Dr Bernard Auriol
« De son triomphe affreux
je le verrai jouir,
Et conter votre honte à qui voudra l'ouïr »
Racine. Phèdre, III, 3.
Le nom du troisième chakra principal en partant du bas, situé immédiatement au dessus du Svâdhishthâna se nomme Manipura Chakra .
En sanskrit, Manipura signifie littéralement "la forteresse du joyau". On peut décomposer « manipura » comme suit :
1. maņi : perle, gemme, joyau, bijou
2. pura
: forteresse, ville fortifiée, gynécée, harem
pur : rempart, forteresse, cité, château, ville fortifiée ;
corps
puras : devant les yeux, sous les yeux de, placé devant
(honoré), situé en avant
Les autres termes utilisés pour le désigner sont dérivés de « manipura » (manipuraka),
ou bien se réfèrent à sa symbolisation par un lotus à dix (dasha) pétales : dashapattra ou dashapatra, dashadala padma, dashachchada, dashapatrambuja
ou le nomment de sa connexion au nombril (nabhi qui signifie également « moyeu » d’une roue) : nabhi chakra , nabhi padma, nâbhi pankaja.
Ce Chakra correspond au plan de l’être [en sanscrit : Loka (स्वर्ग)] Svara, Swarga ou Svarga ou Indraloka. C’est un lieu transitoire pour des âmes vertueuses mais pas encore assez purifiées pour atteindre la libération (Cf. le « purgatoire » des catholiques). Ce Loka (lieu, plan d’existence) est situé sous l’autorité d’Indra.
Le Chakra Manipura serait situé à l’intérieur du Sushumna Nadi (canal central, vertical et rectiligne), au niveau du Nâbhi [1] Sthâna [2] (« région du nombril [3] »). La référence au nombril comme « moyeu » lui attribue une dignité éminente qu’il tire de son lien premier à la mère. C’est dire qu’en nous, tout tourne autour de notre naissance et du lien à notre mère.
Représentation symbolique de Manipura |
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(traditionnel,
inspiré d’Arthur Avalon |
(proposition « moderne » par AndyKali (in Wikipedia) |
Le lotus du manipura est pourvu de dix pétales. Le nombre 10 « exprime l'élan divin se perpétuant à travers le monde, la formation du cosmos, ébranlement successif en perpétuel mouvement et en perpétuel changement » et il symbolise (selon Paneth [4] ) l'amour allié à la raison, le mariage. Le mariage invite à une maîtrise de l’eros en vue de la procréation d’enfants et de leur éducation qui profite d’une certaine stabilité. Notons que le dieu Agni, qui préside à ce chakra, est tout particulièrement invoqué lors des cérémonies nuptiales de rite hindouiste.
Les pétales sont de la couleur très sombre des nuages lourdement chargés de pluie (temps orageux). Elles sont peintes en noir, vert très foncé ou bleu sombre. L’aspect sombre des pétales suggère que le feu engendre des cendres (Cf. les vrittis plus loin)
Les lettres sur les pétales sont peintes en bleu foncé.
Mais le centre du mandala est de couleur rouge, tout comme la représentation d’Agni ou de Rudra.
Pour Max Lüscher, la couleur rouge correspond à l'excitation de la plénitude de l'expérience et à la volonté de conquête vitale. Il représente l'attrait pour la conquête amoureuse et la productivité, l'action, la compétition. Il correspond à la virilité pleine de force, aux formes épanouissantes et à l'image du feu. Il tend à l'unification par l'intermédiaire de la domination.
Pour la tradition, les dieux liés à ce chakra sont notamment :
Agni,
Vahni : Vahni d’un rouge resplendissant; il a quatre bras, il tient un rosaire (rudraksha) et un javelot, il est représenté faisant le geste d’accorder des faveurs et d’écarter les craintes. Il siège sur un bélier.
showing the gestures of granting boons and dispelling fear; seated on a ram
Hephaestos (Vulcain) et Prométhée
Au chakra Manipura correspond l’élément (tattva ) « feu ». Le feu est ainsi sa substance primaire. Avalon nous le rappelle, l’élément d’un chakra ne se réduit pas à la matérialité de cet élément, mais il s’agit plutôt de composants de la matière, sous jacents à celle ci ; comme cela se retrouve dans les théories anciennes (chinoises, grecques, etc.).
C’est Empédocle d’Agrigente (Ve siècle avant J.-C.) qui a fondé la doctrine classique des quatre éléments pour concilier permanence et impermanence. Le Feu serait le support de la lumière, de la chaleur, des affinités et du mouvement des corps. Pour Platon comme pour le pythagoricien Philolaüs, les corpuscules du Feu [5] sont les plus petits, les plus légers, les plus mobiles, les plus actifs.
Il est intéressant de considérer les éléments non comme des substances de base mais plutôt comme des « états » : état solide (terre), liquide (eau), gazeux (air), à quoi il faut ajouter des états plus dynamiques (feu) ou plus subtils (espace, éther). Ces états se discernent aisément dans la nature et plus subtilement dans l’expérience subjective. Pour Héraclite, le Feu ne se limite pas à celui que nous observons dans la nature. Il propose l’idée d’un « feu pensant ». Pour lui, une « âme » peut se maintenir « sèche et disponible à l’incandescence » [6] .
La musicothérapie traditionnelle de l'Inde prétend agir spécifiquement sur chacun des chakras en utilisant un type particulier de raga (cf. tableau ci-après).
Chakra |
Raga |
Gamme grecque |
Gamme médiévale |
||
Sahasrara |
NISHADAM |
? |
Nu |
C+ |
Si |
Ajna |
DHAIVATAM |
? |
Di |
B |
La |
Vishudda |
PANCHAMAN |
BHAIRAV |
Pa |
A |
Sol |
Anahata |
MADHYAMAM |
HINDOL |
Ma |
F |
Fa |
Manipura |
GANDHARAM |
DEEPAK |
Gu |
E |
Mi |
Svâdhishthâna |
RISHABAM |
Ri |
D |
Ré |
|
Muladhara |
SHADJAM |
SHREE |
Sa |
C |
Do |
Mise en relation des chakras, des notes (svara) et des ragas (Bharata, 1959). |
Comme nous l’enseigne la Gitalamkara et des recherches modernes (à partir du point de vue de Tomatis -1974b ou de Marie-Louise Aucher) on peut repérer des correspondances entre les capacités perceptives auditives et certaines régions du corps. Le haut du corps correspondrait aux fréquences aiguës, alors que le bas du corps serait plutôt lié aux sons graves. Ces correspondances suggèreraient des possibilités de stimulation focalisée, de somatisation ou suggèreraient un effort de concentration pour favoriser certaines fréquences dans le chant (tout ceci restant très hypothétique mais susceptible de suggérer des recherches originales en psychosonique).
