De l’imaginaire à la réalité

 

(Réflexion sur la Conscience, l’Imaginaire, le Symbolique et le Réel dans le Rêve-Éveillé en psychanalyse)

 

Gilbert Sescousse

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Introduction

 

Si, dans l’histoire du savoir, le domaine de « l’imaginaire » a si souvent été décrié,  c’est, je pense, parce qu’on lui attribuait les prétentions qu’il n’avait pas. On l’a targué, à cause de son caractère fantasque et changeant, d’illusion, d’irréalité alors qu’il s’agit bien d’autre chose.

 

Nous savons aujourd’hui que les mécanismes du symbolique, du réel et de l’imaginaire, ceux  du mental et de la conscience, sont les outils de préhension de la réalité.

 

Comment ? Pourquoi ? Quels sont les atouts de l’imaginaire, de la conscience du réel ? C’est la réflexion que je me propose d’entrouvrir seulement tout le long de ces quelques lignes, sachant que toute recherche est une tentative de satisfaction du besoin de trouver un ordre et une signification[1], sachant aussi, comme dit Lacan, que depuis la physique quantique, le mécanisme ça saute…

 

L’imaginaire, chemin vers l’inconscient

 

Freud s’aperçoit, à l’automne de sa vie, que les fantasmes et les rêveries diurnes ont aussi des traits essentiels analogues à nos rêves nocturnes et méritent le nom de rêves. Qu’ils auraient pu nous ouvrir un chemin plus court vers la connaissance de l’inconscient, car pareillement aux rêves nocturnes, ils sont le reflet de nos désirs et des impressions laissées par l’expérience infantile[2].

 

Ce chemin, c’est Robert Desoille qui l’ouvre. Sa grande découverte fut de percevoir qu’un sujet qui se déploie et qui crée un mouvement dans un espace imaginaire [3] , fait évoluer ses conflits et s’achemine vers la sublimation [4] . A travers ces divers mouvements le sujet se confronte et se familiarise avec le contenu de ses représentations, les fait évoluer, les fait s’accorder, au plus près de la réalité de ce qu’il vit. Ainsi, avec l’association libre, la pro-férance, et par le bais des diverses perlaborations, le sujet est mieux à même de gérer l’éprouvé extérieur et intérieur, la confrontation duelle de sa réalité avec celle de la réalité commune.

 


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Dès 1950, Charles Baudouin écrit : « que nous avons surtout à retenir que l’image étant une force agissante, il est légitime de la faire agir. N’y a-t-il pas là le principe d’un complément de la méthode psychanalytique ? [...] c’est ici tout autre chose que la séance d’associations. [...] le sujet reçoit au contraire la consigne de rester dans le rêve, de se donner une image prise au monde onirique et de la laisser librement évoluer devant son esprit ; [...] la constatation que l’image peut avoir une vie autonome indépendante de décisions de l’esprit conscient, est déjà une découverte saisissante ; la confrontation avec l’image, ainsi le dialogue avec un personnage imaginaire [...] se révèle une démarche efficace, propre à faire évoluer la situation réelle [5]  ». Enthousiaste de la découverte et du procédé, Baudouin préface le premier livre de la méthode de Desoille [6] .

 

La source de l’imaginaire

 

Ultérieurement, nous avons longuement vu que la naissance physique n’est pas la naissance psychique[7], qu’elle lui est antérieure et postérieure ; que l’enfant qui naît est confronté, peu à peu, à la perte du réel face à l’expérience nouvelle qu’il fait de la réalité.

 

On est ici, face au désir de l’homme, qui est le désir de l’Autre certes, mais aussi marqué par l’objet absolu. C’est l’« être-ange », c’est « l’exigence de l’Un » comme dit Lacan. Tout, absolument tout, se met en place pour tendre vers cette exigence. C’est, me semble-t-il, l’ « usufruit », le droit de jouir de ses moyens, de son héritage. C’est ici, mais il ne faut pas se tromper, notre véritable héritage bien loin de la quête de l’homme timarche et oligarche[8].

 

Le désir ne nous conduit qu’à la visée de la faille ou se démontre que l’Un ne tient que de l’essence du signifiant[9].

 

Nous sommes ici à la source de la pensée, de l’imaginaire qui tente de combler l’angoisse créée par la béance, par l’effondrement dont parlait aussi Winnicott et qui a effectivement déjà eu lieu[10]. Dès la naissance on n’est plus dans l’unique fusion ; plus tard non plus d’ailleurs, et on s’y méprend souvent. On n’est pas forcément, nous y reviendrons plus loin, dans la régression mais dans la régrédience[11] que produit « l’intégration », la digestion psychique. Tout fonctionne dans le nœud borroméen[12], dans l’union du Réel du Symbolique et de l’imaginaire, qui, comme dit Lacan, se dissocie dans la psychose.

 

Ici, on ne peut poursuivre sans parler de Charles Sanders Peirce qui a considérablement inspiré Lacan.

 

Si l’imaginaire est la faculté que nous avons de fabriquer des représentations, de former des images, il y a aussi la base, la trame de l’élaboration des concepts, de l’intelligence et de ses mécanismes. Avant de percevoir des images, des symboles, nous recevons des signes. La sémiotique regroupe tous les types de signes, les symboles que nous percevons ou façonnons pour communiquer. Parmi eux se trouvent non seulement les images, mais aussi, les mots, les gestes… sans oublier les sons. Nombre d’entre eux peuvent entrer dans la catégorie des symboles…

 

Depuis Saussure nous savons que ces signes établissent la relation entre le signifiant et un signifié. Qu’ils se chargent d’affects, ou qu’un affect prend la forme d’un signe, d’une image, et véhiculent des émotions, certes à des degrés divers, entre le fort, le ténu et le rien qui est aussi une sensation, un sentiment.

