Bains rituels et vie utérine :

Mikveh, Baptêmes, évocation de renaissance

Dr Bernard Auriol

 

Les baptêmes chrétiens prennent un appui historique sur le baptême de Jésus par son cousin Jean (dit "le Baptiste") dans les eaux du Jourdain. Ceci dans le contexte de rites de purification largement répandus dans les mouvements religieux juifs quelque peu marginaux de l'époque; on en a le témoignage dans les documents retrouvés à Qumran ; ces rites accentuent, prolongent et développent les bains rituels (mikveh) prescrits par la Thora. Ezéchiel en fait le signe d'une purification intérieure, associée au don de l'Esprit (Ez 36, 25-28).

Après l'Exil surtout, sous l'influence iranienne et hellénistique, les rites d'ablution se multiplièrent et le mot baptême fut alors utilisé dans le milieu des scribes d'obédience pharisienne, mais non pas chez les sectaires de Qumrân* où les ablutions rituelles étaient pourtant largement pratiquées.

 


 

Les bains rituels (mikveh) prescrits par la Thora

Basées essentiellement sur Nb. 19, 1-22) les prescriptions de bain rituel dans la religion juive concernent quelques situations typiques fondamentales

Nombres 19


1. L'Éternel parla à Moïse et à Aaron, et dit:
2 Voici ce qui est ordonné par la loi que l'Éternel a prescrite, en disant: Parle aux enfants d'Israël, et qu'ils t'amènent une vache rousse, sans tache, sans défaut corporel, et qui n'ait point porté le joug.
3 Vous la remettrez au sacrificateur Éléazar, qui la fera sortir du camp, et on l'égorgera devant lui.
4 Le sacrificateur Éléazar prendra du sang de la vache avec le doigt, et il en fera sept fois l'aspersion sur le devant de la tente d'assignation.
5 On brûlera la vache sous ses yeux; on brûlera sa peau, sa chair et son sang, avec ses excréments.
6 Le sacrificateur prendra du bois de cèdre, de l'hysope et du cramoisi, et il les jettera au milieu des flammes qui consumeront la vache.
7 Le sacrificateur lavera ses vêtements, et lavera son corps dans l'eau; puis il rentrera dans le camp, et sera impur jusqu'au soir.
8 Celui qui aura brûlé la vache lavera ses vêtements dans l'eau, et lavera son corps dans l'eau; et il sera impur jusqu'au soir.
9 Un homme pur recueillera la cendre de la vache, et la déposera hors du camp, dans un lieu pur; on la conservera pour l'assemblée des enfants d'Israël, afin d'en faire l'eau de purification. C'est une eau expiatoire.
10 Celui qui aura recueilli la cendre de la vache lavera ses vêtements, et sera impur jusqu'au soir. Ce sera une loi perpétuelle pour les enfants d'Israël et pour l'étranger en séjour au milieu d'eux.
11 Celui qui touchera un mort, un corps humain quelconque, sera impur pendant sept jours.
12 Il se purifiera avec cette eau le troisième jour et le septième jour, et il sera pur; mais, s'il ne se purifie pas le troisième jour et le septième jour, il ne sera pas pur.
13 Celui qui touchera un mort, le corps d'un homme qui sera mort, et qui ne se purifiera pas, souille le tabernacle de l'Éternel; celui-là sera retranché d'Israël. Comme l'eau de purification n'a pas été répandue sur lui, il est impur, et son impureté est encore sur lui.
14 Voici la loi. Lorsqu'un homme mourra dans une tente, quiconque entrera dans la tente, et quiconque se trouvera dans la tente, sera impur pendant sept jours.
15 Tout vase découvert, sur lequel il n'y aura point de couvercle attaché, sera impur.
16 Quiconque touchera, dans les champs, un homme tué par l'épée, ou un mort, ou des ossements humains, ou un sépulcre, sera impur pendant sept jours.
17 On prendra, pour celui qui est impur, de la cendre de la victime expiatoire qui a été brûlée, et on mettra dessus de l'eau vive dans un vase.
18 Un homme pur prendra de l'hysope, et la trempera dans l'eau; puis il en fera l'aspersion sur la tente, sur tous les ustensiles, sur les personnes qui sont là, sur celui qui a touché des ossements, ou un homme tué, ou un mort, ou un sépulcre.
19 Celui qui est pur fera l'aspersion sur celui qui est impur, le troisième jour et le septième jour, et il le purifiera le septième jour. Il lavera ses vêtements, et se lavera dans l'eau; et le soir, il sera pur.
20 Un homme qui sera impur, et qui ne se purifiera pas, sera retranché du milieu de l'assemblée, car il a souillé le sanctuaire de l'Éternel; comme l'eau de purification n'a pas été répandue sur lui, il est impur.
21 Ce sera pour eux une loi perpétuelle. Celui qui fera l'aspersion de l'eau de purification lavera ses vêtements, et celui qui touchera l'eau de purification sera impur jusqu'au soir.
22 Tout ce que touchera celui qui est impur sera souillé, et la personne qui le touchera sera impure jusqu'au soir.

