Résultats de la Yogathérapie

selon le lieu de nos observations et en fonction du diagnostic

  Dr Bernard Auriol

 

Résultats selon le lieu d'observation

 

Résultats

-

0

+

++

+++

QP Montauban

5%

10%

35%

20%

30%

HP Marchant

0%

15%

21%

41%

23%

Ville

6%

0%

0%

23%

71%

Ce tableau met en évidence le fait que les observations de " Ville " ont été sélectionnées plus ou moins inconsciemment, à moins qu 'on ne doive voir là qu 'un résultat du recrutement différent, puisqu 'il s 'agissait de sujets ne nécessitant pas une hospitalisation et dont les troubles, mineurs, cèdent plus facilement à la rééducation du yoga.

 



 

La comparaison entre Marchant et Montauban est difficile en raison des données institutionnelles différentes, du choix des malades différent et même de la technique utilisée en fin de séance (discussions centrées sur le moniteur à Marchant, exercices de communication non verbale aussi peu hiérarchisés que possible à Montauban).

On remarque que les échecs sont en pourcentage équivalent (15 %) ainsi que les succès dans leur ensemble.

Il est possible également que nous ayons, par souci d 'objectivité, plus ou moins minimisé les résultats ne débouchant pas sur une sortie définitive (cf. + et ++).

De toute façon ces pourcentages ne différent pas de manière significative compte tenu du nombre de sujets étudiés qui reste minime.

Il faut tenir compte également d 'une cause d 'erreur systématique : tous les sujets de Montauban ont été évalués sur trois mois de pratique, la durée de pratique était variable pour les sujets de Marchant.

RESULTAT EN FONCTION DU DIAGNOSTIC
 

Résultats

-

0

+

++

+++

Non psychotiques

 

 

18

41

41

Psychotiques

3

7

22

43

25

Nous n 'avons pas tenu compte des sujets ayant pratiqué le Yoga moins de deux mois. Nous ne tenons compte que des sujets hospitalisés. Résultats en pourcentages par rapport à la population de sujets répondant au même diagnostic.

Comme il fallait s 'y attendre notre méthode est plus efficace par rapport aux sujets névrotiques, caractériels, épileptiques et même déséquilibrés (ces cas représentant les sous groupes de la catégorie : " non psychotiques ") que par rapport aux sujets atteints de psychose dissociative (la totalité de nos " psychotiques ".

On trouvera ci-dessous les résultats en nombre réels (entre parenthèse : sujets ayant pratiqué moins de 2 mois).
 

Résultats

-

0

+

++

+++

Névrosés

 

(1)

1

 

3

Bordeline

 

 

2

1

1

Psychotiques

1

2(+2)

6(+4)

12

7

Déséquilibrés

 

(1)

1

1

 

Epileptique

 

 

 

4

1

Caractériels

 

(1)

(1)

3(+1)

4

Notre auto-observation, rejoignant celle de tous les auteurs occidentaux ayant pratiqué le yoga nous faisait déjà prévoir comme un effet important l 'augmentation de la Tolérance aux frustrations : " Si une frustration quelconque m 'a mis de mauvaise humeur ou provoque mon insomnie, cinq minutes de yoga suffisent, le plus souvent, en remettant les choses à leur place, en me faisant prendre de la distance par rapport à mon affectivité, à me donner une sérénité renouvelée et une autre vision des choses ; vision telle que je pourrais l 'avoir, à la limite, si j 'étais un observateur neutre et bienveillant de la même situation dans laquelle se trouverait un autre individu ".

L 'opinion du malade rejoint au niveau de la hiérarchie statistique l 'appréciation de l 'observateur : ( tableau en nombres réels).
 

Opinions

-

+-

+

++

+++

Névrosés

 

 

 

 

4

Bordeline

 

 

 

2

2

Psychotiques

1

3(+3)

4

5

16(+2)

Déséquilibrés

 

 

1(+1)

1

 

Epileptique

 

 

 

 

5

Caractériels

(1)

 

(1)

2(+1)

5

( entre parenthèses sujets ayant pratiqué seulement pendant 1 mois )

Les sujets qui affirment avoir retiré le plus de bénéfice de la cure sont les épileptiques et les névrosés, puis les caractériels et borderline, les psychotiques et enfin les déséquilibrés. 2 ( +1).

Notons que ces résultats concernent les malades observés ou questionnés au moment de l 'arrêt de l 'observation. Plusieurs de nos cas seraient à réévaluer dans un sens plus favorable en tenant compte de l 'évolution ultérieure. Il en va ainsi par exemple de l 'observation N° 5. Cette malade a été rangée dans la catégorie des résultats insuffisants (+), un an après et quoiqu 'elle ne puisse participer à plus d 'une séance par semaine depuis cette époque, il faudrait la noter " bon résultat " (+ +).

OBSERVATION N° 5

Charlotte, 31 ans, Schizophrénie.