 

Nous savons que le signe, la sémiotique n’est pas la sémantique. Charles  Sanders Peirce propose un modèle où la racine même de la pensée est en deçà du psychologique. Il postule sur l’idée d’une intelligence sans sujet qui selon lui fonctionnerait différemment du sujet kantien, schopenhauerien et surtout cartésien. Cette pensée est en deçà du « je » pense. Cette intelligence[13] serait plutôt « agent » que  « sujet ».

 

Peirce proclame, certes audacieusement, que « l’esprit est une fonction du signe, plutôt que le signe une fonction de l’esprit », ce qui signifie, d’une autre façon, que : « ce n’est pas la pensée qui est en nous, mais nous qui sommes dans la pensée »[14]. Dans le même sens, Lacan dit : « le propre de l’homme n’est pas de parler mais d’être parlé[15] ». Bien sûr, cela peut déjà donner le vertige, mais voyons d’un peu plus près, sans trop nous attarder toutefois.

 

D'après Peirce, le signe est ce qui met en connexion la relation triadique : « signe, objet, interprétant » qui serait le premier mode de fonctionnement de la pensée. Nous ne pensons que par des signes. Ici nous sommes, vous l’aurez remarqué,  à la source de la théorie de la chaîne des signifiants élaborés par Lacan.

 

Selon Peirce, il n’y a pas de signification terminale, pour la simple raison que « la signification d’une représentation ne peut être qu’une représentation nouvelle à laquelle on passe le flambeau de la vérité »; et, en tant que représentation elle a, à son tour, un interprétant. Ici, cela rejoint Lacan qui met également de coté la chaîne des signifiés à cause de son flottement, et surtout du fait que tout signifié est à son tour susceptible de se comporter comme un signifiant[16]. Il en découle pour Pierce comme pour Lacan, que chercher une signification terminale équivaut à chercher l’oignon en enlevant ses multiples peaux.

 

Sur ce point, le théoricien du nœud borroméen[17] perçoit dans la triade peircienne ISI[18] la triade RSI[19] qu’il transpose dans le domaine du psychologique ; car Peirce laisse entendre qu’il est souvent en deçà, ou qu’il parle d’autres formes de langage. Il avance même que sa triade est aussi le  fondement du langage artificiel… 

 

Nous avons vu que c’est en faisant l’expérience de la séparation « réel – réalité[20] » que se produit l’émergence de la fonction imaginative dû au mécanisme de la réalisation hallucinatoire du désir provoqué par la béance de la natalité[21].

 

C’est à ces processus imaginaires auxquels nous sommes amarrés, ligotés parfois, limités toujours à ce que notre propre conscience veut bien nous dévoiler. En effet, de la conscience dépend que l’imaginaire, dans sa forme réflexive, soit un formidable outil de préhension de la réalité, ou au contraire, d’enfermements provoqués par l’identification ou le déni et le refoulement avec ses effets parfois ravageurs. Ces mouvements internes liés à notre mémoire affective façonnent notre relation à l’objet et au sujet. La relation à l’objet se situe dans la mouvance même du moi et de la conscience qui fluctue aussi façonnant notre enveloppe psychique.

 

Images et réalités

 

L’image, le mot, une expression, ont pour fonction de « pro-férer »[22], de faire exister les réalités qu’ils évoquent. C’est, entre autre, ce que fait l’analysant sur le divan. Ainsi, l’objet existera grâce à la « proférance »[23]. Après, plus on le nommera plus il existera, s’il rencontre toutefois, et ce n’est pas rien, intérêt, compatibilité avec ce qui est admis, pour être accepté par un grand nombre et accéder au statut de réalité. A l’inverse, il sera destitué ou n’accèdera pas à ce statut.

 

Mais le statut de réalité, nous l’avons déjà évoqué précédemment[24], est-il un, multiple, extérieur à nous-même ? Rien n’est moins sûr puisqu’il y a la « réalité commune », celle qui a été pro-férée et partagée par un grand nombre, la réalité du sujet : interne, externe, la réalité absolue...etc. La réalité est mouvante et diffère selon les époques, les cultures… Le poète en a l’intuition quand il dit : «Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité…[25] ?»

 

Ce qui est sûr, cependant, c’est que la réalité, qu’elle soit intérieure ou extérieure, n’est pas fixe mais en perpétuel mouvement et ne cesse de travailler ceux en qui elle prend forme. Nous voyons déjà la fragilité et la dépendance que nous avons face à  la réalité, et le travail permanent du moi pour s’y adapter.

 

Le changement dans une cure Rêve-Éveillé

 

Robert Desoille dit que la formation des images et le langage imagé puisent leurs sources dans la perception sensorielle de la réalité ; ensuite, s’y associent les situations et les sensations mémorisées en liaison avec les images. Selon leur degré d’inhibition elles se manifestent dans les états oniriques nocturnes et diurnes avec la fonction imaginante libre du contrôle de l’intellect (rêveries, rêve éveillés)[26].

 

Si Desoille ouvre la porte, et essaie de comprendre l’image et le mouvement de l’imaginaire, c’est, nous venons de le voir, chez Lacan que nous pouvons le mieux approfondir les mécanismes d’une telle réussite[27]. Mais comment cela se réalise t-il ?

 

Comme le disait Desoille, par le mouvement, celui du contenu symbolique des images, mais aussi et surtout, par celui du mouvement Réel-symbolique-Imaginaire.

 

On sait que Desoille a beaucoup insisté sur le mouvement ascensionnel dans  le Rêve-éveillé. Mais le patient se meut aussi dans un espace vertical et horizontal et aussi dans le temps[28]. Également, tout se joue dans la dynamique du rapport au Réel, au symbolique et à l’Imaginaire qui, comme nous le savons, est le mouvement d’accès à la « réalité commune ». Ainsi, grâce à ce mouvement, à l’éprouvé qu’il renferme et à la pro-férance, l’analysant peut réaménager son histoire et son rapport à la réalité. C’est une découverte saisissante dont notre époque n’a pas encore mesuré la portée[29].