Traduction Segond => cf. http://www.info-bible.org/index.htm

Numbers 19


1 The LORD said to Moses and Aaron:
2 "This is a requirement of the law that the LORD has commanded: Tell the Israelites to bring you a red heifer without defect or blemish and that has never been under a yoke.
3 Give it to Eleazar the priest; it is to be taken outside the camp and slaughtered in his presence.
4 Then Eleazar the priest is to take some of its blood on his finger and sprinkle it seven times toward the front of the Tent of Meeting.
5 While he watches, the heifer is to be burned—its hide, flesh, blood and offal.
6 The priest is to take some cedar wood, hyssop and scarlet wool and throw them onto the burning heifer.
7 After that, the priest must wash his clothes and bathe himself with water. He may then come into the camp, but he will be ceremonially unclean till evening.
8 The man who burns it must also wash his clothes and bathe with water, and he too will be unclean till evening.
9 "A man who is clean shall gather up the ashes of the heifer and put them in a ceremonially clean place outside the camp. They shall be kept by the Israelite community for use in the water of cleansing; it is for purification from sin.
10 The man who gathers up the ashes of the heifer must also wash his clothes, and he too will be unclean till evening. This will be a lasting ordinance both for the Israelites and for the aliens living among them.
11 "Whoever touches the dead body of anyone will be unclean for seven days.
12 He must purify himself with the water on the third day and on the seventh day; then he will be clean. But if he does not purify himself on the third and seventh days, he will not be clean.
13 Whoever touches the dead body of anyone and fails to purify himself defiles the LORD's tabernacle. That person must be cut off from Israel. Because the water of cleansing has not been sprinkled on him, he is unclean; his uncleanness remains on him.
14 "This is the law that applies when a person dies in a tent: Anyone who enters the tent and anyone who is in it will be unclean for seven days,
15 and every open container without a lid fastened on it will be unclean.
16 "Anyone out in the open who touches someone who has been killed with a sword or someone who has died a natural death, or anyone who touches a human bone or a grave, will be unclean for seven days.
17 "For the unclean person, put some ashes from the burned purification offering into a jar and pour fresh water over them.
18 Then a man who is ceremonially clean is to take some hyssop, dip it in the water and sprinkle the tent and all the furnishings and the people who were there. He must also sprinkle anyone who has touched a human bone or a grave or someone who has been killed or someone who has died a natural death.
19 The man who is clean is to sprinkle the unclean person on the third and seventh days, and on the seventh day he is to purify him. The person being cleansed must wash his clothes and bathe with water, and that evening he will be clean.
20 But if a person who is unclean does not purify himself, he must be cut off from the community, because he has defiled the sanctuary of the LORD. The water of cleansing has not been sprinkled on him, and he is unclean.
21 This is a lasting ordinance for them.
"The man who sprinkles the water of cleansing must also wash his clothes, and anyone who touches the water of cleansing will be unclean till evening.
22 Anything that an unclean person touches becomes unclean, and anyone who touches it becomes unclean till evening."

