Le Rêve

Dr Bernard AURIOL

 

 

 

Le Rêve du philosophe

"Si nous rêvions toutes les nuits la même chose, elle nous affecterait autant que les objets que nous voyons tous les jours. Et si un artisan était sûr de rêver toutes les nuits, douze heures durant, qu'il est roi, je crois qu'il serait presque aussi heureux qu'un roi qui rêverait toutes les nuits, douze heures durant, qu'il serait artisan" (Pascal, Pensées, 386).

Nous voyons que cette pensée n'est pas l'exclusivité de l'Orient, pour lequel toute expérience à quelque chose, non seulement d'incertain ou de superficiel, mais même d'illusoire; "maya" : miroitement sans consistance qui nous entraîne sans cesse à la poursuite de nouvelles chimères...

Le philosophe Amiel n'est pas en reste; il écrit "en rêve notre individualité n'est pas close, elle enveloppe, pour ainsi dire tout son entourage; elle est le paysage et tout son contenu, nous compris. L'individu qui rêve est en train de se dissoudre dans la fantaisie universelle de maya... (Amiel, Journal Intime, 1 12 1892).


Le rêve, une "proto-conscience" ?

C'est la théorie défendue par J. Allan Hobson dans son article paru dans Nature (Octobre 2009) : REM sleep and dreaming: towards a theory of protoconsciousness

"Dreaming has fascinated and mystified humankind for ages: the bizarre and evanescent qualities of dreams have invited boundless speculation about their origin, meaning and purpose. For most of the twentieth century, scientific dream theories were mainly psychological. Since the discovery of rapid eye movement (REM) sleep, the neural underpinnings of dreaming have become increasingly well understood, and it is now possible to complement the details of these brain mechanisms with a theory of consciousness that is derived from the study of dreaming. The theory advanced here emphasizes data that suggest that REM sleep may constitute a protoconscious state, providing a virtual reality model of the world that is of functional use to the development and maintenance of waking consciousness."

Le Rêve Conscient

Bien des gens, et beaucoup parmi les penseurs qui ont disserté à propos du rêve, pensent qu'il est exclu que le rêveur soit conscient d'être en train de rêver. Par exemple Valéry croit évident que "le rêve est le phénomène que nous n'observons que pendant son absence"(Valéry, Tel Quel II, 258). Sartre croit même que si la conscience du rêve apparaît, c'est qu'on est réveillé ! Il affirme :" Toute apparition de la conscience réflexive dans le rêve correspond à un réveil momentané, bien que souvent le poids de la conscience qui rêve soit tel qu'il anéantit aussitôt la conscience réflexive, comme dans les cauchemars où le dormeur pense désespérément 'je rêve', sans parvenir à se réveiller, parce que sa conscience réflexive disparaît aussitôt qu'il est repris par son rêve". (L'imagination, 207).

Delage renchérit : "Sauf exception, le rêveur croit à l'objectivité de ses rêves pour le simple fait qu'il n'a aucune raison de n'y pas croire en l'absence de toute possibilité de comparaison avec la vie veillée dont il ignore l'existence dans son rêve" (Delage, Le rêve, p..668).

Remarquons pourtant la clause initiale d'une sage prudence : "sauf exception". Elle est de mise car, là encore la physiologie nous dit un mot : ces exceptions existent. Les indiens le savaient qui assurent même la possibilité d'un sommeil conscient, y compris en dehors des épisodes oniriques.


Certaines personnes ont le sentiment très évident d'arriver, plus ou moins systématiquement, à "contrôler" leurs rêves. Ces personnes sont conscientes de rêver au moment même où elles rêvent. Cela leur permet de fuir les rêves déplaisants ou de changer le cours de leur rêve - par exemple sur la base d'une consigne acceptée à l'état de veille. On peut même obtenir de certains sujets qu'ils fassent un geste servant de code : (ceci dans la limite autorisée par la paralysie motrice instituée par l'état de sommeil paradoxal => mouvements des yeux pour l'essentiel, comme regarder à plusieurs reprises à droite ou à gauche, etc ).

Ces phénomènes sont normaux et peuvent survenir chez tout un chacun. Ils sont rares chez la plupart des gens et on ne sait pas exactement pourquoi ils prennent chez certains une grande extension. A noter pourtant que le désir d'obtenir de tels phénomènes les favorise grandement et que la répétition induit une forme d'apprentissage, ce qui peut les rendre trèsz fréquents chez un individu pour lequel ils n'étaient, au départ, que sporadiques !

Personnellement, j'ai constaté chez un de mes patients qui en a sans doute abusé - une "décompensation psychotique". C'est à dire qu'il s'est mis à souffrir d'hallucinations variées, dont il se plaint encore après plusieurs années. Dans d'autres cas, cette pratique, utilisée aux fins d'avoir des rêves agréables ou de modifier le cours d'un mauvais rêve, ne semble pas avoir eu d'effets désastreux. Je reste pourtant très réservé sur son emploi systématique. En effet, le sommeil paradoxal a sans doute une fonction particulière qui tend à un enrichissement créatif du psychisme; le mettre sous la coupe d'une intention consciente délibérée pourrait priver cet état du meilleur de son efficacité.

