De l'audiogramme aux Chakras Tantriques
(Analyse factorielle de la sensibilité spectrale et d'une projection de la personnalité)
B. M. AURIOL[1] , J. L. BASSANO[2] , B.-M.Doyon[3], P.JOSSERAND[4]
« PSYCHOLOGIE Médicale » 1987,19,1 :75-79, Copyright S.P.E.I. médical, Paris.
VII Âjñâ |
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- |
VI Vishuddha------- |
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|
V Anâhata |
- ![]() |
|
IV Manipûraka |
-- ![]() |
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III Svâdhishthâna |
-- ![]() |
|
II Mûlâdhâra |
--- ![]() |
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Note
: Dans une numérotation plus courante, |
Les symboles picturaux des six autres centres ont été photographiés d'après les illustrations du livre d'AVALON : "Le Pouvoir du Serpent" (cf. ci-dessus) réduits à la dimension (9 x 13) et ont été présentés aux sujets de notre étude qui devaient les classer par ordre de préférence, selon un protocole similaire à celui qu'utilise Max LÜSCHER (LÜSCHER, 1973; BASSANO, 1977), dans son test des couleurs ou SZONDI (1952), dans son test des pulsions. Chaque symbole de chakra est désigné par un chiffre romain de Il à VII. Le Chakra "non -corporel" reçoit le n° 1 mais n'est pas pris en considération dans notre recherche (Tableau 1).
Ce choix permet de déterminer les "chakras préférés" et les "chakras rejetés" (respectivement premiers et derniers). On numérote le choix de chaque sujet de "1" à "6". Nous avons alors des chakras aimés (« 1 » et « 2 »), des chakras indifférents (« 3 » et « 4 ») et des chakras rejetés (« 5 » et « 6 »).
L'utilisation fréquente de cette épreuve en pratique psychothérapique depuis 1972 a mis en évidence sa valeur clinique, y compris dans notre culture, chez des personnes n'ayant pourtant pas eu de contact notable avec les symboles de l'Inde. Cette utilisation a confirmé le travail de BAUDOIN (1950) qui faisait correspondre à chacun de ces centres un investissement psychologique précis repérable dans la langue analytique occidentale : certains des chakras correspondraient aux instances de la topique freudienne (Sur -Moi, Moi, ça), d'autres à des entités structurales dégagées par C. -G. JUNG (Ombre, Persona), le centre de base, enfin, à la zone fondamentale au sens de BALINT (1971) ou au "Soi" au sens de WINNICOT.
Tableau 1 |
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Chakra |
N° |
Point de vue topique et structural |
Point de vue génétique |
Point de vue psychosomatique |
Zones spectrales auditives (?) |
Ajna |
VII |
Surmoi |
Latence |
Crâne |
6 à 15 KHz |
Vishudda |
VI |
Ombre |
Sadique-Oral (?) |
Cervix |
3 à 6 KHz |
Anahata |
V |
Moi |
Phallique |
Thorax |
1.2 à 3 KHz |
Manipura |
IV |
Persona |
Anal |
Lombes |
0.5 à 1.2 KHz |
Swadisthana |
III |
Ça |
Oral |
Bassin |
0.3 à 0.5 KHz |
Muladara |
II |
Soi (?) |
Zone du défaut fondamental (?) |
Coccyx |
0.02 à 0.3 KHz |
Correspondances tirées de la littérature du Yoga, de la Psychologie Analytique et de la Psychanalyse. (Elbèze, 1979) (le chakra Sahasrara N°1 ne paraît pas ici car il ne semble pas avoir de signification somatique). |
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Selon la théorie générale des systèmes (Von BERTALANFFY, 1973) chaque partie de l'organisme vivant est connecté à l'organisme avec toutes ses parties; de telle sorte que telle modification importante d'une quelconque partie de l'organisme aurait une conséquence proportionnée, quoique souvent infime, en un lieu précis de la partie individualisable de l'organisme prise au préalable en considération. Il en va ainsi du pavillon de l'oreille que les auriculothérapeutes décrivent porteur d'une somatotopie précise, de la plante du pied (massage d'acu -pressing), de la surface externe du nez, de la peau recouvrant le sommet du crâne, des gencives, etc.
