(cette page est la suite de EMC-1)
We are such stuff As dreams are made of, and our little life Is rounded with a sleep[1] (Shakespeare)
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Nous avons envisagé, dans la page précédente :
(voir une comparaison synthétique entre les quatre états, plus loin).
Mélinan[24] découvre la différence entre expérience du rêve et de la veille en cela que « nous ne nous réveillons jamais de ce que nous appelons la veille. Nous ne passons jamais dans un autre état, doù nous puissions, à son tour, juger la réalité de loin et de haut, comme elle juge le rêve ».
Il observe que dans les conditions normales de lhumanité, il ny a pas de quatrième état qui soit à la réalité ce que la réalité est au rêve. Il se demande pourtant si le passage de vie à trépas ne pourrait constituer une sorte de réveil de léveil ! Il poursuit : « il semble bien quil y ait pour certains hommes, dès la vie actuelle, au moins un demi-réveil ; certains hommes approchent, sils ny atteignent pas, de ce nouvel état où le monde sensible apparaîtrait comme un songe[25] ».
Cest cette idée qui a été développée par des chercheurs comme Desoille, Wallace, Benson ou Caycedo. Jai moi-même proposé le terme « déveil paradoxal[26] » plutôt que de « quatrième état » afin de bien marquer la symétrie de cet état de conscience dans sa fonction doubli, de remise à zéro, de désencombrement, de « purification », par opposition à lenrichissement imaginaire et à la mise en mémoire liés à létat de sommeil paradoxal. Horne (1988, 2000) assure que le corps, au niveau cellulaire, récupère mieux en cet état que pendant le sommeil !
L'étude des techniques de relaxation et de leurs effets, permet de les rapprocher, sur le plan physiologique des états de conscience modifiés par diverses méthodes de méditation ou d'oraison.
Au cours de léveil paradoxal, les diverses fonctions et régulations du corps sont conservées. Si les signaux dalerte restent efficaces, les perceptions comportent des distorsions notables, telles quun bruissement minime puisse déclencher une réaction forte alors quun bruit intense passera inaperçu ! La fonction dalerte est avivée alors que disparaît la perception dinformations moins inquiétantes pour la survie.
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En dehors dune alerte, laction sur lenvironnement est supprimée ainsi que tout ce qui en prépare la survenue : ainsi léveil paradoxal se caractérise-t-il par une diminution du tonus musculaire qui va se limiter au maintien de la posture.
On observe un ralentissement de lactivité électrique du cerveau avec augmentation de « cohérence » entre ses différentes parties (avant/arrière, droite/gauche). Cette activité lente permettrait de nommer cet état « veille lente » par opposition à la veille triviale avec ses rythmes rapides.
La respiration, elle aussi, se fait lente et très régulière, ceci de manière spontanée. Cependant, le pranayama du yoga fait de cette conséquence une cause : le ralentissement respiratoire est utilisé[27] pour approfondir létat déveil au repos[28]. On observe même des phases darrêt respiratoire avec (ou par) diminution des besoins en oxygène. Ces moments saccompagnent de sensations de « béatitude », éventuellement détournés au profit du maître ou de la doctrine qui en transmet la technique[29]. Il convient de distinguer ces apnées, limitées à quelques minutes, de larrêt respiratoire apparent des yogis qui se font enfermer dans un espace restreint et survivent plusieurs heures avec une quantité doxygène disponible très réduite. Dans ce dernier cas, la respiration se poursuit ; mais létat de repos obtenu étant très « réussi », la consommation doxygène est extrêmement faible, les mouvements diaphragmatiques quasiment imperceptibles[30].
Dautres manifestations physiologiques vont à insister sur le repos généralisé qui accompagne la relaxation :
Lensemble de ces phénomènes peut se rapprocher de différentes réactions radicalement anti-stress comme la dormance (hibernation) ou même la pâmoison, les lipothymies en cas dagression, lextase et le ravissement mystique[31] et certaines formes de léthargie.
