Intensité de la participation et résultats

Dr Bernard Auriol
 

 



 

Résultats ->

Participation

-

0

+

++

+++

+-

8

A

70-72-

71,75

B

C

D

+

F

15,45,57

G

23-,73+

16,17

30

J

++

K

69 ?,77 ?

L

67-,7,29,

31,44,6,

10+,63+,

68+,27+

M

5-,26-,40,

61,76,28+

38+,43+

66+,82+

N

12,79,81

O

+++

47*

P

Q

36

9

R

2,14,20,33

34,37,39,

49,59,65

18,48,58,

62,78

S

1,3,4,11,13,

19,24,32,35,

41,42,50,51,

52,53,54,55

56,60,64,74,80,83,87,88

T


 

Les N° sont ceux des observations. Lorsque l 'opinion du malade comporte la même côte que le résultat observé par l 'équipe soignante, mais diffère de la côte de sa participation, le N° de l 'observation est inscrit en gras.

Lorsque l 'opinion du malade diffère du résultat observé mais correspond à la côte de sa participation, le N° de l 'observation est souligné.

Si la côte de l 'opinion est inférieure à la côte du résultat et à celle de la participation, le N° de l 'observation est suivi du signe ( - ).

Si la côte de l 'opinion est supérieure à la côte du résultat et à celle de la participation, le N° de l 'observation est suivi du signe (+).

Lorsque il n 'y a pas de différence entre les trois cotés de résultat, opinion et participation, le N° d 'observation est dépourvu de signe distinctif.

L 'observation 47 étant notée au point de vue opinion de manière intermédiaire entre résultat observé et participation, nous l 'avons signalé par (*).

Il est raisonnable de penser que dans une technique de type auto-rééducatif telle que la yogathérapie, les résultats seront proportionnels au degré de " participation " du sujet. Il serait surtout logique que sa propre appréciation soit équivalente au résultat noté à partir des observations de l 'équipe soignante.

La motivation à apprendre le Yoga modifie déjà les tests d'habileté psycho-motrice : ceux qui étaient intéressés par le yoga et à qui on l'enseigne, améliorent leurs performances, alors que ceux qui apprennent le Yoga simplement en raison d'un contrat avec l'expérimentateur, n'en tirent pas bénéfice !

Manjunath NK; Telles S, Factors influencing changes in tweezer dexterity scores following yoga training.
Indian J Physiol Pharmacol 1999 Apr;43(2):225-9 (ISSN: 0019-5499)

Yoga has already been shown to improve perceptual-motor skills, but the factors which influence its effects are not well defined. This study correlates age, gender, and motivation to learn yoga with the performance in a dexterity task following yoga. Tweezer dexterity was recorded in eighty subjects belonging to four groups. Two groups were given a month of yoga training. One group consisted of subjects who had volunteered to join for the training and the other group were deputed for the training as part of their job. The two remaining groups did not receive yoga training and were selected to match the respective groups receiving yoga, for age and sex, but not for their motivation to learn yoga. The test involved using a tweezer to place metal pins in evenly spaced holes in a metal plate within four minutes. Following yoga the scores of the volunteers who learnt yoga increased significantly, whereas there was no change in scores of deputed subjects and non-yoga groups. Factors such as age and gender did not appear to contribute to the difference in performance. Hence motivation to learn yoga appeared to influence the magnitude of increase.

 

C 'est bien ce que nous observons dans le compartiment T pour tous les cas qu 'il renferme.

De même, à l 'autre extrême dans le compartiment A.

La concordance n 'est que relative dans les compartiments N, O, S et les compartiments B, G, H.

Notre distinction en deux et trois croix est assez arbitraire en ce sens que nous évaluons la possibilité de resocialisation et qu 'il s 'agit là d 'un critère très difficile à préciser. On comprend donc qu 'il y ait quelques différences entre opinion du malade et opinion de l 'observateur. La participation est également évaluée de manière assez arbitraire, d 'une part en fonction de la régularité de présence aux séances, d 'autre part en fonction de l 'activité apparente du malade en séance. Il est bien évident que ce critère peut devenir trompeur, surtout si on admet qu 'un défaut apparent de participation est le signe, dans certains cas, d 'une intégration du principe de non-compétition...