L'auriculothérapie semble déjà assez solidement assise d'un point de vue expérimental et la détection électro -physiologique des points sensibles constitue une confirmation universellement reproductible et à tout moment vérifiable de son bien fondé, au moins sur le plan diagnostique. Les autres approches ont fait surtout l'objet de recherches empiriques et les données mesurées font défaut. (BOSSY, 1970, 1975).
Dans le domaine auditif, TOMATIS et AUCHER (1977) prétendent, suivis en cela par leurs élèves (AURIOL, 1973, 1977a), qu'il existe une correspondance entre le spectre des fréquences audibles et le corps humain, de telle sorte que les parties basses seraient en relation avec les sons graves, alors que les parties les plus élevées de l'organisme (tête et cou) seraient en relation avec les sons aigus.
Tableau II |
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N° chakras |
Nom chakras |
Région du corps |
Aucher |
Tomatis |
Bandes Leipp |
N° chakras |
I |
Sahasrara |
- |
- |
- |
- |
I |
VII |
Ajna |
Tête |
1044 à 522 |
20000 à 3000 |
6000 à 15000 |
VII |
3000 à 6000 |
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VI |
Vishudda |
Cou |
1800 à 3000 |
VI |
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V |
Anahata |
Thorax |
522 à 261 |
3000 à 1500 |
1200 à 1800 |
V |
IV |
Manipura |
Abdomen |
261 à 65 |
1500 à 16 |
800 à 1200 |
IV |
III |
Swadisthana |
400 à 800 |
III |
|||
II |
Muladara |
200 à 400 |
II |
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30 à 200 |
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Notes du clavier tempété |
Fréquences test de l’Audiogramme |
Sons purs sinusoïdaux |
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Ce tableau donne les différentes conjectures possibles quant à une correspondance terme à terme entre les chakras et les zones spectrales auditives. La conjoncture notée I.D.S. de LEIPP correspond aux suppositions d'AURIOL établies en prenant en compte simultanément des observations empiriques de TOMATIS et l'étude statistique de LEIPP (1972). |
Il pourrait paraître curieux d'admettre que la sensibilité auditive varie pour telle fréquence donnée en fonction de ce qui survient à tel ou tel organe, ou à tel ensemble psychologique. Qu'un tel lien puisse exister devient moins étonnant si on admet que toutes les données de l'organisme sont collectées par le système nerveux et centralisées par le cerveau, qui a son tour répond à ces informations par un ensemble extrêmement complexe de régulations.
AUDISIO écrit très justement "Il est certain que les centres névraxiques filtrent l'information, comme il est certain que la plupart des sens ne sont excitables que s'ils sont mis en condition ; mais justement, cette mise en condition dépasse la sensation et renvoie au contexte général d'activité. Le contrôle de la constitution de l'information passe toujours par une réponse". (AUDISIO 1978).
FRAISSE montre également que ce qui est perçu dépend de l'état de préparation du percevant au moment où se produit l'excitation ; l'attitude perceptive aboutit à des phénomènes de sélection, de sensibilisation ou de distorsion de la perception et la sensation la plus élémentaire est une réponse de l'organisme global à un stimulus. (FRAISSE, 1959, cité in AUDISIO, 1978).
On comprend ainsi qu'il y ait des raisons non -aléatoires pour que certains individus soient porteurs de distorsions perceptives curieuses qu'aucune lésion particulière de l'appareil auditif ne permet jusqu'ici à l'ORL d'expliquer.
Pour vérifier l'hypothèse d'une correspondance terme à terme entre le choix des chakras et la sensibilité auditive spectrale, AURIOL (1977) analyse les courbes audiométriques moyennes de sujets donnant tel ou tel type de choix des chakras. Il propose ainsi d'opposer les sujets choisissant les chakras du haut et percevant moins bien les graves, aux sujets choisissant les chakras du bas et percevant moins bien les aigus.
Il paraissait opportun dans ces conditions de faire appel à des méthodes plus sophistiquées d'analyse des données. Les résultats discutés par ELBEZE (1979) à partir de l'analyse factorielle d'un nombre important d’observations suggérait ainsi que la différenciation obtenue par AURIOL (supra) n'est pas indépendante du sexe. Il semble délicat, cependant, de décider s'il s'agit d'un facteur ou d'un cofacteur capable de déterminer une attitude mentale caractéristique d'un choix de chakra et d'une forme de sensibilité spectrale spécifique.
Cette étude se propose de reprendre l'analyse des facteurs proposés par AURIOL (1977) et ELBEZE (1979) pour des sujets présentant une forme de trouble de la personnalité, avec une projection typée au classement des chakras.
