Yoga et Biologie

Dr Bernard Auriol

Des travaux de plus en plus nombreux, tentent actuellement, à la suite de quelques précurseurs (26) (101) de préciser l 'action du yoga au niveau physiologique, neurologique et psycho-somatique.

Telle n 'est pas l 'orientation essentielle de notre travail ; il nous parait cependant opportun de rappeler ce qui est acquis en ce domaine.

Nous avons vu dans la première partie que le but des asanas était de permettre une position stable, sans effort de rééquilibration, pendant de longues durées. Cette pratique associée à la respiration contrôlée aurait des effets physiologiques généraux, non spécifiques, sur l 'homéostasie qui se trouverait renforcée.

HENROTTE (77) a récemment tenté de vérifier ce renforcement par une expérience simple : il a mesuré le pouls chez des élèves débutants dans le yoga et chez des sujets entraînés ayant une pratique de plusieurs années. Il a ainsi pu montrer que la moyenne et la variabilité du pouls sont moins élevées dans le second groupe que dans le premier.

Nous avons quant à nous essayé de vérifier si la yogathérapie avait une incidence favorable sur le poids de nos malades : on sait que l 'équilibre entre anabolisme et catabolisme, entre apports alimentaires et excreta énergétiques est un excellent reflet du comportement homéostatique de l 'organisme et que l 'espérance de vie d 'un sujet est étroitement liée à son excès ou à son défaut pondéral.

Nous avons donc relevé le poids de tous les sujets hospitalisés avant et après la durée de leur participation suivie aux séances de yogathérapie. Nous avons également noté leur taille, leur sexe et leur âge. Ces indications ont été alors confrontées au poids moyen des sujets de même sexe, même taille, même âge. La variation de poids dans le sens d 'un rapprochement du poids moyen est considérée comme positive tandis que la variation inverse est considérée négative. (Poids moyen des adultes en fonction de leur taille, de leur sexe et de leur âge : tables Geigy1963 p. 634).

Nous avons éliminé de notre calcul les sujets qui n 'avaient participé aux séances que très rarement ou en quasi-spectateurs (notés + dans le Tableau des résultats dans la colonne Pn).

Nous avons également éliminés les sujets pour lesquels avait été enregistrée une modification chimiothérapique en cours d 'expérience (ils sont notés V+, V-: ou Vx dans notre tableau des résultats, colonne Tt).

Notre hypothèse de calcul est qu 'il n 'y a aucune raison systématique pour que le poids de nos sujets varie en cours d 'expérience de manière " positive " ou " négative ". Si une telle variation se produit nous devrons donc l 'attribuer au yoga. Le problème ainsi posé, il devient légitime d 'employer le test connu en statistique sous le nom de " test du signe ". Nous observons 20 cas de variation positive contre 7 cas de variation négative, nous atteignons donc les limites de signification avec une probabilité de 95% (lim de signification pour 27 différences =20 - 7 ; tables Geigy 1963 p. 105).

L 'analyse séquentielle de notre population met également en évidence de manière statistiquement significative (probabilité 99%) le fait que les poids se rapprochent plutôt qu 'ils ne s 'éloignent du poids moyen.

Enfin le test de Wilcoxon (T+ = 312,5 pour Td=144) est lui aussi nettement significatif avec une probabilité de 99%. Il indique que la variation de poids dans le sens d 'une normalisation se produit non seulement plus souvent, mais encore qu 'elle a plus d 'importance quantitative ; la moyenne de la variation négative est de 1 kg 57 alors que la moyenne de la variation positive est de 2 kg 65... Ceci malgré la pathologie des conduites alimentaires fréquemment rencontrées en milieu psychiatrique. Il semble évident que les chiffres seraient beaucoup plus spectaculaires chez des sujets considérés comme mentalement indemnes.

La durée du sommeil liée à l'indice de masse corporelle (IMC)

 

Le sommeil serait un facteur important pour maintenir un poids santé selon une récente étude présentée à l'American Thoracic Society’s International Conference. L' indice de masse corporelle (IMC) est en effet fortement lié à la durée et la qualité du sommeil, selon cette étude.

Arn Eliasson et ses collègues ont analysé le sommeil, l'activité et la dépense d'énergie chez 14 infirmières. Chaque participante portait un bracelet mesurant l'activité, la température corporelle, la position du corps et d'autres indices d'activité et de repos.


Les participantes ayant un sommeil court avaient un IMC de 28.3 kg/m2 comparativement à 24,5 pour celles qui avaient un sommeil long. Celles qui ne dormaient pas longtemps avaient aussi un sommeil moins efficace, ayant plus de difficulté à s'endormir et à rester endormie.

