le yogA

une médecine de l’énergie individuelle

in « La Santé et l’Homme » (N° spécial des Informations Sociales – CNAF[1], IX, 1975, pp.62-65

 

 

an eye for an eye makes the whole world blind
Mahatma Gandhi (1869-1948)

 

Présentation du conférencier par le Pr. Georges Hahn

 

« Bernard Auriol ne correspond en rien à l'archétype du psychothérapeute tel que les caricaturistes en ont fait leurs délices. Ce jeune psychiatre toulousain, docteur en médecine, licencié en psychologie, mène son petit bonhomme de chemin à l'écart des avenues trop bruyantes de la psychiatrie ; ce qui lui vaut des sympathies et un renom aussi solides que leurs contraires. Bernard Auriol, qui exerce à titre libéral, pratique la psychothérapie de groupe dans un centre de postcure pour toxicomanes, situé près de Toulouse. Sa thèse, Prolégomènes à une yogathérapie de groupe, avait été fort remarquée en son temps (1970) ».

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Extraits de la Conférence du Dr Bernard Auriol

Il ne faudrait pas considérer le yoga comme une médecine qui répare, comme notre médecine, qui peut changer un rein pour réparer, ou qui prescrit un régime au diabétique afin de lui éviter des troubles secondaires. Grâce au yoga, Il s'agit d'amener à leur maximum les potentialités individuelles de chacun d'entre nous, à l'aide des disciplines et des réfrènements (alimentation, hygiène corporelle, non-violence, etc.). Cependant, la substance du yoga demeure les exercices respiratoires et posturaux.

Certains d'entre vous pensent qu'ils n'ont jamais fait de yoga et comment parler d'un sujet qu'on n'a pas du tout approché ? Ça serait vous décrire... la Lune, enfin quelque chose qui n'aurait aucune signification pour vous. Par conséquent, je vous propose de faire une petite expérience, qui va durer peu de temps. Fermez les yeux et conservez pendant trois minutes le silence, ce qui ne veut pas dire que vous ne ferez rien... Pendant ces trois minutes, vous prendrez conscience de votre propre respiration. Vous aurez ainsi fait une expérience de pranayama, c'est-à-dire de yoga très simple, et nous pourrons un peu parler ( ... ).

Le yoga est un ensemble de techniques, de doctrines. Le yoga n'est pas une doctrine religieuse ni même, dans le fond, une doctrine philosophique, puisqu'il a été le bien de plusieurs écoles religieuses ou philosophiques. Au biologique, au sociologique et au psychologique, le yoga ajoute une dimension que l'on pourrait appeler verticale (les trois autres domaines ayant par le fait même une dimension horizontale). Il y a, dans le yoga, une dimension qui se réfère à quelque chose d'autre, précisément, qu'à ces trois domaines déjà cités. Certains auteurs ont parlé d'un domaine nousologique[2].

La prise en considération de cette dimension n'implique pas nécessairement une croyance au sens de dire : je suis chrétien, je suis musulman, je suis bouddhiste, je suis hindouiste, etc.

Elle implique la prise en considération, pourtant, d'un certain nombre d'expériences qualifiées habituellement de mystiques ou en tout cas de spirituelles, selon les termes (puisque le mystique est très souvent considéré comme quelque chose d'un peu bizarre), dimension qui peut être intégrée par des chrétiens, par exemple en Occident, mais également par des marxistes ou par des gens qui ne seraient ni l'un ni l'autre.

DES ADEPTES VENUS D'HORIZONS DIVERS

Il y a eu comme cela, en France, réunis par Geneviève Lanfranchi, des groupes de gens appartenant à différentes tendances philosophiques ou religieuses et qui se réunissaient pour faire ensemble une démarche d'approfondissement spirituel. Cela n'a apparemment rien à voir avec la santé, quoique, si nous prenons en considération cette démarche, cela voudrait dire qu'il y a également une dimension nousologique à cette santé.

Le yoga dit qu'il prend en considération plusieurs domaines vitaux et qu'il en produit la santé : « Si demain vous le pratiquez, vous serez en bonne santé» (si vous ne l'êtes pas aujourd'hui). Il faut comprendre cette discipline comme une sorte de dynamisme qui va d'un moins être vers un plus être, d'un état de moindre santé à un état de meilleure santé.

Cette réalisation de soi va pouvoir être provoquée par de nombreuses techniques et le yoga comporte un très grand nombre de techniques, dont plusieurs sont, actuellement, très à la mode.

Je vais vous parler, tout de suite, non pas d'une classification des yogas telle qu’elle existe en Inde, puisque cette classification ne correspond pas à grand-chose en France, mais plutôt des différentes formes de yoga que nous rencontrons, afin que nous puissions voir le bénéfice qu'on peut tirer de chacune de ces techniques.