 

De même le moi est en éternel mouvement, de même ce mouvement du Réel- symbolique-Imaginaire, permet de renouer, de « tricoter» c’est le cas de le dire, sa relation à la «réalité commune», et d’effectuer les réajustements permanents nécessaires afin de se vêtir de la réalité. Tricoter c’est faire une chaîne de nœuds de type borroméen dans le sens que, si un se défait tout le reste se dissocie, comme dans le RSI de Lacan.

 

Ce qui est surprenant c’est qu’on tricote, qu’on tisse, qu’on fait des successions de nœuds, en quelque sorte, pour se vêtir. Ici, ne pourrait-on pas faire un rapprochement entre ce mécanisme et la confection de la pellicule du rêve, des enveloppes du moi, dont parle Anzieu[30], où se structurent les notions de contenant, de limite, de frontière entre les réalités externes et internes du sujet ? L’onirisme éveillé ne façonne-t-il pas, aussi,  une pellicule ? Je le soupçonne fort.

 

Ne pourrait-il pas en être de même de l’aire transitionnelle de Winnicott ; de ce lieu où la tache consiste à maintenir à la fois séparées et reliées l’une à l’autre, réalités internes et externes ? Car cet espace réalise paradoxalement une unité fondamentale du cohérent et de l’incohérent…

 

Comme nous l’avons vu précédemment, on est dans la même description épistémologique et génétique que Peirce : l'Index permet d'extraire l'Icone, qui permet d'abstraire le Symbole qui à son tour pointe l'Index ; de même  le RSI de Lacan. Le Réel abstrait le symbolique qui actionne l’imaginaire qui à sont tour pointe le Réel…

 

Encourager cette manière d’opérer grâce au Rêve-éveillé est beaucoup plus efficace que la recherche d’une cause à effet dont nous savons qu’elle est trop souvent quasi infructueuse. La solution, ici, n’est pas de l’ordre de la pensée réflexive. Il se produit, certes, dans les divers transferts, une régression et une régrédience en deçà du langage ; au niveau de l’action, du ressenti. Mais ici, le langage renaît de l’action inhérente au nœud borroméen, et cette action restitue, met en mouvement la chaîne des signifiants. Ainsi, le sujet s’oriente, nous l’avons déjà dit, vers de nouveaux signifiés avec leurs éprouvés revisités, qui  produisent de nouvelles réponses face à sa réalité interne et externe et à la réalité commune, le faisant ainsi réorganiser son économie personnelle.

 

Tout comme le rêve, le rêve-éveillé  permet, une circulation libre des signifiants. Une circulation libre des représentations[31], avec, contrairement au rêve nocturne, la conscience du sujet en plus, ce qui favorise de plus promptes perlaborations.

 

Le Symbolique pointe le Réel

 

Nous l’avons dit maintes fois : Le réel n’est pas la réalité, or, souvent, pour des raisons syntaxiques et diverses, on utilise indifféremment l’un comme l’autre.

 

Nous avons vu chez Pierce et Lacan les correspondances « Réel, Symbolique, Imaginaire » et « signe, objet, interprétant » ou  « l’index,  le symbole, l’icône ». Que le réel vise le symbolique qui à son tour vise l’imaginaire. De même chez Peirce le signe vise l’objet qui vise l’interprétant[32] qui à son tour vise le signe… dans une chaîne sans fin. Le « tricot » dont je parlais plus haut !

 

De même, nous pouvons dire qu’à l’endroit de chacun des éléments de la triade se trouve aussi, quoique inégalement, parfois à l’état potentiel, les deux autres éléments de la triade[33].  Nous ne sommes pas dans un seul mouvement giratoire, mécaniciste.

 

Est-ce peut-être, aussi, la raison pour laquelle, même dans le cas de la dissociation d’un des éléments du nœud borroméen, il serait possible de faire une nouvelle association avec un quatrième élément formant du même coup le nœud brunnien[34]. C’est le fameux « sinthome » de Lacan, sur lequel j’aimerais bien revenir dans une autre réflexion…

 

Dans cet espace de jeu triadique, qui est logique, ne peut-on pas dire, aussi, que le Symbolique vise le Réel de la même façon dont Peirce dit que l’objet vise le signe[35] ?

 

Si le symbolique vise le réel on doit alors, me semble-t-il, différencier deux choses que l’on a, jusqu’à présent, souvent mis dans le même panier : la régression pathologique et la régrédience du normatif, ces deux mouvements pouvant être simultané, d’où les confusions, les amalgames possibles.

 

Ici on songe à la psychagogie de Charles Baudoin ; coaching avant la lettre, qui postulait que « l'action et/ou la réflexion concernant l'équilibre psychologique et la santé du corps ne sont pas séparés de l'action et/ou la réflexion concernant le développement de la personne. Autrement dit, il n'y a pas de frontière entre la "réparation" de l'homme malade ou perturbé et la "réalisation" de l'homme "sain", bien dans sa peau »[36].

 

 

 

La conscience et le « Réel »

 

Nous avons vu[37] que la conscience n’est pas un objet. Elle est ce sans quoi rien ne pourrait être pris pour objet. Elle n’est pas détachable des objets, car elle s’identifie avec ce qui est vécu par le sujet[38]. Elle est modifiable par le raisonnement, l’expérience et les incidents de la vie, ou par un travail délibéré qui permet à l’aide des divers jeux[39], de vivre au plus près de la réalité.

 

Le processus d’accroissement de la conscience passe par le processus de déliaison, de retrait  projectif qui crée un vide. Cela se produit par la cession de l’identification devenue obsolète, qui est remplacée par une nouvelle représentation symbolique. Elle assurera désormais, une meilleure adéquation du sujet à la réalité du moment.

 

Ce cheminement est un processus de la fonction imaginaire. Nous l’avons vu, Il est un dérivé de notre faculté à produire des chaînes de signifiants.