Copyright © 1973, 1978, 1984 by International Bible Society
NIV at IBS International Bible Society NIV at Zondervan Zondervan

 

  1. Une femme pour avoir des rapports conjugaux avec son mari après sa période de menstruration doit se purifier de ses règles en se plongeant dans un mikveh.
  2. Un prosélyte non juif quand il se convertit à la Thora doit s'immerger dans un mikveh.
  3. La vaisselle fabriquée par des non juifs doit être trempée dans le mikveh.
  4. Le contact du corps d'un mort nécessite aussi l'usage du mikveh.

Les lois ayant trait au mikve font partie des lois "Khoukim" c'est a dire decrets divins, qui doivent être suivis même si leur signification parait incompréhensible. C'est la un acte de foi en Dieu et envers le Judaisme, que d'appliquer des commandements dont la signification reste cachee et qui sont d'une justification difficile aux yeux des non-croyants. C'est rendre évident que le vrai croyant met Dieu au-dessus de la simple compréhension intellectuelle : cela implique un acte de foi. C'est une des raisons pour lesquelles, celui qui veut se convertir au judaisme doit lui aussi faire réaliser cette immersion ("Tevila").

La Thora a developpé ces lois essentiellement pour prendre en compte la sainteté du Temple, pour nettoyer toute impureté. Dans le cas de la conversion, le Talmud nous rapporte que "Dès que quelqu'un se convertit au judaïsme, il devient semblable a un nouveau né." Le Mikve est representé ici comme une matrice maternelle qui permet un processus de renaissance.qui permettra l'accès aux sacrifices du Temple.

La mort est source de "Touma" (impureté) et un cadavre communique l'impureté; le moyen que donne la Thora pour se purifier en cas de contact avec un corps mort est l'immersion dans l'eau du mikve.

Une femme après sa période de règles ("nidda") doit aussi s'immerger dans l'eau d'un Mikve; en effet, les menstruations proviennent de la mort d'ovules, qui auraient pu donner la vie. Chaque periode de règles est une sorte d'enterrement celui de l'espoir d'une nouvelle vie.

 

Nous trouvons aussi dans le Talmud l'affirmation que l'arrêt de la respiration est signe de mort Ainsi celui qui se plonge dans le Mikve rentre dans le domaine de la non-vie, pour renaître à sa sortie de l'eau. C'est peut-etre la aussi la raison pour laquelle un Mikve, pour etre "kacher", doit etre creusé dans le sol, car il représente une sorte de tombe.

Ainsi, le mikve représente une matrice et une tombe a la fois, les deux extremités du cycle de la vie, tous deux lieux de passage entre la vie et la mort.
(...)

(librement adapté d'après : "Les eaux d'Eden" par le Rav Aryeh Kaplan. Voir aussi http://www.cheela.org/read.php)

 

Rites d'eau

Depuis toujours, l’eau est au cœur de l’histoire du peuple juif : déluge comme punition qui sauve l'essentiel, traversée de la mer Rouge, épisodes du désert, annonce prophétique, etc. À l’époque de Jésus, elle revêtait une importance d’autant plus grande que le souci de purification avait conduit des groupes, comme les pharisiens ou les esséniens et les fraternités successives du désert de Juda , à multiplier les rites d’eau.(manuscrits de la mer Morte).

A Sumer, plus de deux millénaires avant notre ère Ziusudra (ou Uta-Napishtim) explique à Gilgamesh que la colère des dieux allait exterminer tout être vivant mais un dieu le prévint et il confectionna une embarcation. Il put ainsi sauver les siens ainsi qu'un couple de chaque espèce pour repeupler la terre.