Nom chakras |
Région du corps |
Aucher |
Tomatis |
Bandes Leipp |
Sahasrara |
- |
- |
- |
- |
Ajna |
Tête |
522 à 1044 |
3000 à 20 000 |
6000 à 15000 |
3000 à 6000 |
||||
Vishudda |
Cou |
1800 à 3000 |
||
Anahata |
Thorax |
261 à 522 |
1500 à 3000 |
1200 à 1800 |
Manipura |
Abdomen sus-ombilical |
800 à 1200 |
||
Swadisthana |
Abdomen sous-ombilical |
65 à 261 |
16 à 1500 |
400 à 800 |
Muladara |
base du tronc |
200 à 400 |
||
30 à 200 |
||||
Notes du clavier tempété |
Fréquences test de l’Audiogramme |
Sons purs sinusoïdaux |
||
Ce tableau donne différentes conjectures qui ont été proposées quant à une correspondance entre les chakras et les zones spectrales auditives. La conjoncture notée Bandes de Leipp correspond aux suppositions d'Auriol établies en prenant en compte simultanément des observations empiriques de Tomatis et l'étude statistique du Pr Leipp grâce à l’Intégrateur de Densité Spectrale créé à sa demande parle Pr Sapaly (1972). |
L’emphase donne un poids particulier à certains éléments de la phrase ou à tout le discours. Il y faut " de l’estomac " et une bonne respiration diaphragmatique. Plusieurs procédés linguistiques peuvent y contribuer dont l’un est proprement vocal : la ‘vélarisation emphatique’ de Troubetzkoy (renflement de la racine de la langue) qui permet cette éloquence sans micro si gratifiante pour le locuteur ! Ce style expressif pourrait être lié à une survalorisation du manipura chakra; plus vraisemblablement, cette expression emphatique concerne plus le message que le locuteur : ce dernier se met au service de ce qu’il dit et ce sera un discours généralement marqué par le service du Dieu Unique ou de quelque grande idée, devant lesquels le locuteur s’efface. Il s’agit plus de se référer à une autorité que d’exprimer sa propre puissance. On rattachera donc ce phénomène plus à l’Ajna qu’au Manipura chakra !
Son réceptacle contient un triangle rouge, pointe en bas, avec la syllage-germe (Mantra racine, ou Bija [2] mantra) "ram" qui est encore un symbole de l'élément feu.
RAM est en relation avec :
1- la force expansive de la matière
2- mais aussi tejas [7] en tant que force calorifique
3- les yeux, la vue, le regard.
4- l'anus comme organe d'action gérant l'excrétion fécale et renforçant sa contraction pour un effort intense, comme aussi lorsque le sujet est envahi par la peur. Il se relâche au contraire quand il s’agit d’éloigner l’adversaire, de l’intimiser ou le dégoûter par l’émission d’une diarrhée.
5- le système musculaire et les formations tendineuses ou aponévrotiques
6- le souffle Samana (souffle de l’assimilation) : c’est lui qu’on tente d’activer pour obtenir l’unification de l’inspiration (prana) et de l’expiration (apana).
Le verbe Ram et ses dérivés signifie en sanskrit le fait de satisfaire la jouissance de l’autre, de charmer, de séduire (attirer et captiver le regard à des fins, par exemple, charnelles).
On peut noter cette curiosité que « Rang » ou « Ram », bija-mantra du manipura, est aussi le mot servant à désigner le bêlier en hébreu ; et justement l’animal symbole du manipura n’est autre qu’un bêlier !
Les philosophes indiens ont insisté sur l’ étape interne de la prononciation, étape en laquelle les procès articulatoires sont présents à l'état de pure représentation mentale sans mise en action observable des organes eux mêmes. C’est cet état qu’atteint le lecteur silencieux ou le méditant.
Pour eux, d’autre part, plus on prononce en arrière, plus on s’élève dans l’axe corporel (sans y inclure le front et le crâne qui ont un statut à part, lié à leur fonction d’unification de l’organisme).
La science expérimentale permet d’ajouter que, plus l’amplitude des mouvements du larynx est grande et plus la pression intra-orale est élevée. En joignant les données de la tradition à cette observation, on peut inférer que d’autant on s’élève dans l’axe vertical corporel, plus on met d’énergie dans la prononciation du phonème et plus on marque une ferme séparation entre le monde interne et le monde externe.
Les mantras muets sont réductibles à cette étape de représentation de la prononciation, cependant l'aspect proprement sonore (auditif) des mantras ne peut être complètement négligé :
Les chakras extrêmes (en haut ou en bas du corps) sont porteurs de phonèmes à fréquence propre élevée alors que les chakras médians (au milieu du corps) sont porteurs de lettres à fréquence propre basse.
Le Manipura chakra et ses varnas sont dans cette seconde catégorie.
Ainsi est-il remarquable que les chakras extrêmes (ajna, vishuda, muladhara, svadishthana) correspondent à un minimum d'obstacles sur le trajet de l'air entre l'intérieur et l'extérieur. Par contre les chakras médians, notamment le manipura chakra, comportent des phonèmes de type occlusif qui marquent la limite entre l'intérieur et l'extérieur, symbolisant une coupure entre le moi et le reste de l’être.
Chacun des 10 pétales du manipura chakra porte une lettre différente de l'alphabet sanskrit. Ces lettres sont ordonnées d'après les mouvements articulatoires qui permettent de les produire. On remarque ainsi qu'on a de haut en bas en tournant de manière spirale dans le sens horaire (anti-trigonométrique) è trois cérébrales (ou rétroflexes), les cinq dentales et deux labiales.
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D’après : « Discover Sanskrit » |
Le déroulement des phonèmes dans le sens descendant pour le Manipura |
varnas (phonèmes) et vrittis (traits caractériels) connexes au manipura chakra |
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varnas |
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cerebral |
dental |
labial |
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Dâ |
Dhâ |
Nâ |
Ta |
Tha |
Da |
Dha |
Na |
Pa |
Pha |
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Dâm |
Dhâm |
Nâm |
Tam |
Tham |
Dam |
Dham |
Nam |
Pam |
Pham |
||
Dâng |
Dhâng |
Nâng |
Tang |
Thang |
Dang |
Dhang |
Nang |
Pang |
Phang |
||
vrittis |
lajjâ |
pishunatâ |
Irshâ |
Trishnâ |
Sushupti |
Vishâda |
Kashâya |
Moha |
Ghrinâ |
Bhaya |
|
honte |
diffamation |
envie |
désir |
paresse, ignorance |
irresponsabilité, impulsivité, dispute |
affliction |
illusion |
dégoût / compassion |
peur |
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5 |
4 |
3 |
2 |
1 |
9 |
10 |
8 |
7 |
6 |
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Tableau inspiré de l’Adhyâtmaviveka cité dans le Dîpika du verset
7 de la Hamsopanishad |
La tradition indienne annexe les Rudra aux dix phonèmes ci-dessus plus un (/Ba/ ) [8] qui, lui, appartient au chakra Svadishthana, ce qui assure le décloisonnement du « manipura chakra » : « Les symboles alphabétiques des onze Rudra sont les lettres D. Dh. N. T. Th. D. Dh, N. P. Ph. B. Leur usage est important dans toutes les formules magiques. » assure Alain Daniélou. Ils correspondent aux onze types d’énergie‑vitale (Rudra‑prâna) présents en tout être vivant. Un Rudra est un Hurleur ou aussi un « Seigneur des larmes », en tant qu’il manifeste la douleur de la transformation, du changement, de la transmutation, de la métamorphose. Les Rudra président en effet à la deuxième phase de toute évolution et à la maturation de l'homme (de 24 à 68 ans) (Chândogya Upanishad, 3, 16, 3).
