LA PSYCHOPHONIE

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ELEMENTS D’EXPLICATION DE L’ORGANISATION METAMERIQUE DU CORPS HUMAIN

PANNACI Didier

Maîtrise de psychopathologie

sous la direction de M. Birouste

Université de Toulouse Le Mirail

Année universitaire 81/82


Le terme de Psychophonie a été créé par Marie Louise AUCHER à l’hôpital BICHAT vers 1945.

« Il faut préciser que la psychophonie est auto-expérimentale, c'est à dire permettant un équilibre entre le « psycho » et le « soma », indissociables par l'utilisation du « phono » (Thèse de Gabriel ROUSTEAU -NANTES 1982.)

Comment furent mises en évidence ces correspondances entre l'homme et le son ?

Laissons décrire Marie Louise AUCHER qui découvrit sa sensibilité corporelle à la réceptivité des sons dans la chapelle de l’école Militaire à Paris.- De l'église St. Léon toute proche où j’étais soprano-solo, je n'avais que 500 mètres à parcourir pour assurer aussi les offices chantés à cette chapelle, si belle de proportions, due à l'architecte GABRIEL. Le Maître de chapelle d'alors était un artiste au goût raffiné. Au répertoire, composé d’œuvres musicales du siècle, s'ajoutaient les œuvres accompagnant les nombreux mariages qui y étaient célébrés, entre autres de nombreux Ave Maria, de Gounod, de Schubert...

Pour arriver à chanter à chaque fois, avec la même flamme ces redites, j'en imaginais d'en étudier toutes les nuances, toutes les sonorités...

Et ce fut à ce jeu consciencieux que je dus de percevoir les accords de ré, résonnant à ma taille, dans une impressionnante présence sensible.

Intriguée, j'ouvris mes perceptions au maximum, et bientôt je sentis à ma bouche le do du médium et le sol grave au genou. L'organiste me confia sa même sensibilité au ré. Un parfait musicien avec qui je travaillais mes récitals confirma cette identité de contacts sonores''.

« Nous décidâmes, l'organiste par amitié, et moi par passion, d'expérimenter chaque semaine ce curieux phénomène, et bientôt je fus en possession d'une « anatomie humaine »: le dessin sur quatre octaves de l'emplacement exact des contacts vibratoires que je ressentais au niveau de la tête, du thorax, du bassin et des jambes » -extraits des cahiers du nouveau né (les maternités Chantantes), l'Aube des sens.


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La carte de réceptivité sonore du corps était achevée:

Le do 2 correspond au deuxième do du piano et la do 6 au sixième.

Il s'agit d'une somatatopie sonore.


Dans un deuxième temps il convenait de trouver une utilisation à cette découverte: Marie Louise AUCHER raconte:

« Un jour, une grande basse de l'opéra vint me voir et me dit:

-Il y a ce fameux fa que je ne peux chanter en ce moment. Il revient constamment dans mon rôle et je cherche à masquer ma défaillance.

-Le fa, le fa, lui dis-je, d'après mon « échelle de sons », ce serait là dans votre corps :

Et je lui fis une petite percussion du doigt sur la vertèbre présumée intéressée par ce fa.

-Que me faites-vous, me dit-il, j'ai mal là!

Pourtant, je n'avais pas tapé fort. Or la douleur n'existait ni en dessus, ni en dessous.''

"A partir de cet épisode, j'eus l'idée de percuter doucement les vertèbres de mes élèves, pour comparer leurs points sensibles, en rapport possibles avec les notes altérées dans leur émission vocale. L'expérience fut, dans la plupart des cas, probante". "D'ou j'imaginais de chanter moi-même les notes de la gamme derrière le dos des élèves, et la réponse sonore que me renvoyait le dos du patient ainsi "ausculté" présentait des variations de sonorité selon l'état des zones horizontales du corps ainsi mis en état de vibration. Cela devenait aussi clair qu'une radio visuelle peut l'être pour un spécialiste.

J'appelais cette radio sonore: le "cliché des sons".

PHENOMENES DE RESONANCE EN MUSICOTHERAPIE

Sans établir de correspondance entre les notes et le corps humain, les différents musicothérapeutes semblent approcher cette notion de somatotopie sonore par le biais de ce que représente la musique au niveau affectif. La musique est signifiante et par le jeu des vibrations, elle pénètre au plus profond de la masse cellulaire y éveillant le rythme, tandis qu'à ce moment, en synchronisation y pénètre le sentiment, touchant ainsi au plus profond de l'être.

Alain Didier Weill écrit dans son article « de 4 temps subjectivant dans la musique », que "l'état de jouissance que développera la note de musique qui en vous fera mouche sera, sans jamais être monotone, toujours la même, en ce sens qu'elle nous sera décochée aussi bien d'une chansonnette, que du piano de Mozart ou du saxo de Lester.

Baptisons cette note qui fait mouche et nommions là de cette métaphore colorée due à Chopin: la note bleue.

Que cette note bleue, dont nous repérons un des caractères structuraux dans le fait qu'elle est, pour l'inconscient, toujours la même, doive être articulée à ce qu'il en est de la répétition ne fait aucun doute. Elle conjugue le paradoxe de produire un effet qui, pour strictement identique à lui-même qu'il soit, ne s'impose par aucun caractère de la contrainte de la répétition".

Bénenzan, dans son concept d'ISO décrit un phénomène sonore et de mouvement interne qui 'résume nos archétypes sonores", notre "vécu sonore intra-utérin" et notre "vécu sonore de la naissance, de l'enfance, jusqu'à notre âge actuel".

C'est un « son structuré au milieu d'une mosaïque sonore, qui à son tour se structure dans le temps et qui se trouve fondamentalement en perpétuel mouvement ».

Ainsi, pour produire "un canal de communication" entre thérapeute et patient, le tempo mental du patient doit coïncider avec le tempo sonore musical exécuté par le thérapeute. On constate que les déprimés peuvent être stimulés plus rapidement par une musique triste qu'avec une musique gaie ; alors qu'un tempo mental plus rapide sera utilisé pour un patient souffrant d'une manie.

L'écoute

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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20 Janvier 2006