Généalogie Mathieu / Fénelous

Ghislain Tranié

Recherches effectuées aux Archives Départementales du Tarn & Garonne & de l'Aveyron,
ainsi que dans les archives communales de Parisot (82) et de Laguépie (82)

Il existe dès le 17e siècle deux branches de la famille MATHIEU. Leur parenté remonte aux premières années du 17e car ces deux branches sont qualifiées de parentes dans plusieurs documents.

La présente généalogie présente  :

  1. La branche « MATHIEU » (dont Ghislain Tranié descend) qui s’est ensuite subdivisée en plusieurs sous branches (Vailhourles, Sol).
  2. La branche « FENELOUS » elle aussi subdivisée en plusieurs rameaux (Fenelous 81, Fenelous 82, Delbousquet, Mathieu)

 

 

Nom de famille : FENELOUS ?

 

 

Des familles aux patronymes si divers que (de) Fenelous, Feneloux, Delbousquet, Mathieu… et pourtant une seule & même famille si l’on s’en tient à la filiation masculine… un ancêtre commun, le plus ancien connu, Jean Mathieu, praticien (homme de loi, juriste) & procureur du recteur de Parisot (Tarn & Garonne) en … 1618.

A l’origine ? Il faut sur ce point « s’en tenir » à l’abbé Joseph Lombard, auteur en 1902 d’une monographie de Parisot. A le suivre, les Mathieu, riches marchands parisotains, sont arrivés de Najac dans les premières années du 17ème siècle. Ils auraient acquis les titres & les fiefs de la dernière des de Fénelous (alias Fénelon), coseigneur de Parisot.

Une version qui a le mérite de la simplicité & de se référer à deux faits avérés : la disparition des de Fenelous des archives de Parisot au 17e ainsi que l’habitude de cette famille Mathieu à accoler à son nom celui de diverses seigneuries qu’elle a acquis : tel le Bousquet (Puylagarde, 82), qui donne « Delbousquet » ; ou encore Labatude (Vidaillac, 46) qui ne varie pas, etc.

Dans le dernier tiers du 17e siècle, François Mathieu est le marchand le plus actif de cette famille (déjà divisée en deux branches). Les contrôles d’enregistrement des actes notariés de Parisot le citent quatorze fois pour la seule année 1694. Or la graphie ne varie jamais : François Mathieu. L’autre branche utilise alors aussi exclusivement ce même patronyme.

Et puis apparut FENELOUS… Quand ? au début des années 1730. En 1725 encore, le fils de François Mathieu, Jean François Mathieu, qualifié de bourgeois & et de marchand, signe encore « Mathieu ». Ses enfants qu’il fait baptiser dans la décennie suivante bénéficient cependant tous du nouveau patronyme : « Fenelous », et bientôt « de Fenelous ».

Devant le sénéchal de Montauban, le 6 avril 1731, Jean François Mathieu de Fénelon a rendu hommage pour les seigneuries de Labatude & Puechmerle. C’est le premier acte rendant mention de la nouvelle titulature. Or il faut noter que ce patronyme ne sera jamais porté par ses quatre frères, et que sa transmission se fera uniquement vers la descendance de Jean François Mathieu (de) Fenelous. Lesquels hésitent d’ailleurs quant à la mise en place de la particule.

Comment justifier la particule cependant ? La particule est une trace graphique visible de la noblesse. La bourgeoisie tente de se l’approprier dans les actes de la vie (baptême, mariage, décès, etc.) mais elle n’est guère de mise dans les actes publics émanant de la monarchie quand il s’agit de désigner tel ou tel simple bourgeois.

Jean François Mathieu de Fénelon, pour reprendre de nouveau l’acte ci-dessus. C’est donc que la particule n’est pas sans raison, même si elle n’est pas forcément de rigueur.

Un point la conforte : la concession (ou l’achat, si tant est qu’il y ait une différence), d’armoiries à la fin du 17e siècle. Sous le règne de Louis XIV, M. d’Hozier est chargé de rendre compte de l’état de la noblesse française et de tous les propriétaires de terres nobles (= fiefs). Car posséder un fief ne signifie pas être noble, surtout dans le Sud du royaume où la terre noble permet d’être exempté de certains impôts. Néanmoins posséder une terre noble ne donne pas d’accès direct à la noblesse.

Ainsi les Mathieu de Fenelous demeurent entre deux eaux, dans la mesure où ils sont assujettis à la fois à la « capitation roturière » & au « vingtième noble » en 1789. Pour résumer : si les armoiries & les terres nobles assurent la particule, elles ne suffisent pas à acquérir la noblesse. En 1789, les Mathieu de Fenelous accédaient quasiment à la noblesse…

Si 1789 marque l’abandon de la particule, dans chaque branche le choix d’un patronyme n’est pas innocent ; ex : Aymeric Ignace Mathieu de Fenelous Labatude [1] , ancêtre des (de) Fenelous/x issus de Laguépie, réduit son nom en Fenelous mais signe toujours « Fenelous Labatude ». Fervent partisan de la Révolution (il manque d’être assassiné en traversant le bac à Laguépie pour son zèle trop marqué à faire appliquer les lois républicaines), il est aisé de comprendre qu’il n’ait guère hésité à supprimer la particule.

Cependant d’où provient ce patronyme FENELOUS ? L’abbé Lombard a t-il vu juste ? Il est difficile de partager absolument son avis. A la fin du 17e siècle, il existe encore un Gabriel de Fenelou, sieur du Cluzel, tout comme les Fenelous du 16e siècle, coseigneurs de Parisot & sieurs du Cluzel.

 

L’hypothèse d’un rachat du nom dans le premier tiers du 18e siècle paraît à ce stade l’hypothèse la plus probable, dans la mesure où aucun lien consanguin entre les Mathieu & les Fenelous n’a pour le moment été établie, et plus encore parce que, entre 1690 & 1730, les Mathieu (toutes branches confondues) occupent la charge de fermier du seigneur de Labro : comment des descendants des coseigneurs de Parisot, rivaux des La Valette, sieurs de Labro, auraient-ils pu accepter une charge si dévalorisante pour un noble ?

La loi du nombre… Mathieu, Fenelous, Delbousquet, etc.

  1. Branche FENELOUS
    1. Branche aînée (Parisot, 17e-fin 19e).
    2. Branche (de) FENELOUS.
    3. Branche DELBOUSQUET.
    4. Branche MATHIEU (Puylagarde, 1730-aujourd’hui).
    5. Branche MATHIEU (Parisot, 1730-milieu 19?).
  2. Branche MATHIEU
    1. Branches aînées (Parisot & Caylus, 17e-début 19e).
    2. Branche seconde (Vailhourles, 1753-aujourd’hui).
    3. Branche benjamine (Vailhourles, 1715-aujourd’hui).

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    © Copyright Bernard AURIOL (email : )

    6 Mars 2003

    (C) Ghislain Tranié



[1] Fenelous Labatude a épousé en 1782 Marie Ricous, demeurant au château de la Roquette. Il s’agit en fait d’un manoir, reste d’une antique tour fortifié dont ne subsistent aujourd’hui que fort peu de traces, le tout ayant été transformé au 19e siècle en une ferme de maître. Quant à Marie Ricous, héritière sans fortune, elle descend par les femmes des seigneurs de La Roquette, les « de Barasc », d’authentique & absolue noblesse remontant au moins au 14e siècle. Mais leurs derniers successeurs, couverts de dettes, ont dû vendre tous les titres féodaux pour ne conserver qu’un manoir en piteux état dès la fin du 18e siècle semble t-il.