Pour les Veda, les Marut sont les fils du taureau Rudra et de la vache Prishni qui représente l'Océan ou la Terre (Rig Veda, 5, 452, 16‑17). On les appelle donc fils‑de‑Rudra (Rudriya).
D'après les Purâna, le mot marut veut dire : « ne pleure pas ». (Bhâgavata Purâna, 6, 18, 64). Lorsqu'ils naquirent, chacun pleura sept fois. On leur dit « Ne pleure pas » (Mârodîh), « Ne crie pas! » (Marud). (Vâmarla Purâna, chap. 69.). Ainsi, contrairement aux Rudra qui hurlent et se lamentent, les Marut chantent joyeusement et rugissent comme des lions pour effrayer leurs adversaires. Ils représentent des Principes d’anti-mort (Unadi sîitra,9, 14.). Très unis entre eux [9] , ils incarnent les le courage et l’enthousiasme de la jeunesse. (Rig Veda, 1, 133, 6.) […].
Chez les êtres les plus simples comme les plus compliqués la formation des parties médianes du corps [et des chakras correspondant] sont en rapport avec la concentration moyenne de deux protéines (bicoïd et nanos) à l’intérieur de l’œuf puis des cellules de l’embryon. On trouve déjà cet axe dans quatre des chromosomes humains (HOX) qui dictent leur séquence avant-arrière à l’embryon, au fœtus et à l’adulte. Les parties médianes de ces chromosomes étant à l’origine de la différenciation des parties médianes du corps et, par conséquent, des chakras manipura et anahata !
Nous avons vu que le Manipura chakra est aussi appelé nabhi qui signifie nombril, mais également « moyeu » d’une roue (nabhi padma, nâbhi pankaja c’est à dire « centre né de la fange, de la boue »).
Manipura se situe au niveau de la colonne lombaire (au niveau et en arrière du nombril et au dessus). Sivananda en rapproche, dans la perspective occidentale, le plexus épigastrique ou plexus solaire. Notons l’intéressante convergence de cette dénomination et de la symbolique ignée et solaire du manipura dans les écrits traditionnels. Ce rapprochement est stimulant mais ne devrait pas nous conduire à réduire l'exploration expériencielle de notre être nouso [10] -psycho-physiologique aux résultats de la science expérimentale (anatomo-physiologique).
Pour exposer commodément les relations hypothétiques entre chakras et métamères, nous prendrons une référence osseuse,
1. à laquelle nous ferons succéder la métamérie chordo-blastique (système nerveux) et
2. ento-blastique (viscères profonds)
3. pour finalement décrire ce qui est au contact de l’extérieur (ecto-blastique).
A titre de référence, en raison d’une structure moins sujette à des modifications topographiques et/ou topologiques, nous avons choisi la structure osseuse :
Référence
osseuse des macro-métamères |
Le plexus lombaire: On voit que s’instaure un décalage vertical entre les segments osseux et les segments nerveux. En effet la moëlle épinière est plus courte que son contenant. Cependant, les formations nerveuses spinales maintiennent leur connexion avec les métamères osseux qui ont avec eux une origine commune. C’est ce qui explique la construction de la « queue de cheval ». |
Elle se constitue à partir de récepteurs situés dans les organes et viscères pour gagner le ganglion pré-vertébral, élément de la chaîne nerveuse latéro-vertébrale qui s'articule avec le nerf rachidien par un rameau communiquant à chaque niveau métamérique.
Le manipura, selon la tradition, aurait des correspondances au niveau du corps physique : foie, estomac, etc
Au point de vue physiologique ce plexus contrôle plusieurs fonctions digestives : régulation de l'absorption (estomac, foie, pancréas) et de l’utilisation finale des aliments (pancréas endocrine, foie) ...
Il serait également impliqué dans l’activité surrénalienne (adrénaline, minéralo-corticoïdes, gluco-corticoides) qui nous permet de combattre, de faire face au stress, etc…
d’après Delmas p.46
On voit que les segments médullaires qui commandent l’estomac et les organes abdominaux font partie des segments dorsaux. Le svadhishthana qui est en correspondance avec les organes du bas abdomen correspondrait alors au dernier segment dorsal et aux cinq segments lombaires… Ces remarques semblent peu homogènes avec la correspondance acceptée au niveau vertébral :
Rachis |
Segments neuronaux |
organes |
glandes |
chakra |
crâne |
cerveau |
sinus, |
hypophyse, épiphyse |
ajna |
segments cervicaux |
larynx, pharynx bouche et nez |
thyroîde parathyroïdes |
vishuddha |
|
segments dorsaux |
segments médullo-dorsaux hauts |
cœur, poumons |
thymus |
anahata |
segments médullo-dorsaux bas |
foie, estomac |
pancréas |
manipura |
|
segments lombaires |
segments lombaires |
surrénales |
||
segments sacro-coccygiens |
segments sacro-coccygiens |
vessie, colon, génitoires, organes excrétoires |
gonades |
svadishthana, muladara |
d’après http://www.elarh.org/__PP__14.html
D’après Hirschfeld in Rouvière p.755 |
On dit que le Manipura est associé au Pancréas et aux surrénales :
Cela accélère tous les processus physiologiques : l’esprit se fait plus alerte, le cœur et la respiration plus rapides, etc. Toutes modifications adaptées à l ‘urgence, nous préparant soit à combattre soit à fuir (`fight or flight'). Ces régulations sont l’œuvre de la surrénale sous le contrôle de l’hypophyse et au delà de l’hypothalamus, comme le montrent les schémas suivant :
Dermatomes (les références aux chakras sont du Dr Bernard Auriol)
En fait, d’après le « NeuroGuide », il y a aussi une partie de l’aine qui se rattache au nerf génito-fémoral (d’où son nom) : |
On trouvera ici la représentation analytique des régions cutanées par rapport au nerf qui en régit les informations sensorielles ou douloureuses : http://www.neuroguide.com/nerveindex.html
Ci dessous, les correspondances topographiques entre les dermatomes sensitifs et les projections à la peau des souffrances touchant un ou l’autre viscère. On voit que les dermatomes sont décalés vers le bas par rapport aux vertèbres, à partir de la 6° vertèbre dorsale et du 6° dermatome thoracique : par exemple, le 12° thoracique est situé à la hauteur du coccyx et le premier dermatome lombaire est en dessous.
|
L'organe de perception (jnanendriya) est la vue et l'organe d'action (karmendriya) l'anus. C'est dire la profondeur de l'expérience yogique : plusieurs siècles avant Freud, la pulsion anale et la pulsion scopique étaient ici reconnues et décrites.