L'existence de ces phénomènes est maintenant bien démontrée par la neurophysiologie.

Théorie Freudienne du Rêve

"Le Rêve est la réalisation d'un désir"
(S. Freud, La Science des rêves, 113).

"J’ai compris en 2002 que
l’inconscient des êtres humains
est structuré comme l’écriture chinoise...
une interprétation de rêve est analogue
à une analyse des caractères chinois"
Huo Datong (psychanalyste à Chengdu)
[Communication du Dr Gérard Guasch, 2009, Avril]

"Le rêve ne s'occupe jamais de vétilles, nous ne laissons pas troubler le sommeil pour si peu. Les rêves innocents en apparence sont pleins de "malice" quand on les interprète. Ils ont, si l'on peut dire, quantité d'idées de derrière la tête."(S. Freud, La Science des rêves, 168 sq.)

"Plus on s'occupe d'interprétation des rêves, plus on doit reconnaître que la plupart des rêves d'adultes ont trait à des faits sexuels et expriment des désirs érotiques. Naturellement aussi, il ne faut pas ne voir plus qu'eux " (S. Freud, La Science des rêves, 353-354).

"Tous les rêves d'une même nuit appartiennent à un même ensemble" (S. Freud, La Science des rêves, 298).

A quoi Jung fait écho :" Si faire se peut, je n'interprète jamais un rêve isolément. En règle générale, un rêve appartient à une série de rêves. De même que, dans le conscient, il existe une continuité - abstraction faite qu'elle est régulièrement interrompue par le sommeil - de même il existe apparemment une continuité dans la suite des processus inconscients" (Jung "Psychologie et Religion, 58).

Théorie Jungienne

"En fait les rêves sont des produits de l'âme inconsciente; ils sont spontanés, sans parti pris, soustraits à l'arbitraire de la conscience. Ils sont pure nature et par suite d'une vérité naturelle et sans fard. (...) Méditer ses rêves, c'est faire un retour sur soi même. On médite sur Soi et non sur le moi, sur ce Soi étranger qui nous est essentiel, qui constitue notre socle et qui, dans le passé, a engendré le moi". (Jung, L'Homme à la découverte de son âme, 57).

Ainsi, " en chacun de nous sommeille un étranger au visage inconnu. Il nous entretient par le truchement du rêve et nous fait savoir combien la vision qu'il a de nous diffère de celle dans laquelle nous nous complaisons". (Jung, L'Homme à la découverte de son âme, 63).

 

Le rêve Prémonitoire ?

"Dans l'antique médecine où la science du rêve tenait une si grand place, l'on a fait état de ce qu'on appelle les rêves prémonitoires ou annonciateurs d'une maladie prochaine non encore déclarée" (in J Lhermitte, les Rêves, 39).

"Doit-on considérer que le rêve est réellement prémonitoire et que des forces occultes président à l'éclosion des sentiments ou des sensations qui troublent le rêveur en imminence de maladie ? Nous ne le pensons pas, et l'on peut fournir de ces soi-disant rêves prémonitoires un explication plus simple et plus satisfaisante. Dans le rêve, certains de nos sens prennent une acuité plus grande qu'à l'état de veille, en sorte qu'une irritation morbide inhibée pendant le jour, peut être dans le rêve, beaucoup plus vivement ressentie" (in J. Lhermitte, les Rêves, 41)".

Cette explication pour un refus me parait assez légère: il n'est pas exact que la sensorialité s'exacerbe dans le moment du rêve : la physiologie nous apprend tout le contraire. Cette objection n'implique pas de se référer à l'occultisme; la psychanalyse et les développements de la psycho-somatique peuvent suffire à expliquer de telles prévisions : je prévois d'autant mieux mon angine que j'oublie mon cache col !

Est ce à dire qu'en toute éventualité on doive refuser une valeur parapsychologique au rêve ? N'y a-t-il aucune place pour des rêves réellement télépathiques ou assurément prémonitoires ?
Je ne serai pas aussi négatif. Pas plus que ne l'était Jung lorsqu'il écrivait "les rêves sont souvent des anticipations qui perdent tout leur sens à être examinées d'un point de vue purement causal".(Jung, L'Homme à la découverte de son âme, 289)
enseigne d'un conseiller en rêves, remerciements au Dr Gérard Guasch ("En Vrac - Avril 2009)
Enseigne d'un Conseiller en rêves
(Crête: fin du IIème s. av notre ère)

Surtout si l'on prend causal au sens d'une nécessité inscrite dans le sens trivial de la flèche du temps, ce qui est un préjugé physique et métaphysique.