Dans la Bible (Genèse VI) , Dieu punit le genre humain par un déluge dont il sauve Noë et sa famille ainsi qu'un couple de chaque animal.:

1 Alors que les hommes avaient commencé à se multiplier sur la surface du sol et que des filles leur étaient nées,
2 les fils de Dieu virent que les filles d'homme étaient belles et ils prirent pour femmes celles de leur choix.
3 Le SEIGNEUR dit : " Mon Esprit ne dirigera pas toujours l'homme, étant donné ses erreurs : il n'est que chair et ses jours seront de cent vingt ans. "
4 En ces jours, les géants étaient sur la terre et ils y étaient encore lorsque les fils de Dieu vinrent trouver des filles d'homme et eurent d'elles des enfants. Ce sont les héros d'autrefois, ces hommes de renom.
5 Le SEIGNEUR vit que la méchanceté de l'homme se multipliait sur la terre : à longueur de journée, son coeur n'était porté qu'à concevoir le mal,
6 et le SEIGNEUR se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre. Il s'en affligea
7 et dit : « J'effacerai de la surface du sol l'homme que j'ai créé, homme, bestiaux, petites bêtes et même les oiseaux du ciel, car je me repens de les avoir faits. «
8 Mais Noé trouva grâce aux yeux du SEIGNEUR.
9 Voici la famille de Noé : Noé, homme juste, fut intègre au milieu des générations de son temps. Il suivit les voies de Dieu,
10 il engendra trois fils : Sem, Cham et Japhet.
11 La terre s'était corrompue devant Dieu et s'était remplie de violence.
12 Dieu regarda la terre et la vit corrompue, car toute chair avait perverti sa conduite sur la terre.
13 Dieu dit à Noé : « Pour moi la fin de toute chair est arrivée ! Car à cause des hommes la terre est remplie de violence, et je vais les détruire avec la terre. «
14 « Fais-toi une arche de bois résineux. Tu feras l'arche avec des cases. Tu l'enduiras de bitume à l'intérieur et à l'extérieur.
15 Cette arche, tu la feras longue de trois cents coudées, large de cinquante et haute de trente.
16 Tu feras à l'arche un toit à pignon que tu fixeras à une coudée au-dessus d'elle. Tu mettras l'entrée de l'arche sur le côté, puis tu lui feras un étage inférieur, un second et un troisième.
17 « Moi, je vais faire venir le Déluge-c'est-à-dire les eaux-sur la terre, pour détruire sous les cieux toute créature animée de vie ; tout ce qui est sur terre expirera.
18 J'établirai mon alliance avec toi. « Entre dans l'arche, toi, et avec toi, tes fils, ta femme, et les femmes de tes fils.
19 De tout être vivant, de toute chair, tu introduiras un couple dans l'arche pour les faire survivre avec toi ; qu'il y ait un mâle et une femelle !
20 De chaque espèce d'oiseaux, de chaque espèce de bestiaux, de chaque espèce de petites bêtes du sol, un couple de chaque espèce viendra à toi pour survivre.
21 Et toi, prends de tout ce qui se mange et fais-en pour toi une réserve ; ce sera ta nourriture et la leur. «
22 C'est ce que fit Noé ; il fit exactement ce que Dieu lui avait prescrit.

(Traduction TOB)


Le Coran

L'HISTOIRE de NOE est répétée en plusieurs chapitres du Koran,, mais spécialement au chapitre 11 et 54

Koran 11 (27 à 46) : Nous envoyâmes Noé vers son peuple pour qu'il lui dise : Je suis chargé de vous avertir clairement, de n'adorer qu'un seul Dieu sinon je crains pour vous le châtiment du jour terrible. Les chefs du peuple incrédule lui répondirent : Tu n'es qu'un homme comme nous et vous ne possédez aucun mérite qui vous rende supérieurs à nous. Bien plus nous te regardons (toi et ta famille) comme des imposteurs !

Ô mon peuple, reprit Noé, qu'en pensez-vous ? Si je ne fais que suivre la révélation et la grâce de Dieu et que vous ne voyez pas, faut-il que je vous l'impose malgré vous ? (...) Il " a ensuite révélé à Noé : il n'y aura pas d'autres croyants dans ton peuple que ceux qui ont déjà cru.