COMPORTEMENT UN AN AVANT

Stéréotypies graphiques (le même mot inlassablement répété le long de plusieurs pages). De temps à autres s 'isole et soliloque exprimant alors à voix peu distincte des critiques à l 'égard du personnel. Elle ne refuse cependant pas de rendre service quand on le lui demande.

COMPORTEMENT EN JANVIER 69 (DEBUT DU YOGA)

Profère des propos incohérents lors de phases d 'excitation verbale de courte durée, mais relativement fréquentes.

Parasitisme mimique, maniérisme. Continue à rendre service si on lui demande.

PENDANT LES SEANCES

Essaie de passer inaperçue et d 'esquiver tout effort. Progressivement on remarque une application croissante. Au bout de deux mois elle réalise les postures sans aide ni encouragement et plus tard garde les postures selon un " tempo " personnel marquant ainsi une progressive acquisition d 'autonomie. Le contrôle de la respiration, courte, superficielle n 'a commencé à devenir effectif qu 'au bout d 'un an.

COMPORTEMENT APRES 3 MOIS

Dès le début Mars, elle parait plus souriante ouverte, détendu ; elle se montre plus sûre d 'elle.

Le 10 Mars une nouvelle thérapeutique neuroleptique est ordonnée en remplacement de son traitement habituel, au titre d '"expertise" et afin de préparer la prescription d 'un neuroleptique retard.

On observe le 15 Mars une modification importante du comportement : la malade parle trop fort, revendique, déclare qu 'elle " a peur de son père ". Simultanément, pendant les séances, elle se montre plus dépendante du moniteur auquel on dirait qu 'elle s 'accroche comme à une bouée de sauvetage. Entre 1963 et Mars 1969, le QI verbal a augmenté de 15 (de 60 à 75) tandis que le QI général ne subissait pas de modification appréciable (de 65 à 57). Il faut interpréter ce résultat comme indiquant une plus grande facilité de communication avec autrui, une plus grande attention dans le dialogue.

COMPORTEMENT 1 AN APRES LE DEBUT

(rythme des séances ramené à une par semaine en raison de la pénurie de personnel): Elle a été transférée au service ouvert, elle écrit les lettres de malades illettrés, explique parfois par ou il faut passer pour aller à tel ou tel endroit à des " nouvelles ". Elle participe activement aux séances et de manière très correcte, se présente moins " voûtée ", " recroquevillée ". Son hospitalisation est surtout la conséquence de l 'absence totale d 'autonomie qu 'elle trouve auprès de son mari qui la traite toujours en " grande malade ".

Il est des cas, par contre, où le résultat parait surestimé lorsqu 'on prend un certain recul.

OBSERVATION N0 7

Sabine, 28 ans Maladie des Tics de Gilles de la Tourette

A L 'ENTREE (NOVEMBRE 68)

Cette jeune fille présente une maladie des tics avec grand mouvements brusques, imprévisibles, variés, affectant une partie ou l 'ensemble du corps, cris à type d 'aboiement, marmonnement coprolalique, attitude impolie et grossière vis a vis du personnel qui la côtoie. Toute cette riche symptomatologie est aggravée par les nombreux chocs affectifs dont se rend responsable une ambiance familiale extrêmement pathogène (parents éthyliques et violents, frère déséquilibré). Sa présentation est dépressive, elle est anorexique, agressive envers ses parent et les infirmières, commet des larcins, vit dans la crasse.

COMPORTEMENT EN JANVIER 69 (DEBUT DU YOGA)

Moins agressive de manière systématique, elle accepte de manger et de prendre les médicaments mais présente toujours des tics importants et de nombreuses réactions caractérielles.

COMPORTEMENT PENDANT LES SEANCES

Très gênée par les nombreux tics qu 'elle présente, elle refuse tout conseil, toute aide les premiers jours. Par la suite, elle accepte et réclame aide et conseils au moniteur ou à la monitrice, parvient pendant des périodes relativement longues à une bonne décontraction tandis que les tics se font de plus en plus rares.

COMPORTEMENT APRES 3 MOIS DE YOGA

Les infirmières et les malades remarquent qu 'elle est devenue plus " gentille " : elle essaie de se rendre utile, mais cela lui reste difficile en raison de la persistance de tics (bris d 'objets) et d 'un rejet évident de la part de plusieurs personnes vivant dans le même pavillon.

Elle vient seule et à l 'heure, estime que les séances la détendent et voudrait qu 'elles soient plus nombreuses.

APRES 1 MOIS D 'ARRET DE YOGA

Reprise accrue des tics, agitation, désagréable avec tout le monde, bris de vaisselle très augmenté.

Nous avions noté + le résultat de la yogathérapie chez cette malade. Si nous voulions parler du résultat à long terme (après interruption du yoga) il faudrait mettre la cote " O ".

L 'observation N0 51 est plus démonstrative encore.

 

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

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29 Mai 2001