 

Lors des retraits projectifs, la conscience peut se tourner vers le « Réel », si toutefois les angoisses le permettent. Chez les mystiques, par exemple, la conscience décroche ou traverse l’image et perçoit ce nouvel objet.  Maître Eckhart le décrit éminemment lorsqu’il dit : « Celui qui, sans multiplier les pensées, sans multiplier objets et images reconnaît intérieurement ce qu’aucune vision extérieure n’a mise en lui,[40]… »

 

La conscience peut également percevoir simultanément le «Réel» » avec des images… La conscience aperçoit (étymologiquement « voir », « discerner de façon soudaine »), le « Réel » et l’expérimente comme un vide, une absence, ou une présence selon l’état psychique du moment, la culture, le vécu infantile et l’expérience de vie de la personne.

 

Cette expérience, nous la faisons tous, mais nous n’en sommes pas conscient. Pourquoi ? Tout simplement, me semble-t-il, parce que nous n’y voyons aucun intérêt immédiat.

 

Considéré, à juste titre comme un lieu archaïque, il s’y passe également un processus régrédient de restauration avec une possibilité du maintien de la conscience. Le vide ici n’est pas traumatique mais positif. Il permet de renouveler le contenu de la première enveloppe psychique. Le sujet peut re-disposer d’une chaîne de signifiants renouvelés, qui réactualise en conséquence les signifiés, qui, rappelons le, sont également susceptibles de se comporter comme des signifiants. Le signifié, le sens, donc le contenu de l’inconscient peut, ainsi, continuer de nous échapper indéfiniment[41]. Le vide, de par ces processus, est toujours là.

 

Ce vide est même la partie essentielle de notre nature, c’est le « Réel », ce qui ne change pas, ce qui est immuable, hors du temps. Ce n’est pas la physique quantique qui l’infirmera. Ce vide est également présent pendant le sommeil profond où l’onirisme cesse de nombreuses fois par nuit. Les mystiques, nous venons de le voir, avec leurs pratiques spirituelles, expérimentent ce vide avec le maintien de la conscience.

 

Toutefois, si la conscience appréhende ce nouvel objet, l’imaginaire et le mental se mettent rapidement en mouvement et trouvent le moyen de le symboliser. C’est la nature temporelle de notre esprit. Il lui est, en effet, impossible de ne pas donner une forme, une représentation, même, à ce qui n’en à pas. Nous avons pour exemple, toutes les représentations possibles du Divin dans l’histoire des mythologies.

 

Nous savons que comprendre (prendre avec) c’est délimiter. C’est mettre dans le cadre de la raison, au service d’une démonstration, d’une justification, ce qui échappe, ce qui n’a pas encore de forme, ce qui vient du « Réel ». Nous sommes ici à la racine de la pulsion de vie. Notre nature, la compréhension, enferme en vue de conforter une vision nouvelle à celle de notre réalité déjà existante. Mais que pouvons-nous comprendre (ou prendre avec) du « Réel » ? On est ici face à une difficulté extrême, ambivalente, et c’est l’imaginaire qui prend, bien évidemment, le relais.

 

L’imaginaire du « Réel »

 

Dans une cure Rêve-éveillé, l’expérience du « Réel » se produit de diverses façons, dans l’inter-dit, dans  « l’Être »  avant la lettre (nous y reviendrons plus loin), ou parfois sous forme d’images de lumière.

 

Cela survient lorsque le patient a déjà parcouru nombre de ses représentations archaïques, et a, également, effectué nombre de perlaborations. Ces images de lumière se présentent d’abord de manière fugace, comme cette personne qui dit : « je regarde le ciel. Je vois une grande lumière ! Il y a un escalier… ». Puis, après un silence, certainement rempli par divers transferts, elle passe à une autre image.

 

Ne sommes-nous pas là en présence du refoulement du sublime dont parlait Desoille ? Elle ne monte pas encore l’escalier qui la mène à la lumière… elle poursuit son Rêve-éveillé par des représentations moins verticales.

 

Puis, l’expérience revient, ou reviendra, et à un moment, la conscience perçoit l’affect qui vient avec. La conscience perçoit l’émotion et ne l’oubliera plus. C’est un tournant majeur de la cure, celui de la sublimation.

 

Cette lumière là, n’est plus celle du début de cure où l’angoisse qui l’accompagne est représentative du flou indifférencié, de ce qui n’a pas été symbolisé, de ce qui n’a pas encore pu être dit, de ce qui a été refoulé du passé infantile du patient. Cette lumière est autre. Elle vient comme pour combler le vide provoqué par les retraits projectifs. Ici, comme dit Lacan, on n’est plus dans la quête de la jouissance de « l’autre sexe » mais dans celle de « l’Autre », de « l’Un », du « Réel »[42].

 

La difficulté est qu’effectivement toute image de lumière n’est pas au premier abord représentative du « Réel », mais de la sublimation des images parentales. Seulement, le « Réel » est derrière la sublimation de ces images sous forme de lumière, car c’est sa première, ou sa dernière représentation possible. La lumière, la nuée, le feu du buisson ardent dans les récits bibliques, sont les plus fréquentes représentations possibles du « Réel », de « l’Autre », du «Tout-Autre ».

 

Par exemple, cette personne qui après une longue et parfois pénible cure dit dans un de ses derniers Rêves Éveillés :

                                            « Il y a une fenêtre avec un rideau et une lumière très intense qui traverse direct le rideau. Une personne regarde à travers ce rideau…. elle a l’air toute contente, elle regarde la lumière. Elle s’approche de la fenêtre et tire le rideau, la fenêtre est ouverte, et là ! C’est le grand soleil ! »

 

La séance d’après, elle raconte un Rêve nocturne comme pour confirmer l’avancement considérable de son travail psychique:

 

«J’ai perdu une partie de mes dents (Rêve récurrent dans le passé).  Puis, j’ai acheté une brosse à dents et, mes dents étaient comme de la porcelaine blanche. Blanche ! J’étais toute contente, toute la journée…»

                   

        

Associant sur ce rêve elle dira :

 

« …c’est la lumière de Dieu…. »

 

Ici, pour la première fois dans cette longue cure,  la notion de divin est abordé.