Ne t'afflige point de leurs actions, construis ton vaisseau sous nos yeux et ne nous parle plus en faveur des méchants, ils seront submergés. (...) Nous dîmes à Noé, emporte dans l''arche un couple de chaque espèce (d'animaux) ainsi que ta famille, excepté celui sur qui le jugement a été prononcé (un fils de Noé incrédule). (...) : Et le vaisseau vogua au milieu des flots soulevés comme des montagnes. (...) (après 40 jours et 40 nuits de pluie) Et"Il" fut dit : " O terre! absorbe tes eaux; ô ciel! arrête de pleuvoir ". Les eaux diminuèrent et le vaisseau s'immobilisa sur le Mont Al-Djoudi .

Koran 54 - 11 à 13 : Nous ouvrîmes les portes du ciel avec l'eau tombant en torrents. Nous fendîmes la terre en fontaines et l'eau des sources s'unit à l'eau du ciel selon l'arrêt fixé par Dieu. Nous le portâmes dans un vaisseau fait de planches et de clous.

 

Les découvertes de Qoumrân ont montré que les esséniens vivaient dans la hantise de ce qui aurait pu les rendre impurs. Pour préserver leur pureté, ils utilisaient l’eau de pluie mise en réserve dans quantité de citernes et de bassins qui servaient à leurs ablutions rituelles.Les ablutions précédaient les repas, accompagnaient les enterrements, les accouchements et les rapports sexuels. Ils n'utilisaient pas de manière régulière ou systématique l'immersion totale.

À proximité des synagogues se trouvaient également des bassins où l’on pouvait se purifier avant de prier. Une immersion était proposée aux païens qui voulaient se rapprocher du judaïsme. Ce baptême était un rite de purification et n’intégrait pas totalement au peuple juif, d’où son nom de ''baptême des prosélytes''.

 

Les baptêmes

 

Dans les diverses notices que nous possédons sur les sectes juives du temps des origines de l'Église, il est question de sectes baptistes. Hégésippe, à côté des esséniens, des galiléens, des samaritains, des sadducéens et des pharisiens, mentionne les masbothéens (H. E., iv, 22, 7). Épiphane nomme aussi les sabéens.en tant que baptistes. Le rite essentiel est le bain dans le Jourdain sacré. Le terme Nazaréen est appliqué à Jésus dans ]'Évangile (Mt., 2,v 3). Or, le mot apparaît comme la plus ancienne désignation des mandéens: Il signifie< observant > et il désignait les baptistes mais il n'y aurait de commun entre sabéens et chrétiens que l'importance donnée au Jourdain comme fleuve sacré (Rudolf).

Le mot grec, issu du verbe baptô, signifie "plonger". Baptiser quelqu'un, c'est le plonger dans l'eau. D'où une double signification du geste : l'eau purifie et lave de nos saletés, et le plongeon jusqu'au fond de l'eau, ce n'est pas pour y rester, mais pour en ressortir, en ressurgir. "Jean fut probablement le maître ou l’animateur d’un groupe d’ascètes juifs qui, semble-t-il, évoluèrent dans la région méridionale du Jourdain. Sa mission ne peut guère se comprendre que par rapport à divers mouvements qui se manifestèrent au sein du judaïsme palestinien, et dont il faut exclure les sadducéens, les zélotes et même les pharisiens. Restent alors quelques unités plus ou moins importantes dont le cadre était la vallée du Jourdain ; elles s’y distinguaient par la vie ascétique et l’usage du baptême.

Le baptême de Jean se distingue du baptême juif, qui avait pris une importance croissante. Dans le désert du Jourdain, il proclamait « un baptême de conversion pour le pardon des péchés » (Mc I, 4). On ne se contente plus de se plonger dans l’eau : c’est Jean en personne qui administre le baptême. Ce détail lui valut son nom, le Baptiste (d'après Josèphe et les évangélistes). L'ancien rite d'ablution rituelle, dans le mikveh, devient une immersion dans l'eau vive du Jourdain, signifiant le pardon des péchés, t. Le rite se présentait donc, pour une part, comme un substitut des sacrifices pour le péché, offerts seulement au Temple.

