouper avec le Quatrième Etat (que nous croyons agréable. naturel et même nécessaire) certains états, toxiques ou pathologiques (qui sont dangereux ou pénibles). Caycedo a eu le mérite de distinguer nettement les états de la conscience perturbée des états normaux ou optimisés. C’est pourquoi nous préfèrerons parler « d’état d’éveil paradoxal  » pour désigner la conscience particulière qui apparaît lorsque nous nous détendons, faisons le vide, oublions nos ennuis…

[3] Jacques Lacan a insisté sur cette jouissance, Encore !

[4] notamment par la pratique aussi rigoureuse que possible des moindres commandements de la Thora. Cet aspect a parfois pris le pas sur la démarche proprement mystique.

[5] ce terme n’est pas à l’origine du mot « fanatique » lequel dérive du latin « fanum » (= temple) et signifiait « inspiré, en transe, en délire » (culte de Cybèle).

[6] Le fana’ est entièrement fondé sur les enseignements du Coran (55, 26-27) : « tout ce qui est sur terre passera. La face seule de Dieu restera environnée de majesté et de gloire ».

[7] J’emploie ici le mot trivial dans son sens de « courant, banal, commun » et non dans l’acception péjorative de « vulgaire »… Il s’oppose ainsi à « paradoxal ».

[8] E. Claparède

[9] sanskrit « svap » dormir, être mort

[10] à ne pas confondre avec un « mauvais rêve » qui, lui, survient au cours du « sommeil paradoxal » (Cf. plus loin).

[11] Il n’existe aucune preuve d’apprentissage au cours du sommeil (hypnopédie) réalisé dans des conditions expérimentales rigoureuses (contrôle électroencéphalographique).

[12] Chez l’homme on distingue quatre stades au cours du sommeil :

1.        Le stade I (descending stage one ) correspond à l’endormissement ; il ne dure que quelques minutes et se traduit par la disparition du rythme alpha de l’éveil et par une certaine accélération de l’activité électrique.

2.        Le stade II associe quelques fuseaux à un rythme thêta.

3.        Le stade III est représenté par l’association de fuseaux et d’ondes delta à 2-3 c/s.

4.        Le stade IV s’objective par la succession d’ondes lentes delta de haut voltage.

[13] Le noyau réticulaire et ses neurones qui utilisent comme médiateur chimique l’Acide Gamma Amino Butyrique (GABA).

[14] Horne (2000)

[15] sauf l’hippocampe où l’on recueille une activité plus lente : rythme thêta à 5 à 8 c/s (cycles par seconde). L’hippocampe a un rôle capital pour la mise en mémoire.

[16] La voie réticulo-hypothalamo-corticale (agissant sur la formation réticulée mésencéphalique, le système diffus de l’hypothalamus postérieur et les groupes cholinergiques mésopontins et télencéphalique basal), la voie réticulo-thalamo-corticale (formation réticulée mésencéphalique, neurones cholinergiques mésopontins et noyaux thalamique), les neurones noradrénergiques du locus coeruleus (qui agissent directement sur le cortex, le thalamus et l’hippocampe), le raphé antérieur qui produit de la sérotonine et agit sur l’hypothalamus et le cortex

[17] le système à histamine  est considéré comme l’un des systèmes les plus importants de l’éveil. Les corps cellulaires à histamine sont tous situés dans l’hypothalamus postérieur (H.P.), et ils se projettent dans tout le cerveau (en particulier au niveau des autres systèmes d’éveil).

[18]   [neurones Asp/Glu]

[19] (C.R.F.)

[20] Descartes, Méditation Première, « des choses qu’on peut révoquer en doute », Œuvres Complètes, Joseph Gibert éd. 1950, T.II, pp.106-107.

[21] Ce recours compensatoire au rêve par rapport aux dures réalité peut s’exprimer, chez certains sujets, par la narcolepsie : « crises de sommeil paradoxal survenant selon un rythme variable, indépendamment de l’alternance normale veille-sommeil. Les accès de narcolepsie durent quelques minutes ou plusieurs heures et sont parfois déclenchés par les émotions. »

[22] Schopenhauer, « Le monde comme volonté et comme représentation », traduction De A.Burdeau, revue par R. Roos, PUF, 1966-1984 p.43 sq.

[23] Cf. E. Aserinski, N. Kleitman et W. C. Dement (1954-1957).

[24] In « Mélinan, Notions de Psychologie appliquée à l’éducation. »

[25] Mélinan op.cit. p.210 et il énumère de tels hommes : le scientifique, le métaphysicien platonicien.