Chakra |
Jnanendriya |
Karmendriya |
Psychanalyse |
Sahasrara |
vide |
non-agir |
Réalisation du soi |
Ajna |
télépathie |
influence |
pulsion épistémique |
Vishudda |
écoute |
voix |
pulsion invocante |
Anahata |
tact |
phallus |
pulsion phallique |
Manipura |
vue regarder |
anus retenir |
pulsion
anale |
Swadisthana |
goût |
main |
pulsion orale |
Muladhara |
odorat |
pied |
pulsion sécuritaire, répétition |
Au niveau de sa fonction psychologique, « le désir » est ici l’objet d’une « mise à feu », d’une « ignification », il est comme consumé et transformé en une substance ardente qui resplendit et pénètre tout. Au niveau de ce chakra, nous faisons l’expérience de l’expansivité, de la chaleur du contact et de la jovialité.
Il s'agit de la manifestation de soi par rapport à l'environnement intégré comme tel : marquer son territoire, affirmer sa propriété, créer, produire, se produire, se donner en spectacle,...
C'est l’appétit pour les richesses, le désir du pouvoir, de la gloire et de la renommée, l’ambition, l'affirmation compétitive de soi, la tendance à vouloir régir, dominer, contrôler autrui.
D’où la propension à la colère et même la violence, la peur, la stupéfaction, l'orgueil et la honte... Cette " maison de l’orgueil " est vouée à la jalousie, la bouderie, la susceptibilité, le culte des apparences, le voyeurisme et l'exhibitionnisme... (pulsions anales et scopiques).
L’énergie investie dans le regard pourrait conférer un éclat plus ou moins important à ce que nous voyons. Nous agissons activement et inconsciemment sur notre pupille qui se dilate si les objets nous sont trop obscurs ou se rétrécit en plein soleil. Par ailleurs, à éclairage égal, certaines attitudes psychologiques engendrent des variations du diamètre pupillaire. La pupille est dilatée par le désir, de sorte que les italiennes pour être plus séduisantes utilisaient la « belladona » (la belladone contient de l’atropine, encore utilisée aujourd’hui par les ophtalmologistes pour mieux étudier le fond de l’oeil). Cet usage donnait l’illusion aux cavalieri qu’elles étaient pleines de désir ce qui en retour excitait leur intérêt pour elles.
Ce phénomène est aussi à l’origine du phénomène de l’aura dont sont parés les images sacrées : le dévot, contemplant avec admiration le saint, dilatait sans le savoir sa pupille ce qui avait pour effet de diminuer la netteté du contour de l’objet regardé qui prenait une apparence irisée, ainsi revêtu d’une auréole. Ce phénomène est encore aujourd’hui observable. Il peut même survenir par le simple fait de méditer profondément. La personne ouvre alors les yeux sur un univers plus spirituel qu’à l’accoutumé, tout paraît alors un peu irréel, irisé, sublimé [11] .
(Freud 21 11 1909 d'après Delrieu) 1975 a p. 349 : "Ne pas oublier que le mauvais oeil est une bonne preuve de l'universalité de la jalousie et de l'hostilité que l'on suppose être derrière l'amour."
Vérifier l’ordre d’apparition du stade du miroir et du stade anal et modifier si nécessaire le plan en conséquence
Les oiseaux de la famille des corvidés (corbeaux, geais, pies) ont à
diverses reprises révélé d’étonnantes facultés cognitives, par exemple
la fabrication d’outils chez le corbeau néocalédonien.
Pour la Science, Maurice Mashaal
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L’enfant, aidé en cela par ses congénères et ses éducateurs, apprend à jouer de voir et d’être vu : c’est le jeu de cache-cache.
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« cache-cache d’après une peinture d’Herculanum » in Jeanne Géraud, Les jeux et les fêtes de l’enfance, Imprimerie Spéciale Des Horizons De France – 1937 ; réédité en 1978 par les Editions rosicruciennes, T. IV, p. 208. |
Freud nous suggère que la curiosité intellectuelle, le désir de connaître le fonctionnement du monde qui nous entoure est mu, notamment, par la curiosité relative au rapport sexuel, la propension à découvrir ce qui est caché. On se rappellera ici qu’Agni est Celui‑qui‑pénètre‑toutes‑choses (Vaishvânara). La compréhension de la nature du feu équivaudrait, pour la pensée hindoue, à la compréhension de la nature de l'Univers. « La science du feu est la clef de tout savoir. Agni est la puissance d'illumination intérieure aussi bien qu'extérieure. Il représente la capacité de savoir aussi bien que de percevoir. Il est le Dieu‑de‑la‑science » (A. Daniélou).
On peut sans doute évoquer ici le dieu grec Prométhée, mais aussi Indra, le feu du ciel divinisé. Sa volonté de puissance sans limites, la virilité de taureau que lui donne son identification au père à qui il a volé le soma, l’amènent à un don juanisme [12] qui sera puni par le sage Gautama : il imprima sur son corps des marques ressemblant à un sexe féminin pour punir sa lubricité. Plus tard ces marques furent ennoblies et devinrent des centaines d’yeux. C’est pourquoi on l'appelle le Vulveux (Sayoni), aux yeux de vulves (netra‑yoni) ou aux mille yeux (sahasrâksha).
[Cette représentation évoque bien sûr Argus (latin) ou Argos (grec) qui, revêtu d’une peau de taureau, veille sans cesse sur la fidélité de la vache Io jusqu’à ce qu’Hermès, l’amant, le tue (Ovide). Il sera alors transformé en paon qui, faisant la roue, expose lui aussi une foule d’yeux !
Argus |
Le Paon (Cf. http://www.parc-animalier-etxola.com/images/Paon.jpg) |
Evoquons aussi les séraphins bibliques, ces anges à corps de serpent, ces « brûlants » qui ont des yeux partout alors qu’ils voilent leur face avec leurs ailes : leur hypervigilance, leur curiosité résulterait ainsi de pulsions sexuelles sublimées. Le mixte paon-serpent est hautement paradoxal dans la mesure ou le paon est un adversaire héréditaire des serpents qu’il détruit. Le serpent représentant le cycle de l’année, le paon est le tueur du temps. ...