C.G. Jung dans un récit de voyage (Ma Vie, p.327) raconte :

"La quatrième mosaïque, à l'ouest du baptistère, était la plus impressionnante de toutes, nous la regardames en dernier lieu. Elle représentait le Christ tendant la main à St Pierre en train de sombrer dans les eaux. (...) Nous discutames sur le rite baptismal originel et surtout sur cette étonnante conception du baptême, initiation comportant un réel danger de mort. Pour de telles initiations, il fallait souvent que la vie soit mise en danger, ce qui exprimait l'idée archétypique de la mort et de la renaissance. Ainsi à l'orgine, le baptême consistait en une véritable immersion, évoquant au moins le danger de noyade."

Le Baptême chrétien

D'abord disciple de son cousin Jean, Jésus a été baptisé par ce dernier (Mc 1), avant de baptiser lui-même ou de faire baptiser (Jn ???). Repris par la première Communauté chrétienne, le geste baptiste revêtit un sens nouveau, en passant du « baptême d'eau » au « baptême dans l'Esprit » (Lc 3, 16; Ac I r, 16). La venue de l'Esprit au baptême de Jésus, transfigure le geste ancien comme le montre la réflexion de Paul : le péché n'est plus enlevé par l'eau seule, mais par la mort et la résurrection de Jésus. L'immersion signifie alors que le catéchumène est plongé dans la mort du Christ et enseveli avec lui pour ressusciter avec lui dans une vie nouvelle (Rm 6, ???; Col 2, 12). En se substituant bientôt à la circoncision, qui signifiait l'entrée dans le peuple de l'Alliance, le baptême chrétien introduit à un peuple nouveau, le « Corps du Christ » (r Co 12, I3). Tel le passage de la mer Rouge (I CO ro, 1?2), il inaugure une vie nouvelle, une nouvelle naissance (Jn 3, 5). Baptisé« au nom de Jésus » (Ac ro, 48; rg,5), et bientôt à l'aide de la formule trinitaire de la liturgie, le chrétien « revêtu du Christ» (Ga 3, 27) devient enfant adoptif du Père (Ga 4, 5), frère et cohéritier du Christ (Ga 3, 28?2g).

 

Dico religions :
145-146 BAPTEME

J. Txoraas, Le mouvement baptiste en Palestine et en Syrie, Gembloux, 1935 ; O. CULLMANN,
Le baptême des enfants et la doctrine biblique du baptême, Neuchâtel - Paris, 1948; G. R. BEASLIY
MÜRRAY, Baptism in the New Testament, Exeter, 1962; B. NEUNHEUSER, Baptême et confirmation,
1966; J. JEREMIAS, Le baptême des enfants dans les quatre premiers siècles (tr. fr.), Le Puy- Lyon,
1967; F. LENTZENDEIS, Die Taufe jesu nach dan Synoptikern, Francfort/Main, 1970; C. PERROT,
Jésus et l'histoire, Paris, 1979.
JEAN LE BAPTISTE, SACREMENTS. Charles PERROT.

 

autres groupes baptistes

''hémérobaptistes'' ou ''baptistes quotidiens'', qui se plongeaient tous les matins, associant ainsi purification et hygiène. Bien que divers, tous ces mouvements pratiquaient un rite de plongeon — de ''baptême'' — dans l’eau courante, en vue du pardon des péchés. Dépassant les barrières habituelles de pureté, ils s’adressaient à tous et proclamaient l’imminence du salut en invitant à la conversion du cœur.

Groupes chrétiens pratiquant le baptème par immersion



Jean le Baptiste

Le baptême de Jean-Baptiste était proposé à tous en vue du pardon des péchés. À la différence des diverses ablutions juives, et même du baptême des ''hémérobaptistes'', le candidat à ce baptême ne se lavait ni ne se plongeait lui-même : ce rite lui était administré par un autre. De plus, alors que les ablutions et les autres baptêmes pouvaient être réitérés, ce rite était unique et définitif.
(d'après Pierre DEBERGÉ et Service Biblique catholique Evangile et Vie: site : bible-service.net).

Anabaptistes

Baptême du sang

Dans la théologie chrétienne, on appelle baptême de sang, le fait de témoigner au prix de" sa vie en faveur de la foi chrétienne, ce qui équivaudrait à un baptême par l'eau.

