Les états de conscience modifiée (2)

ou Etats modifiés de Conscience (E.M.C., A.S.C.)

(cette page est la suite de EMC-1)

 

Dr Bernard Auriol

We are such stuff

As dreams are made of, and our little life

Is rounded with a sleep[1]

(Shakespeare)

 

 

 

 

Les quatre Etats de Conscience

Nous avons envisagé, dans la page précédente :

  1. le sommeil normal
  2. l’éveil trivial 
  3. le sommeil paradoxal (rêve)

 

l’éveil paradoxal

(voir une comparaison synthétique entre les quatre états, plus loin).

Mélinan[24] découvre la différence entre expérience du rêve et de la veille en cela que « nous ne nous réveillons jamais de ce que nous appelons la veille. Nous ne passons jamais dans un autre état, d’où nous puissions, à son tour, juger la réalité de loin et de haut, comme elle juge le rêve ».

Il observe que dans les conditions normales de l’humanité, il n’y a pas de quatrième état qui soit à la réalité ce que la réalité est au rêve. Il se demande pourtant si le passage de vie à trépas ne pourrait constituer une sorte de réveil de l’éveil ! Il poursuit : « il semble bien qu’il y ait pour certains hommes, dès la vie actuelle, au moins un demi-réveil ; certains hommes approchent, s’ils n’y atteignent pas, de ce nouvel état où le monde sensible apparaîtrait comme un songe[25] ».

C’est cette idée qui a été développée par des chercheurs comme Desoille, Wallace, Benson ou Caycedo. J’ai moi-même proposé le terme « d’éveil paradoxal[26] »  plutôt que de « quatrième état » afin de bien marquer la symétrie de cet état de conscience dans sa fonction d’oubli, de remise à zéro, de désencombrement, de « purification », par opposition à l’enrichissement imaginaire et à la mise en mémoire liés à l’état de sommeil paradoxal. Horne (1988, 2000) assure que le corps, au niveau cellulaire, récupère mieux en cet état que pendant le sommeil !

L'étude des techniques de relaxation et de leurs effets, permet de les rapprocher, sur le plan physiologique des états de conscience modifiés par diverses méthodes de méditation ou d'oraison.

Au cours de l’éveil paradoxal, les diverses fonctions et régulations du corps sont conservées. Si les signaux d’alerte restent efficaces, les perceptions comportent des distorsions notables, telles qu’un bruissement minime puisse déclencher une réaction forte alors qu’un bruit intense passera inaperçu ! La fonction d’alerte est avivée alors que disparaît la perception d’informations moins inquiétantes pour la survie.


 

En dehors d’une alerte, l’action sur l’environnement est supprimée ainsi que tout ce qui en prépare la survenue : ainsi l’éveil paradoxal se caractérise-t-il par une diminution du tonus musculaire qui va se limiter au maintien de la posture.

On observe un ralentissement de l’activité électrique du cerveau avec augmentation de « cohérence » entre ses différentes parties (avant/arrière, droite/gauche). Cette activité lente permettrait de nommer cet état « veille lente » par opposition à la veille triviale avec ses rythmes rapides.

La respiration, elle aussi,  se fait lente et très régulière, ceci de manière spontanée. Cependant, le pranayama du yoga fait de cette conséquence une cause : le ralentissement respiratoire est utilisé[27] pour approfondir l’état d’éveil au repos[28]. On observe même des phases d’arrêt respiratoire avec (ou par) diminution des besoins en oxygène. Ces moments s’accompagnent de sensations de « béatitude », éventuellement détournés au profit du maître ou de la doctrine qui en transmet la technique[29]. Il convient de distinguer ces apnées, limitées à quelques minutes, de l’arrêt respiratoire apparent des yogis qui se font enfermer dans un espace restreint et survivent plusieurs heures avec une quantité d’oxygène disponible très réduite. Dans ce dernier cas, la respiration se poursuit ; mais l’état de repos obtenu étant très « réussi », la consommation d’oxygène est extrêmement faible, les mouvements diaphragmatiques quasiment imperceptibles[30].

D’autres manifestations physiologiques vont à insister sur le repos généralisé qui accompagne la relaxation :

L’ensemble de ces phénomènes peut se rapprocher de différentes réactions radicalement anti-stress comme la dormance (hibernation) ou même la pâmoison, les lipothymies en cas d’agression, l’extase et le ravissement mystique[31] et certaines formes de léthargie.

