De l'audiogramme aux Chakras Tantriques

(Analyse factorielle de la sensibilité spectrale et d'une projection de la personnalité)

B. M. AURIOL[1] , J. L. BASSANO[2] , B.-M.Doyon[3], P.JOSSERAND[4]

« PSYCHOLOGIE Médicale » 1987,19,1 :75-79, Copyright S.P.E.I. médical, Paris.

 

Introduction

Le yoga tantrique décrit divers centres appelés "chakras" (= roues) reliés entre eux par des canaux "subtils" conducteurs de courants d'éner­gie de type positif (solaire) ou négatif (lunaire). (ELIADE, 1948, 1960, 1962).Il est possible de remarquer certaines relations entre cette théorie et l'acupuncture chinoise (vaisseau conception et vaisseau gouverneur). On ne peut cependant les réduire l'une à l'autre ; on doit souligner notamment que la théorie des chakras est d'une apparence beaucoup plus simple et synthétique que le système des méridiens et des points. (HUARD et MING WONG, 1971).Ce système tantrique décrit 7 centres principaux et propose un symbole graphique pour chacun d'eux, à l'exception de l'un d'eux qui échappe à la description car il présente un caractère "transcendant".

Représentation des principaux chakras

proposée par Arthur Avalon (d'après la Tradition)

 

VII

Âjñâ

-

VI

Vishuddha-------

 

V

Anâhata

-
 

IV

Manipûraka

--
 

III

Svâdhishthâna

--
 

II

Mûlâdhâra

---
 

Note : Dans une numérotation plus courante,
le Mûlâdhâra est numéroté I,
le Svâdhishthâna est numéroté II, etc...

 

Les symboles picturaux des six autres centres ont été photographiés d'après les illustrations du livre d'AVALON : "Le Pouvoir du Serpent" (cf. ci-dessus) réduits à la dimension (9 x 13) et ont été présentés aux sujets de notre étude qui devaient les classer par ordre de préférence, selon un protocole similaire à celui qu'utilise Max LÜSCHER (LÜSCHER, 1973; BASSANO, 1977), dans son test des couleurs ou SZONDI (1952), dans son test des pulsions. Chaque symbole de chakra est désigné par un chiffre romain de Il à VII. Le Chakra "non -corporel" reçoit le n° 1 mais n'est pas pris en considération dans notre recherche (Tableau 1).

Ce choix permet de déterminer les "chakras préférés" et les "chakras rejetés" (respectivement premiers et derniers). On numérote le choix de chaque sujet de "1" à "6". Nous avons alors des chakras aimés (« 1 » et « 2 »), des chakras indifférents (« 3 » et « 4 ») et des chakras rejetés (« 5 » et  « 6 »).

L'utilisation fréquente de cette épreuve en pratique psychothérapique depuis 1972 a mis en évidence sa valeur clinique, y compris dans notre culture, chez des personnes n'ayant pourtant pas eu de contact notable avec les symboles de l'Inde. Cette utilisation a confirmé le travail de BAU­DOIN (1950) qui faisait correspondre à chacun de ces centres un investissement psychologique précis repérable dans la langue analytique occi­dentale : certains des chakras correspondraient aux instances de la topi­que freudienne (Sur -Moi, Moi, ça), d'autres à des entités structurales dégagées par C. -G. JUNG (Ombre, Persona), le centre de base, enfin, à la zone fondamentale au sens de BALINT (1971) ou au "Soi" au sens de WIN­NICOT.

Tableau 1

Chakra

Point de vue topique et structural

Point de vue génétique

Point de vue psychosomatique

Zones spectrales auditives

(?)

Ajna

VII

Surmoi

Latence

Crâne

6 à 15 KHz

Vishudda

VI

Ombre

Sadique-Oral (?)

Cervix

3 à 6 KHz

Anahata

V

Moi

Phallique

Thorax

1.2 à 3 KHz

Manipura

IV

Persona

Anal

Lombes

0.5 à 1.2 KHz

Swadisthana

III

Ça

Oral

Bassin

0.3 à 0.5 KHz

Muladara

II

Soi (?)

Zone du défaut fondamental (?)