 

Autres bains religieux

 

 

Citons par exemple la pratique du pélerinage de Lourdes : il s'agit de se baigner entièrement dans l'eau issue de la source que Bernadette avait découverte, le 25 février 1858, en grattant la terre selon la demande de l'apparition de la vierge Marie : « Allez boire à la fontaine et vous y laver ».

Selon Laurent Jarneau, " en 2003, 380 413 personnes (262 278 femmes et 118 135 hommes) ont répondu à cette demande de Notre-Dame de Lourdes en venant se plonger dans les piscines des Sanctuaires. L’actuel bâtiment des piscines date de 1955. Il compte 17 baignoires de marbre dont 11 pour les femmes et 6 pour les hommes" (...).


"Après s’être déshabillé dans un vestiaire et avoir revêtu un pagne, le pèlerin entre dans la cabine de bain. Il est immergé dans l’eau par deux hospitaliers (ou hospitalières pour les dames). À l’occasion du bain, il lui est proposé de présenter ses intentions de prière, de faire le signe de la croix et de prier Notre-Dame de Lourdes et sainte Bernadette. Le pèlerin est immergé dans une eau à 12°C. Cette démarche est vécue par les pèlerins comme une étape vers la réconciliation.



« Une émotion à chaque bain renouvelée »


La mission des quelque 90 hospitalières et 40 hospitaliers qui servent chaque jour aux piscines de Lourdes, en pleine saison, n’est pas une sinécure. Ils côtoient la souffrance dans ce qu’elle a de plus intime. La première fois qu’elle a servi aux piscines, Aline avoue avoir beaucoup pleuré d’émotion : « Cette souffrance des enfants, des mamans, de tous les malades du corps ou de l’âme, je l’ai découverte ici. Ailleurs, ils sont cachés dans les hôpitaux ou les maisons de retraite ».
Nicole, une autre hospitalière, évoque ce qui se passe dans ce lieu unique au monde : « Piscinières, nous avons troqué pour quelques jours le manteau de nos pesanteurs pour le tablier d’un service qui nous dépasse. Nous accueillons celles qui viennent aux piscines, dans le respect de leur démarche. Nos yeux ont vu entrer dans l’eau celles que consumaient les ans, la maladie, la mutilation, la souffrance. Dans une émotion, à chaque bain renouvelée, nous avons relevé de la piscine des créatures nouvelles qui remontaient les marches « belles comme une fiancée parée pour son époux ». Ainsi, pour chaque être restauré dans sa dignité originelle de créature de Dieu, il nous a été donné de voir, l’espace d’un fugitif instant, la Jérusalem céleste.
»"

* Laurent Jarneau ( Lourdes Magazine, 12 août 2004 )

"Dans la plupart des tribus d'Indiens d'Amérique du Nord, l'élément liquide sert à la purification. On asperge les jeunes lors des rites de puberté, le guerrier se lave symboliquement après le combat. Souvent un prisonnier adopté par une nouvelle tribu devait se plonger dans la rivière afin de « renaître » dans sa nouvelle famille, ce bain l'ayant débarrassé de sa première identité. " (d'après http://dico.reves.free.fr/ALPHABET/BAIN.HTM)

"Chez les Grecs anciens, toute cérémonie importante était précédée d'un bain sacré. Chez les Romains, la fontaine de Jouvence, métamorphose de la nymphe Juventa par Jupiter qui l'avait aimée, rajeunissait ceux qui s'y trempaient; mais il faut entendre que ce rajeunissement touchait autant l'âme que le corps. Comme en France au Moyen Âge où, d'après les romans de chevalerie, les chevaliers errants étaient à sa recherche pour en sortir rénovés. Dans l'Inde ancienne le bain possède un caractère sacré qu'il a conservé traditionnellement de nos jours. C'est le souci particulier de la caste des Brahmanes. Il a lieu généralement dans un fleuve consacré. Le Gange y est particulièrement favorable et les scènes de purification par le bain des pèlerins venus dans la ville sainte de Benarès sont célèbres. Le Coran prévoit des ablutions minutieusement réglées." (d'après http://dico.reves.free.fr/ALPHABET/BAIN.HTM)