Après des siècles passés aux enfers, les âmes des justes et celles des méchants qui avaient expié leurs fautes, revenaient sur terre. Mais elles devaient perdre auparavant le souvenir de leur vie antérieure, et à cet effet boire les eaux du Léthé, qui provoquaient l'amnésie. Le Léthé séparait les Enfers de ce monde extérieur du côté de la Vie, de même que le Styx et l'Achéron les en séparaient du côté de la Mort. Léthé est Fille d’Eris ( la Discorde) et mère des Charites. Ce qu'on peut traduire : à la discorde succède l'oubli qui engendre la fête. Les Charites sont filles de Zeus et d’Eurynomé. Elles présidaient à la gaieté des festins, à l'harmonie des fêtes, à la joie innocente, à tout ce qui est beau, radieux, attrayant; elles étaient la personnification de ce qu'il a de plus séduisant dans la beauté. On en compte trois : Aglaé (= brillante), Thalie (= verdoyante, qui inspire la joie) et Euphrosyne (= qui réjouit l'âme). Elles personnifiaient le charme et la beauté. Chez les Romains, elles correspondent aux Grâces. |
«Un lièvre en son gîte songeait
(Car que faire en un gîte, à moins que lon ne songe ?) »[32]
Il y a très peu denvironnements dans lesquels les organismes ne soient sujets à aucune sorte de stress[33]! Lévolution a mis en place une façon déviter un environnement stressant répétitif : létat de dormance. Dans cet état, lorganisme conserve au maximum la quantité dénergie dont il dispose et demande le minimum à son environnement !
Dormance : état dactivité métabolique réduite que beaucoup dorganismes adoptent en cas de stress environnemental ou quand un tel stress devient probable[34]. On lappelle aussi et plus spécifiquement hibernation, estivation, etc
La plupart des groupes vivants, animaux comme végétaux, ont des représentants qui utilisent la dormance; les mécanismes de la dormance varient avec la conformation de chaque organisme. Pour nombre de vivants, la dormance est devenue une part essentielle du cycle vital[35] , permettant à un organisme de traverser des phases difficiles avec un impact minimal sur lorganisme lui-même ! Cet état de dormance peut être déterminé par bien des variables, notamment :
o le manque de nourriture ou de boisson,o le manque doxygène ou de gaz carbonique.o les changements de température (en plus ou en moins)o la durée dexposition à la lumière,
Limportance du timing dans le rythme annuel dactivité et de dormance peut-être démontrée : lécureuil arctique, gardé au chaud dans le laboratoire, se met pourtant, lhiver venu, en état de torpeur, de paresse extrême ! De même, quand les hibernants sont soumis à une température froide hors saison, ils réagissent comme tous les animaux à sang chaud en augmentant leur activité thyroïdienne et leur niveau métabolique pour maintenir une température normale de leur organisme. Par contre, à lautomne, le froid les amène à abaisser leurs sécrétions thyroïdiennes et leur métabolisme ; pour certaines espèces, au froid doit sajouter une diminution de nourriture.
Cependant, létat dhibernation nest pas continu : à intervalle de quelques semaines, on observe un réveil et quelques mouvements, surtout au début et à la fin de lhiver. Les chauve souris démontrent leur aptitude à lhibernation, même en dehors de lhiver : elles ont des périodes naturelles dhypothermie tout au long de lannée ! Le colibri, quant à lui, devient torpide selon un rythme de 24 h et consomme ainsi beaucoup moins dénergie.
Ces données pourraient sembler purement anecdotiques ; elles nous suggèrent une idée très importante, à savoir que la dormance est assez largement disponible et selon des modalités adaptatives variées. Il sagit peut-être du développement extrême dune aptitude très générale à vivre un état neurophysiologique particulier tout aussi important que le sommeil, le rêve ou léveil[36]
Le terme dhibernation est souvent utilisé dans un sens vague pour dénoter nimporte quel état de dormance, de torpeur, ou dinactivité dun organisme vivant[37]. A côté des « vrais hibernants[38] », on décrit des « hibernants légers » qui peuvent rester inactifs et léthargiques du point de vue comportement, avec une discrète diminution de leur température, par périodes de quelques semaines[39]. Lhibernation légère est un compromis entre les besoins minimaux en énergie dun hibernant profond et la grande dépense des animaux qui restent actifs tout lhiver.
Dans les contrées arides certains animaux deviennent torpides durant lété très chaud et très sec, on parle alors « destivation ».
Typiquement, la dormance se pratique dans une tanière[40] protégée.
Les organes internes (tractus digestif, glandes endocrines) sont presque totalement inactifs ! Les tissus sadaptent pour maintenir leur métabolisme au niveau minimum nécessaire pour la survie. Lorganisme se tient sur le fil du rasoir entre une vie rendant possible la sortie de lhibernation et une réduction du métabolisme proche de la mort !