 

Cancer du Sein:

Récit du Rêve:

quelqu'un en blanc disait "vous en avez au minimum pour un mois, au maximum pour un an... [pleure]

La même nuit, une copine a rêvé que j'allais la voir en larmes disant:

- un toubib a dit que j'en avais que pour un mois !

- Qui t'a dit ça ?

- Mon père et ma mère ! (décédés)

        Commentaire :

en fait, elle devait mourir en septembre, soit, six mois plus tard; la prédiction était juste (0 mois+12 mois)/2=6 mois... Bien sûr l'état de sa maladie, le fait que plusieurs femmes de sa famille étaient déjà décédé de la même maladie, lui permettait de prévoir une issue rapide.

Mais il existe très probablement de véritables rêves prémonitoires, ou, comme préfèrent dire les parapsychologues "précognitifs". Voici quelques exemples troublants :

Précognition ?

J'ai rêvé la mort du général J. et, peu de temps après le 12 3 85, il est mort.

Son fils nous avait vendu La Propriété. Ces jours-ci, un enquêteur est venu parce qu'il a légué à ses deux bonnes tous ses biens, sauf le château, donné au fils, qui nous l'a vendu. Rocambolesque ! Du François Mauriac !

Plutôt son mari que ma fille (rêve précognitif sur la mort de sa fille) !

J'ai fait un rêve qui m'a bouleversée. J'étais dans une pièce très éclairée, assise sur un divan. A côté de moi, ma fille habillée de noir. J'étais très heureuse qu'elle soit vraiment vivante. Je lui demande "comment se fait-il que tu aies mis autant de temps à venir ?..." . Je lui racontais tous les événements survenus depuis son accident et son décès. J'ai eu du mal à me remettre après... Avant que cet accident ne se produise, je l'avais rêvée avec de grands voiles de deuil. J'avais dit à mon mari "pourvu qu'il n'arrive rien à Jean Jacques !". C'est le contraire qui s'est passé !

Elle était partie à bicyclette. Ils se sont retrouvés en montagne. Ils ont eu deux routes à choisir. C'est elle qui a choisi. Il est passé devant. Il l'a attendue... Une auto en voulant dépasser un autre cycliste, du côté opposé, est allée la cueillir en face et l'a envoyée dans le ravin. Je ne sais si elle l'a vue venir ou si...

Elle était habillée avec un short de cycliste jusqu'aux genoux. Le vélo était en miettes. Quand elle a été mise dans son cercueil, on n'a pu lui enlever ses habits. Mon gendre lui a mis, sur elle, une robe du soir, longue, noire !... Je ne l'ai pas vue ! Je n'ai pas voulu la voir ! Je ne peux l'imaginer autrement que vivante !

Le rêve jumeau

Je parlais de "cosmétiques" mais j'ai dit "comestiques". Ma fille a entendu "comestibles". Ma précédente analyste avait été en colère parce que ma sœur jumelle m'avait téléphoné chez elle. Je lui ai reproché de m'avoir "mangé sur la tête"...

Alors que j'étais enfant, mon père une nuit a surgi parce qu'on hurlait toutes les deux : nous faisions le même rêve : je mangeais sur son scalp avec une petite cuiller et elle faisait de même à mon égard dans son propre rêve.

Lors de la séance suivante elle insiste "Vous ne savez pas ce que c'est que d'être jumeau : ne JAMAIS ETRE SEULE !"...

commentaire : Dans le Potomak, Cocteau dit des Mortimer qu'ils n'ont qu'un seul cœur; ce qu'il représente par un petit dessin représentant leur rêve commun; "si plein, si rond (un seul pour deux) le rêve des Mortimer qu'en vain les Eugène cherchent, pour y pénétrer, une issue."

A ce sujet Lacan déclare "Ce n'est pas fréquent, même chez les gens qui s'aiment, qu'ils fassent le même rêve. C'est même très remarquable. C'est bien ce qui prouve la solitude de chacun avec ce qui sort de la jouissance phallique" (Lacan, 1974)

rêve annonçant une agression réelle

contexte : Depuis une agression subie il y a deux mois, cette patiente, qui m'est adressée par le laboratoire de para psychologie, se plaint de maux de tête, pertes de mémoire, difficulté de concentration...

A propos de l'agression : "J'ai rêvé cette agression trois jours avant qu'elle ne survienne. C'était la même ambiance; on se regardait dans les yeux, il me tirait par le poignet dans le rêve. Dans la réalité, il m'a frappée et j'ai eu le poignet cassé.

Dans la réalité, je me suis trompée de porte en sortant du cours de math et c'est ainsi que je me suis trouvée en face de l'agresseur.