Thérapies , purifications, mort et renaissance

 

Les ablutions

La plupart des cultures font usage d'ablutions à titre de symbole purificateur. Et déjà dans le chant I de l'Iliade (Classiques Flammarion, 1941), peut-on lire qu'après la perte de la belle Chryséis qu'il renvoie sous la conduite d'Ulysee, "Agamemnon ordonne au peuple de se purifier; ils se purifient et jettent l'eau lustrale dans la mer".

Ablutions islamiques

La poésie des langues sémitiques conduit la langue arabe (et aussi l'hébreu) à utiliser le même mot ('aïn) pour désigner une source et l'oeil humain qui, lui aussi, engendre l'onde purificatrice des larmes.

On doit systématiquement opérer certaines ablutions avant la prière (et la mosquée est pourvue des installations nécessaires) ou après avoir fait certains besoins pour obtenir la Tahara (pureté rituelle) :

Ablutions chrétiennes

De même à l'église catholique, le prêtre asperge d'eau bénite les fidèles vivants ou morts dans de multiples circonstances : aspersion du dimanche avant une grand messe :

"Par cette aspersion, Seigneur, purifie moi. Si tu me laves, je serai plus blanc que la neige" ("asperges me Domine hyssopo et mundabor; lavabis me, et super nivem dealbabor"). Au cours de l'offertoire (lorsque le peuple fait à Dieu et à l'Eglise des offrandes), le prêtre se la ve les mains, disant : "Je me lave les mains en toute innocence ("lavabo inter innocentes manus meas"...). Mon Dieu, ne me fait pas périr avec les impies, ni mourir avec les pécheurs. Ils ont les mains souillées de crimes, leur main droite est pleine de profits. Moi je veux marcher en toute droiture." Il réitère des ablutions après l'eucharistie pour ne laisser susister rien des précieuses espèces dans le calice, tout en demandant, encore une fois, la pureté pour lui-même et les fidèles : "puissions nous accueillir d'un coeur pur, Seigneur, ce que notre bouche a reçu, et trouver dans cette communion d'ici bas la guérison pour la vie éternelle." (traductions des bénédictins d'Hautecombe et de Clervaux, Brepols éd., 1966).

Le bain comme péché

En Islam comme en chrétienté, le bain ou certaines de ses formes est considéré comme source de péché en raison de la nudité et de la promiscuité qu'il engendre.

A une époque, on s'en servait d'excuse en expliquant que la grossesse hors mariage d'une jeune fille était due au fait qu'elle s'était baignée dans une eau préalablement utilisée par son frère...

L'ablution symptôme

Nombre d'individus utilisent l'eau à des fins identiques, se libérer de la saleté psychique, de la culpabilité: notamment dans le cadre d'une phobie des microbes et la névrose obsessionnelle.

 

Pratiques magiques

On a longtempsz pratiqué le bain dans un lac ou une source sacrée, en vue d'accroitre la fécondité d'une femme stérile. Cependant, dansz nombre de superstitions, le bain peut être vu comme maléfique.

Métanoïa religieuse

Métanoïa de l'antipsychiatrie

 

Les Thermes

Les Romains tellement ingénieux pour capter, acheminer, distribuer, chauffer l'eau de leurs bains, connaissaient déjà les vertus des sources thermales, dont le nom indique l'importance de leur température, et qu'elles viennent de profond ! Les soldats de tous les siècles puis les aristocrates du XIX° y ont recours pour des raisons de santé, de bien être et de snobisme.

L'hydrothérapie française en est un avatar assez récent. On sait quel très grand développement connaissent aujourd'hui les centres de Thalassothérapie, les établissements de Hammam et de Sauna, les rééducations kinésithérapiques en piscine.

Hydrothérapie des aliénistes

"packs humides"

Les thérapies nouvelles

Accouchement sonique

Rebirth

Massages

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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23 Janvier 2006