Le système nerveux périphérique et la moelle épinière ont une sensibilité augmentée pour certains stimuli alors que le cerveau réduit massivement son activité électrique[41] mais reste capable, même dans sa plus profonde torpeur[42], denregistrer les variations pertinentes de lenvironnement ! Une zone cérébrale surtout reste vigilante, lhypothalamus qui gère lappétit, la température aussi bien que les fonctions cardio-respiratoires et endocriniennes. Durant la dormance, la température du corps est abaissée plus ou moins considérablement.
Les rythmes cardiaque et respiratoire se ralentissent jusquà devenir imperceptibles. La pression sanguine diminue sans seffondrer totalement (grâce à la quasi-fermeture des vaisseaux qui alimentent les organes non vitaux[43] ).
Le jeûne, solide et liquide, entraîne un amaigrissement qui peut atteindre 40 %. La sécrétion durine est infime. La consommation doxygène et la production de gaz carbonique sont étonnamment basses.
Lactivité des glandes endocrines, accélératrices du métabolisme est très réduite[44]. Lactivité thyroïdienne est largement diminuée lors de la dormance. Par contre, « les parathyroïdes sont très actives, comme aussi la graisse brune inter scapulaire qui est, à la fois, une réserve de graisse et une glande à sécrétion interne jouant un rôle essentiel dans la régulation de la température[45] ». On observe généralement une réduction de lactivité des glandes sexuelles.
Les considérations précédentes nous permettent de critiquer la pertinence du terme de « dormance ». Nous pouvons vérifier que cet état, malgré certaines analogies, est bien différent du sommeil. Ne serait-il pas mieux comparable à lEveil Paradoxal ou état sophronique ?
Sommeil |
Dormance |
Eveil Paradoxal |
|
Le stress |
Défavorise le sommeil |
Déclenche la dormance qui en atténue les effets |
Est « nettoyé » par léveil paradoxal qui en atténue les conséquences |
EEG |
Communications cortico-viscérales accrues |
Activité faible et ralentie |
Synchronisation cortico-corticales , latérale et antéro-postérieure |
Delta dominant |
Delta sporadique |
Alpha dominant (thêta sporadique) |
|
Hypothalamus |
Reste actif |
||
Métabolisme |
Diminué |
Extrêmement diminué |
Très diminué |
Consommation doxygène |
Diminuée |
Extrêmement diminuée |
Très diminuée |
Production de Gaz Carbonique |
Diminuée |
Extrêmement diminuée |
Très diminuée |
Température centrale |
Légèrement diminuée |
Extrêmement diminuée |
Légèrement diminuée |
Moelle épinière et Système nerveux périphérique |
Sensibilité diminuée dans lensemble |
Sensibilité augmentée pour certains stimuli, atténuée pour dautres |
Sensibilité augmentée pour certains stimuli, atténuée pour dautres |
Rythme cardiaque |
Ralenti |
Extrêmement ralenti |
Ralenti et stabilisé |
Rythme respiratoire |
Ralenti |
Extrêmement ralenti |
Ralenti parfois extrêmement[46] |
Pression sanguine |
Plutôt diminuée |
Diminuée |
Plutôt diminuée |
Tonus des vaisseaux périphériques |
Détente des vaisseaux périphériques(chaleur des extrémités) |
Quasi-fermeture des vaisseaux qui alimentent les organes non vitaux (froideur de la périphérie) |
Détente des vaisseaux périphériques(chaleur des extrémités)[47] |
Glandes endocrines |
Activité diminuée dans lensemble |
Activité très diminuée dans lensemble |
Activité très diminuée dans lensemble |
STH |
Augmentée |
||
Thyroïde |
Très diminuée |
||
Parathyroïdes |
Très actives |
||
Graisse brune inter scapulaire |
Très active |
||
Surrénales |
Activité très diminuée |
Activité diminuée[48] |
|
Sécrétions des gonades (testicules et ovaires) |
Généralement diminuée |
||
Faim |
Soulagement : « qui dort dîne » |
Extrêmement diminuée (amaigrissement +++) |
« Sublimée » jeûne favorable. |
Organes digestifs |
Actifs |
Inactifs |
Peu actifs |
Diurèse[49] |
Infime |
||
Tonus |
Hypotonie globale |
Hypotonie globale |
Limité au maintien de la posture |
Comportement |
Immobile |
Immobile |
Immobile |
Effet psychologique |
Procrastination |
? |
Distanciation, simplification, unification, tolérance accrue à la frustration |
Etat |
Sommeil |
« Intermédiaire » entre Veille et Sommeil |
« Intermédiaire » entre Veille et Sommeil |
On a longtemps admis quil y avait une relation et même une identité entre sommeil et dormance : dormance et sommeil sont semblables en cela que les processus organiques essentiels continuent à un niveau plus bas : - Pendant le sommeil, lanimal simmobilise, lactivité cérébrale sappauvrit, le cur bat moins vite et la respiration se ralentit. Le corps produit moins de chaleur. - Au cours de la dormance, cesse toute activité qui nest pas immédiatement nécessaire pour maintenir la vie à son niveau métabolique le plus bas possible, lanimal simmobilise aussi, cur et respiration ralentissent, on observe par moment des décharges qui évoquent les ondes lentes du sommeil.