 

Après des siècles passés aux enfers, les âmes des justes et celles des méchants qui avaient expié leurs fautes, revenaient sur terre. Mais elles devaient perdre auparavant le souvenir de leur vie antérieure, et à cet effet boire les eaux du Léthé, qui provoquaient l'amnésie.

Le Léthé séparait les Enfers de ce monde extérieur du côté de la Vie, de même que le Styx et l'Achéron les en séparaient du côté de la Mort.

Léthé est Fille d’Eris ( la Discorde) et mère des Charites. Ce qu'on peut traduire : à la discorde succède l'oubli qui engendre la fête.

Les Charites sont filles de Zeus et d’Eurynomé. Elles présidaient à la gaieté des festins, à l'harmonie des fêtes, à la joie innocente, à tout ce qui est beau, radieux, attrayant; elles étaient la personnification de ce qu'il a de plus séduisant dans la beauté. On en compte trois : Aglaé (= brillante), Thalie (= verdoyante, qui inspire la joie) et Euphrosyne (= qui réjouit l'âme). Elles personnifiaient le charme et la beauté. Chez les Romains, elles correspondent aux Grâces.

Eveil Paradoxal et dormance

«Un lièvre en son gîte songeait

(Car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe ?) »[32]

Il y a très peu d’environnements dans lesquels les organismes ne soient sujets à aucune sorte de stress[33]! L’évolution a mis en place une façon d’éviter un environnement stressant répétitif : l’état de dormance. Dans cet état, l’organisme conserve au maximum la quantité d’énergie dont il dispose et demande le minimum à son environnement !

Dormance : état d’activité métabolique réduite que beaucoup d’organismes adoptent en cas de stress environnemental ou quand un tel stress devient probable[34]. On l’appelle aussi et plus spécifiquement ‘hibernation’, ‘estivation’, etc…

Valeur de la Dormance

La plupart des groupes vivants, animaux comme végétaux, ont des représentants qui utilisent la dormance; les mécanismes de la dormance varient avec la conformation de chaque organisme. Pour nombre de vivants, la dormance est devenue une part essentielle du cycle vital[35] , permettant à un organisme de traverser des phases difficiles avec un impact minimal sur l’organisme lui-même ! Cet état de dormance peut être déterminé par bien des variables, notamment :

o       le manque de nourriture ou de boisson,
o       le manque d’oxygène ou de gaz carbonique.
o       les changements de température (en plus ou en moins)
o       la durée d’exposition à la lumière,

timing

L’importance du timing dans le rythme annuel d’activité et de dormance peut-être démontrée : l’écureuil arctique, gardé au chaud dans le laboratoire, se met pourtant, l’hiver venu, en état de torpeur, de paresse extrême ! De même, quand les hibernants sont soumis à une température froide hors saison, ils réagissent comme tous les animaux à sang chaud en augmentant leur activité thyroïdienne et leur niveau métabolique pour maintenir une température normale de leur organisme. Par contre, à l’automne, le froid les amène à abaisser leurs sécrétions thyroïdiennes et leur métabolisme ; pour certaines espèces, au froid doit s’ajouter une diminution de nourriture.

Cependant, l’état d’hibernation n’est pas continu : à intervalle de quelques semaines, on observe un réveil et quelques mouvements, surtout au début et à la fin de l’hiver. Les chauve souris démontrent leur aptitude à l’hibernation, même en dehors de l’hiver : elles ont des périodes naturelles d’hypothermie tout au long de l’année ! Le colibri, quant à lui, devient torpide selon un rythme de 24 h et consomme ainsi beaucoup moins d’énergie.

Ces données pourraient sembler purement anecdotiques ; elles nous suggèrent une idée très importante, à savoir que la dormance est assez largement disponible et selon des modalités adaptatives variées. Il s’agit peut-être du développement extrême d’une aptitude très générale à vivre un état neurophysiologique particulier tout aussi important que le sommeil, le rêve ou l’éveil[36]

Les types de dormance

 

Le terme d’hibernation est souvent utilisé dans un sens vague pour dénoter n’importe quel état de dormance, de torpeur, ou d’inactivité d’un organisme vivant[37]. A côté des « vrais hibernants[38] », on décrit des « hibernants légers » qui peuvent rester inactifs et léthargiques du point de vue comportement, avec une discrète diminution de leur température, par périodes de quelques semaines[39]. L’hibernation légère est un compromis entre les besoins minimaux en énergie d’un hibernant profond et la grande dépense des animaux qui restent actifs tout l’hiver.

