Notre expérience de l 'utilisation du hatha-yoga chez les malades mentaux (117), tant au Quartier Psychiatrique du Centre Hospitalier de Montauban qu 'à l 'Hôpital Psychiatrique Marchant de Toulouse, nous a permis au cours de ce travail après avoir indiqué les adaptations souhaitables pour faire de cette méthode psychagogique une technique d 'intervention psychothérapique, d 'esquisser les bases psychologiques et physiologiques susceptibles de rendre compte de son efficacité.
Utilisant les asanas (postures), le contrôle respiratoire, la technique de centration-décentration, les phénomènes de groupe verbaux (Marchant) et non verbaux (Montauban), la yogathérapie apparaît comme une méthode de rééquilibration psychophysiologique objectivable par diverses mesures biochimiques pondérales et électro-encéphalographiques, comme une méthode de rééducation psychoaffective utilisant au minimum les phénomènes de transfert et de suggestion en faisant appel à une utilisation optimum des énergies personnelles disponibles, enfin comme une méthode de rééducation psychomotrice permettant une meilleure intégration du corps vécu et réalisant un entraînement à la relaxation consciente très voisine de l '" eutonie " de G. Alexander (1 bis) ou des exercices "Vittoz" (170).
Ses indications sont très larges. Elle peut être employée de l 'âge de 10 ans à l 'âge de 72 ans et sans doute beaucoup plus tard dans la vie. Les débiles moyens ou légers ne sont pas à exclure alors qu 'ils bénéficient difficilement des psychothérapies analytiques. Au point de vue nosographique, nous ne ferons des réserves que par rapport aux accès délirants aigus ou aux périodes " fécondes " dans les délires chroniques;
Les résultats en dehors de ces cas sont constamment favorables et paraissent proportionnels à l 'intensité de la motivation.
Il faut distinguer une action immédiate : pendant la séance et les heures suivantes on constate un apaisement des phénomènes anxieux, de l 'émotivité, de l 'irritabilité.
Pendant la période où le yoga est pratiqué régulièrement et quelques jours après son interruption la normalisation du comportement est souvent étonnante, en particulier on assiste à une augmentation importante de la tolérance à la frustration.
Si la yogathérapie a été pratiquée plus de trois à quatre mois de manière régulière, on constate la persistance de ses effets bénéfiques en particulier chez les schizophrènes.
Toutes ces conclusions ne constituent que des jalons sur la voie d 'une validation clinique parfaitement démonstrative. Notre méthodologie était du type " pragmatique " (154) comme il est d 'usage lorsqu 'il s 'agit de vérifier une action thérapeutique chez l 'homme et ce n 'est qu 'après avoir multiplié les observations par dix ou par cent que des conclusions scientifiquement certaines pourront être dégagées.
Prôner la yogathérapie ne revient pas à dénigrer d 'autres méthodes somato-psychiques telles que la relaxation de Jacobson, le Training Autogène de Schultz, la méthode de Sivadon, de Vittoz, d 'Alexander, de Pankow, Orlic, Caycedo, etc ... Nous avons d 'ailleurs mis l 'accent sur les points de concordance entre ces différentes techniques et la yogathérapie. Il reste cependant que cette dernière rassemble à notre avis ce qu 'on trouve de positif dans les premières et apporte certaines données originales d 'une efficacité certaine.
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- cibles ?
Le Président de Thèse
Pr. SENDRAIL.
Vu et permis d 'imprimer
Toulouse le 20.3.70 Le Doyen
Président du Conseil transitoire de gestion.
Pr. LAZORTHES
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