Mais au « réveil » de la dormance, on observe un approfondissement du sommeil à ondes lentes, exactement comme après une privation de sommeil de plusieurs heures : la dormance nest pas un équivalent du sommeil, mais un état de vigilance intermédiaire entre sommeil et éveil[50] !
Nous suggérons de ranger cet état dans la catégorie de lEveil Paradoxal dont il constitue une utilisation adaptative aux variations extrêmes de température ou de sécheresse ! |
Comme beaucoup de tortues d'eau douce, les Trachemys scripta peuvent passer l'hiver entier immobiles, au fond d'un lac froid, sans oxygène. Sont elles totalement dans le coma, ou gardent elles quelque lumière dans leur cerveau ? Pour le savoir, des chercheurs ont inséré des électrodes dans la tête de tortues anesthésiés. Les neurones de ces reptiles ont répondu à la lumière et aux vibrations — même quand les tortues ont été privés d'oxygène. L'équipe de recherche a également placé les tortues non anesthésiés dans de l'eau froide, sans oxygène et dans l'obscurité pendant 2 semaines, pour leur faire croire que c'était l'hiver. Lorsque les chercheurs ont allumé les lumières, les tortues ont commencé à se déplacer dans leur aquarium. Le réchauffement de l'eau avait le même effet. (alors que l'apport d'Oxygène et les vibrations n'entrainaient pas ce phénomène). L'équipe conclut que les tortues ne sont pas réellement dans le coma lors de leur hibernation ; elles attendent tranquillement les signes annonciateurs du printemps, dans un état de "vigilance lente",
Biology Letters, 8 octobre 2013
cited from http://news.sciencemag.org/biology/2013/10/scienceshot-hibernating-turtles-arent-dead-world
Like many freshwater turtles, the slider Trachemys scripta can spend the whole winter resting at the bottom of a cold lake with no oxygen. Are they totally comatose, or do they keep a bit of a light on in their brains? To find out, researchers inserted electrodes into anesthetized turtles' heads. The reptiles’ neurons responded to light and vibration—even when the turtles were deprived of oxygen, the group reports online today in Biology Letters. The team also placed nonanesthetized turtles in cold, oxygen-free water in a dark lab for 2 weeks, to make them think it was winter. When the researchers turned on the lights, the turtles started moving around in their tanks. Warming the water had the same effect. (Oxygen and vibration didn't.) The team concludes that the turtles aren't actually comatose in winter; they're waiting for signs of spring in a state of "slow vigilance."
Biology Letters, 8 octobre 2013
cited from http://news.sciencemag.org/biology/2013/10/scienceshot-hibernating-turtles-arent-dead-world
Ce terme désigne une perte de connaissance de survenue rapide. La personne en état de syncope perd de sa réactivité aux stimuli de lenvironnement ; ses perceptions sont perturbées dès le début[51] du phénomène avec sensation de faiblesse, voile visuel, modifications sonores, vertiges, impression de vide de la pensée et parfois nausées ou transpiration.
La médecine a mis en évidence plusieurs causes possibles :
Bibliographie
.
[23] Cf. E. Aserinski, N. Kleitman et
W. C. Dement (1954-1957).
[24] In « Mélinan, Notions de Psychologie appliquée à léducation. »
[25] Mélinan op.cit. p.210 et il énumère de tels hommes : le scientifique, le métaphysicien platonicien.