Le Paon (Paravânî) est le vahâna (véhicule) de Skanda (sperme jaillissant) : cet être né parthénogénétiquement d’une semence mâle sans accouplement serait toujours resté « jeune fils vierge (Kumâra) » : il exprime le triomphe de l’abstinence sexuelle pour éliminer des poisons comme l’avarice et autres manifestations instinctives subtiles, son triomphe sur le serpent est celui de la spiritualité sur la libido brute.
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On remarquera que la peintre a insisté sur l’index de la main droit dont le grossissement souligne l’idée de culpabilitéles yeux nous livrent un regard insaisissable : nous devrons ignorer le désir de la dame, quelle image elle retiendra de nous, si l’aspect qu’elle démontre est bien en harmonie avec son for intérieur… |
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incertain
regard |
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Pour Charles Baudouin ce chakra est lié à l’instance jungienne de la Persona. Cet aspect extérieur que nous présentons à la perception de l’autre comporte des aspects individuels mais aussi collectifs, par exemple dans le phénomène de la mode. « A l'origine la ‘ persona ’, désigne, dans le théâtre antique, le masque porté par les acteurs. C’est le système d'adaptation ou la manière à travers lesquels on communique avec le monde. Chaque état, ou chaque profession, par exemple, possède sa propre persona qui les caractérise... Mais le danger est que l'on s'identifie à sa persona : le professeur à son manuel, le ténor à sa voix. On peut dire, sans trop d'exagération, que la persona est ce que quelqu'un n'est pas en réalité, mais ce que lui‑même et les autres pensent qu'il est. » in Gestaltungen des Unbewussten, p. 55 cité par C G Jung in « Ma Vie », Gallimard, 1973
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Instances de la personnalité selon Freud et Jung (regroupement de Charles Baudouin) |
Instance |
Principe dynamique |
Caractéristiques |
Zone pulsionnelle |
Chakra |
||
Soi |
s’unir |
plénitude |
Unité |
Sahasrara |
||
Surmoi |
autorité (dominer) |
ordre, principes |
Epistémicité |
Ajna |
||
Ombre |
ambivalence (choisir) |
, fasciné par la différence |
Vocalité |
Vishudda |
||
Moi |
réalité (exister) |
habileté, adaptation |
Phallicité |
Anahata |
||
Persona |
adaptation (paraître) |
se faire valoir, imitation |
Analité |
Manipura |
||
Ça |
plaisir (jouir) |
impulsif, brutal |
Oralité |
Svâdhishthâna |
||
(Automate) |
répétition (être) |
peur du changement |
Répétition |
Muladhara |
||
Correspondances inspirées de Baudouin (complété par les zones pulsionnelles) |
||||||
Jean
qui rit et Jean qui pleure !
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Les masques en morceaux |
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Le mouvement international de Yoga promeut depuis quelques années des compétitions de Hatha Yoga (diversifié, ne se limitant pas aux seuls asanas). Quelle que soit l'appréciation plus ou moins enthousiaste de cet effort pour rendre le Yoga plus visible dans le monde, il est utile de mettrre en garde les participants quant à une déviation de ce projet qui conduirait le yogi à abandonner les aspects les plus intérieurs de sa pratique au profit du culte de la performance et de ce qui suscite l'admiration. Ce qui est bien évidemment un piège psychologique (narcissisme) et spirituel.
Il s'agit bien évidemment d'une valorisation du chakra de la visibilité, le manipura chakra. De la visibilité et de l'analité. L'analité en cohérence avec la maîtrise, la rétention, la démonstration, la domination, l'obsessionalisation, dans certains cas. Le bandeau affiché ci-dessus assume pleinement cette analyse, notamment au niveau de son logo qui souligne la pratique par le laurier, fait briller le soleil du manipura (vision) dont le centre est occupé par le bassin du yogi démontrant son travail (halasana) et l'organe d'action que nous décrivons (anus), au dessus des flots du désir.
C'est au risque d'obtenir de la beauté au détriment de la santé (avec le temps les excès musculo-squelettiques peuvent conduire à des troubles variés, y compris rhumatologiques).
d’après è http://www.yogaspirits.com/chakra_yoga_solar_plexus.htm
attribut |
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Activité et détermination (Life energy as activity and will power) |
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Spontanéité et vitalité (Spontaneity and vitality) |
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Croissance, Expansion, Transformation (Growth, expansion, and transformation) |
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Engagement (Commitment) |
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Colère (Anger) |
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Liens sociaux (Social boundaries) |
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Arrogance et diplomatie (Assertiveness and diplomacy) |
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Conflit et harmonie (Conflict and harmony) |
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Compétition et Coopération (Competition and cooperation) |
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Indépendance et interdépendance (Independence and interdependence) |
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Confiance en soi et sociabilité (Confidence and sociability) |
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Isolement, solitude, et sentiment d’être rejeté (Isolation, loneliness, and alienation) |
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Maîtrise |
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Sens du devoir, constance, résolution, endurance (Duty, constancy, purpose, and endurance) |
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Abus de pouvoir (Abuse of power) |
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Dépendance des réussites comme source principale d’identité (Dependence on achievements as main source of identity) |
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Estime de soi et respect de soi (Self-esteem and self respect) |
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Type de Yoga congruent avec manipura : karma-yoga |
Les images visuelles sont particulièrement vives et nettes chez les peintres [13] . Mais les écrivains peuvent aussi avoir une imagination visuelle très riche [14] « Mes souvenirs visuels, dit Zola, ont une puissance, un relief extraordinaire; ma mémoire est énorme, prodigieuse, elle me gêne; quand j'évoque les objets que j'ai vus, je les revois tels qu'ils sont réellement, avec leurs lignes, leurs formes, leurs couleurs, leurs odeurs, leurs sons; c'est une matérialisation à outrance; le soleil qui les éclairait m'éblouit presque; l'odeur me suffoque, les détails s'accrochent à moi et m'empêchent de voir l'ensemble ».
Les images ou souvenirs de type visuel s’accompagnent de mouvements des yeux plus ou moins marqués, d’autant plus faciles à produire qu’on a les yeux fermés : c'est ce qui explique que les images visuelles sont plus nettes avec les yeux fermés qu'avec les yeux ouverts. On a proposé de modifier intentionnellement les mouvements des yeux pour déconnecter le souvenir traumatisant d’une visualisation répétitive et ainsi apaiser les phénomènes de Stress Post-Traumatique (méthode EMDR).
Au besoin, « je peindrais
avec mon cul »
Fragonard
Le plus apparent du tableau est sans conteste le jeu d’exhibition de la jeune femme et l’opportunisme du voyeur :
Ils laissent complaisamment peindre
l’image publique de leur jeu pervers
Plus intéressant : l’homme qui ne se montre pas, jouissant dans son coin de leur triangle, en protégeant autant que possible son image publique.
Il s’agit de tous les arts visuels, notamment la peinture (spécialement l’autoportrait), le mime, la sculpture, le théâtre, le cinéma, le cirque, etc.