Dans les contrées arides certains animaux deviennent torpides durant l’été très chaud et très sec, on parle alors « d’estivation ».

 

Changements physiologiques pendant la Dormance

 

Typiquement, la dormance se pratique dans une tanière[40] protégée.

Les organes internes (tractus digestif, glandes endocrines) sont presque totalement inactifs ! Les tissus s’adaptent pour maintenir leur métabolisme au niveau minimum nécessaire pour la survie. L’organisme se tient sur le fil du rasoir entre une vie rendant possible la sortie de l’hibernation et une réduction du métabolisme proche de la mort !

Le système nerveux périphérique et la moelle épinière ont une sensibilité augmentée pour certains stimuli alors que le cerveau réduit massivement son activité électrique[41] mais reste capable, même dans sa plus profonde torpeur[42], d’enregistrer les variations pertinentes de l’environnement ! Une zone cérébrale surtout reste vigilante, l’hypothalamus qui gère l’appétit,  la température aussi bien que les fonctions cardio-respiratoires et endocriniennes. Durant la dormance, la température du corps est abaissée plus ou moins considérablement.

Les rythmes cardiaque et respiratoire se ralentissent jusqu’à devenir imperceptibles. La pression sanguine diminue sans s’effondrer totalement (grâce à la quasi-fermeture des vaisseaux qui alimentent les organes non vitaux[43] ).

Le jeûne, solide et liquide, entraîne un amaigrissement qui peut atteindre 40 %. La sécrétion d’urine est infime. La consommation d’oxygène et la production de gaz carbonique sont étonnamment basses.

L’activité des glandes endocrines, accélératrices du métabolisme est très réduite[44]. L’activité thyroïdienne est largement diminuée lors de la dormance. Par contre, « les parathyroïdes sont très actives, comme aussi la graisse brune inter scapulaire qui est, à la fois, une réserve de graisse et une glande à sécrétion interne jouant un rôle essentiel dans la régulation de la température[45] ». On observe généralement une réduction de l’activité des glandes sexuelles.

Sommeil et dormance

 

Les considérations précédentes nous permettent de critiquer la pertinence du terme de « dormance ». Nous pouvons vérifier que cet état, malgré certaines analogies, est bien différent du sommeil. Ne serait-il pas mieux comparable à l’Eveil Paradoxal ou état sophronique ?

 

 

 

Sommeil

Sommeil
Dormance
Eveil Paradoxal

Le stress

Défavorise le sommeil

Déclenche la dormance qui en atténue les effets

Est « nettoyé » par l’éveil paradoxal qui en atténue les conséquences

EEG

Communications cortico-viscérales accrues

Activité faible et ralentie

Synchronisation cortico-corticales , latérale et antéro-postérieure

Delta dominant

Delta sporadique

Alpha dominant (thêta sporadique)

Hypothalamus

Reste actif

Métabolisme

Diminué

Extrêmement diminué

Très diminué

Consommation d’oxygène

Diminuée

Extrêmement diminuée

Très diminuée

Production de Gaz Carbonique

Diminuée

Extrêmement diminuée

Très diminuée

Température centrale

Légèrement diminuée

Extrêmement diminuée

Légèrement diminuée

Moelle épinière et Système nerveux périphérique

Sensibilité diminuée dans l’ensemble…

Sensibilité augmentée pour certains stimuli, atténuée pour d’autres

Sensibilité augmentée pour certains stimuli, atténuée pour d’autres

Rythme cardiaque

Ralenti

Extrêmement ralenti

Ralenti et stabilisé

Rythme respiratoire

Ralenti

Extrêmement ralenti

Ralenti parfois extrêmement[46]

Pression sanguine

Plutôt diminuée

Diminuée

Plutôt diminuée

Tonus des vaisseaux périphériques

Détente des vaisseaux périphériques(chaleur des extrémités)

Quasi-fermeture des vaisseaux qui alimentent les organes non vitaux (froideur de la périphérie)

