Université Toulouse le Mirail
U.F.R. de Psychologie
Il sagit ici dune évaluation basée sur lévolution des seuils découte. Cette question peut se décomposer en plusieurs niveaux, selon que lon considère la quantité brute de séances suivies ou si lon décompose létude en fonction des séries (qui qualitativement correspondent à des phases différentes de la méthode). Il convient de remarquer que la majorité des sujets nont jamais passé le second examen.
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La comparaison porte sur 525 sujets utilisables pour les deux premiers tests daudition aérienne, puis respectivement 388, 314 et 252 pour les trois tests suivants.
Il existe une assez grande disparité entre les sujets quant au nombre de séances reçues au moment de lexamen. Par exemple le premier post-test inclut des sujets ayant reçu de 1 à 218 séances[2]. En fait, la courbe est bimodale avec une majorité de sujets à 20 séances (n = 118) ou à 30 séances (n = 110). Cela correspond au chevauchement dune époque où les tests avaient lieu toutes les 20 séances, avec lépoque actuelle où les tests ont lieu toutes les 30 séances. Le nombre moyen de séances au moment de lexamen est néanmoins de 30,74 lors du premier post-test, 59,05 au second, 85,16 au troisième, et 111,84 au quatrième.
En ce qui concerne la première série, et pour toutes les fréquences, on constate un gain denviron 3 dB[3], cest à dire une atténuation du déficit auditif aérien droit. Ce gain est significatif à p<.001 pour toutes les fréquences.
Figure 18 : gains bruts réalisés en audition aérienne aux deux premières séries
Il ressort de lensemble des résultats aériens quune amélioration sensible se manifeste pour loreille droite entre les deux premiers tests. Cette amélioration est encore significative mais plus réduite entre les deuxième et troisième test. Ensuite, lamélioration existe toujours mais nest plus significative si lon ne considère que des tests adjacents (4 et 5 par exemple).
En ce qui concerne loreille gauche, lamélioration nest sensible quentre les deux premiers tests. Ensuite, leffet du traitement va toujours dans le bon sens, mais nest plus significatif.
En ce qui concerne laudition osseuse, les résultats sont sensiblement les mêmes : résultats significatifs pour le premier post-test, peu, voire pas significatif ensuite. En outre, leffet est nettement plus marqué pour loreille droite que pour loreille gauche. Il faut remarquer un effet inattendu : alors que les gains ne semblent pas significatifs pour les trois premières séries de test, la quatrième série (effet des séances reçues entre les quatrième et cinquième test) montre une amélioration de laudition osseuse droite significative pour toutes les fréquences. Parmi les explications possibles de ce phénomène :
1. Il existe un plateau : une fois ce plateau franchi, les sujets feraient un bond .
2. La nature des procédures mise en uvre dans la méthode entre les séances 80 et 111 serait en jeu.
3. Les sujets qui ont persisté entre les séances 85 et 111 seraient différents des autres sujets par quelque aspect qui les rendraient plus réceptifs à la méthode que les sujets nayant pas persisté. Par exemple on peut imaginer que cest parce quils sentiraient les progrès que ces sujets persistent plus que les autres. Et donc la hausse des progrès ne ferait que traduire la disparition des sujets sur lesquels la méthode ne produit plus damélioration.
Compte tenu de lextrême variabilité interindividuelle dans le nombre de séances reçues au moment dun test donné, il nest pas possible daller plus loin sur ces hypothèses à partir des seules données brutes. Nous avons donc procédé au calcul de nouvelles variables permettant déliminer ce type de biais, en opérant une pondération par le nombre de séances effectivement reçues par le sujet entre les tests.
Le gain par séance est calculé en retranchant le déficit auditif au test n+1 du déficit constaté lors du test n. Le chiffre obtenu est donc positif pour une amélioration de laudition à la séance (doù le terme de gain). Ensuite ce gain est divisé par le nombre de séances reçues par le sujet entre les deux tests.
Figure 19 : gains moyens par séance, selon la série, chez ladulte en aérien droit
Calculée chez les adultes, les résultats apparaissent surtout significatifs pour la première série. Et particulièrement pour la fréquence de 8000 Hz. Pour les séries suivantes, leffet des séances est relativement stable mais il peut être masqué par des variations aléatoires. Il est tout de même à remarquer que la quatrième série se distingue chez ladulte par un effet très marqué sur les fréquences basses (125 et 250 Hz)
En ce qui concerne loreille gauche, les résultats sont globalement non significatifs, même si un certain nombre de points atteignent une valeur statistiquement significative - par exemple les séances de la série n°3 amènent une amélioration significative pour les fréquences basses (125 et 250 Hz) ou au contraire à 8000 Hz.
Comme dans le cas de laudition aérienne, les gains sont véritablement significatifs pour la première série, et cela pour toutes les fréquences, à lexception de 4000 Hz. En ce qui concerne les séries suivantes les choses sont plus complexes. En ce qui concerne la quatrième série, même si le graphique peut laisser penser que les résultats sont comparables à ceux de la première série, il nen est rien car aucun natteint le seuil de signification.
Figure 20 : gains par séance selon la série, chez ladulte en aérien gauche
Figure 21 : gains par séance selon la série, chez ladulte en osseux droit
Cest la fréquence de 250 Hz qui semble profiter de la meilleure amélioration, quelle que soit la série envisagée[4]. En ce qui concerne laudition osseuse gauche chez ladulte, les résultats najoutent rien, aussi ne la développerons nous pas ici.
Figure 22 : Gains moyens par séance chez les enfants (en aérien, oreille droite)
En ce qui concerne loreille droite en audition aérienne, le gain moyen semble plus élevé globalement chez les enfants que chez les adultes. En outre, il est significatif pour toutes les fréquences à la série (sauf à 6000 Hz où il nest que tendanciel). Il est encore significatif pour toutes les fréquences de 125 à 3000 Hz lors de la seconde série (sauf 1000 Hz).
Figure 23 : Gains moyens par séance chez les enfants (en aérien, oreille gauche)
Si les résultats sont globalement significatifs pour la première série, ils ne le sont plus ensuite. On observe même une régression (quoique non significative) au niveau des fréquences basses de la troisième série et des fréquences hautes de la quatrième série. Néanmoins, à 125 Hz, le gain redevient significatif pour la 4ème série.
La comparaison des schémas, de lamplitude des gains notamment, montre clairement que les gains obtenus sur loreille gauche sont moins marqués que ceux obtenus sur loreille droite. Pour les deux oreilles, cest la fréquence de 6000 Hz (courbe rouge) qui bénéficie le plus des séances de la première série, la plus profitable globalement.
Figure 24 : Gains moyens par séance chez les enfants (en osseux, oreille droite)
Comme chez les adultes, les gains en audition osseuse sont inférieurs à ceux réalisés en audition aérienne. Les gains négatifs que lon peut observer, en particulier sur la série n°3, natteignent pas le seuil de signification.
Aucun des gains en audition osseuse sur loreille gauche natteint un niveau suffisant pour être statistiquement significatif (à lexception des gains à 750Hz pendant la 4ème série). En conséquence, nous navons pas produit les courbes pour cette condition.
En résumé, nous pouvons remarquer que la cure produit des améliorations, quoique limitées à quelques décibels, de laudiométrie. Les enfants se distinguent des adultes : chez les enfants les gains sont plus importants et plus systématiques. En revanche, lapport de chaque séance est de plus en plus faible. Chez ladulte les gains sont plus limités mais lapport relatif de chaque séance doreille électronique ne diminue pas avec le nombre de séances.