OUVERTURE
DU COLLOQUE
"Le son au subjectif présent"
Toulouse – 15 - 16 - 17 décembre
1989
UN COLLOQUE PLURI-DISCIPLINAIRE
Freud a, depuis longtemps insisté
sur l'affinité particulière de l'entendu avec l'univers du fantasme. Il n'est
donc pas surprenant que les intervenants dans les sciences humaines portent
leur attenion de ce côté.
Tout un courant de recherche,
impliquant Anzieu, Caïn, Lacan, Lecourt, Michel, Rosolato, Vasse, etc. œuvre
a explorer divers angles de vue quant au son, qu'il réponde à la pulsion invoquante
ou constitue l’enveloppe sonore.
Les audio - psycho - phonologistes et les musicothérapeutes (Benenzon, Ducourneau, Jost, Lecourt, Pennec, Tomatis, Verdeau - Paillès, etc.), les physiciens (Josserand) ont insisté ( au - delà de la réticence freudienne ) sur les effets méta - esthétiques de la musique et du bruit.
Par ailleurs, les physiciens reconnaissent au son, outre ses caractéristiques mesurables que des appareils peuvent démontrer, des relations profondes au système auditif et à 1'écoute qui l’utilise. Ils emploient, par exemple, des unités de mesures "corrigées" qui prennent en compte les capacités auditives moyennes de l’être humain (dBA).
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Bien des praticiens cherchent
à garder un pied dans chacun de ces deux champs, celui de la subjectivité
pure et celui de la physique expérimentale, car leur effort est orienté par
les nécessités du service qu'on leur demande: oto - rhino - laryngologistes
et phoniatres, audioprothésistes, orthophonistes, physiologistes de la perception,
neurologues et neuro - physiologistes, psychohysiologistes, phonéticiens,
musicothérapeutes, compositeurs, professeurs de musique et de chant, etc
...
Quelle que soit la discipline
concernée, les différents spécialistes, prenant en compte la dimension essentiellement
temporelle du son, sont amenés à lui reconnaître des liens et comme une parenté
avec l'intime de notre durée vécue, de notre intériorité, de nos spécificités
humaines personnelles et pour tout dire de notre subjectivité.
D'où le propos de ces journées:
le son dans sa dimension subjective que les participants estiment ne pas devoir
négliger.
UN COLLOQUE D'OUVERTURE
Cette dimension subjective,
même si elle rend consciente notre implication personnelle, ne saurait tourner
à quelque affrontement des nombrilismes. Nous nous, efforcerons donc à l'échange.
Au besoin, en réduisant notre propos pour le faire entendre de tous. Les musiciens,
les soignants et les acousticiens ont chacun leur vocabulaire dont l'hermétisme
pour les autres serait à craindre si nous ne faisions le très difficile effort
d'être clair pour tous.
La tentative sera aussi une
aventure lorsque nous parlerons à partir d'options théoriques éloignées
(ce qui ne pose pas toujours les problèmes qu'on attendrait), ou d'options
théoriques simplement marquées de petites différences (ce qui peut être insurmontable)…
Pourtant nous tiendrons le
pari d'en débattre, voire d’en découdre. Puisqu’après tout les Grecs en nommant
la Discorde Eris l’ont faite sœur de l'Amour. La discorde donne à la nuit
un certain nombre d'enfants: la peine, l'oubli, la faim, les douleurs et les
serments, comme l'Amour elle fait crier, comme lui, elle nous donne du ressort
et inspire à chacun l'ardeur dans son ouvrage.
C'est cette ardeur qui a conduit
chacun d'entre nous à quelque sommet distinct dont la majesté lui voile d'autres
points de vue d’où on pourrait le trouver sans importance. L'éthologiste,
l'expérimentaliste, le psychanalyste, l'empiriste, 1'intuitioniste, le sociologiste,
le physiciste, l’otologiste, l'orthophoniste pourraient, chacun, jouer le
coup vers l’infini de leur perspective sans aucune allusion à la forêt qui
les entoure.
Ce serait bien dommage, s'il
est vrai que toute avancée décisive s'achète à prendre son bien là où il ne
se trouve pas: dans le champ du voisin.
Ce serait tellement dommage
que nous avons voulu l'éviter. Non pas nous envoler de perspective en perspective,
comme si nous les maîtrisions toutes, mais en cherchant des rencontres qui
ne vont pas de soi.
Les Anglais disent "colloquial"
les formes du langage qu’il serait mal venu d'écrire, à mi - chemin du slang et du snob. Pourrons
- nous, sans être mièvre ni cuistre, marcher sur ce fil pendant deux jours
et demi?
LES THEMES PROPOSES
Ce
colloque concernait cinq thèmes :
Il y a du pain sur la planche, puisse - t - il bien lever !
¤ Dr
Bernard Auriol, Le Son au Subjectif Présent,
Préface du Pr. Jean Marie Pradier, Couverture : Benjamin Auriol,
Editions du Non-Verbal - AMBx, Parempuyre,
244 pages, 15 x 21, 168 FF - 25,61 E; ISBN 2-906274-19-4
(1996).
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