Elle se rappelle avoir déjà eu d'autres rêves prémonitoires : par exemple elle avait vu la tête du bébé de sa sœur et celle du sien propre avant qu'ils ne naissent. Il lui est arrivé d'avoir des flashes avant des accidents.

commentaire : le rêve, s'il lui avait permis de ne pas se tromper de porte n'aurait pas paru prémonitoire puisqu'il ne serait rien passé de particulier. Il y a là un phénomène curieux : elle ne prévoit pas ce qui pourrait lui éviter l'agression. Peut-on comparer cela à l'attitude masochiste de la personne qui connaît les conséquences négatives pour elle d'un acte mais le pose pourtant ?

Par ailleurs, la précognition parait à la fois juste et confuse : le poignet est un élément essentiel qui sera blessé dans le réel au lieu d'être seulement saisi avec brutalité. On a là une information qui est transmise comme tout ce qui est rêvé, avec des remaniements, des omissions, des déformations. Le rêve semble bien , comme l'imaginait Freud, utiliser les données parapsychiques comme il le fait des restes diurnes.

rêve précognitif

Le frère de ma mère avait une femme, ma tante Zoé, une brave femme, qui avait un cancer. J'avais sept ans. Une nuit j'ai rêvé que son mari, les bras en croix devant une porte fermée me disait "N'entre pas ! Elle est morte !"...

Dans la réalité, ma mère a entendu qu'on frappait. Il était deux heures du matin. J'ai crié "N'ouvre pas, c'est tante Zoé qui est morte !" Stupéfaction de la famille !

rêve précis précognitif

(...) Ca me rappelle l'assassinat d'un jeune arabe (quinze ou seize ans) à Oran, devant le Régent en 1960 ou 1961 ! Il avait la face contre terre, les bras écartés et un groupe de jeunes autour de lui avec de petites haches ! {la patiente pleure}.

Pitié ! Ecœurée ! Même ses pieds ! Je ne voyais pas son visage, tourné du côté du Régent ! De jeunes français (entre quinze et dix huit ans) l'avaient assassiné ! Un poignard enfoncé entre les deux épaules !

Ils m'ont menacée parce que j'avais parlé : ils avaient senti dans ma voix un accent de France ! J'avais dit "le pauvre !..." Alors le propriétaire d'un magasin m'a faite rentrer derrière son rideau de fer... Un arabe, caché sous le comptoir, tremblait, claquait des dents très fort ! La dame lui a apporté quelque chose pour le faire boire... Le monsieur m'a assise sur un tabouret. J'étais étonnée parce que c'étaient des juifs qui avaient sauvé cet arabe. Alors les jeunes avaient attaqué un autre arabe qui passait (et l'avaient tué).

J'avais déjà, exactement, rêvé cet incident dans la nuit ! J'éprouvais une très grande impression d'étrangeté, impression jamais rencontrée depuis ! Quand je suis sortie, toutes les rues étaient désertes. J'étais entrée dans l'Eglise de ma communion, celle du Saint Esprit ! L'Eglise était vide, ses portes ouvertes ! Impression étrange, comme de folie ! A la fois j'étais bouleversée par la scène que je venais de vivre et fascinée par le fait que je l'avais intégralement rêvée le matin même. Qu'est-ce donc que la vie ?

 

Les songes et leur interprétation dans le monde ancien (p.330)

Pour les anciens égyptiens au cours de la mort provisoire que constitue le sommeil, le rêveur accède à un autre monde où le temps irréversible d'ici-bas, qui est un des "éléments" de la création, cède devant le futur qui peut être vécu au présent...

Les dieux viennent dans le songe du Pharaon (par exemple Mérenptah) le réconforter et le conduire à la victoire qui est en effet acquise le lendemain. Quant à Séthos, ce sont les rats envoyés par Ptah-Héphaïstos qui lui prêteront main forte comme le dieu l'avait promis...

 

prémonitions, présages :

Dans la conception hittite du rêve, il semble n'avoir aucune valeur prémonitoire. Les dieux ne cherchent point à révéler les secrets de l'avenir à leurs fidèles, et les hommes ne cherchent pas à percer le voile. Le rêve vient des dieux, certes, mais ils n'y ont recours que pour remettre le fidèle dans le droit chemin. (M. Vieyra, Les songes et leur interprétation chez les hittites)

 

Un songe avertit Gédéon qu'il gagnerait la bataille contre les madianites. Or il gagna. Quel est le miracle ? (qu'il gagne)

En dehors du cycle de Joseph, la Thora cite un autre exemple de songe allégorique en Juges VII , 13-14. Il s'agit de Gédéon qui, alors qu'il se prépare au combat contre les madianites, entend un de ses soldats raconter un songe qu'il vient d'avoir : "une galette (lekhem) de pain d'orge roulait dans le camp des madianites. Elle est arrivée jusqu'à la tante, l'a renversée sens dessus dessous et la tente est tombée. Son camarade lui répondit : c'est l'épée (la racine "lkhm" évoque le combat) de Gédéon auquel Dieu va livrer Madian et tout son camp".