Coccyx

0.02 à 0.3 KHz

Correspondances tirées de la littérature du Yoga, de la Psychologie Analytique et de la Psychana­lyse. (Elbèze, 1979) (le chakra Sahasrara N°1 ne paraît pas ici car il ne semble pas avoir de signification somatique).



Selon la théorie générale des systèmes (Von BERTALANFFY, 1973) cha­que partie de l'organisme vivant est connecté à l'organisme avec toutes ses parties; de telle sorte que telle modification importante d'une quel­conque partie de l'organisme aurait une conséquence proportionnée, quoique souvent infime, en un lieu précis de la partie individualisable de l'organisme prise au préalable en considération. Il en va ainsi du pavillon de l'oreille que les auriculothérapeutes décrivent porteur d'une somatotopie précise, de la plante du pied (massage d'acu -pressing), de la surface externe du nez, de la peau recouvrant le sommet du crâne, des gencives, etc.

L'auriculothérapie semble déjà assez solidement assise d'un point de vue expérimental et la détection électro -physiologique des points sensi­bles constitue une confirmation universellement reproductible et à tout moment vérifiable de son bien fondé, au moins sur le plan diagnostique. Les autres approches ont fait surtout l'objet de recherches empiriques et les données mesurées font défaut. (BOSSY, 1970, 1975).

Dans le domaine auditif, TOMATIS et AUCHER (1977) prétendent, suivis en cela par leurs élèves (AURIOL, 1973, 1977a), qu'il existe une correspon­dance entre le spectre des fréquences audibles et le corps humain, de telle sorte que les parties basses seraient en relation avec les sons graves, alors que les parties les plus élevées de l'organisme (tête et cou) seraient en relation avec les sons aigus.

Tableau II

N° chakras

Nom chakras

Région du corps

Aucher

Tomatis

Bandes Leipp

N° chakras

I

Sahasrara

-

-

-

-

I

VII

Ajna

Tête

1044 à 522

20000 à 3000

6000 à 15000

VII

3000 à 6000

VI

Vishudda

Cou

1800 à 3000

VI

V

Anahata

Thorax

522 à 261

3000 à 1500

1200 à 1800

V

IV

Manipura

Abdomen

261 à 65

1500 à 16

800 à 1200

IV

III

Swadisthana

400 à 800

III

II

Muladara

200 à 400

II

30 à 200

     

Notes du clavier tempété

Fréquences test de l’Audiogramme

Sons purs sinusoïdaux

 

Ce tableau donne les différentes conjectures possibles quant à une correspon­dance terme à terme entre les chakras et les zones spectrales auditives. La conjoncture notée I.D.S. de LEIPP correspond aux suppositions d'AURIOL établies en prenant en compte simultanément des observations empiriques de TOMATIS et l'étude statistique de LEIPP (1972).

Il pourrait paraître curieux d'admettre que la sensibilité auditive varie pour telle fréquence donnée en fonction de ce qui survient à tel ou tel organe, ou à tel ensemble psychologique. Qu'un tel lien puisse exister devient moins étonnant si on admet que toutes les données de l'orga­nisme sont collectées par le système nerveux et centralisées par le cer­veau, qui a son tour répond à ces informations par un ensemble extrême­ment complexe de régulations.

AUDISIO écrit très justement "Il est certain que les centres névraxiques filtrent l'information, comme il est certain que la plupart des sens ne sont excitables que s'ils sont mis en condition ; mais justement, cette mise en condition dépasse la sensation et renvoie au contexte général d'activité. Le contrôle de la constitution de l'information passe toujours par une réponse". (AUDISIO 1978).

FRAISSE montre également que ce qui est perçu dépend de l'état de préparation du percevant au moment où se produit l'excitation ; l'attitude perceptive aboutit à des phénomènes de sélection, de sensibilisation ou de distorsion de la perception et la sensation la plus élémentaire est une réponse de l'organisme global à un stimulus. (FRAISSE, 1959, cité in AUDISIO, 1978).

On comprend ainsi qu'il y ait des raisons non -aléatoires pour que cer­tains individus soient porteurs de distorsions perceptives curieuses qu'au­cune lésion particulière de l'appareil auditif ne permet jusqu'ici à l'ORL d'expliquer.