Matériel et méthode
L'étude porte sur 253 sujets âgés de 15 à 65 ans, présentant une forme de trouble de la personnalité, diagnostic d'examen psychiatrique différent de 200 dans le code de l'OMS, et une perte de sensibilité supérieure ou égale à 10 dB dans l’une au moins de cinq bandes de fréquences données - 125Hz (FR 1), 250Hz (FR 2), 4000Hz (FR 3), 6000Hz( FR 4), 8000Hz (FR 5) - en conduction aérienne (oreille droite).
Les mesures ont toutes été réalisées à partir d'un audiomètre Maico, dans une pièce silencieuse mais non isolée phoniquement, LEIPP (1977) ; pour chaque fréquence les seuils étaient mesurés à droite et à gauche en partant des intensités faibles ( - 10 dB) pour aller de 5 en 5 dB vers les intensités plus importantes.
Un classement des chakras Il à VII (CH2 ,CH3, …CH7) par choix préférentiel dégressif, est également disponible pour chacun des sujets.
Par convention,
- on désigne par chakras du bas (CHB) les chakras Il et III (CH2, CH3), et par chakras du haut (CHH) les chakras VI et VIl (CH6, CH7) ;
- on définit par choix d'un chakra le fait de le placer en position 1 ou en position 2, et par rejet d’un chakra le fait de le placer en position 6 ou en position 7.
Un sujet est dit cohérent au sens des chakras quand :
* Fonctions caractéristiques de l'âge (âge inférieur à 30 ans, âge supérieur à 40 ans), soient AGE 1, AGE 2, avec:
AGE 1 = 1 pour un sujet d'âge inférieur à 30 ans, AGE 1 = 0 dans les autres cas.
AGE 2 = 1 pour un sujet d'un âge supérieur à 40 ans, AGE 2 = 0 dans les autres cas.
* Fonctions caractéristiques du sexe (sexe masculin, sexe féminin), soient SEX1, SEX2, avec:
SEX1 = 1 pour un sujet de sexe masculin, SEX1= 0 dans l'autre cas.
SEX2 = 1 pour un sujet de sexe féminin, SEX2 = 0 dans l'autre cas.
* Fonctions caractéristiques de la perte de sensibilité (perte de sensibilité inférieure à 10 dB, perte de sensibilité supérieure à 15 dB) pour la fréquence d'ordre i (FRi, i : 1 ... 5), soit FRi 1, FRi 2, avec :
FRi = 1 pour une perte de sensibilité inférieure à 10 dB,FRi 1 = 0 dans tous les autres cas
FRi 2 = 1 pour une perte de sensibilité supérieure à 15 dB, FRi 2 = 0 dans tous les autres cas.
* Fonctions caractéristiques du choix (en position 1 ou en position 2) ou du rejet (en position 5 ou en position 6) des chakras du bas (CH2, CH3) ou des chakras du haut (CH6, CH7) soient CHB1, CHB2, CHH1, CHH2, avec:
CHB1 = 1 pour le choix d'un chakra du bas, CHB1 = 0 dans les autres cas.
CHB2 = 1 pour le rejet d'un chakra du bas, CHB2 = 0 dans les autres cas.
CHH1 = 1 pour le choix d'un chakra du haut, CHH1 = 0 dans les autres cas.
CHH2 = 1 pour le rejet d'un chakra du haut, CHH2 = 0 dans les autres cas.
Ces dix huit variables peuvent être considérées comme des points de l'espace des sujets (BENZECRI, 1973) - la transformation
Xij à pij = Xij / eXij
avec { Xij=Xi(Sj), i = 1...18 (variables), j=1...253 (sujets) }
permet de se placer dans un espace de probabilité qui peut être muni d'une distance (métrique du c²) ; les points Pi, de coordonnées Pij, j = 1, ... 253, constituent un nuage de points qu'on peut respectivement assimiler au centre de gravité des sujets caractérisés par la propriété Xi (Xi = 1) - Pratiquement, on représente ce nuage en projection sur le plan principal d'inertie (premier et second axe d'inertie) ou sur l'axe principal d'inertie (premier axe d'inertie) suivant que le calcul permet d'attribuer à deux ou à un facteurs, la dispersion des données.
