LES CENTRES D'ENERGIE PSYCHIQUES
ou CHAKRAS
ELEMENTS D’EXPLICATION DE L’ORGANISATION METAMERIQUE DU CORPS HUMAIN
PANNACI Didier
sous la direction de M. Birouste
Université de Toulouse Le Mirail
Année universitaire 81/82
Quel intérêt trouve-t-on à étudier les centres d'énergie psychiques appelés "chakras" (terme signifiant roue en sanskrit) et englobés dans une pratique mythique tibétaine et bouddhiste ?
Comment accorder crédit à ce que les scientifiques rationalistes refusent à priori d'analyser ? On peut les comprendre puisque cet "ancien système de répartition énergétique dans l'organisme" n'a jamais été vérifié d'un point de vue anatomo-physiologique par les adeptes du Yoga qui n'ont jamais disséqué un corps humain. Les yogis estiment être les seuls à pouvoir visualiser ces "centres subtils, vitaux et conscients de la moelle épinière"(Le pouvoir du serpent – AVALON).
Gaston Bachelard, connu pour sa rigueur méthodique en recherche scientifique déplorait "l'absence de toute étude sérieuse de la mythologie dans l'éducation de notre temps". A partir des mythes "par la sublimation se développent les valeurs esthétiques qui nous apparaîtrons comme valeurs indispensables pour l'activité psychique normale ". (La terre et les réserves de la volonté).
N'est-ce pas à une sublimation du psychisme, par le moyen d'images symbolisant des centres d'énergie concentrée en des endroits précis du corps, à laquelle nous assistons dans la pratique de concentration et de relaxation du Yoga. La volonté de concentration des Yogis modifie l'équilibre physiologique de l'organisme au niveau de la régulation thermique par exemple.
Par la fixation, la répétition rythmique d'une pensée créatrice, d'une idée, d'une répétition ou d'une image, l'efficacité trouve un aboutissement, comme une goutte tombant sans arrêt au même endroit jusqu'à ce qu'elle entraîne tous les organes de l'activité et devienne un fait mental ou une matérialité psychique.
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De ce point de vue, "penser c'est faire" écrit Novalis. Mais l'idée n'est relayée dans le corps physique, que parce qu'il existe différents centres concentrant et répartissant l'énergie psychique du corps.
Comment fonctionnent-ils ?
Avalon explique que "les chakras sont les centres corporels du mode de la manifestation différenciée, avec ses corps grossiers et subtils naissant de leur corps causal, et ses trois plans de conscience dans la veille, le rêve et le sommeil profond".
Ce sont les centres de transformation et de concentration de l'énergie vitale (prâna). Tout mouvement, tout dynamisme provoquent des changements et des transformations et révèlent la nature de prâna.
Tous les faits d'ordre corporel ou mental, toutes les forces physiques et psychiques, depuis les fonctions respiratoires, circulatoires ou nerveuses, jusqu'à celle de la conscience, du psychisme sont des modifications du prâna. C'est une énergie convertible des "formes grossières", représentant la matière, aux "formes subtiles" représentant ce qui est énergétique et spirituel.
Notons, au passage, la similitude de ce schéma des nadis ida et pingala, auxquels on doit ajouter le canal rectiligne vertical (sushumna) avec le caducée d'Hermès symbolisé, dans la mythologie grecque, par deux serpents entrecroisés autour d'un axe, terminé en son sommet par deux ailes.
Plus tard, par exemple pour l'édition des oeuvres de Saint Augustin, on retrouve ce symbole avec des variantes intéressantes : les serpents, symbolisent les nadis masculin (qui sort sa langue) et féminin, ils sont couronnés, l'axe central porte un oiseau (qui pourrait symboliser la parole ?) :
image
du pseudo-caducée in "operum divi Aurellii Augustini, Basileae
: officina Frobeniana" (C) Dr Bernard Auriol (Août 2007) |
Cette énergie circule dans des canaux "subtiles", les nadis, assimilables, à des courants de force, se propageant selon des chemins bien précis. (Nad veut dire mouvement). On peut les comparer aux méridiens en acuponcture sans toutes fois les y assimiler.
Il existe des milliers de nadis dont trois principaux:
-Pingala, démarrant de la narine droite et représentant un courant positif solaire.
-Ida, partant de la narine gauche et représentant un courant négatif lunaire.
"Les énergies solaires représentent les forces diurnes, c'est à dire, les forces centrifuges tendant à la certitude, à la connaissance, à la discrimination et ainsi à la différenciation et à l'intellect".
"Les énergies lunaires symbolisent les forces nocturnes, les forces centripètes qui s'exercent dans les ténèbres de l'inconscient, non différenciées, régénératrices, qui s'écoulent de l'universelle source de vie, tendent à la réunification et s'expriment par exemple, dans les impulsions de l'amour".
Ces deux courants s'entrecroisent avec un troisième, la Sushumna, à l'intérieur de la colonne vertébrale et se rejoignent à sa base.
Chaque croisement détermine l'emplacement d'un chakra.
La Sushumna constitue la liaison directe entre les 7 centres. Elle assure, d'une part une union entre les différents centres psychiques énergétiques. Elle peut aussi sublimer de centre en centre, les énergies lunaires et solaires et les élever au niveau du lotus aux milles pétales (Sahusrama) de la "conscience multidimensionnelle". Sushumna est obturée en sa partie inférieure aussi longtemps que les forces créatrices latentes de Kundalimi (énergie fondamentale symbolisée par un serpent lové et assimilable à la libido), ne soient pas éveillées.
Il s'agit du pôle féminin.
Si ces forces restent en sommeil, elles s'expriment de façon latente, dans le corporel.
Si ces forces sont éveillées et mises en rapport, leur transfert est en élévation de centre en centre jusqu'à Sahusrana représentant le pôle masculin.
CHAKRAS |
LOCALISATION DANS LA MOELLE EPINIERE |
PLEXUS NERVEUX |
FONCTIONS CONTROLEES |
Sahasrara |
Pas de correspondance neurophysiologique |
Conscience |
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AJNA |
glande pinéale |
plexus caverneux |
Intuition |
VISHUDDHA |
région cervicale |
Plexus laryngé ou pharyngé |
Fonction respiratoire |
ANAHATA |
région dorsale |
plexus cardiaque |
Fonction cardiaque |
MANIPURA |
région lombaire |
plexus épigastrique |
Fonction digestive |
SVADHISTHANA |
région sacrée |
plexus prostatique |
Fonction génito-excrétrices |
MULADHARA |
région coccygienne |
Plexus sacré |
Certains auteurs estiment que l'emplacement des chakras se situent dans le système glandulaire de l'organisme.
Ainsi, le chakra MULADHARA appelé chakra de base trouve sa correspondance dans les glandes surrénales, le SVADHISTHANA (chakra sacral) dans les gonades, le MANIPURA (chakra du plexus solaire) dans le pancréas, l’ANAHATA (chakra du cœur) dans le thymus, le VISHUDDHA (chakra de la gorge) dans la thyroïde, l'AJNA (chakra des sourcils) dans la glande pituitaire, le Sahasrara(chakra en couronne) dans la glande pinéale.
Nous allons décrire chacun de ces chakras successivement dans ordre ascendant en partant du MULADHARA pour finir par le Sahasrara.
(Les chakras ou lotus avec leurs symboles, reliés par les canaux subtils, les nadis)
20 Janvier 2006