Pour vérifier l'hypothèse d'une correspondance terme à terme entre le choix des chakras et la sensibilité auditive spectrale, AURIOL (1977) ana­lyse les courbes audiométriques moyennes de sujets donnant tel ou tel type de choix des chakras. Il propose ainsi d'opposer les sujets choisis­sant les chakras du haut et percevant moins bien les graves, aux sujets choisissant les chakras du bas et percevant moins bien les aigus.

Il paraissait opportun dans ces conditions de faire appel à des méthodes plus sophistiquées d'analyse des données. Les résultats discutés par ELBEZE (1979) à partir de l'analyse factorielle d'un nombre important d’observations suggérait ainsi que la différenciation obtenue par AURIOL (supra) n'est pas indépendante du sexe. Il semble délicat, cependant, de décider s'il s'agit d'un facteur ou d'un cofacteur capable de déterminer une attitude mentale caractéristique d'un choix de chakra et d'une forme de sensibilité spectrale spécifique.

Cette étude se propose de reprendre l'analyse des facteurs proposés par AURIOL (1977) et ELBEZE (1979) pour des sujets présentant une forme de trouble de la personnalité, avec une projection typée au classe­ment des chakras.

Matériel et méthode

L'étude porte sur 253 sujets âgés de 15 à 65 ans, présentant une forme de trouble de la personnalité, diagnostic d'examen psychiatrique différent de 200 dans le code de l'OMS, et une perte de sensibilité supérieure ou égale à 10 dB dans l’une au moins de cinq bandes de fréquences données - 125Hz (FR 1), 250Hz (FR 2), 4000Hz (FR 3), 6000Hz( FR 4), 8000Hz (FR 5) - en conduction aérienne (oreille droite).

Les mesures ont toutes été réalisées à partir d'un audiomètre Maico, dans une pièce silencieuse mais non isolée phoniquement, LEIPP (1977) ; pour chaque fréquence les seuils étaient mesurés à droite et à gauche en partant des intensités faibles ( - 10 dB) pour aller de 5 en 5 dB vers les intensités plus importantes.

Un classement des chakras Il à VII (CH2 ,CH3, …CH7) par choix préférentiel dégressif, est également disponible pour chacun des sujets.

Par convention,

- on désigne par chakras du bas (CHB) les chakras Il et III (CH2, CH3), et par chakras du haut (CHH) les chakras VI et VIl (CH6, CH7) ;

- on définit par choix d'un chakra le fait de le placer en position 1 ou en position 2, et par rejet d’un chakra le fait de le placer en position 6 ou en position 7.

Un sujet est dit cohérent au sens des chakras quand :

* Fonctions caractéristiques de l'âge (âge inférieur à 30 ans, âge supé­rieur à 40 ans), soient AGE 1, AGE 2, avec:

AGE 1 = 1 pour un sujet d'âge inférieur à 30 ans, AGE 1 = 0 dans les autres cas.
AGE 2 = 1 pour un sujet d'un âge supérieur à 40 ans, AGE 2 = 0 dans les autres cas.

* Fonctions caractéristiques du sexe (sexe masculin, sexe féminin), soient SEX1, SEX2, avec:

SEX1 = 1 pour un sujet de sexe masculin, SEX1= 0 dans l'autre cas.
SEX2 = 1 pour un sujet de sexe féminin, SEX2 = 0 dans l'autre cas.

* Fonctions caractéristiques de la perte de sensibilité (perte de sensibi­lité inférieure à 10 dB, perte de sensibilité supérieure à 15 dB) pour la fré­quence d'ordre i (FRi, i : 1 ... 5), soit FRi 1, FRi 2, avec :

FRi = 1 pour une perte de sensibilité inférieure à 10 dB,FRi 1 = 0 dans tous les autres cas
FRi 2 = 1 pour une perte de sensibilité supérieure à 15 dB, FRi 2 = 0 dans tous les autres cas.