[26] L'existence d'un état particulier de la conscience lié à l'exercice d'une spiritualité et cultivant un état intermédiaire entre veille et sommeil a permis d'employer le terme de « quatrième état de conscience ». Le Yoga emploie également cette expression à propos de « Turyia », état de conscience distinct, plus vaste et qui, supérieur aux trois autres, les englobe. Jai proposé dutiliser plutôt le terme « déveil paradoxal » qui a le mérite de lever cette ambiguïté. Ce terme a été repris, de manière indépendante semble-t-il, par François Roustang dans son ouvrage sur lhypnose.
[27] la respiration jouit dune place particulière dans léconomie psycho-biologique : elle est peut être la seule fonction qui soit à la fois spontanée et gérable par une décision consciente. Certains évènements laccélèrent ou la ralentissent ; je peux aussi décider de laccélérer ou de la ralentir selon mon bon plaisir !
[28] Ceci mest loccasion de souligner un fait très général : la paix intérieure entraîne une diminution des tensions musculaires et la diminution des tensions musculaires peut diminuer les conflits internes, lémotion accélère les rythmes respiratoire et cardiaque et le ralentissement de ces rythmes tend à atténuer lémotion, etc.
[29] Ce type deffet est loccasion dun grand nombre de dérives ; Cf. Michel Monroy : La Dérive Sectaire ( PUF, 1995). On lira aussi, dans les Cahiers du Grep (http://www.grep-mp.org) les réactions du public à son intervention.
[30] on est là dans un état de « dormance » tout à fait comparable à lhibernation (Cf. plus loin)
[31] évoqué plus haut.
[32] Jean de La Fontaine, Le lèvre et les grenouilles
[33]Certains animaux migrent sur de grandes distances pour éviter des situations défavorables ; dautres réduisent les stresses environnementaux en modifiant leur comportement et les habitats quils occupent. Par exemple, certains rongeurs arctiques, lors des hivers rigoureux, senfouissent sous la neige où ils poursuivent leurs activités !
[34] Le terme dhibernation est communément appliqué à tous les types de dormance chez les vertébrés. Il sagit dun état dactivité très réduite avec température du corps abaissée que certains animaux adoptent pour faire face aux difficultés de lhiver ou à la sécheresse du désert lété. Quand les lacs, les étangs ou les rivières sont à sec, par exemple, les organismes aquatiques peuvent se mettre en état de dormance pour survivre, alors que dautres périssent. Certains animaux, grâce à ce processus peuvent coloniser des régions froides où les autres espèces ne sadapteront pas.
[35] La période de dormance varie quant à sa durée et quant au degré de réduction métabolique : cela va dune légère réduction métabolique pendant un profond sommeil périodique et de courte durée aux plus extrêmes réductions pour des périodes très étendues
[36]
La longévité è
Les primates sont, en général, le groupe dont la vie est relativement la plus longue.
Trois facteurs ont des corrélations indépendantes avec lespérance de vie :
· le poids du cerveau,
· le poids du corps et
· le niveau du métabolisme au repos, selon léquation :
DV =
5.5 E0.54 S-0.34 M-0.42
DV = Durée de vie (en mois)
E = Poids de lencéphale en
grammes[36]
S = Poids du corps en grammes[36]
M = Métabolisme en calories par gramme
et par heure.
Lexposant négatif de M (-0.42) signifie que la durée de vie risque dêtre dautant plus courte que le sujet dépense davantage dénergie à chaque instant ! Le « refroidissement » de lorganisme serait ainsi facteur de longévité. La pratique de léveil paradoxal expliquerait la longue vie observée chez les orants et contemplatifs à quelque religion quils appartiennent !
[37] A proprement parler, cependant, lemploi de ce terme devrait être limité aux homéothermes à sang chaud : oiseaux et mammifères ! Leur plumage ou leur fourrure réduit leur rayonnement calorique et dautres mécanismes de déperdition thermique. Cela les aide à maintenir une température de lorganisme à peu près constante. Leur homéostasie les rend ainsi moins dépendants de lenvironnement, spécialement quant aux limites quimposerait autrement la température ambiante.