1 - Une première analyse factorielle (AFCM) est calculée sur 121 sujets cohérents. Il s'agit de 64 sujets de sexe masculin (SEX1) et de 57 sujets de sexe féminin (SEX2) ; 32 d'entre eux sont âgés de moins de 30 ans (AGE1) et 61 de plus de 40 ans (AGE2) - 34 de sexe masculin et 27 de sexe féminin.
Deux axes principaux assurent 58% de l’inertie du nuage ( l’inertie attribuable au troisième axe ne dépasse pas 11 %) (figure 1).
FIGURE 1 |
|
figure 1 - Une analyse factorielle calculée sur 121 sujets présentant une perte de sensibilité supérieure ou égale à 10 dB pour l'une au moins de cinq fréquences -125 Hz (FR1) ; 250 Hz (FR2) ; 4000 Hz (FR3) ; 6000 Hz (FR4) ; 8000 Hz (FR5) - met en évidence un facteur de sensibilité général (1),qui oppose les sujets dont la sensibilité auditive n’est pas significativement altérée (FRi1, inférieure ou égale à 10dB) aux sujets dont la sensibilité auditive est significativement altérée (FRi2, supérieure à 10 dB) et un facteur de sensibilité spectrale (2) qui oppose les sujets dont l'examen révèle une altération significative de sensibilité aux basses fréquences (FR12, FR22, supérieure à 10 DB) aux sujets dont l’examen révèle une altération significative de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52, supérieure à 10 dB). Le classement des chakras définit une dimension cohérente - choix des chakras du haut (CHH1) et rejet des chakras du bas (CHB2), choix des chakras du bas (CHB1) et rejet des chakras du haut (CHH2) - qui admet des composantes significatives sur chacun de ces deux facteurs. Sa disposition suggère que les sujets dont la sensibilité générale est altérée, d'autant plus nettement pour les fréquences élevées (FR32, FR42, FR52) - ce sont le plus souvent des sujets âgés (AGE2), de sexe masculin (SEX1) -, tendent à choisir les chakras du bas (CHB1) et à rejeter les chakras du haut (CHH2). |
On note que:
En fait, cette configuration (rapprochement de FR32, FR42, FR52, AGE2 et SEX1) peut dériver du biais introduit par l'allure normale de la détérioration de la sensibilité auditive en fonction de la fréquence testée, de l'âge et du sexe. Le déficit audiométrique qui apparaît avec l'âge, plus important en moyenne dans les hautes fréquences (4000, 6000 et 8000 hertz) que dans les basses fréquences (250 et 500 Hz), est plus élevé pour les hommes que pour les femmes dans le premier cas, et plus élevé pour les femmes que pour les hommes dans le second cas. Dans ces conditions, la proximité des caractéristiques (FR32, FR42, FR52), AGE2 et SEX1 traduit un extremum par rapport auquel AGE1 et SEX2 apparaissent déportés entre (FR12 ; FR22) et (FRi1) (CORSO, 1963). Pour cette population, l'attitude par rapport aux chakras appartient à une dimension cohérente - choix des chakras du haut et rejet des chakras du bas (CHH1,CHB2), rejet des chakras du haut et choix des chakras du bas (CHH2, CHB1) -, plus nettement orientée par un choix (CHH1, CHB1) que par un rejet (CHB2, CHH2). Cette dimension admet des composantes significatives sur les deux facteurs de sensibilité générale et de sensibilité spectrale: les sujets qui tendent à choisir les chakras du bas et à rejeter les chakras du haut (CHB1, CHH2), tendent également à présenter un déficit de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52), alors que les sujets qui tendent à choisir les chakras du haut et à rejeter les chakras du bas (CHH1, CHB2) peuvent être susceptibles de présenter un déficit de sensibilité aux basses fréquences (FR12, FR22).
On note que cette dissociation est parallèle à la dissociation (AGE2, SEX1), (AGE1, SEX2), et se heurte aux mêmes difficultés d'interprétation, du fait du poids des hautes fréquences dans l'analyse spectrale d'un déficit de sensibilité auditive dont les composantes physiologiques liées à
l'âge et au sexe ne peuvent pas être exclues (CORSO, 1963).
2 - Une corrélation entre le choix ou le rejet d'un chakra et l'existence d’un déficit de sensibilité aux basses ou aux hautes fréquences pourrait être masquée par la présence dans l'échantillon de sujets qui ne présentent pas d'altération significative de sensibilité - tout en proposant un classement des chakras.
