De la technique de survie au loisir :
"l'art de la main vide"
à travers le temps et l'esprit des hommes

Melissa PIZARRO-GONZALES , Fabien DELLA MAESTRA , Elodie BOUAZZA

et Elsa MOREL-CIVERA

Introduction

Autrefois les géants vivaient sur la terre et, dans l’obscurité du chaos,

Ils mystifièrent les dieux et leur volèrent le secret de l’acier.

Les dieux se mirent en colère et la terre trembla.

Le feu et le vent abattirent ces géants et jetèrent leurs corps dans les eaux.

Mais, dans leur fureur, les dieux oublièrent le secret de l’acier

Et le laissèrent sur le champ de bataille.

Et nous, qui l’avons trouvé, nous ne sommes que des hommes.

Ni des géants, ni des dieux. Seulement des hommes.

(John Milius)

De nos jours, les arts martiaux sont populaires et même ceux qui n’ont jamais eu l’occasion d’approcher un « dojo » savent que ces techniques de combat orientales sont des disciplines morales avant d’être physiques. Nombreux sont ceux qui croient, en revanche, qu’elles renferment quelque chose de magique ou qu’elles confèrent une sagesse (et une invincibilité) inconnue aux pratiquants de disciplines occidentales telle la Boxe.

La technique, la pédagogie et même l’esthétique de la plupart des arts martiaux enseignés de nos jours sont liées aux arts martiaux nippons. Cette affirmation est plus vraie encore si l’on adopte un point de vue philosophique. Il est possible d’associer le pratiquant moderne de Judo ou de Karaté et le Samouraï, qui, dans le Japon féodal, représentait le guerrier par excellence.

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Qu’est-ce qu’un art martial ?

Le terme « martial » est souvent mal compris : il est dérivé de Mars qui, dans la culture classique latine, est, on le sait, le dieu de la Guerre. Pourtant, une discipline comme le Karaté qui était à l’origine pratiquée par des paysans ou des représentants de la société n’appartenant pas à la caste de guerriers est aujourd’hui considérée comme un art martial. Si l’on observe les différentes techniques d’affrontement, avec et sans armes, qui se sont développées dans le monde entier, l’on se rend compte qu’il existe un très grand nombre de système et d’écoles. Les mots écoles et systèmes suggèrent une recherche technique ce qui signifie que la phase la plus instinctive et la plus brutale du combat est dépassée. Toutefois, toutes les méthodes de lutte ne peuvent être considérées comme des arts martiaux, uniquement parce qu’elles sont codifiées et enseignées d’une manière cohérente (la Boxe anglaise ou la Lutte gréco-romaine par exemple).Par conséquent, un art martial n’est pas seulement un système de combat. En réalité, un art martial est surtout une discipline qui ne peut être dissociée de la recherche d’un perfectionnement physique et spirituel personnel.

En résumé, nous pouvons dire qu’un art martial est une discipline psycho-physique qui étudie le combat, avec armes ou sans armes. Ses finalités peuvent être diverses, par exemple le bien-être physique, la défense personnelle ou l’affrontement sportif. L’objectif principal de la pratique des arts martiaux est le développement du pratiquant au niveau physique et spirituel. Le but est la formation d’un être humain équilibré, en bonne santé, capable de se défendre, et, à l’occasion, de combattre pour la défense des valeurs. En outre, le pratiquant d’un art martial doit être en mesure d’affronter sereinement les difficultés de la vie. L’aspect spirituel devient donc inséparable de l’aspect purement physique. Une question se pose alors :comment une méthode de guerre peut-elle amener la paix de l’esprit et comment le pratiquant d’une discipline de combat peut-il être pacifiste ?

Glossaire minimal du karate

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6 Mars 2006