 

Plus tard dans un autre Rêve-Éveillé,  revient la lumière :

 

« Je vois un tableau… un paysage…une maison… une prairie… ». Elle entre dans le tableau et décrit le paysage… tout d’un coup ! Une immense lumière apparaît. Au milieu, les bras de sa mère … elle monte et s’éloigne et la lumière éclaire la prairie très verte qui se remplit de fleurs multicolores …

 

Ici, nous repérons bien les images parentales sublimées. De même que précédemment, son quotidien confirme son vécu interne. Elle décide de faire sa première communion, et de s’engager dans un cheminement spirituel. Sa fille, qui ne pouvait pas avoir d’enfant, est soudainement enceinte…

 

Ici nous voyons, certes, et ce n’est pas rien, la restauration de l’énergie de la libido et des images parentales. Mais, vous l’aurez remarqué, il s’y passe plus encore. Il se produit un phénomène d’ouverture à la transcendance. Je pense que Desoille, avec son épouse, en avait eu plus que l’intuition.

 

Le « Réel », tout comme la Totalité et « l’Être », est le domaine où nous n’avons pas accès. C’est l’impossible de la symbolisation sans être sa négation[43], dit Lacan. (D’un point de vue linguistique ça pose déjà problème). Alors se pose la question : S’il est donc impossible de symboliser ce qui ne peut l’être, est-ce pour autant le néant ? Nous venons de voir que non. Notre esprit peut tricoter des représentations de l’irreprésentable.

 

Ici, on est dans l’irréel, car la fonction imaginaire, dit Bachelard, permet aussi de façonner des objets qui dépassent ou qui ne sont pas de l’ordre de la réalité[44]. Pourtant, le but est justement de nous acheminer le plus près possible de la réalité.

 

Le « pas-tout » sexuel

 

Pour Lacan, contrairement à Freud, le sexe, même s’il n’y est pas étranger, et sans rien renier des mécanismes archaïques, ne détermine « pas tout» du destin de chacun.

 

«…Le désir ne nous conduit qu’a la visée de la faille ou se démontre que l’Un ne tient que de l’essence du signifiant. […]…la béance qu’il y a de cet Un a quelque chose qui tient à l’être, et, derrière l’être, à la jouissance. […] l’Amour est impuissant, quoiqu’il soit réciproque, parce qu’il ignore qu’il n’est que le désir d’être Un, ce qui nous conduit à l’impossible d’établir la relation d’eux. La relation d’eux qui ?- deux sexes[45]. » Ceci est une avancée majeure de la psychanalyse, et pas sans d’heureuses nouvelles conséquences à venir, du moins je l’espère…

 

En effet, la femme, et du même coup le féminin dans l’homme qui consent à s’y ouvrir, inventent de nouveaux modes de communication… C’est un sacré pied de nez aux discours idéologiques genre « tout biologique[46] », puisque ici, selon Lacan, la femme et l’homme en tant que signifiant peuvent se définir du « tout » ou du « pas-tout » sexuel.

 

Il n’est pas question ici, de bisexualité psychique fusionnelle, de père utérin ou de mère phallique, encore moins de bisexualité agie (il serait intéressant de développer ce thème difficile dans une autre réflexion ?). La différence, c’est la montée de la libido qui se sublime avec la « Conscience » et qui repousse « l’opaque et l’indifférencié ».

 

Il s’agit d’un nouveau fonctionnement de la « libido » qui signifie en latin, « envie, désir[47] ». Désir de l’autre sexe, mais aussi de « l’Un ». Ici, on est dans un nouveau fonctionnement de la libido que j’appelle « libido-participative[48]». Elle est « unitaire et différenciée ». Elle devient le ciment restaurateur du morcellement, des clivages et participe de « l’Un ». C'est-à-dire, que le sujet n’a pas, où n’a plus de confusion dans son identité sexuelle ; mais qu’il ne refoule ni le masculin, ni le féminin, en lui. Après, certes, on est dans « un horizon d’irreprésentable[49] », où l’analyste n’a pas accès à « la vérité ultime de son analysant », et ne doit pas se hasarder et encore moins s’escrimer à la  mettre en mots sous peine de se leurrer.

 

D’où l’idée à retenir qu’il y a une autre jouissance que la jouissance phallique, celle de l’Un. Que la mystique n’est pas, et n’a jamais été une « seule » affaire de foutre[50]. Incontestablement, tous les mystiques ont eu à gérer leurs problématiques archaïques et y sont plus ou moins parvenus, mais on n’analyse que cela, et on ne voit rien d’autre...

 

Si les images, les fantasmes sont des moyens de réalisation non pas du seul désir de « l’autre sexe », mais de la jouissance de « l’Autre », de « l’Un », il n’est pas étonnant, après ce que nous venons de dire, que depuis la nuit des temps subsiste l’intuition qu’il est possible de traverser les images afin de jouir de ce « Tout-Autre ». Car, ce n’est pas, ici,  le retour à l’indifférencié, bien au contraire, c’est la découverte et l’acceptation en soi des bons et des mauvais objets, du masculin et du féminin.

 

Cet autre en soi, dit Nicole Fabre « c’est renouer le dialogue, reconnaître l’homme et la femme des profondeurs au sein de son obscurité… apprendre à naviguer dans ses désirs et ses images contradictoires sans se cliver de la réalité. C’est émerger de la régression».

 

Alors oui, lorsque l’on émerge de la régression, l’image peut s’estomper pour laisser la place à une autre. De même, entre deux images se trouve un espace que la conscience exercée peut percevoir sans crainte de l’indifférenciation, de l’effondrement dont parle Winnicott. Ici, c’est le « Réel » qui est pointé par l’imaginaire et le symbolique puis ensuite par la conscience.