Comme en lacanie, c'est un jeu de mot qui permet au camarade d'interpréter le songe; ce dernier apparaît donc crypté comme tout rêve révélateur d'un désir plus ou moins censuré. Pourquoi cette censure alors que tous sont prêts au combat ? Ne s'agit-il pas du crachat dans la bouche de Cassandre, prophétesse sans crédit. Ce crachat n'est-il pas nécessaire pour permettre un certain jeu autour de la prédiction ? Jeu fréquent dans les récits connus de précognition, jeu tel que la prédiction puisse parfois modifier l'avenir plutôt que de l'enfermer dans son oracle... Jeu qui permet la victoire de Mantinée malgré sa prédiction qui autrement devrait logiquement mener à la défaite...

 

Le Songe dans la Thora

Le récit de Joseph occupe les chapitres 37 à 50 de la Genèse soit à peu près un tiers de ce livre. S'y entrecroisent diverses traditions d'une même histoire dont les variantes ne manquent pas d'intérêt. Les textes dont je parlerai sont pour l'essentiel d'origine "élohiste". Avant Moïse on utilisait, pour désigner Dieu, le terme " Elohim " qui est un pluriel dont les exégètes évoquent l’origine polythéiste. Mais le courant scripturaire qui utilise ce terme insiste sur la Transcendance Divine et suggère que le Nom (YHWH) est une révélation faite à Moïse sur la montagne, dans un brouillard localisé, par un feu de broussaille qui se prolonge inexplicablement...

Les rêves sont abondants ici et ne paraissent plus qu'à de très rares occasions dans le reste de la Bible si ce n'est pour mettre en garde contre les illusions dont ils sont porteurs (Eccli. 34, 1 et 7; Sap. 18, 17; Dan. 1, 17; Jerem. 29, 8; Joel 2, 28).

Parmi les songes qui peuplent l'environnement Elohiste qui nous intéresse, il y a la monition divine qui amène Abraham à renvoyer Hagar et son fils Ismaël puis à entreprendre de sacrifier Isaac. Rappelons aussi celui, bien connu, de l'Echelle de Jacob (Ge. 28, 12-17).

Le spécialiste biblique des rêves est sans conteste Joseph. Cependant, malgré la visée théologique de l'Elohiste, ses interprétations se limitent au monde des phénomènes. Il utilise le rêve comme un reflet du fonctionnement groupal, qu'il s'agisse de sa famille (rêve des étoiles, de la lune et du soleil) ou du peuple d'Egypte (les vaches maigres).

Le récit contient de nombreuses données qui peuvent le faire considérer comme partiellement historique:

Ce n'est que plus tard qu'une réaction xénophobe et raciste fera considérer les hébreux comme une "lèpre asiatique" (le Sida n'était pas encore connu). Ils seront alors pourchassés et obligés de fuir comme l'Exode nous le dit...

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Le sens accordé par les théologiens chrétiens au récit de Joseph est que Dieu utilise pour le salut des élus (de ceux qu'il choisit) toutes les circonstances, spécialement les plus défavorables. Le péché lui-même qu'il réprouve pourtant au dernier degré, sert au salut. Cela donnera l'idée de "Félix Culpa" qui permet de se réjouir du péché d'Adam puisqu'il nous vaudra "un tel rédempteur". (Gen 50, 19-20; Matt. 16, 21-23; Actes 2, 29-39).

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Du point de vue de Henri Laborit et de l'éthologiste, Joseph est un rat blanc dominant: premier né de la femme préférée du Père (qui engendrera aussi Benjamin). Il est lui-même choyé et mieux traité que ses frères. D'où ses aventures. Ses frères supportent très mal sa prééminence de surdoué, d'autant qu'il y adhère et se fait le "fayot", le zélateur de son père, le délateur que tous les groupes et bandes exècrent. Il est alors promis à la mort... A moins qu'un ultime remords... Et le voici dans la citerne, chez les marchands, ailleurs rejeté...

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Il est pour moi, le type de l'individu (ou du groupe) évolutif. La modification d'une structure groupale, comme la modification de n'importe quel système, suppose une perturbation de l'équilibre, supérieure aux fluctuations courantes qui ne permettent pas mieux qu'une à-peu-prés-stabilité ou, au mieux, une lente dérive stochastique. Un véritable changement suppose une perturbation notable et tenace. Sortir du sillon aboutit le plus souvent à la destruction ou à l'éviction de l’empêcheur de penser en rond. Pour qu'il serve le système il lui faut la ténacité et l'habileté de Joseph : tellement sûr de soi que les contre réactions dont il est l'objet ne l'anéantissent pas, assez adroit pour tirer son épingle du jeu, discerner les failles du système et démontrer le bien fondé des solutions qu'il imagine...