Étonnamment, commente Eliasson, celles qui avaient un surpoids avaient tendance à être plus actives, marchant plus (14000 pas comparativement à 11300 pas) et dépensant plus de calories par jour (3064 comparativement à 2080). Mais cette dépense d'énergie ne se traduisait pas par un poids réduit.

Une explication pourrait être qu'avoir un sommeil moins long perturbe des équilibres hormonaux naturels, réduisant par exemple la quantité de leptine, une hormone de l'appétit et de la satiété, ce qui conduirait à manger davantage. Le stress pourrait aussi jouer un rôle en réduisant la durée et la qualité du sommeil et en augmentant la prise de nourriture et d'autres comportements qui peuvent résulter en une prise de poids.

Des études supplémentaires sont nécessaires pour répondre à ces questions.

cité d'après PsychoMédia
source: WebMD
Publié le 18 mai 2009

Nous aurions voulu faire le même travail par rapport au " poids idéal " c 'est-à-dire par rapport au poids conférant l 'espérance de vie maximum malheureusement les tables de poids idéal que nous connaissons sont établies en fonction non seulement, de la taille et du sexe, mais aussi en fonction du poids squelettique que nous ne possédons pas...)

Nous pensons cependant, d 'ores et déjà pouvoir confirmer d 'un point de vue statistique l 'adage que véhicule la tradition empirique : " le Yoga fait maigrir les gros et grossir les maigres ".

Comment la réalisation des exercices variés du yoga avec leurs conséquences contradictoires dans l 'immédiat permet un renforcement de l 'homéostasie, reste à expliquer.

On peut sans doute ébaucher une hypothèse que des recherches précises et nombreuses devront éprouver : il semble probable que le fait de maintenir un même rythme respiratoire tout en accomplissant des exercices qui tendent à le faire varier par la mise en jeu alternée des systèmes cholinergiques et adrénergiques encéphaliques et périphériques, constitue un entraînement à la stabilité du système fonctionnel comprenant le cortex, la substance réticulée mésencéphalique, thalamique et rhinencéphalique. Apprendre à détendre consciemment les différents groupes musculaires dont la contraction est nuisible à la perfection des différentes postures, c 'est également s 'entraîner à une inhibition du tonus gamma d 'origine corticale et par là supprimer un certain nombre d 'incitations encéphaliques rétroactives à partir de la sensibilité proprioceptive.

La prise de distance par rapport à l 'affectivité (centration-décentration) supprime également une cause importante de perturbations neurovégétatives ; il s 'agit sans doute d 'une inhibition de la substance réticulée rhinencéphalique ou plutôt d 'une déconnexion du cortex par rapport à cette dernière.

Les exercices respiratoires ont été poussés très loin par les yogins indiens et Brosse et Laubry (101) ont montré l 'authenticité de phénomènes de prime abord invraisemblables comme la possibilité de réduire la fonction respiratoire et cardiaque à une limite qu 'on n 'observe d 'ordinaire qu 'au seuil d 'une mort inévitable. Ces recherches ont été plusieurs fois confirmées, Filliozat a par exemple écrit " la restriction de la respiration est parfois telle que certains peuvent sans dommage se faire enterrer vivants pour un temps donné, gardant un cubage d 'air qui serait classiquement insuffisant pour assurer leur survie " (58).

Il faut noter que pour les yogins traditionnels, ces exercices ont un but bien particulier qui n 'a rien à voir avec le fakirisme. L 'attention intense provoque une apnée que le langage populaire traduit par l 'expression " il en a le souffle coupé ". Les états de méditation et d 'extase sont comme nous le verrons caractérisés par l 'intensité de l 'attention qui devient pour ainsi dire paroxystique. Permettre à ces états de se prolonger au delà de quelques secondes nécessite un long entraînement respiratoire.

Les postures en elles mêmes ont des actions précises sur la physiologie. Leurs effets se manifestent aux niveaux musculaire , ostéo-articulaire et viscéral.

L 'influence de la position du corps sur la physiologie humaine a été quelque peu étudiée en dehors du yoga.

C 'est ainsi que l 'on a pu montrer (77) que la position couchée entraîne une diminution des protéines sériques. La position debout entraîne une augmentation du taux d 'aldostérone et de celui des catécholamines.