Détente des vaisseaux périphériques(chaleur des extrémités)[47]

Glandes endocrines

Activité diminuée dans l’ensemble

Activité très diminuée dans l’ensemble

Activité très diminuée dans l’ensemble

STH

Augmentée

Thyroïde

Très diminuée

Parathyroïdes

Très actives

Graisse brune inter scapulaire

Très active

Surrénales

Activité très diminuée

Activité diminuée[48]

Sécrétions des gonades (testicules et ovaires)

Généralement diminuée

Faim

Soulagement :

« qui dort dîne »

Extrêmement diminuée (amaigrissement +++)

 « Sublimée »

jeûne favorable.

Organes digestifs

Actifs

Inactifs

Peu actifs

Diurèse[49]

Infime

Tonus

Hypotonie globale

Hypotonie globale

Limité au maintien de la posture

Comportement

Immobile

Immobile

Immobile

Effet psychologique

Procrastination

?

Distanciation, simplification, unification, tolérance accrue à la frustration

Etat

Sommeil

« Intermédiaire » entre Veille et Sommeil

« Intermédiaire » entre Veille et Sommeil

 

On a longtemps admis qu’il y avait une relation et même une identité entre sommeil et dormance : dormance et sommeil sont semblables en cela que les processus organiques essentiels continuent à un niveau plus bas :

- Pendant le sommeil, l’animal s’immobilise, l’activité cérébrale s’appauvrit, le cœur bat moins vite et la respiration se ralentit. Le corps produit moins de chaleur.

- Au cours de la dormance, cesse toute activité qui n’est pas immédiatement nécessaire pour maintenir la vie à son niveau métabolique le plus bas possible, l’animal s’immobilise aussi, cœur et respiration ralentissent, on observe par moment des décharges qui évoquent les ondes lentes du sommeil.

 

Mais au « réveil » de la dormance, on observe un approfondissement du sommeil à ondes lentes, exactement comme après une privation de sommeil de plusieurs heures : la dormance n’est pas un équivalent du sommeil, mais un état de vigilance intermédiaire entre sommeil et éveil[50] !

 

Nous suggérons de ranger cet état dans la catégorie de l’Eveil Paradoxal dont il constitue une utilisation adaptative aux variations extrêmes de température ou de sécheresse !

Coma et hibernation

Comme beaucoup de tortues d'eau douce, les Trachemys scripta peuvent passer l'hiver entier immobiles, au fond d'un lac froid, sans oxygène. Sont elles totalement dans le coma, ou gardent elles quelque lumière dans leur cerveau ? Pour le savoir, des chercheurs ont inséré des électrodes dans la tête de tortues anesthésiés. Les neurones de ces reptiles ont répondu à la lumière et aux vibrations — même quand les tortues ont été privés d'oxygène. L'équipe de recherche a également placé les tortues non anesthésiés dans de l'eau froide, sans oxygène et dans l'obscurité pendant 2 semaines, pour leur faire croire que c'était l'hiver. Lorsque les chercheurs ont allumé les lumières, les tortues ont commencé à se déplacer dans leur aquarium. Le réchauffement de l'eau avait le même effet. (alors que l'apport d'Oxygène et les vibrations n'entrainaient pas ce phénomène). L'équipe conclut que les tortues ne sont pas réellement dans le coma lors de leur hibernation ; elles attendent tranquillement les signes annonciateurs du printemps, dans un état de "vigilance lente",

Biology Letters, 8 octobre 2013
cited from http://news.sciencemag.org/biology/2013/10/scienceshot-hibernating-turtles-arent-dead-world

Hibernating Turtles Aren't Dead to the World

Like many freshwater turtles, the slider Trachemys scripta can spend the whole winter resting at the bottom of a cold lake with no oxygen. Are they totally comatose, or do they keep a bit of a light on in their brains? To find out, researchers inserted electrodes into anesthetized turtles' heads. The reptiles’ neurons responded to light and vibration—even when the turtles were deprived of oxygen, the group reports online today in Biology Letters. The team also placed nonanesthetized turtles in cold, oxygen-free water in a dark lab for 2 weeks, to make them think it was winter. When the researchers turned on the lights, the turtles started moving around in their tanks. Warming the water had the same effect. (Oxygen and vibration didn't.) The team concludes that the turtles aren't actually comatose in winter; they're waiting for signs of spring in a state of "slow vigilance."