« II n'y a pas de soupe plus chère que celle qu'on mange gratis »
« Accepter un bienfait, c'est vendre sa liberté »
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Tuez les tous, |
Dieu reconnaîtra les siens ! |
CHAKRAS |
Etapes (R. Spitz) |
Indice de l'Organisateur concerné (R. Spitz) |
Age développemental standard |
Sahasrara |
? |
? |
|
Ajna |
? |
? |
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Vishuddha |
Objet
Libidinal |
Angoisse
du huitième mois |
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Anahata |
? |
? |
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Manipura |
3° Organisateur |
Capacité de s'opposer par le NON |
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Swadisthana |
Objet
Précurseur |
premier
sourire |
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Muladhara |
Stade Pré-objectal |
VIU / Naissance/ 0-3 mois |
René Spitz a bien montré que l’acquisition du Non, gestuel et verbal, représente l’entrée dans le Symbolique, la possibilité de former des idées abstraites et des jugements d’attribution ou de réalité.
Il relie l’acquisition du NON par le bébé à ses expériences antérieures de frustrations répétées par les adultes parentaux qui lui interdisent des actes ou des objets soit parce qu’ils seraient plus ou moins dangereux soit qu’ils lui refusent quelque chose en guise de pénitence.
Photos extraites du livre de Spitz
Le non reste à la base de toute pensée qui est avant tout discrimination, mise à part de contenus perceptifs, puis synthèse de ces contenus sous le chapeau d’un concept qui le met à l’abri de la confusion avec les autres éléments de la pensée et de la perception.
Ce rôle éminent de la négation se retrouve dans la logique et les mathématiques ; ne serait-ce que dans la définition de ses valeurs fondamentales de vérité : une proposition sera affectée de V (vraie) si elle est affirmée, de F (faux) si elle est niée.
Si on considère les attributs V et F comme donnés, la négation se redouble dans des connecteurs comme celui de Sheffer ou de Peirce, qui, l’un comme l’autre sont à même de générer tous les autres connecteurs nécessaires au raisonnement (et, ou, non). Celui de Sheffer (NAND) nie que les deux propositions soient simultanément vraies, celui de Peirce (NOR) nie que les deux propositions soient simultanément fausses, etc.
Le vrai et le faux ne sont flous que dans l’approximation quotidienne de la vie sociale et la psychanalyse ! Ce flou sera autant que possible condamné dans la théorie judiciaire et banni du raisonnement rigoureux des mathématiques qui pour le réintégrer (Théorie des ensembles flous) doivent se livrer à des contorsions mal vécues, pour manier des données inclassables en termes d’appartenance exclusive. Le principe de Tiers Exclu est, en effet, essentiel à la logique aristotélicienne, scholastique et cartésienne.
Le psychanalyste Erik Erikson (à ne pas confondre avec l’hypnothérapeute Milton Erickson) décrit des types de relations à mettre en regard de certaines pathologies.
à revoir plus précisément
Chakras |
stades |
acception |
absorption |
rétention |
expulsion |
intrusion |
Sahasrara |
? |
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Ajna |
? |
+? |
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Vishudda |
? |
+? |
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Anahata |
Phallique |
+? |
+? |
+++ |
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Manipura |
Anal |
+++ |
+++ |
|||
Swadistana |
Oral |
+++ |
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Muladhara |
(Fœtal) |
+++ |
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zones pulsionnelles selon Erik Erikson |
CHAKRAS |
D'après Erik Erikson |
relations |
pathologie |
Sahasrara |
? |
? |
? |
Ajna |
socialisation |
suivre le maître ou le héros |
? |
Vishuddha |
(prendre la parole) |
"oedipe", fantasme de meurtre, culpabilité |
troubles du langage |
Anahata |
locomotion, mode intrusif dominant, initiative |
curiosité, envie du pénis, compétition, crainte de la castration |
? |
Manipura |
éliminer, rejeter, repousser relâcher, retenir, serrer |
relation par les selles et le regard |
constipation, troubles du tonus, objets dans l'anus ou dans l'urètre obsessionnalité |
Swadisthana |
incorporer en suçant puis en mordant, cracher, prendre |
relation sein / bouche - main |
vomissements anorexie - méfiance |
Muladhara |
symbiose avec le corps maternel, être porté, bercé |
relation placenta / ombilic |
difficultés au cours du dernier trimestre de la V.I.U. |
Il décrit aussi un processus de développement psycho-social qui est beaucoup plus complexe et sans doute dépendant pour une très large part du contexte culturel :
A chaque stade du développement psychosocial survient une crise qui doit se résoudre par l'atteinte d'un équilibre entre des forces qui s'opposent, faute de quoi le développement du Moi risque d'être compromis. Deux crises se produisent au cours des trois premières années de vie de l'enfant. Erikson donne au mot crise le sens de tournant majeur, et non pas comme situation de catastrophe. Les trois derniers stades concernent la vie adulte.
CHAKRAS |
crises (E. Erikson) |
forces antagonistes |
Age développemental |
|
II / ? |
Huitième crise |
intégrité |
désespoir |
(55 - ...) |
V / II |
Septième crise |
générativité |
stagnation |
(20 - 55 ans) |
VI / VII |
Sixième crise |
intimité |
distanciation |
(18 - 22 ans) |
V / VI |
Cinquième crise |
identité |
confusion de rôle |
(12 - 18 ans) |
IV / V |
Quatrième crise |
travail |
infériorité |
( 6 - 11 ans) |
V / VI |
Troisième crise |
initiative |
culpabilité |
(4 - 6 ans) |
III / IV |
Deuxième crise |
autonomie |
la honte et le doute |
(18 mois - 3 ans) |
II / III |
Première crise |
confiance |
méfiance fondamentale |
(0 - 18 mois) |
La tradition associe à ce chakra autant de vritti que son lotus représentatif comporte de pétales et de phonèmes sur ces pétales.