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Cette fonction du perturbateur adroit est-elle vouée à l'aléatoire ? Pourrions nous adhérer à l'hypothèse que la faille de la structure engendre son progrès ? C'est en tous cas ce qui s'observe au niveau de l'évolution des espèces : les défauts de copie de l'information aboutissent à des mutations qui permettent, après élimination des exemplaires très mal adaptés, de faire face à toute altération du milieu et qui favorisent sa conquête plus étendue.

Au niveau du progrès scientifique, il est bien connu que les grandes avancées reviennent souvent à des individus ou des groupes situés à l'intersection d'au moins deux champs de la pensée, c'est à dire deux fois étrangers.

La tragédie des juifs, les raisons de cette tragédie et la réussite prestigieuse de nombre d'entre eux quant à la Science et la Culture en général pourrait trouver son exemplarité dans la Bible et tout spécialement l'Histoire de Joseph. Comme Joseph, l'homme pieux se croit le préféré, fondamentalement, le meilleur : non pour une compétence ou qualité raciale, génétique, particulière, mais par l'élection, le choix gratuit et plein d'amour du Dieu de l'Univers... Comme Joseph, certains, dans la culture juive se distinguent par leurs capacités ; comme lui ils sont à l'intersection de deux cultures: celle de leurs ancêtres nouée par la tradition religieuse, celle de leur milieu "diasporique" où ils s'expriment. Ainsi de Freud, Marx, Einstein pour faire très court !

Cette remarque s'applique à toute personne placée à l'intersection de deux cultures pourvu qu'elle ne renonce à aucune des deux malgré les pressions sociales.

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Le rêve de N.

 

Je viens vers vous pour vous raconter un de mes rêves (ou plutôt cauchemar). Il est tout simple : j'ai rêvé qu'on me coupait le bras droit avec une tronçonneuse et que celui ci tombait au sol (je criai); et là, je me suis réveillée, et en fait j'ai eu la peur de ma vie car je ne sentais plus du tout mon bras droit. Je passai la main, il n'y était plus.

La conclusion est toute bête : la veille j'ai dû m'endormir le bras sur la table de nuit car lorsque j'ai allumé la lumière j'ai trouvé mon bras tendu, et il était paralysé.

En bref, il m'a fallu plusieurs minutes avant de retrouver des sensations.

Je crois que ma conscience à senti ce petit souci dans mon sommeil et que, de ce fait, j'ai visualisé la situation dans mon inconscient.

[...] je vous assure que c'était impressionnant !

 

Madame N.

Remarques

 

les rêves ont très souvent une origine multiple.

1) les sensations qui persistent malgré le sommeil (bruits, variations de lumière, sensations corporelles de type digestif, respiratoire ou liées à un arrêt de la circulation dans un membre comme c'est arrivé pour le rêve que vous me décrivez).

2) les évènements récents (ce qui s'est passé la veille)

3) les évènements attendus (projets, craintes, désirs, etc)

4) l'ensemble de notre vie passée dont certains éléments sont activés au niveau de la mémoire (un peu comme dans la journée, une chose que nous observons nous fait penser à une scène de notre enfance)

5) la recherche de solution à des problèmes que nous n'avons pu résoudre en état éveillé : par exemple le savant Kékulé a découvert la structure cyclique du benzène (molécule dont les deux extrémités se rejoignent) en rêvant d'un serpent qui se mord la queue. Albert Einstein dormait dix à douze heures par nuit ert considérait cette durée comme lui étant indispensable. On sait qu'il était le producteur très créatif d'expériences de pensée, à la base de plusieurs de ses découvertes. On cite le rêve qu'il fit d'un homme tombant d'un immeuble géant et qui sortait ses clés de sa poche. Mais les clefs lui ayant échappé, il pouvait les voir à proximité, tombant selon la même trajectoire que lui. Si, pourtant, il ne regardait que ses clés et pas l'environnement, elles pouvaient lui paraitre immobile et il pouvait se croire lui-même immobile (relativement aux clés)...

6) la mise en mémoire de ce que nous avons vécu ou travaillé la veille (vous savez que ce qu'on a appris avant de s'endormir est beaucoup mieux retenu et que, pour cette raison, il faut dormir suffisamment quand on prépare un examen).

7) la tendance à la création artistique visuelle (ou même musicale)

Dans ce rêve, le bras coincé ne recevait plus le sang suffisant pour fonctionner et il était paralysé. Il y a eu un début de conscience, mais le besoin de continuer à dormir, ce qui a retardé le réveil et a transformé cette sensation de paralysie en coupure, section du bras par la scie.

Au réveil, le sang est revenu peu à peu dans le bras et N. a pu enfin le bouger. Cette paralysie était due à l'absence de sang dans le bras et elle n'est pas une "paralysie du sommeil" telle que décrite ailleurs dans ce site.

L'idée de coupure du bras et l'angoisse qui va avec peut avoir des raisons supplémentaires : nous sommes tous soumis à la crainte de perdre une partie de notre corps (ce que Sigmund Freud a appelé 'angoisse de castration').