Biology Letters, 8 octobre 2013
cited from http://news.sciencemag.org/biology/2013/10/scienceshot-hibernating-turtles-arent-dead-world

 

Syncope et pâmoison

Ce terme désigne une perte de connaissance de survenue rapide. La personne en état de syncope perd de sa réactivité aux stimuli de l’environnement ; ses perceptions sont perturbées dès le début[51] du phénomène avec sensation de faiblesse, voile visuel, modifications sonores, vertiges, impression de vide de la pensée et parfois nausées ou transpiration.

La médecine a mis en évidence plusieurs causes possibles :

  1. La diminution de la circulation cérébrale par ralentissement ou accélération extrêmes du cœur (maladie cardiaque, effet secondaire de certains médicaments) ou par hypotension artérielle (avec notamment une dilatation exagérée des vaisseaux[52]).
  2. Exposition à trop de chaleur : déshydratation, fièvre très dangereuse.
  3. L’hypoglycémie et l’anémie diminuent les ressources énergétiques du cerveau…
  4. D’autres syncopes dites « vaso-vagales » sont souvent dues à un stress physique ou émotionnel : compression de la carotide, vue du sang, agression sans recours, douleur extrême, etc. et sont précédées souvent de signes parasympathiques.
  5. L’hyperventilation entraîne un manque de gaz carbonique dans le sang, d’où une contraction des vaisseaux cérébraux ce qui, paradoxalement, prive le cortex de ses ressources en oxygène[53].
  6. L’expiration forcée et volontairement bloquée connue en médecine sous le nom de « manœuvre de Antonio Valsalva (1666-1723 » peut produire une perte de connaissance si elle est réalisée de manière excessive. Il s’agit d’une contraction forcée des muscles abdominaux comme pour expulser de l’air, mais en empêchant cette expiration par contraction de la glotte[54] (serrage des cordes vocales). Utilisée avec souplesse, cette contraction nous permet de réaliser une évacuation : la toux en est une forme brève avec évacuation de déchets bronchiques vers le haut, la défécation utilise un mécanisme similaire pour évacuer les selles par relâchement de l’anus. Le cri, et à un moindre degré la voix chantée ou même parlée, gèrent ce mécanisme avec subtilité pour produire des sons à fonction d’appel par exemple. Lors de l’effort, un usage complet de cette manœuvre, donne aux muscles actifs un appui[55] qui est indispensable pour des actes violents, ou intenses.

Pour la suite de cette page cliquez sur le lien suivant => Le problème de la Transe

Bibliographie

  1. Nous avons fait de larges emprunts à divers articles de l’Encyclopædia Universalis (éd.1995)
  2. Ainsi qu’à la Britannica (version CD-Rom - 1997 et version Web - 2000)
  3. Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, Éditions Garnier et Frères, Paris, 1960
  4. Hennevin-Dubois E., Comment dormir vient aux bébés, La Recherche, HS N°3, Avril 2000, pp.14-17.
  5. Horne Jim, Why We S – The Functions of Sleep in Humans and other Mammals, Oxford University Press, 1988.
  6. Horne Jim, Variations sur la fonction du sommeil, La Recherche, HS N°3, Avril 2000, pp.8-11.
  7. Tobler Irène, Le sommeil a-t-il besoin du système nerveux central ?, La Recherche, HS N°3, Avril 2000, pp.12-13.


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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

© Copyright Bernard AURIOL (email : )

09 Octobre 2013


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[23] Cf. E. Aserinski, N. Kleitman et W. C. Dement (1954-1957).

[24] In « Mélinan, Notions de Psychologie appliquée à l’éducation. »

[25] Mélinan op.cit. p.210 et il énumère de tels hommes : le scientifique, le métaphysicien platonicien.

[26] L'existence d'un état particulier de la conscience lié à l'exercice d'une spiritualité et cultivant un état intermédiaire entre veille et sommeil a permis d'employer le terme de « quatrième état de conscience ». Le Yoga emploie également cette expression à propos de « Turyia », état de conscience distinct, plus vaste et qui, supérieur aux trois autres, les englobe.  J’ai proposé d’utiliser plutôt le terme « d’éveil paradoxal » qui a le mérite de lever cette ambiguïté. Ce terme a été repris, de manière indépendante semble-t-il, par François Roustang dans son ouvrage sur l’hypnose.