On ne devrait pas observer de bons résultats avec une participation médiocre : cela ne se produit que dans quatre cas (Compartiments I et 0). L 'observation 12 et l 'observation 30 semblent surestimées au point de vue des résultats, surtout si l 'on considère que l 'opinion de ces sujets est en deçà des résultats observés. Le tableau général des observations montre qu 'il s 'agit de sujets pour lesquels la chimiothérapie a été augmentée en cours de traitement ... Cela ne s 'est produit que pour 3 autres cas : deux dans lesquels le résultat est nul et la participation sans conviction (Obs. 70 et 71) et un cas de ville pour lequel le traitement ajouté était du Nobrium (78).

Quant aux observations 79 et 81, il s 'agit de cas traités en ville et l 'opinion du malade étant très favorable, on peut penser que la participation réelle a été sous-estimée en raison du critère objectif de " présence aux cours " : Il est évident que les absences ne signifient pas systématiquement une participation active moindre mais peuvent parfois être mises sur le compte de conditions extrinsèques particulières.

Le compartiment L contient deux cas dont le résultat est nul alors que la participation est cotée acceptable (+ +). Il s 'agit en fait de deux imbéciles stabilisés et bien adaptés à la vie hospitalière avant de participer aux séances. Ils étaient pris aux cours pour leur permettre de trouver le temps moins long.

L 'observation (36) est celle d 'un sujet débile bien adapté et dont on n 'attendait pas une amélioration quelconque, le déficit ne touchant que le domaine intellectuel.

Quant à l 'observation 9, il nous parait intéressant de la citer ici. En effet nous l 'avons notée seulement une croix au point de vue " résultat " en fonction de sa médiocre augmentation de poids (1 kg) alors que le diagnostic d " anorexie " avait été porté. De fait après sa sortie du service, cette malade a beaucoup grossi mais sa vie reste marquée de symptômes hystériques:

OBSERVATION N° 9

Monique 19 ans, Hystérie

COMPORTEMENT EN MARS 69 (ENTREE DANS LE SERVICE ET DEBUT DU YOGA).

Anorexie, amaigrissement, aménorrhée, tentative de suicide a ' l 'aspirine. Le contact est très médiocre.

COMPORTEMENT PENDANT LES SEANCES

Elle porte un grand intérêt au Yoga, se place en recul par rapport au cercle des participants " afin de ne pas être gênée " et s 'impatiente lorsque la convention du silence qui préside aux séances est rompue par l 'un ou l 'autre. Elle arrive aux séances toujours a l 'heure et s 'excuse auprès du moniteur ou de la monitrice si elle n 'a pu assister a une séance.

COMPORTEMENT APRES 2 MOIS DE YOGA

L 'appétit s 'est amélioré, la malade a repris ses études et désire passer son baccalauréat, elle travaille avec sérieux quand elle rentre a l 'Hôpital après les cours qu 'elle suit dans un collège. Elle demande sa sortie définitive du service qui est alors décidée.

Le sommeil est bon mais le contact reste assez pauvre : elle parle très peu et très doucement.

SON OPINION

Elle estime que le Yoga la détend beaucoup et désire continuer a le pratiquer.

Revue trois mois après, on constate une prise de poids mais la réédition d 'une crise névropathique a type de syncope...QI. 84.

L 'observation N° 47 (compartiment P) est intrigante puisque c 'est la seule pour laquelle une excellente participation se soit soldée par une aggravation.

Madame Brigitte, Professeur de lettres, âgée de 33 ans entreprend le hatha-yoga plus par curiosité (dit-elle) que par besoin réel...

Pendant six mois, cela lui plaît beaucoup, la détend et ses progrès sont réguliers au niveau respiratoire et postures.