Rappel : Vritti ( वृत्ति en devanāgarī) est un terme sanskrit qui signifie « fluctuation » ou « mouvement de la pensée ». Les vrtti sont des tourbillons mentaux, des pensées parasites, des associations mécaniques de pensées qui surviennent sans que le sujet ait un quelconque pouvoir de les arrêter. On peut catégoriser les vritti en fonction du type de pensées dont il s’agit. Chaque chakra est considéré comme gêné par les vrittis spécifiques qui le concernent. Chaque phonème porté par les pétales du lotus concernant le chakra correspond à un type de vritti particulier. Ces vritti sont alors des tendances caractérologiques. |
Vrittis |
Considérations psychodynamiques |
||||
analité active, sadique |
analité passive, masochiste |
regard actif |
regard passif |
||
1 |
Honte, pudeur, modestie , |
l’image donnée est une invitation à l’action du sadique |
réaction contre l’exhibitionnisme |
||
2 |
diffamation, traîtrise |
cruauté exercée à l’insu de l’autre, « dans son dos » |
culpabilité sans remède : fable de l’édredon ouvert au vent |
monstration de côtés mauvais prétendus chez l’autre |
résultats sur le diffamé ou le trahi |
3 |
envie |
détruire l’objet de l’autre |
jouissance victimaire d’être privé de l’objet de l’autre |
regard désirant sur l’objet de l’autre |
|
4 |
désir, soif |
regard désirant |
désire le désir de l’autre |
||
5 |
inertie, paresse spirituelle (acédia) |
complaisance dans le sentiment d’incapacité à atteindre l’objet |
|||
6 |
impulsivité, dispute (basée sur la colère envieuse ou l’amour du contrôle d’autrui) Hyperactivité |
plutôt détruire l’objet |
|
que de le voir dans les mains de l’autre |
|
7 |
affliction, tristesse (cf. position dépressive de M. Klein ?) |
|
|
je ne possèderai jamais l’objet de l’autre |
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8 |
illusion , hallucination |
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je vise l’objet |
je me le fais voir |
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9 |
dégoût / compassion; pitié empreinte de sadisme |
je suis désolé (pour l’autre) |
et je jouis de voir la privation de l’autre |
||
10 |
peur |
puisque je rêve de le détruire |
l’autre pourrait me détruire à son tour |
La Kabbale attribue au troisième niveau en partant du bas les deux sephiroths Hod ("honneur, gloire, majesté") et Nizah ("victoire, endurance, éternité") è Kabbalistic Sefirot - Hod (glory, majesty) and Netzah (Eternity, Endurance, Victory)
Ceci est bien en rapport avec les valeurs que nous avons soulignées.
Western occultists make different kabbalistic associations with Manipura. For some, it relates to the sephira of Hod and Netzach, Netzach being that quality of energy to overcome different obstacles, and Hod being the tendency to control and break down energy into different forms, the two being contending and balancing forces, like the forces of anabolism and catabolism in the human body.
|
1
– Keter (couronne) |
||
3 - Binah (Entendement) |
2
- Hochmah ou Hokmah |
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5
– Guevoura ou Pechad ou Pahad |
4
– Hesed ou Hessed |
||
6
- Tiphereth ou Tifereth |
|||
8 – Hod (Honneur, Gloire, Splendeur, majesté) |
7
- Nizah ou Netsah |
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9
- Iesod
ou Yessod |
|||
10
– Malkhout |
|||
d’après http://judaisme.sdv.fr/traditio/shabath/kabala/kabala.htm |
Il est éclairant de constater que Ste Thérèse d’Avila (1577) énonce pour sa troisième demeure du Château de l’âme, des tentations correspondant bien aux problèmes énoncés par la tradition tantrique concernant le manipura chakra et que Jung énonce lorsqu’il envisage la “persona”: tentation de se faire admirer, de mal supporter le mépris d'autrui, d'être susceptible.
A étudier
In kundalini yoga, different practices for arousing and balancing the energies of Manipura include various asanas which work on that part of the body, pranayama, Uddiyana bandha (exhaling and pulling back and up of the abdomen and diaphragm respectively) and agnisara kriya (practising jalandhara bandha, and moving the abdomen in and out).
è Bujangasana (cobra), Urdhva Mukha Svanasana (Up Dog), Urdhva Danurasana (Upward Facing Wheel), Virabhadrasana 1 (Warrior 1), Parsvakonasana (Side Angle Pose), Setu Banda (Bridge pose) (after http://www.freedomyoga.com/Thirdchakra.htm )
A étudier
La tradition nous conseille : « Les personnes qui souffrent de paresse apathie, léthargie et dépression ou dysfonctionnement du système digestif (diabète, indigestion, etc.), devraient se concentrer sur le manipura chakra et tâcher de ressentir l’énergie rayonnant à partir de cette région (dans la technique du Training Autogène, on pense à la phrase « mon plexus solaire rayonne une douce chaleur »).
En méditant sur ce Lotus, on acquérrait le pouvoir de détruire et créer [15] .
Le Siddhi qu’il confèrerait serait le Patala Siddhi : c’est le don de la joie parfaite [16] , l’abandon de tout égoïsme. Il permettrait d’acquérir des trésors cachés et de rester indemne de toute maladie. Il rend invincible par le feu. [ “Even if he is thrown into the burning fire, he remains alive without fear of death” (Gheranda Samhita)].
21. Cinelnikov R. D. (1963), Atlas d’Anatomie (Tcheloveka), T.II, 19, Moscou,– en russe
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French : Deuil el mélancolie in Métapsychologie, Paris, Gallimard,
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NO |
Nord |
NE |
||||||||||
Purusha |
|
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niyati |
om |
ya |
û |
va |
om |
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va |
ya |
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prakriti |
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la |
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ha |
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ma |
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ra |
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ra |
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kâla |
va |
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va |
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û |
sadâshiva |
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Ouest |
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la |
om |
ha |
la |
ha |
om |
Est |
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ma |
ksha |
ra |
ma |
ksha |
ra |
ma |
ksha |
ra |
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mâyâ |
va |
ya |
û |
va |
ya |
û |
va |
ya |
û |
ishvara |
||
la |
ma |
ha |
la |
ksha |
ha |
la |
RA |
ha |
||||
om |
ksha |
ra |
ma |
om |
ra |
ma |
ksha |
om |
||||
Suddhavidyâ |
AGNI |
|||||||||||
SO |
Sud |
SE |
||||||||||
Pada
(signifiants comme germes en deçà de toute pensée verbale : groupes
de phonèmes) |
Parcours des pada |
||||||||||||||||||||
NO |
Nord |
NE |
||||||||||||||||||
Purusha |
||||||||||||||||||||
niyati |
21 |
20 |
19 |
12 |
11 |
10 |
3 |
2 |
1 |
prakriti |
||||||||||
22 |
27 |
26 |
13 |
18 |
17 |
4 |
9 |
8 |
||||||||||||
23 |
24 |
25 |
14 |
15 |
16 |
5 |
6 |
7 |
||||||||||||
kâla |
30 |
29 |
28 |
75 |
74 |
73 |
66 |
65 |
64 |
sadâshiva |
||||||||||
Ouest |
31 |
36 |
35 |
76 |
81 |
80 |
67 |
72 |
71 |
Est |
||||||||||
32 |
33 |
34 |
77 |
78 |
79 |
68 |
69 |
70 |
||||||||||||
mâyâ |
39 |
38 |
37 |
48 |
47 |
46 |
57 |
56 |
55 |
ishvara |
||||||||||
40 |
45 |
44 |
49 |
54 |
53 |
58 |
63 |
62 |
||||||||||||
41 |
42 |
43 |
50 |
51 |
52 |
59 |
60 |
61 |
||||||||||||
Suddhavidyâ |
AGNI |
|||||||||||||||||||
SO |
Sud |
SE |
||||||||||||||||||
|
Vishnu (d’après Wikimedia) |
Vishnu ou Vishnou est également appelé Hari. Il est associé à la conservation et à la protection.
|
Statue de Lakshmi au British Museum (diffusée sur WikiPédia) |
Son épouse est Lakshmi, déesse de la richesse, de la beauté, de la lumière et de la santé. C'est une bienfaitrice. L'or et les bijoux sont ses symboles. Des pièces d'or s'écoulent de l'une de ses mains tandis qu'elle bénit les fidèles.
|
21 Décembre 2013
[12] Avalon p.273.