[27] la respiration jouit d’une place particulière dans l’économie psycho-biologique : elle est peut être la seule fonction qui soit à la fois spontanée et gérable par une décision consciente. Certains évènements l’accélèrent ou la ralentissent ; je peux aussi décider de l’accélérer ou de la ralentir selon mon bon plaisir !

[28] Ceci m’est l’occasion de souligner un fait très général : la paix intérieure entraîne une diminution des tensions musculaires et la diminution des tensions musculaires peut diminuer les conflits internes, l’émotion accélère les rythmes respiratoire et cardiaque et le ralentissement de ces rythmes tend à atténuer l’émotion, etc.

[29] Ce type d’effet est l’occasion d’un grand nombre de dérives ; Cf. Michel Monroy  : La Dérive Sectaire ( PUF, 1995). On lira aussi, dans les Cahiers du Grep (http://www.grep-mp.org)  les réactions du public à son intervention.

[30] on est là dans un état de « dormance » tout à fait comparable à l’hibernation (Cf. plus loin)…

[31] évoqué plus haut.

[32] Jean de La Fontaine, Le lèvre et les grenouilles

[33]Certains animaux migrent sur de grandes distances pour éviter des situations défavorables ; d’autres réduisent les stresses environnementaux en modifiant leur comportement et les habitats qu’ils occupent. Par exemple, certains rongeurs arctiques, lors des hivers rigoureux, s’enfouissent sous la neige où ils poursuivent leurs activités !

[34] Le terme d’hibernation est communément appliqué à tous les types de dormance chez les vertébrés. Il s’agit d’un état d’activité très réduite avec température du corps abaissée que certains animaux adoptent pour faire face aux difficultés de l’hiver ou à la sécheresse du désert l’été. Quand les lacs, les étangs ou les rivières sont à sec, par exemple, les organismes aquatiques peuvent se mettre en état de dormance pour survivre, alors que d’autres périssent. Certains animaux, grâce à ce processus peuvent coloniser des régions froides où les autres espèces ne s’adapteront pas.

[35] La période de dormance varie quant à sa durée et quant au degré de réduction métabolique : cela va d’une légère réduction métabolique pendant un profond sommeil périodique et de courte durée aux plus extrêmes réductions pour des périodes très étendues…

[36]             La longévité è

Les primates sont, en général, le groupe dont la vie est relativement la plus longue.

Trois facteurs ont des corrélations indépendantes avec l’espérance de vie :

·         le poids du cerveau,

·         le poids du corps et

·         le niveau du métabolisme au repos, selon l’équation :

 

DV = 5.5 E0.54  S-0.34  M-0.42

 

DV = Durée de vie (en mois)

E = Poids de l’encéphale en grammes[36]

S = Poids du corps en grammes[36]

M = Métabolisme en calories par gramme et par heure.

L’exposant négatif de M (-0.42) signifie que la durée de vie risque d’être d’autant plus courte que le sujet dépense davantage d’énergie à chaque instant ! Le « refroidissement » de l’organisme serait ainsi facteur de longévité. La pratique de l’éveil paradoxal expliquerait la longue vie observée chez les orants et contemplatifs à quelque religion qu’ils appartiennent !

[37] A proprement parler, cependant, l’emploi de ce terme devrait être limité aux homéothermes à sang chaud : oiseaux et mammifères ! Leur plumage ou leur fourrure réduit leur rayonnement calorique et d’autres mécanismes de déperdition thermique. Cela les aide à maintenir une température de l’organisme à peu près constante. Leur homéostasie les rend ainsi moins dépendants de l’environnement, spécialement quant aux limites qu’imposerait autrement la température ambiante.