* Fonctions caractéristiques du choix (en position 1 ou en position 2) ou du rejet (en position 5 ou en position 6) des chakras du bas (CH2, CH3) ou des chakras du haut (CH6, CH7) soient CHB1, CHB2, CHH1, CHH2, avec:

CHB1 = 1 pour le choix d'un chakra du bas, CHB1 = 0 dans les autres cas.
CHB2 = 1 pour le rejet d'un chakra du bas, CHB2 = 0 dans les autres cas.
CHH1 = 1 pour le choix d'un chakra du haut, CHH1 = 0 dans les autres cas.
CHH2 = 1 pour le rejet d'un chakra du haut, CHH2 = 0 dans les autres cas.

Ces dix huit variables peuvent être considérées comme des points de l'espace des sujets (BENZECRI, 1973) - la transformation

Xij à pij = Xij / eXij

avec { Xij=Xi(Sj), i = 1...18 (variables), j=1...253 (sujets) }

permet de se placer dans un espace de probabilité qui peut être muni d'une distance (métrique du c²) ; les points Pi, de coordonnées Pij, j = 1, ... 253, constituent un nuage de points qu'on peut respectivement assimiler au centre de gravité des sujets caractérisés par la propriété Xi (Xi = 1) - Pratiquement, on représente ce nuage en projection sur le plan principal d'inertie (premier et second axe d'inertie) ou sur l'axe principal d'inertie (premier axe d'inertie) suivant que le calcul permet d'attribuer à deux ou à un facteurs, la dispersion des données.

Résultats

1 - Une première analyse factorielle (AFCM) est calculée sur 121 sujets cohérents. Il s'agit de 64 sujets de sexe masculin (SEX1) et de 57 sujets de sexe féminin (SEX2) ; 32 d'entre eux sont âgés de moins de 30 ans (AGE1) et 61 de plus de 40 ans (AGE2) - 34 de sexe masculin et 27 de sexe féminin.

Deux axes principaux assurent 58% de l’inertie du nuage ( l’inertie attribuable au troisième axe ne dépasse pas 11 %) (figure 1).

FIGURE 1

figure 1 - Une analyse factorielle calculée sur 121 sujets présentant une perte de sensibilité supérieure ou égale à 10 dB pour l'une au moins de cinq fréquences -125 Hz (FR1) ; 250 Hz (FR2) ; 4000 Hz (FR3) ; 6000 Hz (FR4) ; 8000 Hz (FR5) - met en évidence un facteur de sensibilité général (1),qui oppose les sujets dont la sensibilité auditive n’est pas significativement altérée  (FRi1, inférieure ou égale à 10dB) aux sujets dont la sensibilité auditive est significativement altérée (FRi2, supérieure à 10 dB) et un facteur de sensibilité spectrale (2) qui oppose les sujets dont l'examen révèle une altération significative de sensibilité aux basses fréquences (FR12, FR22, supérieure à 10 DB) aux sujets dont l’examen révèle une altération significative de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52, supérieure à 10 dB). Le classement des chakras définit une dimension cohérente - choix des chakras du haut (CHH1) et rejet des chakras du bas (CHB2), choix des chakras du bas (CHB1) et rejet des chakras du haut (CHH2) - qui admet des composantes significatives sur chacun de ces deux facteurs. Sa disposition suggère que les sujets dont la sensibi­lité générale est altérée, d'autant plus nettement pour les fréquences élevées (FR32, FR42, FR52) - ce sont le plus souvent des sujets âgés (AGE2), de sexe mas­culin (SEX1) -, tendent à choisir les chakras du bas (CHB1) et à rejeter les chakras du haut (CHH2).

  1. - Le premier axe principal (32 % de l'inertie) correspond à la sensibilité générale. Il oppose les sujets dont la sensibilité auditive n'est pas significa­tivement altérée (FRi1) aux sujets qui présentent une altération significa­tive de leur sensibilité aux basses fréquences (FR13 ; FR22) ou aux hautes fréquences (FR32 ; FR42 ; FR52) - ces deux derniers types de sujets apparaissent respectivement groupés : les sujets qui démontrent une altération significative de la sensibilité à 250 Hz ou à 500 Hz (respectivement, les sujets qui démontrent une altération significative de la sensibilité à 4000 Hz, à 6000 Hz ou à 8000 Hz) sont sensiblement les mêmes.
  2. - Le second axe (26 % de l'inertie) correspond à la sensibilité spectrale. Il oppose les sujets qui démontrent une altération significative de sensibi­lité aux basses fréquences (FR12, FR22) aux sujets qui démontrent une altération significative de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52) - respectivement groupés.