[13] d’après A. Bert et C. Pellanda, “La nomenclature anatomique et ses origines”, Alcan, 1904, p.7.
[1] nombril, moyeu de la roue, point central, maître
[2] région, demeure, dignité, forteresse
[3] On pourrait traduire aussi : « demeure, dignité et forteresse du chef ; du point central autour duquel ça tourne ». Devrait-on le rapprocher de la notion de centre de gravité du corps (tan tien chinois, hara japonais) ? Ou bien doit-on situer ce centre de gravité, qui est au dessous du nombril, dans le svadhishthana chakra ?
[4] Paneth - La symbolique des nombres dans l 'inconscient - Payot - Paris 1953.
[5] Géométriquement tétraèdriques. Pour le yoga la forme géométrique symbolisant le manipura chakra est le triangle. De fait le tétraèdre est une généralisation du triangle dans R3.
[6] Cf. René Alleau, « Théorie des Eléments » in Encyclopædia Universalis, 1998
[7] तेजस् tejas [tij] [«pointe de la flamme»] flamme, chaleur; effulgence, éclat, splendeur | ardeur; énergie vitale, vigueur; fougue; force; force virile, sperme | force spirituelle, puissance, influence morale; gloire, dignité, majesté
[8] « Ces énergies‑vitales (prâna de l'homme) sont au nombre de dix, l'âme (âtman) étant la onzième. » (Brihadâranyaka Upanishad, 3, 9, 4.).
[9] D'après le Râmâyana (1‑46), les Marut sont issus de la fragmentation opérée par Indra, d’un fœtus de Diti mère des anti‑dieux dont le nom signifie « terre limitée ».
[10] Le terme de « nousologie » pour référer à l’étude phénoménale des données « spirituelles » et « mystiques » est une proposition intéressante de Thérèse Brosse.
[11] A ce phénomène peut être associé celui des sons mystiques : il s’agit d’un sifflement très fin et très aigü dont certains sufis font le signe d’une étape de la vie spirituelle. De même dans le Yoga, la stimulation de l’anahata chakra, d’où le nom de ce chakra (son sans percussion, sans frottement)
[12] Sa lubricité est célèbre et ses aventures sont souvent citées pour excuser l'adultère. De plus il envoie les nymphes de son paradis pour troubler les sages dans leurs méditations et essayer de mettre fin à des austérités qui leur donnent une puissance dont il a peur. (Bàdgavata Puràna, 11, 4, 7.)
[13] Voir Arréat, La Psychologie du peintre, et Peillaube, Les Images.
[14] Cf. Saint‑Paul, Le Langage intérieur et les paraphasies, 85
[15] L’analité est, pour la psychanalyse, la racine du don, de la création, de la destruction.
[16] Daniélou en traduisant “Patala” par “joie parfaite” rend un hommage, volontaire ou non, à l’évangile de saint Jean qui établit un lien entre l’amour de Dieu et du prochain et la joie parfaite (Jn 15, 11 ; Jn 17, 13 ; I Jn 1, 4 ; II Jn 12). C’est surtout une allusion au célèbre discours au frère Léon de saint François d’Assise (1181-1226) qui a défini la joie parfaite (qui surpasse toute souffrance) dans le texte que voici :
« Comme Saint François allait de Pérouse à Sainte-Marie
des Anges avec frère Léon, au temps d'hiver et que le froid très vif les faisait
beaucoup souffrir, il appelle frère Léon qui marchait un peu en avant et lui
parla ainsi :
" O frère Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient en tout pays, un grand exemple de sainteté et de bonne édification, néanmoins, écris et note avec soin que là n'est pas la joie parfaite."
Et Saint François allant plus loin l'appela une seconde fois :
« O frère Léon, quand même le frère Mineur ferait les aveugles voir,
redresserait les contrefaits, chasserait les démons, rendrait l'ouïe aux sourds,
le marcher aux boîteux, la parole aux muets et, ce qui est plus grand miracle,
ressusciterait des morts de quatre jours, écris qu'en cela n'est point la
joie parfaite. »
Marchant encore un peu Saint François s'écria d'une voix forte :
« O frère Léon, si le frère Mineur savait toutes les langues et
toutes les sciences et toutes les Ecritures, en sorte qu'il saurait prophétiser
et révéler non seulement les choses futures mais même les secrets des consciences
et des âmes, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite ».
Allant un peu plus loin, Saint François appela encore d'une voix forte :
« O frère Léon, petite brebis de Dieu, quand bien même le frère
Mineur parlerait la langue des Anges et saurait le cours des astres et les
vertus des herbes, et que lui seraient révélés tous les trésors de la terre,
et qu'il connaîtrait les vertus des oiseaux et des poissons, de tous les animaux
et des hommes, des arbres et des pierres, des racines et des eaux, écris qu'en
cela n'est point la joie parfaite. »
Et faisant encore un peu de chemin, Saint François appela d'une voix forte :
« O frère Léon quand même le frère Mineur saurait si bien prêcher
qu'il convertirait tous les fidèles à la foi du Christ, écris qu'en cela n'est
point la joie parfaite."
Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux lieues, frère Léon
fort étonné l'interrogea et dit : « Père, je te prie de la part de Dieu,
de me dire où est la joie parfaite ». Et Saint François
lui répondit :
« Quand nous arriverons au couvent, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte, et que le portier viendra en colère et dira : "Qui êtes-vous ?", et que nous lui répondrons : "Nous sommes deux de vos frères", et qu'il dira : "Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu'à la nuit", alors si nous supportons avec patience, sans trouble, sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite. […]
Et enfin, écoute la conclusion, frère Léon
: au dessus de toutes les grâces et dons de l'Esprit Saint que le Christ accorde
à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même, et de supporter volontiers
pour l'amour du Christ, les peines, les injures, les opprobres et les incommodités
: car d’aucuns des dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier puisqu'ils
ne viennent pas de nous, mais de Lui, […] mais dans […] la tribulation et
l'affliction [dans nos infirmités ; II Cor 12, 5] , nous pouvons nous
glorifier parce que cela est à nous […].» [extrait des Fioretti de St François
d'Assise, Chap.8, ed du Seuil (Sa73)]