 

Lacan dit, à juste titre, que le « Réel » c’est l’impossible. Mais nous avons bien découvert ce chapitre de notre histoire auquel on ne pouvait accéder. On est dans l’énigme d’un « non figuré », d’un « non pensé » ; mais nous avons trouvé la trace de l’inconscient à travers ces monuments que sont le corps, les symptômes, les lapsus, les actes manqués[51], les rêves, les mots d’esprit[52], les rêves éveillés[53]

 

Alors, ne pouvons nous pas trouver les traces du « Réel », de cet «Autre », autre que l’inconscient, autre que l’autre sexe ? 

 

L’inter-dit

 

Levinas nous dit que « la pensée pense le sens[54], qui est aussi le vrai ». Il consigne, en prenant des risques certains, que l’occident a oublié que « l’origine de tout sens et donc du vrai est « l’Être ». Ce qui a fait révéler le déconstructivisme et entraîner la mort de Dieu[55]…, qui n’est, en fait, qu’une mort de certaines valeurs[56] et l’apparition de nouvelles[57].

 

La conséquence en est la montée prédominante du concept de néant. Mais, comme dit Lacan, le néant n’est-il pas néant de quelque chose ?

 

Si le concept du néant ne colle pas, alors qu’y a-t-il ? Et de quel être s’agit-il ?

 

La faute de la science traditionnelle dit Lacan, celle de la pensée d’Aristote  « est  d’impliquer que le pensé est à l’image de la pensée, c’est-à-dire que « l’Être »  pense [58] ». Or, il ne pense pas plus qu’il n’est l’inconscient. Ce n’est pas l’être qui est manifestation[59], mais « l’Être »  qui se repose, différent de l’étant.

 

Levinas dit : « Sous l’agitation de la chasse aux êtres, règne un repos immuable[60] ». Le repos est derrière toutes les choses que nous faisons, et ce repos n’est pas le vide, le néant, le régressif mais le régrédient.  Il suffit de traverser les formes et on retrouve ce qui était perdu, ce que perdait le nouveau né, le « Réel ». Or, point important, nous ne sommes plus des nouveaux nés.

 

Il s’agit, donc, d’une autre expérience, celle que fait un adulte plus ou moins conscient de ses archaïsmes et non celle d’un fœtus ou d’un nourrisson.  L’un est effectivement dans le primaire, et l’autre se tourne vers le repos régrédient qui régénère ses facultés, sa chaîne de signifiant.

 

Or, le problème que rencontrent les notions de plénitude et de béatitude, nous l’avons déjà dit, c’est qu’on les taxe, lors de pratiques de développement personnel ou de pratiques spirituelles, uniquement de régression narcissique, alors que régression et régrédience se côtoient.

 

Pendant le sommeil, par exemple, nous posons l’acte d’aller nous coucher et nous passons « du pôle progrédient de la décharge motrice au pôle régrédient de la perception[61]… ». On ne parle plus ici de régression. Pourquoi en serait-il autrement lorsqu’on se tourne vers le « Réel » ?

 

Ce qui me parait singulier, c’est que « l’Être »  (le « Réel »)  se soit laissé oublié jusqu’à n’être plus considéré que comme fondation du néant[62], ou de l’archaïque. « L’Être »  s’est voilé, poursuit Levinas, et l’occident a oublié « l’Être »[63]. Certes, ici la tournure est anthropomorphique, aussi je lui préfère l’argumentation de Lacan lorsqu’il dit que : « la forme est le savoir qui remplit « l’Être». Que ce savoir impossible est censuré, défendu, mais qu’il ne l’est pas si on écrit convenablement « l’inter-dit[64] ». Il est dit entre les mots, entre les lignes[65] ».

 

Voyons ici,  un instant, plus loin que l’inconscient archaïque et que la scène primordiale. Tout est effectivement dans la discordance entre savoir et être. Savoir plus, pour jouir plus…ça nous fait tous jouir !  Pour beaucoup, s’arrêtera ici les seuls spectres ci-dessus mentionnés... mais cela me parait trop définitif et simple…

 

Nous savons :

 

-        Que les images et nos réflexions peuvent nous capter par les processus de projection/identification.

 

-         Que les images peuvent aussi nous étourdir et nous distrairent telles les sirènes des navigateurs mythiques. Nos sens sont avides de la forme par besoin d’identification,  avec pour cause la béance, la perte de la conscience du « Réel », de « l’Être ».

 

-        Que l’imaginaire dans la pratique du Rêve-Éveillé a une fonction, tout comme le rêve, de pellicule psychique, de médiateur entre la mémoire interne des affects et l’objet externe expérimenté par le sensoriel, dans le rapport Réel, Symbolique, Imaginaire décrit par Lacan.

 

-        Que la conscience peut percevoir la forme, mais aussi « l’Être »  qui précède la lettre[66], de façon régrédiente dans cette profondeur, ce repos, cette stabilité[67] où la conscience peut accéder ; là où les énergies, les enveloppes psychiques se créent et se renouvellent.

 

-        Que notre culture a oublié l’essance[68] de « l’Être » ; que l’image peut être traversée et permet au sujet, grâce à la conscience, de percevoir « l’inter-dit », le « Réel ». Ainsi, la conscience ne reste pas identifiée et ne se perd pas dans la multiplicité schizoïde des formes et des objets. Elle évite la sclérose du moi dûe à la boucle sans fin des chaînes de signifiants et des signifiés.

 

-        Que cette prise de conscience, réalise paradoxalement la cohérence des incohérences tout le long de notre existence, et dégage non moins paradoxalement une unité fondamentale.

 

De même, il ne faut pas négliger, les divers inconscients sous-tendus dans cet « inter-dit ». Desoille a martelé que le sublime pouvait être refoulé, qu’il se trouve aussi dans l’inconscient, que l’inconscient n’est pas seulement archaïque et  ténébreux[69].

 

Après, nous savons comment Lacan a tricoté, c’est le cas de le dire, dans tous les sens « Réel, Symbolique, Imaginaire », « chaînes de signifiants », « de signifiés », « nœuds borroméens » etc.