On note que:

En fait, cette configuration (rapprochement de FR32, FR42, FR52, AGE2 et SEX1) peut dériver du biais introduit par l'allure normale de la détérioration de la sensibilité auditive en fonction de la fréquence testée, de l'âge et du sexe. Le déficit audiométrique qui apparaît avec l'âge, plus important en moyenne dans les hautes fréquences (4000, 6000 et 8000 hertz) que dans les basses fréquences (250 et 500 Hz), est plus élevé pour les hommes que pour les femmes dans le premier cas, et plus élevé pour les femmes que pour les hommes dans le second cas. Dans ces condi­tions, la proximité des caractéristiques (FR32, FR42, FR52), AGE2 et SEX1 traduit un extremum par rapport auquel AGE1 et SEX2 apparaissent déportés entre (FR12 ; FR22) et (FRi1) (CORSO, 1963). Pour cette popula­tion, l'attitude par rapport aux chakras appartient à une dimension cohé­rente - choix des chakras du haut et rejet des chakras du bas (CHH1,CHB2), rejet des chakras du haut et choix des chakras du bas (CHH2, CHB1) -, plus nettement orientée par un choix (CHH1, CHB1) que par un rejet (CHB2, CHH2). Cette dimension admet des composantes significati­ves sur les deux facteurs de sensibilité générale et de sensibilité spectrale: les sujets qui tendent à choisir les chakras du bas et à rejeter les cha­kras du haut (CHB1, CHH2), tendent également à présenter un déficit de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52), alors que les sujets qui tendent à choisir les chakras du haut et à rejeter les chakras du bas (CHH1, CHB2) peuvent être susceptibles de présenter un déficit de sensibilité aux basses fréquences (FR12, FR22).

On note que cette dissociation est parallèle à la dissociation (AGE2, SEX1), (AGE1, SEX2), et se heurte aux mêmes difficultés d'interprétation, du fait du poids des hautes fréquences dans l'analyse spectrale d'un défi­cit de sensibilité auditive dont les composantes physiologiques liées à

l'âge et au sexe ne peuvent pas être exclues (CORSO, 1963).

2 - Une corrélation entre le choix ou le rejet d'un chakra et l'existence d’un déficit de sensibilité aux basses ou aux hautes fréquences pourrait être masquée par la présence dans l'échantillon de sujets qui ne présen­tent pas d'altération significative de sensibilité - tout en proposant un clas­sement des chakras.

Une seconde analyse factorielle est calculée sur 52 sujets cohérents, révélant un déficit de sensibilité supérieur à 10 dB pour les deux bandes de basses fréquences ou pour deux consécutives des trois bandes de hautes fréquences. Il s'agit de 28 sujets de sexe masculin et de 24 sujets de sexe féminin, appartenant à toutes les classes d'âge (entre 15 et 65 ans). Le premier axe principal assure à lui seul 43 % de l'inertie du nuage (la variance attribuable au suivant ne dépasse pas 14 % ) (figure 2).

Cet axe correspond à la seule sensibilité spectrale. Il oppose les sujets qui démontrent une altération significative de sensibilité aux basses fré­quences (FR12, FR22), aux sujets qui démontrent une altération significa­tive de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52). Les premiers sont le plus souvent des sujets de sexe féminin (SEX2), les seconds étant le plus souvent des sujets de sexe masculin (SEX1) - l'âge n'inter­vient plus dans cette dissociation (AGE1 et AGE2 restent confondus au centre d'inertie du nuage). Le choix de l'un ou de l'autre type de chakras (CHB1, CHH1), plus nettement que leur rejet (CHH2, CHB2) correspond à la même configuration :

Dans ces conditions, une proximité entre un type de déficit auditif (perte de sensibilité aux basses fréquences, perte de sensibilité aux hautes fré­quences) et un type d'attitude par rapport aux chakras (choix des chakras du haut et rejet des chakras du bas, choix des chakras du bas et rejet des chakras du haut) apparaît clairement. Elle reste encore associée à la diffé­renciation sexuelle.