Derville (P.) et coll. (47) ont récemment montré l 'importance de la position habituelle de travail quant à la pathologie des stomatologistes et chirurgiens-dentistes. Ces praticiens effectuent un travail statique important, sans déplacement, la latéroposition dissymétrique qu 'ils sont contraints d 'adopter en fonction de leur manualité provoque un déséquilibre permanent compensé par une contraction gauche (s 'ils sont droitiers) qui entraîne entre autre chose des algies lombaires. Il y a exagération simultanée des courbures physiologiques rachidiennes. Les atteintes squelettiques et articulaires atteignent 43 % des sujets qui travaillent debout 61 % de ceux qui travaillent assis.

Par contre les troubles cardio-vasculaires ne sont enregistrés que dans 15 % des cas de travail assis, contre 52 % quand ils travaillent debout.

Dans le cadre de l 'entraînement yoga Henrotte a étudié (77) l 'action de certaines postures sur les données biologiques.

Etudiant la posture de la chandelle ("Sarvangasana" fig. 11) qui selon les maîtres du yoga aurait une action sur la thyroïde, il ne découvre aucune modification. significative de l 'iode thyroïdien avant et après la pratique de cette posture. Par contre il enregistre une diminution considérable du taux de cortisol plasmatique, diminution qui se situe autour de 20 %.

Les adeptes du yoga prétendaient que la posture du serpent ("bhujangasana", fig.4) a une action au niveau rénal et surrénalien. De fait Henrotte constate une augmentation de 20 % du taux de cortisol plasmatique en mesurant ce taux avant et après la posture sur dix sujets.

Les médecins indiens, malheureusement sans s 'appuyer sur des études statistiques, affirment avoir constaté l 'action bénéfique de mahamudra sur le diabète de l 'âge avancé.

R. VEYLON (166), rappelle l 'intérêt de la respiration différenciée (narine par narine) dans la thérapeutique des rhinites à bascule.

Classiquement en yoga, la respiration par la narine droite uniquement, est un excellent moyen de combattre la somnolence, au point, même de réduire ou de supprimer une invincible tendance au sommeil due à une thérapeutique sédative comme dans l 'observation suivante.

OBSERVATION N° 88

Monsieur Jean, Psychasthénique.

ETAT AVANT LA PRATIQUE DU HATHA YOGA

(après traitement spécialisé : " cure de sommeil ") idées de suicide, manque de confiance en soi, sentiments d 'infériorité, haine du père avec désirs de vengeance, somnolence continuelle attribuée à un traitement sédatif, crises d 'asthme.

AU BOUT D 'UNE SEMAINE..

résultats déjà sensibles au niveau de l 'état général, il y a reprise de l 'appétit.

APRES TROIS SEMAINES..

La somnolence persiste toujours, il lui arrive même de s 'endormir pendant les séances. Nous lui conseillons d 'exécuter une respiration égalisant les durées d 'inspiration et d 'expiration (base 4) en inspirant par la narine droite et expirant par la gauche. La somnolence est pratiquement supprimée par cet exercice réalisé plusieurs fois par jour. Au bout de trois mois aucun symptôme ne subsistait et ce malade pouvait abandonner tout traitement chimiothérapique.

Nous avons cherché à observer les effets d 'une respiration unilatérale prolongée en inspirant toujours par la narine droite et en expirant toujours par la gauche tandis que nous enregistrions notre EEG. Celui-ci montra peu de modifications du point de vue de sa symétrie comme on pouvait s 'y attendre en raison de l 'importance des connexions interhémisphériques.

La confrontation des deux tracés montre pourtant que ces exercices ne sont pas sans conséquence puisque le tracé d 'inspiration droite se caractérise par un alpha dominant à 10 c/s plus régulier et plus ample sur les dérivations de l 'hémiscalp droit alors que le tracé d 'inspiration gauche se caractérise par un alpha dominant à 9 et 8 c/s plus régulier et plus ample à gauche. Le tracé d 'inspiration droite est plus " pointu " que le tracé d 'inspiration gauche. . . (montage longitudinal).

Nous comptons reprendre ces expériences sur plusieurs sujets afin de voir si ces différences se confirment ou nous sont propres.

Sans tirer de conclusion prématurée on peut rapprocher ces phénomènes d 'une constatation faite par les O.R.L., à savoir que la correction chirurgicale des déviations de la cloison nasale entraîne la disparition d 'un certain nombre de troubles fonctionnels.