[38] Le vrai hibernant passe la plus grande partie de l’hiver dans un état proche de la mort; l’animal, de fait, parait être mort ! L’hibernant est sur le fil du rasoir entre le maintien de la vie à un niveau qui rende possible la sortie de l’hibernation et une réduction du métabolisme à un niveau qui conduirait à la mort. Il s’agit d’une méthode de survie précaire au mieux, dont beaucoup d’individus ne se réveillent pas ! Pour la survie de l’espèce, c’est valable ; pour la survie de l’individu, c’est incertain et risqué.  Seuls mammifères hibernants réels : les chauve souris, les hérissons ou autres insectivores et les rongeurs. Pour survivre à l’hiver, l’hibernant peut compter sur la combinaison de ses réserves corporelles de graisse et/ou de nourritures engrangées (rongeurs). Après que la température du corps a chuté jusqu’au niveau de la température ambiante, sa respiration se fait imperceptible (moins de trois mouvements respiratoires par minute) ; il ne réagit pas si on le déplie de sa position « en boule ». Cependant cela déclenche le « réveil ».

[39] L’écureuil « tamia » (ou chipmunk ou « suisse ») en est un exemple. De même, l’ours n’est pas un vrai hibernant ! Pour hiberner, sa température passe seulement de 38° à 34° ! Il s’agit d’un repos hivernal plutôt que d’une véritable hibernation ! Au cours de cette léthargie, il reste capable d’activité si on le stimule.

[40] Une forme de dormance chez les protozoaires et nombre d’invertébrés, soumis à des conditions défavorables est l’enkystement sous différentes formes.

[41] Chez l’écureuil arctique, par exemple, on peut observer une réduction de 90% de l’activité électrique du cerveau (t° =6°C).

[42] à des températures où le Système Nerveux des autres mammifères cesse de fonctionner !

[43] Chez les vrais hibernants, le sang circule plus à l’avant qu’à l’arrière du corps ; ceci permet au peu d’énergie disponible de garder au cerveau une température constante en dépit des variations de la température extérieure et du refroidissement complet de la peau.

[44] Hypophyse :L’hibernation (freinée par la plupart des sécrétions endocrines) peut survenir, paradoxalement, pendant un accroissement d’activité de l’hypophyse. Cela pourrait suggérer qu’il y a dissociation entre croissance cellulaire et synthèse hormonale par rapport aux organes cibles normalement contrôlées par la sécrétion de STH. Il y a diminution du magnésium sanguin et des sécrétions surrénaliennes

[45] © 1995 Encyclopædia Universalis France S.A.Tous droits de propriété intellectuelle et industrielle réservés.

[46] phases d’apnée avec (ou par) diminution de la production de gaz carbonique et des besoins en oxygène 

[47] Cependant, d’après la littérature du yoga, lorsque le quatrième état s’approfondit, on peut observer un refroidissement de l’ensemble de la périphérie, tout à fait similaire à l’état d’hibernation. La chaleur quitte le « corps » en commençant par le bas et en ne laissant de point chaud perceptible qu’au niveau de la tête.

[48] On a montré que les cellules granulaires hippocampiques, utilisées par la mémoire se multiplient d’autant plus que le taux de cortisone est abaissé. Ceci nous aide peut-être à oublier les moments les plus stressants ! (Cf. Heather Cameron, « Naissance des neurones et mort d’un dogme », La Recherche, 329, Mars 2000 pp.29-35.

[49] Quantité d’urine produite.

[50] D’après Irène Tobler, spécialiste Zurichoise qui étudie la phylogenèse du sommeil (La Recherche HS N°3, Avril 2000, p.13). On voit qu’elle rejoint notre propre conception d’un état distinct de la veille, du sommeil et du rêve que nous appelons « éveil paradoxal ». L’hibernation étant une forme particulière de cet état neuroconscienciel.

[51] Si les choses s’en arrêtent là on parle de « lipothymie » plutôt que de syncope ou d’évanouissement…

[52] La vasodilatation permet aux muscles d’être prêts à agir avec rapidité ce qui est favorable en cas d’agression pour se battre et surtout pour fuir. L’excès de ce mécanisme aboutit à la syncope : lêtre paraît mort et l’agresseur s’en désintéresse…

[53] Ce mécanisme est en jeu dans la technique du rebirth.

[54] On en connaît une autre forme, utilisée par les ORL, où l’effort d’expiration est bloqué, non au niveau de la glotte mais en serrant les lèvres et en pinçant le nez, dans le but de faire pénétrer, en force, de l’air dans la caisse du tympan via la trompe d’Eustache.

[55] C’est une fonction harmonieuse avec celle du côté gauche du corps, dont une contraction de posture sert d’appui aux gestes fins…