Le plus connu des yogas est le hatha-yoga : il s'agit d’un ensemble de techniques très complexes, qui consistent d'abord en un certain nombre d'exercices posturaux ainsi que des réfrènements et des disciplines qui sont complètement négligés, d'ailleurs, dans la plupart des cas, en Occident. Ces réfrènements et ces disciplines concernent, à la fois l'alimentation et l'hygiène corporelle, sans oublier certaines prescriptions d'ordre moral, comme la non-violence. Ces techniques préparatoires du hatha-yoga sont quand même très représentées en Occident, si on considère les mouvements non violents comme ceux du pasteur Martin Luther king, à la suite de Ghandi, ou bien les mouvements non violents de ceux qui se refusent à faire le service militaire.

Il y a également des exercices de contractions, des gestes que l'on appelle des mudras, technique qu’il serait un peu long de développer tout de suite.

Vient ensuite une technique qui a pris une très grande extension : le mantra-yoga, il s'agit d'une utilisation de sons prononçables qui sont appelés à se répéter au plus profond du for intérieur jusqu'à s'amenuiser et atteindre au silence

le yoga de la méditation

La méditation transcendantale, par exemple fait partie du « mantra-yoga ». C'est d'ailleurs son nom d'origine. Mise à la mode par Maharishi Mahesh Yogi, guru des Beatles, elle a suscité le plus vif intérêt aux Etats-Unis et en Angleterre. A un moindre degré en France. Ses résultats psychologiques ont fait l'objet de nombreuses vérifications scientifiques.C'est ainsi qu'on a pu démontrer que la pratique de cette technique abaisse le métabolisme de base de 20 %, alors que le sommeil profond va tout au plus jusqu'à un abaissement de 10% ; dans les cas pathologiques : 30 %. C'est dire que les fonctions du corps sont ralenties : il y a une sorte de super-repos. Les gens qui pratiquent cette technique dorment parfois moins que les autres, non pas qu'ils aient forcément des insomnies, mais ils ont surtout un moindre besoin de sommeil. D'autre part, on a observé des modifications électroencéphalographiques qui avaient d'ailleurs fait l'objet de discussions dans certains journaux, notamment sous la plume du professeur Gastaut. A ce sujet, il faut dire que plusieurs techniques orientales ont fait l'objet de mesures électroencéphalographiques, qu'il s'agisse de techniques dérivées du zen (la méditation assise), du zazen ou qu'il s'agisse de techniques du yoga (hatha-yoga ou mantra-yoga).

Toutes ces recherches ont montré que les états de méditation profonde, appelés Samadhi ou Satori, avaient des correspondances physiologiques au niveau du fonctionnement cérébral. On observe d'abord un renforcement du rythme alpha, c'est-à-dire un renforcement du rythme cérébral de repos au niveau des régions arrière du crâne vers l'avant ; s'y ajoute aussi un renforcement par rapport à ce qui pourrait le perturber : si on déclenche un stimulus sonore, visuel, ou tactile auprès d'une personne qui est en méditation profonde, ce stimulus ne fait pas arrêter le rythme alpha, comme cela est le cas habituellement.

Il y aurait également - ce qui apparaîtrait à l'analyse automatique sur ordinateur - des tracés d’autres indices spécifiques que ces états de méditation qui ne se retrouvent par ailleurs ni dans l'hypnose, ni dans la relaxation, ni dans le sommeil. Il s'agit donc d'un quatrième état de conscience[3], au dire des scientifiques qui se sont intéressés à cette méthode, Wallace et Benson par exemple aux Etats-Unis, ou encore Jean-Paul Banquet en France.

un quatrième état de conscience ?

Ces chercheurs ont abouti à distinguer quatre états de conscience au lieu des trois habituellement reconnus : l'état de veille, l'état de sommeil, l'état de rêve et l'état de méditation. D'autres résultats ont été obtenus et mesurés par cette méthode : l'amélioration des tests de mémoire, des tests d'attention et de concentration ainsi qu'une diminution de certains composants du sang traduisant soit la fatigue, soit l’émotivité. L’acide lactique diminue fortement à l'occasion de cette pratique. Le repos diminue également l'acide lactique, mais la diminution est beaucoup plus nette au cours de la méditation.

Des programmes de recherche s'emploient, aux Etats-Unis, à intégrer cette technique dans le traitement de certaines maladies de la civilisation : troubles cardio-vasculaires, hypertension artérielle, etc. Il y a également un programme de recherche pour l'asthme et pour l'angine de poitrine. Un programme vient de donner des résultats au point d'être repris sur une beaucoup plus vaste échelle : il concerne l'usage des toxiques les plus dangereux, les drogues les plus dures étant celles qui sont le plus sensibles à la méthode. Les utilisateurs de l'héroïne ou des amphétamines, des drogues extrêmement dures, ont à 95% cessé de se droguer au bout d'un an de pratique assidue de la méditation.

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  Web auriol.free.fr   


Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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27 Avril 2006