Bernard Auriol

 

Le Rêve Eveillé de Desoille

et les Techniques d'Imagerie Mentale

Il s'agit d'utiliser la rêverie dans le cadre d'une technique thérapeutique pour promouvoir une meilleure présence à soi-même et au monde plutôt que de se fuir ou de fuir la réalité selon la simple pente de cet état que dépeint dans son Journal (27 7 1854) le philosophe sentimental (Amiel) :" j'aurai rêvé toutes les vies, pour me consoler de n'en avoir pas vécu une ".

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La conférence s’est ensuite poursuivie sur les aspects plus classiques de la théorie et de l’expérimentation concernant le rêve chez l’homme et chez l’animal (Freud, Jung, Jouvet, etc).

 

Addendum (2007 - 02 10)

 

Grégory Gutierez dans son blog fait une rapide synthèse des rêves qu'il a faits et notés pendant plusieurs années. Ce texte très intéressant a suscité divers commentaires.

Il complète ces commentaires en résumant le livre de Jouvet sur les recherches concernant le rêve.

" On y apprend plein de choses attestées, issues de travaux de recherche expérimentale, et qui remettent en question pas mal de postulats.

J'ai retenu notamment les infos et pistes de recherches suivantes :

Les animaux à sang froid ne semblent pas rêver, alors que ceux à sang chaud, si, notamment et surtout les mammifères. Or il y a une énorme différence entre les sangs-froids et les sangs-chauds (je ne me souviens plus des termes académiques), c'est que le cerveau d'un animal à sang chaud se construit les premières années de sa vie puis se stabilise, et fonctionne ensuite toute sa vie avec le patrimoine de neurones qu'il s'est ainsi constitué, sans possibilité de se renouveler. Alors que chez les animaux à sang froid, le cerveau se "reconstitue" constamment, un peu comme le serpent qui fait sa mue. Il n'y a pas de capitalisation possible donc. Si j'ai bien compris le développement de Jouvet à partir de là, ça voudrait dire que les sangs-froids n'ont pas de mémoire à long terme, à proprement parler. Donc, si le rêve ne se détecte que chez les sangs-chauds, c'est qu'il doit avoir un lien avec l'aptitude à construire des souvenirs. Rien que ça c'est déjà passionnant : l'idée du rêve comme mécanisme qui permette de "se rappeler", et donc, au final,
de préserver son individualité par rapport aux autres.

Jouvet remarque que l'activité de rêve s'accompagne d'une érection chez l'homme, et certainement aussi d'une stimulation des organes génitaux chez la femme (bien que cela soit évidemment moins simple à constater en laboratoire, même s'il cite tout de même deux ou trois travaux expérimentaux sur ce thème - on imagine la délicatesse dont il fallut faire preuve pour convaincre les sujets !). Il remarque ensuite que des fresques rupestres des premiers âges de l'humanité représentent des hommes allongés, exhibant une belle érection, et au-dessus desquels semblent flotter des animaux sauvages et/ou fantastiques. On interprète généralement ces fresques de manière simpliste (genre, "c'est la représentation de rites magico-sexuels, pour que la chasse soit bonne"), alors qu'il pourrait s'agir plus simplement de l'évocation de rêves (les hommes de cette époque vivaient en communauté et dormaient ensemble, contrairement à nous aujourd'hui, ils devaient s'être rapidement rendus compte du lien entre érection nocturne et vie rêvée).

Ces peintures seraient donc les premiers exemples de récits de rêves, sans doute pas vécus comme de simples "rêves" tels que nous, hommes du XXème siècle, les comprenons, mais plutôt comme des vies alternatives, ou des rencontres divines (ce qui renvoie aux travaux de Julian Jaynes sur l'esprit bicaméral, mais là je m'embarque trop loin) !

Enfin, il établit une liste des périodes de rêve chez plusieurs mammifères. Le seul qui semble ne jamais rêver, c'est le dauphin, qui a toujours une moitié de son cerveau éveillée, certainement pour que son corps puisse aller respirer à la surface (donc pas de "sommeil profond" possible pour lui, cette période où le corps est désactivé - s'il ne rêve jamais, a-t-il la capacité d'avoir une mémoire ?).

Et l'animal qui rêve le plus souvent pendant son sommeil serait... le chat domestique. C'est-à-dire l'animal qui a la vie la plus confortable au monde, sans jamais aucun prédateur à surveiller ni nourriture à chasser. Ce qui va à l'encontre d'une théorie qui était en vogue dans les années 1970, selon laquelle le rêve était un reste de l'époque pré-historique, quand les hommes devaient rester sur leurs gardes dans la nuit (dans cette théorie, le rêve permettait de faire se réveiller le dormeur, vu l'environnement hostile dans lequel il évoluait).