Une seconde analyse factorielle est calculée sur 52 sujets cohérents, révélant un déficit de sensibilité supérieur à 10 dB pour les deux bandes de basses fréquences ou pour deux consécutives des trois bandes de hautes fréquences. Il s'agit de 28 sujets de sexe masculin et de 24 sujets de sexe féminin, appartenant à toutes les classes d'âge (entre 15 et 65 ans). Le premier axe principal assure à lui seul 43 % de l'inertie du nuage (la variance attribuable au suivant ne dépasse pas 14 % ) (figure 2).
Cet axe correspond à la seule sensibilité spectrale. Il oppose les sujets qui démontrent une altération significative de sensibilité aux basses fréquences (FR12, FR22), aux sujets qui démontrent une altération significative de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52). Les premiers sont le plus souvent des sujets de sexe féminin (SEX2), les seconds étant le plus souvent des sujets de sexe masculin (SEX1) - l'âge n'intervient plus dans cette dissociation (AGE1 et AGE2 restent confondus au centre d'inertie du nuage). Le choix de l'un ou de l'autre type de chakras (CHB1, CHH1), plus nettement que leur rejet (CHH2, CHB2) correspond à la même configuration :
Dans ces conditions, une proximité entre un type de déficit auditif (perte de sensibilité aux basses fréquences, perte de sensibilité aux hautes fréquences) et un type d'attitude par rapport aux chakras (choix des chakras du haut et rejet des chakras du bas, choix des chakras du bas et rejet des chakras du haut) apparaît clairement. Elle reste encore associée à la différenciation sexuelle.
Figure 2 |
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Une analyse factorielle calculée sur 52 sujets présentant un déficit de sensibilité significatif (supérieur à 10 dB pour au moins deux fréquences consécutives) met en évidence un axe de sensibilité spectrale qui oppose les sujets dont l'examen révèle une altération significative de sensibilité aux basses fréquences (FR12, FR22) - avec une forte proportion de sujets de sexe féminin (SEX2) - aux sujets dont l'examen révèle une altération significative de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52) - avec une forte proportion de sujets de sexe masculin (SEX1) - Cet axe oppose également, dans le même sens, les sujets qui tendent à choisir les chakras du haut (CHH1) et à rejeter les chakras du bas (CHB2), aux sujets qui tendent à choisir les chakras du bas (CHB1) et à rejeter les chakras du haut (CHH1). |
Ces résultats correspondent bien, en général
Il faut noter qu'il s'agit de notions globales, sur le rapprochement (en termes de distances entre sous populations offrant telle ou telle caractéristique) de certains types, et non d'une corrélation point par point, et leur interprétation doit tenir compte de biais possibles.
Ainsi, la partition d'un ensemble de déficits auditifs significatifs (par exemple supérieurs à 10 dB pour au moins deux bandes consécutives) en fonction de la hauteur de fréquence - sensibilité spectrale - conduit statistiquement à majorer la proportion des sujets de sexe féminin dans le sous ensemble des déficits les plus importants au niveau des basses fréquences, et à majorer la proportion des sujets de sexe masculin dans le sous ensemble des déficits les plus importants au niveau des hautes fréquences.
Une dichotomie stricte -(FR12, FR22)/(FR32, FR42, FR52) ou SEX1 / SEX2 -, comme celle qui intervient dans l’analyse factorielle, induit globalement la double opposition (FR12, FR22; SEX2)/(FR32, FR42, FR52 ; SEX1).
Si le choix ou le rejet des chakras correspond à une organisation cohérente sur cette dimension, on ne peut pourtant pas décider de le rattacher à l'un ou à l'autre de ces deux facteurs liés ainsi ; rien ne permet de rattacher le choix des chakras du haut (ou le rejet des chakras du bas) à une perte de sensibilité dans les basses fréquences plutôt qu'au sexe.
Cependant, le fait que l'existence d'une forme de trouble de la personnalité (indépendamment du sexe ou de l'âge) suffise à renforcer les proximités observées, suggère une corrélation entre l'attitude par rapport aux chakras et la sensibilité spectrale,
d'autant que l’opposition des sexes relativement à la sensibilité spectrale n’est établie dans la littérature que pour des sujets ayant dépassé la quarantaine. Ici l'âge n'intervenant plus, il semble plausible d'inférer que la variation de la sensibilité spectrale est bien liée à une attitude psychosomatique qui est plus fréquente respectivement dans l'un ou l'autre sexe et entraîne aussi bien la variation de sensibilité spectrale observée que la propension à effectuer un choix spécifique au test des chakras.
