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Musicothérapie et Psychosonique

Sophie Guignard et Bernard Auriol

(extraits d'une correspondance)

 

 

Ce que je voudrais étudier dans le mémoire que j'entreprends à présent, c'est la correspondance entre les structures psychiques, celles de la musique et du langage. Je compte baser mon travail sur des références à Lacan et Anzieu, Winnicott et Stern, (...) et également sur des sémiologues de la musique et du langage (Derrida, Kristéva, Jakobson). Je n'ai eu l'occasion de lire Edith Lecourt que dans des articles de la revue de musicothérapie. (...)

J'aimerais faire connaître en Suède ces auteurs francophones qui ont marqué les courants de pensée en France et intégrer leurs théories dans le cadre de la musicothérapie.(...)

Sophie Guignard

 

 


publicité non évaluée par le Dr Bernard Auriol

 

Vous vous intéressez à la "correspondance entre les structures psychiques, celles de la musique et du langage.". C'est un vaste sujet d'étude et les auteurs que vous citez sont tout à fait pertrients.

Je me permets de vous signaler (avec la conscience qu'il s'agit là d'un domaine peu classique et encore à explorer) la correspondance proposée par les anciens auteurs indiens ( cf la Gitalamkara traduit par A. Daniélou) entre la hauteur du son (les fréqauences) et les différentezs parties du corps humain
(par ex les aigus correspondent à la tête, les graves au ventre).

Par ailleurs l'usage des sons paradoxaux de Risset a permis de relier la sensation de "montée" dans les aigus (même illusoire) et une impression de dynamisation, voire d'énervement. La descente ayant des effets inverses, rendant plus atone ou relaxé, voire abattu.

Vous trouverez ces nitions mieux développées dans les textes que j'ai consacrés aux chakras et aux zones pulsionnezlles lacaniennes qui leur correspondent.

Bernard Auriol

Oui, je connais les correspondances entre les chakras, les zones pulsionnelles et les fréquences. Je suis chanteuse à l'origine et j'ai eu l'occasion de travailler avec les énergies corporelles. Par contre je ne connais pas Risset.

(...)

Quand aux effets produits par les sons et la musique, je reste prudente, ayant une approche psychodynamique de la musicothérapie. Un morceau de musique peut par exemple dans sa composition, ses harmonies, mélodies, timbres... être considéré comme gai sans pour autant rendre gais les personnes qui l'écoutent.


Sophie Guignard

 


Oui.Je souscris à votre prudence lorsque vous dites :

"Quand aux effets produits par les sons et la musique, je reste prudente, ayant une approche psychodynamique de la musicothérapie. Un morceau de musique peut par exemple dans sa composition, ses harmonies, mélodies, timbres... être considéré comme gai sans pour autant rendre gais les personnes qui l'écoutent. "

Je n'affirme pas qu'il en soit ainsi. Je me suis seulement référé à une mini statistique sur les sons paradoxaux. Sans préjuger d'effets à moyen ou long terme sur les stagiaires qui s'étaient soumis à l'expérience.

La musique joyeuse, l'est. Mais d'être joyeuse n'implique pas, vous avez raison de le noter, qu'elle rende joyeux celui qui ne l'est pas. Elle est appropriée à celui qui hésite à la fête et se stimule de ces sonorités ou de ces rythmes. De même pour les requyiem en sens opposé.

Le point de vue psychodynamique est l'approche qui me convient également, mais je n'oublie pas que même le plus rigoureux des protocoles analytiques ne peut se passer - sauf par prétérition théorique - de la suggestion intentionnelle ou non. Il y a des paroles qui ont effet suggestif, des gestes et aussi des sons.

Certains de mes analysants sont très sensibles à la façon dont je prononce le "oui ?" qui signifie que je suis à leur écoute ou que j'attends la suite, à un raclement de gorge, etc

Cet effet suggestif, une syntonie éventuelle, etc. ne peuvent être exclus de la musicothérapie, quelle que soit sa forme et le cadre théorique qu'on lui donne.
Pour que la musique ait un rôle qui lui donne un avantage sur l'analyse par simple associations libres, nous sommes obligés de lui accorder une valeur propre : une valeur expressive et une valeur suggestive.

Elle le fait comme l'intonation qui s'ajoute au langage écrit pour devenir parole et intonation ! N'est ce pas ce qui fait la différence essentielle entre une lettre et une communication téléphonique ? ou un discours sur le divan : jusqu'à ce jour les essais de thérapie par correspondance ou email ont rencontré de grosses difficultés.

Par ailleurs, il semble y avoir des effets du son (ici il vaut mieux employer ce mot que celui de musique) d'ordre physio-psychologique. Mais ici la discussion pourrait devenir assez touffue et si ce point vous intéresse vous en trouverez une ébauche au chapitre psychosonique (cf notamment les travaux de Raufaste, de Deneys, etc).

Espérant ne pas vous avoir ennuyé avec ces réflexions peut-être trop brouillonnes,

Bernard Auriol

 

"Certains s'accordent à considérer la musique comme un langage (poétique), j'aime à penser que le langage est une musique. La différence entre langage et parole me semble correspondre à celle entre la partition et l'interprétation ou l'écoute d'une œuvre musicale.

Il y a bien des différences entre une communication téléphonique et une lettre. L'intonation en est une, le fait que la communication téléphonique soit un échange dynamique entre deux personnes en temps réel, en est une autre. La lettre ou le poème sont des marques visibles. Même dans la lecture silencieuse d'un texte, l'intonation est mentalement présente.

L' important dans la musicothérapie, c'est la possibilité d'une communication directement émotionnelle. Mais celle ci peut être également présente dans un échange verbal. Il y a encore beaucoup à découvrir pour comprendre les mystères du fonctionnement humain. Alors, j'utilise certains points d'appui qui me conviennent comme fondements pour m'orienter dans mon travail et mes études. Même si je pense que le son a un effet physiopsychologique, ceci est lié au vécu de l'individu. Le concept d'archétypes m'intéresse également. C'est assez frustrant, mais je ne vois d'autre solution pour l'instant que d'accepter la coexistence de paradoxes."

Sophie Guignard

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1 Novembre 2006