Au bout de six mois un choc affectif important entraîne des phénomènes dépressifs, des manifestations d 'angoisse qui l 'amènent à aller voir un psychothérapeute.

Elle n 'arrête cependant pas le yoga (elle continue encore depuis trois ans) mais elle déclare qu 'il lui est devenu presque insupportable le soir qui suit la séance, elle ne peut dormir, elle a des nausées et ne supporte plus les apnées, même brèves. . . Sa souplesse antérieure a disparue elle ne peut ni se concentrer, ni fermer les yeux pendant le cours. Certaines postures charrue, lotus, autrefois accessibles ne le sont plus.

Nous ne nous étendrons pas sur cette observation dans laquelle s 'intriguent à notre avis d 'une part une atteinte de la psycho-tonicité en rapport avec le traumatisme subi, d 'autre part un phénomène de transfert sur le professeur de yoga, ravivant les problèmes à chaque séance et interdisant la prise de distance habituellement liée à la pratique du yoga ...

De toute façon on ne peut attendre toujours un résultat aussi important que la participation permettrait de l 'espérer. Les compartiments G, M et S concernent les observations pour lesquelles le résultat déçoit quelque peu en regard de la participation. Les tests statistiques ne nous permettent pas de dire que cet échec relatif est lié à une diminution de la posologie chimiothérapique. On note même une diminution des thérapeutiques plus importante quoique non significative chez les sujets où le résultat est conforme aux prévisions (ce qui renforce d 'ailleurs la valeur des cotations qui les concernent, puisque on peut attribuer à la yogathérapie la possibilité qu 'a utilisé le prescripteur de diminuer la chimiothérapie).

Le calcul ne permet pas non plus de mettre en évidence une corrélation entre le diagnostic porté sur le dossier et le degré de concordance liant le résultat à la participation.

On peut seulement soupçonner que les affections dans lesquelles l 'élément " organique " ou " constitutionnel " semble dominer réagissent moins bien par rapport au degré de participation que les affections dominées par des facteurs " psychiques", " acquis" voire " sociologiques ".

Tout cela se retrouve au niveau de l 'âge :

âge moyen pour le cas de " concordance " : 32 ans (médiane 38 ans)*.

Non concordance : 35 ans (médiane 42 ans)* encore une fois ne tirons pas de conclusions fermes, puisque de toute manière ces résultats ne sont pas significatifs au niveau statistique.

Au niveau du sexe la concordance de participation et de résultat rassemble plus de femmes que d 'hommes (17 contre 8), la non concordance au contraire plus d 'hommes que de femmes (12 contre 11). (cf. plus haut " sexe et yogathérapie ").

Les durées de participation sont équivalentes dans les deux groupes, a ceci près que le groupe de concordance ne comporte qu 'un seul sujet n 'ayant pratiqué qu 'un mois (obs. 73 : schizophrène ;op +++ Pn = + R= +) et six sujets ayant pratiqué deux mois, alors que dans le groupe de non concordance on trouve 4 sujets n 'ayant pratiqué qu 'un mois et seulement deux sujets ayant pratiqué deux mois. Il semble donc que le résultat ne se manifeste souvent conforme à la participation qu 'après deux mois de pratique qui, empiriquement peuvent être considérés comme nécessaires pour se faire une idée de la valeur de la yogathérapie chez un malade donné. L 'absence de résultat satisfaisant en deçà de cette durée ne devrait donc pas faire interrompre le traitement alors que si cela se perpétuait, on pourrait penser qu 'une plus longue durée n 'apporterait pas un bénéfice équivalent au degré de participation.

On ne trouve pas de différence entre les deux groupes au point de vue du lieu de provenance :

Tableau 3

 

Montauban

Marchant.

Concordance

8

17

Non Concordance

6

17

* Le décalage de la médiane par rapport à la moyenne ne signifie pas autre chose que le fait que les malades du service ont au moins 16 ans, alors qu 'on admet des sujets âgés, autant qu 'ils les soient.

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29 Mai 2001