[38] Le vrai hibernant passe la plus grande partie de lhiver dans un état proche de la mort; lanimal, de fait, parait être mort ! Lhibernant est sur le fil du rasoir entre le maintien de la vie à un niveau qui rende possible la sortie de lhibernation et une réduction du métabolisme à un niveau qui conduirait à la mort. Il sagit dune méthode de survie précaire au mieux, dont beaucoup dindividus ne se réveillent pas ! Pour la survie de lespèce, cest valable ; pour la survie de lindividu, cest incertain et risqué. Seuls mammifères hibernants réels : les chauve souris, les hérissons ou autres insectivores et les rongeurs. Pour survivre à lhiver, lhibernant peut compter sur la combinaison de ses réserves corporelles de graisse et/ou de nourritures engrangées (rongeurs). Après que la température du corps a chuté jusquau niveau de la température ambiante, sa respiration se fait imperceptible (moins de trois mouvements respiratoires par minute) ; il ne réagit pas si on le déplie de sa position « en boule ». Cependant cela déclenche le « réveil ».
[39] Lécureuil « tamia » (ou chipmunk ou « suisse ») en est un exemple. De même, lours nest pas un vrai hibernant ! Pour hiberner, sa température passe seulement de 38° à 34° ! Il sagit dun repos hivernal plutôt que dune véritable hibernation ! Au cours de cette léthargie, il reste capable dactivité si on le stimule.
[40] Une forme de dormance chez les protozoaires et nombre dinvertébrés, soumis à des conditions défavorables est lenkystement sous différentes formes.
[41] Chez lécureuil arctique, par exemple, on peut observer une réduction de 90% de lactivité électrique du cerveau (t° =6°C).
[42] à des températures où le Système Nerveux des autres mammifères cesse de fonctionner !
[43] Chez les vrais hibernants, le sang circule plus à lavant quà larrière du corps ; ceci permet au peu dénergie disponible de garder au cerveau une température constante en dépit des variations de la température extérieure et du refroidissement complet de la peau.
[44] Hypophyse :Lhibernation (freinée par la plupart des sécrétions endocrines) peut survenir, paradoxalement, pendant un accroissement dactivité de lhypophyse. Cela pourrait suggérer quil y a dissociation entre croissance cellulaire et synthèse hormonale par rapport aux organes cibles normalement contrôlées par la sécrétion de STH. Il y a diminution du magnésium sanguin et des sécrétions surrénaliennes
[45] © 1995 Encyclopædia Universalis France S.A.Tous droits de propriété intellectuelle et industrielle réservés.
[46] phases dapnée avec (ou par) diminution de la production de gaz carbonique et des besoins en oxygène
[47] Cependant, daprès la littérature du yoga, lorsque le quatrième état sapprofondit, on peut observer un refroidissement de lensemble de la périphérie, tout à fait similaire à létat dhibernation. La chaleur quitte le « corps » en commençant par le bas et en ne laissant de point chaud perceptible quau niveau de la tête.
[48] On a montré que les cellules granulaires hippocampiques, utilisées par la mémoire se multiplient dautant plus que le taux de cortisone est abaissé. Ceci nous aide peut-être à oublier les moments les plus stressants ! (Cf. Heather Cameron, « Naissance des neurones et mort dun dogme », La Recherche, 329, Mars 2000 pp.29-35.
[49] Quantité durine produite.
[50] Daprès Irène Tobler, spécialiste Zurichoise qui étudie la phylogenèse du sommeil (La Recherche HS N°3, Avril 2000, p.13). On voit quelle rejoint notre propre conception dun état distinct de la veille, du sommeil et du rêve que nous appelons « éveil paradoxal ». Lhibernation étant une forme particulière de cet état neuroconscienciel.
[51] Si les choses sen arrêtent là on parle de « lipothymie » plutôt que de syncope ou dévanouissement
[52] La vasodilatation permet aux muscles dêtre prêts à agir avec rapidité ce qui est favorable en cas dagression pour se battre et surtout pour fuir. Lexcès de ce mécanisme aboutit à la syncope : lêtre paraît mort et lagresseur sen désintéresse
[53] Ce mécanisme est en jeu dans la technique du rebirth.
[54] On en connaît une autre forme, utilisée par les ORL, où leffort dexpiration est bloqué, non au niveau de la glotte mais en serrant les lèvres et en pinçant le nez, dans le but de faire pénétrer, en force, de lair dans la caisse du tympan via la trompe dEustache.
[55] Cest une fonction harmonieuse avec celle du côté gauche du corps, dont une contraction de posture sert dappui aux gestes fins