Le Docteur R. Bourdiol a montré quant à lui que le dhauti du lavage nasal qui consiste à emplir au moyen de petites inspirations une narine puis l 'autre d 'eau fraîche est un exercice très actif sur le niveau de vigilance. Il tente d 'expliquer ce phénomène de la manière suivante : " le humage de liquide froid se traduit par une vasoconstriction fugace suivie de vaso-dilatation réflexe qui purge les cellules à mucus, mais surtout les filets nerveux de la membrane pituitaire excités stimulent la réticulée activatrice par l 'intermédiaire du faisceau basal d 'Edinger " (25bis).

Deshmukh (166) de Bombay a traité 34 Hypertendus par des exercices de contrôle respiratoire. Dans la moitié des cas, les résultats ont été favorables. Les cas rebelles représentaient des hypertensions d 'origine artérioscléreuse ou rénale, les cas favorables étaient des cas d 'hypertension essentielle.

Notre expérience personnelle nous porte à citer deux faits un peu anecdotiques :

Lors d 'un cours donné à des infirmières nous leur avions laissé le choix quant à la posture à exécuter et quant au temps à y consacrer. Elles adoptèrent la position de la charrue que la tradition recommande dans les troubles du transit; de fait toutes 1es participantes durent se rendre à la garde robe après la séance ; plusieurs qui souffraient de constipation en exprimèrent leur satisfaction et cet événement fut l 'objet de bien des plaisanteries. 

Cette même posture combinée à un rythme respiratoire lent avec rétentions de souffle, entraîne un phénomène assez curieux que nous avons pu observer sur nous-mêmes : il s 'agit d 'une contraction des crémastériens se produisant sur un rythme lent et alternatif (à gauche et à droite). Ces contractions alternées se prolongent parfois au delà de la cessation de la posture.

L 'étude des enregistrements électro-encéphalographiques des yogins à partir de 1962 (35) a porté sur un nombre déjà appréciable de sujets mais la plupart des tracés montre simplement un ralentissement qui va de pair avec un état hypovigile de conscience et qui se rencontre également dans les états d 'hypnose ou de relaxation.

Das et Gastaut écrivent en 1955 (35) :

L 'EMG n 'objective aucune activité électrique musculaire pendant les heures d 'exercice ou le sujet demeure dans la plus parfaite immobilité (notons qu 'il s 'agit d 'EMG enregistré en dehors de la zone céphalique). Les modifications de l 'E.C.G. se réduisent à des variations de rythme qui sont discrètes est sensiblement parallèles aux modifications de l 'E.E.G, accélération discrète pendant la méditation profonde et surtout l 'extase, ralentissement plus sensible après la fin de cette dernière.

L 'E.E.G. montre des modifications progressives au cours des méditations les plus profondes chez les sujets les mieux préparés :

  1. Accélération du rythme alpha de 1 à 3 c/s avec diminution des amplitudes et apparition de composantes plus rapides à 15, 20, 30 c/s.
  2. Apparition du rythme bêta à 18-20 c/s dans les régions rolandiques.
  3. Apparition d 'activités rapides et plus amples généralisées atteignant 25 à 30 c/s et quelquefois même 40 à 45 c/s.
  4. Dans l 'état de samadhi les rythmes rapides généralisés peuvent augmenter d 'amplitude et atteindre 60 et même 100 microvolts.
  5. Après la méditation ou au cours de cette situation un rythme alpha réapparaît, souvent plus étendu et plus lent au début (8 et même 7 c/s).

Ils concluent en disant que la méditation et l 'extase des yogins sont des états de concentration intense de l 'attention.

Les faits les mieux établis au point de vue EEG dans les états de méditation sont les suivants (3-91) :

  1. Le rythme alpha de l 'EEG dans ces états rythme caractérisant chez l 'homme normal le repos et sensoriel, devient plus régulier en fréquence et en amplitude (rythme alpha " renforcé ") au point de ne plus enregistrer de réaction d 'arrêt lors des stimulations sensorielles (tactiles, visuelles, auditives ou kinesthésiques). Nous constatons l 'existence de phénomènes électriques similaires dans le somnambulisme, la relaxation profonde ou l 'hypnose. Comme Henrotte le fait remarquer (77), il serait abusif d 'en conclure que l 'on peut assimiler la méditation yoga à un état autogène : " Relaxation et auto-induction hypnotique différent des techniques du rajayoga par un point essentiel : Dans le yoga le passage de l 'attention d 'un point à un autre est fait selon un cycle bien défini, exécuté soit très rapidement, soit en comptant les cycles effectués, ce qui n 'est pas le cas dans les deux autres méthodes (151-68-34).
  2. D 'autre part le propre de la relaxation est d 'amener un état de " rêve éveillé " non dirigé dans lequel la conscience est en proie à une " imagerie mentale " extrêmement riche que le sujet ne peut contrôler. Rappelons que si le yogin s 'adonne parfois à une relaxation de ce type (" exercice du berger ") c 'est de manière provisoire, comme une étape utile pour " purger " son esprit (de même dans le Zen, on arrive parfois à des états phénoménologiquement semblables à l 'état d 'hallucination par privation sensorielle) (99). Il arrive ainsi, " témoin actif " de ses propres productions imaginaires, à les appauvrir au point de n 'être en présence que de sons purs ou de formes abstraites qui, elles mêmes, finissent par s 'évanouir pour laisser le sujet en pleine conscience de sa conscience.