 

D’ailleurs, lorsque l’on fait du tricot, ne fait-on pas une chaîne de nœuds qui jouissent de la propriété borroméenne ? Lorsqu’on en sectionne un, les autres ne se libèrent-ils pas ? Ici, il y aurait encore  beaucoup à dire… surtout si l’on tricote avec un autre fil, celui du « sinthome »… ou si l’on coupe celui du « Réel »…

 

Que penser d’un monde qui se coupe du « Réel », de  « l’Être » ? A cette question, vous savez ce que Lacan a répondu !

 

Nous savons, aussi, ce que Freud a dit des mots d’esprit. Alors que devons nous penser de celui de l’humoriste Raymond Devos lorsqu’il dit : « être ou ne pas être exige une réponse ! » ? Boutade on ne peut plus Pascalienne, puisque ce dernier élabore la première théorie de la décision[70], ou, effectivement, il y a tout à gagner et rien à perdre[71].

 

 

 

En Conclusion, nous voyons :

 

-        Que les diverses fonctions « Réel, Symbolique, Imaginaire », celles de la conscience, celles du moi et de la raison sont les divers outils de préhension des diverses réalités.

 

-        Que l’image et la fonction imaginaire, tant décriées, sont des éléments indissociables d’accession à ces réalités, et du même coup, à une plus grande unicité de la personne. Que la recherche de « l’Un » est effectivement « Autre » et plus complexe que la projection externe ou la seule quête régressive fusionnelle… au contraire, qu’après la satisfaction pulsionnelle, le narcissisme régrédient tend à la plénitude de « l’Un »[72].

 

-        Que l’image, aussi, peut être un obstacle à la prise de conscience du « Réel » à cause des mécanismes identificatoires et projectifs.

                                                                 

-        Que l’on peut, tout comme l’accession à l’inconscient, avoir accès au « Réel » par le biais de la conscience de « l’Être » avant la lettre, de « l’inter-dit », de la reconnaissance de « l’homme et la femme des profondeurs au sein de son obscurité, en acceptant de pointer le « Réel », le « Tout-Autre », par le symbole et l’imaginaire, par les images de lumière, par l’art avec le beau…

 

Ici il est temps de clore cette présente réflexion, qui, comme toute réflexion, soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses ; comme ce Koan qui pointe le « Réel » : « l’arbre qui tombe dans la forêt, fait-il du bruit si personne ne l’entend ? »

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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6 Octobre 2010



[1] Carl R. Rogers, « le développement de la personne », édit. Dunod, 1970 p 23

[2] S. FREUD « L’interprétation des rêves » p 419

[3] Espace transitionnel : espace temporel (ou intemporel, ou passé, présent, futur), spatialisation (haut, bas, gauche, droite, devant, derrière…), espace émotionnel symbolique (mouvement topique çà, surmoi, que le moi atténue)

[4] Nicole FABRE, dans divers ouvrages, notamment : Cahier du GIREP n° 38 automne 2000 p 45

[5] Charles BAUDOUIN « De l’instinct à l’esprit » Edit. Desclée de Brouwer  1950 chapitre l’image en action  p 64

[6] Robert Desoille, « L’exploration de l’activité subconsciente par la méthode de rêve éveillé », Paris, d’Artrey, 1938

[7] Jean-Marie Delassus, « Psychanalyse de la naissance », édit. Dunod, 2005

Gilbert Sescousse, « formation et déploiement des croyances et des convictions » sites Internet, revue AFT Janvier 2007

[8] Platon « la république » Edit. Garnier Flammarion, Paris 1966, p 47-49,

[9] Jacques Lacan, « Encore » le séminaire livre : XX, Editions du Seuil, 2005

[10] Gilbert Sescousse, « le je(u) de la conscience » et  « formation et déploiement des croyances et des convictions », Site Internet.

[11] Notion de Michel Fain, Guy Lavallée, Conférence (en ligne) d'introduction à la Psychanalyse de l'adulte du 20 Janvier 2005 « Régrédience, progrédience et hallucinatoire de transfert ».

« La régrédience est centripète et introjective, elle est liée à la position pulsionnelle réceptive passive, elle vise sous la poussée de l’hallucinatoire à l’éveil des processus primaires en accompagnement des processus secondaires. Autrement dit, elle tend à la régression formelle du mot à l’image. Mais elle est aussi liée à la régression temporelle : elle se tourne vers le passé. La régrédience est propice à l’introjection pulsionnelle, elle vise à un apaisant retour au calme après l’acmée de la satisfaction pulsionnelle. Le narcissisme régrédient tend à la plénitude de l’un ».

[12] Bernard Auriol, « INCONSCIENT / ORGANISATION SOCIALE / COLLECTIF » « Contribution à l'étymologie du Noeud Borroméen… » 9 Mars 1990, Site internet.

[13] Qu’il appelle : « intelligence scientifique »

[14] Christiane Chauviré, « Peirce et la signification, introduction à la logique du vague »  édit ; Puf 1995, p 64-65

[15] Jacques Lacan, Ecrits, Op. cit., p14 & 835

[16] Alain Vanier, « cinq siècles de pensée française », Hors-série N°6 Oct. Nov. 2007 Sciences Humaines

[17] Lacan utilise aussi le noeud Brunnien à 4 consistances pour adjoindre au RSI le Sinthome. Voir Bernard Auriol, « INCONSCIENT / ORGANISATION SOCIALE / COLLECTIF » « Contribution à l'étymologie du Noeud Borroméen… » 9 Mars 1990, Site internet.

[18] L’index – le symbolique- l’icône ou signe-objet-interprétant

[19] Réel-Symbolique-Imaginaire

[20] Jean-Marie Delassus, « Psychanalyse de la naissance », édit. Dunod, 2005

[21] Gilbert Sescousse, « le je(u) de la conscience » et  « formation et déploiement des croyances et des convictions ».Site Internet.