Cette opinion reçoit une confirmation indirecte de la signification traditionnelle attribuée aux différents chakras : ceux du haut (spécialement VII) seraient davantage liés à des valeurs paternelles et ceux du bas à des valeurs maternelles.
On peut tenter de préciser encore cette discussion en comparant directement les sujets de sexe masculin (SEX1) choisissant les chakras du haut et rejetant les chakras du bas (CHH1, CHB2), aux sujets de sexe féminin (SEX2) rejetant les chakras du haut et choisissant les chakras du bas (CHH2, CHB1). Le calcul (Tableau III) montre que:
Il devient clair, dans ces conditions, que les déficits de sensibilité spectrale sont liés à la projection de la personnalité à travers le choix ou le rejet de certains chakras, qu'elle soit ou non conforme au type général attendu en fonction du sexe.
TABLEAU III |
||
FR1 ; FR2 |
FR3 ; FR4 ; FR5 |
|
SEX1, CHH1, CHB2 |
10.5 |
12.5 |
SEX2, CHH2, CHB1 |
11.9 |
16.4 |
Les déficits moyens relevés au niveau des basses fréquences (FR1, FR2) et au niveau des hautes fréquences (FR3, FR4, FR5) par deux groupes de sujets - sujets de sexe masculin (SEX1) choisissant les chakras du haut et rejetant les chakras du bas (CHH1, CHB2), sujets de sexe féminin (SEX2), rejetant les chakras du haut et choisissant les chakras du bas (CHH2, CHB1) - mettent en évidence (second groupe) un déficit de sensibilité spectrale (hautes fréquences) spécifiquement lié au type de personnalité. |
Il demeure qu'une telle observation exige :
1.AUCHER M.-L.- « L’homme Sonore », 1977 , Epi Ed., Paris.
2.AUDISIO M. - Psychisme et Bio Systèmes, (pp.105-106), 1978, Privat, Toulouse.
3.AURIOL B. - « Thymie et Caractère ». in « La Caractérologie » N° 20 - P.U.F. - pp. 31-37 (1° trimestre 1976)
4.AURIOL B. - « Quel genre de normalité ? », La Caractérologie, 1973, n°22, PUF, Paris.
5.AURIOL B. - « Test d’écoute et chakras, étude préliminaire », Journées Scientifiques de l’A.F.A.P.P. à Carcassonne ( 2-3 juillet 1977).Non publiée.
6. AURIOL B. - « Yoga et Psychothérapie ».1977, Privat Ed. ,Toulouse.
7.AVALON A. - « La Puissance du Serpent ». Introduction au tantrisme, Traduit par C. Vachon sur la 4e éd. Angl., Ganesh et Cie, Madras.1950, Dervy Ed., Paris.
8.BALINT M.- « Le Défaut Fondamental ». 1971, Payot Ed., Paris.
9.Bassamo J.-L.- « Le test des couleurs de LUSCHER dans la profil de la personnalité » Analyse factorielle d'un ensemble de descripteurs de la personnalité psycho -somatique. Psychologie Médicale, 1977.9,10:1951 -1960.
10.BAUDOIN C. - "De l'instinct à l'esprit", Précis de Psychologie Analytique. 1950, Desclée de Brouwer, Bruges et Paris.
11. BENZECRI J. -P. - "Analyse des données".1973 Masson, Paris.
12. VON BERTALANFFY L. - "Théorie Générale des Systèmes". (p54),1973, Dunod Ed., Paris.
13. BOSSY J. - Considérations Neuro -anatonniques et neuro -embryologiques pouvant servir de base aux réflexothérapies cutanées. Vlle Journée d'Acupuncture, Auriculothérapie et Médecine Manuelle, 15 -20 septembre 1970, Paris. (pp. 29 -64).1970, Maisonneuve Ed.
14. BOSSY J. - Bases neurobiologiques des réflexothérapies. In, "Monographies de Réflexothérapie appliquée"1975, Masson, Paris.
15. CORSO J. -F. - Age and Sex Differences in Pure -Tone Thresholds. Archives of Otolaryngology, April 1963,77: 385 -405.