L 'étude d 'Anand, China et Singh aboutit à cette conclusion que le " yogin en méditation se trouve dans un état de conscience très particulier qui dépendrait des influences mutuelles entre la substance réticulée activatrice et le cortex, et non de l 'activation de la substance réticulée par les influx périphériques ". (77)

Le docteur Risch, dans sa thèse sur le hatha-yoga (142) fait état de mouvements physiologiques contraires à la normale, tels que déplacements tant vertical que latéral d 'un colon baryté (observé radioscopiquement), motilité de ses segments ascendant, transverse ou descendant, qui le fait se vider sur commande ou permet au yogin d 'aspirer un liquide par l 'anus.

Pour R. Bourdiol (25 bis), seul le contrôle de centres sous-corticaux par le yogin permet de comprendre de tels phénomènes. Il les rapproche des modifications gastro-intestinales observées chez l 'animal par Bailet , Kaada, Schowers et chez l 'homme par Penfield et Faulk lors de la stimulation de l 'insula et du gyrus cinguli antérieur.

Bourdiol rapproche également les conséquences cardio-vasculaires de certains exercices respiratoires de ce qui se passe chez l 'animal (Gloor, Penfield, Kaada) ou chez l 'homme Penfield, Fulton: Pool) lorsqu 'on agit sur le cortex orbito-insulo-temporal.

La non réponse aux stimuli, même au niveau EEG lors des états de méditation devrait être rapprochée de ce que l 'on voit chez les animaux cingulectomisés (Showers, Bard et Mountcastle).

Enfin il y aurait certaines analogies entre l 'état de Samadhi (extase) et la crise épileptique uncinée. En résumé Bourdiol formule l 'hypothèse que le yogin entraîné peut contrôler l 'ensemble des structures neurovégétatives par l 'intermédiaire de ce qu 'il nomme le " pro-sphère-encéphale " comprenant les unités fonctionnelles décrites classiquement sous les noms de " cerveau viscéral, cerveau limbique et rhinencéphale ".

Nous avons cité ces hypothèses et remarques de R. Bourdiol tout en considérant qu 'il est sans doute prématuré de décider quels sont exactement les mécanismes neurophysiologiques responsables des phénomènes observés chez les yogins.

Tout d 'abord, l 'interprétation qu 'il fait des expériences de Risch parait excessive. En effet, ce dernier a montré dans sa thèse que des exercices connus sous les noms de " Basti " (aspiration d 'eau par le rectum au moyen d 'une canule de roseau, puis sans canule) et de " nauli " mouvements utilisant de manière dissymétrique les muscles de la paroi abdominale) permettent aux yogins de faire circuler une masse de baryte dans les différents segments du colon qui se trouvaient déplacés verticalement ou latéralement dans les diverses phases de ces exercices. Tout cela peut aisément s 'expliquer par des phénomènes mécaniques et physiques de dépression abdominale et de mouvements pariétaux.

Ce qui reste au point de vue d 'un éventuel contrôle direct du système nerveux végétatif, c 'est uniquement le contrôle de l 'anus et quand le yogin aspire de l 'eau dans sa vessie le contrôle du sphincter lisse de cette dernière dont on peut mettre en doute la réalité (utilisation habituelle d 'une sonde .(77)

Ces exercices sont de toute façon des performances qui nous étonnent surtout lorsqu 'on sait que la dépression intra-abdominale mesurée pendant les exercices " Nauli " va de -17 à - 40 mm Hg par rapport à la pression atmosphérique. Risch l 'explique en montrant sur les clichés radiographiques que le yogin élève simultanément côtes et diaphragme dissociant ainsi parfaitement respiration costale et diaphragmatique au point de les faire jouer en sens opposé.

Nous pensons que bien des travaux - passionnants - restent à faire pour explorer ce champ encore peu étudié de l 'action biologique du yoga.

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30 Mai 2009