Figure 2

Une analyse factorielle calculée sur 52 sujets présentant un déficit de sen­sibilité significatif (supérieur à 10 dB pour au moins deux fréquences consécutives) met en évidence un axe de sensibilité spectrale qui oppose les sujets dont l'examen révèle une altération significative de sensibilité aux basses fréquences (FR12, FR22)

-          avec une forte proportion de sujets de sexe féminin (SEX2) - aux sujets dont l'exa­men révèle une altération significative de sensibilité aux hautes fréquences (FR32, FR42, FR52) - avec une forte proportion de sujets de sexe masculin (SEX1)

-          Cet axe oppose également, dans le même sens, les sujets qui tendent à choisir les cha­kras du haut (CHH1) et à rejeter les chakras du bas (CHB2), aux sujets qui tendent à choisir les chakras du bas (CHB1) et à rejeter les chakras du haut (CHH1).

Discussion et conclusion

Ces résultats correspondent bien, en général

Il faut noter qu'il s'agit de notions globales, sur le rapprochement (en ter­mes de distances entre sous populations offrant telle ou telle  caractéristique) de certains types, et non d'une corrélation point par point, et leur interprétation doit tenir compte de biais possibles.

Ainsi, la partition d'un ensemble de déficits auditifs significatifs (par exemple supérieurs à 10 dB pour au moins deux bandes consécutives) en fonction de la hauteur de fréquence - sensibilité spectrale - conduit statistiquement à majorer la pro­portion des sujets de sexe féminin dans le sous ensemble des déficits les plus importants au niveau des basses fréquences, et à majorer la proportion des sujets de sexe masculin dans le sous ensemble des déficits les plus importants au niveau des hautes fréquences.

Une dichotomie stricte -(FR12, FR22)/(FR32, FR42, FR52) ou SEX1 / SEX2 -, comme celle qui intervient dans l’analyse factorielle, induit globalement la double opposition (FR12, FR22; SEX2)/(FR32, FR42, FR52 ; SEX1).

Si le choix ou le rejet des chakras correspond à une organisation cohérente sur cette dimension, on ne peut pourtant pas décider de le rattacher à l'un ou à l'autre de ces deux facteurs liés ainsi ; rien ne permet de rattacher le choix des chakras du haut (ou le rejet des chakras du bas) à une perte de sensibilité dans les basses fréquences plutôt qu'au sexe.

Cependant, le fait que l'existence d'une forme de trouble de la personnalité (indépendamment du sexe ou de l'âge) suffise à renforcer les proximités observées, suggère une corrélation entre l'attitude par rapport aux chakras et la sensibilité spectrale,

d'autant que l’opposition des sexes relativement à la sensibilité spectrale n’est établie dans la littérature que pour des sujets ayant dépassé la quarantaine. Ici l'âge n'intervenant plus, il semble plausible d'inférer que la variation de la sensibilité spectrale est bien liée à une attitude psychoso­matique qui est plus fréquente respectivement dans l'un ou l'autre sexe et entraîne aussi bien la variation de sensibilité spectrale observée que la propension à effectuer un choix spécifique au test des chakras.

Cette opinion reçoit une confirmation indirecte de la signification traditionnelle attribuée aux différents chakras : ceux du haut (spécialement VII) seraient davantage liés à des valeurs paternelles et ceux du bas à des valeurs maternelles.

On peut tenter de préciser encore cette discussion en comparant direc­tement les sujets de sexe masculin (SEX1) choisissant les chakras du haut et rejetant les chakras du bas (CHH1, CHB2), aux sujets de sexe féminin (SEX2) rejetant les chakras du haut et choisissant les chakras du bas (CHH2, CHB1). Le calcul (Tableau III) montre que:

Il devient clair, dans ces conditions, que les déficits de sensibilité spec­trale sont liés à la projection de la personnalité à travers le choix ou le rejet de certains chakras, qu'elle soit ou non conforme au type général attendu en fonction du sexe.