16. ELBEZE A. - "Approche de l'Audio -Psycho -Phonologie par le test d'écoute, Recherche de corrélation. 1979, Thèse N° 447, Toulouse.
17 ELIADE M. - "Techniques du yoga". 1948 Gallimard, Paris.
18. ELIADE M. - "Le Yoga. liberté et immortalité". 1954, Payot, Paris.
19. ELIADE M. - "Pantajali et le yoga". 1962 Seuil, Paris.
20. HUART F., MING WONG - "Soins et Techniques du corps en Chine, au Japon et en Inde".
(p. 345 et 347),1971, Berg International Ed., Paris.
21.LEIPP E. - "La Machine à écouter". (p. 124), 1977, Masser, Paris.
22. LEIPP E. - "L'intégrateur de densité spectrale I.D.S. et les applications". 1977, G.A.M., Paris.
23. LUSCHER M. – « Color Test » de Max LUSCHER présenté par lan SCOTT (traduction Française de A. BAJON).1973, Aubanel, ed., Avignon.
24. SZONDI L. - "Diagnostic Expérimental des Pulsions" (traduit de l'Allemand).1952, PUF, Paris.
25. TOMATIS A. - Cours polycopié. 1976, S.A.P.P., Amiens.
26. WINNICOTT D.-W - Ego distortion in terms of true and false self. In « The Maturational Processes and the Facilitating Environment ». (pp. 440 -446),1965, Hogarth Press, London,
RÉSUMÉ:L'affaiblissement de l'audition pour telle ou telle fréquence ne reçoit pas dans tous les cas une explication physiologiquement consistante : spécialement la différence des sexes quant à la détérioration des graves et des aigus en fonction de l'âge. |
Nous avons procédé à une analyse factorielle utilisant comme données : l'audiogramme, l'âge, le sexe, le diagnostic psychiatrique et une épreuve de projection de la personnalité (classement de symboles des "chakras hindous" par ordre de sympathie). On observe que la préférence pour les chakras du haut va avec le déficit de l'écoute des graves et que à préférence pour les chakras du bas va avec le déficit dans les aigus. |
Ces résultats suggèrent que certains déficits auditifs liés au sexe ont une origine psychogène. |
MOTS -CLÉS :Audiogramme - Fréquence pure - Age - Sexe - Chakra - Psychosomatique. |
Abstract FROM THE AUDIOGRAM TO TANTRIC CHAKRAS (FACTORIAL ANALYSIS OF AUDITIVE SPECTRAL SENSITIVITY AND OF A PROJECTION OF PERSONALITY) The hearing impairment for high or low frequencies does not in every case have a consistent physiological explanation : this is especially confirmed as regards the difference of sexes and the deterioration of the low or high frequencies with advancing age. We have carried out a factorial analysis based on 253 subjects - their auditive spectral sensitivity, their psychiatric structure, their choice of chakras, their age and sex. The persons, generally female, who select upper chakras tend to, manifest a corresponding auditive reduction for low frequencies, and the other way round. These results suggest that auditive spectral sensitivity and psychological attitudes are in any case correlated.KEYWORDS : Audiogram , Pure tone , Age , Sex , Chakra , Psychosomatic. |
24 Mars 2007
[1] Docteur Bernard M. AURIOL, Docteur en Médecine, Psychiatre. A la date de publication : animateur du Groupe de Réflexion sur les Sons (Laboratoire d'Acoustique, de Métrologie et d’Instrumentation : Professeur P. JOSSERAND), Toulouse III, Université Paul Sabatier, 38, rue des 36 Ponts, 31062 TOULOUSE CEDEX.
[2] Jean -Louis BASSANO, Docteur en Physiologie (M.B.A.), A la date de publication : Directeur de Recherche Consultant au Centre d'Etude et de Recherche du Service de Psychologie Appliquée de la Marine, CERPA, Toulon Naval, 83800 TOULON.
[3] Docteur Bernard M. DOYON, Docteur en Médecine, Docteur en Biologie Humaine, A la date de publication : Institut de Médecine du Travail et d'Hygiène Industrielle, Hôtel Dieu, rue de la Viguerie, 31052 TOULOUSE CEDEX.
[4] Pierre JOSSERAND, Docteur en Physiologie, A la date de publication : Professeur à l'Université, Chef du Laboratoire d'Acoustique de Métrologie et d'Instrumentation, Toulouse III, même adresse.