Le Quotient intellectuel et la Yogathérapie

Dr Bernard Auriol

 

Un article de deux pages publié par la revue de l 'UNAPEI rendait compte, récemment, de l 'utilisation du Hatha-Yoga chez les débiles mentaux dans un établissement de la région parisienne (61). Nous n 'avons quant à nous utilisé la yogathérapie chez les sujets débiles que de manière peu convaincue, persuadés que le niveau intellectuel joue un rôle non négligeable dans les bienfaits qu 'on peut attendre de cette méthode.

 



 

Une évaluation sur trois mois des résultats obtenus à Montauban a, un instant, semé le doute dans notre esprit :
 
 
 

QI

Nombre de cas

Résultats bons ou très bons

50 à 69

5

4

70 à 89

5

3

90 et +

5

1


 

Sur une population aussi restreinte, il serait hasardeux de sortit du domaine des hypothèses :

1) - L 'utilisation chez les débiles au-dessus de 50 (quant au QI) de la yogathérapie n 'est pas contre indiquée et le yoga apparaît comme une des rares méthodes psychothérapiques utilisables.

2) - Dans notre population les phénomènes pathologiques perturbent tellement l 'utilisation organismique de l 'intelligence que leur sédation par une méthode non verbale aurait peu a voir avec le niveau intellectuel apprécié par des tests du type Wechsler-Bellevue.

3) - Les débiles ou sujets limites de notre population étaient traités essentiellement pour troubles caractériels, lesquels nous le verrons, constituent une des indications privilégiées de la yogathérapie, alors que les sujets plus intelligents étaient essentiellement des psychotiques chroniques pour lesquels la méthode que nous préconisons à un effet généralement moins rapide.

Si nous reprenons le même tableau en tenant compte de la population issue de l 'hôpital Marchant, nous rendons évident le fait, qu 'au prix d 'une pratique généralement d 'une durée plus importante les psychotiques eux-mêmes, et cela d 'autant qu 'ils sont plus intelligents, bénéficient de la yogathérapie :
 

QI

50-69

70-89

90-109

110 et +

 

17/21

9/21

9/21

17/21

Rapport des bons résultats au nombre total de cas pour la classe de QI considérée.

( rapport établi par réduction à un dénominateur commun )


 

Il est sans doute très aléatoire de tirer des conclusions fermes au sujet d 'une population aussi réduite (26 cas), néanmoins il serait intéressant de vérifier si n 'intervient pas, ici un facteur psychosociologique capable d 'expliquer la très curieuse courbe en U que donnerait la représentation graphique de ces résultats.

On peut penser en effet que les sujets dont le QI est inférieur à 69 participent de manière plus active en raison de leur plus grande suggestibilité dans l 'instant : ainsi s 'expliquerait la proportion de bons résultats que nous obtenons dans cette classe.

Les sujets limites ou moyens (de 70 à 109) tout en ayant une attitude critique due à la pression des opinions régnantes chez les infirmiers qu 'ils côtoient journellement seraient moins participants pour cette raison, car ils sont moins accessibles à la suggestion dans l 'instant que constitue la ferme conviction du ou des yogathérapeutes. Enfin les sujets les mieux doués auraient la possibilité de critiquer les idées régnantes et d 'apprécier personnellement les réelles possibilités thérapeutiques du yoga.

Essayons de vérifier cette hypothèse à partir du degré de participation en fonction du QI.

DEGRE DE PARTICIPATION EN COURS DE SEANCE ET QI
 

QI

50-69

70-89

90-109

110 et +

Pn +- ;+ et ++

3

3

4

1

Pn +++

2

4

3

6

Ce tableau suggère en effet que la participation des sujets ayant un QI supérieur à 110 est plus intense que celle dont le QI est moyen ou faible.

Nous ne vérifions cependant pas une meilleure participation des débiles par rapport aux sujets limites ou moyens.

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29 Mai 2001