TABLEAU III

 

FR1 ; FR2

FR3 ; FR4 ; FR5

SEX1, CHH1, CHB2

10.5

12.5

SEX2, CHH2, CHB1

11.9

16.4

Les déficits moyens relevés au niveau des basses fréquences (FR1, FR2) et au niveau des hautes fréquences (FR3, FR4, FR5) par deux groupes de sujets - sujets de sexe masculin (SEX1) choisissant les chakras du haut et rejetant les chakras du bas (CHH1, CHB2), sujets de sexe féminin (SEX2), rejetant les chakras du haut et choisissant les chakras du bas (CHH2, CHB1) - mettent en évidence (second grou­pe) un déficit de sensibilité spectrale (hautes fréquences) spécifiquement lié au type de personnalité.

Il demeure qu'une telle observation exige :

BIBLIOGRAPHIE

 

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RÉSUMÉ:

L'affaiblissement de l'audition pour telle ou telle fréquence ne reçoit pas dans tous les cas une explication physiologiquement consistante : spéciale­ment la différence des sexes quant à la détérioration des graves et des aigus en fonction de l'âge.

Nous avons procédé à une analyse factorielle utilisant comme données : l'audiogramme, l'âge, le sexe, le diagnostic psychiatrique et une épreuve de projection de la personnalité (classement de symboles des "chakras hindous" par ordre de sympathie). On observe que la préférence pour les chakras du haut va avec le déficit de l'écoute des graves et que à préférence pour les chakras du bas va avec le déficit dans les aigus.

 

Ces résultats suggèrent que certains déficits auditifs liés au sexe ont une origine psychogène.

 

MOTS -CLÉS :

Audiogramme - Fréquence pure - Age - Sexe - Chakra - Psychosomatique.

 

Abstract

FROM THE AUDIOGRAM TO TANTRIC CHAKRAS (FACTORIAL ANALYSIS OF AUDITIVE SPECTRAL SENSITIVITY AND OF A PROJECTION OF PERSONALITY)

The hearing impairment for high or low frequencies does not in every case have a consistent physiological explanation : this is especially confirmed as regards the difference of sexes and the deterioration of the low or high frequencies with advancing age.

We have carried out a factorial analysis based on 253 subjects - their auditive spectral sensitivity, their psychiatric structure, their choice of chakras, their age and sex. The persons, generally female, who select upper chakras tend to, manifest a corresponding auditive reduction for low frequencies, and the other way round.

These results suggest that auditive spectral sensitivity and psychological attitudes are in any case correlated.

KEYWORDS : Audiogram , Pure tone , Age , Sex , Chakra , Psychosomatic.

 

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Psychosonique Yogathérapie Psychanalyse & Psychothérapie Dynamique des groupes Eléments Personnels

© Copyright Bernard AURIOL (email : )

24 Mars 2007

 

Notes

[1] Docteur Bernard M. AURIOL, Docteur en Médecine, Psychiatre. A la date de publication : animateur du Groupe de Réflexion sur les Sons (Laboratoire d'Acoustique, de Métrologie et d’Instru­mentation : Professeur P. JOSSERAND), Toulouse III, Université Paul Sabatier, 38, rue des 36 Ponts, 31062 TOULOUSE CEDEX.

[2] Jean -Louis BASSANO, Docteur en Physiologie (M.B.A.), A la date de publication : Directeur de Recherche Consultant au Centre d'Etude et de Recherche du Service de Psychologie Appliquée de la Marine, CERPA, Toulon Naval, 83800 TOULON.

[3] Docteur Bernard M. DOYON, Docteur en Médecine, Docteur en Biologie Humaine, A la date de publication : Institut de Médecine du Travail et d'Hygiène Industrielle, Hôtel Dieu, rue de la Viguerie, 31052 TOULOUSE CEDEX.

[4] Pierre JOSSERAND, Docteur en Physiologie, A la date de publication : Professeur à l'Université, Chef du Laboratoire d'Acoustique de Métrologie et d'Instrumentation, Toulouse III, même adresse.