[22] Du latin mettre en avant, mettre au dehors, produire, faire surgir, créer

[23] Nathalie Aumage, « construction de l’illusion » p 25, revue Imaginaire & Inconscient « peut-on vivre sans illusions »  n° 17 -2006,

[24] Gilbert Sescousse, « le je(u) de la conscience » article, voir : Cahiers du Girep n°48 printemps 2006, Revue AFT janvier 2006 et site Internet « Bernard Auriol ».

[25] Friedrich Stowasser (pseudonyme Friedensreich Hundertwasser)  artiste populaire autrichien (1928-2000)

[26] Robert Desoille, « Entretiens sur le rêve éveillé dirigé en psychothérapie », édit Payot, 1973, p 53

[27] Réussite du Rêve-éveillé

[28] Nicole Fabre/Gilbert Maurey « le Rêve-Éveillé analytique », édit Privat, 1985, p114

[29] Voir l’ouvrage de Marc-Alain Descamps, « le Rêve-Éveillé », Bernet-Danilo, 1999

 

[31] Michel Demangeat, « mysticisme et psychanalyse » Imaginaire & inconscient, Imaginaire du religieux n° 11 2003 édit. l’Esprit du Temps.

[32] Christiane Chauviré, « Peirce et la signification, introduction à la logique du vague »  édit ; Puf 1995, p13

[33] Idem, p 71

[34] J. Lacan, le noeud Brunnien à 4 consistances pour adjoindre à RSI le Sinthome. Voir Bernard Auriol, « INCONSCIENT / ORGANISATION SOCIALE / COLLECTIF » « Contribution à l'étymologie du Noeud Borroméen… »

[35] Christiane Chauviré, « Peirce et la signification, introduction à la logique du vague »  édit ; Puf 1995, p 66

[36] Bernard Auriol, « la psychagogie », Site Internet.

[37] Article « le je(u) de la conscience » Gilbert Sescousse, cahiers du GIREP 2006/n°48 printemps  p 29, ou site Internet.

[38] Michel Bitbol, « Physique et philosophie de l’esprit », édit Flammarion 2005

[39] Article « le je(u) de la conscience » Gilbert Sescousse, cahiers du GIREP 2006/n°48 printemps  p 29, ou site Internet.

[40] Maître Eckhart se référant à Saint Augustin, « les Traités », édit du Seuil, 1996, p 23

[41] Alain Vanier, « cinq siècles de pensée française », Hors-série N°6 Oct. Nov. 2007 Sciences Humaines

[42] Jacques Lacan, « Encore » le séminaire livre : XX, Editions du Seuil, 2005

[43]  Sauf pour Alexandre Koyré, « Etudes d’histoire de la pensée scientifique » Paris, P.U.F, 1966, p166. C’est le symbolisable au sens précis du mathématisable. Éditorial. (Didier Castanet, L’impossible n°7-2006/2 « L’impossible, c’est le réel, tout simplement : Jacques Lacan )

[44] Gaston Bachelard « L’eau et les rêves » Edit. Poche, p 25

[45] Jacques Lacan, « Encore » le séminaire livre : XX, Editions du Seuil, 2005, p 13-14. 

[46] Claudine Casanova, Jacques Marblé, Marie-Claire Terrier, « Pas-toutes les femmes » Colloque de psychanalyse Ajaccio les 26 et 27 mai 2007

[47] J. Laplanche & J.-B. Pontalis, « Vocabulaire de la psychanalyse », Puf, 2002, p 224

[48] Libido participative de « l’Un ». « Unitaire et différenciée » elle est le ciment restaurateur des morcellements et des clivages et tire la personne vers l’ascensionnel.

[49] Chritian David, « La bisexualité psychique », Paris, Payot, 1992, p. 262.

[50] Jacques Lacan, « Encore » le séminaire livre : XX, Editions du Seuil, 2005, p 96-98

[51] Jacques Lacan

[52] Freud les mots d’esprit

[53] Robert Desoille

[54] Emmanuel Levinas, « Dieu, la mort et le temps » Grasset, 2004, p 142

[55] Emmanuel Levinas, « Dieu, la mort et le temps » Grasset, 2004, p 143

[56] Gilbert Sescousse, « formation et déploiement des croyances et des convictions » sites Internet, revue AFT Janvier 2007

[57] Marc-Alain Descamps, « la psychanalyse spiritualiste » Desclée de Brouwer 2004, p 57-72

[58] Jacques Lacan, « Encore » le séminaire livre : XX, Editions du Seuil, 2005, p 134

[59] Emmanuel Levinas, « Dieu, la mort et le temps » Grasset, 2004, p 145

[60] Emmanuel Levinas, « Dieu, la mort et le temps » Grasset, 2004, p 148

[61] Didier Anzieu, « le Moi-peau », Dunod, 2000, p 239

[62] Emmanuel Levinas, « Dieu, la mort et le temps » Grasset, 2004, p 139

[63] ibidem

[64] Et par extrapolation, l’interdit de la cène primordiale.

[65] Jacques Lacan, « Encore » le séminaire livre : XX, Editions du Seuil, 2005, p 150-151

[66] J. Lacan, « Ecrits », Seuil, 1966. p 13 

[67] Husserl la théorie du temps est une théorie du stable. Emmanuel Levinas, « Dieu, la mort et le temps » Grasset, 2004, p153

[68] Levinas s’appuie sur Husserl et même Heidegger chez qui on trouve aussi cet idéal du Même. E. Levinas, « Dieu, la mort et le temps » Grasset, 2004,  p 154

[69] Marc-Alain Descamps, « la psychanalyse spiritualiste » Desclée de Brouwer 2004, p 25

[70] Ian Hacking

[71] Catherine Halpern, « cinq siècles de pensée française », Hors-série N°6 Oct. Nov. 2007 Sciences Humaines

[72] Guy Lavallée, Conférence (en ligne) d'introduction à la Psychanalyse de l'adulte du 20 Janvier 2005 « Régrédience, progrédience et hallucinatoire de transfert ».