Au passage, le chapitre où Jouvet critique les fondements biologiques de la théorie de Freud sur le rêve est aussi fort intéressant."


De fait, il semble que tout rêve s'accompagne d'excitation sexuelle. C'est ce qui permet de faire le diagnostic différentiel entre impuissance masculine d'origine "périphérique" et d'origine "neuro-psychique". Dans le premier cas, le rêve ne s'accompagne pas d'érection, dans le second on peut les enregistrer- alors même qu'à l'état éveillé le sujet n'a jamais d'érection.

Ceci est remarquable et a beaucoup étonné les physiologistes et surtout les comportementalistes qui veulent n'y voir aucune signification sur la nature psychique du rêve. Jouvet est tellement opposé à toute vision freudienne ou apparentée, qu'il en est venu, à un certain moment de son discours, à réduire la fonction du rêve à un abaissement de la température de la masse cérébrale...

Personnellement, j'utilise le rasoir d'Occam pour dire que si le rêve s'accompagne d'excitation sexuelle physique, c'est qu'il est de nature sexuelle. Même si son contenu manifeste n'en dit rien et n'expose que des horreurs ou des banalités sans l'ombre d'une allusion pornographique explicite.

Bernard Auriol

 

"A propos des rêves prémonitoires, le travail de J. W. Dunne, “An Experiment With Time”, a eu pas mal de retentissement dans les années 30-40 à cause de sa theorie serielle du temps. Il y propose une expérience interessante basée sur l’idée que les rêves ne sont pas simplement une reapropriation du passé ou une annonce du futur, mais un mélange des deux. Selon lui, et il donne pas mal d’exemple concret qui vont dans son sens, il est toujours possible de trouver dans un rêves des elements passé et futur ! Je me souviens d’un recit de rêve qu’il fait, ou se mêle à la fois les souvenirs d’un roman qu’il venait de lire et la prémonition d’un fait divers qu’il lira le lendemain"

(Louis Sagnières)

 

Les traditions les plus anciennes en font une fenêtre sur l'avenir et sur le monde spirituel, voire un instrument de communication avec (les) dieu(x)...

Freud nous a montré que le rêve prenait généralement appui sur des évènements récents, du jour même ou de quelques jours en arrière. Il ajoute que le rêve peut nous être utile pour protéger le sommeil, réaliser en imaginaire nos désirs.

Jung décrit son utilisation comme enrichissement de la vie psychique, source de créativité et de recherche pour résoudre les problèmes...

Les neuro-sciences nous invitent à y voir un outil déterminant de mémorisation [voire de connexion avec un capital d'informations génétiques (Jouvet)];

Il se pourrait donc que le rêve soit une ouverture sur

Le souvenir des rêves

(Merci à Benje le 28 janvier 2013, Nouvelle de source Destination Santé, Écrit par : Vincent Roche – Édité par : David Picot et Marc Gombeaud - Source : INSERM, 18 janvier 2012

Pourquoi certains se souviennent-ils de leurs rêves une fois éveillés, alors que d’autres n’en gardent aucun souvenir ? Une équipe de l’INSERM a tenté une nouvelle percée dans ce continent encore difficilement accessible : celui des rêves. Nombre de chercheurs se sont évertués à les comprendre, à les interpréter… Ils font aussi, le délice des psys et autres voyant(e)s… Pourtant malgré les progrès constants réalisés dans la connaissance des mécanismes cérébraux, bien des questions demeurent sans réponse. Petit état des lieux…

Ne tournons pas autour du pot. Pour les chercheurs de l’unité 1028 (Centre de recherche en neuroscience de Lyon), « il est actuellement impossible avec les moyens dont disposent les chercheurs, de faire la distinction » entre ceux qui se souviennent de leurs rêves, et les autres. Fin de l’histoire ? Pas du tout, au contraire…

Des rêveurs en éveil permanent

Les scientifiques français ont en effet mis au point un test qui permet d’analyser l’activité cérébrale des petits et des grands rêveurs. A l’aide d’électrodes, ils ont ainsi enregistré l’activité cérébrale de deux groupes de 18 volontaires. Avec d’un côté ceux qui se rappellent très souvent de leurs songes et de l’autre, ceux qui n’en ont jamais aucun souvenir. Les participants ont également été exposés à différents sons, durant leur sommeil.

Les résultats de ce travail suggèrent que les grands rêveurs se réveillent davantage la nuit, car ils seraient plus sensibles aux bruits environnants. « Se souvenir de ses rêves serait donc associé à des phases de micro-réveil » tentent les auteurs. Ainsi les « grands rêveurs » cumuleraient-ils en moyenne 15 minutes d’éveil au cours de la nuit, contre 5 minutes pour les « petits rêveurs ». « Le cerveau des rêveurs serait donc plus “réactif” à l’environnement ou “distractible” que celui des petits rêveurs »

 

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MAJ 13 Août 2013